Edouard Jean-Baptiste Milhaud

Edouard Jean-Baptiste Milhaud

Jean-Baptiste Milhaud

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Édouard Jean Baptiste Milhaud
Édouard Jean Baptiste Milhaud
Naissance 10 juillet 1766
Arpajon (Cantal)
Décès 8 janvier 1833 Aurillac
Origine France France
Grade général d'Empire

Édouard Jean-Baptiste Milhaud, fils de Louis Amilhaud et de Marguerite Daudé, né à Arpajon-sur-Cère le 10 juillet 1766 et mort à Aurillac (Cantal), le 8 janvier 1833, est un homme politique français, général d’Empire, et comte d'Empire.

Sommaire

Sous la Révolution française

Élève du génie maritime en 1788, et sous-lieutenant dans un régiment colonial en 1790, ses principes politiques le firent nommer en 1791, commandant de la garde nationale d'Aurillac, et en 1792, il est élu député de la Convention par le département du Cantal. À cette dernière époque, il servait en qualité de capitaine; nommé au mois de juillet dans les chasseurs à cheval.

Il siège aux côtés des Montagnards, il fréquente de façon assidue le Club des Jacobins. En janvier 1793, lors du Procès de Louis XVI, il vote la mort du roi, il défend Jean-Paul Marat attaqué par les Girondins, il défend le projet de la République universelle Jean-Baptiste Cloots. Appelé à prononcer sur la peine à infliger à Louis XVI : « Je n'ose croire, dit-il, que de la vie ou de la mort d'un homme dépende le salut d'un État. Les considérations politiques disparaissent devant un peuple qui veut la liberté ou la mort. Je le dis à regret, Louis ne peut expier ses forfaits que sur l'échafaudj sans doute, les législateurs philanthropes ne souillent point le Code d'une nation par l'établissement de la peine de mort ; mais pour un tyran, si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer. Je déclare que quiconque ne pense pas comme Caton n'est pas digne d'être républicain. Je condamne Louis à la peine de mort, et je demande qu'il la subisse dans les vingt-quatre heures. »

Envoyé en mission à l’armée du Rhin puis au mois de mai 1793, comme commissaire à celle des Ardennes il s'y montre sans pitié, nettoyant les états-majors des nobles et taxant les riches.

De retour à Paris, au mois de frimaire an II, et accueilli avec faveur par les jacobins, quelques succès de tribune l'égarèrent jusqu'à faire entendre des paroles, qui, plus tard, lui ont été souvent reprochées : « II faut, dit-il un jour, que la France lance sur des vaisseaux la tourbe des ennemis de l'humanité, et que la foudre nationale les engloutisse dans le gouffre des mers. »

Envoyé, le 9 nivôse, à l'armée des Pyrénées orientales : il y remet de l'ordre avec l'aide de Dugommier et de son collègue conventionnel Pierre-Aimable de Soubrany, il envoie d'une façon injuste le général d'Aoust comparaître devant le Tribunal révolutionnaire, qui périt sur l'échafaud.

Rappelé au commencement de l'an III, et nommé membre du Comité militaire de la Convention, il fut chargé, comme rapporteur, de soutenir d'importantes propositions, et le talent avec lequel il s'acquitta de cette tâche permet de croire qu'il aurait été apte à devenir un habile administrateur.

Adopte un nouveau prénom, celui de «Cumin» qu'il trouve dans le calendrier républicain.

Après la mort de Maximilien de Robespierre le 28 juillet 1794, il rentre à Paris. Jean-Baptiste Carrier est attaqué à la Convention, Édouard Jean-Baptiste Milhaud prend sa défense et il est le seul député à voter contre sa mise en accusation.

Sous le Directoire

La réaction thermidorienne ayant pris un caractère de persécution et de vengeance, son arrestation, proposée par Girardin (de l'Aude), eût été prononcée s'il n'eût été défendu par ses collègues du Comité militaire. Milhaud, que la Constitution de l'an III excluait de la représentation nationale, à cause de son âge (il n'avait pas 30 ans), et qui, d'après des documents certains, avait été nommé chef d'escadron au 20e chasseurs le 22 juillet 1793, reprit du service, le 5 nivôse an IV, comme chef de brigade du 5e dragons, employé à l'armée d'Italie. En 1795, après la séparation de la Convention thermidorienne, Édouard Jean-Baptiste Milhaud réintègre l'armée, il se distingue à l’armée d'Italie.

Il se signala la première fois, le 21 fructidor ; passant à la nage la Brenta, il coupa la retraite à un corps autrichien de 000 hommes, lui fit mettre bas les armes, prit 8 pièces de canon, 15 caissons, un étendard et 6 drapeaux. Le lendemain, à la bataille de Bassano, il chargea l'arrière-garde ennemie avec 200 dragons, culbuta un bataillon du régiment de Wurmser, enfonça un bataillon hongrois, puis, s'étant emparé du grand parc d'artillerie autrichienne, composé de 40 pièces de canon et de 200 caissons, il fit servir par ses dragons 4 de ces pièces contre une division ennemie qui s'avançait pour lui enlever sa conquête. Au combat de Saint-Michel, dans les gorges du Tyrol, il reçut une blessure à la tête.

L'année suivante, tandis qu'il combattait ainsi pour la défense et la gloire de la patrie, Harmand, député de la Meuse au conseil des Anciens, revint sur les accusations qui avaient été portées contre lui après le 9 thermidor, et demanda un examen sévère de sa mission dans les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin; malgré les efforts des thermidoriens, cette proposition fut écartée de nouveau par un simple ordre du jour.

Il prit une part active aux événements des 18 et 19 brumaire an VIII, non comme commandant les troupes envoyées au Luxembourg pour y tenir prisonniers les membres du Directoire, mais, le 18, comme chef d'état-major de Lannes, au palais des Tuileries, et, le 19, comme remplissant auprès de Murat les mêmes fonctions à Saint-Cloud.

Sous le Consulat et le Premier Empire

Nommé général de brigade le 5 janvier 1800, et employé à l'armée d'Angleterre, il eut, le 11 ventôse, le commandement de la 8e division militaire (Vaucluse), fut envoyé à l'armée du Midi, le 5 floréal an IX, et dans la République italienne le 1er vendémiaire an XI. Le 18 messidor de la même année, le premier Consul lui donna le commandement militaire de la République ligurienne, et le fit membre et commandeur de la Légion d'honneur les 49 frimaire et 23 prairial an XII.

En l'an XIII, le général Milhaud servit à l'armée des côtes de l'Océan depuis le 29 messidor jusqu'au 4e jour complémentaire, époque à laquelle il rejoignit la grande armée d'Allemagne. Attaché au corps du prince Murat, il s'empara de Lintz, le 10 brumaire an XIV, après un engagement assez vif, battit l'ennemi le lendemain au village d'Aster, le culbuta, le poursuivit, et lui fit 200 prisonniers. Le 23, faisant l'avant-garde du maréchal Davout, il poussa l'ennemi sur la route de Braunn jusqu'à Wolfkersdorf, fit 600 prisonniers et s'empara d'une nombreuse artillerie.

Le 28 octobre 1806, il força les 6 000 hommes du corps du prince Hohenlohe à capituler, et fut promu au grade de général de division le 30 décembre de la même année. En 1807, il fut à Eylau et à Creutzbourg.

Envoyé en Espagne en 1808, il dispersa, le 19 novembre, un bataillon d'étudiants près de Valverde, entra, le 23, dans Palencia, battit, le 22 décembre, la bande de l'Empecinado et dispersa la junte insurrectionnelle de Molina d'Aragon.

Le 28 mars 1809, le lendemain du combat de Ciudad-Réal, où le général Sébastiani défit 15 000 Espagnols qui gardaient les défilés de la Sierra-Morena, Milhaud poursuivit les fuyards dans la direction d'Asmagro et leur fit éprouver une perte considérable. Le 18 novembre suivant, attaqué à Ocana par l'avant-gardede l'armée espagnole, il la repoussa vigoureusement, et à la bataille de ce nom, à la tête de l'une des brigades de sa division, il obligea une colonne ennemie à rendre ses armes et à lui livrer toute son-artillerie. Le 4 décembre, il atteignit à Huerès, et dispersa de nouveau les guérillas de l'Empecinado.

En 1810, commandant l'avant-garde du 4e corps, il sabra, le 4 février, entre Anteguerra et Malaga, un corps d'infanterie considérable, et cette action, mentionnée avec éloges dans le rapport du général Sébastiani au maréchal Soult, valut à Milhaud le titre de grand officier de la Légion d'honneur que Napoléon Ier lui conféra le 22 juin suivant. Il l'avait déjà créé comte de l'Empire quelque temps auparavant.

Mis en disponibilité le 17 novembre 1811, il reçut le 10 juin 1812, le commandement de la 25e division militaire.

Appelé, le 6 juillet suivant à la grande armée de Russie, il livra, le 10 octobre 1813, dans la plaine de Zeitz, l'un des plus beaux combats de cavalerie dont fassent mention les Annales militaires françaises, et dans lequel il détruisit entièrement les régiments de dragons autrichiens de Latour et de Hohenzollern, ainsi que les chevau-légers de Kaiser.

L'Empereur, sur le rapport qui lui fut adressé de cette affaire, plaça sous les ordres de Milhaud le 5e corps bis de cavalerie, à la tête duquel celui-ci battit, le 24 décembre, à Sainte-Croix, près de Colmar, le corps des partisans du général autrichien Scheibler, et tailla en pièces, le 27 janvier 1814, à Saint-Dizier, la division de cavalerie du général Landskoy. Il se distingua aux combats de Marmont et de Valjouan, et chassa, du village de Villars, la cavalerie légère du prince de Wurtemberg.

Obligé de se retirer, le lendemain, devant le corps de Giulay, il opéra sa retraite en bon ordre sur Fontette, où il rejoignit le duc de Tarente, et conduisit les débris de son corps dans le département de la Seine-Inférieure. Ce fut de Rouen que, le 8 avril, adhérant, tant en son nom qu'en celui de ses compagnons d'armes, aux actes du Sénat, il écrivit au président du gouvernement provisoire :

« Nous voulons, pour le bonheur de la France, une constitution forte et libérale, et, dans notre souverain, le cœur de Henri IV. »

Fait chevalier de Saint-Louis, le 1er juin, et le même jour inspecteur général de la 15e division militaire, il mit, néanmoins, l'empressement le plus généreux, au 20 mars 1815, à offrir ses services à l'Empereur, qui lui confia le commandement d'un corps de cuirassiers, qui, guidé par lui, se couvrit de gloire aux batailles de Fleurus et de Waterloo (voir la charge des cuirassiers dans Les Misérables, tome II, de Victor Hugo). Toutefois on a lieu de s'étonner que le général Milhaud ait été, après la bataille du mont Saint-Jean, l'un des premiers officiers généraux et peut-être le premier à offrir ses services à Louis XVIII.

Nous ajouterons que, proscrit comme régicide par la loi du 12 janvier 1816, et rayé du contrôle de la Légion d'honneur le 2 mars de la même année, il obtint un sursis indéfini et fut réintégré dans l'Ordre le 29 décembre 1817.

Sous Louis-Philippe Ier

En 1830, Édouard Jean-Baptiste Milhaud se rallie à Louis-Philippe Ier. Placé dans le cadre de réserve le 7 février 1831, admis au traitement de réforme, comme n'ayant pas le temps suffisant pour la liquidation de sa retraite, le lieutenant-général comte Milhaud mourut à Aurillac le 8 janvier 1833.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest.

Iconographie

Le Portrait du Conventionnel Milhaud, tableau de l'École française du XVIIIe siècle, Entourage de Jacques-Louis David, est conservé au musée du Louvre, n° d'inventaire R. F. 2061. Il porte l'inscription suivante : Le Conventionnel Milhaud par son collègue David, 1793. À la suite des recherches de Gaston Brière publiées en 1945-46[1], ce tableau n'est plus considéré comme de la main de David et est attribué à son élève Jean-François Garneray sur la base d'une version miniature du portrait signé par celui-ci.

Références

  1. G. Brière (1945) Sur David portraitiste Bulletin de la société de l'histoire de l'art français p.172

Source partielle

« Jean-Baptiste Milhaud », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

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