Guernica

Guernica
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Gernika-Lumo
Musée du Pays basque à Guernica
Musée du Pays basque à Guernica

Drapeau
Blason
Drapeau Blason

Carte
Données générales
Pays Drapeau d'Espagne Espagne
Communauté autonome Pays basque Pays basque
Province Biscaye Biscaye
Comarque Busturialdea
Code postal 48300
Gentilé gernikar, lumotar
Guerniqués[1]
Données géographiques
Coordonnées 43° 19′ 00″ N 2° 40′ 00″ W / 43.316667, -2.66666843° 19′ 00″ Nord
       2° 40′ 00″ Ouest
/ 43.316667, -2.666668
  
Superficie 8,47 km2
Altitude moy. 10 m
Population (INE)
 - total :
 - densité :
 - année :

16 171 hab.
1 844 hab./km2
2007
Politique
Maire
 - parti
 - mandat
Jose Maria Gorroño Etxebarrieta
Eusko Alkartasuna
Site web http://www.gernika-lumo.net

Guernica (ou Gernika-Lumo, nom officiel basque, ou Guernica y Luno en espagnol), est une municipalité et une ville de la province de Biscaye, située dans la Communauté autonome du Pays basque, en Espagne.

Capitale historique et spirituelle du Pays basque, elle est particulièrement célèbre pour sa destruction, le 26 avril 1937, par les aviateurs de la légion Condor, envoyée par Hitler afin de soutenir le général Franco.

Ce bombardement a choqué et inspiré de nombreux artistes : Guernica est également le nom d'un des plus célèbres tableaux de Pablo Picasso, d'une des plus violentes sculptures de René Iché, d'une des premières musiques électroacoustiques de Patrick Ascione, d'une composition musicale[2] de René-Louis Baron et d'un poème de Paul Éluard (La victoire de Guernica). C'est encore un court métrage de 1950 d'Alain Resnais (Guernica).

Sommaire

Moyen Âge

En ces lieux, le comte Don Tello a fondé le 28 avril 1366 la ville de Guernica. À l'origine, la ville était située dans le carrefour formé par les routes de Bermeo à Durango et de Bilbao à Elantxobe et Lekeitio. Sa situation est un point stratégique où apparaissent, donc, certaines raisons marchandes. Le port a acquis une importance particulière puisqu'il était la fin de la partie navigable du fleuve Oka, qui commençait à Mundaka. De petits bateaux de marchandises y circulaient, décrits dans différents ouvrages comme nadichuelos mercantiles. La lettre suivante au peuple constitutif de la ville fait référence à cette caractéristique :

Sepan cuantos esta carta proivilegio vieren. como yo, Don Tello, con placer de todos los vizcainos, fago en Guernica población e villa que se dice Puerto de Guernica .../... otrosi mando que non debes portazgo ni treintazgo ni preciode nave nin Bagel, nin de otra mercancia, que venga e vaia de este lugar de Guernica[3].

Symbole des fueros

Guernica devint rapidement la capitale spirituelle du Pays basque, lorsque les assemblées législatives de Biscaye ont commencé à s'y tenir et que les seigneurs de Biscaye (puis les rois de Castille et d'Espagne ainsi que, de nos jours, les lehendakariak de la Communauté autonome basque) sont venus y prêter serment lors de leur accession au pouvoir. Cette cérémonie s'est déroulée symboliquement sous l'arbre de Guernica, conformément à la tradition, assez généralisée en Europe médiévale et fortement enracinée chez les Basques, de se réunir sous un arbre, généralement un chêne comme c'est le cas à Guernica, pour décider en assemblée plénière des intérêts de la communauté.

Époque moderne et contemporaine

Avec le temps, la ville de Guernica a acquis la typologie urbaine caractéristique des villes basques, constituée par une série de rues parallèles coupées en angle droit par une rue transversale et par les églises qui étaient situées dans les extrémités de l'enceinte urbaine.

À Guernica, qui au XVIe siècle siècle atteignait 5,8 Ha et comptait quelque 865 habitants, le noyau central était formé par quatre rues parallèles : Goyenkale, Azokekale, Artekale et Barrenkale et la transversale appelée Santa María.

La vie de la ville, avec une rigidité normative visant à préserver les privilèges de la petite bourgeoisie dominante, est restée avec de faibles modifications tout au long des XVIe et XVIIe siècles.

Au XVIIIe siècle, la ville comptait 749 maisons régulières, avec les rues déjà commentées, outre une place dans le centre, avec le bâtiment de la mairie. Il y avait aussi une prison publique pour les malfaiteurs de toute la Seigneurie et un hôpital et la Casa de Misericordia (maison de la Miséricorde) pour accueillir les habitants pauvres de la ville.

La structure des bâtiments, avec d'abondants cadres de bois, rendaient fréquents les incendies (1521, 1537 et 1835), auxquels il faut ajouter les importantes inondations que subissait la ville lorsque coïncidait les pluies avec la marée haute. Face à ces malheurs naturels, le rythme quotidien du guerniqués (gentilé en espagnol) passait des activités agricoles (culture de céréales, produits horticoles et arbres fruitiers), artisanales (tailleurs, cordonniers, fabrication de toile…) et commerçants (transport et vente de marchandises).

Durant ces siècles, la confrontation constante de la ville avec sa voisine, l'elizate de Luno s'est caractérisée par des problèmes juridiques de limites, qui n'ont pas été résolus jusqu'en 1882 où les deux populations ce sont unies pour former Gernika-Luno.

Les industries arriveront dans la première décennie du XXe siècle. La population a constamment crû, en passant de 4 500 habitants en 1920 aux 6 000 habitants en 1936.

Le bombardement de 1937

Article détaillé : Bombardement de Guernica.

Au plus vif de la guerre d'Espagne, le 26 avril 1937, jour de marché, quatre escadrilles de la légion Condor de l'aviation allemande, venues soutenir le général Franco, protégées par des avions de chasse italiens, procèdent au bombardement de la ville de Guernica. L'attaque commence à 16 h 30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et, enfin, aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelque cinquante tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19 h 45. Après le bombardement, un cinquième de la ville était en flammes, et l'aide des pompiers de Bilbao se révélant inefficace, le feu se propagea aux deux tiers des habitations.

Nombre de victimes

Selon le journaliste britannique C. L. Steer, correspondant à l'époque du Times, 800 à 3 000 des 7 000 habitants de Guernica périrent. Le chiffre donné par le gouvernement basque fait état de 1 654 morts et de plus de 800 blessés. D'autres sources de l'époque (comme L'humanité) et ultérieures ont également parlé de plusieurs milliers de morts. Une minorité d'historiens, dont Salas et Pío Moa, récuse cependant ce chiffre (le minimisant à 100 à 120 victimes[4]). Selon eux, les chiffres exagérés de Steer (non présent durant le bombardement) sont imputables à l'anti-nazisme du Times, qui voulait contrecarrer la propagande pacifiste du Labour Party, et convaincre l'opinion publique du danger constitué par l'Allemagne nazie. Les républicains et les nationalistes basques n'ont pas apporté de démenti à un scandale international qui leur était favorable.

Responsabilités

Selon certaines sources, le massacre a été effectué à l'instigation de l'état-major nationaliste et, en particulier, du général Franco[5]. En se basant sur le journal personnel du général allemand von Richthofen, les articles de presse publiés à Bilbao et les témoignages disponibles, l'historien Pío Moa affirme cependant que ce bombardement avait été décidé par ce dernier, chef allemand de la Légion Condor, contre les ordres du général Mola. Franco avait, quant à lui, expressément interdit les bombardements des objectifs civils, avant et après le bombardement de Guernica.

Premier raid aérien sur une population sans défense ?

Ce bombardement a été considéré comme le tout premier raid de l'histoire de l'aviation militaire moderne sur une population civile sans défense. La même légion Condor avait cependant déjà bombardé des dizaines de milliers de civils fuyant l'avancée nationaliste sur la route de Málaga à Almería, pendant les deux premières semaines de février 1937[6] Quelques jours avant Guernica, la ville voisine de Durango avait également été bombardée par l'aviation italienne, causant plusieurs centaines de morts.

Le tableau de Picasso

Article détaillé : Guernica (Picasso).

Pablo Picasso a peint l'horreur de cet événement dans le tableau Guernica. Cette commande du gouvernement espagnol pour son pavillon de l'exposition universelle de 1937 à Paris est devenue une des œuvres les plus célèbres de Picasso.

Galerie

Jumelages

Notes et références

  1. Gentilé en espagnol selon: Celdrán Gomáriz, Pancracio: Diccionario de topónimos españoles y sus gentilicios. Espasa Calpe, 2002. ISBN 84-670-0146-1.
  2. Vidéo : CRASH GUERNICA IS BOMBED Music by Rene-Louis BARON, About GUERNICA and PICASSO, Youtube
  3. Urdaibai, Txatxi (2002), Urdaibairen Memoria, Basauri: Grafilur S.A., ISBN 84-931380-4-5.
  4. Pio Moa: Los Mitos de la guerra civil, Madrid, Esfera, 2003, traduit en français en mars 2006, aux éditions Talandier.
  5. GEO N°380 octobre 2010 p.80
  6. voir l'étude historique de Jesús Majada Neila et Fernando Bueno Pérez : Carretera Málaga-Almería (Febrero de 1937), Caligrama Ediciones, 2006. Voir aussi les photos de Norman Bethune dans El crimen de la carretera Málaga-Almería (febrero de 1937) catalogue édité par Caligrama suite à l'exposition de Jesús Majada Neila, à la Mairie de Vélez-Málaga, en janvier 2005.

Liens externes

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