Fès

Fès
Fès
فـاس
Blason de Fès
Héraldique

Le centre ville de Fès
Le centre ville de Fès
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Fès-Boulemane
province Province de Fès-Dar-Dbibegh
Code postal 30 000
Maire Hamid Chabat (PI) (2009)
Gouverneur Mohamed Rerrhabi
Géographie
Coordonnées 34° 03′ 00″ Nord
       4° 58′ 59″ Ouest
/ 34.05, -4.983
Altitude 217 m
Superficie 8 900 ha = 89 km2
Démographie
Gentilé Fasi, Fasia
Population 1 968 150 hab. (2010)
Densité 22 114 hab./km2
Localisation
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Fès
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Fès

Fès[1]( فـاس en arabe) (ou Fez selon l'ancienne orthographe) est la troisiéme plus grande ville du Maroc. Sa fondation est traditionnellement située au début du IXe siècle, sous le règne d'Idriss II, mais certains historiens la font remonter à la fin du VIIIe siècle, sous le règne d'Idriss Ier, père du précédent.

Sa médina, la plus vieille et grande du monde, un exemple modèle d'une ville orientale, est placée sous la protection de l'UNESCO[2] ; elle est inchangée depuis le XIIe siècle. Le bleu profond de ses céramiques est l'un des symboles de Fès. Son rayonnement international passé en fait l'une des capitales de la civilisation arabo-musulmane aux côtés de Damas, Bagdad, Cordoue, Tlemcen, Grenade...

Selon une légende, le nom de la ville viendrait de la découverte d'une pioche (arabe : فأس [fa's], pioche) à l'emplacement des premières fondations.

Fès ne se livre pas facilement. Pour y accéder, il faut rentrer par la grande porte, à la fois visible et voilée, du sacré. Car Fès est un sanctuaire. C'est ainsi d'ailleurs que les soufis, ces initiés de l'islam, l'ont toujours appelée : la Zaouïa. Le voyageur qui venait de loin savait qu'en arrivant aux portes de la ville, c'est à son fondateur et à son saint patron lui-même qu'il demandait l'hospitalité. Pour lui, Fès est la ville de Moulay Idriss.

Beaucoup de fassis connaissent encore par cœur ce que les chroniqueurs rapportent comme étant les paroles, lors de la prière inaugurale, du saint : « Ô Dieu, Tu sais que je n'ai pas construit cette ville par vanité, par désir de renommée ou par orgueil. Mais je voudrais que tu y sois adoré, que Ton Livre y soit Lu et Ta Loi appliquée tant que durera le monde. Ô Dieu, guide vers le bien ceux qui y habitent et aide les à l'accomplir, voile à leurs yeux l'épée de l'anarchie et de la dissidence… ».

Fès, qui fut pendant plusieurs siècles une capitale politique et intellectuelle du Maroc, était devenue un centre de rencontres et d'échanges. On rapporte que Sylvestre II (Gerbert d'Aurillac), Pape de 999 à 1003, y séjourna dans sa jeunesse pour y faire des études à la suite desquelles il introduisit les chiffres arabes en Europe. Maïmonide, médecin et philosophe juif, y vécut également quelques années durant lesquelles il enseigna à la Quaraouiyine. L'œuvre de ce philosophe est une merveilleuse illustration de cette symbiose de la culture judéo-islamique qui avait prévalu en Andalousie, et trouvé un écho similaire à Fès.

Une vue panoramique de la Médina de Fès

Sommaire

Étymologie

Version 1

Une première hypothèse c'est que la zone de Fés a été nommée par le peuple amazigh des siècles et des siècles avant l'arivée des arabes et des juifs. Fés provient du terme afas qui veut dire terrain compacté. Ce même peuple amazigh avait nommé en même temps les reliefs Zalagh (le bouc), Trat (la brebie), Agdale (la ferme), Zouagha (la rouge),... . Le terme de Fés proviendrait du terme amazigh Afas qui veut dire terrain compacté. Un autre village dans le Moyen Atlas s'appelle aussi Fés Ouribel, et qui a la même signification. La ville de Fés ou Afas aurait été construite par le peuple amazigh des siècles et des siècles avant l'arivée des arabes et avant eux les juifs. Puis elle a été habité par les juifs qui ont été effacé de l'histoire, puis par des juifs et des arabes venant de l'andalousie. Les vrais habitants amazighs, à cause de leur hospitalité et de leur naiveté, auraient été chassé de leur ville; c'est les Bni Yazgha ou "Bni Imazighènes" de la région d'El Menzel. La ville de Fès aurait été une des premières villes construites par les musulmans au Maroc. Avant l'arrivée de l'islam.

Version 2

Une 2ième hypothèse veut qu'étant donné que la ville de Fès a été construite par ceux qui appliquaient les règles de l'islam; particulièrement la préférence de la main droite à la main gauche. La population de la région appelait la communauté habitant Fès : Les droitiers en langue amazigh : I Fasiyen qui veut dire les droitiers. Ti Fasiyin qui veut dire les droitières. Les habitants de cette ville sont toujours appelés I Fasiyen. Un habitant de Fès s'appelle : A fasiy (« le droitier »), et une habitante de la ville s'appelle : Ta Fasiyt (« la droitière »)[3].

Version 3

Une autre hypothèse sur l'étymologie de Fès est présentée par le jeune historien marocain Chafik T. Benchekroun, dans son ouvrage Les Idrissides (L'histoire contre son histoire)[4].

C’est un auteur de beaucoup postérieur aux évènements qui en parle. Il s’agit de Ḥasan al-Wazzān (Léon l'Africain, au début du XVIe siècle). Toutefois, bien qu’il écrive plus de sept siècles après la fondation de Fès, il possède une objectivité et un sens critique que n’avaient pas ses précurseurs mérinides. Par exemple, lorsque des auteurs mérinides tels Ibn Abī Zarʻ et al-Ğaznāī prétendaient faussement que les deux Idrīs étaient sunnites, alors que Ḥasan al-Wazzān qualifiait Idrīs I à raison de « rebelle schismatique », c’est-à-dire de chiite. Ḥasan al-Wazzān parle alors de l’étymologie de Fès en ces termes : « …certains veulent que l’endroit où fut bâtie la ville ait porté le nom de Fez en raison de la rivière qui le traversait, parce qu’en langue africaine cette rivière se nommait Sef et que ce mot s’est corrompu. »[5]. Cette idée est extrêmement intéressante, selon Chafik T. Benchekroun car on peut l’étayer avec plusieurs arguments : premièrement, Ḥasan al-Wazzān a raison lorsqu’il dit que la rivière en langue « africaine » (berbère) se dit Sef, car elle se dit asif, a étant l’article en berbère il reste sif, sif et sef étant très proches dans leurs prononciations courantes. Deuxièmement, des berbérisants modernes admettent, en effet, que le mot asif ait pu donner fes, transcrit Fās par les Arabes (ou plutôt les Arabophones)[5]. Troisièmement, les lettres alif et yāe avaient les mêmes fonctions sonores à l’époque, sif (سيف) pouvait facilement se lire sāf (ساف), d’où l’évidente inversion en Fās (فاس) ; ceci est encore plus compréhensible à travers cet exemple : au Vè H./XIè siècle, lorsqu’al-Bakrī[6] veut écrire (فهواها) il écrit (فهويها), car encore à l’époque, la lettre yae pouvait assumer la fonction sonore de l’alif d’aujourd’hui. Quatrièmement, Ibn Abī Zarʻ parle d’un moine qu’Idrīs II aurait rencontré sur le lieu ou sera fondé Fès, qui prétend qu’une ville antique s’appelant Madīnat Sāf aurait existé sur l’emplacement de la future Fès[7]. Ibn Abī Zarʻ continue en supposant que Fās serait le nom inversé de l’ancienne ville, Sāf. C’est ainsi que l’étymologie de Fès se précise, selon Chafik T. Benchekroun. Le lieu où allait être fondé Fès était habité par un groupe de la tribu berbère de Zuāġa et traversé par une importante rivière qui se dit en berbère asif. Aux alentours de l’an 800 (monn. 801 Madīnat Fās), Fès est fondée et reçoit pour nom une version estropiée de son ancien nom berbère (asif, puis sif, puis sef, puis enfin Fès). Quelques siècles plus tard, avec de vagues souvenirs d’inversion de nom, des chroniqueurs comme Ibn Abī Zarʻ et ses sources perdues tissent toute une légende où un moine chrétien centenaire, une magnifique cité évanouie, un antique Livre de la Science ne sont que des légendes plus belles les unes que les autres. Il faut aussi ajouter que cette étymologie berbère est beaucoup plus crédible qu’une éventuelle étymologie arabe car la plupart des villes fondées par les Idrissides ont portées des noms berbères (à 60 km au Nord de Fès, sur la rivière Sbu, la ville de B. Tawada, au Sud, Tagragra, Mrira, Wazzaqqur…), sans oublier que Fès elle-même était (et est encore) entourée de lieux à étymologie berbère (Fès étant par exemple surplombée de montagnes portant les noms évocateurs de Zalaġ, qui veut dire bouc en berbère, et de Tġat, qui veut dire chèvre)[4].

Histoire

Fondation

Dans la medina de Fès

L'histoire de la fondation de Fès était sujette à polémique entre les différents historiens. Mais, la nouvelle approche du jeune historien marocain, Chafik T. Benchekroun[8], a réussi à démêler bon nombre d'incompréhensions et d'incertitudes:

Évariste Lévi-Provençal a soutenu que Fès (l’actuelle ʻudwat al-Andalus) doit avoir été fondée par Idrīs I, et non par Idrīs II selon une tradition historiographique tenace[9]. Quoiqu’il faille reconnaître cette avancée de l’histoire sur la tradition, Chafik T. Benchekroun pense qu'il est possible de se montrer encore plus précis sur l’histoire de la fondation de Fès. Car, à bien considérer les recherches entreprises par Georges Colin sur la numismatique idrisside[10], il est déductible que les dernières monnaies frappées au nom d'Idrīs I le furent en 179H (même après sa mort, en 175H, on continua à frapper à son nom durant quatre années), et les premières au nom d'Idrīs II en cette même année (179H./795)[11](il n’avait alors que trois à cinq ans, selon les sources). L’atelier de Tudġa fournit des dirhams au nom d'Idrīs I, datant respectivement de 174, 175, 177, 178, 179[10], c’est-à-dire soit du vivant d'Idrīs I, soit jusqu’à quatre ans après sa mort. Le descendant alide a eu pour capitale Volubilis, et en effet des pièces de monnaie frappées à son nom à Volubilis ont été retrouvées, elles datent respectivement de 173H./789-90, 174H./790-91 et 176H./792-93 c’est-à-dire du vivant d'Idrīs I, et environ un an après sa mort[10]. Alors que pour Fès, la plus ancienne pièce de monnaie disponible date de 185H./801, et surtout est anonyme[12]. Henri-Michel Lavoix dit, en 1891, que c’est un certain Tiesenhausen qui aurait le premier découvert cette monnaie. En tout, il existe au moins trois monnaies frappées à Fès avant sa date traditionnelle de fondation, la première date de 185H./801, la deuxième de 189H./805, la dernière de 18?./796 à 806 (pièce en partie illisible). La plus ancienne de ces dates (185H./801) se révèle d’autant plus intéressante, selon Chafik T, Benchekroun, qu’un grand auteur comme Ḥasan al-Wazzān (Léon l'Africain) la présente comme la véritable année de fondation de Fès[4]. Cet auteur est d’une objectivité rare. Loin de Fès (il écrit à Rome), il affirme, à titre d’exemple, à raison que les Idrissides étaient des chiites (alors que tous ses contemporains s’obstinaient à les voir comme des Sunnites malékites). Cette date se situe donc environ dix ans après la mort d'Idrīs I, à une époque où son successeur officiel n’avait pas encore dix ans et où une sorte de « régence » semble avoir été effectuée par Rāšid, le fidèle serviteur d'Idrīs I, et tout aussi fidèle précepteur et mentor d'Idrīs II (voir plus haut).

Arrivé à ce stade, Mr Benchekroun fait savoir qu'il a découvert que Rāšid a déjà fait frapper des monnaies à son nom à Volubilis sous le nom de Rāšid Ibn Qādim[13]. Deux fulūs ont été retrouvés, l’un frappé à Volubilis, l’autre frappé à Tāhirt (ce qui envisagerait une conquête temporaire de cette ville voisine de Tlemcen par Rāšid, d’où la volonté fébrile d’Ibrāhīm Ibn al-Aġlab de déstabiliser l’entité chiite, et ses complots successifs qui finiront par l’assassinat du mystérieux « régent »…). C'est Georges Séraphin Colin qui présente ces deux fulūs (sans dates), dans un article de la revue Hespéris publié en 1936. L’un est frappé à Volubilis, l’autre à Tāhirt par un certain Rāšid Ibn Qādim. Ce dernier, toujours selon Chafik T. Benchekroun, ne peut-être que le Rāšid de toutes les sources qui a gouverné (et régné ?) comme « régent » entre les deux Idrīs. Car, il faut dire que la plus récente pièce connue à avoir été frappée à Volubilis date de 199H./814-5 et porte le nom d'Idrīs II. Toutefois, Georges Colin suppose que c’est impossible que ce Rāšid Ibn Qādim soit le fameux Rāšid vu que Muḥammad al-Kattānī affirme que Rāšid s’appelait Ibn Mensa ou Ibn Muršid… Cependant, rétorque Mr Benchekroun, il omet de dire que ce Muḥammad al-Kattānī est un hagiographe qui a écrit au XIXè siècle (c’est-à-dire onze siècles après les faits, 1100 ans) et il prétend donner le nom complet de Rāšid alors qu'aucun auteur médiéval ne s'en montre capable... Donc, d’où cet hagiographe du XIXè siècle a-t-il rapporté ces informations ? De plus, l’un des noms qu’il avance est apparemment inventé, car, en plus de bien rimer (Rāšid Ibn Muršid) Muršid veut dire guide… Rāšid ayant guidé le futur Idrīs I de La Mecque jusqu’à Volubilis[14]Donc, conclut Chafik T. Benchekroun, Rāšid était investi durant sa régence d’une autorité suffisamment puissante pour pouvoir frapper monnaie à son nom, même dans la capitale qu’était Volubilis… Voilà ce qu’il est possible de déduire de ces informations laconiques: 1) Les monnaies existantes au nom d'Idrīs I lui sont soit contemporaines soit postérieures de un à quatre ans, et concernent soit sa capitale Volubilis, soit d’autres villes lointaines comme Tudġa, mais jamais Fès. 2) La plus ancienne monnaie frappée à Fès est surtout et avant tout anonyme, de surcroît, elle date d’environ dix ans après la mort d'Idrīs I, et de deux ans avant la bayʻa prématurée du futur Idrīs II alors âgé d’environ dix ans. 3) A l’époque où cette pièce de monnaie a été frappée, c’est Rāšid, l’ancien compagnon (affranchi ou « client ») d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh, qui assurait la « régence » depuis une dizaine d’années, en attendant la majorité du futur Idrīs II. Rāšid a déjà frappé monnaie à son nom dans la capitale qu’était Volubilis, et donc jouissait d’une autorité souveraine.

Tous ces derniers éléments réunis peuvent permettre de penser, selon Mr Benchekroun, à la probable éventualité qui voudrait que Rāšid, l’ancien affranchi et donc ancien esclave[15], ait pu être celui qui a fondé Fès…

Ceci est incontestable, si les premières monnaies frappées à Fès (étant sûrement contemporaines à sa fondation) datent, comme celle que possède l’université de Kharkhov, d’environ 801, ou d’un peu plus tôt. Car, il faut le répéter une nouvelle fois, aux environs de 801, Idrīs I est mort depuis dix ans (donc Idrīs I ne peut avoir fondé Fès), et le jeune et futur Idrīs II est un enfant qui a au maximum dix ans (donc il ne peut lui aussi avoir fondé Fès, sauf si c’est réalisé symboliquement en son nom). Donc, celui qui gouverne réellement à l’époque, qui est le « régent » en quelque sorte, l’ancien esclave, Rāšid, ne peut être que le seul, capable et habilité, a pouvoir légitimement prendre la décision de fonder une ville, en l’occurrence, ici, la ville de Fès.

Ces dernières affirmations paraîtraient très solides s’il n’existait, aux dires de Lévi-Provençal, trois sources médiévales prétendant que Fès aurait été bâtie en 172H par Idrīs I, toujours selon Lévi-Provençal. Ces sources seraient a-Rāzī (Andalou du IVè H./Xè siècle, mais dont les propos, perdus, ne sont cités qu’au XIIIè siècle par Ibn al-Abbār), Ibn Saʻīd (XIIIè siècle) et l’auteur anonyme de la Zahra al-manṯūra (XIVè siècle), mais ce dernier aurait copié a-Rāzī, selon Lévi-Provençal lui-même, ce qui réduit ces sources de trois à deux[16]. Ces deux sources sont alors méticuleusement disséquées par Chafik T. Benchekroun, car la façon évasive avec laquelle elles ont été présentées par Lévi-Provençal invite à les revisiter de fond en comble. En suivant la démarche entreprise par Ismāʻīl al-ʻArabī[17] Mr Benchekroun analyse ces deux sources l’une après l’autre:

1) A-Rāzī: L’œuvre d’Abū Bakr Muḥammad a-Rāzī (mort en 344H./955) est perdue et seules des bribes en sont citées chez des auteurs postérieurs. Les quelques phrases qui importent ici sont citées par Ibn al-Abbār (VIIè H./XIIIè)[18]: « … a-Rāzī raconte qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh arriva au Maġrib en l’an soixante-douze (sous-entendu 172) durant le mois de ramaḍān en fuyant Abū Ğaʻfar (le calife abbasside al-Manṣūr), c’est alors qu’il arriva à un endroit appelé Ulīlī sur la rivière a-Zaytūn. Des tribus berbères se réunirent autour de lui et le choisirent à leur tête, et elles construisirent la ville de Fās… ». Chose très importante, a-Rāzī ne dit pas qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh a fondé Fès, mais que ce sont les tribus berbères qui construisirent la ville, et de plus sans donner la date de fondation de cette ville. La seule date qu’il avance est celle de l’arrivée Idrīs Ibn 'Abd Allâh à Volubilis, c'est-à-dire la date de 172H. La même date que Lévi-Provençal avance comme celle de la fondation de Fès[19] Donc Lévi-Provençal a fait dire à a- Rāzī quelque chose qu’il n’a pas dit. Tout au mieux l’aurait-il sous-entendu. Ce a-Rāzī qui est loin d’être un historien infaillible vu qu’il est le seul à avancer la date de 174H[17]comme celle de décès d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh alors que tous les autres auteurs avancent les dates de 175H ou encore postérieurement de 177H. Ce a-Rāzī qui prétend que Muḥammad Ibn Idrīs passa son règne dans le lucre et le stupre alors qu’il le confond avec Yaḥyā Ibn Yaḥyā Ibn Idrīs[20]. Ce a-Rāzī qui prétend que ce même Muḥammad Ibn Idrīs n’eut pas de descendance[21] alors que deux de ses fils (‘Alī Ibn Muḥammad et Yaḥyā Ibn Muḥammad) régnèrent sur Fès après lui, dont ‘Alī Ibn Muḥammad qui lui succéda immédiatement et dont il existe plusieurs pièces de monnaie datées à son nom qui corroborent le récit unanime de tous les autres auteurs… Ce a-Rāzī qui prétend qu’Idrīs Ibn ʻAbd Allāh fuyait les troupes du calife Abū Ğaʻfar (le calife abbasside al-Manṣūr), alors qu’il fuyait en réalité celles du calife al-Hādī vu que sa fuite se passe entre 169H./786 et 172H./788 et que le calife al-Manṣūr régna entre 754 et 775... Ce a-Rāzī qui prétend que les Rabaḍīs de Cordoue furent accueillis à Fès à l'époque d'al-Qāsim Ibn Idrīs (?) et non sous Idrīs II[22]… Tous ces arguments présentés, Chafik T. Benchekroun se demande: faut-il vraiment faire dire à a-Rāzī quelque chose qu’il n’a pas dit sur un sujet qu’il semble ne pas du tout maitriser[23] ?

2) Ibn Saʻīd al-Maġribī: A l’instar des propos d’a-Rāzī, ceux d’Ibn Saʻīd traitant de la fondation de Fès sont perdus, mais son cités par al-Qalqašandī[24](1355/1356-16 juillet 1418). Cette fois ci, ce sont des paroles claires et assurées. Al-Qalqašandī prétend qu’Ibn Saʻīd a écrit[25]: « …Fès est divisée en deux villes, l’une fondée par Idrīs Ibn ʻAbd Allāh, l’un des souverains idrissides au Maġrib, elle est connue pour être la rive des Andalous, l’autre fut fondée après elle et est connue pour être la rive des Kairouanais… ». Cependant, immédiatement après, ce même al-Qalqašandī cite al-Ḥimyarī pour dire que la rive des Andalous a été fondée en 192H et celle des Kairouanais en 193H[25] De surcroît, fait remarquer Mr Benchekroun, al- Qalqašandī prétend citer ce passage d'Ibn Saʻīd[26] à partir de son Muġrib fi ḥulā al- Maġrib alors qu'il ne s'y trouve pas le moins du monde, en tous cas dans les manuscrits disponibles aujourd'hui et qui sont réputés comme complets... Mais, le plus troublant, continue Chafik T. Benchekroun[27] est que dans un autre ouvrage d’Ibn Saʻīd, Kitāb al-Badīʻ (كتاب البديع), l’auteur affirme que la construction de Fès commença au mois de rabīʻ al-awwal 192H et fut terminée en rabīʻ a-tānī 193H[25]… La deuxième source présentée par Lévi-Provençal comme autre argument fort qui appuie sa théorie s’effondre donc également.

Car, se demande Mr Benchekroun, pourquoi, dès son arrivée, Idrīs I aurait-il tenu à bâtir une ville aussi proche de sa capitale, alors que cette dernière (Volubilis) devait être encore très spacieuse (le prétexte d’étroitesse de Volubilis n’est évoqué que sous Idrīs II, suite à la forte affluence que connait la ville) ? Et surtout, pourquoi aucune monnaie n’est frappée à Fès sous Idrīs I et même, chose encore plus troublante, durant dix ans après sa mort (alors que des monnaies lui étant contemporaines existent à son nom pour des villes aussi éloignées de Volubilis que l’est Tudġa, aux portes du désert) ? Cela ne voudrait-il pas tout simplement dire que Fès n’existait pas à cette époque ? De plus, si Fès avait été fondée dès 172H, une mosquée y aurait dû être indiscutablement construite (Idrīs I fait bâtir une mosquée à Tlemcen en 174H[28]et une mosquée se trouve à Volubilis avant la bay’a d’Idrīs II[29])...ceci alors que plusieurs sources affirment en chœur que les premières mosquées de la ville furent fondées par Idrīs II. D’ailleurs, que ce soit sous le règne d’Idrīs I ou durant les dix années qui suivent sa mort, aucune source n’évoque un quelconque évènement ou personnage qui aurait été lié à Fès…Mieux, Fès elle-même n’est jamais évoquée… Une des sources les plus importantes et les plus anciennes sur Idrīs Ibn ʻAbd Allāh, Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, qui écrit au tout début du IVè H./Xè siècle, n'évoque tout simplement jamais Fès, comme si, logiquement, elle n'existait pas encore à l'époque d'Idrīs I...

Arrivé à ce point, Mr Benchekroun essaye alors d’expliquer ces ténèbres historiographiques sur l’histoire de la fondation de Fès. La cause unique de ce quiproquo insoluble serait-elle à mettre sur le dos du malheureux copiste qui aurait remplacé sab’îin par tis’îin[30]? La nouvelle perspective qui signifierait la possible fondation de Fès par Rāšid peut éclairer d’une toute autre lumière la question. La supposition voudrait qu’en admettant que Fès ait été fondée par Rāšid, aux alentours de 184-5H./800-1, après sa mort, un à deux ans plus tard, le jeune Idrīs II et son entourage arabe, vivant dans un climat de suspicion de plus en plus dangereux à Volubilis (assassinat du « régent » Rāšid, bayʻa précipitée par son entourage, exécution du chef des Awraba…), ils aient décidé de se choisir une nouvelle capitale pas trop éloignée de l’ancienne (afin de garder une vigilance méfiante sur les versatiles Volubilitains) ; leur choix idéal s’arrête évidemment sur la toute proche Madīnat Fās fondée par leur regretté « régent » Rāšid. Mais pour affirmer leur volonté de créer une nouvelle capitale, ils décident de s’installer sur la rive faisant immédiatement face à Madīnat Fās qu’ils décident d’appeler al-ʻĀliya (comme le témoignent les monnaies frappées à cette époque). Car, Ibn ‘Iḏārī, par exemple, insiste bien sur le fait qu'Idrīs II a fondé sa ville dans la ʻUdwat al-Qarawiyyīn qui n'était que marécages à l'époque, sans souffler un traître mot sur la rive opposée[31]. Ceci expliquerait peut-être (en partie) l’histoire légendaire de l’ancienne Sāf qui doit être refondée par un illustre roi et devenir Fās[32]. De plus, Ibn Abi Zarʻ dit que sur les lieux de fondation de Fès se trouvait une ancienne ville détruite nommée Madīnat Sāf qui a été refondée par Idrīs II sous le nom de Madīnat Fās. Ceci alors que la plus ancienne monnaie de Fès (185H./801) porte l’inscription de Madīnat Fās (qui n’a donc pas été fondée par Idrīs II) et que la plus ancienne monnaie de la rive gauche de Fès (fondée par Idrīs II) porte l’inscription d’al-‘Āliya… Le récit légendaire d’Ibn Abi Zarʻ contiendrait alors au moins un soupçon de vérité : sa Madīnat Sāf antique refondée en Madînat Fās par Idrīs II serait la Madīnat Fās de Rāšid refondée en al-‘Āliya par Idrīs II. Surtout que l'écho d'une fondation de Fès en deux temps par deux souverains successifs est parvenu jusqu'à Ḥasan al-Wazzān (Léon l'Africain, qui écrit au début du XVIè siècle). En effet, il est le premier historien à affirmer clairement et directement (sans être cité par personne, comme les a-Rāzī et Ibn Saʻīd) que : « ...l'on construisit au bord de la rivière, à l'Est, une petite ville qui compta environ 3000 feux et qui fut, relativement à son importance, pourvue de tout le nécessaire. Idrīs (II) vint à mourir. L'un de ses fils bâtit à l'Ouest une autre ville, de petites dimensions, située elle aussi sur le cours de la rivière. »[33]. Le texte est clair comme de l'eau de roche. Il faut juste y remplacer, selon Chafik T. Benchekroun, Idrīs II par Rāšid vu que Léon l'Africain lui-même dit que Fès fut fondée en 185H./801, et qu'à cette époque le futur Idrīs II n'avait au grand maximum que 10 ans...

Les sources d'eau vitales aux alentours de Fès, qui avant même sa fondation étaient connues et louées en chanson, ont sans aucun doute été un critère important lors du choix de l'emplacement pour la future métropole.

Les évolutions suivantes sont dues à deux vagues successives d'émigration : à partir de 817 - 818 s'installent dans la ville fondée par Idrîs Ier près de 800 familles andalouses expulsées par les Omeyyades de la ville espagnole de Cordoue. Peu de temps après environ 2 000 familles bannies de Kairouan (fuyant les persécutions des Aghlabides) s'installent sur l'autre berge. La mosquée universitaire «Quaraouiyine» fondée au IXe siècle devient l'un des centres spirituels et culturels les plus importants de l'époque. Son influence se fait ressentir jusque dans les écoles de l'Espagne islamique et au-delà vers l'Europe et elle est connue pour être la plus ancienne université au monde.

Les nouveaux arrivants apportent avec eux aussi bien un savoir-faire technique et artisanal qu'une longue expérience de la vie citadine. Sous leur impulsion, Fès devient un centre culturel important et après la fondation de la mosquée universitaire Quaraouiyine le cœur religieux du Maghreb.

Fès se trouve à un emplacement particulièrement avantageux, au croisement de routes commerciales importantes, au cœur d'une région naturellement généreuse avec des matières premières précieuses pour l'artisanat (pierre, bois, argile). Ceci lui permet de se développer très rapidement. Fès se trouve notamment sur la route des caravanes allant de la Méditerranée à l'Afrique noire en passant par la grande ville commerciale Sijilmassa (disparue au XVIIe siècle) dans la région de Tafilalt.

Moyen Âge

El Qaraouiyyine à Fès

Aux Xe et XIe siècles, la ville de Fès est prise par les Maghraoua. Elle sera le théâtre de bataille entre les tribus Zénètes Maghraoua et Banou Ifren pour sa gouvernance[34].

Les deux parties de la ville s'unissent au Moyen Âge en 1069, détruisant le mur qui les séparait. Fès perd son rôle de capitale avec la fondation de Marrakech et Tlemcen par la dynastie almoravide au XIe siècle mais le reprend en 1250 grâce à la dynastie mérinide. Sous leur règne, la nouvelle ville El Medinet El-Beida (la ville blanche) est fondée en 1276 ; elle est équipée de remparts, de palais et de jardins. Elle est rapidement connue sous le nom de Fès Djedid (la nouvelle Fès) en opposition à Fès el Bali (la vieille ville). La population juive qui se trouvait aux alentours du palais est forcée de partir et le Mellah (quartier juif) se forme dans l'ancien quartier de la garnison des archers syriens. Au début du XIVe siècle (apogée de l'art hispano-mauresque), la ville connaît une forte croissance. L'université Quaraouiyine est alors connue mondialement. Grâce aux caravanes allant jusqu'au port de Badis dans le Rif, Fès est en permanence liée à l'Espagne islamique et à l'Europe. En 1471, la ville tombe aux mains de la dynastie Beni Wattas qui fonde le royaume de Fès.

XVI - XVIIIe siècles

En 1522, Fès souffre d'un tremblement de terre qui détruit la ville en partie. Dans les années qui suivent, de nombreux bâtiments sont reconstruits, restaurés ou remplacés par des nouveaux. La dynastie des Saadiens prend la ville en 1554 mais choisit Marrakech comme capitale. À la fin du XVIIe siècle, avec les débuts de la dynastie alaouite, Moulay Ismail choisit Meknès comme nouvelle capitale. Il installe à Fès une partie du clan des Udaia qui l'avaient aidé à gagner le pouvoir. Après sa mort (1727), les Udaia se révoltent, ils ne seront chassés de la ville qu'en 1833 par Abd al-Rahman. Moulay Abdallah, le successeur de Moulay Ismail, fait de Fès son lieu de résidence et fait rénover ou construire mosquées, écoles (madrasas), ponts et rues, les rues de Fès Djedid sont pavées.

XIXe siècle

La porte de Bab Bou Jeloud à Fès

Au XIXe siècle, les deux anciennes parties de la ville sont reliées à de nouvelles constructions comme le palais bouloudjoubou. Jusqu'au début du protectorat en 1912, Fès est la capitale du Maroc.

Le protectorat français et l'indépendance

C'est à Fès que le traité de protectorat français et espagnol (pour le Nord du pays ainsi que le Sahara Occidental) est signé le 30 mai 1912. Moins de trois semaines après la signature, des émeutes éclatent dans la ville. Rabat est déclarée officiellement capitale du Maroc, Fès reste cependant un important lieu de résidence royale et un centre culturel, artisanal, commercial mais aussi politique. L'istiqlal (Parti de l'Indépendance) est établi à Fès par Allal El-Fassi. Beaucoup des initiatives pour chasser l'occupant français partent de Fès. En 1944, est rédigé le manifeste pour l'indépendance dans une maison de l'ancienne médina, aujourd'hui place de l'Istiqlal. La ville sera l'objet d'émeutes dans les années 1980 et début 1990.

Sous la direction de Lyautey et d'après les plans de l'architecte Henri Prost, une nouvelle ville se développe dans les environs de Dar Debibagh au sud de Fès Djedid. Si elle fut dans un premier temps le quartier résidentiel des européens, la « ville nouvelle » a continué à se développer comme ville arabe moderne avec de nouveaux quartiers de villas. Les autorités, institutions et entreprises de services s'y sont installées.

Une des conséquences du transfert de la capitale est l'exode d'une grande partie de la population vers Casablanca, Rabat et dans une moindre mesure Tanger. Du simple artisan fassi à l'entrepreneur en passant par le lettré beaucoup furent obligés de quitter une ville qui avait perdu son statut.

Démographie

La ville de Fès compte actuellement environ 1 050 000 habitants . Elle s'étend sur 271 hectares caractérisés par l'absence de ciruclations de voitures et se divise en trois parties :

  • Fès el-Jedid : édifiée au XIIIe siècle par les Mérinides, elle est une cité administrative et royale où le Roi aime à se rendre pour marquer la solennité d'un évènement ou l'importance d'une décision ;
  • Fès el-Bali : le plus vieux quartier, édifié par les Idrissides ;

Fès el-Jedid et Fès el-Bali forment la médina de Fès, faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

  • Fès ville nouvelle (Dar Dbibegh) : construite par les Français au temps du protectorat. C'est dans cette partie de Fès que se rencontrent modernité et tradition.

La Médina de Fès abrite actuellement une population de 156 000 habitants [35].

Organisation administrative

Géographie

Topographie

Climat

Fès est située près du Moyen Atlas, à l'intérieur des terres ; elle bénéficie d'un climat méditerranéen mais fortement mâtiné de continentalité et subissant l'effet de versant des montagnes Le froid hivernal rappelle très souvent la neige abondante du Moyen Atlas à 60 km au sud de la ville. Cela se traduit par une forte amplitude thermique. L’hiver peut, en fonction de l'altitude, s’avérer très rigoureux. On dit qu'il neige à Fès un an sur deux ou un an sur trois. Les précipitations annuelles sont comprises entre 600 et 700mm.

Le voyage y est possible toute l'année, mais le printemps (avril et mai) et l'automne (mi-septembre à fin octobre) sont les deux saisons les plus agréables, comme pour l'ensemble du pays d'ailleurs. En avril, les températures moyennes maximales sont de 18 °C et les minimales de 8 °C. En septembre, les minimales sont voisines de 15 °C, tandis que les maximales dépassent légèrement les 27 °C.

L'été, les températures moyennes maximales montent jusqu'à 35 °C. Mieux vaut sortir le matin et le soir pour profiter de la diversité des paysages de la région.

Enfin, l'hiver est, comparativement aux régions littorales ou méridionales, froid. Cependant, il paraît beaucoup plus doux que celui des régions de l'Oriental, du Rif ou de l'Atlas.

Climat de Fès
mois : J F M A M J Jt A S O N D
Températures (en °C) 7,5 9 14 23 29 32 36 37 35 24 18 10
Précipitations (en mm) 121 92 79 59 32 11 2 3 19 43 87 101
Mois J F M A M J J A S O N D
Record de chaud (réf) 30 28 35 39 43 45 47 46 43 37 34 29
Record de froid (réf) -12 -10 -2 5 7 10 13 14 10 5 1 -5

Économie

Tannage du cuir à Fès

Fès fonde de grands espoirs sur le tourisme. L'infrastructure hôtelière a connu ces dernières années une croissance rapide, ainsi que celle des maisons d'hôtes traditionnelles appelées "Riads".

La ville est très connue pour son artisanat très riche, dont le savoir-faire est jalousement gardé et transmis de père en fils depuis des générations.

Située dans la riche plaine du Saïs, Fès a une importante industrie agroalimentaire.

Enseignement

la ville de Fès a toujours été considérée comme la capitale culturelle et spirituelle du royaume du Maroc. Elle a abrité pendant longtemps la seule université de l'Afrique du Nord :Université Karaouyine qui se distingue par sa grande bibliothèque portant le même nom. Actuellement Fès demeure une destination culturelle par excellence. Ses lycées et collège sont connus dans le monde entier avec surtout le lycée Moulay Idriss et lycée Moulay Rachid. Ces deux lycées ont vu sortir plusieurs promotions de savants, médecins, architectes et ingénieurs qui ont fait les fleurons du Maroc à l'aube de l'indépendance. Dans le passé les étudiants venaienet de loin pour faire des étudesde théologie (les medersa). Ils étaient groupés dans de sortes d'internats à proximité des medersa et recevaient une bourse symbolique.

Culture

La maison de la culture Agdal en centre ville comporte une salle de théâtre de de concerts, des salles d'exposition et une bibliothèque. La Galerie Mohamed Kacimi, construite par l'État et gérée par la ville propose des expositions d'art contemporain. C'est aussi à Fès que l'atelier de production et de formation de L'appartement 22 est développé par Abdellah Karroum. Ces sessions ont donné lieu à des productions pour la radio culturelle R22.

Universités

L'université AL Quaraouiyine à Fès est certainement la plus importante dans l'histoire de la ville. Elle est l'emblème de la ville et son architecture est un des meilleurs représentant du style arabo-andalou (9). Son nom est issu de la communauté des 2000 familles urbaines kairouanaises (de kairouan) qui s'était installée et avait fondé le nouveau quartier dans la ville (voir plus haut).

Fondé au IXe siècle, elle a dès le départ bénéficié d’une mosquée et d’une université. À ce titre, elle peut postuler au titre de la plus ancienne université du monde, ou en tout cas le plus vieil établissement d'enseignement.

Comme toutes les université de Moyen Âge (Europe chrétienne ou occident et orient musulmans), elle a d'abord été théologique puis, comme la théologie définit le droit, juridique. Elle a également joué un rôle de préservation et de diffusion de la langue arabe (linguistique, grammaire, rhétorique) et de traduction de textes (hébreu, grec, latin vers l'arabe). Elle est aussi une bibliothèque de manuscrits.

Ce rôle juridique a aussi une fonction essentielle : par son rôle d'archives (héritage en particulier) elle a aussi eu une fonction de compilation et de point de référence des lignages familiaux. Or, ces derniers ont un rôle essentiel dans l'affirmation des grandes familles de la ville (voir la bataille éditoriale sur ce même site à propos de cet article). Elle a donc permis d'établir certains droits et titres.

Sur les plans théologique et juridique, elle a été le point nodal de la doctrine malékite. Cette doctrine ou rite a aujourd'hui une extension importante : en gros toute l'Afrique de l'ouest musulmane jusqu'aux pays haoussa au Niger et Nigeria (certains inclus, d'autres non).

Plusieurs figures de proue de cet enseignement sont à citer :

  • Abou Amrane El Fassi (430 H: 1009 C) jurisprudence malékite au sein de l’université de Kairouan (actuelle Tunisie) et Al-Azhar (Le Caire, Égypte) ;
  • Abu Ali Al Kali : littérature, de Cordoue ;
  • Sabek Al Matmati : poésie, venu de Damas ;
  • le Cadi Abu Bakr Al Arabi enterré à Fès fut le disciple de Abi Hamed Al Ghazali en orient avant de publier ses ouvrages au Maroc et en Andalousie ;
  • Ibn Ajroum Annahoui (723 H: 1302 C) grammaire, à Fès, lequel a été commenté au Caire et Bagdad, traduit et publié en Europe (8).

Un apport important de l’université Al Quaraouiyine à la société marocaine et aux sociétés arabo-islamiques est l’édification de la personnalité islamique, de l’identité religieuse et de la mémoire sociale.

L'université Sidi Mohammed Ben Abdellah est une université moderne fondée en 1975. On y compte 9 établissements en pleine relance dotés d'installations de qualité : bibliothèques, amphithéâtres, laboratoires, salles de conférences, équipement multimédia :

  • Faculté de Médecine et de Pharmacie
  • Faculté des Sciences
  • Faculté des Sciences Juridiques, économiques et Sociales
  • Facultés des Lettres et des Sciences Humaines
  • Faculté des Sciences et Techniques
  • École Supérieure de Technologie
  • École Nationale des Sciences Appliquées
  • École Nationale de Commerce et de Gestion

. ecole nationale de l' architecture

Tourisme

Ces dernières décennies, le tourisme n'a cessé de se développer (1 million de visiteurs par an) et est devenu un important facteur économique. Fès propose des manifestations culturelles telles que le Festival de Fès des musiques sacrées du monde au mois de juin de chaque année. De nombreux étrangers se sont installés à Fès et ont ouvert des maisons d'hôtes. Fès est la ville touristique évidente. S'il en est pas ainsi quelle autre ville au monde pourrait l'être. En effet, l'ancienne médina est riche en patrimoine. Ses remparts, ses chateaux, ses mosquées, ses rues aux milles senteurs, ses souks qui n'existent nulle part ailleurs. On peut ainsi faire le tour de la ville en passant par les portes légendaires de Bab El Guissa vers le nord est, Bab Ftouh vers l'est sur la route de Taza, qui mène d'ailleurs aux thermes de Sidi Harazem, Bab Jdid, la porte d'entrée la plus proche pour accéder aux souks. Bab Boujloud vers l'Ouest. Chacune de ces portes a ses caractéristiques avec notamment Bab Boujloud, la porte caractérisée par la mosquée qui porte le même nom, et les deux principales rues qu'elle dessert avec La Talaa lekbira où on peut apprécier la Medersa Bouananya et ses horloges suspendues, et la Talaa Sghira où on peut apprécier les bouquinistes. Ces deux rues mènent aux souks D'al Attarine (souk aux épices et au henné) de même que vers le quartier Moulay Idriss où peut voir le mausolée du fondateur de la ville (deuxième roi de la dynastie idrisside, descendants de Mahomet), mais aussi les tanneries de Guernize et celles plus loin de Blida (Chowara). La mosquée el Quaraoyine est la jumelle de celle de Kiraouane. Cette grande mosquée connue dans le monde entier est située au centre des souks de l'ancienne médina et toutes les portes précédemment citées y mènent. La place Chemaïne est connue du commerce des dattes et des noix mais aussi de son artisanat (Ceinture sertie au fil doré dit de sicile) et d'autres effets utilisés par les mariées. Parallèlement à cette place, de l'autre côté on trouve la place Seffarine qui est connue par ses fabriques de plateaux de cuivre et de bronze travaillés à la main et qu'on peut apprécier tout au long de cette place. Dans cette même place existe la grande et prestigieuse bibliothèque AL Karaouiyne. L'ancienne médina est traversée par une rivière légendaire qui divise la ville en deux parties dites Aadwa. Ces deux rives datent du premier roi idrisside Idriss Ier qui s'est installé sur l'une des rives, son venu était venu s'installer sur la rive opposée après l'assassinat de son père. On peut avoir une vue panoramique en prenant la route menant de Bab did à Bab Ftouh juste au pied de la colline qui abrite Borj Dhab ou encore par l'autre rive du côté de Bab el Guissa. La vue est d'ailleurs imprenable. De là on peut définir et identifier les différents quartiers de la médina de même qu'on peut apercevoir toutes ses minarets commençant par celle de la mosquée Quaraouyinne. Plusieurs medersas (écoles) peuvent être visitées avec notamment la medersa d'El Attaryne, celle de RAs echaratine, la medersa Bouananya, la medersa de seffarine). En effet la ville de fès jusqu'aux années 60 a été connu comme la capitale culturelle et spirituelle du royaume avant d'être détrônée par Rabatqui abrite la grande université Mohamed V créée dans les années 60. dans la place Seffarine au milieu des ateliers des artisants du cuivre et du laiton (les plateaux et théières...) on peut visiter la grande bibliothèque d'el Quaraouyinne qui abrite des dizaines de milliers d'ouvrages inédits. La maison fassi se distingue par la qualité de son architecture et le professionnalisme des artisans. Les grandes familles fassies s'y installaient et le système patriarcal est resté adopté jusqu'aux années 70. le départ des jeunes pour continuer leurs études à Rabat ou à l'étranger où sont en, vogue de nouvelles carrières (médecine, architecture;;.) a été à l'origine de la dislocation de ce système de famille. Actuellement de nombreuses maisons sont désertée par leur propriétaires ou vendues et rachetées et habitées par plus d'une famille par maison. En effet, ces maisons traditionnelles, plusieurs fois centenaires pour certaines ne peuvent plus être entretenue et souvent restent en ruine. D'où la necessité de sauvegarder de ce patrimoine unique. Les rues sont étroites, les murs s'effondrent par endroit. Le visiteur est étonné d'ailleurs de voir ces murs soutenus par de fros madriers dans les environs du quartier des mosquées Quaraouyine et Moulay Idriss. Le classement par l'Unesco de la ville de Fès au patrimoine mondial de l'humanité semble aujourd'hui dérisoire car ce patrimoine risque de se perdre petit à petit si rien n'est fait pour le sauver.

Monuments

Place Nejarine

Fès, capitale spirituelle

Capitale culturelle et spirituelle du Maroc, Fès est une ville millénaire. En la parcourant, on peut facilement se laisser emporter à travers son histoire, grâce à ses nombreuses mosquées, médersas, fondouks, fontaines et salles d'ablution, jardins historiques, murailles et remparts, portes fortifiées, mellah et synagogues, manufactures, mausolées, palais et riads, places et souks. Des Idrissides aux Alaouites, des Andalous aux Juifs, toutes les dynasties et tous les peuples ont laissé leur empreinte sur la ville. Ces dernières années de nombreux monuments ont été restaurés, comme la médersa El-Attarîn, la médersa Bou-Inania (XIVe siècle), la Magana (une horloge hydraulique unique au monde) et la bibliothèque de la mosquée Quaraouiyine. Cette dernière possède de très rares manuscrits écrits par de célèbres savants comme Ibn Rochd (Averroès) ou Ibn Khaldoun. Appelés "monuments verts", les jardins du palais Batha, construits au XIXe siècle par le sultan alaouite Moulay Hassan Ier et celui du Riad Moqri datant du début XXe siècle ont retrouvé leur végétation. Aujourd'hui la médina est le principal pôle d'attraction. Toutefois, quelques centres culturels et galeries voient le jour : le Centre culturel municipal Agdal (près de la place Florence) compte une salle de spectacles et une galerie d'exposition.

Langue

Si l'arabe classique reste la langue littéraire, l'arabe dialectal est ultra-majoritaire. Le parler de Fès présente cependant des tournures particulières que d'aucun qualifierait de précieuses, tendant à enjoliver/adoucir/féminiser les mots (kwiyyiss au lieu de ka's) issues de l'arabe andalou.

Musiques

Article détaillé : Musique Marocaine.

musique andalouse / le malhoun

Musique arabo-andalouse

Article détaillé : Musique arabo-andalouse.

le malhoun

Films à voir sur la ville de Fès

  • "Bleu de Fès" écrit et réalisé par Françoise Gallo, France 3, 13 Production, CCM - 1993.
  • "À la recherche du mari de ma femme" (Al-bahth an zaouj imaraatî) de Mohamed Abderrahman Tazi (1993), comédie traitant avec humour de la polygamie effrénée et perçue comme anachronique d'un vieux barbon balbutiant de Fés.

Transports

  • La ville possède deux gares ferroviaires ONCF : la gare de Fès-Ville qui vient d'être réaménagée suivant une archiecture typiquement marocaine, et utilisant des motifs décoratifs artisanaux; elle est reliée à toutes les principales villes du Maroc. La gare de Fès-Médina est sur la ligne reliant Fès à Oujda.
  • Le schéma- directeur de développement de lignes TGV au Maroc, prévoit la construction à moyen terme de la LGV appelée Maghrébine, qui reliera Rabat, Fès et Oujda la ville frontalière à l'Algérie.
  • l'Aéroport international de Fès - Saïss situé à une dizaine kilomètres de Fès, actuellement en plein développement, est une plate-forme permettant des liaisons vers de nombreuses villes marocaines et européennes et pouvant accueillir tout type d'appareil.
  • Le parc de la régie autonome de transport urbain de Fès (RATF) possède un parc assez jeune, et dessert toute la ville et sa périphérie.
  • Un tramway est actuellement en projet pour desservir la ville.

Sport

Le Maghreb Association Sportive de Fès (en arabe : المغرب الرياضي الفاسي) est un club omnisports marocain fondé en 1946. Le MAS est la première équipe marocaine à atteindre les seizièmes de finale de la Coupe de France en 1954 contre Red Star à l'époque à Paris. Le MAS est un l'un des clubs les plus titrés du royaume, avec un palmarès remarquable: Championnat du Maroc : (4)

  • Champion: 1965; 1979; 1983; 1985;
  • Vice-champion: 1961; 1969; 1973; 1975; 1978; 1989; 2010

Championnat du Maroc (D2) : (2)

  • Champion: 1997 ; 2006

Coupe du Trône : (2)

  • Vainqueur: 1980; 1988
  • Finaliste: 1966; 1971; 1974; 1993 ; 2001 ; 2002 ; 2008 ; 2010

Le Complexe sportif de Fès est un stade de football localisé dans la ville de Fès et plus précisément sur la route menant à Sefrou, il est d'un style architectural typiquement marocain. Situé sur une superficie de 40 hectares, le complexe sportif de Fès peut accueillir 37 000 spectateurs tous assis. Il est doté d'une piste d'athlétisme en tartan outre des annexes susceptibles d'accueillir des compétitions de haut niveau.

Clubs de football

Le principal club de football de la ville est le Maghreb Association Sportive Fès (MAS). Ce dernier a remporté quatre championnats (1965, 1979, 1981 et 1985) et deux coupes du trône (1980, 1988). C'est le seul club marocain à avoir disputé les 1/16 de finale de la coupe de France pendant le protectorat. Il a produit de très grands joueurs: Benzakour, Benchekroun, Hamid Lahbabi, Labied, Zemmouri, Hazzaa, Zahraoui, Guezzar, Tazi, Moulay Driss, Jennane et bien d'autres. Il est connu par son école des gardiens de buts et possède un public engagé et discipliné.

Après l'indépendance, et au cours du premier championnat organisé sous l'égide de la FRMF en octobre 1956, le MAS est l'une des premières équipes à gagner sa place parmi l'élite.

La ville de Fès possède un autre club de football qui est le Wydad Athletic de Fès (WAF).

Autres clubs

Il existe de nombreux autres clubs sportifs appartenant à des disciplines variées telles le basket-ball, tennis, handball.

Infrastructures sportives

Stades

Salles couvertes

Jumelages et partenariats

Films

Bleu de Fès, un documentaire de 52 minutes écrit et réalisé par Françoise Gallo, France 3, 13 PRODUCTIONS, CCM, 1993. « Ce film montre les derniers moments de la Médina de Fès, avant qu'elle ne devienne un joli décor pour touristes. Fès est encore une ville qui vit en dépit de ses nombreux palais abandonnés et de ses artisans menacés d'expulsion. En suivant deux enfants, Souleiman et Awatif, nous pénétrons dans la vie intime de familles fassies préparant des Fêtes de fiançailles et de mariage. Ces cérémonies, fondements de la vie familiale, sociale et culturelle au Maroc, sont l'heureux prétexte pour sentir battre le cœur d'une ville millénaire où art, artisanat et spiritualité s'entremêlent et où "partout le Beau abonde", comme le notait Delacroix. »

Personnalités

Voir la catégorie : Naissance à Fès.

Notes et références

  1. ou Fez - presque toutes les langues européennes écrivent ou prononcent Fez, quoique la véritable orthographe transcrite de l'arabe soit Fès
  2. Liste du Patrimoine Mondial (Maroc)
  3. Ali Atmane, Les Villes Berbères (p.61)
  4. a, b et c Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), Mémoire de Master I, Université de Toulouse, septembre 2010.
  5. a et b Léon l’Africain, Description de l’Afrique, Maisonneuve, Paris, 1981, p. 180, et notes infra-paginales.
  6. Abou Obeid Allah al-Bakri, idem, p. 129. La même chose peut être dite pour le toponyme Tāhirt (تاهرت) qui s’écrivait d’abord, surtout sur les monnaies primitives, (تيهرت) ce qui peut se lire aujourd’hui Tihart.
  7. Histoire des souverains du Maghreb, trad. Beaumier, Paris, 1860, p. 42-43. Ibn Abī Zarʻ, Rawd al-Qirtas, traducido y anotado por Ambrosio Huici Miranda, J. Nacher, Valencia, 1964, p. 89.
  8. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), Mémoire de MAster I, Université de Toulouse, septembre 2010.
  9. E. Lévi-Provençal, Les historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001. Il faut noter, chose surprenante, que 78 ans avant Lévi-Provençal, en 1860, Auguste Beaumier affirmait (sans avancer aucune preuve, et peut-être en confondant les deux Idrīs) que Fès avait été fondée par Idrīs I. Voir Histoire des souverains du Maghreb, trad. Beaumier, Paris, 1860, p. I de l’Avertissement : « …Edriss, cinquième descendant d’Ali, gendre du Prophète, qui, en l’an 788 de Jésus-Christ, chassé de l’Arabie, arrive dans le Maroc, y propage l’islamisme, bâtit Fès et fonde la dynastie des Edrissites… ». Il faut tout aussi noter que jusqu’à aujourd’hui de nombreux auteurs continue à écrire que Fès a été fondée par Idrīs II en 808, comme par exemple Jean-Louis Miège (Le Maroc, Que sais-je, P.U.F., 2001 (1ère édition, 1950)) qui dit (p. 23) : « …Moulay Idriss II, élargit son domaine. Mais surtout il fonda en 808, la ville de Fès. ». Un historien plus récent comme Christophe Picard affirme que Fès fut fondée en 804. Voir sa préface au grand ouvrage d’Henri Pirenne. Mahomet et Charlemagne, Quadrige/PUF, Paris, 2005, p. XXVIII. Ceci alors qu’une historienne comme Maya Shatzmiller dit qu’elle fut fondée en 810. Voir : L’historiographie mérinide Ibn Khaldûn et ses contemporains, E. J. Brill, Leiden, 1982, p. 26.
  10. a, b et c Georges Colin, Monnaies de la période idrisite trouvées à Volubilis, Hespéris, XXII, Fasc II, 1936.
  11. Un dirham unique existe au nom d'Idrīs II frappé à Tudġa en 179 de l'Hégire et que ni Eustache ni Brèthes ne mentionnent. Il était en vente sur un site internet spécialisé en numismatique arabo-islamique (vcoins.com).
  12. Voir : Henri-Michel Lavoix, Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale :Espagne et Afrique, Paris,1887-1896, p. XLIV, (pour ces dernières monnaies essentielles les pages 377-8).
  13. Georges Colin, idem, p. 118.
  14. Voir pour cette version apocryphe : Muḥammad al-Kattānī, al-Azhār al-‘Aṭira, lith. Fès, 1314, p. 99-100.
  15. L’historien espagnol Ambrosio Huici Miranda traduit aussi mawlā par affranchi (liberto). Voir : Ibn Abi Zar’, Rawd al-Qirtas, traducido y anotado por Ambrosio Huici Miranda, J. Nacher, Valencia, 1964, p.31.
  16. E. Lévi-Provençal, Les historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001, p. 12-16.
  17. a et b Ismāʻīl al-ʻArabī, Dawlat al-adārisa mulūk Tilimsān wa Fās wa Qurtuba, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1983, p. 93-98.
  18. Il faut noter qu'Ibn al-Abbār cite ce passage dans la partie consacrée à Idrīs II et n'en parle pas du tout dans la partie, antérieure, consacrée à Idrīs I (où il devrait logiquement se trouver). Voir:Ibn al-Abbār, Al-ḥulla a-sayrāe, texte révisé par Ḥusayn Muenis, Dār al-Ma'ārif, Le Caire, 1985, tome I, p. 54-55. Ainsi que :Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 93.
  19. Dans sa biographie de Hārūn a-Rašīd, André Clot parle avec une assurance déconcertante de la fondation de Fès par Idrīs I en affirmant que cela fut « un choix délibéré » parce que le nouveau souverain ne voulait plus rester avec les Berbères à Volubilis. Et ce sans citer aucune source... De plus il commet de graves fautes dans la chronologie idrisside (il dit par exemple que les Rabaḍīs cordouans arrivèrent à Fès en 814, alors que cela arriva quatre ans plus tard selon toutes les sources connues...). Voir: Haroun al-Rachid et le temps des Mille et Une Nuits, Fayard, Paris, 1986, p. 112.
  20. Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 94.
  21. Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 95.
  22. Ibn al-Abbār, idem, p. 194.
  23. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L(histoire contre son histoire), Mémoire de MAster I, Université de Toulouse, septembre 2010
  24. Herman Beck affirme que ces propos d’Ibn Saʻīd furent aussi cités par Ibn Faḍl Allāh al-‘Umarī dans ses Masālik al-Abṣār, mais il est difficile de se procurer cet ouvrage rare (surtout que Beck ne donne pas de référence). Herman L. Beck, L’image d’Idrîs II, ses descendants de Fâs et la politique sharifienne des sultans marinides, 1989, p. 45.
  25. a, b et c Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 96.
  26. al-Qalqašandī, Subḥ al-aʻšā fī ṣināʻat al-inšā, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, sans date, tome V, p. 148.
  27. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L(histoire contre son histoire), Mémoire de Master I, Université de Toulouse, septembre 2010, 49.
  28. Šihāb a-Dīne a-Nāṣirī, al-Istiqṣā li-aḫbār al-Maġrib al-aqṣā, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, 2007, tome I, p. 127.
  29. Histoire des souverains du Maghreb, trad. Beaumier, Paris, 1860, p. 29.
  30. E. Lévi-Provençal, Les historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001, p. 12 à 16.
  31. Ibn ‘Iḏārī al-Murrākušī, Al-Bayān al-muġrib fī aḫbār al-Andalus wa al-Maġrib, Dār a-taqāfa, Beyrouth, 1948, tome I, p. 211.
  32. Ibn Abi Zarʻ, Rawd al-Qirtas, traducido y anotado por Ambrosio Huici Miranda, J. Nacher, Valencia, 1964, p. 89.
  33. Léon l’Africain, Description de l’Afrique, Maisonneuve, Paris, 1981, p. 181.
  34. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères
  35. (en) Population des villes marocaines

Annexes

Bibliographie

  • Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), Mémoire de Master I, Université de Toulouse, septembre 2010.

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Liens externes


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