Formation et évolution du système solaire

Formation et évolution du système solaire
Vue d'artiste d'un disque protoplanétaire.

La formation et l'évolution du système solaire sont déterminées par un modèle aujourd'hui très largement accepté et connu sous le nom d'« hypothèse de la nébuleuse solaire ». Ce modèle fut développé pour la première fois au XVIIIe siècle par Emanuel Swedenborg, Emmanuel Kant et Pierre-Simon de Laplace. Les développements consécutifs à cette hypothèse ont fait intervenir une grande variété de disciplines scientifiques incluant l'astronomie, la physique, la géologie et la planétologie. Depuis le début de la conquête de l'espace dans les années 1950 et à la suite de la découverte des exoplanètes dans les années 1990, les modèles ont été remis en cause et affinés pour tenir compte des nouvelles observations.

Selon les estimations issues de ce modèle, le système solaire a commencé d'exister il y a 4,55 à 4,56 milliards d'années avec l'effondrement gravitationnel d'une petite partie d'un nuage moléculaire géant. La plus grande partie de la masse du nuage initial s'est effondrée au centre de cette zone, formant le Soleil, alors que ses restes épars ont formé le disque protoplanétaire sur la base duquel se sont formés les planètes, les lunes, les astéroïdes et les autres petits corps du système solaire.

Le système solaire a considérablement évolué depuis sa formation initiale. Nombre de lunes se sont formées à partir du disque gazeux et des poussières encerclant leurs planètes associées, alors qu'on suppose que d'autres ont été formées indépendamment puis capturées par une planète. Enfin, d'autres encore, comme la Lune de la Terre, seraient (très probablement) le résultat de collisions cataclysmiques. Des collisions entre des corps ont eu lieu continuellement jusqu'à nos jours et ont joué un rôle central dans l'évolution du système solaire. Les positions des planètes ont sensiblement glissé, et certaines planètes ont échangé leurs places[1]. On suppose maintenant que cette migration planétaire a été le principal moteur de l'évolution du jeune système solaire.

Dans environ 5 milliards d'années, le Soleil se refroidira et s'étendra bien au-delà de son diamètre actuel, pour devenir une géante rouge. Il éjectera alors ses couches supérieures selon le schéma des nébuleuses planétaires, et laissera derrière lui un cadavre stellaire : une naine blanche. Dans un futur lointain, l'attraction gravitationnelle d'étoiles passant dans le voisinage arrachera alors progressivement le cortège des planètes de l'ancien système à son étoile. Certaines planètes seront détruites alors que d'autres seront éjectées dans l'espace. Au bout de plusieurs milliers de milliards d'années, il est probable que le Soleil, devenu une naine noire, sera seul et glacé, sans aucun corps gravitant dans son orbite[2].

Sommaire

Histoire de la théorie actuelle

portrait de Pierre-Simon de Laplace en habit d'apparat
Pierre-Simon de Laplace, l'un des fondateurs de l'hypothèse de la nébuleuse solaire.

Les idées relatives aux origines et au devenir du monde sont rapportées dans les plus anciens écrits connus. Néanmoins, comme l'existence du système solaire tel qu'il est défini actuellement n'était pas encore connue, la formation et l'évolution du monde n'y faisaient pas référence. Le premier pas qui ouvrit la porte à une explication rationnelle fut l'acceptation de l'héliocentrisme, qui plaçait le Soleil au centre du système et la Terre en orbite autour de lui. Si cette conception était connue des précurseurs, comme Aristarque de Samos dès -280, elle resta en gestation pendant des millénaires, et elle ne fut largement acceptée qu'à la fin du XVIIe siècle. Le terme « système solaire », à proprement parler, fut utilisé pour la première fois en 1704[3].

Emmanuel Kant en 1755 et, indépendamment, Pierre-Simon de Laplace au XVIIIe siècle ont les premiers formulé l'hypothèse de la nébuleuse solaire. Cette hypothèse est l'embryon de la théorie standard actuellement associée à la formation du système solaire[4]. La critique la plus importante de cette hypothèse fut son apparente incapacité à expliquer le manque relatif de moment cinétique du Soleil par rapport aux planètes[5]. Toutefois, depuis le début des années 1980 l'observation et l'étude de jeunes étoiles ont montré qu'elles étaient entourées par des disques froids de poussière et de gaz, exactement comme le prédit l'hypothèse de la nébuleuse solaire, ce qui lui valut un regain de crédit[6].

Déterminer quelle sera l'évolution à venir du Soleil, principal acteur du système solaire, nécessite de comprendre d'où il puise son énergie. La validation par Arthur Stanley Eddington du principe de relativité d'Albert Einstein nous apprend que l'énergie du Soleil provient des réactions de fusions nucléaires qui s'opèrent en son cœur[7]. En 1935, Eddington poursuit ce raisonnement et suggère que d'autres éléments pourraient aussi s'être formés au sein des étoiles[8]. Fred Hoyle élabore sur ces bases et explique que les étoiles évoluées qui sont appelées géantes rouges créent un grand nombre d'éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium en leur sein. Quand une géante rouge éjecte finalement ses couches externes, les éléments qu'elle y a accumulé sont libérés et peuvent être réintégrés dans la formation de nouveaux systèmes stellaires[8].

Datation

En utilisant la datation radioactive, les scientifiques évaluent l'âge du système solaire à environ 4,6 milliards d'années. Des grains de zircon terrestres inclus dans des roches plus récentes qu'eux ont été datés de plus de 4,2 milliards d'années, voire jusqu'à 4,4. Les plus anciennes roches terrestres ont un âge d'environ 4 milliards d'années[9]. Des roches de cette ancienneté sont rares, car la croûte terrestre est constamment modelée par l'érosion, le volcanisme et la tectonique des plaques. Pour estimer l'âge du système solaire, les scientifiques doivent utiliser des météorites qui se sont formées au début de la condensation de la nébuleuse solaire. Les plus anciennes météorites, telle que la météorite de Canyon Diablo, ont 4,6 milliards d'années ; par conséquent, le système solaire doit au moins avoir cet âge. La condensation du système solaire à partir de la nébuleuse primitive serait survenue en 10 millions d'années au plus.

Formation

Article détaillé : Nébuleuse solaire.

Nébuleuse pré-solaire

Illustration des étapes clefs préalable à la formation du système solaire.
Cette illustration est construite à partir de photos issues d'évènements similaires à ceux discutés, mais observés ailleurs dans l'Univers.

Selon l'hypothèse de la nébuleuse présolaire, le système solaire s'est formé à la suite de l'effondrement gravitationnel d'un fragment d'un nuage moléculaire de plusieurs années-lumière de diamètre[10]. Il y a encore quelques décennies[Quand ?], il était communément admis que le Soleil s'était formé dans un environnement relativement isolé, mais l'étude d'anciennes météorites révéla des traces d'isotopes à demi-vie réduite, tel que le fer 60, qui ne se forme que lors de l'explosion d'étoiles massives à courte durée de vie. Cela révèle qu'une ou plusieurs supernovas se sont produites dans le voisinage du Soleil alors qu'il se formait. Une onde de choc résultant d'une supernova pourrait avoir déclenché la formation du Soleil en créant des régions plus denses au sein du nuage, au point d'initier son effondrement. Parce que seules les étoiles massives à courte durée de vie forment des supernovas, le Soleil serait apparu dans une large région de production d'étoiles massives, sans doute comparable à la nébuleuse d'Orion[11],[12]. L'étude de la structure de la ceinture de Kuiper et des matériaux inattendus qui s'y trouvent, suggère que le Soleil s'est formé parmi un ensemble d'étoiles regroupées dans un diamètre de 6,5 à 19,5 années-lumières et représentant une masse collective équivalente à 3 000 fois celle du Soleil[13]. Différentes simulations d'un Soleil jeune, interagissant avec des étoiles passant à proximité durant les 100 premiers millions d'années de sa vie, produisent des orbites anormales. De telles orbites sont observées dans le système solaire externe, notamment celles des objets épars[14].

Disques protoplanétaires de la nébuleuse d'Orion, une « pouponnière d'étoiles » d'une année-lumière de diamètre, très similaire à la nébuleuse primordiale où le Soleil s'est formé. Image issue du téléscope spatial Hubble.

L'une de ces régions de gaz en effondrement, la « nébuleuse pré-solaire »[15], aurait formé ce qui allait devenir le système solaire. Cette région avait un diamètre compris entre 7 000 et 20 000 unités astronomiques (UA)[10],[16],[note 1] et une masse juste supérieure à celle du Soleil. Sa composition était sensiblement la même que celle du Soleil actuel. Elle comprenait de l'hydrogène, accompagné d'hélium et de traces de lithium produits par la nucléosynthèse primordiale, formant environ 98 % de sa masse. Les 2 % de la masse restante représentent les éléments plus lourds qui furent créés par nucléosynthèse dans des générations plus anciennes d'étoiles[17]. À la fin de leur vie, ces anciennes étoiles avaient expulsé les éléments plus lourds dans le milieu interstellaire, et dans la nébuleuse solaire[18].

À cause de la conservation du moment angulaire, la nébuleuse tournait plus vite à mesure qu'elle s'effondrait. Comme les matériaux au sein de la nébuleuse se condensaient, la fréquence des collisions des atomes qui les composaient augmentait, convertissant leur énergie cinétique en chaleur. Le centre, où la plus grande partie de la masse était collectée, devint de plus en plus chaud, et bien plus chaud que le disque l'entourant[10]. Sur une période de 100 000 ans[19], les forces concurrentes de gravité, de pression des gaz, de champs magnétiques, et de rotation causèrent la contraction et l'aplatissement de la nébuleuse en un disque protoplanétaire tournant avec un diamètre d'environ 200 UA[10] et formant en son centre une proto-étoile chaude et dense (une étoile au sein de laquelle la fusion d'hydrogène n'a pas encore débuté)[20].

À ce point de son évolution, le Soleil était vraisemblablement une étoile variable de type T Tauri. Les études des étoiles T Tauri montrent qu'elles sont souvent accompagnées par des disques de matière pré-planétaire avec des masses de 0,001 à 0,1 masse solaire[21]. Ces disques s'étendent sur plusieurs centaines d'UA — le télescope spatial Hubble a observé des disques protoplanétaires allant jusqu'à 1 000 UA de diamètre dans des régions de formation d'étoiles telle que la nébuleuse d'Orion[22]— et sont plutôt froids, atteignant au plus seulement un millier de kelvins[23]. Après 50 millions d'années, la température et la pression au cœur du Soleil deviennent si élevées que son hydrogène commence à fusionner, créant une source d'énergie interne qui s'oppose à la contraction gravitationnelle jusqu'à ce que l'équilibre hydrostatique soit atteint[24]. Ceci marqua l'entrée du Soleil dans la première phase de sa vie, connue sous le nom de séquence principale. Les étoiles de la séquence principale produisent leur énergie de la fusion de l'hydrogène en hélium dans leur cœur. Le Soleil reste une étoile de la séquence principale à ce jour[25].

Formation des planètes

Article connexe : Disque protoplanétaire.
Illustration des étapes clefs de la transformation du système solaire durant ses 100 premiers millions d'années d'existence (il y a 4,56 à 4,46 milliards d'années).

On suppose que les différentes planètes se sont formées sur la base de la nébuleuse solaire, un nuage en forme de disque, fait de gaz et de poussière, n'ayant pas directement été englouti dans la formation du Soleil[26]. Le phénomène, actuellement retenu par la communauté scientifique, selon lequel les planètes se sont formées est nommé l'« accrétion ». Selon ce procédé, les planètes naissent des grains de poussière en orbite autour de la proto-étoile centrale. À la suite de contacts directs, ces grains s'agrègent en blocs de 1 à 10 kilomètres de diamètre, qui, à leur tour, entrent en collision les uns avec les autres pour former des corps plus importants d'environ 5 km de large, des planétésimaux. Ces derniers s'accroissent graduellement au fur et à mesure de nouvelles collisions, augmentant au taux de quelques centimètres par année durant les quelques millions d'années suivantes[27].

Le système solaire interne, la région du système à moins de 4 UA du Soleil, était trop chaude pour que les molécules volatiles tels que l'eau et le méthane se condensent. Aussi, les planétésimaux qui s'y formèrent ne pouvaient être constitués que de composants chimiques ayant un haut niveau de sublimation, tels que les métaux (comme le fer, le nickel et l'aluminium) et des roches de silicates. Ces corps rocheux allaient devenir les planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Comme ces composés chimiques sont assez rares dans l'univers, correspondant seulement à 0,6 % de la masse de la nébuleuse, les planètes telluriques ne connurent pas une croissance très importante[10]. L'embryon terrestre grossit d'au plus 0,05 masses terrestres et cessa d'accumuler de la matière 100 000 ans après la formation du Soleil. De nouvelles collisions et la fusion de corps de la taille de quasi-planètes permirent alors aux planètes telluriques de grossir jusqu'à leurs tailles actuelles (voir Planètes telluriques ci-dessous)[28].

Quand les planètes telluriques furent formées, elles restèrent immergées dans un disque de gaz et de poussières. Le gaz était partiellement soutenu par les mécanismes de pression et il n'orbitait donc pas aussi vite que les planètes autour du Soleil. La résistance induite par le milieu a causé un transfert de moment angulaire, et en conséquence les planètes ont progressivement émigré vers de nouvelles orbites. Les modèles mathématiques montrent que les variations de température dans le disque gouvernent cette vitesse de migration, mais les planètes intérieures ont nettement tendance à se rapprocher davantage du Soleil, alors que le disque se dissipe. Cette migration plaça finalement les planètes telluriques sur leurs orbites actuelles[29].

Vue d'artiste d'une double nébuleuse stellaire.

Les planètes gazeuses géantes, nommément Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, se formèrent plus à l'extérieur, par-delà la ligne de gel (aussi appelée ligne de glace). Cette ligne désigne le point, entre les orbites de Mars et de Jupiter, où la matière est suffisamment froide pour que ses composés de glace volatile restent à l'état solide. Les glaces qui formèrent les géantes gazeuses étaient plus abondantes que les métaux et les silicates qui formaient les planètes telluriques. Ceci permit aux géantes de devenir suffisamment massives pour qu'elles finissent par capturer l'hydrogène et l'hélium, les plus légers mais aussi les plus abondants des éléments de l'univers[10]. Les planétésimaux formés par-delà la ligne de glace accumulèrent jusqu'à plus de quatre masses terrestres sur une période de 3 millions d'années[28]. Aujourd'hui, les quatre géantes gazeuses totalisent quasiment 99 % de toute la masse orbitant autour du Soleil[note 2]. Les astrophysiciens pensent que ce n'est pas par hasard si Jupiter se trouve juste au-delà de la ligne des glaces. La ligne de glace aurait accumulé de grosses quantités d'eau par évaporation de glace en chute depuis les régions extérieures. Cela aurait créé une région de faible pression qui aurait facilité l'accélération des particules en orbite à la frontière de cette ligne et interrompu leurs mouvements vers le Soleil. En effet, la ligne de glace agit comme une barrière qui causa l'accumulation rapide de matériel à ~5 unités astronomiques du Soleil. Cet excès de matériel s'est fondu en un large embryon d'environ 10 masses terrestres, qui commença alors à grossir rapidement en engloutissant l'hydrogène présent dans le disque alentour. L'embryon atteint alors 150 masses terrestres en seulement 1 000 ans, jusqu'à atteindre sa masse nominale, 318 fois celle de la Terre. La masse significativement plus réduite de Saturne s'expliquerait par le fait qu'elle se serait formée quelques millions d'années après Jupiter, alors qu'il y avait moins de gaz disponible dans son environnement[28].

Uranus et Neptune sont supposées s'être formées après Jupiter et Saturne. Le puissant vent solaire avait alors soufflé au loin l'essentiel du matériel du disque. En conséquence, les planètes n'ont eu l'opportunité d'accumuler qu'une petite quantité d'hydrogène et d'hélium — pas plus d'une masse terrestre chacune. Uranus et Neptune sont parfois qualifiées de « failed cores », c'est-à-dire de « noyaux ratés »[30]. Le problème central que rencontrent les différentes théories de la formation du système solaire est associé à l'échelle de temps nécessaire à leur formation. Là où sont situées les planètes, il leur aurait fallu une centaine de millions d'années pour agréger leurs noyaux. Cela signifie qu'Uranus et Neptune se sont probablement formées plus près du Soleil, près de Saturne ou peut-être même entre celle-ci et Jupiter, et qu'elles ont migré, plus tard, vers l'extérieur (voir Migration planétaire ci-dessous)[30],[31]. Tous les mouvements dans la zone des planétésimaux n'étaient pas nécessairement dirigés vers le Soleil ; les échantillons que la sonde Stardust a rapportés de la comète Wild 2 ont suggéré que les matériaux de la prime formation du système solaire avaient migré depuis les régions les plus chaudes du système solaire vers les régions de la ceinture de Kuiper[32].

Après trois à dix millions d'années[28], les vents stellaires du jeune Soleil auraient dissipé tout le gaz et toutes les poussières du disque protoplanétaire, en les « soufflant » dans l'espace interstellaire, mettant ainsi fin à la croissance des planètes[33],[34].

Évolution ultérieure

Les premières théories de la formation du système solaire supposaient que les planètes s'étaient formées à proximité de l'endroit où elles orbitent actuellement. Néanmoins, ce point de vue a radicalement changé à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Actuellement, on pense que le système Solaire était très différent de ce qu'il est aujourd'hui après sa formation initiale : plusieurs objets au moins aussi massifs que Mercure étaient présents dans le système solaire interne, la partie externe du système solaire était beaucoup plus compacte qu'elle ne l'est maintenant, et la ceinture de Kuiper était bien plus proche du Soleil[35]. Au début du XXIe siècle, il est communément admis au sein de la communauté scientifique que les impacts de météorites se sont produits régulièrement, mais relativement rarement, au cours du développement et de l'évolution du système solaire. La formation de la Lune, tout comme celle du système Pluton-Charon, est le résultat d'une collision d'objets de la ceinture de Kuiper. D'autres lunes proches des astéroïdes et d'autres objets de la ceinture de Kuiper seraient aussi le produit des collisions. De tels entre-chocs continuent de se produire, comme l'illustre la collision de la comète Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter en juillet 1994, ou l'événement de la Toungouska le 30 juin 1908.

Illustration de l'évolution tardive du système solaire.

Planètes telluriques

À la fin de l'époque où les planètes se sont formées, le système solaire était peuplé par 50 à 100 lunes, dont certaines avaient une taille comparable à celle de la protoplanète qui allait former Mars[36],[37]. La poursuite de leur croissance n'a été possible que parce que ces organismes sont entrés en collision et ont fusionné les uns avec les autres, pendant encore 100 millions d'années. Ces objets auraient interagi gravitationnellement entre eux, les orbites des uns tirant sur celles des autres jusqu'à ce qu'ils se heurtent, fusionnant et grossissant jusqu'à ce que les quatre planètes telluriques que nous connaissons aujourd'hui aient pris forme[28]. L'une de ces collisions géantes est probablement à l'origine de la formation de la Lune (voir Lunes ci-dessous), alors qu'une autre aurait retiré l'enveloppe externe de la jeune Mercure[38].

Ce modèle ne peut expliquer comment les orbites initiales des protoplanètes telluriques, qui auraient dû être hautement excentriques pour pouvoir entrer en collision, ont produit les orbites quasi-circulaires remarquablement stables que les planètes telluriques ont aujourd'hui[36]. Une hypothèse pour ce « dumping d'excentricité » est que les planètes telluriques se seraient formées dans un disque de gaz qui n'aurait pas encore été expulsé par le Soleil. Avec le temps, la « résistance gravitationnelle » de ce gaz résiduel aurait limité l'énergie des planètes, lissant leurs orbites[37]. Néanmoins, un tel gaz, s'il avait existé, aurait empêché les orbites telluriques de devenir si excentriques dans un premier temps[28]. Une autre hypothèse est que la résistance gravitationnelle ait eu lieu non entre les planètes et les gaz résiduels mais entre les planètes et les petits corps restants. Comme les grands corps se déplaçaient à travers une foule d'objets plus petits, ces derniers, attirés par la gravité des planètes plus grandes, ont formé une région de plus forte densité, un « sillage gravitationnel », dans le parcours des astres les plus gros. Il s'ensuit que la gravité accrue des objets regroupés dans le sillage de la planète ont ralenti les objets les plus grands en les plaçant sur des orbites plus régulières[39].

Ceinture d'astéroïdes

La bordure extérieure de la région tellurique, entre 2 et 4 UA du Soleil, est appelée la ceinture d'astéroïdes. La ceinture d'astéroïdes initiale contenait suffisamment de matière pour former deux à trois planètes comme la Terre, et un grand nombre de planétésimaux s'y sont formés. Comme pour les planètes telluriques, les planétésimaux de cette région ont plus tard fusionné et formé de 20 à 30 lunes de la taille de la protoplanète martienne[40]. Néanmoins, en raison de la proximité de Jupiter, la formation de cette planète, 3 millions d'années après le Soleil, a fortement influencé l'histoire de la région[36]. Les résonances orbitales avec Jupiter et Saturne sont particulièrement fortes dans la ceinture d'astéroïdes, et les interactions gravitationnelles avec des embryons plus massifs dispersaient nombre de planétésimaux dans ces résonances. La gravité de Jupiter augmenta la vélocité de ces objets avec leurs résonances, les amenant à éclater lors des collisions avec d'autres corps, plutôt qu'à s'agréger[41].

Alors que Jupiter migrait vers l'intérieur, poursuivant sa formation (voir Migration planétaire ci-dessous), les résonances auraient balayé des portions de la ceinture d'astéroïdes, perturbant la dynamique de la région et accroissant la vélocité relative des corps les uns par rapport aux autres[42]. L'action cumulée des résonances et des protoplanètes a soit chassé les planétésimaux à la périphérie de la ceinture d'astéroïdes, soit perturbé leurs inclinaisons et leurs excentricités orbitales[40],[43]. Certains de ces embryons massifs furent aussi éjectés par Jupiter, tandis que les autres ont pu migrer vers le système solaire interne et jouer un rôle dans l'accrétion finale des planètes telluriques[40],[44],[45]. Durant cette période de réduction primaire, les effets des planètes géantes et des protoplanètes ne laissèrent à la ceinture d'astéroïdes qu'une masse totale équivalente à moins de 1 % de celle de la Terre, composée principalement de petits planétésimaux[43]. Cela représentait toujours plus de 10 à 20 fois la masse de la ceinture principale actuelle, qui est d'environ 1/2000 masse terrestre[46]. Une période de réduction secondaire, qui réduisit la ceinture d'astéroïdes jusqu'à sa masse actuelle, est vraisemblablement survenue lorsque Jupiter et Saturne entrèrent dans une résonance orbitale 2:1 temporaire (voir ci-dessous).

Cette période d'impacts géants au cœur du système solaire interne joua probablement un rôle dans l'acquisition de l'eau actuellement présente sur Terre (~6×1021 kg) depuis l'ancienne ceinture d'astéroïdes. L'eau est trop volatile pour avoir été présente lors de la formation de la Terre et a dû arriver ultérieurement depuis des régions plus lointaines et plus froides du système solaire[47]. L'eau fut probablement apportée par les protoplanètes et les petits planétésimaux lancés hors de la ceinture d'astéroïdes par Jupiter[44]. Une population de comètes de la ceinture principale découverte en 2006 a été aussi suggérée comme une origine possible de l'eau présente sur Terre[47],[48]. En comparaison, les comètes issues de la ceinture de Kuiper ou de régions plus lointaines encore n'ont apporté que 6 % de l'eau présente sur Terre[1],[49]. L'hypothèse de panspermie propose que la vie ait pu être déposée sur Terre de cette façon, bien que cette idée ne soit pas largement acceptée par la communauté scientifique[50].

Migration planétaire

Article détaillé : Modèle de Nice.
Vue d'artiste illustrant la migration orbitale de géantes gazeuses dans une ceinture primordiale de planétésimaux.

Selon l'hypothèse de la nébuleuse, les « géantes de glaces », Uranus et Neptune, sont à la « mauvaise place ». En effet, elles sont situées dans une région où la densité réduite de la nébuleuse et où la longue durée de l'orbite rendent leur formation hautement improbable. On pense donc qu'elles se sont formées sur des orbites proches de celles de Jupiter et Saturne, où davantage de matériaux étaient disponibles. Elles auraient ensuite migré vers l'extérieur du système solaire, sur une période de plusieurs centaines de millions d'années[30].

La migration des planètes extérieures est aussi nécessaire pour expliquer l'existence et les propriétés des régions les plus extérieures du système solaire[31]. Au-delà de Neptune, le système solaire se prolonge par la ceinture de Kuiper, les objets épars et le nuage de Oort. Ces trois populations clairsemées de petits objets de glace seraient le point d'origine de la plupart des comètes observées. À cette distance du Soleil, l'accrétion était trop lente pour permettre aux planètes de se former avant que la nébuleuse solaire se disperse. Le disque initial perdit donc suffisamment de masse et de densité pour les consolider en planètes. La ceinture de Kuiper se trouve entre 30 et 55 UA du Soleil, alors que plus loin, le disque dispersé s'étend jusqu'à plus de 100 UA[31]. Le nuage de Oort débute à 50 000 UA[51]. À l'origine cependant, la ceinture de Kuiper était bien plus dense, et bien plus proche du Soleil. Ses constituants n'orbitaient pas à plus de 30 UA. Au plus proche du Soleil, ils orbitaient au-delà d'Uranus et de Neptune, qui étaient en rotation bien plus près du Soleil quand elles se sont formées (le plus probablement dans un intervalle de 15 à 20 UA). Neptune était alors plus proche du Soleil qu'Uranus[1],[31].

Les simulations montrant les planètes extérieures et la ceinture de Kuiper :
a) avant la résonance 2:1 de Jupiter et Saturne ;
b) dispersion des objets de la ceinture de Kuiper dans le système solaire après le glissement orbital de Neptune ;
c) après éjection des corps de la ceinture de Kuiper par Jupiter[1].

Après la formation du système solaire, les orbites de toutes les géantes gazeuses ont continué à évoluer lentement. Elles étaient alors influencées par leurs interactions avec le grand nombre de planétésimaux restants. Après 500 à 600 millions d'années, il y a environ 4 milliards d'années, Jupiter et Saturne entrèrent en résonance 2:1. Saturne effectuait une révolution autour du Soleil, alors que Jupiter en faisait deux[31]. Cette résonance créait une poussée gravitationnelle qui repoussait les planètes extérieures. Neptune dépassait alors l'orbite d'Uranus et plongeait dans l'ancienne ceinture de Kuiper. La planète dispersait la majorité de ces petits corpuscules de glace vers l'intérieur, tandis qu'elle se déplaçait vers l'extérieur. Ces planétésimaux déroutaient alors à leur tour la planète suivante qu'ils rencontraient d'une manière similaire, déplaçant les orbites des planètes vers l'extérieur alors qu'eux s'approchaient du Soleil[52]. Ce processus continua jusqu'à ce que les planétésimaux interagissent avec Jupiter. L'immense gravité que la plus grosse planète du système solaire exerçait alors sur eux les envoyait sur des orbites hautement elliptiques. Certains furent mêmes éjectés hors de l'influence gravitationnelle solaire. Ceci amena Jupiter à se rapprocher significativement du Soleil[note 3]. Ces objets dispersés par Jupiter sur des orbites très hautement elliptiques forment le nuage de Oort[31]. Les objets dispersés sur une inclinaison moins importante par la migration de Neptune forment la ceinture de Kuiper et le disque dispersé[31]. Ce scénario explique la faible masse de la ceinture de Kuiper et du disque dispersé. Certains des objets épars, notamment Pluton, devinrent gravitationnellement liés à l'orbite de Neptune, les forçant à des résonances orbitales[53]. Il est aussi possible que les frictions avec le disque des planétésimaux ait à nouveau rendu les orbites d'Uranus et de Neptune circulaires[31],[54].

En contraste avec les planètes externes, les planètes telluriques, internes, n'auraient pas significativement migré durant l'évolution du système solaires, parce que leurs orbites sont restées stables durant les périodes des impacts géants[28].

Du bombardement massif tardif à nos jours

Article détaillé : Bombardement massif tardif.
Un cratère en forme de bol, entre 1200 et 1400 kilomètres de diamètre et 190 mètres de profondeur.
Le Meteor Crater en Arizona. Il fut créé il y a 50 000 ans par un impacteur de 50 mètres de diamètre. Il s'agit d'un rude rappel du fait que l'accrétion du système solaire n'est pas terminée.

Les perturbations gravitationnelles issues de la migration des planètes extérieures auraient projeté un grand nombre d'astéroïdes vers le système solaire intérieur, en appauvrissant considérablement la ceinture originale jusqu'à ce qu'elle atteigne la très faible masse qu'on lui connait aujourd'hui[43]. Cet évènement pourrait avoir initié le « grand bombardement tardif » qui a eu lieu il y a à peu près 4 milliards d'années, c'est-à-dire de 500 à 600 millions d'années après la formation du système solaire[1],[55]. Cette période de bombardement massif dura plusieurs centaines de millions d'années et est mise en évidence par les anciens cratères encore visibles sur les astres géologiquement morts du système solaire interne, tels que la Lune et Mercure[1],[56]. Les plus vieilles traces de vie sur Terre datent de 3,8 milliards d'années, quasiment immédiatement après la fin du grand bombardement tardif[57].

Les impacts seraient des évènements ordinaires (même si actuellement rares) de l'évolution du système solaire. Ils continuent de se produire, comme l'illustrent des collisions telles que celle de la comète Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter en 1994, l'impact sur Jupiter de juillet 2009, et le Meteor Crater dans l'Arizona. Le processus d'accrétion est en conséquence incomplet et peut encore constituer une menace pour la vie sur Terre[58],[59].

L'évolution du système solaire extérieur semble avoir été influencée par des supernovas proches et probablement aussi par la traversée de nuages interstellaires. Les surfaces des corps du système solaire les plus éloignés auraient éprouvé des altérations spatiales issues des vents solaires, des micrométéorites et des composants neutres du milieu interstellaire[60].

L'évolution de la ceinture d'astéroïdes après le grand bombardement tardif fut principalement gouvernée par les collisions[61]. Les objets de masse importante ont une gravité suffisante pour retenir tout le matériel éjecté par de violentes collisions. Dans la ceinture d'astéroïdes, cela n'est habituellement pas le cas. Il en résulte que nombre de gros corps ont été cassés en morceaux et que, parfois, de nouveaux objets ont été forgés avec ces restes dans des collisions moins violentes[61]. Les lunes autour de certains astéroïdes ne peuvent actuellement être expliquées que par la consolidation de matériaux éjectés depuis l'objet d'origine sans suffisamment d'énergie pour avoir pu entièrement échapper à sa gravité[62].

Le système solaire, 4,6 milliards d'années après sa formation.

Origines variées des différentes lunes

Article connexe : Théia .

Des lunes orbitent autour de la plupart des planètes du système solaire ainsi qu'autour de bien d'autres corps spatiaux. Ces satellites naturels sont issus de l'un des trois mécanismes possibles :

Vue d'artiste d'une collision entre une planète et un corps plus petit.
La Lune est probablement le résultat d'une collision cataclysmique entre la proto-Terre et Théia.
  1. co-formation depuis un disque circum-planétaire (seulement dans le cas des géantes gazeuses) ;
  2. formation depuis des débris d'impact (donné par un impact suffisamment important à un faible angle) ;
  3. capture d'un objet passant à proximité.

Jupiter et Saturne ont un grand nombre de lunes, telles que Io, Europe, Ganymède et Titan, qui pourraient provenir de disques autour de chaque planète géante en grande partie de la même façon que les planètes se sont formées avec le disque autour du Soleil[63],[64]. Cette origine est indiquée par l'importante taille des lunes et leur proximité à leur planète. En effet, ces deux propriétés combinées ne peuvent pas être cumulées sur des lunes capturées. D'un autre côté, la nature gazeuse des planètes considérées rend impossible la création de lunes par des débris résultants de collisions. Les lunes extérieures des géantes gazeuses tendent à être petites et à avoir des orbites excentriques avec des inclinations aléatoires. Ce sont là des caractéristiques attendues pour des objets capturés[65],[66]. La plupart de ces lunes orbitent dans la direction opposée de la rotation de leurs planètes associées. La plus large lune irrégulière est la lune Triton autour de Neptune, qui serait un objet de la ceinture de Kuiper capturé[59].

Les lunes des corps solides ont été créées par des collisions et par des captures. Les deux petites lunes de Mars, Deimos et Phobos, seraient des astéroïdes capturés[67]. La Lune de la Terre aurait été formée suite à une seule gigantesque collision oblique[68],[69]. L'objet impacteur, appelé Théia, devait avoir une masse et une taille comparables à celle de Mars, et l'impact aurait eu lieu quelques dizaines de millions d'années après la formation des planètes internes. La collision projeta en orbite une partie du manteau de Théia, qui s'agrégea pour former la Lune[68]. Cet impact géant fut le dernier d'une série de fusions qui formèrent la Terre. Théia se serait formé sur l'un des points de Lagrange du couple Terre-Soleil (soit L4, soit L5), puis il aurait dérivé de sa position[70]. Charon, la lune de Pluton, pourrait s'être aussi formée par l'intermédiaire d'une large collision ; les couples Pluton-Charon et Terre-Lune sont les seuls du système solaire dans lesquels la masse du satellite est supérieure à 1 % de celle de la planète[71].

Futur

Les astronomes estiment que le système solaire, tel que nous le connaissons, ne devrait pas changer profondément jusqu'à ce que le Soleil ait fusionné tout l'hydrogène de son noyau en hélium, débutant son évolution depuis la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell pour entrer dans la phase de géante rouge. Même ainsi, le système solaire continuera à évoluer.

Illustrations de quelques évènements majeurs à venir au sein du système solaire.

Évolution chaotique des orbites

L'étude des orbites des planètes s'est longtemps soldée par des échecs répétés, les observations tendant à s'écarter de tables pourtant de plus en plus précises. Ainsi l'existence de Neptune fut-elle pressentie pour corriger les errements d'Uranus. Toutefois, une fois les trajectoires des planètes correctement modélisées pour les temps actuels, la question restait posée de la régularité de ces mouvements sur le long terme. Lorsque Kepler introduit les mouvements elliptiques dans le système héliocentrique, les mouvements sont décrits comme périodiques, stables et indéfiniment réguliers. La gravitation newtonienne altère ensuite ce schéma en imposant des perturbations relatives, mais la stabilité apparente du système solaire conduit à penser que l'intervention divine maintenait la cohésion du système. Laplace et Lagrange montrent enfin que les irrégularités observées sont des oscillations légères de la forme de orbites (excentricité).

Toutefois, lorsque les calculs de trajectoires sont effectués pour des temps reculés, les solutions font intervenir des marges d'erreurs de plus en plus importantes, de sorte que le mouvement des orbites n'est plus régulier mais chaotique[72]. Le modèle actuel montre une divergence exponentielle des trajectoires et de l'orientation des plans orbitaux. En réalité, la stabilité apparente des résultats de Laplace et de Lagrange tient surtout au fait que leurs solutions étaient fondées sur des équations partielles. Au-delà de quelques dizaines de millions d'années, l'incertitude sur les orbites est énorme. Au cœur de ces évolutions se trouve le phénomène de résonance orbitale, qui peut engendrer des phases critiques dans l'évolution des orbites sur le long terme (voir ainsi l'exemple de Mars et l'impact sur son climat). Bien que la résonance elle-même reste stable, il devient impossible de prédire la position de Pluton avec un quelconque degré de précision après plus de 10 à 20 millions d'années[73], mais on sait dans quelle fourchette de valeurs elle doit se situer. Un autre exemple est l'inclinaison de l'axe terrestre qui, à cause des frictions engendrées sur le manteau terrestre par les interactions (marées) causées par la Lune (voir ci-dessous), deviendra incalculable au-delà de 1,5 à 4,5 milliards d'années[74].

Les orbites des planètes extérieures (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune) sont chaotiques à très long terme, et en conséquence ils possèdent un horizon de Lyapunov sur un intervalle de 2 à 230 millions d'années[75]. Dans tous les cas cela signifie que la position d'une planète sur son orbite devient à terme impossible à prédire avec certitude (ainsi, par exemple la date des hivers et des étés devient incertaine), mais dans certains cas les orbites elles-mêmes peuvent changer radicalement. Ce chaos se manifeste plus fortement dans les changements d'excentricité, les orbites de certaines planètes devenant plus ou moins significativement elliptiques[76].

Finalement, le système solaire externe est (quasi-)stable en cela qu'aucune de ses planètes n'entrera en collision avec une autre ou ne sera éjectée du système solaire dans les prochains milliards d'années[75].

Le système solaire interne devrait connaitre une plus grande marge de chaos. Bien que dans la quasi-totalité des cas les orbites des planètes internes devraient rester dans une certaine plage de distances les unes par rapport aux autres ; dans une « probabilité » estimée (dans les modèles) à quelques %, il est possible que les orbites s'elliptisent assez pour se recouper et provoquer une déstabilisation catastrophique des orbites des planètes internes. À commencer par celle de Mercure, la plus instable, qui risque de se placer sur une trajectoire de collision avec Vénus ou le Soleil, sur plusieurs milliards d'années.

Dans la même échelle de temps, l'excentricité de Mercure pourrait croître encore davantage (dépasser 0,6), et des passages à proximité de Vénus, la Terre, et Mars pourrait théoriquement l'éjecter du système solaire ou arriver à une collision avec ces planètes[77]. Cela pourrait aussi amener les orbites des autres planètes internes (Vénus, la Terre, et Mars) à augmenter telles que leurs orbites puissent se recouper et avoir un risque de collision ! Dans ces modèles, l'excentricité de Mars pourrait grandir jusqu'à 0,2, c'est-à-dire jusqu'à croiser l'orbite terrestre, la Terre et Mars pourraient entrer en collision, ou bien Mars pourrait aussi être éjecté du système solaire. Il est aussi possible que les excentricités des orbites de Vénus et de la Terre deviennent telles qu'une collision puisse alors survenir entre elles.

Les systèmes anneaux-lunes

L'évolution des systèmes lunaires est pilotée par les marées. Une lune exerce une force de marée dans l'objet autour duquel elle orbite (généralement une planète), ce qui crée un renflement dû à la force gravitationnelle différentielle à travers le diamètre de la planète. Dans le même temps, un renflement plus important déforme le satellite naturel. Lorsque la lune orbite dans le sens de rotation de la planète et que celle-ci tourne plus rapidement que cette lune, le renflement, induit par la marée, sera constamment en aval de l'orbite lunaire. Dans cette situation, le moment angulaire est transféré de la rotation de la planète à la révolution du satellite. La lune gagne ainsi de l'énergie et tourne alors suivant une spirale qui l'éloigne de la planète. En contrepartie, l'énergie, cédée par la planète, réduit sa vitesse de rotation.

La Terre et la Lune illustrent cette situation. Aujourd'hui, la Terre exerce un verrouillage par force de marée sur la Lune, où une rotation est égale à une révolution (d'environ 29 jours). Ainsi, la Lune montre toujours la même face à la Terre. Dans le futur, elle continuera de s'éloigner, et la rotation de la Terre continuera à ralentir graduellement. Dans 50 milliards d'années, si elles survivent à l'expansion du Soleil, la Terre et la Lune seront en résonance complète, verrouillées par la force de marée. Chacune sera prisonnière d'une « résonance rotation–orbite » dans laquelle la Lune fera le tour de la Terre en 47 jours. De plus, elles tourneront autour de leurs axes respectifs à la même vitesse et chacune montrera un seul et même hémisphère à l'autre[78],[79]. Les lunes galiléennes de Jupiter en sont autant d'autres exemples, ainsi que la plupart des plus petites lunes de Jupiter[80] et la plupart des grandes lunes de Saturne[81].

Une petite partie de la planète Neptune et sa lune Triton, beaucoup plus petite
Neptune et sa Lune Triton, prises par Voyager 2. L'orbite de Triton atteindra probablement la limite de Roche en s'approchant de Neptune. Cela brisera cette lune, formant probablement un nouveau système d'anneaux.

Deux scénarios différents peuvent avoir lieu, dans lesquels le renflement de marée est en amont de son orbite. Si le satellite naturel orbite plus vite autour de la planète qu'elle ne tourne sur elle-même, la direction du transfert du moment angulaire est inversée, aussi la rotation de la planète est accélérée alors que la vitesse de révolution de la lune est réduite. Si le satellite naturel est rétrograde, c'est-à-dire lorsqu'il orbite dans le sens contraire à celui de la planète, les moments angulaires de la rotation et de la révolution ont des signes opposés, aussi le transfert tend à réduire la magnitude des deux rotations, qui s'annulent mutuellement.

Dans chacun de ces cas, le transfert du moment angulaire et de l'énergie est conservé si l'on considère le système à deux corps dans son ensemble. Cependant, la somme des énergies correspondant à la révolution de la lune ajoutée à celle de la rotation de la planète n'est pas conservée, mais décroît au cours du temps. Cela s'explique par la dissipation de chaleur en raison des frictions générées par le mouvement du renflement de marée sur la matière dont est composée la planète. Si les planètes étaient des fluides idéaux, sans frottement, le renflement de marée serait centré sous le satellite, et aucun transfert d'énergie n'aurait lieu. C'est la perte d'énergie cinétique à travers des frictions qui rend le transfert du moment angulaire possible.

Dans les deux cas, la décélération par la force de marée entraîne la lune dans une spirale qui la rapproche de sa planète jusqu'à ce que les contraintes de marée la brisent complètement. Les satellites créent ainsi potentiellement un système d'anneaux autour de la planète, à moins qu'ils ne s'engouffrent dans son atmosphère ou ne s'écrasent à sa surface. Un tel destin attend la lune Phobos de Mars dans un délai de 30 à 50 millions d'années[82], la lune Triton de Neptune dans 3,6 milliards d'années[83], la lune Métis et la lune Adrastée de Jupiter[84] et au moins 16 petits satellites d'Uranus et de Neptune. La lune Desdemona d'Uranus peut aussi entrer en collision avec l'une de ses lunes voisines[85].

Une troisième possibilité est que les deux corps se soient verrouillés l'un sur l'autre. Dans ce cas, le renflement de marée reste directement sous la lune. Il n'y a alors plus de transfert de moment angulaire, et la période orbitale n'évolue plus. Le système Pluton et Charon est un exemple de ce type de configuration[86].

Avant la mission, en 2004, de la sonde Cassini–Huygens, il était communément admis que les anneaux de Saturne étaient bien plus jeunes que le système solaire et qu'ils se dissiperaient dans les 300 millions d'années à venir. On pensait que les interactions gravitationnelles avec les lunes de Saturne repoussaient graduellement les anneaux extérieurs vers la planète, alors que l'abrasion par des météorites et par la gravité de Saturne balayait le reste, laissant, à terme, Saturne dépouillée[87]. Néanmoins, les données de cette mission ont conduit les scientifiques à réviser leur point de vue initial. Les observations ont en effet révélé, sur une épaisseur de 10 km, des matériaux de glace, structurés en mottes, qui se brisent et se reforment continuellement, renouvelant les anneaux. Les anneaux de Saturne sont bien plus massifs que les anneaux de toutes les autres géantes gazeuses. Cette énorme masse aurait préservé des anneaux à Saturne depuis que la planète s'est formée, il y a 4,5 milliards d'années, et elle les préservera durant encore plusieurs milliards d'années[88].

Environnements solaire et planétaire

Article connexe : Évolution des étoiles.

À long terme, les changements les plus importants au sein du système solaire proviendront de l'évolution et du vieillissement du Soleil. Au fur et à mesure qu'il brûle son combustible (de l'hydrogène), il accroît sa température et brûle le carburant restant d'autant plus vite. Ainsi le Soleil élève sa luminosité de 10 % tous les 1,1 milliard d'années[89]. Dans un milliard d'années, les radiations émises par le Soleil auront augmenté et sa zone habitable se sera déplacée vers l'extérieur, rendant la surface terrestre trop chaude pour que l'eau à l'état liquide puisse y subsister naturellement. À ce moment-là, toute forme de vie terrestre sera impossible[90]. L'évaporation de l'eau, un gaz à effet de serre potentiel, depuis la surface des océans, pourrait accélérer l'élévation de la température, ce qui pourrait mettre fin à toute forme de vie sur Terre plus vite encore[91]. À cette époque, il est possible que la température à la surface de Mars s'élève graduellement. Le dioxyde de carbone et l'eau actuellement gelés sous le sol martien seront libérés dans l'atmosphère, créant un effet de serre. Ce dernier réchauffera la planète jusqu'à ce qu'elle atteigne les conditions comparables à celles de la Terre aujourd'hui, offrant potentiellement un nouvel îlot possible pour la vie[92]. Dans 3,5 milliards d'années, les conditions à la surface de la Terre seront similaires à celle de Vénus aujourd'hui[89].

Tailles relatives du Soleil tel qu'il est actuellement (inset) comparé à la taille (estimée) qu'il aura lorsqu'il sera devenu une géante rouge.

Dans environ 5,4 milliards d'années, le noyau du Soleil sera devenu suffisamment chaud pour engendrer la fusion de l'hydrogène dans ses couches supérieures[90]. Cela engendrera une inflation colossale de la surface de l'étoile qui s'étendra en conséquence. À ce stade, il entrera dans une nouvelle phase de son cycle de vie, connue sous le nom de géante rouge[93],[94]. Dans 7,5 milliards d'années, le Soleil s'étendra sur un rayon de 1,2 UA, c'est-à-dire 256 fois sa taille actuelle. À l'apogée de la branche des géantes rouges, parce qu'il aura démultiplié sa surface, il aura une luminosité 2 700 fois plus importante et en conséquence il sera bien plus froid en surface (environ 2 600 K). Durant cette période de sa vie de géante rouge, le Soleil provoquera un vent solaire qui portera au loin environ 33 % de sa masse[90],[95],[96]. À cette époque, il est possible que la lune Titan de Saturne puisse atteindre une température de surface nécessaire pour supporter la vie[97],[98].

Alors que le Soleil s'étendra, il devrait absorber les planètes Mercure et, très probablement, Vénus[99]. La destinée de la Terre est moins claire ; alors que le Soleil enveloppera l'orbite actuelle de la Terre, il aura perdu le tiers de sa masse (et d'attraction gravitationnelle), ce qui amènera les orbites de chaque planète à s'agrandir considérablement[90]. En ne considérant que ce phénomène, Vénus et la Terre devraient sans doute échapper à l'incinération[95], mais une étude de 2008 suggère que la Terre sera néanmoins probablement absorbée à cause des interactions de marées avec le gaz ténu de l'enveloppe extérieure dilatée du Soleil[90].

Graduellement, l'hydrogène brûlant dans le manteau entourant le noyau solaire accroîtra la masse du noyau jusqu'à ce qu'elle ait atteint environ 45 % de la masse solaire actuelle. À ce point, la densité et la température deviendront si hautes que la fusion de l'hélium en carbone commencera, engendrant un flash de l'hélium ; le Soleil diminue alors d'environ 250 à 11 fois son rayon actuel. Par conséquent, sa luminosité diminue d'environ 3 000 à 54 fois son niveau actuel, et sa température de surface passera à environ 4 770 K. Le Soleil deviendra une étoile de la branche horizontale, brûlant l'hélium dans son cœur de façon stable, à la manière dont il brûle de l'hydrogène aujourd'hui. La période de fusion de l'hélium ne dépassera cependant pas 100 millions d'années. Finalement, il sera obligé de recourir à nouveau à la réserve d'hydrogène et d'hélium dans ses couches externes et va s'étendre une seconde fois, tournant dans ce qui est connu sous le nom de branche asymptotique des géantes. À ce stade, sa luminosité augmentera encore, pour atteindre 2 090 fois sa luminosité actuelle, et il refroidira jusqu'à environ 3 500 K[90]. Cette phase durera environ 30 millions d'années, après quoi, sur une période de 100 000 ans, les couches externes du Soleil voleront en éclats, éjectant un vaste flux de matière dans l'espace et formant un halo (mal) nommé nébuleuse planétaire. La matière éjectée contiendra l'hélium et le carbone produits par les réactions nucléaires solaires, continuant à enrichir le milieu interstellaire avec des éléments lourds pour de futures générations de systèmes solaires[100].

La nébuleuse de la Lyre, une nébuleuse planétaire similaire à ce que le Soleil deviendra.

Il s'agira d'un évènement relativement « paisible », ne s'apparentant en rien à une supernova, que le Soleil est trop petit pour poursuivre dans le cadre de son évolution. Un observateur pouvant témoigner de cet évènement aurait observé une accélération massive de la vitesse des vents solaires, mais pas assez pour complètement détruire une planète. Néanmoins la perte de masse de l'étoile pourrait engendrer le chaos dans les orbites des planètes survivantes, les amenant éventuellement à une collision, ou encore les éjectant complètement du système solaire, à moins qu'elles ne soient complètement broyées par les forces de marées[101]. Après quoi, tout ce qui restera du Soleil sera une naine blanche, un objet extraordinairement dense, représentant 54 % de sa masse originale dans le volume de la Terre. Initialement, cette naine blanche pourrait être 100 fois plus lumineuse que le Soleil actuel. Elle sera entièrement constituée de carbone et d'oxygène dégénérés, mais n'atteindra jamais une température suffisante pour déclencher la fusion de ces éléments. Ainsi elle se refroidira progressivement, devenant de moins en moins lumineuse[102].

Lorsque le Soleil sera « mort », sous cette forme de « coeur mis à nu », son pouvoir d'attraction sur les corps en orbite, comme les planètes, les comètes et les astéroïdes se sera affaibli à cause de sa perte de masse dans les étapes précédentes. Toutes les orbites des planètes restantes vont s'étendre ; si Vénus, la Terre et Mars existent encore, leurs orbites seront à peu près de 1,4 UA, de 1,9 UA et de 2,8 UA. Toutes les planètes deviendront sombres, glacées, et complètement dépourvues de toute forme de vie[95]. Elles continueront à orbiter autour de leur étoile, leur vitesse étant réduite en raison de l'augmentation de la distance au Soleil et sa gravité réduite. Deux milliards d'années plus tard, quand le Soleil aura refroidi dans un intervalle de 6 000 K à 8 000 K, le carbone et l'oxygène dans le noyau du Soleil gèleront, 90 % de sa masse restante devenant une structure cristalline[103]. Finalement, après des milliers de milliards d'années supplémentaires, le Soleil cessera complètement de briller, devenant une naine noire[104].

Illustration des dernières étapes de l'évolution du système solaire.

Interactions galactiques

Position du système solaire dans la Voie lactée.

Le système solaire voyage autour de la Voie lactée, selon une orbite circulaire, à approximativement 30 000 années-lumières du centre galactique. Il lui faut au moins 220, voire 250, millions d'années pour effectuer une révolution complète, à la vitesse de 220 km/s. À ce rythme, depuis sa formation, le système a déjà réalisé au moins 20 révolutions[105].

Certains scientifiques ont suggéré que le cheminement du système solaire à travers la galaxie est l'un des facteurs expliquant les extinctions massives périodiques observées sur Terre au travers des enregistrements fossiles. Lors de ses orbites, le Soleil connaît de légères oscillations verticales qui l'amène à traverser régulièrement le plan galactique. Lorsqu'il est à l'extérieur du plan galactique, l'influence des marées galactiques est au plus faible. Lorsqu'il entre dans le disque galactique, ce qui a lieu tous les 20 à 25 millions d'années, il revient sous l'influence bien plus importante du disque galactique qui, selon certains modèles mathématiques, accroît le flux des comètes provenant du nuage d'Oort. Ce flux, alors 4 fois plus important, conduit à une augmentation massive de la probabilité d'un impact dévastateur[106].

Toutefois, d'autres scientifiques constatent que le Soleil est actuellement proche du plan galactique, et que pourtant le dernier événement de grande extinction remonte à 15 millions d'années. Par conséquent, la position verticale du Soleil ne saurait, à elle seule, expliquer ces extinctions périodiques. Ils retiennent alors plutôt comme déclencheur le fait que le Soleil traverse périodiquement les bras spiraux de la galaxie. Les bras spiraux dessellent non seulement d'un plus grand nombre de nuages moléculaires, mais aussi une plus grande concentration de géantes bleues brillantes. Alors que la gravité des nuages peut interagir et perturber le nuage d'Oort, les géantes bleues, qui ont une plus courte durée de vie, explosent violemment en supernovae[107].

Collision galactique et perturbation planétaire

La fusion de la Voie Lactée et d'Andromède engendra un trou noir super-massif qui modifiera le milieu interstellaire où le système solaire évoluera.

Bien que la grande majorité des galaxies de l'univers observable s'éloignent rapidement de la Voie Lactée, la galaxie d'Andromède, le plus grand membre du Groupe local, se dirige vers nous à la vitesse de 120 km/s[108]. Dans 2 milliards d'années, Andromède et la Voie Lactée devraient entrer en collision, les amenant toutes les deux à se déformer, leurs bras extérieurs distordus par les forces de marées dans de vastes traines de marées. Si cette perturbation initiale a lieu, les astronomes établissent à 12 % les chances que le système solaire soit tiré à l'extérieur, dans la traine de marée de la Voie lactée et à 3 % les chances qu'il devienne gravitationnellement lié à Andromède et donc partie intégrante de cette galaxie[108]. Après une nouvelle série de secousses gravitationnelles, au cours de laquelle la probabilité d'éjection du système solaire passe à 30 %, un trou noir supermassif émergera. Finalement, en environ 7 milliards d'années, la Voie Lactée et Andromède termineront leur fusion en une gigantesque galaxie elliptique. Au cours de la fusion, la gravité accrue va forcer le gaz (s'il est en quantité suffisante) à se concentrer au centre de la galaxie elliptique en formation. Cela devrait conduire à une période d'intense formation d'étoiles appelée une galaxie à sursaut de formation d'étoiles[108]. En outre, le gaz, en s'engouffrant dans le trou noir nouvellement formé, va le nourrir, le transformant en une galaxie active. La violence de ces interactions poussera probablement le système solaire dans le halo externe de la nouvelle galaxie, le laissant relativement épargné par les rayonnements provenant de ces collisions[108],[109].

Il serait faux de croire que cette collision peut perturber les orbites des planètes au sein du système solaire. S'il est vrai que la gravité des étoiles de passage peut détacher des planètes dans l'espace interstellaire, les distances entre les étoiles sont si grandes que la probabilité que la collision de la Voie Lactée et d'Andromède cause des perturbations à un système d'étoiles donné est négligeable. Bien que le système solaire dans son ensemble puisse être affecté par ces évènements, le Soleil et les planètes ne devraient pas être dérangés[110].

Toutefois, au fil du temps, la probabilité cumulative d'une rencontre fortuite avec une étoile augmente, et la perturbation des planètes devient pratiquement inévitable. En supposant que le scénario du Big Crunch ou du Big Rip annonçant la fin de l'Univers ne se produise pas, les calculs indiquent que la gravité des étoiles de passage aura complètement dépouillé le Soleil mort de ses planètes restantes d'ici 1 million de milliards (1015) d'années. Ce point marque alors la fin du « système solaire ». Bien que le Soleil et les planètes puissent y survivre, le système solaire, tel que nous le concevons, cessera d'exister[2].

Chronologie

Dessin montrant différentes phases de la vie du Soleil
Ligne de temps illustrant la vie du Soleil.

L'échelle de temps de la formation du système solaire a été déterminée en utilisant la datation radiométrique. Les scientifiques estiment que le système solaire est vieux de 4,6 milliards d'années. Les plus vieilles roches connues sur Terre sont approximativement datées de 4,4 milliards d'années[111]. Des roches de cet âge sont rares, car la surface de la Terre est constamment transformée par l'érosion, le volcanisme et la tectonique des plaques. Pour estimer l'âge du système solaire, les scientifiques utilisent les météorites, qui furent formées durant la condensation primordiale de la nébuleuse solaire. L'essentiel des météorites (voir Canyon Diablo) sont datées de 4,6 milliards d'années, suggérant que le système solaire devrait avoir au moins cet âge[112].

Les études des disques entourant les autres étoiles ont aussi permis d'établir une échelle de temps pour la formation du système solaire. Les étoiles âgées entre un et trois millions d'années possèdent des disques riches en gaz, là où les disques autour d'étoiles âgées de plus de 10 millions d'années, il n'y a plus du tout de gaz, suggérant que les planètes géantes gazeuses alentour avaient fini de se former[28].

Chronologie de l'évolution du système solaire

Nota bene : Toutes les dates et les durées dans cette chronologie sont approximatives et ne devraient être comprises que comme des indicateurs donnant des ordres de grandeurs.

Frise chronologique illustrant la formation et l'évolution du système solaire
Une frise illustrant la chronologie complète de la formation et de l'évolution du système solaire est disponible sur wikimedia commons.
Phase Durée depuis la formation du soleil Évènements
Système pré-solaire Milliards d'années avant la formation du système solaire Les générations précédentes d'étoiles vivent et meurent, injectant des éléments lourds dans le milieu interstellaire à partir duquel le système solaire s'est formé[18]
~ 50 millions d'années avant la formation du système solaire Le système solaire se forma dans une pépinière à étoiles, telle la nébuleuse d'Orion. Des étoiles les plus massives s'y sont aussi formées, y vivant leur vie et mourant finalement dans une explosion de supernovæ. Une supernova déclencha alors la formation du système solaire[11],[12].
Formation du soleil 0 à 100 000 années La nébuleuse pré-solaire se forme et commence à s'effondrer sur elle-même. Le Soleil commence alors à se former[28].
100 000 à 50 millions d'années Le Soleil est une protoétoile tel que T Tauri[19].
100 000 à 10 millions d'années Les planètes extérieures se forment. Après 10 millions d'années, le gaz contenu dans le disque protoplanétaire a été soufflé au loin, et la formation des planètes extérieures est quasiment terminée[28].
10 millions à 100 millions d'années Les planètes telluriques et la Lune se forment. De gigantesques impacts ont lieu. L'eau est alors déposée sur Terre[1].
Séquence principale 50 millions d'années Le Soleil devient une étoile de la séquence principale[24].
200 millions d'années Les plus vieilles roches de la Terre se forment[111].
500 millions à 600 millions d'années La résonance des orbites de Jupiter et de Saturne déplacent Neptune dans la ceinture de Kuiper. Le grand bombardement tardif a lieu dans le système solaire interne[1].
800 millions d'années La plus vieille forme de vie connue apparaît sur Terre[57].
4,6 milliards d'années Aujourd'hui. Le Soleil reste une étoile de la séquence principale, devenant continuellement plus chaud et lumineux au rythme d'environ 10 % à chaque milliard d'années[89].
6 milliards d'années La zone habitable du Soleil sort de l'orbite terrestre, glissant peut-être jusqu'à celle de Mars[92].
7 milliards d'années La Voie lactée et la galaxie d'Andromède entrent en collision. Il est possible qu'à cette occasion le système solaire soit capturé par Andromède avant que les galaxies ne fusionnent complètement[108].
Post-séquence principale 10 milliards à 12 milliards d'années Le Soleil commence à brûler l'hydrogène dans une enveloppe entourant son noyau, concluant sa vie d'étoile de la séquence principale. Le Soleil commence à suivre la branche des géantes rouges du diagramme de Hertzsprung-Russell, devenant incroyablement plus lumineux (par un facteur de 2 700 ou plus), plus large (un rayon 250 fois plus grand), et plus froid (baissant jusqu'à 2 600 K) : le Soleil est alors une géante rouge. Il engloutit Mercure, et éventuellement Vénus et la Terre[90],[95].
~12 milliards d'années Le Soleil devient une étoile brûlant de l'hélium, sur la branche horizontale traversant les phases de la branche asymptotique des géantes. Il perd alors environ 30 % de sa masse dans toutes les phases suivant la séquence principale. La branche asymptotique des géantes termine avec l'éjection d'une nébuleuse planétaire, laissant le noyau du Soleil derrière elle sous la forme d'une naine blanche[90].
Les restes du Soleil > 12 milliards d'années La naine blanche solaire ne produit plus aucune énergie, devenant continuellement plus froide et atteignant finalement l'état de naine noire.
~ un million de milliards d'années (1015 années) Le Soleil refroidit jusqu'à 5 K[113]. La gravité des étoiles proches détache les planètes de leurs orbites. Le système solaire cesse d'exister[2].

Notes et références

Notes
  1. Une unité astronomique, ou UA, est la distance moyenne entre la Terre est le Soleil, soit ~150 millions de kilomètres. C'est l'unité standard pour la mesure des distances planétaires.
  2. Les masses combinées de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune représentent 445,6 fois la masse de la Terre. La masse du matériel restant égale ~5,26 masses terrestres, soit 1,1 % du total
  3. La raison pour laquelle Saturne, Uranus et Neptune ont toutes glissé à l'extérieur là où Jupiter s'est rapproché du centre est que Jupiter est suffisamment massive pour être la seule à pouvoir éjecter les planétésimaux. Pour éjecter un objet du système solaire, Jupiter lui transfère de l'énergie, et perd, en contrepartie de l'énergie orbitale, ce qui le rapproche du Soleil. Quand Neptune, Uranus et Saturne perturbent les planétésimaux extérieurs, ces derniers finissent sur des orbites très excentriques mais encore attachées. Aussi, elles peuvent revenir perturber la planète qui retrouvera alors l'énergie initialement perdue. D'un autre côté, quand Neptune, Uranus et Saturne perturbent des objets qui sont plus proches du Soleil qu'eux, les planètes gagnent de l'énergie. En conséquence elles s'éloignent du Soleil, alors que les petits objets s'en rapprochent. Ce faisant ces petits objets voient leurs chances de rencontrer Jupiter, et donc leurs probabilités de se faire éjecter du système solaire, augmenter. Dans ce cas, le gain d'énergie de Neptune, Uranus et Saturne obtenu lors de leurs déflexions intérieures d'objets éjectés devient permanent
Références
  1. a, b, c, d, e, f, g et h (en) R. Gomes, H. F. Levison, K. Tsiganis et A. Morbidelli, « Origin of the cataclysmic Late Heavy Bombardment period of the terrestrial planets », dans Nature, vol. 435, no 7041, 2005, p. 466 [texte intégral [PDF], lien PMID, lien DOI] 
  2. a, b et c (en) Freeman Dyson, « Time Without End: Physics and Biology in an open universe », dans Reviews of Modern Physics, vol. 51, no 3, juillet 1979, p. 447 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2008-04-02)] 
  3. Solar system, Merriam Webster Online Dictionary, 2008. Consulté le 2008-04-15
  4. (en) T. J. J. See, « The Past History of the Earth as Inferred from the Mode of Formation of the Solar System », dans Proceedings of the American Philosophical Society, The American Philosophical Society, vol. 48, no 191, 1909, p. 119-128 [texte intégral] 
  5. (en) Woolfson, « Rotation in the Solar System », dans Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 313, 1984, p. 5 [texte intégral, lien DOI] 
  6. Nigel Henbest, « Birth of the planets: The Earth and its fellow planets may be survivors from a time when planets ricocheted around the Sun like ball bearings on a pinball table », New Scientist, 1991. Consulté le 2008-04-18
  7. (en) Whitehouse, The Sun: A Biography, John Wiley and Sons, 2005 (ISBN 978-0470092972) 
  8. a et b (en) Mitton, Fred Hoyle: A Life in Science, Aurum, 2005, 197–222 p. (ISBN 978-1854109613) 
  9. La datation absolue des objets géologiques tel que roches, fossiles ou minéraux sur geopolis-fr.com. Consulté le 7 mai 2009
  10. a, b, c, d, e et f Ann Zabludoff (University of Arizona), « Lecture 13: The Nebular Theory of the origin of the Solar System », Spring 2003. Consulté le 2006-12-27
  11. a et b (en) J. Jeff Hester, Steven J. Desch, Kevin R. Healy et Laurie A. Leshin, « The Cradle of the Solar System », dans Science, vol. 304, no 5674, 2004, p. 1116–1117 [lien PMID, lien DOI] 
  12. a et b (en) Martin Bizzarro, David Ulfbeck, Kristine Thrane, James N. Connelly et Bradley S. Meyer, « Evidence for a Late Supernova Injection of 60Fe into the Protoplanetary Disk », dans Science, vol. 316, no 5828, 2007, p. 1178–1181 [lien PMID, lien DOI] 
  13. (en) Simon F. Portegies Zwart, « The Lost Siblings of the Sun », dans Astrophysical Journal, vol. 696, no L13-L16, 2009, p. L13 [lien DOI] 
  14. (en) Nathan A. Kaib et Thomas Quinn, « The formation of the Oort cloud in open cluster environments », dans Icarus, vol. 197, no 1, 2008, p. 221–238 [lien DOI] 
  15. (en) W. M. Irvine, « The chemical composition of the pre-solar nebula », dans Cometary Exploration, T. I. Gombosi (ed.), vol. 1, 1983, p. 3–12 [texte intégral] 
  16. (en) J. J. Rawal, « Further Considerations on Contracting Solar Nebula », dans Earth, Moon, and Planets, Springer Netherlands, vol. 34, no 1, 1986, p. 93–100 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  17. Zeilik et Gregory 1998, p. 207
  18. a et b (en) Charles H. Lineweaver, « An Estimate of the Age Distribution of Terrestrial Planets in the Universe: Quantifying Metallicity as a Selection Effect », dans Icarus, vol. 151, 2001, p. 307 [lien DOI] 
  19. a et b (en) Thierry Montmerle, Jean-Charles Augereau et Marc Chaussidon, « Solar System Formation and Early Evolution: the First 100 Million Years », dans Earth, Moon, and Planets, Spinger, vol. 98, 2006, p. 39–95 [texte intégral, lien DOI] 
  20. (en) Jane S. Greaves, « Disks Around Stars and the Growth of Planetary Systems », dans Science, vol. 307, no 5706, 2005, p. 68 [lien PMID, lien DOI] 
  21. (en) M. Momose, Y. Kitamura, S. Yokogawa, R. Kawabe, M. Tamura et S. Ida, « Investigation of the Physical Properties of Protoplanetary Disks around T Tauri Stars by a High-resolution Imaging Survey at lambda = 2 mm », dans The Proceedings of the IAU 8th Asian-Pacific Regional Meeting, Volume I, Astronomical Society of the Pacific Conference Series, vol. 289, 2003, p. 85 [texte intégral [PDF]] 
  22. (en) Deborah L. Padgett, Wolfgang Brandner, Karl R. Stapelfeldt et al., « Hubble Space Telescope/NICMOS Imaging of Disks and Envelopes around Very Young Stars », dans The Astronomical Journal, vol. 117, mars 1999, p. 1490–1504 [texte intégral, lien DOI] 
  23. (en) M. Küker, T. Henning et G. Rüdiger, « Magnetic Star-Disk Coupling in Classical T Tauri Systems », dans Astrophysical Journal, vol. 589, 2003, p. 397 [texte intégral, lien DOI] 
  24. a et b (en) Sukyoung Yi, Pierre Demarque, Yong-Cheol Kim, Young-Wook Lee, Chang H. Ree, Thibault Lejeune et Sydney Barnes, « Toward Better Age Estimates for Stellar Populations: The Y2 Isochrones for Solar Mixture », dans Astrophysical Journal Supplement, vol. 136, 2001, p. 417 [texte intégral, lien DOI] 
  25. Zeilik et Gregory 1998, p. 320
  26. (en) A. P. Boss et R. H. Durisen, « Chondrule-forming Shock Fronts in the Solar Nebula: A Possible Unified Scenario for Planet and Chondrite Formation », dans The Astrophysical Journal, vol. 621, 2005, p. L137–L140 [lien DOI] 
  27. (en) P. Goldreich et W. R. Ward, « The Formation of Planetesimals », dans Astrophysical Journal, vol. 183, 1973, p. 1051 [texte intégral, lien DOI] 
  28. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j (en) Douglas N. C. Lin, « The Genesis of Planets », dans Scientific American, vol. 298, no 5, mai 2008, p. 50–59 [texte intégral, lien DOI] 
  29. Staff, « How Earth Survived Birth », Astrobiology Magazine. Consulté le 2010-02-04
  30. a, b et c (en) E. W. Thommes, M. J. Duncan et H. F. Levison, « The Formation of Uranus and Neptune among Jupiter and Saturn », dans Astronomical Journal, vol. 123, 2002, p. 2862 [texte intégral, lien DOI] 
  31. a, b, c, d, e, f, g et h (en) Harold F. Levison, Alessandro Morbidelli, Crista Van Laerhoven et al., « Origin of the Structure of the Kuiper Belt during a Dynamical Instability in the Orbits of Uranus and Neptune », dans Icarus, vol. 196, 2007, p. 258 [texte intégral, lien DOI] 
  32. Stardust Results in a Nutshell: The Solar Nebula was Like a Blender, 2006
  33. (en) B. G. Elmegreen, « On the disruption of a protoplanetary disc nebula by a T Tauri like solar wind », dans Astronomy & Astrophysics, vol. 80, 1979, p. 77 
  34. Heng Hao, « Disc-Protoplanet interactions », Harvard University, 24 November 2004. Consulté le 2006-11-19
  35. Mike Brown (California Institute of Technology), « Dysnomia, the moon of Eris », Personal web site. Consulté le 2008-02-01
  36. a, b et c Jean-Marc Petit et Alessandro Morbidelli, « The Primordial Excitation and Clearing of the Asteroid Belt », dans Icarus, vol. 153, 2001, p. 338–347 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  37. a et b (en) Junko Kominami et Shigeru Ida, « The Effect of Tidal Interaction with a Gas Disk on Formation of Terrestrial Planets », dans Icarus, vol. 157, no 1, 2001, p. 43–56 [lien DOI] 
  38. Sean C. Solomon, « Mercury: the enigmatic innermost planet », dans Earth and Planetary Science Letters, vol. 216, 2003, p. 441–455 [lien DOI] 
  39. (en) Peter Goldreich, Yoram Lithwick et Re’em Sari, « Final Stages of Planet Formation », dans The Astrophysical Journal, vol. 614, 10 octobre 2004, p. 497 [lien DOI] 
  40. a, b et c (en) William F. Bottke, Daniel D. Durda, David Nesvorny et al., « Linking the collisional history of the main asteroid belt to its dynamical excitation and depletion », dans Icarus, vol. 179, 2005, p. 63–94 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  41. (en) R. Edgar et P. Artymowicz, « Pumping of a Planetesimal Disc by a Rapidly Migrating Planet », dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 354, 2004, p. 769–772 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  42. (en) E. R. D. Scott, « Constraints on Jupiter's Age and Formation Mechanism and the Nebula Lifetime from Chondrites and Asteroids », dans Proceedings 37th Annual Lunar and Planetary Science Conference, League City, Texas, Lunar and Planetary Society, 2006 
  43. a, b et c David O’Brien, Alessandro Morbidelli et William F. Bottke, « The primordial excitation and clearing of the asteroid belt—Revisited », dans Icarus, vol. 191, 2007, p. 434–452 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  44. a et b (en) Sean N. Raymond, Thomas Quinn et Jonathan I. Lunine, « High-resolution simulations of the final assembly of Earth-like planets 2: water delivery and planetary habitability », dans Astrobiology, vol. 7, no 1, 2007, p. 66–84 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  45. Susan Watanabe, « Mysteries of the Solar Nebula », NASA, 20 July 2001. Consulté le 2007-04-02
  46. (en) Georgij A. Krasinsky, Elena V. Pitjeva, M. V. Vasilyev et E. I. Yagudina, « Hidden Mass in the Asteroid Belt », dans Icarus, vol. 158, no 1, juillet 2002, p. 98–105 [texte intégral, lien DOI] 
  47. a et b Henry H. Hsieh et David Jewitt, « A Population of Comets in the Main Asteroid Belt », dans Science, vol. 312, no 5773, 23 mars 2006, p. 561–563 [lien PMID, lien DOI] 
  48. Francis Reddy, « New comet class in Earth's backyard », astronomy.com, 2006. Consulté le 2008-04-29
  49. (en) A. Morbidelli, J. Chambers, J. I. Lunine, J. M. Petit, F. Robert, G. B. Valsecchi et K. E. Cyr, « Source regions and timescales for the delivery of water to the Earth », dans Meteoritics & Planetary Science, vol. 35, 2000, p. 1309 (ISSN 1086–9379) 
  50. (en) Florence Raulin-Cerceau, Marie-Christine Maurel et Jean Schneider, « From Panspermia to Bioastronomy, the Evolution of the Hypothesis of Universal Life », dans Origins of Life and Evolution of Biospheres, Springer Netherlands, vol. 28, 1998, p. 597–612 [lien DOI] 
  51. Alessandro Morbidelli, « Origin and dynamical evolution of comets and their reservoirs », arxiv, 3 February 2008. Consulté le 2007-05-26
  52. G. Jeffrey Taylor, « Uranus, Neptune, and the Mountains of the Moon », Planetary Science Research Discoveries, Hawaii Institute of Geophysics & Planetology, 21 August 2001. Consulté le 2008-02-01
  53. (en) R. Malhotra, « The Origin of Pluto's Orbit: Implications for the Solar System Beyond Neptune », dans Astronomical Journal, vol. 110, 1995, p. 420 [texte intégral, lien DOI] 
  54. (en) M. J. 1 Fogg et R. P. Nelson, « On the formation of terrestrial planets in hot-Jupiter systems », dans Astronomy & Astrophysics, vol. 461, 2007, p. 1195 [lien DOI] 
  55. Kathryn Hansen, « Orbital shuffle for early solar system », Geotimes, 2005. Consulté le 2006-06-22
  56. Chronology of Planetary surfaces, NASA History Division. Consulté le 2008-03-13
  57. a et b University of California-Los Angeles (21 July 2006). UCLA scientists strengthen case for life more than 3.8 billion years ago. Communiqué de presse. Consulté le 2008-04-29.
  58. (en) Clark R. Chapman, « The Risk to Civilization From Extraterrestrial Objects and Implications of the Shoemaker-Levy 9 Comet Crash », dans Abhandlungen der Geologischen Bundeanstalt, Wien,, vol. 53, 1996, p. 51–54 (ISSN 00167800) [texte intégral [PDF] (page consultée le 2008-05-06)] 
  59. a et b (en) Craig B. Agnor et Hamilton P. Douglas, « Neptune’s capture of its moon Triton in a binary-planet gravitational encounter », dans Nature, vol. 441, no 7090, 2006, p. 192–194 [texte intégral [PDF], lien PMID, lien DOI] 
  60. (en) Beth E. Clark et Robert E. Johnson, « Interplanetary Weathering: Surface Erosion in Outer Space », dans Eos, Transactions, American Geophysical Union, vol. 77, 1996, p. 141 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2008-03-13)] 
  61. a et b (en) William F. Bottke, D. Durba, D. Nesvorny et al., « The origin and evolution of stony meteorites », dans Proceedings of the International Astronomical Union, vol. 197, 2005, p. 357–374 [texte intégral [PDF], lien DOI] 
  62. H. Alfvén, G. Arrhenius, « The Small Bodies », SP–345 Evolution of the Solar System, NASA, 1976. Consulté le 2007-04-12
  63. (en) N. Takato, S. J. Bus et al., « Detection of a Deep 3-μm Absorption Feature in the Spectrum of Amalthea (JV) », dans Science, vol. 306, no 5705, 2004, p. 2224 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  64. Voir aussi Fraser Cain : Jovian Moon Was Probably Captured, Universe Today (24 December 2004). Consulté le 2008-04-03.
  65. (en) D. C. Jewitt, S. Sheppard et C. Porco, « Jupiter's outer satellites and Trojans », dans Jupiter. The Planet, Satellites and Magnetosphere, Cambridge University Press, 2004, p. 263–280 (ISBN 0-521-81808-7) [texte intégral [PDF]] 
  66. Scott S. Sheppard (Carnegie Institution of Washington), « The Giant Planet Satellite and Moon Page », Personal web page. Consulté le 2008-03-13
  67. Zeilik et Gregory 1998, pp. 118–120
  68. a et b (en) R. M. Canup et E. Asphaug, « Origin of the Moon in a giant impact near the end of the Earth's formation », dans Nature, vol. 412, no 6848, 2001, p. 708 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  69. (en) D. J. Stevenson, « Origin of the moon – The collision hypothesis », dans Annual Review of Earth and Planetary Sciences, vol. 15, 1987, p. 271 [texte intégral, lien DOI] 
  70. G. Jeffrey Taylor, « Origin of the Earth and Moon », Planetary Science Research Discoveries, Hawaii Institute of Geophysics & Planetology, 31 December 1998. Consulté le 2007-07-25
  71. (en) Robin M. Canup, « A Giant Impact Origin of Pluto-Charon », dans Science, vol. 307, no 5709, 2005, p. 546–550 [lien PMID, lien DOI (pages consultées le 2008-05-01)] 
  72. (en) J. Laskar, A.C.M. Correia, M. Gastineau, F. Joutel, B. Levrard et P. Robutel, « Long term evolution and chaotic diffusion of the insolation quantities of Mars », dans Icarus, vol. 170, no 2, 2004, p. 343-364 (ISSN 0019-1035) [résumé, texte intégral [PDF], lien DOI] 
  73. (en) Gerald Jay Sussman et Jack Wisdom, « Numerical evidence that the motion of Pluto is chaotic », dans Science, vol. 241, no 4864, 1988, p. 433–437 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  74. (en) O. Neron de Surgy et J. Laskar, « On the long term evolution of the spin of the Earth », dans Astronomy and Astrophysics, vol. 318, février 1997, p. 975–989 [texte intégral (page consultée le 2008-06-08)] 
  75. a et b (en) Wayne B. Hayes, « Is the outer Solar System chaotic? », dans Nature Physics, vol. 3, 2007, p. 689–691 [lien DOI] 
  76. (en) Ian Stewart, Does God Play Dice?, Penguin Books, 1997, 246–249 p. (ISBN 0-14-025602-4) 
  77. David Shiga : The solar system could go haywire before the sun dies, NewScientist.com News Service (23 April 2008). Consulté le 2008-04-28.
  78. (en) C.D. Murray et S.F. Dermott, Solar System Dynamics, Cambridge University Press, 1999 
  79. (en) Terence Dickinson, From the Big Bang to Planet X, Camden House, 1993, 79–81 p. (ISBN 0-921820-71-2) 
  80. (en) A. Gailitis, « Tidal Heating of Io and orbital evolution of the Jovian satellites », dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 201, 1980, p. 415 [texte intégral (page consultée le 2008-03-27)] 
  81. (en) R. Bevilacqua, O. Menchi, A. Milani et al., « Resonances and close approaches. I. The Titan-Hyperion case », dans Earth, Moon, and Planets, vol. 22, no 2, avril 1980, p. 141–152 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2007-08-27)] 
  82. (en) Bruce G. Bills, Neumann, David E. Smith et Maria T. Zuber, « Improved estimate of tidal dissipation within Mars from MOLA observations of the shadow of Phobos », dans Journal of Geophysical Research, vol. 110, 2006, p. E07004 [lien DOI] 
  83. (en) C. F. Chyba, D. G. Jankowski et P. D. Nicholson, « Tidal evolution in the Neptune-Triton system », dans Astronomy & Astrophysics, vol. 219, 1989, p. 23 
  84. Erreur dans la syntaxe du modèle Article(en) J. A. Burns, D. P. Simonelli, M. R. Showalter, D. P. Hamilton, C. C. Porco, L. W. Esposito et H. Throop, « Jupiter’s Ring-Moon System », dans , Cambridge University Press: Fran Bagenal, Timothy E. Dowling, William B. McKinnon (eds.), 2004, p. 241 (ISBN 0-521-81808-7) [texte intégral [PDF] (page consultée le 2008-05-14)] 
  85. (en) Martin J. Duncan et Jack J. Lissauer, « Orbital Stability of the Uranian Satellite System », dans Icarus, vol. 125, no 1, 1997, p. 1–12 [lien DOI] 
  86. (en) Marc Buie, William Grundy, Eliot Young, Leslie Young et Alan Stern, « Orbits and Photometry of Pluto's Satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 », dans The Astronomical Journal, vol. 132, 2006, p. 290 [texte intégral, lien DOI] 
  87. Stefano Coledan, « Saturn Rings Still A Mystery », Popular Mechanics, 2002. Consulté le 2007-03-03
  88. (en) « Saturn's recycled rings », dans Astronomy Now, février 2008, p. 9 
  89. a, b et c (en) Jeff Hecht, « Science: Fiery future for planet Earth », dans New Scientist, no 1919, 2 avril 1994, p. 14 [texte intégral (page consultée le 2007-10-29)] 
  90. a, b, c, d, e, f, g et h (en) K. P. Schroder et Robert Cannon Smith, « Distant future of the Sun and Earth revisited », dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 386, 2008, p. 155–163 [lien DOI] 
  91. Knut Jørgen, Røed Ødegaard, « Our changing solar system », Centre for International Climate and Environmental Research, 2004. Consulté le 2008-03-27
  92. a et b (en) Jeffrey Stuart Kargel, Mars: A Warmer, Wetter Planet, Springer, 2004 (ISBN 1852335688) 
  93. Zeilik et Gregory 1998, p. 320–321
  94. Introduction to Cataclysmic Variables (CVs), NASA Goddard Space Center, 2006. Consulté le 2006-12-29
  95. a, b, c et d (en) I. J. Sackmann, A. I. Boothroyd et K. E. Kraemer, « Our Sun. III. Present and Future », dans Astrophysical Journal, vol. 418, 1993, p. 457 [texte intégral, lien DOI] 
  96. Zeilik et Gregory 1998, p. 322
  97. (en) Ralph D. Lorenz, Jonathan I. Lunine et Christopher P. McKay, « Titan under a red giant sun: A new kind of "habitable" moon », dans Geophysical Research Letters, vol. 24, no 22, 1997, p. 2905 [texte intégral [PDF], lien PMID, lien DOI (pages consultées le 2008-03-21)] 
  98. Marc Delehanty, « Sun, the solar system's only star », Astronomy Today. Consulté le 2006-06-23
  99. (en) K. R. Denis, « On the Final Destiny of the Earth and the Solar System », dans Icarus, vol. 151, no 1, 2001, p. 130–137 [lien DOI] 
  100. Bruce Balick (Department of Astronomy, University of Washington), « Planetary nebulae and the future of the Solar System », Personal web site. Consulté le 2006-06-23
  101. (en) B. T. Gänsicke, T. R. Marsh, J. Southworth et A. Rebassa-Mansergas, « A Gaseous Metal Disk Around a White Dwarf », dans Science, vol. 314, no 5807, 2006, p. 1908–1910 [lien PMID, lien DOI] 
  102. Richard W. Pogge, « The Once & Future Sun », New Vistas in Astronomy, 1997. Consulté le 2005-12-07
  103. (en) T. S. Metcalfe, M. H. Montgomery et A. Kanaan, « Testing White Dwarf Crystallization Theory with Asteroseismology of the Massive Pulsating DA Star BPM 37093 », dans Astrophysical Journal, vol. 605, 2004, p. L133 [lien DOI] 
  104. (en) G. Fontaine, P. Brassard et P. Bergeron, « The Potential of White Dwarf Cosmochronology », dans Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 113, 2001, p. 409–435 [lien DOI (page consultée le 2008-05-11)] 
  105. Stacy Leong, « Period of the Sun's Orbit around the Galaxy (Cosmic Year) », The Physics Factbook (self-published), 2002. Consulté le 2008-06-26
  106. Michael Szpir, « Perturbing the Oort Cloud », American Scientist, The Scientific Research Society. Consulté le 2008-03-25
  107. Erik M. Leitch, Gautam Vasisht, « Mass Extinctions and The Sun's Encounters with Spiral Arms », dans New Astronomy, vol. 3, 1998, p. 51–56 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2008-04-09)] 
  108. a, b, c, d et e Fraser Cain, « When Our Galaxy Smashes Into Andromeda, What Happens to the Sun? », Universe Today, 2007. Consulté le 2007-05-16
  109. (en) J. T. Cox et Abraham Loeb, « The Collision Between The Milky Way And Andromeda », dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 386, 2007, p. 461 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2008-04-02)] 
  110. (en) J. Braine, U. Lisenfeld, P. A. Duc, E. Brinks, V. Charmandaris et S. Leon, « Colliding molecular clouds in head-on galaxy collisions », dans Astronomy and Astrophysics, vol. 418, 2004, p. 419–428 [lien DOI (page consultée le 2008-04-02)] 
  111. a et b (en) Simon A. Wilde, John W. Valley, William H. Peck et Colin M. Graham, « Evidence from detrital zircons for the existence of continental crust and oceans on the Earth 4.4 Gyr ago », dans Nature, vol. 409, no 6817, 2001, p. 175 [texte intégral [PDF], lien PMID, lien DOI] 
  112. (en) Gary Ernst Wallace, Earth Systems: Processes and Issues, Cambridge University Press, 2000, 45–58 p. (ISBN 0521478952) 
  113. (en) John D. Barrow and Frank J. Tipler, The Anthropic Cosmological Principle, Oxford, Oxford University Press, 1988, poche (ISBN 978-0-19-282147-8) (LCCN 87028148) [lire en ligne (page consultée le 31 décembre 2009)] 

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Michael A. Zeilik, Stephen A. Gregory, Introductory Astronomy & Astrophysics, Saunders College Publishing, 1998 (ISBN 0030062284) 

Articles connexes

Bon article
Cet article est reconnu comme « bon article » depuis sa version du 10 avril 2010 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Formation et évolution du système solaire de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Formation Et Évolution Du Système Solaire — Vue d artiste d un disque protoplanétaire. Les théories concernant l origine et l évolution du système solaire sont complexes et variées, mettant en jeu de nombreuses disciplines scientifiques, comme l astronomie, la physique en passant par la… …   Wikipédia en Français

  • Formation et evolution du systeme solaire — Formation et évolution du système solaire Vue d artiste d un disque protoplanétaire. Les théories concernant l origine et l évolution du système solaire sont complexes et variées, mettant en jeu de nombreuses disciplines scientifiques, comme l… …   Wikipédia en Français

  • Évolution du système solaire — Formation et évolution du système solaire Vue d artiste d un disque protoplanétaire. Les théories concernant l origine et l évolution du système solaire sont complexes et variées, mettant en jeu de nombreuses disciplines scientifiques, comme l… …   Wikipédia en Français

  • Systeme solaire — Système solaire Montage présentant les composants principaux du système solaire (échelle non respectée), de gauche à droite : Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, la ceinture d astéroïdes, le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et sa …   Wikipédia en Français

  • Système Solaire — Montage présentant les composants principaux du système solaire (échelle non respectée), de gauche à droite : Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, la ceinture d astéroïdes, le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et sa …   Wikipédia en Français

  • Système solaire externe — Système solaire Montage présentant les composants principaux du système solaire (échelle non respectée), de gauche à droite : Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, la ceinture d astéroïdes, le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et sa …   Wikipédia en Français

  • Formation du système solaire — Formation et évolution du système solaire Vue d artiste d un disque protoplanétaire. Les théories concernant l origine et l évolution du système solaire sont complexes et variées, mettant en jeu de nombreuses disciplines scientifiques, comme l… …   Wikipédia en Français

  • Systeme solaire interne — Système solaire interne Le système solaire interne est une division du système solaire. Il s étend du Soleil, centre du système solaire, jusqu à l orbite de Jupiter qui constitue sa limite extérieure. Par définition, tout corps dont l orbite est… …   Wikipédia en Français

  • Système solaire intérieur — Système solaire interne Le système solaire interne est une division du système solaire. Il s étend du Soleil, centre du système solaire, jusqu à l orbite de Jupiter qui constitue sa limite extérieure. Par définition, tout corps dont l orbite est… …   Wikipédia en Français

  • Système solaire — Montage présentant les composants principaux du système solaire (échelle non respectée), de gauche à droite : Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, la ceinture d astéroïdes, le soleil, Mercure, Vénus, la Terre et sa Lune, et …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”