Elizabeth Branwell

Elizabeth Branwell
Église à Penzance, en Cornouailles, qu'Elizabeth Branwell quitta à la mort de sa sœur, en 1821, pour le rude climat du Yorkshire, pour s'occuper de ses nièces et de son neveu.

Elizabeth Branwell (née le 2 décembre 1776 à Penzance, en Cornouailles - morte le 29 octobre 1842, à Haworth, Yorkshire) est la sœur aînée de Maria Brontë, et la tante des enfants Brontë, dont Charlotte, Emily et Anne Brontë, qui comptent parmi les grands écrivains anglais du XIXe siècle.

De la mort de sa sœur, en 1821, elle vit au presbytère de Haworth pour s'occuper de la maisonnée, apprendre la couture et les tâches ménagères à ses nièces et les aider financièrement à l'occasion. Elle ne retourne jamais dans sa Cornouailles natale.

Sommaire

Son rôle après la mort de sa sœur Maria

Après la mort de sa sœur Maria, le 15 septembre 1821, Elizabeth Branwell, qui n'est pas mariée, revient pour s'occuper de la maisonnée de son beau-frère, le révérend Patrick Brontë, quittant ainsi le confort de sa maison de Penzance, en Cornouailles, pour le rude climat d'un village du nord de l'Angleterre[1]. Elle déteste le climat de Haworth, au point de toujours entretenir un feu dans la cheminée de sa chambre au presbytère[2].

« Tante Branwell » (Aunt Branwell), ainsi qu'on l'appelle, a toujours eu l'intention de retourner chez elle à Penzance. Mais elle reste cependant à Haworth jusqu'à sa mort, s'occupant des enfants et de la maison[3].

Elle apprend aux filles Brontë la couture et l'ensemble des tâches ménagères. Elle fait également la lecture chaque jour à Patrick Brontë, dont la vue décline, et discute ensuite avec lui, autour d'un thé, des lectures du jour, n'hésitant pas à l'affronter lorsqu'elle n'est pas d'accord, comme le rapporte Ellen Nussey[2].

C'est elle qui finance par un prêt le séjour à Bruxelles de Charlotte et Emily, lorsque Charlotte, souhaitant fonder une école pour jeunes filles, comprend la nécessité de parfaitement connaître le français. À cette époque, en effet, son enseignement est un élément important de l'éducation d'une jeune dame visant à maîtriser les accomplishments, ces talents d'agrément indispensable à une maîtresse de maison de la bonne société.

L'héritage qu'elle laisse rétablit la situation financière des filles Brontë et permet, en particulier, la publication à compte d'auteur des Poèmes des trois sœurs en 1846[2]. Branwell, lui, hérite de l'assortiment de boîtes japonaises laquées de sa tante[N 1], et écrit, après la mort de celle-ci qu'elle a été « le guide des jours heureux de mon enfance »[2].

Personnalité

John Wesley, fondateur du Méthodisme.

Apparence

Comme sa sœur Maria et, d'ailleurs, sa nièce Charlotte[N 2], Elizabeth Branwell est une toute petite femme. Toujours vêtue de soie, avec un bonnet passé de mode d'où dépassent sur le front des boucles d'un auburn clair, comme le rapporte Ellen Nussey, la grande amie de Charlotte Brontë qui vient au presbytère en 1833. Elle regrette la vie sociale active et gaie qu'elle a connue à Penzance[2].

On la décrit comme aimant priser — et aimant à choquer ses invitées en leur offrant une prise de son tabac[2] — plutôt vieux jeu dans ses attitudes. mais douce et enjouée, plutôt encline à respecter une stricte étiquette, veillant jalousement à l'éducation religieuse et morale des enfants, particulièrement méticuleuse dans ses tenues toujours amidonnées et repassées avec le plus grand soin[N 3].

Petit détail : elle porte en toutes saisons de gros sabots à semelle épaisse la protégeant du froid qu'elle redoute tant, qui résonnent bruyamment sur les grandes dalles de pierre[4], et dont les allées et venues claquent au-dessus de la salle à manger lorsqu'elle a rejoint sa chambre de l'étage, ce qui a pour effet d'amuser mais aussi de beaucoup agacer la maisonnée, sans que l'on n'ose jamais s'en plaindre ouvertement à l'intéressée[5].

Caractère

Tante Branwell sait aussi défendre ses points de vue avec vigueur, voire, quand elle le juge utile, se montrer inflexible et ne s'en laissant pas compter. C'est une personne généreuse, qui a sacrifié sa vie pour ses nièces et son neveu, sans jamais chercher à se marier, sans non plus revoir les siens restés en Cornouailles. Très religieuse, Méthodiste ardente[6], elle est respectée plutôt que véritablement aimée par les enfants Brontë. Le seul des enfants Brontë qui semble avoir eu pour elle une véritable affection est Branwell qui la pleure après sa mort.

Sa rigueur morale, son sens très Wesleyien de l'amélioration personnelle par l'effort et l'étude, n'ont qu'une influence toute relative sur la famille Brontë, à l'exception peut-être d'Anne, dont les œuvres reflètent le souci moral et éducatif de Aunt Branwell[6].

Annexes

Notes

  1. Branwell ne reçoit pas d'argent en héritage, car en tant que garçon, il est supposé capable de gagner promptement sa vie.
  2. Charlotte Brontë mesure pas tout à fait 1,45 m, ce qui est un petit taille même au début du XIXe siècle.
  3. The Brontës of Haworth, Brontë Parsonage Museum, Charlotte's Room, illustration 5 : The cap and fichu « Le bonnet et le fichu ». Cela dit, les Brontë, eux, n'ont jamais respecté les codes de l'habillement. Ainsi, à l'école et même à l'âge adulte, les trois sœurs portent encore des manches à gigot qui sont passées de mode depuis des dizaines d'années. Cela leur causent des soucis à Cowan Bridge et, plus tard, suscite l'étonnement des personnalités que rencontre Charlotte à Londres.

Références

  1. Lien vers l'histoire de la famille Brontë.
  2. a, b, c, d, e et f Ann Dinsdale, Simon Warner, Brontë Parsonage Museum, The Brontës at Haworth, 2006, pages 24 à 27.
  3. Rôle d'Elizabeth Branwell dans la famille Brontë.
  4. Karen Smith Kenyon, The Brontë Family - Passionate literary geniuses, 2002, page 19.
  5. La vie au presbytère, d'après Ellen Nussey, en visite pendant quinze jours, Juliet Barker, The Brontës, 1995, pages 194 à 196.
  6. a et b Edward Chitham, A Life of Anne Bronte, Blackwell Publishing, 1993, page 27  : Le méthodisme et les Branwell

Bibliographie

  • (en) Ann Dinsdale, Simon Warner, Brontë Parsonage Museum, The Brontës at Haworth, Frances Lincoln Ltd, 2006, 160 p. (ISBN 9780711225725) 

Articles connexes

Liens externes

  • (en) Ann Dinsdale, Simon Warner, Brontë Parsonage Museum, « The Brontës at Haworth », 2006. Consulté le 24 mars 2009

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Elizabeth Branwell de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Elizabeth Brontë — (8 février 1815 15 juin 1825) est le deuxième enfant de la célèbre famille littéraire des Brontë, qui donne à la Grande Bretagne plusieurs de ses plus grands écrivains au XIXe siècle. Elle est donc, avec Maria, l aînée de Charlotte, Emily et Anne …   Wikipédia en Français

  • Branwell Brontë — Pour les articles homonymes, voir Brontë. Fratrie heureuse (Les sœurs Brontë). Tableau peint par Branwell Brontë vers 1834 : Anne, Emily et Charlotte (Branwell, qui figurait en haut du …   Wikipédia en Français

  • Branwell Brontë — Patrick Branwell Brontë (IPAEng|ˈbrɒntɪ; 26 June 1817 ndash; 24 September 1848) was a painter and poet, the only son of the Brontë family, and the brother of the writers Charlotte, Emily and Anne.YouthBranwell Brontë was the fourth of six… …   Wikipedia

  • Branwell Brontë — Branwell Brontë; Selbstporträt von 1840 (Kohlezeichnung) Patrick Branwell Brontë (* 26. Juni 1817 in Thornton, Yorkshire; † 24. September 1848) war ein englischer Maler und Poet. Er war der einzige Mann unter den Geschwistern Brontë. Seine… …   Deutsch Wikipedia

  • Maria Brontë (née Branwell) — Maria Brontë, née Branwell (15 avril 1783 15 septembre 1821), est la femme de Patrick Brontë, pasteur de Haworth, dans le Yorkshire, et la mère des enfants Brontë, au nombre desquels on compte en particulier les trois sœurs Brontë, Charlotte,… …   Wikipédia en Français

  • Patrick Branwell Brontë — Branwell Brontë; Selbstporträt von 1840 (Kohlezeichnung) Patrick Branwell Brontë (* 26. Juni 1817 in Thornton, Yorkshire; † 24. September 1848) war ein englischer Maler und Poet. Er war der einzige Mann unter den Geschwistern Brontë. Seine… …   Deutsch Wikipedia

  • Maria Branwell — (15 April 1783 – 15 September 1821) was the mother of English writers Emily Brontë, Anne Brontë and Charlotte Brontë, and their brother, the poet and painter Branwell Brontë.[1] Contents 1 Early life 2 Courtship and marriage …   Wikipedia

  • Les Bronte — Les Brontë Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (vers 1834). Lui même s était représenté, au milieu de ses sœurs, avant de s effacer, pour ne pas surcharger le tableau. Les Brontë sont une famille littéraire anglaise du… …   Wikipédia en Français

  • Les Brontë — Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (vers 1834). Lui même s était représenté, au milieu de ses sœurs, avant de s effacer, pour ne pas surcharger le tableau. Les Brontë sont une famille littéraire anglaise du XIXe siècle …   Wikipédia en Français

  • Famille Brontë — Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (vers 1834). Lui même s était représenté, au milieu de ses sœurs, avant de s effacer, pour ne pas surcharger le tableau. La famille Brontë[N 1] …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”