Guy debord

Guy debord

Guy Debord

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Guy Debord
Nom de naissance Guy-Ernest Debord
Naissance 28 décembre 1931
Paris, France
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Décès 30 novembre 1994 (à 62 ans)
Champot, Bellevue-la-Montagne, France
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Nationalité Français

Guy Debord (1931-1994) est un écrivain, poète[1], essayiste, cinéaste et révolutionnaire français, qui a conceptualisé[2] ce qu'il a appelé le « spectacle » dans son livre fondateur La Société du spectacle (1967).

Il a été l'un des fondateurs de l'Internationale lettriste puis de l'Internationale situationniste (IS), dont il a dirigé les revues.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et contexte historique et culturel

Très tôt, Guy Debord perd son père. Le mouvement populaire est amené dans l’impasse de la Seconde Guerre mondiale, et à ses 17 ans, tous les événements fondateurs de ce qu’il appellera La société du spectacle sont en place : la généralisation de la technique, l'espionnage généralisé, les camps, Hiroshima/Nagasaki, la collaboration de classe du PCF avec la bourgeoisie, l’affrontement « spectaculaire » Est/Ouest, et surtout la reconstruction à crédit de l’Europe. L'échec du « dernier grand assaut du mouvement révolutionnaire prolétarien »[3] est dans son paysage.

1951/1952 : selon les propres mots de Debord, « jamais… le champ de bataille n'avait été aussi vide »[4]. Au milieu de ce "désert" cependant la vie intellectuelle se poursuit. Du côté des défenseurs de l’ordre existant, les gaullistes bien sûr : Aron, Mauriac, Malraux, mais aussi tous ceux qui gravitaient autour du PCF : Aragon, Sartre, Picasso. Au cours de cette période le parti stalinien aimantait encore nombre d’artistes, d'écrivains et d'intellectuels.

D’autres, cependant, refusaient ce partage. André Breton, Benjamin Péret, Jean Malaquais s’étaient rapprochés des mouvements libertaires ou du communisme de gauche antistalinien après avoir souvent flirté avec les thèses de Trotsky, fidèles toujours aux idéaux de la Révolution d'octobre plutôt qu'à l'URSS et à ses dirigeants.

Des électrons « libres » comme Boris Vian, Jacques Prévert, participaient du paysage intellectuel de ces années-là. Georges Bataille achevait son œuvre. Maximilien Rubel de son côté arrachait l’œuvre de Marx des dogmatismes léninistes, tandis que les membres de Socialisme ou Barbarie (Claude Lefort, Cornelius Castoriadis notamment), et quelques autres tentaient une ouverture, dans une période dominée par la pensée stalinienne et bourgeoise. C’est à ce moment que commencent à se développer plus largement les analyses critiques sur l’URSS et les « démocraties populaires » (les régimes bureaucratiques-totalitaires dit « communistes »), après le célèbre Staline[5] de Boris Souvarine (1935), et les analyses d’Ante Ciliga, Victor Serge, ou Anton Pannekoek contre le capitalisme d'État.

Le mouvement lettriste

La projection du film Traité de bave et d'éternité d'Isidore Isou au festival de Cannes (avril 1951) ouvre à Debord le champ de création qu’est le cinéma et marque le début de sa brève participation au mouvement lettriste, participation qui prendra fin en novembre 1952 à la suite d'un autre scandale, le « scandale Chaplin »[6]. Hurlements en faveur de Sade (visuellement proche du film L'Anticoncept de Gil J. Wolman), est à comprendre comme, « énergie vivante en faveur de la liberté libre »[réf. souhaitée]. Debord n’a pas 20 ans. Son scandale [Quoi ?] posera la limite, le point de départ, dans la suite qui l’amènera à la création de l’I.S.

Le mouvement va de la création de l'Internationale lettriste, 1952-1954 à la revue Potlach. Le programme de Potlach annonce : « nous travaillons à l’établissement conscient et collectif d’une nouvelle civilisation »[7]. Les Lèvres Nues, 1954-1957 où Debord déclare : « ENTRE les divers procédés "situationnistes", la dérive se présente comme une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. Le concept de dérive est indissolublement lié à la reconnaissance d’effets de nature psychogéographique, et à l’affirmation d’un comportement ludique-constructif, ce qui l’oppose en tous points aux notions classiques de voyage et de promenade. »[8] C'est dans cette même revue, en 1956, que Debord et Wolman publient un texte fondamental : Mode d'emploi du détournement.

Une bonne partie de l'avant-garde lettriste finit par ne pas suivre Debord dans ce qu'elle considère comme une déviation politique[réf. nécessaire].

Les débuts de l'Internationale situationniste

1957 est pour Debord année décisive où à Albissola en Italie est jetée la base d’une nouvelle avant-garde qu'il définit dans une de ses correspondances[9] comme le mouvement qui a dominé le passé et qui à tout moment dans sa pratique comme dans sa théorie pratique domine le présent.

En 1960, il signe le Manifeste des 121 contre la guerre d’Algérie.

La nouveauté n’est pas la dénonciation du capitalisme ou de l’aliénation, mais bien la critique radicale tant dans la forme que dans le contenu du système marchand qui aliène les individus dans leur vie quotidienne. L'avenir n’est pas considéré comme situationniste, et c'est ce qui fonde la nouveauté de cette avant-garde. La dérive, la création de situations ludiques, etc., sont proposées par Debord dans le premier texte fondateur de cette nouvelle avant-garde : « rapport sur la construction de situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale »[10].

Le mouvement s’accélère dans la critique, qui s’occupe de moins en moins de la mort de l’art pour s’attaquer aux conditions favorables à une révolution sociale. Les situationnistes se déclarent les continuateurs de la Commune de 1871[11].

Les années de réalisation. Mai 68

Directeur de la revue Internationale Situationniste, Debord l’anime avec le renfort de Raoul Vaneigem. Leur collaboration entraîne l’éviction des « artistes » et débouche sur « les thèses de Hambourg »[12] ; thèses qui se résument à la dernière de Marx sur Feuerbach : il faut réaliser la philosophie. Le résultat le plus important est la sortie coup sur coup de deux livres : La Société du spectacle[13] de Debord, et Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations[14] de Raoul Vaneigem. Si le livre de Vaneigem est circonstanciel, celui de Debord est plus théorique dans la mesure où il repose sur la pensée et les œuvres de Georg Lukács, Karl Korsch, et surtout Marx et Hegel. Debord articule l’aliénation « nécessaire » d’Hegel avec ce que Marx appelle « le caractère fétiche de la marchandise » en se basant sur le travail de Luckács dans Histoire et Conscience de Classe, qui pose le sujet aliéné, la conscience de classe aliénée. À cette base économique de l’aliénation, il adjoint l’image de la marchandise médiatisée à outrance par la publicité qui vient des États-Unis (voir notamment le livre de Daniel J. Boorstin[15]) : « Nous n'allons pas mettre l'image à l'épreuve de la réalité, mais mettre la réalité à l'épreuve de l'image »[réf. souhaitée]. Debord en recommande la lecture autour de lui. Debord fait le lien que Boorstin et d’autres voient comme Orwell dans Un peu d’Air Frais avec le grand supermarché et la fin d’un monde, celui du capitalisme de chemin de fer, et l’avènement de la société dite du « spectacle ». Sur les deux versants : « spectacle diffus » de la société capitaliste à l’ouest, et « spectacle concentré » du capitalisme d'État des « démocraties populaires », il ne voit qu’une société spectaculaire-marchande qu’il faut abattre.

Le 22 novembre 1966 est publiée à Strasbourg une brochure anonyme (on sait aujourd'hui qu'elle a été principalement rédigée par Mustapha Khayati), De la misère en milieu étudiant. Pascal Dumontier le considère comme un évènement indissociable des évènements de mai 1968 dans son livre Les Situationnistes et mai 1968, théorie et pratique de la révolution (1966-1972) (Éditions Gérard Lebovici, 1990). L’affaire fait scandale dès sa distribution, et pendant l’année 1967, le journal le Monde publie un article « L’Internationale situationniste prend le pouvoir chez les étudiants de Strasbourg », (26 novembre 1966). Quand arrive le 22 mars 1968 à Nanterre, c’est tout naturellement que les étudiants trouvent l’IS à leur côté. Sa revue a déjà une grande renommée malgré des ventes en kiosque assez faibles de 400 exemplaires en moyenne (l’essentiel du tirage est envoyé aux abonnés, ou diffusé gratuitement par l’IS). Pour Debord, Mai 68 est l’aboutissement logique de l’IS. En 1969, le dernier numéro de la revue s’ouvre par : « Le commencement d’une époque ». Dans La Véritable Scission dans l'internationale (Champ Libre, 1972), il règle ses comptes avec tout ceux qui veulent profiter de l’aura de l’IS, et avance qu’une avant-garde doit savoir mourir quand elle a fait son temps. Vaneigem est très critiqué dans ce livre comme « tendance droitière » au sein de l’IS. Les « thèses de Hambourg » sont explicitées pour la première fois dans ce livre, « pour servir à l’histoire de l’IS ».

Après l'IS

Parallèlement, il continue sa création cinématographique, avec Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959) ; «Critique de la séparation (1961). Dans ces deux films, il fait un état des lieux de la vie aliénée, séparée par le quotidien marchand où chacun doit perdre sa vie pour rencontrer les autres dans le monde séparé de la marchandise.

Il noue une amitié avec Gérard Lebovici, et il fait coup sur coup deux films : l’adaptation de son livre La Société du Spectacle (1973), puis Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu’hostiles, qui ont été jusqu’ici portés sur le film « La Société du Spectacle » (1975). Mais c’est avec son film In girum imus nocte et consumimur igni (1978), un palindrome latin signifiant « Nous tournons en rond dans la nuit et nous serons dévorés par le feu », qu’il arrive à pleine maturité.

Debord, à partir de 1972, a une influence de plus en plus grande sur Champ libre, la maison d'édition de Gérard Lebovici qui l'édite. Debord y fait publier des livres qu'il estime importants (Gracián, Clausewitz, August von Cieszkowski[16], Anacharsis Cloots, Bruno Rizzi[17], Jorge Manrique et bien d'autres) et il joue un grand rôle dans la nouvelle ligne éditoriale de cet éditeur atypique[18].

À la suite de l'assassinat – non élucidé à ce jour – de son ami et producteur de cinéma Gérard Lebovici en 1984, il est mis en cause et largement accusé par la presse. Il intente des procès en diffamation contre quelques titres et les gagne[19]. Il revient sur cette période et ces événements dans Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici[20]. Dans ce livre, il renvoie dos à dos ceux qui le calomnient et ceux qui le défendent, affichant « un si juste mépris » pour tous ceux qui collaborent avec un système qu'il a condamné dans sa totalité : « la bassesse ne se divise pas ». En hommage à son ami, il décide d'interdire la diffusion de ses films en France jusqu’à sa mort.

En 1988, les Commentaires sur la société du spectacle[21] (inspirés notamment par la situation en France et l'observation de la situation politique de l'Italie des années soixante-dix (cf. Gianfranco Sanguinetti)) notent la convergence – récente à l'époque – entre les deux variantes d'organisation du capital, de la société du spectacle, vers le stade du spectaculaire intégré. Il montre que c’est en France et en Italie que le spectaculaire est le plus avancé. Le mensonge, la corruption et le poids des services secrets et autres officines caractérisent les derniers développements au stade du spectaculaire intégré. Dans la Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » [22], il revient sur l'activité des Brigades Rouges et leurs liens avec les services italiens, et comment Andreotti, la Loge P2 et des officines ont conduit à l'élimination d'Aldo Moro, hypothèse étayée aujourd'hui par différents travaux et témoignages.

En 1988 une brève polémique privée l'opposa à Jean-Pierre Baudet au sujet de l'œuvre de Günther Anders dont certaines analyses pouvaient sembler annoncer ou anticiper celles de Debord[23]

Pour montrer par l'exemple qu'une autre vie est possible, il s'attache également à décrire son expérience personnelle dans Panégyrique tomes un et deux dans un style qui a parfois été comparé à celui du Cardinal de Retz ou de La Rochefoucauld même si lui-même récusait cette comparaison[24] car il lui arrivait parfois de réutiliser ou détourner des tournures ou formules tirées des textes de ces auteurs[25]. Cette technique de détournement des citations avait été initiée par Isidore Ducasse. Debord confie au philosophe italien Giorgio Agamben qu'il n'est pas un philosophe mais un stratège.

Atteint de polynévrite alcoolique, Debord s'est suicidé le 30 novembre 1994.

En janvier 2009, l'État français a décidé de classer l'ensemble de ses archives au patrimoine national dans un arrêté s'opposant à leur acquisition par l'Université Yale. Cet arrêté précise que ces archives revêtent « une grande importance pour l'histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle et la connaissance du travail toujours controversé de l'un des derniers grands intellectuels de cette période » (journal officiel de la République française du 12 février 2009)[26].

Pensée

Anselm Jappe, dans un essai remarqué sur Guy Debord[27], montre que « la compréhension des théories de Debord nécessite avant tout que l'on fixe sa place parmi les théories marxistes »[28]. En effet, dès le chapitre deux de La Société du spectacle, Debord s'appuie sur les théories de Karl Marx pour construire sa théorie du Spectacle et parmi les penseurs marxistes, Georg Lukács compte parmi ceux qui ont eu une influence décisive sur ses écrits théoriques. Il faut donc d'après lui rattacher la théorie du Spectacle à la question de la critique renouvelée de la valeur et du fétichisme de la marchandise. Toutefois en recentrant la théorie de Debord sur son rapport à Marx, Jappe montre aussi que le spectacle ne peut pas être réduit à une logique immanente à « l'image » en elle-même comme le pensent certains interprètes. Debord ne traite donc pas du « Spectacle » de manière transhistorique mais en fait une caractéristique essentielle de la société contemporaine. Il ne s'inscrit donc pas dans la continuité des « philosophies de l'image » précédentes. Debord a été aussi fortement influencé par les théories sur Le Soulèvement de la Jeunesse (1949) d'Isidore Isou qu'il a fréquenté au début des années 1950. Dans L'Avant-garde inacceptable. Réflexions sur Guy Debord, Anselm Jappe revient de manière critique sur l'idée que la pensée de Debord serait en cours de « récupération » et de « dissolution » – via la vulgarisation du concept de « spectacle » dans les médias –, en montrant les mésinterprétations courantes du concept de « spectacle » (comme dénaturation de la politique, essor de la publicité, etc.). Restée encore largement incomprise malgré sa relative médiatisation, la pensée de Debord en resterait d'après lui d'autant plus subversive.

Frédéric Schiffter, dans un pamphlet intitulé Contre Debord, fustige dans la théorie du Spectacle une resucée de Jean-Jacques Rousseau et de Platon, et plus généralement dans les écrits de Debord une posture moralisatrice non dénuée de présupposés métaphysiques à ses yeux rebattus : « la notion de spectacle suggère que l'"essence" de l'homme s'est perdue dans le flux du temps depuis l'avènement du mode de production et d'échange marchand. Selon Debord, cette essence se serait "éloignée dans une représentation". Quelle est-elle au juste ? Debord se garda bien d'en donner la moindre définition [...] »[29].

Guy Scarpetta dans un article du Monde diplomatique estime : « Situation paradoxale que celle de Guy Debord, dans le panorama intellectuel français ; d’un côté, tout le monde le cite, fait référence à lui, jusqu’aux agents même du spectacle dont il aura été toute sa vie l’adversaire ; d’un autre côté, on ne peut qu’être frappé de l’étrange discrétion de la presse devant la parution en volume de l’ensemble de ses œuvres[30]. »

Le philosophe Giorgio Agamben écrit en 1990 : « L’aspect sans doute le plus inquiétant des livres de Debord tient à l’acharnement avec lequel l’histoire semble s’être appliquée à confirmer ses analyses. Non seulement, vingt ans après La Société du spectacle, les Commentaires sur la société du spectacle (1988) ont pu enregistrer dans tous les domaines l’exactitude des diagnostics et des prévisions, mais entre-temps, le cours des événements s’est accéléré partout si uniformément dans la même direction, qu’à deux ans à peine de la sortie du livre, il semble que la politique mondiale ne soit plus aujourd’hui qu’une mise en scène parodique du scénario que celui-ci contenait[31]. »

L'Internationale situationniste

Article détaillé : Internationale situationniste.

Issue d'une jonction entre les lettristes les plus virulents et des membres du groupe Bauhaus Imaginiste de Asger Jorn, l'Internationale Situationniste est créée en 1957 à Albisola en Italie. 1958 Rapport sur la construction des situations. Les situationnistes critiquent à la fois la société spectaculaire-marchande à l'ouest et le capitalisme d'État à l'est. Proche quelque temps de Socialisme ou barbarie, groupe auquel participe Debord en 1960-61, et du philosophe marxiste Henri Lefebvre, ils deviennent nettement plus critiques et leur action ne cesse pas de s'intensifier au cours des années soixante, (quoique leur nombre dépasse rarement la douzaine). Ils prônent l'instauration de conseils ouvriers et jouent un rôle clef dans la révolte de Mai 68 en participant aux combats et en s'associant aux Enragés pour occuper la Sorbonne et répandre le mouvement de grève dans les usines dans la journée décisive du 15 mai 1968[32]. Après cet incontestable succès (10 millions de grévistes "sauvages" dans toute la France), mais vite brisé par l'incapacité des éléments les plus radicaux à influer plus avant sur le mouvement ouvrier bien encadré, après un léger flottement, par ses syndicats attachés, quant à eux et comme toujours, à sauvegarder l'essentiel du régime en place (accords de Grenelle, dissolution des groupes d'extrême gauche), les situationnistes se réfugient en Belgique d'où ils donnent le texte Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations. Debord refusa de prendre un rôle de chef et prit soin de mettre fin à l'I.S. au moment ou elle se trouvait envahie de "révolutionnaires" passifs et idéalistes qu'ils nomma ironiquement les "pro-situ". Il en profita pour expliquer très clairement la nécessité impérieuse de ce sabordage dans un texte capital pour comprendre les particularités des situationnistes : La Véritable scission dans l'Internationale Situationniste, édité en 1972.

Le Jeu de la Guerre

En 1965, Guy Debord dépose le brevet d'un Jeu de la Guerre (dit encore Kriegspiel) qu'il avait imaginé dix ans plus tôt. En 1977, il s'associe à Gérard Lebovici pour fonder une société nommée « Les Jeux stratégiques et historiques » dont l'objet est la production et la publication de jeux. Quelques exemplaires en cuivre argenté du Jeu de la Guerre seront réalisés par un artisan et une Règle du « Jeu de la Guerre » est publiée en français et en anglais. En 1987, paraît le livre Le Jeu de la Guerre (éd. Gérard Lebovici, puis Gallimard en 2006) présenté sous forme d'un « relevé des positions successives de toutes les forces au cours d'une partie ». Un modèle rudimentaire du jeu avait été diffusé dans le même temps. Ce jeu est basé sur les lois établies par la théorie de la guerre de Clausewitz et a donc pour modèle historique la guerre classique du dix-huitième siècle, prolongé par les guerres de la Révolution et de l'Empire[33]. Une adaptation informatique du jeu est apparue sur internet en 2008[34].

Œuvres

Écrits
  • Rapport sur la construction des situations, Internationale lettriste, 1957 ; Mille et une Nuits, 1999. Également dans Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Allia, 1985.
  • Contre le cinéma, scénarios des trois premiers films de Debord illustrés par des images des films, édité et préfacé par Asger Jorn, Institut scandinave de vandalisme comparé, Aarhus, Danemark, 1964.
  • Le Déclin et la chute de l'économie spectaculaire-marchande, brochure parue anonymement en 1965 et dans IS en 1966 au sujet des émeutes des Noirs à Los Angeles. Debord la fera rééditer en 1993 suite à de nouvelles émeutes (Les Belles Lettres, 1993).
  • Le Point d'explosion de l'idéologie en Chine, brochure contredisant les intellectuels français acquis à Mao. Ce texte fut également publié dans l'IS en 1967.
  • La Société du spectacle, Buchet-Chastel, 1967 ; Champ libre, 1971 ; Gallimard, 1992.
  • Œuvres cinématographiques complètes, Champ libre, 1978 ; Gallimard, 1994.
  • Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle », Champ libre, 1979 ; Gallimard, 1992.
  • Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici, éditions Gérard Lebovici, 1985 ; Gallimard, 1993.
  • Commentaires sur la société du spectacle, éditions Gérard Lebovici, 1988 ; Gallimard, 1992.
  • Panégyrique, tome premier, éditions Gérard Lebovici, 1989 ; Gallimard, 1993.
  • In girum imus nocte et consumimur igni. Édition critique, éditions Gérard Lebovici, 1990 ; Gallimard, 1999.
  • « Cette mauvaise réputation... », Gallimard, 1993.
  • Des contrats, Le temps qu'il fait, 1995.
  • Panégyrique, tome second, Arthème Fayard, 1997.
  • La planète malade, Gallimard, 2004.
  • Tous les livres de Guy Debord ainsi que des textes inédits ont été réunis en un volume d'Œuvres, Gallimard, collection Quarto, 2006.
Œuvres en collaboration
  • Potlatch (1954-1957), éditions Gérard Lebovici, 1985 ; Allia, 1996 ; Gallimard, Folio, 1996. Les vingt-neuf bulletins de la revue sont également reproduits dans Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Allia, 1985.
  • Fin de Copenhague, avec Asger Jorn, Bauhaus Imaginiste, Copenhague, 1957 ; Allia, 1986.
  • Mémoires avec Asger Jorn, Internationale situationniste, Copenhague, 1958 ; Les Belles Lettres, 1993 ; Allia, 2004.
    Second livre de Jorn et Debord après Fin de Copenhague et également imprimé par Permild et Rosengreen, mais avec un tirage moins restreint. Debord apporta un soin méticuleux pour rassembler les " éléments préfabriqués ". Dans un exemplaire lui ayant appartenu où il a porté l'indication des sources des détournements, il précise que l'ouvrage a été composé dans l'hiver 57-58, imprimé à Copenhague vers l'automne de 1958, en dépit de la mention imprimée " 1959 ". " Tous les livres et journaux ici utilisés ont paru, au plus tard, en 1957, et généralement avant ". La réédition de 1993 par les Belles Lettres fut tirée à 2300 exemplaires.
  • Internationale Situationniste, (12 numéros parus entre 1958 et 1969). Réédition en un volume chez Van Gennep, 1970 ; Champ libre, 1975 ; Arthème Fayard, 1997.
  • Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, avec Raoul Vaneigem, Mustapha Khayati et René Riesel, Gallimard, 1968 ; Gallimard, 1998.
  • La Véritable Scission dans l’Internationale - circulaire publique de l'Internationale Situationniste, avec Gianfranco Sanguinetti, Champ libre, 1972 ; Arthème Fayard, 1998.
    Debord est en fait l'auteur unique de ce livre.
  • Coordination des groupes autonomes d'Espagne, Appels de la prison de Ségovie, Champ Libre, 1980.
    Debord est l'auteur de la lettre Aux libertaires placée dans le premier chapitre.
  • Le Jeu de la Guerre (avec Alice Becker-Ho), éditions Gérard Lebovici, 1987 ; édition revue, corrigée et augmentée, Gallimard, 2006.
    Debord a créé ce jeu dans les années 1950.
Correspondance
  • Correspondance, 7 volumes parus, Arthème Fayard, 1999-2008.
  • Le marquis de Sade a des yeux de fille, Arthème Fayard, 2004.
  • Éditions Champ Libre, Correspondance en deux volumes, Champ Libre, 1978 et 1981.
    Nombreuses lettres de Debord.
  • Jean-François Martos, Correspondance avec Guy Debord, Le fin mot de l'histoire, 1998.
    Retiré de la vente suite à la décision de la 14e chambre de la cour d'appel de Paris à la demande d'Alice Debord, reconnue désormais seule ayant-droit de l'œuvre de Guy Debord.
Textes traduits par Guy Debord
  • Censor (pseudonyme de Gianfranco Sanguinetti), Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, traduit de l'italien, Champ Libre, 1976 ; éditions Ivrea.
  • Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937 par un « Incontrôlé » de la Colonne de fer, traduit de l'espagnol avec Alice Becker-Ho, édition bilingue, Champ Libre, 1979. Ce texte figure dans le volume d'Œuvres édité par Gallimard dans la collection Quarto en 2006. [lire en ligne]en brochure
  • Jorge Manrique, Stances sur la mort de son père, traduites du castillan avec une note de présentation, édition bilingue, Champ Libre, 1980 ; éd. Le Temps qu'il fait, 1996.
  • Federico García Lorca, traduction en 1988 du poème « La Mariée infidèle » (in Œuvres, coll. Quarto, Gallimard, 2006 et aussi in Correspondance, volume 7, Fayard, 2008). Cette traduction a été initialement publiée en 2004 dans le recueil Trois arbres ils ont abattus aux éditions William Blake & Co.
Films

Films en ligne : Films de Guy Debord

Jeux
Chansons
  • Pour en finir avec le travail, chansons du prolétariat révolutionnaire, disque 33 tours produit par Jacques Le Glou en 1974. Réédité en compact disc en 1998 par EPM Musique.
    Debord a détourné les textes de deux chansons (La Java des Bons-Enfants et Chant des journées de mai) ainsi que les notices historiques qui accompagnent les neuf chansons du disque[37].
Textes en ligne

À noter que l'on peut retrouver de nombreux textes situationnistes ici :

Annexes

Bibliographie

  • Giorgio Agamben, Le cinéma de Guy Debord, dans Image et mémoire, Paris, Hoëbeke, 1998, p. 65-76.
  • (es)Miguel Amoros, Los situacionistas y la anarquía, Muturreko burutazioak, Bilbao, 2008.
  • Jean-Marie Apostolidès, Les Tombeaux de Guy Debord, Exils, 1999 ; Champs-Flammarion, 2005 (poche).
  • Jean-Claude Bilheran, Sous l'écorce de Guy Debord le rudéral, Sens & Tonka, 2007.
  • Daniel Blanchard, Debord, dans le bruit de la cataracte du temps, Sens & Tonka, 2002.
  • Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, Plon, 1999 ; Presses Pocket, 2002 (poche).
  • Antoine Coppola, Introduction au cinéma de Guy Debord et de l'avant-garde situationniste, Editions Sulliver, 2003 ; édition augmentée, 2006.
  • Boris Donné, (Pour "Mémoires"), un essai d'élucidation des Mémoires de Guy Debord, Allia, 2004.
  • Pascal Dumontier, Les Situationnistes et mai 68. Théorie et pratique de la révolution (1966-1972), éditions Gérard Lebovici, 1990.
  • Mathurin Maugarlonne (pseudonyme de François George), À la rencontre des disparus, Grasset, 2004.
  • Shigenobu Gonzalvez, Guy Debord ou la beauté du négatif, Mille et une nuits, "les petits libres", 1998 ; Nautilus, 2002.
  • Gérard Guégan, Debord est mort, le Che aussi. Et alors?, Librio, 2001.
  • Cécile Guilbert, Pour Guy Debord, Gallimard, 1996.
  • Olivier Jacquemond, Les 3 Secrets, en hommage à Guy Debord, Sens & Tonka, 2008.
  • Anselm Jappe, L'avant-garde inacceptable - réflexions sur Guy Debord, Léo Scheer, 2004.
  • Anselm Jappe, Guy Debord, Via Valeriano, 1995(1re édition originale italienne en 1993 ; Denoël, 2001.
  • Asger Jorn, Guy Debord ou le problème du maudit, 1964 ; Colophon, 2001.
  • Vincent Kaufmann, Guy Debord, la révolution au service de la poésie, Fayard, 2001.
  • Emmanuel Loi, Une dette (Deleuze, Duras, Debord), Le Seuil, 2007.
  • Greil Marcus, Lipstick Traces, Allia, 1998.
  • Guy-claude Marie, Guy Debord : de son cinéma en son art et en son temps, Vrin, 2009.
  • Jean-François Martos, Histoire de l'Internationale situationniste, éditions Gérard Lebovici, 1989.
  • Jean-Michel Mension, La Tribu, Allia, 1998.
  • (es)Mario Perniola, Los situacionistas, Acuarela & Machado, Madrid, 2008.
  • Frédéric Schiffter, Contre Debord, Distance, 1997 ; PUF, 2004.
  • Toulouse la rose, La véritable biographie maspérisatrice de Guy-Ernest Debord : considéré sous ses aspects orduriers, cancaniers, folkloriques, malveillants, nauséabonds, fielleux et notamment vulgaires et du manque de moyens pour y remédier..., Talus d'approche, 2000.
  • Stéphane Zagdanski, Debord ou La diffraction du temps, Gallimard, 2008.


Œuvres romanesques où Debord est évoqué

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Notes et références

  1. « Il ne s'agit pas de mettre la poésie au service de la révolution, mais bien de mettre la révolution au service de la poésie ». Internationale Situationniste n°8, janvier 1963, ALL THE KING ´ S MEN (ici ), page 31.
  2. Dans sa Préface de 1979 à la quatrième édition italienne de La Société du spectacle (http://www.chez.com/debordiana/francais/preface.htm), Guy Debord écrivait: «Sans doute, une théorie générale calculée pour cette fin (ébranler réellement une société établie) doit-elle d´abord éviter d´apparaître comme une théorie visiblement fausse; et donc ne doit pas s´exposer au risque d´être contredite par la suite des faits. Mais il faut aussi qu´elle soit une théorie parfaitement inadmissible. Il faut donc qu´elle puisse déclarer mauvais, à la stupéfaction indignée de tous ceux qui le trouvent bon, le centre même du monde existant en en ayant découvert la nature exacte. La théorie du spectacle répond à ces deux exigences ».
  3. La société du spectacle, chapitre 8, Thèse 191.
  4. Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » :"Ce dépassement de l’art, c’est le « passage au nord-ouest » de la géographie de la vraie vie, qui avait si souvent été cherché pendant plus d’un siècle, notamment à partir de la poésie moderne s’auto-détruisant ... Mais jamais aussi cette cause n’avait subi une déroute si complète, et n’avait laissé le champ de bataille si vide, qu’au moment où nous sommes venus nous y ranger".
  5. Staline, aperçu historique du bolchévisme, Plon, 1935 (rééditions Champ libre 1977 et 1985, Ivrea 1992).
  6. En 1952, un commando lettriste, lors d'un passage à Paris de Charlie Chaplin, diffuse un tract : « Vous êtes, Chaplin, l'escroc aux sentiments, le maître chanteur de la souffrance (…) Allez vous coucher, fasciste larvé (…), mourez vite, nous vous ferons des obsèques de première classe. Les feux de la rampe ont fait fondre le fard du soi-disant mime génial et l'on ne voit plus qu'un vieillard sinistre et intéressé. Go home, Mister Chaplin. » Le désaveu de ce texte par Isou entraînera la scission de Guy Debord qui créera l’Internationale lettriste avant de fonder L'Internationale Situationniste. Voir toute la correspondance de l'« affaire » ici
  7. Potlatch n°1, 22 juin 1954, réédition Folio-Gallimard, Paris, 1996, p. 11)
  8. « Théorie de la dérive » Publié dans Les Lèvres nues n° 9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n° 2, décembre 1958. Cf. Internationale Situationniste, Paris, Fayard, 1997, p.51
  9. Lettre à Robert Estivals du 15 mars 63, In Correspondance, volume 2, Paris, Arthème Fayard, 2001, pp. 191-195.
  10. In Œuvres, Paris, Gallimard, coll. «Quarto », 2006, p. 309 ou, séparément, aux éditions Mille et une nuits, Paris, 2000.
  11. « Il faut reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée ... Les succès apparents de ce mouvement sont ses échecs fondamentaux (le réformisme ou l’installation au pouvoir d’une bureaucratie étatique) et ses échecs (la Commune ou la révolte des Asturies) sont jusqu’ici ses succès ouverts, pour nous et pour l’avenir. » In Internationale situationniste n°7, "Notes éditoriales" (Les mauvais jours finiront), 1962, p.11. Cf. aussi le texte du 18 mars 1962 (republié dans le numéro 12 de l'Internationale Situationniste, septembre 1969) "SUR LA COMMUNE" corédigé par Debord, Kotànyi et Vaneigem et disponible ici
  12. Cf. Internationale Situationniste, Paris, Fayard, 1997, pp.703-704. http://www.chez.com/debordiana/francais/hambourg.htm
  13. Disponible par exemple ici: http://infokiosques.net/article.php3?id_article=374
  14. Version en ligne
  15. Daniel J. Boorstin, L'Image, ou ce qu'il advint du Rêve américain [« The Image: A Guide to Pseudo-Events in America, éd. Vintage Books »], éditions Julliard, coll. « 10/18 », Paris, 1961 (réimpr. 1971, éd. 10/18) . Edition originale Penguin Books, Harmondsworth, Middlesex.
  16. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005, (pages 78 et 80)
  17. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005 (page 364)
  18. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005 (page 263)
  19. (en) Words and Bullets: The Condemned of the Lebovici Affair
  20. Réédition Gallimard, 1993, notamment les pages 42, 43, 56 et 57.
  21. Paris, Champ Libre, 1988. Réédité avec la Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » par Gallimard en 1992, puis par Folio-Gallimard en 1996.
  22. Paris, Champ Libre, 1979. Réédition : cf. note précédente
  23. Jean-François Martos, Correspondance avec Guy Debord, Paris, 1998, p. 246-250 ; voir Jean-Pierre Baudet , Günther Anders. De l'anthropologie négative à la philosophie de la technique 1, 2005, Paris,
  24. « et l'on me reproche si légèrement d'écrire comme La Rochefoucauld, Retz, ou parfois aussi comme Swift » in Cette Mauvaise Réputation, Paris, Folio-Gallimard , 1993, p. 73.
  25. Boris Donné, Pour Mémoires, 2004, p. 45-46.
  26. « Debord, un trésor », Libération, 16 février 2009.
  27. Lettres de Guy Debord à Anselm Jappe Dans Guy Debord, Correspondance, volume 7, janvier 1988-novembre 1994, Fayard, 2008. Le Magazine littéraire soulignait que « de tous les ouvrages parus sur les idées de Guy Debord, celui d'Anselm Jappe (qui vient d'être réédité) est à ce jour le plus intéressant » (Frédéric Martel, « Analyse d'une pensée "située" », Le Magazine Littéraire, n° 399, 1er juin 2001).
  28. Anselm Jappe, Guy Debord, Denoël, 2001, p. 17.
  29. Frédéric Shiffter, Contre Debord, PUF, 2004, p. 16.
  30. « Guy Debord, l’irrécupérable », Le Monde diplomatique, août 2006.
  31. Postface de Giorgio Agamben à l'édition italienne en un volume de La Société du spectacle et des Commentaires sur la société du spectacle et deux lettres de Guy Debord à Giorgio Agamben.
  32. Documents du mouvement des occupations
  33. Alice Becker-Ho et Guy Debord, Le Jeu de la Guerre, Gallimard, 2006.
  34. http://r-s-g.org/kriegspiel/ Accès à l'adaptation informatique du Jeu de la Guerre
  35. disponible en coffret 3 dvd : http://www.guydebordcineaste.com/
  36. http://www.ecrans.fr/Debord-Kriegspiel,3636.html Le wargame de Guy Debord in situ par Sébastien Delahaye, Libération, 17 mars 2008.
  37. Guy Debord, Correspondance, volume 5, page 117, Fayard, 2005.
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