Haute Kabylie

Haute Kabylie

Kabylie

Kabylie
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Tamurt n Leqbayel (kab)
بَلَد القبائل [blæd ləqbæyəl] (ar)
Montagnes et bijou kabyles
Paysage et artisanat de Kabylie
Location Kabylie.svg
Administration
Statut politique région historique et ethnolinguistique d'Algérie
Capitale Béjaïa (sud-est), Tizi-Ouzou (nord-ouest)
Gouvernement
- wilayas
sans unité administrative
Béjaïa, Tizi-Ouzou[1], Bouira, Boumerdès, Bordj-Bou-Arreridj, Jijel, Sétif[2], Constantine, Mila, M'Sila, Skikda[3]
Géographie
Superficie 6 226 - 25 257 km²
Démographie
Population  (1998) 1 965 548 - 5 682 520 hab.
Densité 316 - 225 hab./km²
Langue(s) kabyle[4]
arabe algérien (périphéries[5])
français (usages savants, médias[6])
arabe littéral (école, administrations centrales[7])
Autres
Fuseau horaire UTC +1


Hymne Kker a mmi-s umaziɣ
(Debout fils d'Amazigh)[8]
Devise A nerrez wala a neknu
(Plutôt briser que plier)[9]

La Kabylie est une région historique et ethnolinguistique située dans le nord de l'Algérie, à l'est d'Alger. Pays de montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à l'ouest et à l'est, au nord par la Méditerranée et au sud par les Hauts Plateaux. Dénuée d'existence administrative globale, elle tient son nom des Kabyles, population berbère dont elle est le foyer.

Ses habitants berbérophones la nomment en kabyle Tamurt n Leqbayel (en tifinagh 2D5C.png2D30.png2D4E.png2D53.png2D54.png2D5C.png 2D4F.png 2D4D.png2D3B.png2D47.png2D31.png2D30.png2D62.png2D3B.png2D4D.png), « Pays des Kabyles ». Les arabophones l'appellent بَلَد القبائل (prononcé [blæd ləqbæyəl] en arabe algérien), littéralement « Pays des Tribus ».

Sommaire

Géographie

Nom et territoire

Carte de la « Grande Kabilie » (sic) en 1857.

En français, Kabylie dérive de Kabyle, dont l'étymologie la plus courante fait une déformation de l'arabe qabā'il[10], pluriel de qabila (القبيلة), « tribu ». Au sens premier, les Kabyles seraient donc simplement les « gens des tribus ». Dans l'histoire pré-coloniale de l'Afrique du Nord, la tribu est la forme d'organisation sociale qui s'est maintenue contre ou malgré toutes les tentatives de soumission des États makhzen émergents[11]. Les officiers français, successeurs du makhzen turc, se sont d'abord servi du terme pour distinguer moins une ethnie ou une région spécifiques qu'un type d'adversaire particulièrement opiniâtre : le montagnard. Mais le mot fut aussi employé pour désigner de façon plus spécifique les seuls montagnards berbérophones ou encore, plus généralement, tous les Berbères sédentaires, voire tous les sédentaires d'Afrique du Nord[12].

Initialement la dénomination Kabylie, au singulier ou au pluriel, était appliquée à toutes les régions peuplées de Kabyles, à tous les sens de ce terme, et avait donc la même élasticité que lui. Mais elle prit à partir du milieu du XIXe siècle une signification plus précise, pour être progressivement réservée à l'ensemble d'un seul tenant que forment les montagnes telliennes entre Alger et Constantine, autour des massifs du Djurdjura et des Babors[13]. Le mot Kabyle se vit à son tour redéfini pour ne plus s'appliquer qu'à la population habitant ou originaire de la région ainsi circonscrite, qui était encore presque entièrement berbérophone[14]. L'espace alors délimité sur cette double base géographique et humaine recoupe de nombreuses circonscriptions de l'Algérie contemporaine : la totalité des wilayas de Tizi-Ouzou (Tizzi Wezzu) et Béjaïa (Bgayet), une grande partie de celle de Bouira (Tubiret), une part aussi de celles de Boumerdès (Bumerdas), Bordj-Bou-Arreridj (Burdj Bu Arreridj), Sétif (Stif) et Jijel, ainsi que des marges de celles de M'Sila (Tamsilt), Mila, Constantine (Qsemṭina) et Skikda.

Avec la progression de l'arabisation, l'usage tendit à faire sortir du périmètre d'application du terme les franges les plus arabisées de la Kabylie « historique ». Chez les Kabyles des années 1950 déjà, le mot Aqbayli, bien que sans traduction territoriale rigoureuse, renvoyait grossièrement à l'espace compris entre Thenia à l'ouest, Sétif et Jijel à l'est[15]. Dans le même sens, les cartes en circulation dans la mouvance régionaliste contemporaine se cantonnent à l'intérieur du cadre des sept wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouira, Bord-Bou-Arreridj, Sétif et Jijel[16]. Dans une acception minimaliste, la Kabylie est parfois simplement assimilée à sa partie nord-occidentale, la Grande Kabylie, étendue jusqu'à l'ouest de Béjaïa pour englober la majeure partie de l'aire kabylophone actuelle[17].

Relief et sous-régions

Paysage à Ait Bouada (600 m d'altitude), en Grande Kabylie.

Composante de l'Atlas tellien située en bordure de la Mer Méditerranée, la Kabylie tire son unité physique du relief élevé qu'évoque son surnom traditionnel de Tamurt Idurar, « Pays des Montagnes ». L'altitude y connaît cependant des variations et des ruptures qui sont le support de plusieurs subdivisions. La principale est celle qui sépare Grande et Petite Kabylies. Elle recoupe dans sa partie méridionale une distinction traditionnelle entre les populations du Djurdjura occidental, que les anciens Kabyles appelaient At Ufella (« Ceux d'en-haut »), et du Djurdjura oriental, qu'ils nommaient At Wadda (« Ceux d'en-bas »). Au nord, en revanche, la limite entre les deux sous-ensembles n'a pas de support naturel nettement défini. Elle correspond à une ligne de partage historique utilisée à diverses reprises : wilayas actuelles, départements d'Alger et de Constantine sous la colonisation française, beylicks de Médéa et de Constantine pendant la période turque, royaume de Bougie[18].

Grande Kabylie

La Grande Kabylie correspond au territoire que les anciens Kabyles nommaient Tamawya taqbaylit (ou Tamawya), la « Fédération kabyle ». Elle se distingue par son altitude de la Petite Kabylie, au sud-est, et de la Basse Kabylie, à l'ouest, et s'étend du nord au sud de la côte méditerranéenne jusqu'aux crêtes du Djurdjura. Trois ensembles montagneux en occupent la plus grande part :

  • au nord, jusqu'à la mer, et à l'est, les hauts massifs boisés de la Kabylie maritime, qui culmine au mont Tamgout (1278 m), et de l'Akfadou, qui marque le début de la Petite Kabylie ;
  • au sud, la chaîne calcaire du Djurdjura, surplombant au nord-ouest la dépression Draa El Mizan-Ouadhia, au sud la vallée de l'oued Sahel-Soummam, et culminant au Lalla-Khadîdja (ou Tamgut Aâlayen ; 2308 m)dans la commune de saharidj bouira, plus haut sommet de tout l'Atlas tellien ;
  • entre les deux, bordées au nord par le bassin du Sebaou, jouxtant le Djurdjura au sud-est, profondément entaillées par de nombreuses gorges, les montagnes anciennes du massif Agawa, le plus densément peuplé, avec huit cents mètres d'altitude moyenne[19],[20]. C'est là que se trouvent Tizi-Ouzou, fondée à l'époque coloniale et appelée autrefois « le village », aujourd'hui principale ville de Grande Kabylie ; ainsi que Larbaâ Nath Irathen, centre urbain le plus élevé de la région, à environ mille mètres d'altitude, et la moitie de la wilaya de bouira à savoir Palestro, Kadiria, bouira ville, haizer, bechloul, m'chedallah, c'est à dire la grande kabylie (l'ancien departement de grande kabylie est limité par les wilayates bejaia au niveau de aghbalou, chorfa et une partie de taourirt dans la wilaya de bouira, et BBA au niveau d'une partie de taourirt, ahnif, ahl el kasr , et par la wilaya de titri media actuellemnt.

Les expressions de Haute Kabylie ou de Kabylie du Djurdjura sont souvent employées comme synonymes de Grande Kabylie, parfois aussi pour désigner plus spécifiquement la partie située au sud du Sebaou.

Petite Kabylie

La Petite Kabylie gravite quant à elle autour de Béjaïa connue aussi par le nom ziro rkhis (anciennement Bougie), l'antique Saldae, la plus grande ville de Kabylie, surnommée par les Kabyles Bgayet n Lejdud, « Bougie des Ancêtres ». Son territoire reprend en partie les contours de l'ancienne province de Bougie, décrite par Ibn Khaldoun. elle englobe la vallée de la Soummam jusqu'à la côte et se poursuit par la « Corniche kabyle », qui surplombe la Méditerranée entre Béjaïa et Jijel. Plus au nord, elle s'étend sur les versants du Djurdjura oriental et de l'Akfadou (point culminant à 1623 m). Elle se prolonge vers le sud jusqu'à la chaîne des Bibans et vers l'est par celle des Babors, dont le mont éponyme est le plus haut sommet de la sous-région (2004 m). Les définitions les plus larges y incluent le massif de Collo, voire les montagnes qui bordent la plaine d'Annaba. En superficie, la Petite Kabylie n'est pas plus « petite » que la Grande, elle est même beaucoup plus étendue si on ne la limite pas à la wilaya de Béjaïa. Mais elle est morcelée par le relief, au point qu'on préfère souvent y voir plusieurs « Kabylies » : Kabylie de la Soummam (parfois rattachée, au moins pour son versant nord, à la Grande Kabylie), Kabylie des Babors (parfois considérée comme « la » Petite Kabylie stricto sensu), Kabylie de Collo, Kabylie orientale[17],[21]...

Basse Kabylie

L'expression de Basse Kabylie est fréquemment appliquée à la Petite Kabylie mais sert aussi à désigner une autre partie de la région, celle qui s'étend entre la Mitidja et la basse vallée du Sebaou. Premier sous-ensemble kabyle rencontré en venant d'Alger, c'est un espace de transition entre plaine et montagne[22]. Beaucoup moins étendue que la Haute Kabylie voisine, la Basse Kabylie est aujourd'hui englobée dans la wilaya de Boumerdès.

L'usage de ces termes (Grande - Petite - Basse Kabylie) tombe en désuétude parmi les kabyles, il subsiste à divers degrés au sein des populations émigrées.

Climat

La Kabylie comporte plusieurs zones climatiques. Le littoral et la Kabylie maritime sont de climat méditerranéen. L'hiver y est plutôt doux comparé au reste de la région, avec une température de 15 °C en moyenne. La période estivale, rafraîchie par les vents marins, présente une température moyenne de 35 °C environ[23].

Sur les hauteurs le climat est beaucoup plus rude, avec parfois des températures négatives et une neige abondante l'hiver ; et des étés très chauds, très secs, notamment vers le sud où la pluviométrie est moindre. Cependant dans les parties les plus hautes la température estivale est modérée par l'altitude.

Sur les plateaux et dans les vallées intérieures, l'hiver est sensiblement identique à celui des hauteurs. Mais en été, du fait de l'enclavement et de l'exposition aux vents du sud, les températures sont particulièrement élevées : c'est le cas à Medjana, sur les Hauts Plateaux, comme à Akbou, dans la vallée de la Soummam, couloir idéal pour le passage du sirocco. Dans la ville de Tizi-Ouzou la température peut atteindre les 46 degrés quand elle est de 35 degrés à Dellys.

Hiver Printemps Été Automne
Froid, neigeux et pluvieux Ensoleillé avec des épisodes de pluie fréquents Très chaud et sec, épisodes orageux Très pluvieux avec du soleil parfois
T° entre -5° et 15° T° entre 20° et 35° T° entre 30° et 45° T° entre 15° et 25°

La Kabylie bénéficie d'une pluviométrie relativement abondante qui a facilité le développement d'une agriculture typique. En Grande Kabylie, les régions intérieures sont plus arrosées en raison de l'ascension et de la décompression des vents humides : ainsi à Larbaâ Nath Irathen, la pluviométrie est de 1 059 mm contre 833 mm à Tizi Ouzou[23].

Une ligne de crête qui traverse la région en joignant l'Atlas blidéen, le Djurdjura, les Babors, le massif de Collo et l'Edough, sépare une zone nord très pluvieuse (plus de 800 mm de précipitations par an) d'une zone sud moins arrosée (de 600 à 800 mm par an). Cette différence de pluviosité aurait eu pour conséquence une végétation naturelle plus ou moins dense : aux versants nord, initialement couverts d'une forêt peu hospitalière, devenus plus tard terres de vergers, s'opposeraient ainsi des versants sud plus facilement et sans doute plus précocément peuplés, car plus immédiatement propices à la culture et à l'élevage. Ce facteur introduit un élément supplémentaire de distinction entre Grande et Petite Kabylies. En effet la première, si l'on en exclut le versant sud du Djurdjura (comme le fait d'ailleurs le tracé de l'actuelle wilaya de Tizi-Ouzou), se trouve entièrement en zone de forte pluviosité. Au contraire, en Petite Kabylie les orientations combinées du littoral et du relief ne laissent que peu de profondeur aux versants nord. Elles font plus de place aux zones moins humides, comme le Guergour et le Ferdjioua qui s'étendent entre Babors et Hauts Plateaux[24].

Population et langue

Schéma d'ensemble des aires linguistiques du nord-est algérien, du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
Cette carte traite de limites linguistiques sur une période donnée, elle ne prétend pas représenter les frontières de régions comme la Kabylie ou les Aurès (qui n'ont pas aujourd'hui de définition stricte), ni l'évolution de la situation des langues hors de cette période.

Peuplement

L'article « Kabyles » présente en détail le peuple et la société kabyles, en particulier la société ancienne et la religion.

Les sept wilayas qui englobent le périmètre Thenia - Sétif - Jijel totalisent une population de près de six millions de personnes[25] dont, suivant les estimations, de trois à trois millions et demi de kabylophones[26]. La densité démographique est forte pour une région à dominante montagnarde et rurale. Elle atteint même 375 hab./km2 dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où se rencontrent pourtant les altitudes les plus élevées. Le phénomène n'est pas nouveau et il frappa particulièrement les colonisateurs français. Il est d'autant plus original que la taille des centres urbains de la région est longtemps restée limitée, le village étant traditionnellement la forme principale d'agglomération.

La question de l'origine de ces hautes densités montagnardes divise encore les historiens. Aux extrêmes s'opposent la thèse d'un peuplement dense très ancien, antérieur à la présence romaine, et celle d'un afflux tardif, consécutif à l'arrivée des Arabes[27]. Toutefois un relatif consensus se dégage sur plusieurs points. Pour commencer, une distinction semble s'imposer, pour l'ensemble de l'Afrique du Nord, entre un premier peuplement berbère, « paléo-montagnard », caractérisé par la pratique des cultures en terrasses, s'étendant progressivement depuis les Aurès et l'Atlas saharien jusqu'aux Hautes Plaines ; et un second, « néo-montagnard », ignorant la technique des terrasses et propre aux massifs du Tell : c'est à cette dernière vague, plus tardive, que l'on rattache les premières populations de Kabylie[28].

La présence de populations dans l'ensemble de la région, dès l'époque romaine au moins, paraît également attestée, le seul point encore en débat portant sur le peuplement du territoire relativement restreint, mais aussi le plus densément peuplé, que constitue le massif Agawa. Enfin, il est généralement admis que ce peuplement initial s'est trouvé accru, à partir du Xe siècle, de l'apport de populations d'agriculteurs menacés par le processus de pastoralisation des plaines puis, à partir du XIVe siècle surtout, par les prélèvements fiscaux du makhzen[29]. De plus, les traditions locales paraissent corroborer l'hypothèse d'une dualité historique du peuplement kabyle.

Situation linguistique

Signalisation trilingue à la faculté de Tizi-Ouzou (photographie de 2007).
L'article « kabyle » présente en détail la langue kabyle.

Les Kabyles font partie des Berbères (Imazighen). Leur langue, le kabyle (taqbaylit), est une variété du berbère (tamazight). Elle compte un nombre important de locuteurs en dehors de Kabylie, de l'ordre de deux à deux millions et demi[26], dans le reste du pays (notamment à Alger où ils représentent une forte proportion de la population[30]) et à l'étranger (principalement en France où ils seraient près d'un million de personnes[26], mais aussi dans le reste de l'Europe et au Canada). On peut estimer à cinq millions et demi le nombre total de kabylophones[26], ce qui en fait le deuxième groupe berbérophone dans le monde, après les Chleuhs du Maroc.

Le territoire de la Grande Kabylie est aujourd'hui entièrement kabylophone. En revanche, Basse et Petite Kabylies ont été en partie arabisées. Le processus est ancien en Basse Kabylie, où il remonte à la période ottomane. À cette époque, des terrains de la région furent concédés à quelques familles d'origine turque ou arabe ainsi qu'à la tribu des Iamriwen, constituée d'aventuriers et de proscrits des autres tribus kabyles[31]. En même temps que la garde et l'usage des terres de plaines, ils recevaient de leurs commanditaires un cheval avec la charge de tenir en respect les populations avoisinantes. Leur contrôle s'étendit jusqu'en Haute Kabylie, sur toute la moyenne vallée du Sebaou : là comme dans les basses plaines, le makhzen se montra un puissant facteur d'arabisation. Toutefois on a assisté depuis à une rekabylisation partielle de ces territoires.

En Petite Kabylie, le kabyle était encore parlé au XIXe siècle jusqu'au-delà de l'Oued el Kebir. Si Jijel et ses environs étaient déjà arabisés, vers l'intérieur il n'y avait pas encore de rupture territoriale entre les parlers kabyle et chaouïa. De nous jours en revanche il n'y a plus guère de berbérophones à l'est de la wilaya de Bejaïa. Le Guergour est à moitié arabophone, le Ferdjioua en totalité. Dans l'est algérien, l'expression de Kabyles el hadra a été créée pour désigner les montagnards arabisés du Nord-Constantinois[32].

En Grande Kabylie et dans la partie de la Petite Kabylie où le kabyle prévaut, il est la langue maternelle et quotidienne de la presque totalité de la population[4]. Là où populations kabylophones et arabophones sont en contact, un bilinguisme kabyle-arabe algérien est pratiqué de part et d'autre[5]. À Béjaïa et à Tizi-Ouzou, où la population urbaine traditionnelle était majoritairement arabophone, l'exode rural qui a suivi l'indépendance a généralisé la diffusion du kabyle[26]. Quant à l'arabe littéral, son emploi est cantonné au système d'enseignement et aux administrations de l'État central[7]. En pratique, c'est plutôt le français qui est employé pour les usages écrits ou savants et, de façon presque exclusive, dans le commerce et la publicité[6].

Histoire

Pour consulter un article plus général, voir : Histoire de l'Algérie.

Préhistoire

C'est dans la wilaya de Sétif, à Aïn El Ahnech, dans le voisinage des montagnes kabyles, que se trouvent les plus anciens vestiges préhistoriques découverts jusqu'à présent en Afrique du Nord. Ils témoignent de la présence d'Homo habilis dans la région il y a plus d'un million d'années,

Les Kabyles sont les héritiers des premiers Berbères, eux-mêmes issus de la migration de peuples afrasiens venus de l'est. La langue berbère dérive du proto-afrasien qui existait il y a 10 000 à 17 000 ans[33].

Antiquité

Pendant l'Antiquité, la région, comme le reste de l'Algérie septentrionale, est en contact avec les principales civilisations du Bassin méditerranéen. C'est aussi la période d'émergence de grands royaumes berbères, qui déclineront et finiront entièrement dominés par les Romains.

Comptoirs phéniciens et période punique

A partir de 1200 avant JC les Phéniciens créent plusieurs comptoirs sur les côtes d'Afrique du Nord, dont celles de Kabylie. Les principaux sont Alger (Icosum), Béjaïa, Dellys... Cette présence phénicienne se renforce pour aboutir à la fondation de Carthage, dont l'influence s'étend à la façade maritime de la Kabylie et assez peu à la région entière.

La Maurétanie

Carte de la Maurétanie (à l'ouest) et de la Numidie (à l'est)

La Kabylie faisait partie des royaumes de Maurétanie, qui deviendront vassaux puis provinces de l'Empire romain.

Période romaine

Les premières interventions des Romains remontent aux Guerres puniques, où ils se sont alliés à certains chefs berbères pour contrer la menace de Carthage. Ils ont ensuite progressivement asservi les royaumes de Maurétanie pour les intégrer finalement comme provinces, en continuant d'étendre leur domination sur l'Afrique. Appelée par les Romains Mons Ferratus, « la montagne dure comme le fer », la Kabylie vit quatre colonies s'installer sur les ports de la côte : Igilgili (Jijel), Saldae (Béjaïa), Ruzazus (Azeffoun) et, dans la vallée de la Soummam, Tubusuptu (Tiklat), à une trentaine de kilomètres de Saldae. La domination romaine est peu appuyée en Kabylie et la culture latine reste pour l'essentiel cantonnée aux colonies. L'occupation romaine (25 av. J.-C. - 439 apr. J.-C.) s'est heurtée à une résistance farouche cristallisée autour de deux figures historiques : Tacfarinas et Firmus.

Vandales et Byzantins

Les Vandales sont des tribus scandinaves qui ont fui l'Europe, sous la pression d'autres populations, pour fonder en Afrique du Nord un royaume éphémère qui s'est étendu notamment dans la région de Béjaïa. Ils trouveront appui auprès de la plupart des tribus berbères, alors appelées Maures, contre la puissance romaine. Ils participeront au pillage de Rome lors des invasions barbares et de la chute de l'Empire. Les Byzantins sous Justinien parviendront à reprendre une partie de l'Afrique du Nord et donc de la Kabylie. Cependant les Maures leur seront beaucoup plus hostiles, et leur présence se trouvera plusieurs fois affaiblie. La période byzantine sera donc pour la Kabylie et l'ensemble de l'Afrique du Nord une période de grande instabilité.

Moyen Âge

Les cavaliers arabes apportent avec eux l'islam lors de leur conquête de l'Ifrikiya en 647. Ils s'allient à certaines tribus maures, pour chasser les Byzantins et leurs alliés . De grandes figures berbères comme Dihya, reine des Aurès, vont s'illustrer dans la résistance aux Arabes. Rapidement de nombreux Berbères se convertissent à l'islam et avec les Arabes partent à la conquête de l'Espagne, comme Tariq ibn Ziyad. La dynastie des Omeyyades restera pendant quelques années encore maitresse de l'Ifrikiya. Cependant malgré l'égalité entre musulmans prônée par l'islam, les Arabes sont mieux traités par le pouvoir, notamment concernant l'impôt. Les Berbères se soulèvent contre les injustices dont ils sont victimes, mais aussi pour des raisons religieuses avec le kharidjisme qui conduit à la création de plusieurs petits royaumes berbères indépendants. En 737, le Zénète Abou Qurra chassera complètement les Arabes de l'Ifrikya, grâce au soutien de l'ensemble des tribus, et établira son autorité sur tout le Maghreb. Celui-ci se divisera ensuite entre différentes dynasties berbères très brillantes, comme les Zirides et les Hammadides en Kabylie.

La Kalaa des Aït-Hammad , ancienne capitale des Hammadides.
Un des nombreux ksour ou forts de la casbah de Béjaïa, hérités du Moyen-Age.

La dynastie fatimide est née au Xe siècle en Petite Kabylie, fondée par le dai ismaélien Ubayd Allah al-Mahdi qui trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes auprès des Kutama et des Zwawas[34]. Ceci les conduisit, après avoir mis les Fatimides au pouvoir, à conquérir l'Ifriqiya puis l'Égypte, fondant un empire qui s'étendait du Maghreb au Hedjaz et à la Syrie[35]. Les Berbères kutama de Kabylie sont ainsi à l'origine de la fondation du Troisième Califat, de la ville du Caire (Al-Kahira) et de la mosquée Al-Azhar. Les Fatimides portèrent moins d'intérêt au Maghreb après leur conquête de l'Égypte : ils le laissèrent sous le contrôle des Zirides.

Les Zirides sont une dynastie fondée en 973 par Bologhine ibn Ziri, un nomade sanhadja originaire du Hodna : on lui doit notamment la fondation de la ville d'Alger (El Djazaïr), sur le territoire des Aït Mezghana, une tribu kabyle[36]. Les Fatimides lui laisseront le titre d'émir et de vice roi de l'Ifriqiya.

Etendue maximale de l'empire des Zirides
Royaume des Hammadides

Les Hammadides sont une branche des Zirides qui déclara son indépendance et prit le contrôle du Maghreb central, tandis que les Zirides régnaient sur l'Ifriqiya. Ils laissèrent leur marque dans l'histoire de la Kabylie et de l'Algérie en rénovant Béjaïa (prise pour capitale après l'abandon de la Kalâa des Béni Hammad) ou encore Alger. La période des Zirides puis des Hammadides marque l'âge d'or de la Kabylie, dont la domination s'étendra jusqu'à la Sicile et à la Tunisie. Béjaia, capitale des Hammadides, est alors un centre de rayonnement culturel sur la Méditerranée et est surnommée la « Perle de l'Afrique », d'ailleurs c'est à cette époque que les chiffres arabes seront diffusé en Europe à partir de Béjaia. Après la chute des Hammadides, la région de Kabylie changea à plusieurs reprises de mains (Almohades, Hafsides, Zianides, etc).

Plus tard, au cours de la période turque, la Kabylie a constitué deux États reconnus pour leur puissance (représentations diplomatiques en Espagne notamment) : le Royaume de Koukou en Haute Kabylie, fondé par Ahmed Belkadi, et le Royaume des Ath Abbas en Basse Kabylie (Qalat des Beni-Abbas). La Kabylie garda ainsi, même après la chute de ces royaumes, une relative autonomie administrative par rapport au reste de la régence d'Alger[37].

Du XVIe au XIXe siècle

Tentative de conquête espagnole

Article détaillé : Afrique espagnole.

Les Espagnols, dans leur tentative de poursuivre en Ifrikiya le mouvement de la Reconquista, s'emparent en 1510 de la ville de Béjaïa. Ils organisent à partir de cette position des razzias dans l'arrière-pays, ce qui pousse les Kabyles à déplacer leur capitale de Béjaïa jusqu'à la Kalaa (forteresse) des Ait Abbas, au cœur de la chaîne des Bibans.

Deux ans après, pour répondre aux demandes des habitants de Béjaïa, le sultan hafside de Tunis, dont dépend la ville, y envoie des corsaires pour la reprendre aux Espagnols. Ces corsaires, les frères Barberousse (Elias, Ishaq, Khirredine et Aruj, des convertis à l’islam) d’origine grecque, disposent d'une douzaine de galères et d’un millier d’hommes[38]. Les combats durent plusieurs jours. Aruj Barberousse, à la tête des troupes du sultan, perd la main droite au cours de la première bataille et retourne à Tunis avec seulement la moitié de sa flotte.

En 1514, après deux autres années consacrées à reconstituer son armée et sa flotte, Aruj revient à la tête de 12 galiotes et s’installe à Jijel. Autour de ses troupes se rassemblent plus de 20 000 combattants kabyles venus offrir leur service pour libérer le pays des Espagnols. Après une bataille acharnée, Béjaia tombe entre les mains des Turcs. L’implication des habitants de la côte de Béjaia et de Jijel, avec à leur tête Ahmed Belkadi, kadi des derniers rois de Béjaia, puis calife, et enfin allié d'Aruj Barberousse, a joué un rôle décisif dans la victoire : elle a permis de combiner deux attaques sur la ville, celle des vaisseaux turcs par la mer et celle des Kabyles par la terre[39].

La ville de Bejaia sera définitivement prise aux Espagnols en 1555 par Salah Raïs Pacha, pour le compte de la Régence d'Alger. Les Hafsides seront évincés de leur possessions de l'est de l'Algérie, dont la Kabylie.

Royaumes de Koukou et d'Ait Abbas

Ces victoires face aux Espagnols et le statut de libérateur qu'ont ainsi acquis les Turcs en Afrique du nord vont les encourager à conquérir de plus en plus de territoires qui seront annexés à la Régence d'Alger. Cependant ils ne parviendront pas à dominer la Kabylie, en raison de la résistance de deux royaumes tribaux, celui de Koukou en Grande Kabylie et celui de la Medjana dans les Bibans et la Soummam.

Le royaume de Koukou[40] a duré pendant deux siècles[41]. Il a été fondé au XVIe siècle par Ahmed Belkadi, un des chefs kabyles qui ont participé avec les corsaires turcs à la reprise de Béjaïa sur les Espagnols. Sa capitale est Ait Ghabri. En 1520, Khayr ad-Din Barberousse décide de mener une expédition contre Ahmed Belkadi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire des Kabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Barberousse conservera la vie sauve en prenant la fuite au bon moment. Victorieux, Ahmed Belkadi s’empare d’Alger où il règnera sans difficulté jusqu’en 1527. En Petite Kabylie, c'est le royaume des Ait Abbas qui résistera aux Ottomans jusqu'à l'arrivée de l'armée française.

Relations avec la Régence d'Alger

Il s'ensuivra une période de rivalité entre Turcs et Kabyles pour le contrôle d'Alger et de sa Régence, alternant les phases de paix et de guerre. Cependant leurs relations se sont stabilisées à l'époque des deys, ceux-ci renonçant de plus en plus à tenter d'administrer la Kabylie. De plus, de nombreux corsaires et miliciens de la Régence d'Alger étaient recrutés localement, notamment parmi les Kabyles, ce afin de contrebalancer le pouvoir des Janissaires. Certains beys, comme Ahmed Bey, avaient aussi des origines en Kabylie.

Conquête et colonisation françaises

En 1830, les Français se lancent dans la conquête de l'Algérie. Au début, l'expédition est dirigée contre Alger. Mais très tôt les envahisseurs vont chercher à dominer l'ensemble du pays, notamment la Kabylie qui sera l'objet de plusieurs expéditions. Les tribus kabyles se mobilisent fortement dans la guerre contre la France qu'elles combattent sur tous les fronts, d'Alger jusqu'à Constantine. C'est Lalla Fatma N'Soumer, d'une famille maraboutique, qui prendra dans la région la tête de la résistance à la conquête. Mais à partir de 1857 la Kabylie passe progressivement sous la domination française, tout en se soulevant périodiquement, notamment en 1870 avec la « révolte des Mokrani » où la confrérie de la Rahmaniya jouera un grand rôle. La répression se solde par de nombreuses arrestations, des spoliations et des déportations, notamment en Nouvelle-Calédonie (c'est l'origine des « Kabyles du Pacifique »)[42]. La colonisation se traduit aussi par une accélération de l'émigration vers d'autres régions du pays et vers l'étranger.

La France, à travers ses « bureaux arabes », procède à l'arabisation des noms de famille et de lieu en Kabylie. C'est ainsi que, par exemple, Iwadiyen devient les Ouadhias, 'At Zmenzer est transformé en Beni Zmenzer ou encore At Yahia en Ould Yahia. Cette action de dépersonnalisation devient systématique après la révolte de 1871[42] : pour casser la cohésion de la société kabyle, l'état civil est généralisé, attribuant des noms fantaisistes et différents aux membres d'une même famille.

Pourtant, le droit coutumier berbère a été plus ou moins respecté en Kabylie, alors qu'il était aboli en pays chaoui au profit du droit musulman. Autre pratique réservée à la région : des missionnaires chrétiens y menaient des campagnes d'évangélisation jusque dans les villages les plus reculés[43]. Enfin, l'enseignement du français jusqu'au certificat d'études y était assez courant alors que partout ailleurs, c'était la scholastique coranique, en arabe classique, qui était favorisée.

Nombreux étaient les Kabyles à participer à la création en 1931 de l'association des Oulémas algériens, trouvant dans l'islam le vecteur d'un renforcement identitaire face au colonialisme français. Plus tard les membres fondateurs de l'Étoile nord-africaine seront aussi pour moitié originaires de Kabylie[44].

La guerre d'Algérie

Pendant la Guerre d'indépendance, la Kabylie, alors wilaya III, cœur de la résistance au colonialisme français[45], est la région la plus touchée par la répression, avec celle des Aurès, du fait de l'importance des maquis et de l'implication de ses habitants. Le FLN y a recruté plusieurs de ses chefs historiques, parmi lesquels Abane Ramdane, Krim Belkacem ou encore Hocine Aït Ahmed ainsi que de grands combattants comme le colonel Amirouche Aït Hamouda[46]. La Kabylie sera aussi le siège du congrès de la soummam et un bastion de l'ALN. L'armée francaise y sera tenue en échec dans sa mission de pacification malgré l'ampleur de la répression sur les populations civiles et les moyens déployés notamment lors de l'opération Jumelles sous le plan Challe en 1959. En 1961 l'ALN ira même jusqu'à occuper plusieurs postes militaires français dans la région[47].

Depuis l'indépendance de l'Algérie

Le drapeau berbère, symbole de la revendication identitaire.

La région s'est opposée à plusieurs reprises au régime d'Alger. Dès 1963, le Front des forces socialistes emmené par Hocine Aït Ahmed et Yaha Abdelhafid conteste l'autorité du parti unique. En 1980, la Kabylie et les universités algéroises connaissent plusieurs mois de manifestations réclamant l'officialisation de la langue berbère : c'est le « Printemps berbère ». Le réveil culturel s'intensifie en réaction au durcissement de l'arabisation que connaît l'Algérie dans les années 1990[48]. En 1994-1995, l'année scolaire fait l'objet d'un boycott appelé « grève du cartable »[49].

En juin et juillet 1998, la région s'embrase à nouveau après l'assassinat du chanteur Matoub Lounès et à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une loi généralisant l'usage de la langue arabe dans tous les domaines[50],[51]. À partir d'avril 2001, l'assassinat d'un jeune par des gendarmes provoque de graves émeutes qui accentuent la rupture avec les autorités : c'est le « Printemps noir », au cours duquel 125 jeunes Kabyles vont être abattus par les services de l'État algérien, en plus de milliers de blessés et de mutilés.

Une revendication autonomiste, qui restait jusque-là le fait de quelques individualités, est désormais portée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) dirigé par le chanteur Ferhat Mehenni. D'autres encore, comme le Mouvement citoyen des Aarchs, demandent une reconnaissance réelle de l'identité berbère comme élément constitutif de la pluralité culturelle dont bénéficie l'Algérie.

Économie

Paysage estival de la Petite Kabylie.

L'économie traditionnelle de la région repose sur l'arboriculture (figuiers, oliviers et apiculture notamment) ainsi que sur l'artisanat (orfèvrerie, tapisserie ou encore poterie). Aujourd'hui encore ces productions sont appréciées sur le marché algérien et exportées à l'étranger. La Kabylie abrite aussi un certain nombre d'industries agroalimentaires dont une multitude de producteurs de produits laitiers et de glaces, mais aussi les usines de grands groupes comme Cevital et le siège de l'Ifri. L'agriculture de montagnes laisse peu à peu la place à une industrie manufacturière locale (électroménager avec la société Sonalec) qui vise plutôt les Hauts Plateaux pour son développement.

Béjaïa et son port, une interface majeure au niveau régional et national.

Le port de Béjaïa est le deuxième port algérien en termes de volume d'activité, derrière celui d'Alger. En exportant une partie de la production locale il assure un revenu supplémentaire à la région. Il a été intégré au projet européen des autoroutes de la mer (ADM) aux côtés de villes comme Marseille ou Le Caire[52]. Par ailleurs, la Kabylie fournit une grande partie de l'eau potable aux régions fortement urbanisées qui la bordent à l'est et à l'ouest[53]. Enfin, l'aide apportée par la diaspora kabyle, notamment sous la forme d'apports de devises et d'actions de solidarité d'associations, constitue un facteur de dynamisme pour la région. Elle favorise le développement des infrastructures (route, transport, bibliothèques, ...) pour lesquelles l'action de l'État est insuffisante[réf. souhaitée]. Toutefois les fonds ainsi apportés, gérés par les djemaas, accentuent l'autonomie des villages kabyles.

Le développement du tourisme permet aussi d'entrevoir un avenir dans cette activité pour laquelle la région, parfois surnommée la « petite Suisse[54] », bénéficie de solides atouts. Lors des dernières assises nationales du secteur, de nombreux projets, souvent colossaux, ont été abordés. Dans la wilaya de Béjaïa, le groupe Cevital vient d'obtenir une assiette foncière de 26 hectares à l'intérieur de la zone d’expansion touristique (ZET) d’Agrioun, à Souk El-Tenine (une station balnéaire située à une trentaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de wilaya) pour l’implantation d’un complexe touristique moderne.

Artisanat

Historiquement, l'artisanat kabyle a joué un grand rôle économique et social. En effet, dans un pays montagneux qui n'offrait à l'expansion de l'agriculture que des possibilités limitées, c'était souvent pour la population un complément de ressource indispensable. Cependant, comme dans le reste de l'Afrique du Nord et à la suite du déclin de la société traditionnelle dont il était l'expression, l'artisanat est aujourd'hui menacé.

Bijoux

Bijou de Kabylie.

Les bijoux de Kabylie sont très connus au Maghreb pour leur couleurs vives et leur raffinement. Constitués d'argent, ils sont ornés de coraux récoltés en Méditerranée ou parfois d'émaux. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine (tavrucht) et fibules (ﺗﺒﺰﻳﻤﺖ), qui retenaient les robes en divers points, ceintures (tahzamt), colliers (azrar), bracelets (azevg), bagues (tikhutam) et boucles d'oreilles (talukin).

Les orfèvres kabyles les plus illustres sont les Aït-Yenni de Grande Kabylie. Il existe de plus en Petite Kabylie un type de bijou forgé semblable à ceux des Aurès[55].

Poterie

Poterie ancienne de Kabylie, lampe.
Poterie de Kabylie.

Alors que la fabrication des tuiles est effectuée par les hommes, la poterie à usage domestique est un travail réservé aux femmes. Elle est faite d'argile de différentes couleurs selon les gisements. Les signes utilisés pour la décoration remontent pour certains a la préhistoire et aux origines de l'alphabet tifinagh. La coloration se fait à base de kaolin ou d'oxyde ferro-manganique, ce qui permet d'obtenir des teintes vives[56]. La poterie a une utilité pratique mais aussi religieuse : les familles s'en servent pour orner les mosquées et les mausolées des saints soufi et des marabouts (imravten). Elle tient aussi un rôle important dans les fêtes, notamment pour la cérémonie du henné. Il s'agit actuellement d'un patrimoine menacé.

Tissage

Tapis de Kabylie.

Le tissage sert a réaliser une multitude d'objets qui ont une grande importance sociale, comme ibidhiyen, les burnous[57]. Ces ouvrages utilisent pour matière première la laine du mouton ou du dromadaire pour les plus importants. L'activité, actuellement menacée par le manque de transmission du savoir-faire, se maintient dans la production de divers objets comme les tapis, les burnous, les couvertures, les takchabit ou les takendourt. A l'image du reste de l'artisanat kabyle, le tissage emploie une variété importante de couleurs et de motifs géométriques.

Les tapis de Kabylie sont faits de laine et confectionnés par les femmes. Ils sont destinés à un usage domestique, sur le sol ou les murs, ou religieux, pour la prière. Bien que menacé, l'art du tapis se conserve dans quelques villages de Grande Kabylie et dans le Hodna. Il existe même des fêtes du tapis, comme celle des Ait hichem, où sont exposées des productions de toute l'Algérie.

Les motifs présents sur les tapis remontent eux aussi à des temps très anciens, au paléolithique. On note par ailleurs une très forte ressemblance entre les productions de Kabylie et de la vallée du Mzab, autre région berbérophone. D'une manière générale, le tapis amazigh est très coloré et constitue un objet de décoration très demandé.

Travail du bois

Le travail du bois (takhdimt n'wasghar) est employé dans la fabrication d'objets tels que les coffres (sendouk), les portes (tigourra), les tables et, de façon marginale, les armes. Les essences utilisées sont diverses et vont du pin d'Alep au chêne-liège en passant par le cèdre. Les ouvrages sont souvent ornés de motifs géométriques : pointes, rosaces...

L'architecture et les villages traditionnels

Taddart

Un village kabyle typique au XIXe siècle.

Taddart (pluriel tuddar), le village kabyle, est généralement placé sur une crête (tawrirt) ou un plateau élevé (agwni), emplacement dont souvent son nom rend compte. Les maisons sont étroitement regroupées de façon à ce que l'ensemble vu de l'extérieur forme un bloc unique. Cette répartition est sensiblement identique à celle des casbahs. En élévation, les maisons paraîtront se chevaucher, chaque pignon dépassant le pignon voisin en montant vers le sommet. Pressées les unes à la suite des autres au long des lignes du relief, elles forment de véritables agglomérations descendant rarement en dessous de cinq cents habitants. Ce type de village répondait aussi à des préoccupations défensives, avant l'apparition de l'artillerie.

Axxam

Maison de Kabylie.

La maison kabyle, dite axxam, est une construction traditionnelle de montagne, plus ou moins décorée et ornée selon l'importance sociale et la richesse du propriétaire, de sa famille ou de sa tribu. Il y a deux grands types de maison, à tuile et à terrasse, certaines constructions mêlant les deux structures . Les fondations sont des tranchées comblées avec de grosses pierres (adrar) et du mortier d'argile. Pour les murs , deux techniques sont principalement employées, le mur de pisé avec un coffrage en bois (tabbadit) et le mur de pierre (taghaladt). La charpente est faite de poutres (isulas), la poutre centrale (asulas alemmas) étant souvent la plus importante. Les poutres reposent sur les murs et parfois sur des piliers de bois (tikejda). La toiture est faite de roseaux (ighunam) ou de branches d'olivier (tachita n tazemmurt) et de tuiles d'argile (karmoud). Les maisons sont souvent regroupées autour d'une cour centrale appelée oufrag.

Le travail intérieur (sol et murs) revient aux femmes. Les murs sont crépis à l’aide d’un enduit composé d’argile schisteuse passée au tamis, à laquelle on ajoute de la bouse de vache et de la paille fine pour éviter les fissures. Il y a un savoir-faire de fresques murales, dont les symboles variés ont des significations multiples. La décoration extérieure concerne les portes, sur les battants desquelles le menuisier incise des motifs au moyen d’une pointe de fer. Ces motifs faits de lignes droites, de points, de petits cercles, de rosaces et de croix forment des groupements ou des compositions d’ensemble[58].

Culture

La culture kabyle appartient à l'ensemble culturel berbère, comme celles des Chaouis, des Touaregs, des Chenouis, des Mozabites, ainsi que des autres berbérophones d'Afrique du Nord. De par l'histoire et la proximité, elle a considérablement influencé la culture urbaine des villes d'Algérie, comme Alger ou Constantine.

Littérature

Poésie traditionnelle

La poésie kabyle traditionnelle relève de la grande tradition orale, berbère et africaine. On y distingue plusieurs genres, chacun ayant son nom propre. Le poème épique est dit taqsit (histoire, geste), le poème lyrique asfrou (élucidation) et la pièce légère, parfois chantée, izli (courant d'eau). Cependant le mot asfrou tend de plus en plus à désigner le poème sans distinction de genre et, au pluriel, isfra, la poésie en général. Cette évolution rejoint l'usage que les poètes épiques faisaient déjà du même mot dans leurs exordes, qui débutent parfois par ce vers : « A yikhf iou refd asfrou » (« Ô ma tête, fais jaillir un poème »). Par ailleurs, le verbe sfrou (démêler, élucider, percer l'inconnu), employé sans complément, a le sens exclusif de dire ou réciter des vers, de la poésie, quel qu'en soit le genre.

Le poète kabyle traditionnel le plus célèbre est Si Muhand U M’hand, qui vécut au XIXe siècle.

Littérature algérienne contemporaine

De nombreux auteurs algériens contemporains sont natifs de Kabylie ou d'origine kabyle. Parmi eux : Mohand Idir Aït Amrane - Aït Challal - Fadhma Aït Mansour Amrouche - Jean Amrouche - Taos Amrouche - Rabah Belamri - Si Amar U Said Boulifa - Aziz Chouaki - Tahar Djaout - Mouloud Feraoun - Mohand Saïd Lechani - Si Muhand U M’hand - Mouloud Mammeri - Chabane Ouahioune - Hamid Tibouchi - Youcef Zirem.

Musique

Article détaillé : Musique kabyle.

La musique kabyle traditionnelle est l'achwiq. Cependant on retrouve dans le chaâbi algérois, forme populaire de la musique arabo-andalouse, l'influence de la musique de Kabylie. C'est d'ailleurs la région d'origine de quelques-uns de ses meilleurs interprètes, comme Hadj M'hamed El Anka ou Abdelkader Chaou, qui ont interprété dans le registre andalou des textes en langue kabyle. D'autres chansons, comme Yal Menfi de Akli Yahyaten, sont des reprises en arabe algérien de chants kabyles anciens.

La variété kabyle (moderne ou traditionnelle) est l'une des musiques les plus importantes en Algérie. De nombreux chanteurs sont natifs de Kabylie ou d'origine kabyle. Parmi eux : Les Abranis - Lounis Aït Menguellet - Djamel Allam - Mohamed Allaoua - Rabah Asma - Assia - Slimane Azem - Baaziz - Hocine Boukella - Abdelkader Chaou - Cheikh Sidi Bémol - Djurdjura - Farid Gaya - Dahmane El Harrachi - Cheikh El Hasnaoui - Idir - Brahim Izri - Lounès Khaloui - Matoub Lounès - Souad Massi - Noureddine Meziane - Rim'K - Takfarinas.

La musique et les artistes kabyles bénéficient d'un certain rayonnement au Maghreb, voire dans l'ensemble du monde arabe pour les chansons interprétées dans le registre arabo-andalou. Ainsi les Chaouis en Algérie et les Chleuhs au Maroc comprennent et écoutent la musique de Kabylie alors que les arabophones de Tunisie ou de Libye écoutent le chaâbi algérois.

Peinture

De nombreux peintres et graphistes sont natifs ou originaires de Kabylie. Parmi eux : Baya - Farid Benyaa - Ali Dilem - M'hamed Issiakhem - Salah Malek - Slimane Ould Mohand - Hamid Tibouchi - Hocine Ziani.

Sport

Parmi les équipes de football de la région, la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) se différencie des autres par l'importance des victoires et des prix qu'elle a remportés. C'est aujourd'hui la première équipe d'Algérie et du Maghreb par le nombre de coupes gagnées.

L'autre grand club de football de la région est la JSM Béjaïa. Son ascension a fait naître un inédit derby kabyle.

De nombreux sportifs sont natifs de Kabylie ou originaires de celle-ci. Parmi eux : Salah Assad - Larbi Benboudaoud - Karim Benzema - Ali Fergani - Loucif Hamani - Ali Idir - Rabah Madjer - Mahieddine Meftah - Lounès Gaouaoui - Moussa Saïb - Karim Ziani - Zinedine Zidane

Paysages et monuments de Kabylie

Notes et références

  1. Wilayas massivement kabylophones. Seules prises en compte dans les premiers chiffres de superficie, population et densité.
  2. Wilayas voisines des précédentes, partiellement kabylophones, ou massivement arabisée mais usuellement considérée comme kabyle (Jijel). Prises en compte avec les précédentes dans les seconds chiffres de superficie, population et densité.
  3. Wilayas incluant des aires anciennement kabylophones mais qui ne sont plus usuellement considérées comme kabyles. Non prises en compte dans les chiffres de superficie, population et densité.
  4. a  et b Salem Chaker (directeur du Centre de recherche berbère), « Le Berbère de Kabylie », Encyclopédie berbère, XXVI, 2004, pp. 4055-4066, en ligne [pdf] sur le site de l'Inalco : « La variété kabyle du berbère est la langue maternelle et usuelle de l’immense majorité de la population de Kabylie [...] Les départements de Tizi-Ouzou et de Bougie peuvent être considérés comme presque entièrement berbérophones ».
  5. a  et b Ibid. : « les autres fragments de l’aire kabyle sont intégrés dans des unités administratives périphériques, dont la plus grande partie est arabophone (Sétif, Bouira, Boumerdes). [...] Bien sûr, dans les zones de contact entre populations arabophones et berbérophones, le bilinguisme berbère/arabe dialectal est de règle ».
  6. a  et b Ibid. : « notamment dans les couches moyennes scolarisées, c’est plutôt le français qui concurrence significativement le berbère, bien sûr à l’écrit, mais aussi dans toutes les situations formelles ou requérant une certaine élaboration linguistique (usages techniques et scientifiques, politiques…). Cette tendance est confirmée par de nombreux indices objectifs : prégnance de la presse francophone en Kabylie (avec existence de plusieurs titres régionaux), prégnance des chaînes de télévision françaises, multiplication des écoles privées francophones, usage commercial et publicitaire quasi exclusif du français… »
  7. a  et b Ibid. : « les seuls lieux de Kabylie où l’on peut constater une présence de l’arabe classique sont les espaces institutionnels formels, placés sous le contrôle direct de l’administration centrale de l’État : écoles, tribunaux, gendarmeries… ».
  8. Il s'agit précisément d'un chant nationaliste algérien et berbère d'expression kabyle, très connu.
  9. Proverbe traditionnel très usité, cité notamment dans le chant Kker a mmi-s umaziɣ.
  10. Jean Morizot, Les Kabyles : Propos d'un témoin, Centre des Hautes Études sur l'Afrique et l'Asie modernes (diff. Documentation française), coll. « Publications du CHEAM », Paris, 1985 (ISBN 2903182124), p. 19.
  11. Mohamed Salahdine, Maroc : Tribus, makhzen et colons, L'Harmattan, coll. « Bibliothèque du développement », Paris, 1986 (ISBN 2858025255), p. 125, a proposé une théorisation de cette dualité comme articulation de deux modes de production, makhzen et qbila, le premier visant à se subordonner le second.
  12. Jean Morizot, op. cit., pp. 22-23.
  13. Ibid., pp. 24-25.
  14. Salem Chaker, Textes en linguistique berbère : Introduction au domaine berbère, Éditions du CNRS, Paris, 1984, p. 28 (carte).
  15. Omar Carlier, « La production sociale de l'image de soi : Notes sur la crise berbériste de 1949 » dans Jean-Robert Henry (éd.), Nouveaux enjeux culturels au Maghreb, Éditions du CNRS, coll. « Études de l'Annuaire de l'Afrique du Nord », Paris, 1986 (ISBN 2222039533), p. 351.
  16. Voir par exemple la carte présentée sur le site du Cercle d'étude et de réflexion sur l'autonomie de la Kabylie (CERAK), 2008.
  17. a  et b Camille Lacoste-Dujardin, « Géographie culturelle et géopolitique en Kabylie : La révolte de la jeunesse kabyle pour une Algérie démocratique », Hérodote n° 103, 2001 (ISBN 2707135925), pp. 57-91, en ligne sur Cairn, 2007.
  18. Yves Lacoste, Unité et diversité du tiers monde : Des représentations planétaires aux stratégies sur le terrain, La Découverte, coll. « Hérodote », Paris, 1984 (ISBN 2707114480), p. 482.
  19. Ibid., pp. 475-477 (dont carte).
  20. J. Flandrin dans A. Belin et coll., Guide de la montagne algérienne : Djurdjura, Club alpin français, Alger, 1947.
  21. Jean Morizot, op. cit., p. 25.
  22. Yves Lacoste, op. cit., p. 481.
  23. a  et b R. Lespès, « Le Climat de la Kabylie du Djurdjura », Annales de géographie, 1909, vol. 18, n° 97, pp. 24-33, en ligne sur Persée.
  24. Jean Morizot, op. cit., pp. 26-35.
  25. 5 682 520 résidents d'après les chiffres officiels du recensement général de 1998.
  26. a , b , c , d  et e Salem Chaker, « Le Berbère de Kabylie », loc. cit.
  27. Jean Morizot, op. cit., p. 47.
  28. Marc Côte, L'Algérie ou l'espace retourné, Flammarion, 1988 (ISBN 2-08-212801-6), pp. 88, 94.
  29. Yves Lacoste, Ibn Khaldoun : Naissance de l'histoire, passé du tiers-monde, Éditions Maspero, coll. « Textes à l'appui », 1978 (1re éd. 1966) (ISBN 2-7071-0124-9), pp. 96, 112.
  30. Selon certaines estimations, 50 à 70% de la population algéroise pourrait être kabyle : cf. Zahia Ouadah-Bedidi, « La surprenante évolution démographique du Maghreb moderne », compte rendu d'un exposé à l'INED, 8 octobre 2002.
  31. Yves Lacoste, Unité et diversité du tiers-monde, op. cit., p. 488.
  32. Hocine Aït Ahmed, Mémoires d'un combattant : L'esprit d'indépendance, Sylvie Messinger, 1983 (ISBN 2-86583-034-9), p. 210.
  33. Hassan Remaoun, « Le Maghreb, le Sahara, l’Afrique et la langue berbère » [pdf] sur le site du CODESRIA, octobre 2004.
  34. Kamal Naït-Zerrad, Articles de linguistique berbère, L'Harmattan, 2002 (ISBN 2747527069), p. 236.
  35. Ibn Khaldoun (1332-1406), Les Prolégomènes, traduction française et commentaires de William Mac Guckin de Slane (1801-1878), t. 1, 1868, en ligne [pdf] sur le site des classiques des sciences sociales de l'UQAC, p. 331.
  36. Article « La dynastie ziride » sur De l'Aleph à l'@.
  37. Henri Aucapitaine, Les confins militaires de la Grande Kabylie sous la domination turque (Province d'Alger), Moquet, 1857.
  38. Mouloud Gaid, Histoire de Béjaïa et de sa région depuis l’Antiquité jusqu’à 1954, Édition Mimouni, 1976, extrait en ligne sur http://www.bgayet.net/.
  39. Mechehed Djamel-Eddine, « Les Espagnols et les Turcs à Bougie » [doc], article diffusé sur Radio Soummam durant l’émission Béjaïa, son histoire et son port, juin–septembre 2004.
  40. Lucien Leclerc, Une mission médicale en Kabylie, Baillière, 1864, en ligne sur Google Recherche de livres, p. 61.
  41. Camille Lacoste-Dujardin, Le voyage d'Idir et Djya en Kabylie : Initiation à la culture kabyle, Éditions L'Harmattan, 2003 (ISBN 2747540324), p. 70.
  42. a  et b Alain Mahé, Histoire de la Grande Kabylie XIXe XXe siècles : Anthropologie historique du lien social dans les communautés villageoises, Bouchêne, Paris, 2001 (ISBN 2-912946-12-3).
  43. Karima Dirèche-Slimani, Chrétiens de Kabylie 1873-1954 : Une action missionnaire dans l'Algérie coloniale, Bouchène, Paris, 2004 (ISBN 2912946778).
  44. Mahfoud Kaddache, « L’utilisation du fait berbère comme facteur politique dans l’Algérie coloniale », Actes du premier congrès international d’études des cultures méditerranéennes d’influence arabo-berbère, Alger, SNED, 1972, page 269-276.
  45. Benjamin Stora, « Octobre 54 : Veillée d'armes en Kabylie », Le Monde, 5 juillet 2004.
  46. Benjamin Stora, « Figures kabyles dans l’histoire politique algérienne », Awal : Cahiers d’études berbères, n°25, Paris, 2002.
  47. Djoudi Attoumi, Le Colonel Amirouche entre légende et histoire, édition à compte d'auteur, Alger, 2004
  48. Jacques Leclerc, « Algérie : Données historiques et conséquences linguistiques », L’aménagement linguistique dans le monde, TLFQ, Université Laval, Québec, 12 octobre 2008.
  49. Yassin Temlali, « Petite histoire de la question berbère en Algérie » sur http://www.babelmed.net, 1er mai 2006.
  50. Loi n° 91-05 du 16 janvier 1991, portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe, entrée en vigueur le 5 juillet 1998.
  51. Jacques Leclerc, « Algérie : Les droits linguistiques des berbérophones », L’aménagement linguistique dans le monde, TLFQ, Université Laval, Québec, 12 octobre 2008.
  52. M. Slimani, « Le port de Béjaïa entre performances et contraintes », El Watan, 21 janvier 2008.
  53. Céline Bausson, Clarisse Lauras, Maude Sainteville, François-Xavier Volle, « L’eau, un enjeu géopolitique majeur en Méditerranée » [doc], ENS LSH, Lyon, 2002, p. 15.
  54. Déjà en 1833, le nom de « Suisse sauvage » lui était attribué : cf. Eugène Daumas, Mœurs et coutumes de l'Algérie : Tell, Kabylie, Sahara, Hachette, 1855, p. 191.
  55. Michel Behagle, « Les bijoux kabyles » [pdf].
  56. Site « Poterie kabyle ».
  57. « Histoire de la Kabylie » sur http://sitalgerie.fr.
  58. Mohamed Gahlouz, « Caractérisation des techniques et exploitation didactique des concepts technologiques : Le concept de paroi dans les pratiques de construction de la maison kabyle », ENS Cachan.

Voir aussi

Bibliographie

  • Adolphe Hanoteau et Aristide Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Bouchêne, réédition de 1983 (ISBN 2912946433).
  • Camille Lacoste-Dujardin, Dictionnaire de la culture berbère en Kabylie, La Découverte, Paris, 2005 (ISBN 2707145882).
  • Henry-Jean Loustau, Guerre en Kabylie - 1956-1961, Albin Michel, 1985 (ISBN 2226023267).
  • Étienne Maignen, Treillis au djebel : Les Piliers de Tiahmaïne, Yellow Concept, 2004 (ISBN 2915208107).
  • Ferhat Mehenni, Algérie : la question kabyle, Michalon, 2004 (ISBN 2841862267).
  • Martial Rémond, Terre kabyle, Ibis Press, 2004 (ISBN 2910728374).

Articles connexes

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