Guerre d'Algérie

Guerre d'Algérie
Guerre d'Algérie
Algerian war collage wikipedia.jpg
De gauche à droite, 1er rang : colonne de l'ALN ; patrouille de M8 Greyhound de l'Armée française ; Pieds-Noirs du Constantinois s'organisant en groupes d'autodéfense. 2e rang : discours de Charles de Gaulle au GG d'Alger (« Je vous ai compris ») ; rassemblement d'« Européens » au Forum d'Alger le 13 mai 1958 avec bannières « de Gaulle au pouvoir » et « Ville d'Hussein Dey » ; anciens combattants musulmans « harkis » au Forum en 1958. 3e rang : insurrection de la semaine des barricades en janvier 1960 ; émeutiers anti-indépendantistes du FAF jetant des pierres aux M8 Greyhound de l'Armée française le 9 décembre 1960 ; soldat français utilisant un détecteur de métaux pour vérifier que des musulmanes en hayek ne dissimulent ni bombe ni arme. 4e rang : émeute FLN à Bab el Oued du 10 décembre 1960 ; gardes mobiles utilisant un lance-grenades défensives à Alger ; sympathisants FLN face à face avec les parachutistes français durant la manifestation FLN du 10 décembre 1960.
Informations générales
Date 1er novembre 1954-19 mars 1962
Lieu Algérie française
Sahara français
France
Tunisie
Casus belli Toussaint rouge (1er novembre 1954)
Changements territoriaux Perte des départements français d'Algérie et du Sahara pour la France
Unification de l'Algérie et du Sahara
Issue Accords d'Évian
Indépendance de l'Algérie
Exode des pieds-noirs
Belligérants
Flag of Algeria.svg FLN
Flag of Algeria.svg MNA
Flag of Parti communiste algérien.gif PCA (1954-1956)
Drapeau de la France France
Drapeau de la France MPC (1961-1962)
Drapeau de la France FAF (1960-1961)
Oas logo public.svg OAS (1961-1962)
Commandants
Krim Belkacem
Mostefa Ben Boulaïd
Ferhat Abbas
Larbi Ben M'Hidi
Rabah Bitat
Mohamed Boudiaf
Lakhdar Bentobal
Pierre Mendès France
Guy Mollet
René Coty
Jacques Massu
Maurice Challe
Charles de Gaulle
Jacques Dauer
Saïd Boualam
Pierre Lagaillarde
Raoul Salan
Edmond Jouhaud
Antoine Argoud

Jean-Jacques Susini
Roger Degueldre
Jacques Soustelle
Georges Bidault
Jean Bastien-Thiry

Forces en présence
30 000 460 000 3 000 (OAS)
Pertes
300 000-460 000 morts en très grande partie des civils, 1 million et demi selon l'État algérien • 28 500 morts
• 65 000 blessés
• 30 000 à 90 000 morts harkis
4 000 à 6 000 civils européens
• 100 morts (OAS)
• 2 000 prisonniers (OAS)
Notes
Armes de la Guerre d'Algérie
Batailles
Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962
Toussaint Rouge — Opération Eckhmül — Opération Aloès — Opération Véronique — Opération Violette — Opération Timgad — Bataille d'El Djorf — Opération Massu — Embuscade de Palestro — Bataille d'Alger — Bataille de Bouzegza — Coup du 13 mai — Opération Résurrection — Opération Couronne — Opération Brumaire — Semaine des barricades — Manifestation de Décembre 1960 — Putsch des Généraux — Combat du Fedj Zezoua — Plan Challe
Du 19 mars 1962 au 5 juillet 1962
Bataille de Bab el Oued — Fusillade de la rue d'Isly

La guerre d’Algérie est un conflit qui se déroule de 1954 à 1962, principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Elle oppose l'État français à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN)[1].

La guerre d'Algérie, qui est aussi une double guerre civile, entre les communautés d'une part et à l'intérieur des communautés d'autre part[2], entraîne de graves crises politiques jusqu'en France métropolitaine, avec pour conséquences le retour au pouvoir de Charles de Gaulle et la chute de la Quatrième République, remplacée par la Cinquième République. Après avoir donné du temps à l'armée pour qu'elle utilise tous les moyens à sa disposition pour écraser définitivement l'insurrection, De Gaulle penche finalement pour l'indépendance en tant que seule issue possible au conflit, ce qui conduit une fraction de l'armée française à se rebeller et entrer en opposition ouverte avec le pouvoir. Le conflit débouche, après les Accords d'Évian du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie[3], le 5 juillet de la même année, et entraîne l'exode de la population des Européens d'Algérie, dit Pieds-Noirs ainsi que le massacre de plusieurs dizaines de milliers de musulmans pro-français[4].

Le terme officiellement employé à l'époque par la France était « évènements d'Algérie », bien que l'expression « guerre d'Algérie » ait eu cours dans le langage courant[5]. Le terme de « guerre d'Algérie » a été officiellement adopté en France le 18 octobre 1999[6]. Cette période de combats armés et d'échanges diplomatiques est désignée en Algérie, et à l'époque par les partisans de l'indépendance, sous le terme de « Révolution algérienne ». L'expression de révolution algérienne peut cependant également englober, dans le vocabulaire du pouvoir algérien, les réformes appliquées dans le pays après l'indépendance de 1962.

Sommaire

Contexte

La guerre d'Algérie prend place dans le mouvement de décolonisation qui affecta les empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'inscrit dans le cadre du combat anti-impérialiste.

Elle oppose l'armée française, faisant cohabiter commandos de troupes d'élite (parachutistes, légionnaires), goums marocains (jusqu'à leur dissolution en avril 1956), forces de maintien de l'ordre (gardes mobiles, Compagnie républicaine de sécurité (CRS)), appelés du contingent et supplétifs indigènes (harkis, moghaznis), aux groupes armés indépendantistes de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du Front de libération nationale (FLN) d'encadrement politico-administratif (Conseil national de la révolution).

Le conflit se double d'une guerre civile et idéologique à l'intérieur des deux communautés, donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la Méditerranée. Côté indépendantiste, elle se traduit par une lutte de pouvoir qui voit poindre la victoire du FLN sur les partis algériens rivaux, notamment le Mouvement national algérien (MNA) et par une campagne de répression contre les algériens pro-français soutenant le rattachement de l'Algérie à la République française. Par ailleurs, elle suscite côté français l'affrontement entre une minorité active hostile à sa poursuite (mouvement pacifiste), une seconde favorable à la révolution (les « porteurs de valises » du Réseau Jeanson, le Parti communiste algérien), et une troisième voulant le maintien de l'« Algérie française » (Front Algérie française, Jeune Nation, Organisation armée secrète (OAS)).

Selon Guy Pervillé, le nombre des Algériens musulmans engagés, dans l'un et l'autre camp (partisans de la présence française et FLN), serait du même ordre de grandeur mais la population algérienne ou « indigène » est toute acquise à la lutte. Ainsi, c'est toute un peuple soudé derrière son destin qui paie l'impôt révolutionnaire, qui donne des informations indispensables aux résistants algériens mais aussi des vivres et du réconfort.

Cette guerre s'achève à la fois sur la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962 lors d'une allocution télévisée du général de Gaulle, suite au référendum d'autodétermination du 1er juillet prévu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la République algérienne démocratique et populaire (appellation officielle) le 25 septembre, sur l'exode d'une grande partie des Pieds-Noirs (au nombre d'un million) qui refusent d'accepter l'indépendance de ce pays.

Divergences de qualification juridique et enjeux politiques

Remarque historiographique

Les archives officielles de la guerre d'Algérie ne sont encore que partiellement disponibles et accessibles aux chercheurs en France[7], et inaccessibles en Algérie[8]. La loi française du 15 juillet 2008 relative aux archives[9] a raccourci les délais de communication des archives publiques, y compris pour certaines archives classifiées « secret défense » communicables après un délai de 50 ans[10]. En 2008, au cours de la discussion de ce texte au Parlement, un amendement adopté par le Sénat français visait à prescrire un délai de 75 ans concernant les pièces « susceptibles de porter atteinte à la vie privée »[11]. Cette disposition, vivement critiquée par des historiens car elle aurait accru les délais de communicabilité des archives relatives à la guerre d'Algérie[12], a finalement été retirée du texte au cours de son examen à l'Assemblée nationale.

Terminologie

En Algérie, cette guerre est appelée également « révolution algérienne » (appellation initiale) par analogie avec les révolutions américaine, française et russe. Elle se nommera très peu de temps après son déclenchement « guerre de libération nationale » ou « guerre d'indépendance ». Le terme « révolution » est massivement adopté par le FLN à partir de 1956, année de son congrès dit de la « Soummam », en Kabylie. Le terme prendra des connotations résolument socialistes dans les premières années d'indépendance. Pour les populations algériennes dans leur ensemble, ce fut « la Guerre ».

Pour des raisons assez complexes, la France n'a reconnu qu'il ne s'agissait d'une « guerre » qu'en 1999, sous la présidence de Jacques Chirac. Toutefois, dans les textes législatifs notamment, l'expression officielle consacrée continue d'être les événements d'Algérie. Ce fait demeure unique dans l'histoire contemporaine et constitue une exception française.

Problème juridique de la qualification de « guerre »

Le territoire de la régence d'Alger (protectorat de l'Empire ottoman), entité précédant l'invasion française de 1830, est un peu différent de celui de l'Algérie de 1962. La moitié la plus méridionale du Sahara, en particulier, n'en fait pas partie en totalité.

En droit, seuls peuvent faire la guerre ceux qui ont la personnalité juridique de droit international (en partie parce qu'une déclaration de guerre est un traité et qu'il faut avoir la capacité juridique pour le signer). De fait il n'existe pas de déclaration de guerre de l'Algérie à la France en 1954, et pour cause, l'Algérie était sous occupation depuis plus de 100 ans[13]. Refuser de qualifier juridiquement les événements d'Algérie de guerre revient donc à refuser de reconnaître le caractère d'État à l'Algérie antérieurement à 1962. De 1848 à 1962, l'Algérie française est constituée des départements d'Algérie (auxquels s'ajoutent les départements du Sahara). L'entité qui la précède se nomme la Régence d'Alger, état ottoman, quasi-indépendant de la Sublime Porte[14], placé sous l'autorité d'un dey , qui reconnut toujours la souveraineté des sultans[15]. Sa carte n'est pas tout à fait la même que celle de l'Algérie indépendante[16], et elle reprend par ailleurs les frontières avec la Régence de Tunis et l'empire du Maroc[17], alors que dans sa partie la plus méridionale, la population, nomade et organisée en tribus et en confédérations religieuses, ne permettait pas une pénétration militaire par le Dey d'Alger[18]. C'est l'administration française qui nomme, en français, « Algérie » l'ex-Régence d'Alger en 1839[19], néologisme formé sur le nom d'Alger (forme francisée de l'arabe Al Djazāir). L'État algérien moderne selon les intellectuels français, n'apparaît qu'avec la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne, en Égypte, en septembre 1958.Les algériens n'ont pas la même vision et considèrent que l'El Djazair (l'Algérie pour les Français) est née bien avant son occupation (cf les écrits de l'émir Abdelkader). Les royaumes de Maurétanie, de Numidie puis plus tard l'avènement de la dynastie berbère Ziride en 972 qui unifie l'Ifriqiya centrale et fonda la ville d'Alger en 960 constituent dans l'histoire de l'Algérie des exemples d'État structurés et autochtones. Le 13 décembre 1958 l'ONU ne reconnaît pas le droit de l'Algérie à l'indépendance suite au seul vote d'opposition de la France qui considère que le problème algérien est un problème interne[20],[21].

La qualification des accords d'Évian relève de la même problématique. Ces accords sont considérés comme un instrument juridique bilatéral de première importance dans les relations entre les deux pays.

À partir de cette réalité juridique, deux positions s'opposent :

  • la position française a longtemps été celle de refuser la qualification de guerre et même d'évoquer le moindre souvenir lié à cet épisode historique (tortures, massacres...). Le terme de guerre ne fut donc employé par les autorités françaises que très tardivement. L'adoption par le Parlement de la loi du 18 octobre 1999[22] consacre la reconnaissance légale de la guerre d'Algérie. Auparavant, l'expression consacrée dans le discours politique français était « les événements d'Algérie » ;
  • la position algérienne, au contraire, estime que l'Algérie était une ancienne entité politique sous occupation militaire française.

Le droit ne devant être que l'expression du politique, il doit donc s'y soumettre ; ainsi, la « guerre d'indépendance » n'aurait pas permis de trouver la souveraineté de l'État algérien, mais de la retrouver.

Avec la reconnaissance officielle de la guerre par la représentation nationale française[23], la première position est en passe de disparaître, d'autant plus que l'expression « guerre d'Algérie » était déjà utilisée par les historiens et les journalistes français et étrangers depuis le déclenchement du conflit et que le grand public reconnaît également cette expression.

Conséquences du statut

À l'époque même des faits, la France considérait qu'il ne s'agissait pas d'une guerre mais de troubles à l'ordre public et plus substantiellement des troubles contre l'ordre établi. Ces mots avaient des conséquences pratiques importantes : les insurgés ne pouvaient bénéficier du statut de prisonnier de guerre, et ce n'est que bien après la guerre que les pensions versées aux soldats français ou leurs veuves furent alignées sur celles versées dans le cas de guerres officielles[24].

Reconnaissance des crimes

Si la France a reconnu la guerre, seuls ont été également reconnus officiellement des actes individuels commis par les militaires sans pour autant les condamner. Le caractère organisé, systématique, massif et scientifique de la répression des Algériens suspectés d'appartenance ou de sympathie vis-à vis du FLN (tortures, exécutions sommaires, massacres, etc.) par les militaires au nom de l'État français n'a, lui, jamais été reconnu, tout comme celui de l'abandon d'un certain nombre de harkis par la France, lors des derniers jours de la guerre.

Côté algérien, le 20 août 2006, à l'occasion du cinquantième anniversaire du congrès de la Soummam et des massacres de Philippeville (actuellement Skikda), le président Abdelaziz Bouteflika a reconnu dans un message en 2009 que « Notre guerre de libération nationale a été menée par des hommes et des femmes, que l'élan libérateur portait le plus souvent à un haut niveau d'élévation morale, mais elle comporte des zones d'ombre à l'instar de tous les processus de transformation violente et rapide des sociétés humaines »[25]. L’État algérien reconnaissait alors l'existence de faits jusque-là tabous et occultés comme la vérité sur la mort et le testament du colonel Amirouche (cf le livre de Said Saadi) ou même sur la personne qui a vendu Ali la Pointe... », affirmant que la Révolution a respecté les « Conventions internationales, dont celles de Genève [26].

Conflit nationaliste et relations franco-algériennes

La nation algérienne

Articles connexes : Nationalisme et Revanchisme.

L'issue de la guerre qui débouche à la fois sur l'indépendance de l'Algérie et sur l'exode de sa population de souche européenne voit poindre l'avènement de l'Algérie moderne comme État-nation. L'entité (Régence ottomane d'Alger) qui précède l'invasion française de 1830 est un territoire dont les frontières sont un peu différentes de celles de l'Algérie de 1962 (ajout d'une partie du Sahara qui représente aujourd'hui 2/3 de la superficie totale), dont la population est hétérogène (et divisée en tribus, ce que les éthnographes français nomment « les types algériens ») et où l'autorité politique est détenue par des Ottomans, à l'image de l'Hussein Dey dernier des 26 Deys, gouverneur en chef de la régence d'Alger né à Smyrne dans l'actuelle Turquie.

Dès lors que cette république démocratique et populaire n'existe que depuis 1962, consécutivement à l'indépendance, perçue par les algériens comme un recouvrement de la souveraineté autrefois représentée par le sceau officiel du Dey (restitué par la France à l'Algérie en 1999), elle devient un argument servant au FLN à renforcer a posteriori et a légitimer la lutte pour l'indépendance entreprise en novembre 1954 par une minorité de musulmans du courant nationaliste. Ces derniers sont qualifiés de « rebelles » et de « fellagas », voire de « hors-la-loi » par l'autorité coloniale française d'alors. On a ainsi une vision partielle et partiale, celle d'une guerre de l'opprimé contre l'oppresseur ou du colonisé au colonisateur et dans une certaine mesure, une guerre des sans possession contre les possédants ou du spolié contre le spoliateur. En réalité, la guerre d'Algérie est un conflit complexe, en partie fort méconnue en raison des passions qu'il ne cesse d'entretenir, lié au contexte international de la guerre froide comme le rappelle la Crise de Suez, le recours à l'ONU, et les déclarations anticommunistes des responsables du putsch des généraux[27], et incluant un volet franco-français, celui de la guerre civile des insurrections d'Alger en 1958 et 1960 et de la guerre secrète se jouant entre l'OAS et les barbouzes du MPC, ces derniers s'étant alliés avec les nationalistes algériens[28]. Dans le même temps, ce prétendu nationalisme algérien, qui serait en fait un « nationalisme arabe » comme n'hésite pas à le qualifier le commentateur Ed Herlihy dans les journaux télévisés américains de l'époque[29] est rendu moins spontané ou évident par la lutte interne algérienne qui oppose le FLN au MNA pour la légitimité de la lutte et le leadership, comme en témoigne le massacre de Melouza, mais également la répression qu'exercent les musulmans indépendantistes contre les musulmans loyalistes (le caïd Hadj Saddok est ainsi la première victime autochtone de la guerre d'Algérie en 1954 avec l'instituteur Monnerot, juste arrivé de métropole) durant le conflit et l'épuration politique du massacre des Harkis en Algérie à l'indépendance, ces musulmans algériens qui ont combattu aux côtés des Français, contre l'indépendance[30]. La vision nationaliste, idéalisée et simplifiée, passe sous silence le phénomène des « Marsiens »[30], la masse des indécis algériens musulmans, ni pro-Français, ni pro-FLN et qui ne se sont ralliés à la cause indépendantiste qu'en mars 1962, avec le cessez-le feu et l'imminence de l'indépendance[30],[31].

L'affirmation de l'existence d'une nation algérienne durant l'administration « coloniale » française revient à nier 120 ans d'annexion (vision française) ou d'« occupation » (vision algérienne), ainsi qu'une partie de la population algérienne présente depuis plusieurs générations, les Européens et juifs d'Algérie, et sa place dans l'Histoire commune de l'Algérie française de 1830 à 1962. L'argument nationaliste algérien est employé, par exemple, par l'ancien dirigeant FLN et instigateur historique de la Toussaint Rouge, Hocine Aït Ahmed, auquel le journaliste français Raymond Tortora oppose la fameuse citation du « nationaliste algérien modéré »[32] Ferhat Abbas :

« j'ai beau scruter, interroger les cimetières algériens, nulle part je ne trouve trace de la nation algérienne[33]. »

Cependant, avant, pendant et bien après la guerre d'Algérie, la majorité des populations musulmanes, y compris celles qui ont adhéré à la vision du FLN, considère les Pieds-Noirs comme des Algériens à part entière, que les vicissitudes de l'histoire ont lancés sur le chemin de l'exil. La similitude des façons de penser, de voir le monde, teintés par l'extrémisme et l'ardeur, voire la passion portée à son paroxysme sans parler du langage, unit les deux communautés bien plus qu'on a tendance à le penser et ce, en dépit du déni des uns et des autres et de leur entêtement à voir les choses selon un prisme idéologique.

« La guerre des mémoires »

Histoires nationales
Articles connexes : Repentance et Concurrence des mémoires.

La guerre d'Algérie devient alors l'enjeu d'une bataille mémorielle entre la France et l'Algérie, chaque nation essayant d'imposer à l'autre sa version nationale/nationaliste des faits, versions qui s'opposent une décennie plus tard comme en atteste la prétendue rencontre de « réconciliation » entre anciens dirigeants du FLN et de l'OAS entreprise dans l'optique du reportage télévisé Plein Cadre du 23 juin 1972 et durant laquelle chacun des belligérants dit à son homologue « je ne suis pas du tout d'accord avec votre interprétation des faits » et livre sa propre analyse historique qui se trouve diamétralement opposée[34]. De cette « guerre des mémoires »[35] naît, côté français, en 2005 une polémique concernant ce que les médias locaux ont appelé, le projet de loi sur « le rôle positif de la colonisation ».

Côté algérien, outre la réplique politique de 2010[35], cette lutte mémorielle se manifeste, entre autres, par la production d'une série de films dénonçant la « sale guerre » menée par l'Armée française et visant à l'assimiler à une « guerre injuste » en lui opposant la lutte nationaliste algérienne, assimilable, elle, à une « guerre juste », qualifiée officiellement par l'État algérien de « Glorieuse Révolution »[36]. Cette production spécifique adopte le regard de l'Algérien musulman avec une galerie de personnages principaux interprétés par des acteurs franco-algériens. L'usage de la torture par l'Armée française contre le FLN et les communistes y est dénoncé dans le film produit par Yacef Saâdi, membre du FLN (La Bataille d'Alger en 1966), la discrimination et l'inégalité dont sont victimes les appelés du contingent français musulmans d'Algérie de la Seconde guerre mondiale, présentés comme « héros que l'Histoire a oubliés »[37] (Indigènes, 2006). A l'attention des enseignants français, des projections « pour les classes »[38] sont organisées et un « dossier d'accompagnement pédagogique »[38] est proposé sur le site officiel de la fiction de Rachid Bouchareb[38], cette dernière a même une influence politique[39].

Ces films dénoncent également les massacres d'Algérie commis par des Européens contre des indépendantistes musulmans (Hors-la-loi, 2010). En revanche, aucun film n'a été réalisé à propos des massacres perpétrés par le FLN contre des Européens (massacres du Constantinois), ou des musulmans (massacre de Melouza), pas plus qu'un réalisateur ne s'est intéressé au massacre des manifestants anti-indépendantistes Européens, israélites et musulmans[40] par des tirailleurs « arabes »[41] de l'Armée française lors de la fusillade de la rue d'Isly.

Dans son ouvrage Requiem pour un massacre, Ahmed Kaberseli (Français Musulmans Rapatriés)[42] soulève une critique contre les historiens ou intellectuels français engagés, tels Pierre Vidal-Naquet (Manifeste des 121) secrétaire du « Comité Maurice Audin » (Parti communiste algérien) qui se détachant de « faits historiques »[30] préfèrent porter « des considérations [...] philosophiques excusant tous les massacres commis par le FLN et faisant porter la responsabilité de tous les crimes commis pendant cette guerre sur le seul colonialisme français... » notant que « c'est facile et malhonnête »[30] et que « l'historien [...] Vidal-Naquet n'a pour le massacre des harkis [par le FLN] pas la même réaction que [...] devant la torture ou l'exécution des militants FLN [par l'armée française] »[30].

Le 29 septembre 2005, la République algérienne démocratique et populaire adopte par référendum la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dont le préambule établit l'Histoire officielle de l'Algérie en ces termes:

« Refusant de se soumettre à l'oppression, [le peuple algérien] a su, avec patience et détermination, organiser sa résistance, malgré les terribles tentatives de déculturation et d'extermination dont il a été victime, durant plus d'un siècle d'occupation coloniale. La glorieuse révolution du 1er novembre 1954 est venue, telle une lumière dans une nuit de ténèbres, cristalliser les aspirations du Peuple algérien et le guider dans la voie du combat pour la reconquête de son indépendance et de sa liberté. »[36]

La charte en question se conclue sur le rôle que confie le peuple algérien aux institutions de l'État pour valoriser l'Histoire nationale afin de promouvoir l'identité nationale[36]:

« Convaincu de l’importance de cette œuvre qui mettra les générations futures à l’abri des dangers d’un éloignement de leurs racines et de leur culture, [le peuple algérien] charge les Institutions de l’État de prendre toutes les mesures de nature à préserver et à promouvoir la personnalité et l’identité nationale, à travers la valorisation de l’Histoire nationale ainsi que dans les domaines religieux, culturel et linguistique. »[36]
Commémoration du 19 mars

En France, une bataille mémorielle et politique divise en deux camps les Anciens Combattants d'Algérie, l'enjeu en est la commémoration - ou pas - de la date du 19 mars 1962 qui est celle du cessez-le feu bilatéral en Algérie[43] et donc de la fin formelle de la guerre d'Algérie. Ceux qui dénoncent cette date, dont le CRI[44] (Collectif des Rapatriés Internautes) soutenu par l'ADIMAD et le collectif Harkis Infos[45], arguent du fait qu'il s'agit en réalité d'un arrêt formel des hostilités mais pas de la guerre d'Algérie, puisque l'OAS a poursuivi sa lutte anti-indépendantiste (bataille de Bab el Oued) en ignorant le cessez-le feu entre la France et le FLN (termes des accords d'Évian le 18 mars 1962) et que les massacres ont continué après cette date (fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962, puis massacre d'Oran le 5 juillet 1962). Le sénateur Paul Girod (UMP), en quête d'un « consensus », estime à 155 000 le nombre des morts de l'après cessez-le feu dans la Question écrite n°35405 publiée dans le journal officiel du Sénat le 4 octobre 2001[46].

Les partisans de la commémoration du 19 mars soutiennent la proposition depuis une décennie sans en avoir obtenu l'adoption par les deux chambres, comme en atteste le dossier de 2005 portant sur la « journée nationale du souvenir de la guerre d'Algérie »[47]. Initialement, le 9 février 2000 Bernard Charles (Radical-citoyen-vert) dépose une proposition de loi « tendant à instituer une journée nationale du souvenir des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. » fixée par l'Article 2 au 19 mars[48], entre 2000 et 2001. Cette proposition est redéposée par Jean-Pierre Soisson (UMP)[49], Alain Bocquet (Parti communiste français)[50], Jean-Pierre Michel (Radical-citoyen-vert)[51], Alain Néri (Parti Socialiste)[52] et Didier Julia (UMP)[53]. Le texte n°762 dit « petite loi » est adopté par l'Assemblée nationale en première lecture le 22 janvier 2002[54].

Dernièrement, la FNACA fait valoir que la date du 5 décembre, retenue par le président de la République Jacques Chirac en 2003 en référence à l'inauguration d'un mémorial national d'AFN quai Branly en 2002, n'a aucune valeur historique. Au-delà de cette querelle de dates, il s'agit de célébrer — ou pas — une victoire ou une défaite. L'absence de qualification de « guerre » par « les évènements d'Algérie » a permis, un temps, d'éviter ce débat idéologique, prouvant ainsi le véritable enjeu de la sémantique.

En 2003, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (Parti socialiste), commémore le cessez-le feu en baptisant une voie « place du Dix-Neuf-Mars-1962 ». De même, il existe des « rue du 19-mars-1962 » et « avenue du 19-mars-1962 » en France.

Crimes contre l'humanité

Cette querelle franco-française liée à la date 19 mars se prolonge, le 29 avril 2010, avec la proposition de loi de Thierry Mariani (UMP) « visant à établir la reconnaissance par la France des souffrances subies par les citoyens français d'Algérie, victimes de crimes contre l'humanité du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique »[55].

La question de la repentance est une des constantes des relations franco algériennes. Dès 1964, des voix se sont élevées pour condamner l'amnistie totale et générale accordée à tous les criminels de guerre et auteurs de crimes contre l'humanité durant le conflit.

Du côté officiel algérien, on observe le mutisme absolu et le gouvernement élude systématiquement et invariablement toute accusation de génocide envers l'armée française. Au niveau des manuels scolaires en usage en Algérie, les crimes colonialistes français en Algérie sont qualifiés de génocide et de crimes contre l'humanité depuis 1979. Un manuel d'histoire datant de 1985, retiré depuis une dizaine d'années, va encore plus loin en qualifiant la colonisation de vaste processus de destruction de la vie et de la culture de l'homme sur terre.

En 1999, 2004 et en 2007, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a, en différentes occasions, qualifié la colonisation française de génocide culturel et a appelé la France à assumer son histoire en présentant des excuses formelles.

Le 13 janvier 2010, le député FLN Moussa Abdi, l'un des 200 députés de la chambre basse du parlement algérien dans une proposition de loi au parlement algérien déclare « nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux »[56]. Un article du Figaro du 10 février 2010 résume la situation en ces termes :

« Cent vingt-cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN au pouvoir, ont signé une proposition de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962)[57]. »

Une déclaration jugée populiste et opportuniste en Algérie même par la presse écrite de ce pays. Cette initiative se voulait une réponse à la crispation des relations franco-algériennes après des démêlés commerciaux et, par-delà, comme une réponse indirecte à la loi française sur le rôle positif de la colonisation de 2005.

Qualification subjective des combattants

Les termes « terroriste » et « terrorisme » sont inscrits à six reprises dans la charte algérienne et servent à désigner les attentats perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA) (1991-2002)[36]. En revanche, les attentats commis par le FLN durant la guerre d'Algérie, et en particulier les assassinats de civils le 1er novembre 1954, sont décrits comme une « Glorieuse Révolution »[36]. Les agents du FLN se définissent comme des « résistants », alors que les autorités politiques françaises les qualifient de « rebelles ». Dans les manuels d'histoire et la presse algérienne, on se montre indulgents envers l'armée française mais pas à l'égard de l'OAS, qualifié d'organisation terroriste derrière l'exil de la composante Européenne de la population algérienne.

Parallèlement, en France, les manifestations d'hommage aux anti-indépendantistes, désignés dans la presse de l'époque comme des « activistes »[28] mais qualifiés par l'ADIMAD (association proche de l'OAS) de « partisans patriotes de l’Algérie française », créés une controverse soulevée par l'association de gauche[58] LDH et le quotidien algérien El Watan en 2005 (affaire de la stèle de Marignane) et 2006 (affaire de la flamme du soldat inconnu).

Contexte socio-économique

Société algérienne

Évolution démographique

Contrairement à des colonies de peuplement telles les États-Unis (Amérindiens) ou l'Australie (Aborigènes d'Australie), la population indigène, diminue sensiblement entre 1830 et 1868 puis croît fortement durant la colonisation française de l'Algérie entre 1880 et 1954.

Droit commun et droit coranique

Scènes de rue à Alger, quartiers européen et musulman (Bab el Oued et Casbah), avant les évènements novembre de 1954.

En 1954, la population des départements d'Algérie est composée de deux catégories distinctes de Français au statut civil inégal (Sénatus-consulte du 14 juillet 1865). D'une part, un million de « citoyens français de statut civil de droit commun » (les « Européens », surnommés « Pieds-Noirs ») qui étaient installés en Algérie souvent depuis plusieurs générations (l'arrivée des premières familles européennes datant de 1830) et auxquels étaient associés les indigènes juifs (excepté pour la période du statut des Juifs de 1940 à 1943 avec l'abrogation du Décret Crémieux).

D'autre part, près de neuf millions de « citoyens français de statut civil de droit coranique » (les « musulmans » ou « indigènes »). Les deux catégories de citoyens cohabitaient sans apartheid comme en Afrique du Sud, ni ségrégation raciale comme aux États-Unis.

Cependant, si les citoyens français de statut civil de droit commun jouissaient exactement des mêmes droits et devoirs que leurs compatriotes métropolitains, les citoyens français de statut civil de droit coranique qui avaient les mêmes devoirs (étant de nationalité française ils étaient mobilisables par le contingent), étaient privés d'une partie de leurs droits civiques (ils votaient au Second collège électoral où leur voix exprimée avait moins de valeur que celle des votants au Premier collège, citoyens de statut civil et notables musulmans).

L'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958 uniformise le statut des citoyens français d'Algérie par l'adoption (en 1962) du collège unique qui aboutit à l'indépendance de l'Algérie suite à sa mise au vote par référendum.

Économie algérienne

En Algérie, depuis les années 1930, près d'un million de Pieds-Noirs y vivent dont quelques milliers possèdent les meilleures terres agricoles.

Population et répartition de la propriété en Algérie
Musulmans Pieds-Noirs Total
Surface (ha) 9 196 000 1 136 000 10 332 000
 % des terres agricoles 75 25 100
 % de la population totale 89 11 100
 % de la population agricole 98 2 100
Source : R. Aron et al., Les Origines de la guerre d'Algérie, Paris, Fayard, 1962

Contexte politique

Côté français

L’évolution vers un engagement européen, contradictoire avec le maintien de l’ancien Empire

Le 18 avril 1951, la France signe le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Le 27 mai 1952, le traité instituant la Communauté européenne de défense (CED) est adopté par le gouvernement français (mais ne sera pas ratifié par le Parlement). Le 1er juin 1955 se tient la conférence de Messine préparant le traité de Rome du 25 mars 1957 qui institue la Communauté économique européenne, prélude à l’Union européenne d’aujourd’hui, née le 7 février 1992.

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la France s'engage résolument dans une politique européenne qui dessine l'avenir de la nation. Au début de la guerre d'Algérie, des forces politiques encore puissantes essayent de maintenir ce qui reste de l'Empire colonial français, mais les conséquences du choix du général de Gaulle pour la France sont inexorables. Le général de Gaulle se prononce pour l'autodétermination de l'Algérie le 16 septembre 1959.

La fin de la guerre d'Indochine et la décolonisation de l'Union française

Le conflit s'inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres les colonies françaises d'Indochine (guerre d'Indochine de 1946-1954), la Guinée, Madagascar (insurrection malgache de 1947), l'Afrique équatoriale française et l'Afrique-Occidentale française. Le Maroc et la Tunisie ne sont pas des colonies mais des protectorats, celui du Maroc étant un protectorat franco-espagnol.

L'Algérie est un cas spécifique n'étant ni une colonie à partir de 1848 (création des provinces françaises de l'Oranie, Algérois et Constantinois qui deviennent des départements jusqu'en 1962), ni un protectorat depuis la prise d'Alger par les Français en 1830. Avant la conquête française, « la Régence d'Alger est en droit une province de l'Empire ottoman ; en fait c'est, selon l'historien Charles-André Julien, “une colonie d'exploitation dirigée par une minorité de Turcs avec le concours de notables indigènes”. Et le dey d'Alger sait qu'il lui faut s'incliner devant la volonté de la Sublime Porte »[59]. L'Algérie, comme le Sahara, ce dernier étant un territoire sous l'autorité de la confédération touarègue Kel Ahaggar jusqu'à la conquête française de 1902, appartiennent au territoire national français en tant que départements d'Algérie et départements du Sahara ; à ce titre une allégorie de l'Algérie figure parmi les peintures rupestres de l'historique Hôtel de ville de Paris depuis sa reconstruction alors que l'Alsace et la Lorraine sont absentes[60]. Le Sahara qui ne faisait pas partie de la Régence d'Alger n'est annexé à l'Algérie que depuis l'indépendance, il est l'enjeu d'une guerre franco-marocaine en 1963, la guerre des sables. De 1954 à 1962, l'Algérie comptait: trois départements en 1954, quatre fin 1955, douze en juin 1956 et quinze départements à partir de 1958 (cf. Liste des départements français d'Algérie).


Prémices de cette guerre, les massacres de Sétif et Guelma, le 8 mai 1945, alors qu'est fêtée en Europe la victoire des Alliés contre le nazisme, font entre 10 000 et 20 000 morts selon les divers travaux historiques — les nationalistes algériens ayant parlé sur l'heure de 45 000 victimes[61], et les États-Unis eux-mêmes[62] de 40 000 morts à la suite de manifestations[63]. L'Armée française qui doit rétablir l'ordre le fait sans ménagement pour la population civile. La marine et l'aviation sont ainsi engagées pour bombarder les populations civiles.

Dans son rapport, le général Duval, maître d'œuvre de la répression, se montra prophétique : « je vous donne la paix pour dix ans, à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés »[64],[65]. Et neuf ans plus tard, l'insurrection de la Toussaint 1954 dans les Aurès, appelée Toussaint rouge, marquera le début de la guerre d'Algérie.

L’impossibilité des réformes sous la IVe République

La principale cause du déclenchement de cette guerre réside dans le blocage de toutes les réformes, dû au fragile équilibre du pouvoir sous la IVe République, et à l'opposition obstinée de la masse des Pieds-Noirs et de leurs représentants hostiles à toute réforme en faveur des musulmans.

Alors que des dizaines de milliers d’habitants de l'Algérie française, estimés à 68 000 combattants, ont participé à la libération de la France et que plusieurs intellectuels revendiquent l’égalité des droits, les habitants musulmans de l'Algérie française sont à l'époque considérés comme des citoyens de seconde zone, alors même que le régime de l'indigénat est abrogé en théorie en 1945.

En 1947, l'application du nouveau statut de l'Algérie française fut presque ouvertement faussée par l'administration, qui fit arrêter les « mauvais » candidats et truqua les résultats en faveur des intransigeants, au point que certains furent élus çà et là par plus de 100 % des inscrits.
Pendant les douze mois qui précédèrent le déclenchement du 1er novembre, ce ne sont pas moins de 53 attentats (« anti français ») qui furent commis[66].

Les combattants européens d'Algérie dans l'armée française

Les combattants musulmans d'Algérie dans l'Armée française

En 1960, 85 000 musulmans (appelés, engagés, militaires d'active, appelés aussi FSNA ou Français de souche nord-africaine) servaient dans l'Armée régulière plus environ 150 000 supplétifs (60 000 harkis, 62 000 GAD, 8 600 GMS et 19 000 Mokhaznis) soit au total près de 235 000 musulmans combattant aux côtés des soldats français[67].

Au total, un peu plus de 110 000 FSNA furent incorporés dans l'armée régulière de 1956 à 1961[68].

Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, selon le rapport à l'ONU du contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy, on dénombrait en Algérie, 263 000 musulmans engagés du côté français (60 000 militaires (FSNA), 153 000 supplétifs dont 60 000 harkis et 50 000 notables francophiles) représentant, familles comprises, plus de 1 million de personnes menacées sur 8 millions de musulmans algériens[69].

L'Armée française recruta également environ 3 000 anciens éléments du FLN et de l'ALN dont certains formèrent le célèbre Commando Georges du lieutenant Georges Grillot. La plupart d'entre eux furent victimes de représailles à partir de 1962[70].

Selon Maurice Faivre, on comptait ainsi quatre fois plus de combattants musulmans dans le camp français que dans celui du FLN[71].

Côté algérien

Article détaillé : Révolution algérienne.

Mouvement national algérien pour la revendication au droit

Au début du XXe siècle, plusieurs leaders algériens exigent de la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance . Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit pour les algériens. Plusieurs penseurs algériens vont villipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l' a été l'émir Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi en Égypte puis en Syrie.

Malek Bennabi[72], Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj[73], Ben Badis[74], Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger entre eux sur la question algérienne, cela provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens: Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l' Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall prévoit une aide économique à la France et l'Algérie.

Le massacre du 8 mai 1945

Général de Gaulle, Président du gouvernement provisoire jusqu'en octobre 1945
Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.

Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : 27 Européens sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants). La répression de l’Armée française est brutale.

Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les musulmans, chiffre sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts[75]. De par la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie[76].

De 1945 à 1954

Suite à la mort suspecte de Ben Badis en 1940, à l'emprisonnement de Messali Hadj et à l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique après le statut de l'égalité l'indépendance de l'Algérie en 1948. L 'Association des oulémas musulmans algériens est alors interdite. L'Organisation spéciale apparait et a pour but de rassembler les armes pour le combat. Mohamed Belouizdad fut le premier chef de l'organisation clandestine. Hocine Aït Ahmed prend ensuite la tête de l'Organisation et continue à œuvrer pour l'achat des armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.

Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed en 1949. Le plan de l'organisation est dévoilé et une chaîne d'arrestations est entamée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie tout relation avec l'Organisation spéciale afin d'éviter les arrestations.

Le CRUA,fondé en mars 1954, organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes[77]. Par la suite, le Front de libération nationale (Algérie) est fondé en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action).

Le Front de libération nationale (Algérie) et le Mouvement national algérien rivalisent non seulement pour prendre le contrôle de la révolution mais surtout pour la représentation du futur État. Messali Hadj sera libéré de prison en 1958 et sera assigné à résidence surveillée en France.

Le Front de libération nationale

Article détaillé : Front de libération nationale.
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf.Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.

En 1954, l’Algérie compte approximativement huit millions d'autochtones et un peu plus d'un million de « Français d'Algérie » (Pieds-Noirs et Juifs d'Algérie naturalisés).

La lutte pour l'égalité des droits est engagée depuis longtemps par des intellectuels, et en particulier par le mouvement des oulémas. Le recours au combat est initié par le « Front de libération nationale » (FLN), une organisation nationaliste algérienne basée en Algérie et à l'extérieur. Le FLN commence ses actions en 1954, seulement deux ans avant que la Tunisie et le Maroc obtiennent leur totale indépendance par la négociation (la Tunisie et le Maroc n'étaient pas des colonies mais des protectorats). Quelques hommes politiques français d'extrême gauche, appelés les « porteurs de valises », soutinrent ce mouvement (envoi d'armes et d'argent)[78].

Dès 1954, le combat armé pour l'indépendance de l'Algérie par le FLN se traduit par des exactions contre les populations civiles d'origine européenne et autochtone ainsi que par une guérilla, des maquis et des affrontements avec l'Armée française, qui comprend également des unités de supplétifs musulmans appelés « harkis » (cf. Harkis pendant la guerre d'Algérie). Le 1er novembre 1954 des civils européens et musulmans sont assassinés par le FLN, dont l'instituteur Monnerot. Cet assassinat marquera profondément les consciences des Algériens et Européens d'Algérie.

Minoritaire au début, voire totalement ignoré des populations musulmanes, le FLN utilise la terreur, la torture, les mutilations (menaces de mort pour les « traîtres ») pour contrôler les populations civiles, qui sont ainsi très tôt prises pour cibles dans des attentats ou des massacres comme à El Halia, petit village minier près de Philippeville en août 1955, et pour susciter chez les Européens une répression qui fera des milliers de morts. Les cadavres seront ensevelis au bulldozer au stade municipal de Philippeville[réf. nécessaire]. Ceci provoqua un début d'internationalisation des évènements d'Algérie et un début de scission entre communautés, créé par la répression aveugle et l'usage disproportionné de la violence. Ce sera le véritable tournant de ce que l'on appellera la guerre d'Algérie.

L'historien Omar Carlier note que « de 1955 à 1958, plusieurs milliers d'hommes sont tombés, et davantage encore ont été blessés, en France et en Algérie, dans l'affrontement entre le Mouvement national algérien (MNA) et le FLN », cependant que d'autres encore sont morts dans les brefs combats qui ont opposé le Parti communiste algérien (PCA) et le FLN[79] ».

L’appel au peuple algérien

Le 1er novembre 1954, le Secrétariat général du Front de libération nationale diffuse la Déclaration du 1er novembre 1954 grâce un appel radiophonique[80] destiné « au peuple algérien » et écrit afin d'« éclairer sur les raisons profondes qui [les] ont poussés à agir en […] exposant [le] programme [du FLN], le sens de [son] action, le bien-fondé de [ses] vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. ». Il décrit son action comme « dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. ». Le FLN exige donc que les « autorités françaises […] reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes » sans quoi il annonce « la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de [son] but […] la restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. » Le FLN appelle l'ensemble des communautés d'Algérie, quelles que soient leurs confessions, à rejoindre sa cause.

Les combattants Européens d'Algérie dans le FLN

Article détaillé : Réseau Timsit.
  • Daniel Timsit, est un étudiant en médecine[81] et militant du Parti communiste algérien, qui, en désaccord avec ce dernier[82] rejoint clandestinement le FLN afin d'y constituer « une « branche européenne » regroupant des militants pieds-noirs, chrétiens et juifs »[82]. Les membres du réseau Timsit prennent part à la mise en place de laboratoires d'explosifs[83] (élaboration de bombes à retardement) et à la lutte armée[82]. Timsit est incarcéré en 1956.
  • L'aspirant du Train Henri Maillot déserte son unité le 4 avril 1956 en emportant avec lui un camion d'armes et de munitions qu'il remit aux combattants du FLN dans la vallée du Chéliff. Il fit partie des combattants du FLN avec lesquels il participa à des combats contre des unités de l'armée française jusqu'à sa mort en juin 1956, peu après sa capture et son exécution sommaire par des légionnaires.
  • Danièle Minne, poseuse de bombe à l'Otomatic pour le compte du FLN, et complice de l'attentat à la bombe contre le Milk Bar, militante active de la cause algérienne, amnistiée en 1962.
  • Pierre Ghenassia, jeune militant juif communiste qui s'engage dans le FLN à l'âge de 17 ans et mourra au combat[réf. nécessaire].

Les soutiens étrangers au FLN

Articles connexes : Panarabisme, Nassérisme et Crise de Suez.

Le FLN bénéficie de plusieurs soutiens étrangers, d'abord de la part des « pays frères », le royaume du Maroc et la république de Tunisie, qui échappant au statut de protectorats français en 1956 et dont les territoires de leurs confins frontaliers respectifs avec l'Algérie jouent le rôle de sanctuaires et de bases arrières. Cette complicité conduira à la bataille des frontières, qui amènera les Français à édifier sur la frontière algéro-tunisienne la fameuse Ligne Morice ainsi que la Ligne Challe. Autres conséquences, l'arraisonnement de l'avion de Ben Bella et l'affaire de Sakiet qui, elle, débouche sur le coup du 13 mai 1958 à Alger et la chute de la Quatrième République.

La Libye joue un rôle clé dans l'organisation des convois d'armes à destination des maquis algériens.

Le soutien au FLN vient d'un autre pays arabe, l'Égypte, où le lieutenant-colonel Nasser prône une politique de panarabisme (nassérisme), et, bénéficiant de l'appui soviétique, fournit des armes au FLN. Les services secrets français (SDECE) qui surveillent le raïs, parviennent à démontrer l'aide militaire fournie au FLN par l'Egypte. Ainsi est arraisonné le cargo Athos transportant plus de 70 tonnes d'armes tchèques le 24 octobre 1956[84]. Faisant valoir le soutien apporté par l'Égypte au FLN, la France planifie avec ses alliés israéliens et britanniques la campagne de Suez.

Globalement, la plupart des pays membres de la Ligue arabe, ceux du bloc afro-asiatique et les pays d'Europe de l'est ont soutenu l'indépendance de l'Algérie.

Des pays d'Europe de l'est comme la Yougoslavie (le maréchal Tito soutient dès le début l'insurrection algérienne), la Tchécoslovaquie et la Hongrie soutiendront activement le FLN de 1957 à 1962 en fournissant la plupart des armes à destination des maquis internes de l'ALN

Il faut souligner également le rôle assez important assumé par les forces de la gauche italienne, toutes tendances confondues, dans leur soutien moral à la cause algérienne.

L'appel aux puissances étrangères, c'est enfin le recours aux instances de l'ONU, où le FLN parvient à faire inscrire « la question algérienne » à l'ordre du jour de la commission politique des Nations Unies[85],[86]. Les Américains proposent une médiation, ce sont « les bons offices », qui sont par ailleurs rejetés par la France.

les principaux soutiens diplomatiques du FLN puis du GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne) sont L'union soviétique, la république populaire de Chine, l'Inde, l'Indonésie et le Viet-Nâm.

Les faits importants de la guerre

Un vaste mouvement de révoltes naît au fil des ans. L'Algérien sujet, sans droit politique, de la France devient citoyen français par la loi du 20 septembre 1947[87] et peut désormais circuler librement entre l'Algérie et la métropole[88],[89]. Selon le journaliste et écrivain Yves Courrière : « Lors du XXe siècle, 75 % des Algériens n'étaient pas scolarisés. La majorité de la population était au chômage. Les colons faisaient leurs affaires. L'Algérien était sujet de la France et non un citoyen de la France » [90]. La majorité des Algériens vivaient dans les campagnes. Avec l'aide américaine du plan Marshall, 403 503 élèves sont scolarisés dans l'enseignement primaire en 1951 - 1952 à travers tout le territoire de l'Algérie. Cependant le programme pour agrandir les villes et diminuer la proportion de gens des campagnes n'a été réalisé que partiellement par le gouvernement français. En 1954, l'élimination des nationalistes algériens lors des élections de l'Assemblée algérienne marque le point de rupture politique et l'échec des nationalistes. Lors de la réunion des 22, le vote se prononce en faveur de la lutte armée. L'action armée va venir du CRUA. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé à Alger lors de la réunion des 6 chefs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA)[91],[92]. Le CRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui ont fait le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954 sont Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M'Hidi. La Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français « Toussaint rouge ». Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de Biskra et Arris. Il y aura deux versions différentes des faits. Des attentats sont enregistrés dans les trois districts de Batna, Biskra et Khenchela et le reste du pays.

Au cours d'un voyage en Algérie, François Mitterrand déclare « La présence française sera maintenue dans ce pays ». Les opérations sont déclenchées dans les Aurès. L'Armée de libération nationale (ALN) ne dispose alors que de 500 hommes qui seront, après quelques mois, plus de 15 000 à défier l'autorité française[93]. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le général Cherrière donne l'ordre de faire le ratissage des Aurès. Il croit gagner, mais va subir une grosse défaite[90].

Ensuite, il y eut le massacre de Skikda (ex-Philippeville ou Skikda), la mort d'une centaine de manifestants algériens, du 20 au 26 aout 1955.La même année, l'affaire algérienne est inscrite à l'ordre du jour à l'Assemblée générale de l'ONU . A noter aussi la mort de Mostefa Ben Boulaïd, de Zighoud Youcef, etc. Plusieurs chefs sont emprisonnés[90].

Des intellectuels français vont aider le FLN[90]. Maurice Audin fut torturé et tué par les services français[94]. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits algériens[95], dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : « Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère ». Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève contre la torture[96], revendique la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme[97]. En 1960, lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise »[98] du FLN[99]. Cette prise de position n'est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.

Après la condamnation de Larbi Ben M'Hidi et après le déroulement du Congrès de La Soummam, le FLN intègre les dirigeants du Mouvement national algérien (MNA). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Le Front de libération nationale et l'armée française tiennent le même langage : « Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous  »[90].

La guerre éclate entre les chefs kabyles (Krim Belkacem, Ouamrane, etc) et les chefs chaouis et aussi entre les chefs chaouis des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha[100]. Abdelhai et Abbès Leghrour seront condamnés à mort par les partisans du Congrès de la Soummam et le Comité de coordination et d'exécution (CCE). Il y a aura aussi un conflit entre les hommes du Sud algérien et les dirigeants kabyles[90]. La Tunisie va être le théâtre d'affrontement entre les différents chefs. Le président Bourguiba devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, seront les zones les plus stratégiques de la révolution . Le Maroc aussi va jouer un rôle important , notamment pour faire transiter les armes, organiser des réunions du FLN et héberger des troupes militaires algériennes. Le Maroc et la Tunisie, sous protectorat français jusqu'en 1956, hébergeront néammoins les deux armées de l'ALN aux frontières ainsi que plusieurs chefs du FLN comme Ferhat Abbas

L'armée française fait construire le barrage de la mort, 320 km de long, 7 000 volts, un poste de contrôle chaque 15 km, des milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les éléments de l'ALN (Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire française. Les villes (population algérienne) seront sous le contrôle de l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse internationale et interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Aussi, il y aura plusieurs grèves et manifestations dans les villes. Les protestations ont été organisées par le FLN.

Le colonel Amirouche Aït Hamouda fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour unifier des zones des Aurès et faire passer les armes en Kabylie [101]. L'Aurès fut le lieu de passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït Hamouda réussira à faire passer les armes qui provenaient d'Égypte en passant par la frontière de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour rejoindre la Kabylie. Une vingtaine de chaouis vont être du voyage, mais à la fin, ils abandonneront les troupes du colonel Amirouche pour revenir aux Aurès. Krim Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces. Les hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf désiraient aussi avoir un pied dans les Aurès. Au même moment, la France connaitra sa crise interne jusqu'à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle à cause de la situation en Algérie. Les ultras européens veulent garder l'Algérie française. L'Armée française décide de créer les zones interdites sous contrôle des S.A.S (sections administratives spécialisées) et entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) et la population locale, dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires sensibles au FLN . Les bombardements massifs, les tueries, les massacres, la torture, les viols, etc., tous les actes de crime ont été employés dans cette guerre. Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les villages, dans les zones interdites et dans les zones montagneuses des Aurès. Le CCE (Comité de coordination et d'exécution) s'est agrandi et décide de garder le cap sur les objectifs militaires et ainsi que la primauté de l'intérieur par rapport à l'extérieur. Une grave crise apparaît entre les membres du Comité de coordination et d'exécution.

Selon Yves Courrière, Abane Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis et désignera Hadj Ali, un homme de l'Aurès, pour renverser le CCE à Tunis mais sera condamné à la prison au Maroc par le CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc, mais les souces de FLN diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage avec l'Armée française. Le général Charles de Gaulle chef de l'État français engage une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et il apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux Algériens. L'Armée française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles dans l'Opération jumelles. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si el haouès sont tués lors d'un accrochage avec les éléments de l'Armée française. Le FLN appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout.

La Délégation des principaux dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée ,suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte)[102].

En 1959, Messali Hadj sort de prison, et est assigné à résidence surveillée en France[103]. Les Algériens en France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du FLN.

1960, la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français se rebellent contre l'autorité du général de Gaulle (le Putsch d'Alger (1958) et putsch des Généraux). Le général de Gaulle reprend en main le destin de la France. Il annonce la tenue de référendum et invite le FLN à faire la paix des braves. Au même moment, le Gouvernement provisoire de la République algérienne est proclamé. Ferhat Abbas décline l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène est alors le chef de Armée de libération nationale.

En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Évian. Le colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie.

Le 17 octobre 1961, lors de la nuit noire à Paris ,appelée aussi la bataille de Paris (Massacre du 17 octobre 1961), plusieurs Algériens sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations au sein des Algériens pendant cette nuit. Ce fait survient à la suite de l'instauration du couvre-feu à Paris pour les Algériens suite à l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À Alger. Le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française[90].

L'Organisation armée secrète (OAS) organise des attentats contre les Algériens malgré l'accord de cesser le feu et les résultats du référendum pour l'indépendance pour sanctionner les gens qui étaient pour. L'indépendance de l'Algérie est proclamée après les résultats[104]. La plus grande bibliothèque d'Alger a été complètement détruite par l'OAS (Organisation armée secrète[104].

Des éléments de l'armée française restent en Algérie pour évacuer un million de Français (pieds-noirs, les Harkis, les Juifs, etc.). Un million de réfugiés algériens reviennent en Algérie.

Chronologie

La IVe République et la conduite des affaires algériennes (1954-1958)

Le 16 août 1956, le FLN pratique la politique de la terre brûlée en employant l'incendie comme arme de guerre. Dans la forêt de Baïnem, 300 acres de pins et plusieurs maisons de la banlieue d'Alger (Bab el Oued) sont brûlés avant que le sinistre ne soit maîtrisé, au bout de plusieurs heures, par les pompiers secondés par l'armée. Cette dernière doit ainsi y consacrer une partie de ses ressources normalement affectées à la pacification et même faire appel à des renforts afin de pouvoir faire face à une nouvelle forme de terrorisme.

Attentats et État d'urgence (novembre 1954-juillet 1955)

Articles détaillés : ALN et Toussaint rouge.

Massacres du Constantinois (20-26 août 1955)

Article détaillé : Massacres du Constantinois.

Du 20 au 26 août 1955, la guerre change radicalement de visage avec les évènements sanglants qui secouent le Nord du département de Constantine et plus particulièrement la ville de Philippeville où surviennent de terribles massacres de civils de part et d'autres suivis par une répression aveugle de l'armée française réduisant à néant tout espoir de paix. De plus en plus d'historiens estiment que c'est suite à ces massacres et non pas à ceux de Sétif (mai 1945) que se radicalise l'insurrection en optant pour la guerre à outrance comme unique moyen de parvenir à se faire écouter des autorités coloniales françaises.

Journée des tomates (février 1956)

Le 29 janvier 1956, suite aux élections législatives, l'Assemblée nationale investit le gouvernement Guy Mollet qui entre en fonction le 1er février 1956. Le 30 janvier 1956, le général Georges Catroux est nommé Résidant Général en Algérie en remplacement de Jacques Soustelle, le départ de ce dernier provoque une forte mobilisation de soutien à Alger : la foule le suit jusqu'au quai d'embarquement et déborde le service d'ordre ; monsieur Soustelle est obligé d'emprunter une échelle volante pour se rendre à bord du bateau le ramenant en métropole[105].

Le 6 février 1956, le voyage à Alger de Guy Mollet (Front Républicain), selon ses termes « pour étudier sur place la situation »[106], résulte sur un incident passé à la postérité sous le nom de « journée des tomates ». Lorsque le cortège officiel se rend au Monument aux Morts d'Alger, il est conspué et accueilli par une foule hostile menée par le Comité d'Entente des Anciens Combattants[107] qui lui lance, entre autres, tomates et quolibets en signe de mécontentement face à la nomination du général Catroux[108]. La voix des maires d'Alger est relayée dans la presse locale, c'est la célèbre formule de L'Écho d'Alger : « le maintien du général Catroux signifierait l'effondrement de l'Algérie »[109], ce à quoi le journal socialiste Le Populaire répond que « les pressions des ultras, les démonstrations de force et de violence seront sans efficacité »[110]. Suite à la journée des tomates, Georges Catroux présente sa démission à René Coty pour éviter d'« entrer en conflit de conception et d'action sur un problème national capital avec ses anciens compagnons d'arme »[111]; le général Catroux est substitué par Robert Lacoste.

Opération Oiseau bleu (1956)

Article détaillé : Opération Oiseau bleu.

L'aspirant Maillot, Palestro (avril-mai 1956)

Articles détaillés : Aspirant Maillot et Embuscade de Palestro.

Le Congrès de la Soummam (août 1956)

Article détaillé : Congrès de La Soummam.

Affaire égyptienne (1956)

Articles détaillés : Protocole de Sèvres et Crise de Suez.

En 1956, la France qui soupçonne le colonel Nasser de soutenir le FLN en moyens et en armes s'engage dans la « campagne d'Égypte » ce qui gèle ses relations avec les pays arabes et l'URSS[112].

Avec l'aide d'Israël et du Royaume-Uni, les parachutistes français battent les Égyptiens et reprennent le contrôle du canal de Suez mais le président de l'URSS Nikita Khrouchtchev menace de faire usage de l'arme nucléaire contre Londres et Paris si le corps expéditionnaire anglo-français ne se retire pas d'Égypte[112]. Les États-Unis font alors pression sur le premier ministre britannique Anthony Eden en le menaçant de dévaluer la monnaie de son pays si ses troupes ne se retirent pas d'Égypte, ce qu'elles feront ainsi que leurs alliés français (la flotte du corps expéditionnaire est placée sous haut commandement britannique)[112].

Détournement de l'avion de Ben Bella (octobre 1956)

Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'Armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

Le 22 octobre 1956, le SDECE qui a appris le déplacement de responsables indépendantistes en informe les membres du cabinet de Robert Lacoste ministre de l'Algérie. Ceux-ci organisent le détournement vers Alger du DC-3, de la compagnie civile marocaine Air Atlas, faisant la liaison Rabat-Tunis[113]. L'équipage est français et le commandant Gaston Grellier reçoit ses instructions en vol. À bord, l'hôtesse Claudine Lambert tente de ne pas éveiller les soupçons des passagers qui sont armés, il s'agit de cinq chefs historiques du FLN, Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf. Une fois l'avion posé, les troupes françaises donnent l'assaut et interpellent Ben Bella et ses compagnons. L'audace de l'opération provoque des crispations diplomatiques entre Paris et Rabat et une polémique naît à la suite de l'affirmation dans les médias, selon laquelle les Forces Armées en Algérie auraient opéré ce coup de force sans en prévenir les autorités civiles, c'est-à-dire Robert Lacoste. Cependant l'armée française, par la voix du général Massu, réfute cette version et nie toute implication dans l'affaire qui serait en réalité l'œuvre du cabinet Lacoste[114].

L'appel au contingent (1956-1957)

Contrairement à la guerre d'Indochine (1946-1954), la France a recours aux Appelés du contingent en Algérie.

La même année, Guy Mollet décide de faire appel au contingent pour ce que l'on appelle la pacification en Algérie. Désormais ce seront plus de 470 000 hommes qui seront déployés en permanence dans le pays. Le Général Salan prend le commandement de la région militaire que constitue l'Algérie. Les attentats se multiplient dans tout le territoire et la guérilla commence à se signaler dans les montagnes, les légionnaires et les parachutistes doivent intervenir régulièrement dans les Aurès, en Kabylie et ailleurs. L'armée française est sur la défensive. Chaque mois, des milliers d'attentats ont lieu, augmentant la violence de la répression ; ainsi, rien que durant le mois de janvier 1957, le FLN a conduit plus de 100 attentats à Alger et près de 4 000 dans le reste du pays[115].

Conscient que la guérilla en milieu rural ne lui permettra jamais d'avoir une audience internationale, Le FLN tente par divers moyens d'infiltrer Alger pour y mener une campagne terroriste, ce qui conduira à la bataille d'Alger.

Massacre de Melouza (1957)

Article détaillé : Massacre de Melouza.

En 1957, la rivalité entre le Front de libération nationale et le Mouvement national algérien donne lieu au massacre de Melouza dont le bilan officiel est de 315 morts.

Intensification des hostilités (1957-1958)

Articles détaillés : Bataille d'Alger, Centre d'Instruction à la Pacification et à la Contre-Guérilla et Bataille des frontières.

L'année 1957 voit le déroulement de la bataille d'Alger. Sous les ordres du général Massu, la 10e division parachutiste fait du maintien de l'ordre dans la capitale. Les parachutistes (8 000 hommes) parviennent à anéantir les poseurs de bombes. Le FLN perd la bataille et sa structure dans la capitale est détruite.

Dans le même temps, le général Salan organise la contre-guerrilla grâce à des techniques de quadrillage. Moins entrainés, les hommes du contingent ainsi que nombre de réservistes plus âgés sont le plus souvent cantonnés dans des casernes ou à établir des missions de surveillance tandis que les troupes mobiles organisent, sur le terrain, l'éradication des maquis[116]. Des ratissages et des opérations de recherche-destruction sont menés en permanence à l'aide d'hélicoptères. Des centaines de hameaux sont investis par les forces spéciales à la recherche de caches d'armes de la guérilla indépendantistes donnant lieu à un nombre élevé de dérapages.

La bataille d'Alger (7 janvier - 24 septembre 1957)

Article détaillé : Bataille d'Alger.
Gégène de la Guerre d'Algérie

Le 7 janvier 1957, le gouvernement général donne les pleins pouvoirs de police au général Jacques Massu et ses 6 000 parachutistes de la 10e division parachutiste sur le grand Alger. Leur mission est de démanteler les cellules du FLN à Alger. Afin d'atteindre cet objectif, les parachutistes auront massivement recours à la torture systématique selon le concept torture contre terreur. En neuf mois, les cellules Algéroises du FLN sont démantelées une à une mais au prix de 3 024 disparitions de suspects. La torture est tolérée par l'ensemble des pouvoirs publics d'autant plus qu'elle permet la prévention d'attentats à la bombe. Les techniques de la torture se perfectionnent : torture à l'électricité ou « gégène », pendaison par les membres, « baignoire », ...). L'usage des exécutions sommaires de suspects est banalisé.

Affaire tunisienne (1957-1958)

Article principal : Affaire de Sakiet.

Du 12 septembre 1957 au 7 février 1958, près de vingt incidents de frontière sont signalés dans la région du village tunisien de Sakiet Sidi Youssef[117]. Le 8 février 1957, jour de marché hebdomadaire dans la petite localité frontalière de Sakiet Sidi Youssef, des bombardiers de l'armée de l'air française effectuent des raids meurtriers sur la principale place du village, entrainant la mort de presque 80 personnes, sans compter des dizaines de blessés, en majorité des civils tunisiens et des réfugiés algériens.

Bleuite (1957-1958)

Article principal : Bleuite.

Putsch d'Alger et Comité de salut public (mai 1958)

Suite au départ de Félix Gaillard qui laisse vacant le poste de chef du gouvernement, une grave crise ministérielle s'installe le 15 avril. L'armée prend alors le pouvoir le 13 mai 1958, à Alger.

À 18 heures dans la capitale de l'Algérie française - deuxième ville de France - Pierre Lagaillarde, leader étudiant de la rébellion contre la république française et commandant de réserve, lance ses miliciens du Groupe des 7 à l'assaut de l'immeuble du Gouvernement Général d'Alger, symbole de l'autorité nationale et de la République française. À 18 h 30 le « GG » présidé par le gouverneur Lacoste (SFIO) tombe aux mains des rebelles. À Paris, en réaction au « putsch d'Alger », le Gouvernement Pierre Pflimlin (MRP) est créé, il durera jusqu'au 28 mai 1958. L'image de la France dans le monde, et plus particulièrement en Europe occidentale en est fortement dégradée.

Pendant ce temps à Alger, le général Massu, commandant la 10e division parachutiste de la bataille d'Alger, prend la tête du comité de Salut Public et fait savoir au président René Coty de l'Union républicaine (UR) qu'il attend la formation d'un « gouvernement de Salut Public ».

Le 16 mai, des manifestations de « fraternisation » entre européens et musulmans ont lieu sur la place du Forum à Alger. A propos de ces événements, le Président du Conseil de Gaulle déclare lors de son premier voyage en Algérie, le 6 juin 1958 à Mostaganem, département d'Oran :

« Il est parti de cette terre magnifique d'Algérie un mouvement exemplaire de rénovation et de fraternité. Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France entière pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs... Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main »

— Discours de Mostaganem, 6 juin 1958

Le 1er juin, suite à l'Opération Résurrection en Corse qui annonce l'imminence d'un putsch à Paris, le président annonce qu'il délègue ses pouvoirs au « plus illustre des Français », le général de Gaulle. Celui-ci forme un gouvernement de salut public et dans la foulée annonce la création d'une nouvelle constitution. C'est la fin de la quatrième république.

De Gaulle et la conduite des affaires algériennes (1958-1962)

Retour aux affaires et Ve République (septembre 1958-1959)

Articles détaillés : Vive l'Algérie française !, Référendum du 28 septembre 1958, Constitution de 1958, Paix des Braves et Plan Challe.

Proposé sous la présidence de la République de René Coty et du gouvernement dirigé par Charles de Gaulle, le Référendum du 28 septembre 1958 demandait aux Français de ratifier le texte de la nouvelle constitution qui posait les fondements de la Cinquième République. Confortée par plus des quatre cinquièmes des voix, la constitution fut promulguée le 4 octobre 1958 et la Ve République proclamée le jour suivant. Dans les colonies françaises le référendum vise également à la création de la Communauté française.

Concernant la signification du référendum en l'Algérie, le général de Gaulle déclare le 30 août 1958:

« Par leur vote, les habitants de l’Algérie vont fournir une réponse à la question de leur propre destin. Les bulletins qu’ils mettront dans l’urne auront, sur un point capital, une claire signification. Pour chacun, répondre « oui » dans les circonstances présentes, cela voudra dire, tout au moins, que l’on veut se comporter comme un Français à part entière et que l’on croit que l’évolution nécessaire de l’Algérie doit s’accomplir dans le cadre français[118] »

96 % des Algériens, Européens et musulmans, soit 75 % des 4 412 171 électeurs inscrits, disent « oui » à la nouvelle Constitution malgré les appels en faveur du boycottage lancé par le FLN. Il s'agit du premier scrutin auquel les femmes algériennes participent[119],[120]. Après les résultats du référendum en Algérie, de Gaulle déclare le 3 octobre à Constantine :

« Trois millions et demi d'hommes et de femmes d'Algérie, sans distinction de communauté et dans l'égalité totale, sont venus des villages de toutes les régions et des quartiers de toutes les villes apporter à la France et à moi-même le bulletin de leur confiance. Ils l'ont fait tout simplement sans que nul ne les y contraignent et en dépit des menaces que des fanatiques font peser sur eux, sur leurs familles et sur leurs biens. Il y a là un fait aussi clair que l'éclatante lumière du ciel. Et ce fait est capital [...] pour cette raison qu'il engage l'une envers l'autre et pour toujours l'Algérie et la France[121] »

.

Il annonce également un vaste plan d'investissement en Algérie, laissant entendre un engagement durable de la France en Algérie. Cependant la toute nouvelle constitution prévoit dans son article 53 qu'une partie du territoire français puisse être cédée avec l'accord des populations concernées en vertu d'une simple loi[122],[123].

Le 16 septembre 1959, De Gaulle ouvre dans un discours la voie à l'autodétermination. Il annonce que l'ensemble des Algériens auront à se prononcer sur leur avenir. Trois options se dessinent[124] :

  • ou bien la sécession conduisant de fait à l'indépendance.
  • ou bien la francisation conduisant, en raison de l'égalité des droits, à un unique État de Dunkerque à Tamanrasset.
  • ou bien un gouvernement autonome en Algérie, en association avec la France qui garderait ses prérogatives sur l'économie, l'enseignement, la défense et les affaires étrangères.

De Gaulle ne cache pas son hostilité aux deux premières solutions. Selon lui, la première risque de conduire à la misère et à une dictature communiste. En ce qui concerne la seconde, il avait expliqué à Alain Peyrefitte, en mars 1959 : « [...] Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas, vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très intelligents. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans qui demain seront 20 millions, et après demain 40 ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! [...][125]. »

La possibilité d'une sécession, ouverte par ce discours du 16 septembre et l'utilisation du suffrage universel, inquiète les partisans de l'Algérie Française.

Semaine des barricades (janvier 1960)

Barricades dans la rue Michelet d'Alger, avec une banderole des insurgés portant la mention "Vive Massu" (janvier 1960)

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Article détaillé : Semaine des barricades.

Affaire Si Salah (juin 1960)

Article détaillé : Affaire Si Salah.

Manifestation et émeutes de décembre 1960

Article détaillé : Manifestation de Décembre 1960.

Putsch des généraux (avril 1961)

Article détaillé : Putsch des généraux.

La partition de l'Algérie en question (1961)

Article détaillé : Partition de l'Algérie.

Le 28 juin 1961, le Premier ministre Michel Debré fait officiellement part d'un ultime recours, la partition de l'Algérie, en s'appuyant sur l'expérience d'une même sécession dans plusieurs autres pays à cette époque (Afrique du Sud, Allemagne, Corée, Vietnam). L'idée est étudiée par le député Alain Peyrefitte à la demande de de Gaulle, le député gaulliste propose de regrouper entre Alger et Oran tous les Français de souche et les musulmans pro-français, de transférer dans le reste de l'Algérie tous les musulmans préférant vivre dans une Algérie dirigée par le FLN et de mettre en place une ligne de démarcation dans Alger, à l'instar de Berlin et Jérusalem, qui séparerait le quartier européen du quartier musulman. La proposition est rejetée par de Gaulle en novembre 1961. Pour Maurice Allais, si la solution de la partition, dont on a souvent dressé des « images caricaturales », a rencontré peu de faveur c'est pour la seule raison qu'elle a été farouchement rejétée par les extrémistes des deux camps. Selon lui, cette partition était « cependant la seule solution raisonnable »[126].

Nouvelle affaire tunisienne (juillet 1961)

Article détaillé : Crise de Bizerte.

En juillet, suite à de nouvelles tensions entre la Tunisie indépendante et Paris à propos de la base navale stratégique française de Bizerte, une guerre brève mais meurtrière (1 000 à 2 000 morts[127]) éclate entre la France et la Tunisie, alliée du FLN, dont le territoire sert de sanctuaire à l'ALN.

Organisation armée secrète (1961-1962)

Articles détaillés : OAS, Commando Delta, Attentat contre Malraux et Opération Rock and Roll.

Cessez-le-feu et référendum en métropole (mars 1962)

Articles détaillés : Accords d'Évian et Collège unique.

Au 18 mars 1962, suite aux accords d'Évian, Charles de Gaulle annonce à l'ORTF (alors l'autorité en matière de radio et télévision) le cessez-le-feu et la tenue prochaine d'un référendum en métropole concernant l'autodétermination de l'Algérie. Ce referendum eut lieu le 8 avril 1962 et recueillit 90% de oui. Il sera suivi d'un second référendum portant sur le collège unique en Algérie.

Bataille de Bab El-Oued (mars 1962)

Article détaillé : Bataille de Bab El-Oued.

Rejetant le cessez-le feu proclamé le 13 mars par de Gaulle, les activistes de l'OAS se retranchent dans son bastion de Bab El-Oued, dit « quartier européen » d'Alger. La bataille qui s'en suit donne lieu à une lutte entre les extrémistes du commando Delta et les gardes mobiles français. Bientôt l'aviation de l'aéronavale pilonne les bâtiments occupés par l'OAS, tandis que les chars de l'armée française prennent position dans le quartier en état de siège.

Fusillade de la rue d'Isly (mars 1962)

Article détaillé : Fusillade de la rue d'Isly.

Attentat du port d'Alger (2 mai 1962)

le 2 mai 1962, un attentat terroriste à la voiture piégée commis par des membres de l'OAS au port d'Alger fait 110 morts et 150 blessés, en majorité des dockers et des demandeurs d'emploi. Au vaste élan de solidarité déclenché à partir des différents quartiers de la capitale par toute la population, européens et musulmans confondus, répondaient les tirs des ultras de l’OAS à partir d' immeubles avoisinants, lesquels ont pris pour cibles les blessés, les ambulances et les personnes venues nombreuses participer aux opérations de secours, provoquant ainsi un véritable carnage.

Exode des Pieds-Noirs (été 1962)

Articles détaillés : Exode des Pieds-Noirs et Pieds-Noirs.

Après la répression d'Isly et l'anarchie crée par les attentats conjugués et croisés de l'OAS et du FLN, une fraction de la population européenne d'Algérie qui a adhéré aux visions de l'OAS refuse de vivre dans un territoire non-français et débute un exode massif. Ce n'est que plus tard et dans la hâte que se décideront les autres Français d'Algérie (Européens et israélites)-d'abord indécis- à se faire rapatrier en métropole, sous la pression, tandis qu'une infime partie d'entre eux (les plus extrémistes), se sentant trahis par le gouvernement français, nourrissant depuis toujours un profond sentiment anti-français, émigre à l'étranger, en particulier à Alicante[128] sur la côte espagnole (foyer historique de nombreuses familles du département d'Oran) ou en Argentine[129],[130]. Les pieds-noirs du département de Constantine, plus loyalistes que ceux de l'Oranie vis-à-vis de la mère patrie, rentreront presque tous en France où malgré les mauvaises conditions d'accueil, continueront à y vivre.

Accords secrets OAS-FLN (juin 1962)

Article détaillé : Accords OAS-FLN.

En juin 1962, Jean-Jacques Susini, théoricien de l'OAS, prend l'initiative de contacts secrets avec le FLN en vue de négocier le maintien en Algérie de la population de souche européenne[131],[132]. Après être parvenu à un accord de principe avec un représentant du FLN, Susini annonce le cessez-le feu des combattants de l'OAS. Cependant les accords sont dénoncés par des dirigeants du FLN, tandis que parallèlement des chefs de l'OAS refusent les principes d'un tel accord, accusant Susini de haute trahison. Il est menacé de mort par ses pairs. Finalement, l'opération de réconciliation entre les deux communautés d'Algérie tourne court et l'OAS fera tout, y compris en semant la terreur au sein de la communauté européenne pour qu'on évacue clandestinement[réf. nécessaire] les anciens départements français avant leur dissolution; non sans pratiquer la politique de la terre brulée (sabotage du port d'Oran, incendie de la bibliothèque d'Alger, plastiquages, assassinats, etc.).

Résolution de l'affaire algérienne (juillet 1962)

Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Évian et deux jours après le référendum d'autodétermination du 1er juillet en Algérie, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie, par la voie d'une lettre adressée au président de l'Exécutif Provisoire . L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Évian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie[133].

Massacre d'Oran (juillet 1962)

Article détaillé : Massacre du 5 juillet 1962.

Guerre vécue par les communautés d'Algérie (1954-1962)

Article détaillé : Pieds-Noirs.

Durant la période de la guerre d'Algérie, trois communautés principales cohabitent dans les départements français d'Algérie. La communauté majoritaire est celle dite « musulmane » formée d'Arabes (dont les descendants des Maures d'Espagne), de Kabyles, d'autres Berbères et des descendants des Ottomans. Elle cohabite avec deux minorités. La plus nombreuse des deux est la communauté dite de l'ensemble des populations d'origine « européenne » (principalement Alsace-Lorraine, Languedoc, Suisse) et « méditerranéenne » (Corse, Malte, les Pouilles, la Sardaigne, les Baléares, l'Andalousie) dénommés Pieds-Noirs (désignation à l'origine incertaine), tandis que la plus ancienne est celle dite des « israélites », autochtones au pays (la présence juive en Algérie est très ancienne et remonte à 3000 ans) et qui n'a cessé de recevoir des apports au fil des siècles, notamment d'Espagne après la reconquista et de Livourne et dont les origines précèdent la débarquement français de 1830.

La diversité individuelle de chaque communauté se retrouve aussi dans la diversité et la contradiction des engagements politiques au sein de chacune d'elles ; en ce sens cette guerre, du moins telle qu'elle est vécue en Algérie, peut être perçue comme une guerre civile. Chaque communauté devient l'enjeu des différents belligérants qui tentent de susciter l'intérêt pour sa lutte et le ralliement de la population à sa cause.

Communauté musulmane durant la guerre

Articles détaillés : Camp de regroupement et Harki.

Pour empêcher les populations d'aider le FLN, l'armée concentre, selon le rapport Rocard de 1959, un million de civils (dont la moitié d'enfants) des zones rurales dans des « camps de regroupement »[134]. En février 1959, Michel Rocard, élève à l'ENA et en stage en Algérie, adresse un rapport sur les camps de regroupement à un proche de Paul Delouvrier, délégué général en Algérie. Le 31 mars, ce dernier donne l'ordre aux autorités militaires de suspendre les regroupements, et de concentrer les moyens sur l'amélioration des camps existants. Cet ordre sera assez mollement suivi. L'existence des camps de regroupement et leur état est en général ignoré de la population métropolitaine, jusqu'au 22 juillet 1959, où Le Figaro fait la une avec un reportage de Pierre Macaigne qui scandalise les lecteurs. Une campagne d'opinion se lance. La comparaison avec les camps de concentration est évoquée.

L'armée bombarde massivement au napalm et aux bombes incendiaires des villages et des hameaux dans les Aurès afin de mater la rébellion Chaouis[135],[136]. De son côté, le FLN a recours aux attentats ciblés, aux assassinats et aux massacres de rivaux notamment du MNA[137],[138].

Après l'indépendance, l'Armée française refuse d'intervenir pour assurer la sécurité de ses supplétifs musulmans, comme le 5 juillet 1962 à Oran pour protéger les Européens[139],[140].

Entre 15 000 et 150 000 harkis auraient été massacrés par le FLN[141],[142] et 30 000 harkis se réfugient en France où ils sont parqués dans des camps d'internement sur ordre du gouvernement. Ces chiffres sont entièrement rejetés par tous les gouvernements algériens qui se sont succédé depuis l'indépendance.[réf. nécessaire] En suivant les travaux d'autres historiens, le chiffre varie entre 15 000 et 50 000 sans toutefois parvenir à une estimation réelle, vu que le problème a pris une tournure idéologique partisane marquée par les passions, notamment en France.

« [...] Il est possible que le général de Gaulle, dans une vue panoramique du monde, ait estimé qu'il était superflu de ramener en France plus de trois mille harkis. Le Conseil des ministres avait en effet déclaré : on en ramènera trente mille. Et au Conseil des ministres suivant on s'est aperçu que trente mille harkis ou maghaznis, cela faisait trois cent mille personnes, parce qu'il fallait compter avec la femme, la mère et les enfants! A peu près dix personnes par harki ou par moghazni. Alors M. Louis Joxe a tranché, et avec son air toujours un peu excédé, et sa courtoisie lassée, il a dit: « Réduisons à trois mille. » Il en est revenu quatre mille cing cents, parce que la marine présente cette particularité exceptionnelle d'avoir des bateaux pour transporter et des traditions à respecter. »[143].

Communauté européenne durant la guerre

Communauté juive durant la guerre

Pendant la guerre d'Algérie, la communauté juive, profondément algérienne [144] s'est orientée d'une manière générale vers une attitude neutraliste. Les organisations communautaires font preuve d'une extrême modération et refusent de prendre politiquement position, car elles considèrent que ce n'est pas de leur ressort, pourtant - malgré les nombreux attentats - certains embrassent la cause du FLN et d'autres, s'engagent dans l'OAS.

Certains intellectuels juifs, comme Henri Alleg, ont pris fait et cause pour les nationalistes algériens du FLN (Front de libération nationale).

A l'inverse, des Juifs sympathisent avec l'OAS, à Alger et à Oran essentiellement (ils sont particulièrement actifs à Oran). Regroupés au sein des « Commandos Colline » Ces groupes sont liés aux réseaux « France Insurrection » et conduits par Elie Azoulai et Ben Attar, tuent certains élus musulmans, essaient de mettre le feu à une prison où sont détenus des hommes du FLN et abattent des officiers français (dont le lieutenant-colonel Rançon).

Les attentats du FLN touchent les synagogues et les rabbins (en janvier 1962, le FLN commet des attentats dans le quartier juif de Mostaganem, une grenade est lancée sur un marché du quartier juif de Constantine en mai...). Auparavant, le chanteur Raymond Leyris était abattu au pistolet en avril 1961, à Constantine.

Des Juifs d'Algérie furent également victimes de l'OAS (en novembre 1961 à Alger : William Lévy, en décembre 1961 : Moïse Choukroun...).

Guerre vécue de la métropole (1954-1962)

Contrôle de l'information par l'État (1954-1962)

La Radiodiffusion-télévision française (RTF), unique organisme audiovisuel français, est composée de cinq chaînes de radio et deux chaînes de télévision. Elle est placée sous le contrôle direct de l'État, conformément à l'ordonnance de 1945 sur le monopole d'État sur les ondes nationales. En conséquence l'Élysée contrôle entièrement l'information et s'arroge le droit de censure, la métropole ne perçoit les évènements d'Algérie que par le prisme de l'État.

En Algérie, la presse écrite, aux mains du capital des grands propriétaires terriens, publie chaque jour tout le long du conflit des unes dans lesquelles l'information s'apparente plus aux communiqués de la victoire en usage dans les dictatures totalitaires [réf. nécessaire] et où les victimes civiles musulmanes étaient systématiquement assimilées, d'abord, à des hors-la-loi, puis à des combattants rebelles. Les bilans des tués parmi ces derniers, fournis par les services du renseignement étaient toujours importants.[réf. nécessaire]

Camps d'assignation à résidence (1957-1962)

Article détaillé : Camp d'internement français.

Durant la guerre d'Algérie, le Ministère de l'Intérieur français obtint en 1957 la possibilité de recourir à nouveau à l'internement administratif collectif. Plusieurs centres d'assignation à résidence surveillée furent créés en métropole sur des sites militaires : Larzac (Aveyron), Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), Thol (Ain), Vadenay (Marne). Près de 14 000 Algériens suspectés d'être membres du Front de libération nationale (FLN) y furent internés.

Manifestations en soutien de l'armée française en Algérie (1957, 1958)

En réaction à un article de L'Express condamnant la pratique de la torture par l'armée française en Algérie, une manifestation accusant la torture pratiquée par le FLN est organisée. Le 22 juillet 1956, le capitaine Moureau, chargé des affaires indigènes, est enlevé à Bouizakarne, Maroc et remis au FLN qui le torture pendant un an. Un commando français le retrouve, mutilé, et abrège ses souffrances à sa demande[145]. La manifestation en hommage au capitaine Moureau, captif du FLN, a lieu à la Place de l'Etoile le 3 avril 1957 et dégénère en affrontement avec la police parisienne sur les Champs-Elysées[146].

Le 13 mai 1958 a lieu aux Champs-Élysées une manifestation en mémoire des trois militaires français faits prisonniers par le FLN qui les a exécutés le 9 mai[147].

Manifestations pacifistes (1960-1962)

Articles connexes : Objection de conscience et Pacifisme.

Les Trente ou Action civique non violente (ACNV) est un groupe hétéroclite, composé de déserteurs refusant de remplir leur obligation de servir en Algérie, d'hommes d'église et de musulmans, qui s'est livré à des manifestations pacifistes en métropole[148].

Réseau Jeanson (1960)

Articles connexes : Porteurs de valises et Manifeste des 121.

Suite au procès des « porteurs de valises » du réseau Jeanson, des intellectuels et artistes lance le manifeste des 121 le 6 septembre 1960. En réaction, le maréchal Alphonse Juin lance le « contre-manifeste des 340 »[149].

Assassinat de Camille Blanc, maire d'Évian (1961)

Le maire d'Évian, M. Camille Blanc est assassiné par l'OAS le 31 mars 1961 pour avoir officiellement accueilli dans sa ville des délégués du FLN venus négocier avec une délégation française.

Attentats du FLN contre la police (1958-1961)

Le couvre-feu est établi à Paris en 1961 pour les Français musulmans d'Algérie suite à l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. De 1958 à 1961 les attentats du FLN font 191 victimes dans les rangs de la police; soit 54 morts et 137 blessés[150].

Manifestations en soutien du FLN (1961)

Article détaillé : Massacre de la Seine.

Attentats de l'OAS (1962)

Au début de l'année 1962, sous l'impulsion d'André Canal, la Mission III (branche métropolitaine de l'OAS) multiplie les attentats en région parisienne. Le 4 janvier, un commando en voiture mitraille l'immeuble du Parti communiste, place Kossuth, blessant grièvement un militant au balcon du 2e étage.

Dans la nuit du 6 au 7 janvier, c'est le domicile de Jean-Paul Sartre qui est l'objet d'un plasticage. Le 24 janvier, on compte 21 explosions dans le département de la Seine, visant des personnalités ou des organisations supposées hostiles à l'idéologie de l'OAS [151].

Un quadrillage policier est mis en place dans Paris, ce qui n'empêche que, dans l'après-midi du 7 février, dix charges plastiques explosent au domicile de diverses personnalités : deux professeurs de droit, Roger Pinto et Georges Vedel, deux journalistes, Pierre Bromberger, du Figaro, et Vladimir Pozner, blessé grièvement, deux officiers, le sénateur communiste Raymond Guyot dont la femme est blessée. Un dernier attentat qui vise André Malraux blesse au visage une fillette de 4 ans, Delphine Renard[151].

Affaire de la station de métro Charonne (février 1962)

Affaire Bastien-Thiry (août 1962)

Article détaillé : Opération Charlotte Corday.

Bilan

Bilan humain

Le bilan humain a longtemps été difficile à établir étant données les divergences de l'histoire officielle reconnue par les deux pays[152].

Les pertes françaises

Les chiffres concernant les Français de métropole et d’Algérie, les « Français musulmans » et les légionnaires sont les mieux connus (JO des 4 et 7 août 1986) : 24 614 militaires décédés dont 371 marins, 1 047 de l'Armée de l'air et 487 gendarmes. Après le cessez le feu, 360 autres militaires sont morts, sans compter les disparus. Sur ces près de 25 000 militaires décédés, on dénombre environ 5 000 « Français musulmans » tués dont les deux tiers étaient des appelés[153]. En outre, on compte 65 000 blessés militaires[154].

Pour les civils français, le total est de 2 788 tués[154]. Il faut y ajouter, après le cessez le feu, 3 018 enlèvements dont 1 282 retrouvés (déclaration de Broglie du 24 novembre 1964, confirmée par lettre Santini du 9 novembre 1994), chiffres proches de ceux de Pervillé qui évoque 2 000 tués sur 3 000 enlevés[154].

Après le 2 juillet 1962, il est à déplorer plus de 500 militaires « morts pour la France » en Algérie, dont plus de la moitié ont été tués ou enlevés par l'ALN[155].
D'après le Service historique du ministère de la Défense, il est constaté :

  • En 1962 : 1 039 militaires morts (540 appelés et 209 engagés).
  • En 1963 : 122 militaires morts (74 appelés et 18 engagés).
  • En 1964 : 46 militaires morts (15 appelés et 17 engagés).

Les pertes de la population musulmane algérienne

Les pertes humaines algériennes sont très difficiles sinon impossibles à évaluer, car les sources sont non seulement divergentes mais passent sous silence les victimes des zones rurales reculées.

Le général de Gaulle parlait de 78 000 victimes en octobre 1958, et de 145 000 en novembre 1959[156].

Selon Djamila Amrane (archives algériennes), sur un total cumulé de 336 748 moudjahidines (132 290 maquisards du FLN et 204 458 civils du FLN) 152 863 ont été tués[157],[158], valeur qui correspond sensiblement à l'évaluation du 2e Bureau.

Cependant, cette thèse, non dénuée d'arrières pensées idéologiques, tendant à faire penser à un ralliement massif de la population musulmane au FLN a été maintes fois battue en brêche. Certaines sources affirment que le nombre de combattants de l'ALN n'aurait jamais franchi le chiffre de 15 000 combattants [159] tandis que d'autres sources avancent que le FLN n'a jamais réussi à mobiliser plus de 10 000 combattants dans les maquis[160].

Les civils forment la majeure partie des pertes humaines des populations musulmanes. Le nombre de combattants de l'ALN tués demeure inconnu à ce jour.

Du côté algérien, le FLN compte en 1964 près de 1 500 000 victimes de cette guerre. Ce chiffre deviendra officiel en 1965. Quant au chiffre constitutionnel de 1 million de martyrs (préambule de la constitution de 1963), il n'est pas repris par les constitutions de 1976 et 1996[161].

Des historiens et des démographes se sont penchés sur la question : selon Guy Pervillé « Contrairement au mythe accrédité en Algérie [...] la guerre n'a pas causé 1 million ni 1 million et demi de morts algériens [...] même si la comparaison des recensements d'avant et d'après 1962 ne permet pas d'établir en toute certitude un bilan inférieur à 300 000, voire à 250 000 morts »[162],[163]. Xavier Yacono, dans un article paru en 1983, estime toujours à partir des recensements les pertes algériennes à 250 000 morts environ[164].

Les officiels algériens font valoir de leur côté que les données démographiques ne rendent aucunement compte des massacres dans les douars et les hameaux (8000 rasés de la carte durant la guerre) et que ces chiffres correspondent peut être davantage au nombre de morts dans les villes où les Algériens étaient en effet recensés et inscrits à l'état civil depuis 1881. On peut toutefois observer que des tableaux statistiques recensant toutes les populations d'Algérie, jusque dans le moindre douar, existaient depuis au moins 1884[165], et que l'état-civil existait pour les musulmans, dans les communes de plein exercice et dans les communes mixtes, c'est-à-dire sur le territoire entier de l'Algérie bien avant 1881[166].

La guerre fratricide entre le FLN et le MNA, mouvement de Messali Hadj fait 4 300 tués et 9 000 blessés en France et environ 6 000 tués et 4 000 blessés en Algérie[154].

Le FLN a été responsable, entre 1954 et le 19 mars 1962, de la mort de 16 378 civils algériens et de 13 296 disparus, selon Guy Pervillé [154].

Quant au nombre de harkis massacrés après le cessez-le-feu, les estimations varient entre 15 000 et 100 000 personnes[167]. Les chiffres des morts sont encore contestés car basés sur des témoignages locaux et supposés étendus à l’ensemble du pays ; ce qui est peu probable. Toutefois selon Jean-Charles Jauffret : « Il semble qu'un consensus rassemble peu à peu les historiens français à propos de cette question et qu'une évaluation entre 60 à 80 000 victimes soit retenue »[168]. Les massacres de supplétifs ont commencé dès mars 1962 et ont culminé à l’automne. Ils sont dus à des règlements de compte entre clans rivaux, des vengeances mais aussi au zèle des « marsiens », ralliés FLN de la 25e heure, voulant montrer leur patriotisme de façade.

Par ailleurs, la torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée aussi bien par l'armée française que par les insurgés algériens. Le nombre de torturés n'est pas connu mais il devrait concerner des centaines de milliers d'indigènes et des centaines de prisonniers français[169].

Le nombre de disparus n'a jamais été connu. Certains ayant été exécutés et ensevelis dans des fosses communes clandestines ou dans des stades municipaux.

Amnisties françaises

Des lois d'amnisties ont été promulguées durant et après la guerre.

Durant la guerre

La première loi d'amnistie a concerné les membres du FLN et a été instaurée en Conseil des Ministres, le 13 janvier 1959, par le premier président de la Ve République prenant fonction, Charles de Gaulle[170], dans le cadre de la paix des braves ; il s'agit du premier conseil des Ministre du président de Gaulle.

Après la guerre

Les Accords d'Évian ont stipulé la garantie de non poursuite pour tous les actes commis par les parties en conflit en Algérie avant le 19 mars 1962[171]. Cette politique a perduré après la guerre (lois ou décrets de 1962[172],[173], 1966[174], de 1968[175], de 1974, de 1982 et de 1987)[176]. Une loi spécifique est votée pour amnistier les responsables de l'affaire Audin[173]. Après les doubles lois de 1962, les seuls actes pouvant être poursuivis sont ceux de torture commis par les forces françaises contre des membres de l'OAS[173].

Dans son arrêt du 17 juin 2003[177], la Cour de cassation considère qu'il n'y a pas eu de crime contre l'humanité pendant la guerre d'Algérie. Elle écarte ainsi la possibilité de poursuites contre le général Paul Aussaresses. Sans nier les faits de torture, ni leur qualification de crime contre l'humanité au sens du code pénal actuel (entré en vigueur le 1er mars 1994), la jurisprudence actuelle écarte la qualification de crime contre l'humanité au sens du code pénal de l'époque : dès lors que les événements sont antérieurs au 1er mars 1994, seuls les faits commis par les puissances de l'Axe sont susceptibles de revêtir la qualification de crime contre l'humanité.

Des associations de défense des droits de l'homme comme la FIDH demandent un revirement[178].

En 1982, sous le gouvernement Mauroy, dans la continuité des amnisties antérieures, intervient l’« ultime normalisation administrative »[179], la « révision de carrière »[180] et la réhabilitation des généraux putschistes[181].

La loi du 23 février 2005 (dont seul l'article 4 a été retiré) accorde une « indemnité forfaitaire » et non imposable aux « personnes […] ayant fait l’objet, en relation directe avec les événements d’Algérie […], de condamnations ou de sanctions amnistiées » (art.13) [182], et ne figurant pas parmi les bénéficiaires mentionnés dans la loi (n° 82-1021 [183]) du 3 décembre 1982[184]. Athanase Georgopoulos, ancien de l'OAS réfugié en Espagne avant de revenir en France, a été nommé à la Commission chargée d'implémenter ces indemnisations (arrêté du 29 décembre 2005) [182].

Le général de Bollardière, sanctionné de soixante jours d'arrêts de forteresse pour avoir dénoncé la torture, n'a pas été réhabilité. Il fut à l'époque le seul officier supérieur français à condamner la torture[185].

Amnisties algériennes

À l'indépendance

Les accords signés à Évian le 18 mars 1962 contenaient une clause dans laquelle le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), garant de l'autorité dans l'Algérie indépendante, s'engageait à observer une amnistie générale garantissant formellement la non poursuite des militaires français ayant commis des crimes de sang[186].

La visée de cet accord était, pour le président de Gaulle, d'obtenir des garanties concernant l'Armée française et certains segments de la population européenne qui, en théorie, devait choisir de rester ou non en Algérie ainsi que la fraction de la partie musulmane ayant combattu avec l'armée française pour le maintien de l'Algérie au sein du territorial national français. Ainsi, les dispositions communes du Chapitre II De l'indépendance et de la coopération / A) DE L'INDÉPENDANCE DE L'ALGÉRIE / II - Des droits et libertés des personnes et de leurs garanties stipulent que[186]:

« Nul ne pourra faire l'objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison:

- d'opinions émises à l'occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination;
- d'actes commis à l'occasion des mêmes événements avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu.
- Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien ni empêché d'en sortir. » (accords d'Évian)[186]

Des violations de cette amnistie générale ont débouché, d'une part, sur des incidents isolés tel le massacre d'Oran (communauté européenne) consécutif à la proclamation d'indépendance le 5 juillet 1962 et, d'autre part, au début des représailles et règlements de comptes contre des Harkis ainsi que ces derniers entre eux. (communauté musulmane). Mais globalement, aucun criminel de guerre, appartenant à l'un ou l'autre des belligérants n'a été poursuivi après la guerre.

La guerre d'Algérie au niveau international

Aux Nations unies

  • Le 13 juin 1956, les 13 pays afro-asiatiques ont demandé la tenue d'une session extraordinaire consacrée à la situation en Algérie. Cependant, l'Alliance Atlantique dont les pays membres soutenaient la position de la France avait poussé le Conseil de sécurité à rejeter la demande.
  • Le 1er octobre 1956, les délégations des pays africains, arabes et asiatiques ont introduit une nouvelle demande pour inscrire la question algérienne à l'ordre du jour des travaux de la 11e session de l'ONU.
  • Le 16 juillet 1957, lors de la tenue de la 12e session, le groupe de pays afro-asiatiques présenta de nouveau une demande d'inscription de la question algérienne à l'ordre du jour.
  • Au cours de la session tenue en 1958, le principe du droit du peuple algérien à l'autodétermination fut évoqué. Cet évènement a coïncidé avec la constitution, le 19 septembre 1959, du Gouvernement provisoire Algérien.
  • Le 16 juin 1959, le comité d'orientation des Nations unies a recommandé l'inscription officielle de la question algérienne à l'ordre du jour des travaux de l'assemblée générale et ce en dépit de l'opposition du délégué de la France, M. Hermann Bernard.
  • Le 22 août 1960, le Gouvernement provisoire algérien a demandé à l'ONU l'organisation d'un référendum populaire sous son contrôle.
  • le 20 décembre 1961, l'Assemblée générale des Nations Unies a rendu public un communiqué demandant aux deux parties de poursuivre les négociations. La résolution fut adoptée par 62 voix contre 32.

Aux États-Unis

Dans un rapport de mission en Afrique remis au président Eisenhower au début de l'année 1957, Richard Nixon émettra de très sérieuses critiques à l'égard de la politique de la France en Algérie et se montrera favorable à l'indépendance de l'Algérie.

Le 2 juillet 1957, le sénateur John Fitzgerald Kennedy prononce un discours à la chambre haute (Sénat) des États-Unis d'Amérique sur le thème de la guerre d'Algérie dans lequel il souligne que cette guerre atroce a cessé de représenter un problème interne purement français et que les Américains sont directement concernés par ce conflit lequel a « dépouillé jusqu'à l'os les forces continentales de l'OTAN ».

A l'issue de ce discours, le sénateur Kennedy exhorte son pays à s'engager en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Un projet de résolution est adressé à cet effet à l'administration US du président Dwight Eisenhower mais n'aboutira pas pour cause de procédures.

Sur le plan stratégique, le Pentagone s'inquiétait de voir les moyens de l'OTAN de plus en plus détournés au profit du soutien logistique des armées françaises en Algérie au détriment de l'équilibre des forces en Europe face au bloc de l'est.

En Suisse

Depuis mai 1958, le Comité International de la Croix Rouge sollicite le GPRA d'adhérer à l'article 3 des quatre conventions de Genève, possibilité offerte aux acteurs non internationaux d'un conflit armé de s'engager à respecter un minimum d'obligations humanitaires. Le GPRA dépose finalement le 20 juin 1960 ses instruments d'adhésion auprès du gouvernement suisse qui est dépositaire de ces accords, en exploitant habilement l'enregistrement de sa candidature par la Suisse comme reconnaissant internationalement un État algérien. La Suisse doit rappeler par une note du 20 juillet, que cette adhésion est sans portée juridique pour les Etats qui n'ont pas reconnu le GPRA, qu'elle comporte tout au plus un engagement pris par le GPRA de respecter les Conventions de Genève[187]. Toutefois, succédant au GPRA, l'État algérien est réputé aujourd'hui avoir adhéré aux Conventions de Genève le 20 juin 1960[188].

En Italie

La guerre d'Algérie offre une occasion inespérée à l'Italie de reprendre son rôle en Méditerranée sur fond d'anciennes rivalités avec la France. Tandis que la France s'oppose totalement à toute tentative d'internationalisation du conflit, l'Italie oscille, en fonction d'intérêts géopolitiques et de politique interne, entre une bienveillance manifeste à l'égard des indépendantistes algériens et une solidarité envers la France.

Cependant, c'est la gauche italienne qui se montre la plus intransigeante contre ce qu'elle appelle l’« impérialisme français » en Afrique du nord. De nombreux activistes italiens soutiendront les réseaux du FLN en Europe.

Dès 1957 alors qu'il était à la tête de la compagnie pétrolière ENI, l'industriel italien Enrico Mattei tente de transformer l'Italie en base arrière du FLN en lui fournissant secrètement des financements et des facilités avant de disparaître dans un accident aérien suspect en octobre 1962.

En Espagne

En Union soviétique

En Chine populaire

Aspects militaires de la guerre d'Algérie

Formations et unités : Nomenclature

Forces françaises

  • SLNA : Service des liaisons nord-africaines
  • DST - Direction de surveillance du territoire)

Forces supplétives de l'armée française

  • GMPR (groupes mobiles de la police rurale), unité supplétive crée en janvier 1955.
  • Les Moghazni, unités supplétives crées en 1955
  • Les Harkis, constitués en avril 1956
  • Les unités territoriales, crées en mai 1956 et devenues Unités de réserve (UR) en 1960
  • Les groupes d'autodéfense ou GAD: 287 groupes en 1957; 2030 groupes en 1960.
  • Les forces K (Kobus): forces musulmanes spéciales constituées de 1 400 hommes crées en 1957 par Djilali Belhadj en vue d'imiter un maquis de l'ALN dans le but de combattre cette dernière. En Kabylie la force K était en fait une cellule du FLN chargée de la collecte d'armes, l'armée française sera trompée par cette stratégie kabyle pendant de nombreux mois[189].
  • Commandos sud-algériens, comptabilisés plus tard dans les effectifs des Harkis.
  • FAFM (Force auxiliaire franco-musulmane) ou Djich Sidi Chérif, force encadrée par des officiers français.

ALN-FLN

D'après les statistiques du 2e Bureau (renseignements militaires), le nombre de combattants de l'ALN-FLN en 1960 était de l'ordre de 28 000 répartis en petits groupes de 10 ou 12 hommes pouvant parfois se regrouper en des unités de 200 hommes.

  • Les fidaïyines ou fidaïs (commandos affectés à des tâches spéciales)
  • Les djounouds(éléments réguliers formant les Katibas)
  • Les mousseblines (agent de liaison à la population)

Unités engagées

Armements utilisé

Les armes utilisées autant par les militaires français que par les guérilleros algériens étaient principalement de fabrication française, allemande et américaine. Cette guerre fut l'occasion pour l'armée française d'utiliser à grande échelle des hélicoptères dans le cadre de la lutte anti-insurrectionnelle et des armes dites de troisième dimension dans l'un des engagements militaires les plus intensifs de l'histoire militaire de la France.

Lexique 

MAB=Manufacture d'armes de Bayonne

MAC=Manufacture d'Armes de Châtellerault

MAS= Manufacture d'Armes de Saint Etienne

MP=Maschinenpistole (pistolet mitrailleur allemand)

MAT=Manufacture d’Armes de Tulle

AA=Arme Automatique

BAR= Browning Automatic Rifle

CAL 30=Calibre .30 (0,30 pouces = 7,62 mm)

Armes de poing

MAB D (cal 7.65), France

PA 35 A (cal 7.65 long) de la SECAM, France

PA 35 S – S M1 (Cal 7.65 long), France

Luger P08, Allemagne

Walther P38, Allemagne

MAC 50, France

COLT 45 1911 et 1911 A1, USA

Pistolets mitrailleurs

MAS 38 (cal 7,65 long), France

MP 40, Allemagne

MAT 49, France

THOMPSON, USA

M3A1 Grease gun, USA

Fusils et carabines

Carabine US M1, M1A1, M2, USA

MAS 36, MAS 36/51, MAS 36 LG 48, MAS 36 CR 39, France

Fusils semi automatiques

MAS 49, MAS 49/56, France

M1 Garand, USA

Fusils mitrailleurs

Browning-FM BAR 1918, 1918 A1, 1918 A2, USA FM 24/29, France

Mitrailleuses

AA52, France (Manufacture d’Armes de St. Etienne)

REIBEL MAC 31 A1, 31 A2, 31 C, 31 E, Manufacture d'Armes de Châtellerault

Browning CAL 30 1917 A1, 1919 A4, 1919 A6, USA

Browning CAL 50 M2 HB, (la fameuse 12,7) USA

Controverses

  • Des deux côtés:
Réduction de la guerre d'Algérie au débat sur l'usage de la torture
Amnésie collective
Assimilation des victimes civiles algériennes à des rebelles ou à des combattants
Assimilation des musulmans d'Algérie à des indépendantistes
Assimilation des européens d'Algérie à des anti-indépendantistes
Assimilation de la guerre d'Algérie à la seconde guerre mondiale
Fermeture des archives relatives à la guerre d'Algérie
Usage du napalm et d'incendiaires
Accusations de génocide et révisionnisme
Allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité
Violations des conventions de Genève
Bataille des chiffres
Enseignement de la guerre d'Algérie par des ex-belligérants
Propagande et révisionnisme dans les œuvres cinématographiques relatives à la guerre d'Algérie
  • Côté français:
Censure des œuvres littéraires et cinématographiques relatives à la guerre d'Algérie.
Contrôle du média audiovisuel ORTF durant la guerre d'Algérie.
Mauvais accueil des pieds noirs et la difficulté de leur adaptation.
Enlèvement de personnes et viol massif de femmes européennes dans les villes
L'usage massif et systématique de la torture et des exécutions sommaires et extra-judiciaires
Exécution systématique des prisonniers de guerre français par le FLN
Laissez-faire de l'État français et de l'armée française après le cessez-le-feu
Enlèvements, viols et exécutions sommaires collectifs après le cessez-le-feu
Rôle des communistes durant la guerre
  • Côté algérien:
Viols collectifs des femmes rurales dans les hameaux
Massacres des harkis entre mythe et réalité: le négationnisme algérien
Culte des martyrs de la révolution
Violations des Accords d'Évian
Fosses communes
Les essais nucléaires français au Sahara
Spoliation, enlèvements, viols et exécutions sommaires collectifs du cessez-le-feu jusqu'à l'indépendance

Voir aussi

Bibliographie indicative

Généralités
  • Linda Amiri, La Bataille de France, la guerre d'Algérie en métropole, Robert Laffont, 2004.
  • Gérard Bélorgey, « L’Algérie dans nos têtes », Revue Politique et Parlementaire n° 1032-1033, octobre-décembre 2004.
  • Georges-Marc Benamou, Un mensonge français, Retours sur la guerre d'Algérie, Robert Laffont, 2003.
  • Raphaëlle Branche, La Guerre d’Algérie, une histoire apaisée ?, Points Seuil, coll. L’Histoire en Débat, 2005.
  • Raphaël Delpard, Les Oubliés de la Guerre d'Algérie, Michel Lafon, 2003
  • Bernard Droz, Évelyne Lever, Histoire de la guerre d'Algérie, Seuil, 1982 ; réédité en 2002.
  • René Galissot, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Maghreb. 2 Algérie : engagements sociaux et question nationale, de la colonisation à l'indépendance de 1830 à 1962, l’Atelier, 2007.
  • Mohammed Harbi, Les Archives de la Révolution algérienne, 1981.
  • Mohammed Harbi et Benjamin Stora, La Guerre d'Algérie (1954-1994). La fin de l'amnésie, Robert Laffont, 2004.
  • Mohammed Harbi et Gilbert Meynier, Le FLN, documents et histoire 1954-1962, Paris, Fayard, 2004.
  • (en) Alistair Horne, A Savage War of Peace: Algeria 1954-1962, Penguin Books, 1977.
  • Jean-Jacques Jordi, Un silence d’État, Soteca-Belin, 2011.
  • (en) Gearge Armstrong Kelly, Lost Soldiers: The French Army and Empire in Crisis, 1947-1962, MIT Press, 1965.
  • Daniel Lefeuvre, Chère Algérie: La France et sa colonie (1930-1962), Flammarion, 2005
  • Gérard Lorne, Du rouge au noir. Mémoire vive d'un porteur de valise, éditions du Monde Libertaire, 1998
  • Claire Mauss-Copeaux, Appelés en Algérie. La parole confisquée, Paris, Hachette-Littératures, 1999, réédité en poche dans la collection « Pluriel ».
  • Claire Mauss-Copeaux, À travers le viseur. Algérie 1955-1962, Lyon, éd. Aedelsa, 2003.
  • Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, Paris, Fayard, 2002.
  • Pierre Miquel, La Guerre d'Algérie, Paris, Fayard, 1993.
  • Guy Pervillé, Pour une histoire de la guerre d'Algérie, Picard, 2002.
  • Jean-Pierre Rioux (dir), La Guerre d'Algérie et les Français, Fayard, 1990.
  • Benjamin Stora, Histoire de la guerre d'Algérie, 1954-1962, la Découverte, 1993.
  • Sylvie Thénault, Histoire de la guerre d'indépendance algérienne, Flammarion, 2005.
  • Kateb Yacine, Nedjma
  • Isabelle Bournier et Jacques Ferrandez, Des Hommes dans la Guerre d'Algérie, Casterman, 2010.
Articles et documents annexes
  • Serge Adour, « En Algérie : de l’utopie au totalitarisme », Le Monde 31/10-5/11/1957 –document historique sur la « pacification » par un sous-lieutenant du contingent, « l’un des meilleurs articles contre la guerre que nous imposait son pays », selon Mohammed Harbi « Une vie debout » (La Découverte, 2001) – consultable au Centre d’Histoire de Sciences-Po, fonds Bélorgey et sur « www. ecritures-et-societe.com ».
  • Raphaëlle Branche, La Torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, 1954-1962, Paris, Gallimard, 2001.
  • Hartmut Elsenhans, La Guerre d’Algérie 1954-1962. La transition d’une France à une autre. Le passage de la IVe à la Ve République (1974), Publisud, 1999. Préface en ligne.
  • Jean-Charles Jauffret, Soldats en Algérie, 1954-1962. Expériences contrastées des hommes du contingent. Autrement, 2000.
  • Jean-Charles Jauffret, Des hommes et des femmes en guerre d'Algérie. Autrement, 2003.
  • Sylvie Thénault, Une drôle de justice : les magistrats dans la guerre d’Algérie, La Découverte, Paris, 2001.
  • Irwin Wall, Les États-Unis et la Guerre d'Algérie, Soleb, 2006
  • W. K. Rice (chef du JICAME Branch AFN, services de renseignements américains en Afrique du Nord), The national archives-E.Records Administration, Washington D. C., Military Reference Branch.
Témoignages
  • Si Azzedine, On nous appelait Fellaghas, Stock, 1976
  • Lakhdar Belaïd, Mon père, ce terroriste : MNA contre FLN en France, Seuil, 2008
  • Robert Barrat, Un Journaliste au coeur de la guerre d'Algérie, éditions Témoignage chrétien, 1987 ; Éditions de l’Aube, 2001
  • Armand Bénésis de Rotrou, Commando Georges et l'Algérie d'après, Dualpha, 2009
  • Mehdi Charef, À bras-le-cœur , Mercure de France, 2006.
  • Mohand-Amokrane Kheffache, Une enfance kabyle pendant la guerre d'Algérie de 1955 à 1958. L'Harmattan, 2005. La guerre d'Algérie vue de l'intérieur, par les yeux d'un enfant.
  • M-A Kheffache, Une adolescence à Alger (2e partie, 1958-1962), L'Harmattan, 2006.
  • Abdelmadjid Maâlem, Les Témoignages de Bézouiche, tomes 1, 2 et 3, Éditions ANEP, Algérie, 2004.
  • Paul René Machin, Djebel 56, Lettres Du Monde, 1978.
  • Étienne Maignen, Treillis au djebel - Les Piliers de Tiahmaïne Yellow Concept, 2004.
  • Arnaud de Vial, Le courage des Morts , Éditions Jeanne d'Arc, 2010.(ISBN 978-2-911794-84-1)
  • Claude Vinci, Les Portes de Fer. « Ma guerre d’Algérie » et « ma » désertion, Le Temps des cerises, 2003
Sources primaires
  • Tracts publiés par le Bureau psychologique de la 10e région militaire : BNF, cote Rés. Fol Lk8 3172
  • Tracts du FLN : BNF, cote Rés. Fol Lk8 3173
  • Tracts et affiches sur la guerre d'Algérie : BNF, cote 4 Lk8 3537

Liens internes

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Modèle de guerre 

Guerre secrète

Filmographie

Films

Voir aussi Films sur la guerre d'Algérie et Catégorie:Film sur la guerre d'Algérie

Documentaires

Romans et œuvres littéraires sur la guerre d'Algérie

  • La Grande Maison, de Mohamed Dib, roman, Le Seuil, 1952 et Points Seuil. Prix Fénéon,1953.
  • Nedjma, de Kateb Yacine, 1956
  • Le polygone étoilé de Kateb Yacine, 1966
  • Meurtres pour mémoire, de Didier Daeninckx, Paris, Futuropolis, 1991.
  • A bras-le-cœur de Mahdi Charef, Mercure de France, Paris, 2006.
  • Des Hommes de Laurent Mauvignier, Les Editions de Minuit, 2009.
  • Où j'ai laissé mon âme, de Jean Ferrari, Actes Sud, 2010, 154 p.
  • Algérie ! Algérie !, de Eric Michel, Presses de la Renaissance, 2007.

Liens et documents externes

Archives média

Notes et références

  1. Jean Monneret, La Guerre d'Algérie en 35 questions, L'Harmattan, 2008, p. 7
  2. Guy Pervillé, Pour une histoire de la guerre d´Algérie, chap. « Une double guerre civile », Picard, 2002, p. 132-139
  3. Ensemble de territoires rattachés à la France en 1834 d'abord comme colonie française de 1842 à 1848, puis en tant que partie intégrante du territoire de la République française comme département, « Une chose est certaine : l'Algérie n'a jamais été et n'est pas un territoire d'outre-mer, ni un groupe de territoires d'outre-mer », Études de la Documentation française, Notes et études documentaires, La Documentation Française, 1959, p. 28
  4. Jean-Charles Jauffret écrit dans Historiens et géographes : « Il semble qu'un consensus rassemble peu à peu les historiens français à propos de cette douloureuse question et qu'une évaluation entre 60 à 80.000 victimes soit retenue », Historiens et géographes, Numéros 373-374, Association des professeurs d'histoire et géographie, 2001, p. 490
  5. « La position de l'administration et son refus de parler de guerre, s'expliquent par le fait que les combats se déroulaient sur un territoire constitué alors de départements français. Il n'y avait pas de guerre au sens juridique du terme puisqu'aucune déclaration, provenant d'un État n'avait précédé les actions militaires », Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p. 9
  6. (fr)Loi relative à la substitution, à l'expression “aux opérations effectuées en Afrique du Nord”, de l'expression “à la guerre d'Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc” sur www.senat.fr. Consulté le 11 juin 2010.
  7. Conditions de communicabilité sur le site du Service Historique de la Défense française
  8. Mohammed Harbi: «Les Algériens se passionnent pour le rapatriement de leurs archives qui sont encore en France et à quelques voix près, on omet de dire que les archives disponibles en Algérie sont sous scellés» -Algerie360.com
  9. Loi du 15 juillet 2008 au JORF
  10. Loi n° 2008-696 du 15 juillet 2008 relative aux archives (dossier du site de l'Assemblée nationale).
  11. Chloé Leprince, Archives: Vichy et la guerre d'Algérie bientôt inaccessibles?, in Rue89, 17 avril 2008, article en ligne
  12. Mohamed Salah Boureni, Un nouveau projet de loi : Les archives algériennes reviennent à l'Assemblée française, in Le Quotidien d'Oran, 4 mai 2008, article en ligne
  13. 31 janvier 1830 le Conseil des ministres français approuvent le principe d'une intervention contre Alger
  14. http://annaba.net.free.fr/html/protectorat.turc.htm
  15. Charles Robert Ageron, « Algérie », Encyclopædia Universalis, T. 1, p. 767
  16. http://www.euratlas.net/cartogra/algerie_1837/ Carte de la Régence d'Alger en 1937]
  17. Voyage de Shaw à Alger et à Tunis, 1830.
  18. Carte Larousse de la Régence
  19. C’est la France qui inventa “ Algérie” Lettre du Général SCHNEIDE
  20. Smouts Marie-Claude, « Décolonisation et sécession : double morale à l'ONU ? », Revue française de science politique, 22e année, n°4, 1972, p. 832-846 (Lire en ligne, p. 839)
  21. Chronologie des événements en Algérie (1954-1962), Navigateur européen ENA.
  22. Loi no 99-882 du 18 octobre 1999 relative à la substitution, à l'expression « aux opérations effectuées en Afrique du Nord », de l'expression « à la guerre d'Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc ».
  23. Reconnaissance du 19 mars (loi) – Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
  24. Troisième Partie : Les Articles Rattachés I. Article 73 : La Majoration Des Pensions Des Veuves sur Sénat.fr. Consulté le 9 mai 2010.
  25. Voir « Le message d'Abdelaziz Bouteflika », Le Nouvel observateur, 21 août 2006.
  26. Abdelaziz Bouteflika, le 20 août 2009 : « Si, par le passé, l'occupant a bafoué les valeurs humaines en commettant des génocides collectifs parmi les populations et en perpétrant des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité par la spoliation de la terre et de la mémoire, la Révolution a, elle, respecté les lois régissant les situations de guerre et les clauses des conventions internationales dont celle de Genève » — Message pour la journée nationale du Moudjahid sur le site de la Présidence algérienne, 43e alinéa.
  27. Voyez la déclaration à la presse de Salan avant son exil en Espagne et le contenu de la déclaration de Challe à l'armée française durant le putsch d'avril 1961
  28. a et b Historia Thématique N°76 mars-avril 2002 : La Face cachée de la guerre d'Algérie - L'OAS, Les Secrets d'une organisation clandestine, Rémi Kauffer, Jean Monneret, et alii, chapitre « Les adversaires : Barbouzes-FLN, une alliance inavouée » par Jean Monneret.
  29. [Fichier:Algeria melouza massacre 1957.ogg Universal Newsreels, 3 juin 1957]
  30. a, b, c, d, e et f Requiem pour un massacre, Ahmed Kaberseli, Éditions Publibook, p. 48-50.
  31. Rendez-vous avec X : le massacre des harkis, Patrick Pesnot, France Inter, samedi 16 mars 2002.
  32. Yves Courrière & Philippe Monnier, La guerre d'Algérie, Reggane Films, 1972
  33. Guerre d'Algérie 2 MIDI 2 - 01/11/1979
  34. Méchoui réconciliation, Plein cadre, ORTF, 23/06/1972]
  35. a et b « Que l'État français reconnaisse ses fautes !. Mardi 9 février, toutes les rédactions, à Alger comme à Paris, ne parlent plus que de cela : « Une loi algérienne va criminaliser la colonisation. » Dans les milieux politiques des deux pays, les déclarations incendiaires se répondent d'une rive à l'autre.» in France-Algérie, la guerre des mémoires, Le Monde, Article publié le 14 février 2010, Georges Morin, Le Monde
  36. a, b, c, d, e et f Site officiel de la présidence de la République algérienne
  37. Synopsis du film Indigènes sur le site officiel du film
  38. a, b et c Site officiel du film Indigènes "Espace Histoire"
  39. Pour la sortie d'«Indigènes», Chirac harmonise les pensions des anciens combattants coloniaux, Jean-Dominique MERCHET, Libération, 26/09/2006
  40. Liste des victimes (Association des victimes du 26 mars)
  41. "[...] un régiment de tirailleurs dont 80 % ne comprenaient absolument pas le français, des hommes qui venaient du djebel, des Arabes, il faut bien le dire [...]" propos tenus par Yves Courrière, témoin de l'évènement et journaliste, dans Yves Courrière, JT 20H - 16/10/1971. Le chef des tirailleurs en question était le Sous-Lieutenant algérien Ouchene Daoud.
  42. Historique du mouvement associatif "FMR"
  43. Cérémonies du 19 mars : la FNACA ne désarme pas..., H., La Voix du Nord, 19.03.2010
  44. Campagne lancée le 26 mars 1962 par le CRI (date anniversaire de la fusillade de la rue d'Isly)
  45. La FNACA et le 19 mars 1962, un sondage bidon de plus..., Harkis.infos, 12 mars 2007
  46. Journée officielle de commémoration de la fin de la guerre d'Algérie 11e législature
  47. Dossier: Journée nationale du souvenir de la guerre d'Algérie
  48. Proposition de loi N°2147
  49. Proposition de loi n°2202
  50. Proposition de loi n°2286
  51. PROPOSITION DE LOI N° 2290
  52. Proposition de loi n°3064
  53. Proposition de loi N°3273
  54. TEXTE ADOPTÉ n° 762 « Petite loi »
  55. N° 2477 - Proposition de loi de M. Thierry Mariani visant à établir la reconnaissance par la France des souffrances subies par les citoyens français d'Algérie, victimes de crimes contre l'humanité du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique
  56. Simon Benichou, « Nouvelles crispations entre Paris et Alger », Le Figaro avec AFP, 9 février 2010.
  57. « Colonialisme/Algérie : Chatel tempère », article du Figaro via dépêche AFP, 10 février 2010.
  58. La Ligue des droits de l’Homme appelle à voter et à faire voter, le 6 mai 2007, pour Ségolène Royal. Paris, le 28 avril 2007.
  59. Georgette Elgey, « XVIe siècle - 2003 : année de l'Algérie », revue Historia, n°680, 1er août 2003.
  60. Isabelle Thomas, Guy Sabin, Rémy Attals« Reportage : Les clés de l’Hôtel de Ville, Paris Rive Droite », Des racines et des ailes, France 3, 24 février 2010.
  61. Voir page 149 in Modern Algeria: The Origins and Development of a Nation, John Douglas Ruedy, Indiana University Press, 2005.
  62. Par l'intermédiaire de son consul général à Alger « mai 1945 : les massacres de Sétif et Guelma », LDH de Toulon, 12 juin 2004.
  63. W.K.Rice JICAME Branch AFN (chef des services de renseignements américains en Afrique du nord), The national archives-E.Records Administration, Washington D.C., Military Reference Branch.
  64. La Guerre d'Algérie de Mohammed Harbi, Benjamin Stora, Collectif Hachette Littérature Collection Pluriel, p. 185.
  65. « La guerre d'Algérie a commencé à Sétif », Le Monde diplomatique, mai 2005, p. 21.
  66. Jean-Charles Jauffret (dir.) La Guerre d'Algérie par les documents, t. 2, Les Portes de la guerre 1946-1954, Service historique de l'Armée de terre, Vincennes, 1998, in 4°, 1023 p. 
  67. Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p.  128
  68. Charles-Robert Ageron, Le drame des Harkis en 1962, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, année 1994, volume 42, numéro 42, pp. 3-6
  69. Philippe Denoix, Article Harkis in Encyclopædia Universalis, 2010
  70. [PDF]Pascal Le Pautremat, Le commando Georges. De la contre-guérilla à la tragédie (1959-1962), Guerres mondiales et conflits contemporains 2004/1, n° 213, p.  95-103
  71. Harkis : un devoir de mémoire par général Faivre in Mémoire et vérité des combattants d'Afrique du Nord, Collectif, éd. L'Harmattan, 2001, p.  151
  72. Le dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie: romans, nouvelles, poésie, photos, histoire, essais, récits historiques, témoignages, biographies, mémoires, autobiographies : 1955-1995. Par Benjamin Stora. Publié par Éditions L'Harmattan, 1996 (ISBN 978-2-7384-4863-7), page 45
  73. Messali Hadj: pionnier du nationalisme algérien, 1898-1974, Par Benjamin Stora, Messali Hadj. Publié par RAHMA, 1991
  74. Histoire de l'Afrique contemporaine: de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours. Par Marianne Cornevin. Edition: 2. Publié par Payot, 1978. page 37,40
  75. Les Français d'Algérie: vie, mœurs, mentalité de la conquête des Territoires du Sud à l'indépendance. Pierre Mannoni. L'Harmattan, 1993 (ISBN 978-2-7384-1377-2), p272-273
  76. « La guerre d’Algérie a commencé à Sétif », Mohammed Harbi, Le Monde diplomatique, mai 2005.
  77. 1er novembre 1954
  78. Alec G. Hargreaves, Memory, Empire, and Postcolonialism: Legacies of French Colonialism, Lexington Books, 2005, p. 112.
  79. Omar Carlier, « Violence(s) », dans Mohamed Harbi et Benjamin Stora (dir.), La Guerre d'Algérie, éd. Hachette, 2005, p. 511
  80. (fr) Appel au peuple algérien, Texte intégral du premier appel adressé par le Secrétariat général du FLN le 1er novembre 1954
  81. Histoire du F.L.N., Jacques C. Duchemin, Ordre du jour, Table ronde, 1962, p.  217
  82. a, b et c Archives juives, Volumes 29-30, Commission française des archives juives, 1966, p. 65 & 68
  83. Récits de la longue patience: journal de prison, 1956-1962, Daniel Timsit, Flammarion/Bouchène, 2002, p.  16
  84. LE YACHT PIRATE EGYPTIEN " ATHOS", Les Actualités Françaises - 24/10/1956
  85. LA QUESTION ALGERIENNE DEVANT LA COMMISSION POLITIQUE DE L'ONU, Les Actualités Françaises - 11 décembre 1957.
  86. DECLARATION DE GUY MOLLET, JT 20H - 9 janvier 1957.
  87. Voir page 232 in Européens, « indigènes » et juifs en Algérie (1830-1962), Kamel Kateb, PUF, 2001
  88. Joseph Leriche, « Les Algériens en France. Étude démographique et sociale », Population, 1955, Volume 10, Numéro 1, p. 100
  89. Valérie Morin, Qu’est-ce qu’être français en Algérie ? L’ambiguïté coloniale
  90. a, b, c, d, e, f et g Yves Courrière, La Guerre d'Algérie
  91. Le MTLD le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, 1947-1954, De Jacques Simon
  92. Jacques Simon, Le MLDT
  93. Yves Courrière, La guerre d'Algérie
  94. Monique Lafon, Le Parti communiste français dans la lutte contre le colonialisme, Éditions sociales, 1962, p. 140
  95. Fragments d'un combat: 1938-1940, Alger. Républicain, le Soir Républicain : articles par Albert Camus, Jacqueline Lévi-Valensi, André Abbou. Publié par Gallimard, 1978 Notes sur l'article: v. 1-2. page 565
  96. Anne Mathieu, Jean-Paul Sartre et la guerre d'Algérie, Monde diplomatique, novembre 2004
  97. Arno Münster, Sartre et la praxis, p 257
  98. Sympathisant du FLN chargé du transport de fonds et de documents confidentiels à l'intérieur de la métropole
  99. (fr)Exposition Bnf sur Sartre : Sartre et le Parti communiste français sur expositions.bnf.fr. Consulté le 11 juin 2010.
  100. Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, page 78
  101. Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, page 92, 93
  102. (fr)[PDF]Le 22 octobre 1956 était détourné l’avion du FLN sur www.al-djazair.com. Consulté le 11 juin 2010.
  103. La Fédération de France de l'union syndicale des travailleurs algériens, USTA: son journal. Par Jacques Simon, Union syndicale des travailleurs algériens. Fédération de France. Publié par L'Harmattan, 2002 (ISBN 978-2-7475-3083-5). page 134
  104. a et b ALGÉRIE 1962 - La grande dérive: la grande dérive. Par M-Ali Haroun. Publié par L'Harmattan, 2005. ISBN 978-2-7475-8865-2.Page 53
  105. MONSIEUR SOUSTELLE QUITTE ALGER JT 20H - 03/02/1956
  106. Allocution télévisée de Guy Mollet suivant les élections législatives.
  107. Clément Steuer, Susini et l'OAS, Editions L'Harmattan, 2004, p.29
  108. Voyage de Guy Mollet à Alger, JT 20H - 08/02/1956
  109. Henri Alleg, La Guerre d'Algérie: Des promesses de paix à la guerre ouverte, Temps actuels, 1981, p.22-23
  110. Patrick Kessel, Guerre d'Algérie: écrits censurés, saisis, refusés 1956-1960-1961, Editions L'Harmattan, 2003, p.106
  111. Henri Alleg, La Guerre d'Algérie: Des promesses de paix à la guerre ouverte, Temps actuels, 1981, p.22-23
  112. a, b et c [réf. incomplète]Documentaire L'Affaire de Suez, Peter Hercombe, 2006
  113. Ben Bella est arrêté le 22 octobre 1956..., Jean Boisson, Études et recherches historiques, 1978, p.  62
  114. Massu sur l'intervention à Suez et l'interception de l'avion de Ben Bella, Objectifs, ORTF, 15/10/1971
  115. Voir p.  125 in A Diplomatic Revolution: Algeria's Fight for Independence and the Origins of the Post-cold War Era, Matthew James Connelly, Oxford University Press, 2002
  116. Voir pages 13-14 in France and the Algerian War, 1954-62: Strategy, Operations and Diplomacy, Martin Alexander & John Keiger, Frank Cass Publishers, 2002
  117. SAKIET SIDI YOUCEF AFFAIRE DE (1958)
  118. Charles de Gaulle, Discours et messages: Avec le renouveau, mai 1958-juillet 1962, Éditions Édito-Service, 1970, v5, p.  40
  119. Pascal Le Pautremat, La politique musulmane de la France au XXè siècle; de l'héxagone aux terres d'Islam. Espoirs, réussites et échecs, 2003, Éditions Maisonneuve et Larose, pp. 438-439
  120. Lucien Neuwirth, Référendum du 28 septembre 1958, vidéo sur Ina.fr
  121. Maurice Allais, Les accords d'Évian, 1962, p. 120
  122. Benjamin Stora, Le mystère de Gaulle, son choix pour l'Algérie, Robert Laffont (2009)
  123. article 53 de la constitution de 1958
  124. Benjamin Stora, Le mystère De Gaulle, son choix pour l'Algérie, Robert Laffont (2009)
  125. Propos en date du 5 mars 1959 in C'était de Gaulle, Alain Peyrefitte, Gallimard, 2000
  126. Maurice Allais, L'Algérie d'Evian (1962), Jeune Pied-Noir, 1999, p.  104
  127. Patrick Pesnot, Rendez-vous Avec X: Bizerte, France Inter, 25 décembre 2004. sur France Inter. Consulté le 9 mai 2010.
  128. Alicante des pieds noirs, Panorama - 18/12/1969]
  129. Un bateau pour l'Argentine, Cinq colonnes à la une, 03/01/1964
  130. Les pieds noirs d'Argentine, Cinq colonnes à la une, 04/12/1964
  131. Patrick Pesnot, Rendez-vous avec X: Les accords FLN-OAS, France Inter, samedi 8 février 2003
  132. Historia Thématique N°76 mars-avril 2002: L'OAS, Les Secrets d'une Organisation Clandestine, Les adversaires: Incroyable, mais vrai : le pacte OAS-FLN, Gilbert Meynier
  133. Déclaration du général de Gaulle, JT20h, ORTF, 18 mars 1962 (INA)
  134. Michel Rocard, Rapport sur les camps de regroupement et autres textes sur la guerre d'Algérie, éd. Mille et une nuits, 2003, introduction, p.  14
  135. Au forgeron de Batna, Jean-Pierre Marin
  136. Algérie: le passé, l'Algérie française, la révolution, 1954-1958 De Jacques Simon
  137. Voir page 136 in The wars of French decolonization, Anthony Clayton, Longman, 1994
  138. Voir aussi Chapitre 6 « Visions of Reconciliation, Visions of Rupture: Violence, Propaganda, and Representations of Difference » pages 165-213 in Uncivil war: intellectuals and identity politics during the decolonization of Algeria, James D. Le Sueur (avec la collaboration de Pierre Bourdieu), University of Pennsylvania Press, 2001
  139. Voir page 238 in Wars of the Cold War: Campaigns and Conflicts, 1945-1990, David Stone, Brassey's Edition, 2004
  140. Voir page 105 in Algeria, 1830-2000: A Short History, Benjamin Stora, Jane Marie Todd (traduction), Cornell University Press, 2004
  141. (fr)Voir page 32 in France since 1945, Robert Gildea, Oxford University Press, 2002 sur books.google.fr. Consulté le 11 juin 2010.
  142. Voir page 45 in The invention of decolonization: the Algerian War and the remaking of France, Todd Shepard, Cornell University, 2006
  143. J'ai choisi la défense, Jean-Louis Tixier-Vignancour, éd. Éditions de la Table ronde, 1964, chap. Le procès de l'attentat du Petit-Clamart, p.  254.
  144. Gérard Nahon,Le judaïsme algérien, de l'antiquité au décret Crémieux, dans les Nouveaux Cahiers, n°29, 1972
  145. CAPITAINE MOUREAU
  146. MANIFESTATIONS A L'ÉTOILE POUR LE CAPITAINE MOUREAU ET BAGARRES SUR LES CHAMPS ÉLYSEES
  147. MANIFESTATIONS DU SOUVENIR AUX CHAMPS ÉLYSEES
  148. Réfractaires à la guerre d’Algérie
  149. Etat des lieux: La France isolée à l'extérieur, divisée à l'intérieur, Frédéric Guelton, Historia n°76, 01/03/2002
  150. Brunet, Police contre FLN, p.  82
  151. a et b Brunet, Charonne, p.117-126
  152. LDH-Toulon combien de morts ?
  153. Chiffres du service du ministère des Armées, Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Presses Univ. du Mirail, 2005, p.  24
  154. a, b, c, d et e Guy Pervillé, « La guerre d'Algérie en face », L'Histoire, n° 331, mai 2008, p. 96
  155. La voix du combattant N°1733 de mars 2008
  156. Voir page 147 in Aux vents des puissances, Jean-Claude Allain & Jean-Marc Delaunay, Presses Sorbonne Nouvelle, 2009
  157. Voir reprise de ces chiffres, de provenance ministérielle algérienne, dans "Guerre-d-Algerie -Les derniers secrets" 53,9% des maquisards, et 39,8% des civils combattants auraient été tués
  158. voir page 65 in L'ère des décolonisations : sélection de textes du Colloque « Décolonisations comparées », Aix-en-Provence, 30 septembre-3 octobre 1993, Charles-Robert Ageron & Marc Michel, Ed. Karthala, 1995
  159. Rogers, James R. LCDR USN, Tactical Success Is Not Enough: The French in Algeria 1954-1962, Naval War College, US Navy, 2004[réf. incomplète]
  160. Clayton Anthony, The French Decolonization Wars, Longman group, New York, 1994[réf. incomplète]
  161. Les trois constitutions sur le site de la présidence algérienne
  162. Guy Pervillé, La Guerre d'Algérie, PUF, 2007, p.115
  163. Voir « Mémoire et histoire de la guerre d’Algérie, de part et d’autre de la Méditerranée », Guy Pervillé, page 157-68 in Confluences Méditerranée (no 19), automne 1996
  164. Voir « Les pertes algériennes de 1954 à 1962 », Xavier Yacono, pages 119-132 in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée (n° 34), 1982
  165. Voir par exemple Le tableau général de l'Algérie pour 1884
  166. Décret impérial des 27/12/1866 et 13/01/1867 sur l'organisation municipale / Arrêté d'organisation des Communes mixtes des 20-23 mai 1868
  167. D’après Jean-Jacques Jordi. op. cit. p. 48 SORTIES DE GUERRE [PDF]
  168. Jean-Charles Jauffret, Historiens et géographes, Numéros 373-374, Association des professeurs d'histoire et géographie, 2001, p. 490
  169. Collectif, Anissa Barrak, Bénédicte Muller, FEMMES ET GUERRES, L'Harmattan, 1996 (ISBN 2-7384-4181-5), p. 91 
  170. L'Algérie au parlement, 1958-1962 (Volume 14 de Bibliothèque historique Privat), p.  82, Michèle Salinas, Privat, 1987
  171. Nul ne pourra faire l'objet de mesures (...) de justice (...) en raison: d'opinions émises à l'occasion des évènements survenus en Algérie (...) d'actes commis à l'occasion des mêmes évènements avant le jour de proclamation du cessez-le-feu. - Déclarations gouvernementales ("Accords d'Evian") du 19 mars 1962, aux "dispositions communes" - §1 du chapitre II - Sur site Legifrance
  172. Deux décrets du 22 mars 1962 : 1 et 2 sur Legifrance
  173. a, b et c La torture pendant la guerre d'Algérie, entretien avec Pierre Vidal-Naquet sur le site de la Ligue des droits de l'homme, juillet 2003
  174. Jean-Pierre Delannoy, Les religions au parlement français : du général de Gaulle (1958) à Valéry Giscard d'Estaing (1975), Éditions du CERF, 2005, p. 422.
  175. Loi d'amnistie du 31 juillet 1968 - Gérard Chaliand, Jean Lacouture, André Versaille, Voyage dans le demi-siècle : entretiens croisés avec André Versaille, Éditions Complexe, 2001, p. 160.
  176. Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Presses Universitaires du Mirail, 2005, p. 13
  177. Cass. crim. no 02-80719 du 17 juin 2003 [lire en ligne]
  178. « Aussaresses : La Cour de cassation rejette la poursuite des crimes contre l’humanité commis pendant la guerre d’Algérie »
  179. Section de Toulon de la LDH, juillet 2002 [lire en ligne]
  180. Loi no 82-1021 du 3 décembre 1982 relative au règlement de certaines situations résultant des évènements d'Afrique du Nord, de la guerre d'Indochine ou de la seconde guerre mondiale [lire en ligne]
  181. Jean Guisnel, Les généraux : enquête sur le pouvoir militaire en France, La Découverte, 1990, p. 66-78
  182. a et b Olivier Le Cour Grandmaison, Sarkozy, mythologie coloniale et anciens de l’OAS, L'Humanité, 8 avril 2009.
  183. Loi de 1982 sur Legifrance
  184. Loi de 2005 en ligne sur Legifrance
  185. LDH-Toulon il y a cinquante ans, le général Jacques de Bollardière condamnait la pratique de la torture]
  186. a, b et c Texte complet des Accords d'Évian
  187. Maurice Flory - Algérie algérienne et droit international - 1960 -Lire en ligne - page 988
  188. Liste des pays adhérents et date d'adhésion
  189. Djoudi Attoumi, Le Colonel Amirouche entre légende et histoire, édition à compte d'auteur, Alger, 2004.
  190. archive.org
  191. Le Destin d'un capitaine, documentaire par Alain de Sédouy – Eliane Cochi en partenariat avec MCA - 2008 ADS PRODUCTIONS, 2008

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Guerre d'Algérie de Wikipédia en français (auteurs)

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