Ferrassières

Ferrassières

44° 08′ 11″ N 5° 28′ 45″ E / 44.1363888889, 5.47916666667

Ferrassières
Mairie et monument aux morts
Mairie et monument aux morts
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Drôme
Arrondissement Nyons
Canton Séderon
Code commune 26135
Code postal 26570
Maire
Mandat en cours
Gaby Moulard
2008-2014
Intercommunalité sans
Démographie
Population 118 hab. (2007)
Densité 4 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 08′ 11″ Nord
       5° 28′ 45″ Est
/ 44.1363888889, 5.47916666667
Altitudes mini. 830 m — maxi. 1389 m
Superficie 29,27 km2

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Ferrassières est une commune française, située dans le département de la Drôme et la région Rhône-Alpes. C'est la seule du département dont le village se situe sur le plateau d'Albion.

Sommaire

Géographie

Située sur le plateau d'Albion, Ferrassières est la commune la plus au sud de la région Rhône-Alpes, en bordure avec le Vaucluse. Elle est située à 16 km au sud de Séderon et 8 km au nord de Sault.

Accès et transports

La commune est un carrefour routier où convergent les routes départementales venant de Montbrun, Sault, Saint-Trinit, Revest-du-Bion et Séderon[1]. Ainsi, la route départementale 63 traverse la commune par le bourg sur un axe sud-sud-ouest/nord-nord-est et les routes départementales 63a (depuis le sud-est), 157 (depuis le sud) et enfin 189 (depuis l'ouest) convergent toutes au niveau du bourg.

Communes limitrophes

Les communes les plus proches sont Saint-Trinit, Aurel, Montbrun-les-Bains et Barret-de-Lioure.

Sismicité

La sismicité sur le territoire de la commune est négligeable mais non nulle[2].

Géologie

Vue aérienne de la commune de Ferrassières

La commune est située sur un substrat de couches de calcaires à faciès urgonien (Crétacé). Ce calcaire se présente selon un modelé karstique avec lapiaz, avens et dolines. Il est associé à des couches sédimentaires du Bédoulien et de calcarénites du Barrémien (Secondaire), recouvert par des colluvions et alluvions siliceuses et des argiles de décalcification du Quaternaire[3]. L'eau s'infiltre dans la roche, créant des réseaux souterrains (système karstique), ressortant en des points bas tel que la Fontaine de Vaucluse.

Hydrographie

La commune est traversée par le ravin de la Greppe[4], ainsi que par le ravin de la Bassette[5], et le ravin Tranche Mules[6].

Climat

Le plateau d'Albion, sur lequel se situe la commune, possède toutes les caractéristiques climatiques des Alpes du Sud, dont il est, avec le Mont Ventoux et la Montagne de Lure, le chaînon le plus occidental. Du climat méditerranéen en partant de la plus basse altitude, elles évoluent, au fur et à mesure, vers un climat tempéré puis continental qui ne prend le type montagnard qu'aux plus hautes altitudes[7].

Relevé météorologique du plateau d'Albion pour une altitude moyenne de 900 mètres.
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -1,0 -1,0 2,0 4,0 8,0 12,0 14,0 14,0 11,0 7,0 3,0 -1,0 5,5
Température moyenne (°C) 3,5 5,5 7,5 10,0 14,0 18,5 21,0 21,0 17,0 12,5 7,5 2,0 11,7
Température maximale moyenne (°C) 8,0 10,0 13,0 16,0 20,0 25,0 28,0 28,0 23,0 18,0 12,0 8,0 17,0
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44,0 40,0 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 30,7 482,8
Diagramme climatique
J F M A M J J A S O N D
 
 
26.9
 
8.0
-1.0
 
 
24.3
 
10.0
-1.0
 
 
23.8
 
13.0
2.0
 
 
44.0
 
16.0
4.0
 
 
40.0
 
20.0
8.0
 
 
27.9
 
25.0
12.0
 
 
20.9
 
28.0
14.0
 
 
32.7
 
28.0
14.0
 
 
45.9
 
23.0
11.0
 
 
53.5
 
18.0
7.0
 
 
52.4
 
12.0
3.0
 
 
30.7
 
8.0
-1.0
Temp. moyennes maxi et mini (°C) • Précipitations (mm)

Flore et faune

Flore

Genêt à balai

Sur le plateau d'Albion, et donc sur le territoire de la commune, la flore et les espèces arbustives sont de type montagnard ou supra-méditerranéen et oro-méditerranéen. La sylve est composée de chêne pubescent, chêne sessile, hêtre, tremble, bouleau, pin sylvestre, pin maritime, genêt à balais, bruyère callune et châtaignier[8].

On rencontre aussi sous forme de landes ou de garrigues la bugrane striée, le brome dressé, le thym, le genêt cendré et la lavande à feuilles étroites. Plus spécifiques des champs, des talus ou des dolines se multiplient la gagée des champs, l'ophioglosse des marais, la danthonie des Alpes, la Ventenatée douteuse et le ciste à feuilles de laurier[8].

Plus rares, mais spécifiques au plateau, on trouve l'adonis flamme, l'aspérule des champs, la Caméline à petits fruits, le gaillet à trois pointes, le Grand polycnémum, le buplèvre à feuilles rondes, la nielle des blés, l' androsace à grand calice et la vachère d'Espagne[8].

Champignons

Liées à une ou quelques espèces d'arbre, les champignons abondent, en saison, sur le plateau. On y trouve, le lactaire délicieux, dit pinin, le Lactaire sanguin (Lacterius sanguifluus), dit sanguin, les bolets dont le cèpe tête-de-nègre, les chanterelles dont la girolle (Cantharellus cibarius), sans oublier le pied-de-mouton, (Hydnum repandum) et surtout le petit gris ou griset du Ventoux (Tricholoma myomyces)[9].

Pélodyte ponctué
Grand-duc

Faune

On trouve des insectes dont les plus caractéristiques sont le grand capricorne, la lucane cerf-volant et l'écaille chinée, des reptiles tels que la vipère aspic, venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, et un batracien le pélodyte ponctué[10].

De nombreux oiseaux nichent sur plateau dont les pies grièches (pie-grièche à tête rousse, pie-grièche écorcheur, pie-grièche méridionale, pie-grièche à poitrine rose), les bruants (bruant fou, bruant ortolan, bruant proyer). S'y ajoutent des granivores (caille des blés, moineau soulcie), des insectivores (fauvette orphée, guêpier d'Europe, huppe fasciée, œdicnème criard, pic épeichette, râle des genêts, torcol fourmilier) et des espèces omnivores (cochevis huppé, bécasse des bois, outarde canepetière)[10].

En plus de ces espèces, on retrouve nombre de rapaces diurnes prédateur de la faune locale d'une part, tels que le circaète Jean-le-blanc, le busard cendré, l'aigle royal, l'aigle botté, l'autour des palombes, le faucon hobereau et la bondrée apivore, ou nocturnes d'autre part, comme le petit-duc scops, le grand-duc d'Europe, la chouette chevêche et la chouette de Tengmalm[10],

Se rencontrent aussi fréquemment des grands et petits mammifères tels que le cerf élaphe, le sanglier, le renard, le lièvre et le lapin. Il est à signaler la présence de chauve souris, espèce prédatrice et nocturne (grand rhinolophe, petit rhinolophe, noctule de Leisler)[10].

Histoire

Antiquité

Les seuls vestiges ont été retrouvés au col de l'Aye à 1 020 mètres d'altitude. À l'intérieur d'une enceinte en pierre sèche, ont été prélevés de nombreux débris de poterie et des fragments de tuiles. Ce site a été identifié comme un oppidum qui fut occupé de la basse époque gallo-romaine jusqu'au haut Moyen Âge[11].

Moyen Âge

Aux XIe et XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait l’église paroissiale, dont elle percevait les revenus[12]. Celle-ci avait été donnée aux bénédictins par Ripert de Mévouillon en 1087[1].

En 1287, la seigneurie de Ferrasières fut un des fiefs de Raymond de Mévouillon. Puis au début du XVIe siècle, elle passa en partie à la maison des Baux-Avellino. Le 26 juillet 1320, Agoult des Baux, reconnut tenir en indivis, ce fief avec Raymond d'Agoult, seigneur de Sault. Le 8 janvier 1355, son fils, Bertrand II des Baux « en reconnaissance des faveurs accordées à sa famille » par les Valois céda au Dauphin Charles, futur Charles VI, son fief de Ferrassières, ne gardant pour lui que les seigneuries de Brantes et de Plaisians[13].

Le château du village, ruiné depuis 1330, ne fut jamais reconstruit. Il se situait sur l'emplacement de l'actuel cimetière, où l'on met encore au jour quelques débris et vestiges[1].

Renaissance

Château de la Gabelle

Charles Dupuy-Montbrun (1530-1575), dit le brave Montbrun[14], dont le château à Montbrun avait été démantelé sur ordre royal, en 1560, fit construire celui de la Gabelle. Son emplacement était idéal pour le chef huguenot qui pouvait aussi bien pénétrer dans les Baronnies ou descendre attaquer le Comtat Venaissin et la Provence. La tradition veut qu'il ait pu y réunir jusqu'à 1 500 arquebusiers[11].

Fontaine-oratoire de 1896
Zone de lancement (ZL 2-9) transformée en parc à panneaux photo-voltaïque

Son fils et héritier, Jean Alleman Dupuy-Montbrun (1568-1634), fut seigneur de Montbrun et de Ferrassières, conseiller d'État et général de la cavalerie protestante en Languedoc. En 1591, il avait épousé Lucrèce de La-Tour-du-Pin-Gouvernet, fille de René et d'Isabeau de Montauban. Leur second fils, Jean, fut comte de Ferrassières, et leur petite-fille, Espérence, qui porta le nom de Dupuy-Montbrun-Ferrassières, comtesse[14].

Période moderne

L'église est placée sous le vocable de saint Julien de Brioude. D'inspiration romane, elle a été construite en 1678 et sa porte date de 1771[15].

Sur la petite place jouxtant la partie droite de la nef de l'église paroissiale, se trouve une fontaine-oratoire. Surmontée d'une statue bariolée de Jeanne d'Arc, elle fut inaugurée devant une foule considérable en 1896[15].

Période contemporaine

Le 1er GMS du plateau d'Albion avait installé trois zones de lancement de missiles sur la commune. Tout d'abord, la ZL 2-9, située à 1 100 mètres d'altitude, qui a été délaissée lors de la suppression du groupement stratégique et a servi de hangar agricole (stockage de fumier et de bois). Actuellement, elle a été transformée en parc de panneaux solaires. De part et d'autre du village, la ZL 2.1, dans un champ que jouxte la D 189, et la ZL 2.8 à La Gabelle, près de la D 518. Le site du premier silo de lancement a été lui aussi utilisé pour des panneaux solaires en 2010[16],[17].

Toponymie

La forme la plus ancienne est Ferraciera, attestée en 1080. Ce toponyme est issu du latin * ferracea (qui donnera ferrasso en provençal) auquel a été ajouté le suffixe -aria, indiquant que sur ce lieu se trouvaient des forges[18]. Ses habitants sont appelés Ferrassièrois[19].

Héraldique

Blason de Ferrassières

D'argent au loup ravissant d'azur[20]

Administration

Hôtel de ville
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 en cours Gaby Moulard    

Fiscalité

L'imposition des ménages et des entreprises à Ferrassières en 2007[21]
Taxe part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation (TH) 7,18 % 0,00 % 7,65 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 5,79 % 0,00 % 11,35 % 2,12 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 78,95 % 0,00 % 41,63 % 5,28 %
Taxe professionnelle (TP) 18,51 %* 0,00 % 10,33 % 2,49 %

La Part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[22]).

Démographie

Le recensement de 1826, qui ne serait qu'une réactualisation de celui de 1821, n'a pas été retenu.
Le recensement de 1871 a été, pour cause de guerre, repoussé à l'année 1872.
Le recensement de 1941, réalisé selon des instructions différentes, ne peut être qualifié de recensement général, et n'a donné lieu à aucune publication officielle.
Les résultats provisoires du recensement par sondage annuel réalisé en 2004, 2005 et 2006 selon les communes sont tous, par convention, affichés à 2006.
[23]

Évolution démographique
(Source : Cassini[24] et INSEE[25])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
308 317 333 401 480 441 433 412 373
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
411 401 381 320 351 354 339 312 309
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
245 246 222 182 157 159 127 139 112
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007  
100 109 118 124 106 113 114 118[26]  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Lieux et monuments

Urbanisme intra-muros

Maison en hauteur avec sa loggia, son calabert[27] et son pontin
Maison en hauteur

Fernand Benoit explique que « son originalité consiste à placer les bêtes en bas, les hommes au-dessus ». Effectivement ce type d'habitation, qui se retrouve essentiellement dans un village, superpose sous un même toit, suivant une tradition méditerranéenne, le logement des humains à celui des bêtes. La maison en hauteur se subdivise en une étable-remise au rez-de-chaussée, un logement sur un ou deux étages, un grenier dans les combles. Elle était le type de maison réservée aux paysans villageois qui n'avaient que peu de bétail à loger, étant impossible dans un local aussi exigüe de faire tenir des chevaux et un attelage[28].

Elle se retrouve aujourd'hui dans nombre de massifs montagneux de la Provence occidentale, dont les vallées ou plateaux alpins[29].

Ce type d'habitation, regroupant gens et bêtes dans un village, ne pouvait que rester figé, toute extension lui étant interdite sauf en hauteur. Leur architecture est donc caractéristique : une façade étroite à une ou deux fenêtres, et une élévation ne pouvant dépasser quatre à cinq étages, grenier compris avec sa poulie extérieure pour hisser le fourrage. Actuellement, les seules transformations possibles - ces maisons ayant perdus leur statut agricole - sont d'installer un garage au rez-de-chaussée et de créer de nouvelles chambres au grenier[30]. Pour celles qui ont été restaurées avec goût, on accède toujours à l'étage d'habitation par un escalier accolé à la façade[29].

La présence de terrasse ou balcon était une constante. La terrasse servait, en priorité, au séchage des fruits et légumes suspendus à un fil de fer. Elle était appelée trihard quand elle accueillait une treille qui recouvrait une pergola rustique. Quand elle formait loggia, des colonnettes soutenant un auvent recouvert de tuiles, elle était nommée galarié ou souleriè[31].

Urbanisme extra-muros

Maison à terre
Maison en hauteur transformée en maison à terre avec adjonction du pigeonnier
Les lieux d'aisance ont été installés, symboliquement le pot de chambre est exposé aux regards de tous

Compartimenté dans le sens de la longueur, ce type de maison représente un stade d'évolution plus avancé que la « maison en hauteur »[32]. C'est l'habitation traditionnelle des pays de « riche culture » ou qui l'on été (lavande)[33].

Ce type de maison est divisé en deux parties très distinctes. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle commune dans laquelle est intégrée la cuisine. Très souvent se trouve à l'arrière un cellier contenant la réserve de vin et une chambre. Un étroit couloir, qui permet d'accéder à l'étage, sépare cet ensemble de la seconde partie réservée aux bêtes. Celle-ci se compose, dans la plupart des cas, d'une remise qui peut servir d'écurie et d'une étable. L'étage est réservé aux chambres et au grenier à foin qui correspond par une trombe avec l'étable et l'écurie[33].

À cet ensemble, s'ajoutaient des annexes. Une des principales était le pigeonnier, mais la maison se prolongeait aussi d'une soue à cochons, d'une lapinière, d'un poulailler et d'une bergerie[33].

Alors qu'aucune maison en hauteur ne disposait de lieu d'aisance, même en ville, la maison à terre permet d'installer ces « lieux » à l'extérieur de l'habitation. Jusqu'au milieu du XXe siècle, c'était un simple abri en planches recouvert de roseaux (canisse) dont l'évacuation se faisait directement sur la fosse à purin ou sur le fumier[33].

La construction d'un tel ensemble étant étalée dans le temps, il n'y avait aucune conception architecturale pré-établie. Chaque propriétaire agissait selon ses nécessités et dans l'ordre de ses priorités. Ce qui permet de voir aujourd'hui l'hétérogénéité de chaque ensemble où les toitures de chaque bâtiments se chevauchent généralement en dégradé[34].

Chaque maison se personnalisait aussi par son aménagement extérieur. Il y avait pourtant deux constantes. La première était la nécessité d'une treille toujours installée pour protéger l'entrée. Son feuillage filtrait les rayons de soleil l'été, et dès l'automne la chute des feuilles permettait une plus grande luminosité dans la salle commune. La seconde était le puits toujours situé à proximité. Il était soit recouvert d'une construction de pierres sèches en encorbellement qui se fermait par une porte de bois, soit surmonté par deux piliers soutenant un linteau où était accrochée une poulie permettant de faire descendre un seau. L'approvisionnement en eau était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture[34].

Pigeonnier isolé dans un champ

Le pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de ce type d'habitat puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu'alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison mais aussi indépendant d'elle. Toujours de dimension considérable, puisqu'il était sensé anoblir l'habitat, il s'élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d'une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d'accéder à l'intérieur[33].

Borie
Jas (bergerie) à double toiture sur la commune de Ferrassières
Borie ou cabane en pierre sèche à l'entrée de Ferrassières
Borie dans un champ de lavande

On nomme ainsi en Provence une cabane de pierre sèche. Le terme de borie est issu du latin boria - déjà référencé dans le quartier Borianum d'Arles - et s'orthographie bori en provençal. Elle est aussi dénommée cabanon pointu dans les Alpes provençales (région de Forcalquier). Ce type de construction réalisé uniquement en pierres sèches, permettait aux troupeaux d'estiver dans les alpages. Il implique l'usage d'un habitat sur place de « type élémentaire » pour le berger. Suivant le lieu, il prend l'aspect d'un jas en pierre sèche. Ce refuge lui servait à la fois d'abri et de laiterie[35].

Ce type de construction en pierre sèche, qui est facilité par l'épierrage des champs, se retrouve tout autour de la Méditerranée dans les régions qui ont développé une « civilisation pétrée ». (trulli dans les Pouilles, castellieri dans l'Istrie, caselle en Ligurie, et toutes les différentes cabanes liées à un type de nomadisme en Crète, Syrie, et Espagne). En Provence, il est courant dans les régions montueuses, de plateaux secs (plateau d'Albion), de coteaux travaillés en restanques[36].

Château
Château de la Gabelle et sa tour-colombier

La commune compte deux châteaux. Le premier se trouve sur la route menant à Montbrun, c'est le château du Plan, près duquel se trouve l'une des rares sources du plateau. Le second, sur la route de Revest-du-Bion, est le château de la Gabelle, une maison forte du XVIe siècle avec une tour-colombier. Construit par Charles Dupuy-Montbrun, il devint, au XVIIIe siècle, propriété de la famille Valserre des Adrets qui s'en sépara au milieu du XIXe siècle. Trois de ses tours durent être abattues pour vétusté au cours du XXe siècle[11]. Le château, aujourd'hui restauré, a été aménagé pour recevoir des hôtes[37].

Hameau

Un seul hameau sur la commune, les Hautes-Ferrassières, qui se trouve en limite de culture. Entouré de clapas[38], il est composé de quelques maisons et d'un cimetière. Sa chapelle a été démolie au XIXe siècle[39].

Économie

Agriculture

Champ de lavande sur le plateau d'Albion

Très connue pour sa culture de la lavande, la commune est essentiellement tournée vers l'agriculture (lavande, épeautre et autres céréales, élevage caprin, apiculture). La fête de la lavande, qui se déroule chaque année, est plus professionnelle que touristique, elle marque le début de la récolte sur le plateau d'Albion[40].

Tourisme

Le tourisme (camping vert, randonnée, VTT, spéléologie[41], route de la lavande) est soutenue par une capacité d'accueil de 35 places offerts par les six gites ruraux de la commune[42].

Vie locale

Santé

Les services médicaux et para-médicaux les plus proches se trouvent à Montbrun-les-Bains[43].

Scolarisation

Il n'y a pas d'établissement scolaire sur la commune, les enfants sont scolarisés à Sault.

Église paroissiale saint Julien de Brioude

Culte

L'église Saint-Julien-de-Brioude, ancien siège de la paroisse de Ferrassières, fait maintenant partie du regroupement paroissial du sud de la Drôme dénommé Saint-Joseph-des-Baronnies[44]. Les lieux de culte les plus proches se trouvent à Sault, Monieux et Banon[45].

Recyclage des déchets

La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés se font à la déchetterie de Sault[2].

Personnalités liées à la commune

  • Agoult des Baux, seigneur des Ferrassières, d'abord nommé depuis le 20 juin 1337, trésorier du Dauphin Humbert II qui avait épousé sa nièce, passa ensuite au service du royaume de France. Il fut d'abord nommé Sénéchal de Beaucaire par Philippe VI, le 30 octobre 1340, puis Sénéchal de Toulouse et d'Albi, le 3 mars 1341.
  • Bertrand II des Baux, fils d'Agoult des Baux. Il fut nommé Sénéchal de Beaucaire au début du mois de juin 1345, il battit les Anglais à Moissac. Philippe VI en fit ensuite son Sénéchal et Capitaine du roi en Saintonge, à la date du 8 novembre 1347. Il offrit sa seigneurie à Charles VI.
  • Jean Dupuy-Montbrun (1598-1671), comte de Montbrun et de Ferrassières, Lieutenant général du roi[14].
  • Espérance Dupuy-Montbrun-Ferrassières (1638-1690), comtesse de Ferrassières[14].

Notes et références

  1. a, b et c Patrick Ollivier-Elliott, op. cit., p. 93.
  2. a et b Annuaire de la mairie de Ferrassières
  3. Inventaire du patrimoine naturel de Provence-Alpes-Côte d'Azur : faune et flore du plateau d'Albion
  4. Le ravin de la Greppe sur Sandre
  5. Fiche du ravin e la Bassette sur le site du SANDRE
  6. Fiche du ravin Tranche Mules sur le site du SANDRE
  7. Guy Barruol, op. cit., pp. 16-17.
  8. a, b et c Inventaire du patrimoine naturel de Provence-Alpes-Côte d'Azur : Flore du plateau d'Albion
  9. Les champignons en Vaucluse
  10. a, b, c et d Inventaire du patrimoine naturel de Provence-Alpes-Côte d'Azur : Faune du plateau d'Albion
  11. a, b et c Patrick Ollivier-Elliott, op. cit., p. 95.
  12. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 218
  13. Provence Historique, n° 67 à 74, pp. 211-212.
  14. a, b, c et d Comte et comtesse de Ferrasières
  15. a et b Patrick Ollivier-Elliott, op. cit., p. 94.
  16. Le 1er GMS du plateau d'Albion
  17. Les centrales photovoltaïques de Ferrassières
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1785.
  19. Nom de habitants des communes de la Drôme
  20. Blason de Ferrassières
  21. (fr) Impots locaux à Ferrassières, taxes.com
  22. Loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 (Légifrance)
  23. (fr) Page de Pertuis, Cassini
  24. (fr) http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  25. (fr) INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  26. (fr) Population municipale au 1er janvier 2007
  27. Le calabert est un abri utilisé pour ranger du bois de chauffage
  28. Fernand Benoit, op. cit., p. 48.
  29. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 49.
  30. Fernand Benoit, op. cit., p. 50.
  31. Fernand Benoit, op. cit., p. 51.
  32. Fernand Benoit, op. cit., p. 54.
  33. a, b, c, d et e Fernand Benoit, op. cit., p. 55.
  34. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 56.
  35. Fernand Benoit, op. cit., p. 69.
  36. Fernand Benoit, op. cit., p. 71.
  37. Château la Gabelle
  38. Un clapas est un amoncellement de pierres retirées des champs pour permettre la culture et déposées en bordure de ceux-ci.
  39. Patrick Ollivier-Elliott, op. cit., p. 96.
  40. Fête de la lavande à Ferrassières
  41. Accueil Spéléologique du Plateau d'Albion
  42. Les gîtes ruraux de Ferrassières
  43. Montbrun-les-Bains, station thermale
  44. Groupement inter-paroissial Saint-Joseph-des-Baronnies
  45. Lieux de culte à proximité de Ferrassières

Bibliographie

  • Fernand Benoit, La Provence et le Comtat Venaissin. Arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, 1992, (ISBN 2700600614)
  • Patrick Ollivier-Elliott, Terres de Sault, d'Albion et de Banon, Édisud, Aix-en-Provence, 1996, (ISBN 2857448597)

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