Géraud Christophe Michel Duroc

Géraud Christophe Michel Duroc

Gérard Christophe Michel Duroc

Gérard Christophe Michel Duroc
Gérard Christophe Michel Duroc
Naissance 25 octobre 1772
Pont-à-Mousson
Mort au combat 23 mai 1813 ans)
Markersdorf
Origine France France
Arme Artillerie
Autres fonctions duc de Frioul

Gérard Christophe Michel Duroc, alias du Roc de Brion, duc de Frioul, grand maréchal du palais de Napoléon Ier, né à Pont-à-Mousson (Lorraine) le 25 octobre 1772.

Sommaire

Biographie

Formation

Son père était capitaine, chevalier de Saint-Louis.

Duroc fit ses études à l'école militaire de Pont-à-Mousson, entra ensuite à l'école d'artillerie de Châlons.

Guerres de la révolution

Lieutenant le 1er mars 1792 ; capitaine le 1er frimaire an III ; capitaine-commandant en l'an V ; aide-de-camp du général Lespinasse, et ensuite du général en chef Napoléon Bonaparte[1]. Il se distingua en Italie, surtout au passage de l'Isonzo, où il fut blessé grièvement (1797).

Il est chef de bataillon et chef de brigade dans la campagne d'Égypte. Il se signale en Égypte à Jaffa, Aboukir et Saint-Jean-d'Acre.

Le Consulat

Revenu en France avec Napoléon Bonaparte, il fut employé par lui, après le 18 brumaire, dans différentes négociations délicates auprès des cours étrangères ; il s'en acquitta au gré de son maître, et obtint de lui par là une entière confiance. Il fut ainsi envoyé en mission diplomatique à Berlin ; premier aide-de-camp du premier Consul à Marengo; général de brigade et gouverneur des Tuileries ; général de division en 1805 ; sénateur, duc de Frioul.

Sous l'Empire

La mort de Duroc

Lors de la formation de la nouvelle cour, en 1805, il fut créé grand maréchal du palais, spécialement chargé de veiller à la sûreté de la personne impériale[2].Pierre Fontaine, architecte à la Malmaison, note dans son Journal que Duroc est « toujours attentif et embrassant d'un coup d'œil l'ensemble des choses ».

Duroc fut souvent chargé de missions fort importantes. Il fit néanmoins toutes les campagnes avec Napoléon[3].

II commanda une division de grenadiers à Austerlitz, contribua au succès des batailles de Wagram et d'Essling.

Il fut nommé sénateur en avril 1813 mais n'eut pas le temps de siéger. Venu rejoindre l’empereur en Saxe, il meurt atteint d'un boulet de canon à Markersdorf (23 mai 1813)[4].

Hommages posthumes

Napoléon avait résolu de rendre aux cendres de Duroc des honneurs extraordinaires. Ce fut sous le nom de Duroc qu'il fit, en 1815, le voyage de la Malmaison à Rochefort ; et s'il lui eût été permis de vivre en Angleterre, il aurait porté le titre et le nom de colonel Duroc.

Le nom de Duroc est inscrit au côté Est de l'arc de triomphe de l'Étoile. Les restes du grand maréchal ont été portés aux Invalides sous Louis-Philippe Ier et déposés à côté de ceux de l'empereur.

La très jolie place principale de Pont à Mousson porte son nom.

« Duroc avait des passions vives, tendres et secrètes, qui répondaient peu à sa froideur extérieure. Duroc était pur et moral, tout à fait désintéressé pour recevoir, extrêmement généreux pour donner. » (Napoléon Bonaparte)

Notes et références

  1. « Napoléon, au siège de Toulon, distingua et s'attacha un jeune officier du train, qu'il eut d'abord beaucoup de peine à former, mais dont il a tiré depuis les plus grands services ; c'était Duroc, qui, sous un extérieur peu brillant, possédait les qualités les plus solides et les plus utiles ; aimant l'Empereur pour lui-même, dévoué pour le bien, sachant dire la vérité à propos. Grand maréchal, il avait mis le palais sur un pied admirable et dans l'ordre le plus parfait. À sa mort, l'Empereur pensa qu'il avait fait une perte irréparable, et une foule de personnes l'ont pensé comme lui. L'Empereur disait que Duroc seul avait eu son intimité et possédé son entière confiance. » (Mémorial de Sainte-Hélène.)
  2. « Duroc avait des passions vives et tendres qui répondaient peu à sa froideur extérieure. J'ai été longtemps pour le savoir, tant son service était exact et régulier. Ce n'était que quand une journée était entièrement close, quand je reposais déjà, que la sienne commençait. Duroc était pur et moral, tout à fait désintéressé pour recevoir, extrêmement généreux pour donner (Mémorial de Sainte-Hélène.)
  3. « Duroc influait plus qu'on ne pense sur la détermination de l'Empereur; sa mort a peut-être été, sous ce rapport, une calamité nationale; elle fut une des fatalités de la carrière de Napoléon. » (Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2.)
  4. . Le baron Fain rapporte sa mort en ces termes :
    La bataille de Wurtchen est gagnée. — L'armée française poursuit l'armée ennemie qui se retire en combattant. Les alliés finissent par nous abandonner le passage de Reichembach; mais la victoire nous fait acheter ses moindres faveurs ; le général Bruyères vient d'être emporté par un boulet. L'armée ressent vivement cette perte, et chacun répète avec douleur : « C'est encore un ancien soldat d'Italie ! »
    « Nous retrouvons l'ennemi posté sur les hauteurs, en arrière de Reichembach. L'Empereur, qui est sans cesse sur les pas de l'avant-garde, arrive et fait encore déployer des troupes pour attaquer. Les boulets sifflent de nouveau, et bientôt après l'ennemi se met en retraite. Napoléon ne peut cacher un mouvement d'humeur en voyant cette arrière-garde lui échapper toujours. « Comment! dit-il, après une telle boucherie, aucun résultat ! Point de prisonniers, ces gens-là ne me laisseront pas un clou !. Dans ce moment, un chasseur à cheval ajoute en s'adressantau grand maréchal : Duroc! la fortune nous en veut bien aujourd'hui. »
    La journée n'était pas finie.
    Le quartier impérial devait s'arrêter à Reichembach ; le grand maréchal y avait fait marquer les logements. Mais l'Empereur apprenant que l'ennemi tient encore du côté de Markersdorf, rejoint de nouveau l'avant-garde. On se dirigea sur le Landserone, dont le pic domine toute la contrée, et l'on trouve l'ennemi en position derrière le ravin de Markersdorf.
    « L'Empereur ordonne au prince de la Moskowa d'attaquer ; il veut pousser jusqu'à Gorlitz; mais le mouvement éprouva des délais. Les troupes saxonnes qui devaient y prendre part n'arrivant pas, Napoléon envoie aide-de-camp sur aide-de-camp pour qu'on se presse; il aperçoit, à gauche, une hauteur d'où il pourra voir ce qui se passe, et il descend rapidement par le chemin creux du village pour gagner la route qui conduit sur cette éminence. On le suivait en trottant, au milieu d'un nuage épais de poussière, serrés quatre par quatre, et chacun distinguait à peine son voisin. Sur la première file se trouvaient le duc de Vicence, le duc de Trévise, le maréchal Duroc et le général de génie Kirgener. Dans ce moment les troupes du maréchal Ney débouchent du village. L'ennemi tire trois coups de canon, et l'un des boulets vient frapper un arbre auprès de l'Empereur. Parvenu sur le plateau qui domine le ravin, Napoléon se retourne pour demander sa lunette, et ne voit plus que le duc de Vicence qui l'ait suivi. Le duc Charles de Plaisance accourt bientôt après ; il est pâle et dit un mot à l'oreille du grand écuyer. L'Empereur demande ce que c'est. Le duc de Plaisance a peine à parler ; il finit par dire que le grand maréchal vient d'être tué. « Duroc ! s'écrie l'Empereur; cela n'est pas possible, il était tout à l'heure auprès de moi. »
    « Cependant le page arrive avec la lunette; des aides-de-camp surviennent et la nouvelle est confirmée.
    « Le boulet qui a frappé l'arbre a ricoché d'abord sur le général Kirgener, et ensuite sur le duc de Frioul. Kirgener a été tué raide ; Duroc n'est pas encore mort. Les docteurs Larrey et Yvan et tout ce qui se trouve là d'officiers de santé sont accourus; mais les efforts de l'art seront impuissants. Le boulet a déchiré les entrailles : on vient de transporter le mourant dans une des premières maisons de Markersdorf. »
    « Sur ces entrefaites, le colonel Gourgaud était venu annoncer, de la part du maréchal Ney, que l'ennemi ne présentait plus qu'une faible arrière-garde; l'Empereur se porte machinalement à la suite de ses troupes, et reste encore près d'une demi-heure à observer le mouvement qui s'opère au delà du village.
    « Cependant il a ordonné que la garde s'arrêtât : on a fait dresser la tente du quartier impérial dans un champ, sur la droite de la route, avant de descendre à Markersdorf. Enfin, l'Empereur revient de ce côté. Il rentre dans le carré de sa garde et passe le reste de la soirée, assis sur un tabouret devant sa tente, les mains jointes et la tête baissée, gardant le plus morne silence. Le général Drouot fait demander des ordres pour l'artillerie. « À demain tout ! » est la seule réponse qui s'échappe de ce cœur oppressé.
    «Les maréchaux et les principaux officiers de l'armée et de la maison impériale se tenaient à quelque distance dans l'attitude de la douleur.
    « Toute l'armée prend la part la plus vive aux peines qui absorbent en ce moment les pensées de l'Empereur. La garde a les yeux tristement fixés sur lui : « Pauvre homme, disent les vieux grenadiers, il a perdu un de ses enfants ! »
    « À la nuit close, quand toute l'armée a pris position, l'Empereur sort du camp, accompagné seulement du prince de Neufchâtel, du duc de Vicence et du docteur Yvan. Il veut voir Duroc et l'embrasser une dernière fois. Cette scène a été déchirante
    « Duroc mourut dans la nuit.
    « La nouvelle que Duroc a cessé de souffrir arrive à Napoléon à son quartier général de Gorlitz. L'Empereur ordonne que son corps soit transporté à Paris pour y être déposé sous le dôme des Invalides. Il veut acheter de ses propres deniers la maison où Duroc est mort, et charge le pasteur du village de placer, à l'endroit où fut le lit du maréchal, une pierre monumentale qui dise à la postérité:
    « Ici le général Duroc, duc de Frioul, grand maréchal du palais de l'empereur Napoléon, frappé d'un boulet, a expiré dans les bras de son Empereur et de son ami.
    « La garde et la conservation de ce monument sont une charge qui doit grever désormais la propriété de la maison, et c'est à cette condition que Napoléon en fait don à celui qui l'occupe actuellement comme locataire. Le pasteur, le juge et le donateur sont appelés et reçoivent les fonds nécessaires à l'accomplissement de la volonté de Napoléon.
    «Les instructions de l'Empereur ne furent point remplies. — Un ordre de l'état-major russe fit saisir, entre les mains du pasteur Hermann, à Markersdorf, la somme destinée à élever un monument à la mémoire d'un guerrier mort sur le champ de bataille. » (Manuscrit de 1813.)

Source

  • « Gérard Christophe Michel Duroc », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)
  • « Gérard Christophe Michel Duroc », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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