Eglise templière de Marcenais

Eglise templière de Marcenais

Église templière de Marcenais

L’église de Marcenais est l'unique vestige d'une commanderie templière principale établie vers la fin du douzième siècle. Cette modeste chapelle classée en 1927 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques est attachante par son histoire d'église templière tardivement fortifiée et par sa simplicité rustique. Elle est construite en très belles pierres admirablement appareillées mais il ne reste plus rien du couvent ni des fossés qui devaient la protéger.

L'église templière de Marcenais vue de l'extérieur
Église templière de Marcenais

Sommaire

Localisation

Marcenais est situé en Haute-Gironde, à 37 km au nord de Bordeaux et fait aujourd'hui partie du canton de St Savin de Blaye. La Commanderie de Marcenais dépendait au Moyen-Age de la Seigneurerie de Fronsac et figura par la suite dans les possessions du Maréchal de Richelieu. A 45°4 de latitude nord et 0°20 de longitude ouest, c'est un plateau légèrement vallonné de 50 mètres d'altitude. Sa superficie est de 904 hectares, son sol composé de terres douces (sables sur un sous sol légèrement argileux d'une fertilité moyenne). La Commune culmine au vieux bourg au centre duquel se trouve l'église templière Notre-Dame de Marcenais.

Historique

La chapelle fut construite par les Templiers vers 1170. Au treizième siècle, les archives attestent qu'elle était étendue de trois lieues de tour (soit 13 km) et qu'elle comprenait vingt villages (hameaux). Les plus anciennes archives retrouvées dans les Archives de l'Ordre de Malte remontent à l'an 1232, où Guillaume Erra, chevalier de Bourg, fait don du moulin de Peyrat (moulin de Charlot aujourd'hui) à la maison du Temple de Marcenais. Puis en 1250, Hélies Guilhem de la Villegorie fait don du moulin de Wielh sur la Saye (moulin de Vinet). La commanderie de Marcenais comprenait aussi la seigneurie de Queynac et les paroisses de Larivaux, Magrigne et Chalaure. En 1312, la commanderie est dévolue aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, après la chute des Templiers. Elle a alors hébergé les pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Après 1313, la commanderie est rattachée au Temple de Bordeaux. À cette époque, le village de marcenais semblait encore prospère notamment grâce aux cultures. Cependant, la guerre de Cent Ans y fit des ravages et les bâtiments ont semble-t-il souffert, mais peu d'informations sont disponibles sur cette période troublée.

Les commanderies comprenaient généralement la résidence du commandeur, le logis pour les frères, une chapelle, un cimetière et souvent une exploitation agricole. De cette ensemble, il ne reste aujourd'hui que la chapelle, devenue une église paroissiale à partir du début du dix-neuvième siècle. Les dernières traces d'un château, probablement accolé au mur sud de l'église, remontent à 1626 où on voyait encore « le lieu où se trouvaient les prisons dans le château ».

En 1792, les biens de l'ordre de Malte sont mis sous séquestre et vendus, dont le temple de Marcenais. L'église ne sera réouverte au culte et érigée en paroisse qu'au début du XIXe siècle.

Architecture

L'église est construite sur la base d'un double carré, selon le même plan que la chapelle du Temple de Bordeaux. L'église de Marcenais reprend donc le modèle de Bordeaux en ayant toutefois des dimensions légèrement inférieures : elle mesure 21 mètres de long sur 6,30 de large, comprend une seule nef voutée en berceau ogival (elle s'élève à 14 mètres) et se termine à l'est par un chevet plat éclairé de trois baies (appelées triplet).Le portail roman comporte cinq voussures retombant sur des colonnes aux chapiteaux ornés d'entrelacs et de feuilles rabattues et perlées. Un décor peint s'étend au dessus du portail, sur toute sa hauteur et de part et d'autre jusqu'aux contreforts latéraux. L'accès à la chaire est creusé dans l'épaisseur du mur qui mesure à cet endroit 1,40 mètre de large.

De l'extérieur, elle possède des contreforts faibles et une façade en pignon. On peut également apercevoir des modillons (petites sculptures) d'une part sous la corniche nord où l'on voit des têtes d'animaux et des ornements géométriques, et d'autre part sur le pignon où deux têtes humaines encadrent une tête de bélier. L'église est munie de deux cloches, une grosse de 250 kg refondue à Bordeaux en 1837, et une petite de 178 kg fondue en 1877 à Saint-Émilion et qui porte le nom de Marie-Louise. La plus grosse donne le si naturel tandis que la plus petite sonne le .

Elle fut fortifiée mais la date exacte des fortifications reste inconnue. Léon Dupuy avance que les contreforts et les surhaussements des murs résulteraient de l'ordonnance du parlement de Guyenne du 25 octobre 1621 rendant obligatoire la fortification des églises pour servir de défense aux habitants pendant les guerres de religion.

La façade occidentale est précédée d'un avant-porche (ou ballet) en pierre qui servait à protéger les fidèles des intempéries. La présence de corbeaux sur les murs latéraux, au nord et au sud, indique que des bâtiments (probablement légers) étaient accolés à l'église, d'où l'absence de fenêtre sur ces murs.

L'ancienne sacristie placée au chevet de l'église a été construite en 1671. Elle a fait l'objet de modifications lors d'une campagne de travaux intervenue en 1869, ses murs ayant été rabaissés pour permettre le réaménagement des fenêtres du triplet au chevet. À la fin du dix-neuvième siècle, à l'initiative du curé Émile Gauthier, une nouvelle sacristie est construite au nord.

Sauvegarde

À plusieurs reprises, l'église a subi des réparations (notamment la charpente refaite avec une pente plus faible en 1854). Mais une restauration a été impulsée par l'association les Amis de l'église Templière de Marcenais, créée en 2004, et qui a pour objectif de sauvegarder et de mettre en valeur ce patrimoine. Avec le concours de la municipalité de Marcenais, de l'État, de la région, du département ainsi que des mécènes, des travaux de restauration ont pu être possibles. Ils s'étalent sur 5 à 10 ans, sont divisés en cinq tranches. La première tranche, débutée en 2009 a permis entre autres le dégagement et la consolidation des peintures murales et notamment les ornements peints sur le portail roman.

Références

  • Léon Dupuy, Histoire de Marcenais, Imprimerie Jung de Libourne, 1972.
  • Laurent Chavier, Étude historique préalable à la restauration, 2005.
  • Livret édité par l'AETM, Découverte de l'église templière de Marcenais : histoire et architecture, 2005.

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