Ecologie humaine

Ecologie humaine

Écologie humaine

L'écologie humaine est la sphère de l'écologie associé à homo sapiens, l'espèce de l'être humain.

La définition d'Ernst Haeckel (1834-1919) s'applique à l'espèce humaine et définit l'écologie humaine comme étant la partie de l'écologie qui étudie l'espèce humaine, l'activité organisée, sociale et individuelle de cette espèce, et son environnement, la biosphère.

Mine de cuivre à ciel ouvert de Chuquicamata, au Chili : écologie, ou développement ?

L'écologie humaine a plusieurs objectifs de nature scientifiques.

Tout d'abord, elle étudie biologiquement une espèce, l'être humain homo sapiens, qui constitue en lui-même un écosystème.

Ensuite, elle considère l'environnement biophysique de la vie des humains, à diverses échelles (par exemple, en étudiant l'humain et l'écosystème urbain - la ville, l'écosystème rural - la campagne ou l'écosystème terrestre - la biosphère). Alors qu'il a été négligé par les écologistes, l'être humain est considéré par l'écologie humaine comme un facteur écologique important à présent. L'impact de son activité sur l'habitat et en retour, l'impact des modifications de son environnement sur l'humain lui-même (par exemple, les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé humaine) précise les rôles écologiques de l'espèce humaine avec l'écologie globale de la biosphère.

L'espèce humaine se différencie des autres espèces vivantes par la caractérisation des espèces, tel qu'élaboré dans le phylum des espèces. À titre d'exemples de comportements sociaux de l'être humain, notons que :

  • l'espèce a migré et colonisé pratiquement tous les continents. À de rares exceptions près (milieux extrêmement froids ou très arides), les humains se sont implantés sur la totalité de la surface terrestre ou les ressources le permettent;
  • l'être humain modifie son environnement de vie volontairement et consciemment (par exemple, en défrichant des forêts pour construire des villes, en supprimant des marais pour éliminer les moustiques ou en détruisant par peur et ignorance) selon des idéologies culturelles;
  • l'être humain, plus récemment, perturbe les grands équilibres de la biosphère et de la biodiversité par le biais de l’agriculture, des infrastructures urbaines et de l'activité industrielle, par exemple en produisant les CFC qui entrainent la destruction de la couche d'ozone ;
  • l'être humain agit consciemment et délibérément pour essayer de restaurer certains équilibres écologiques qu'il a lui-même perturbés (par le biais de protocoles internationaux, tels que le protocole de Kyoto) ;
  • l'être humain est une des espèces dont l'activité en un point du globe peut avoir des conséquences importantes en un point complètement différent (par exemple, l'émission des gaz à effet de serre par les pays développés pourrait entraîner un réchauffement climatique qui pourrait aboutir à la disparition du Bangladesh).

Sommaire

Assimilation de l'organisme humain à un écosystème

Le corps humain, comme tous corps vertébrés, peut être associé à un biotope, c'est-à-dire un milieu défini par un ensemble de conditions physico-chimiques actives ou passives. Il est constitué d'un squelette, d'un ensemble d'organes et de systèmes de communication entre ceux-ci.

Le corps humain ou le corps animal est un milieu de vie pour tout un ensemble d'êtres vivants. Sur la peau, dans le système digestif, dans les cheveux, cohabitent de nombreuses bactéries (certaines symbiotiques, d'autres commensales, voir parasites), des insectes (tels que les poux, les puces), des acariens, des vers (ténias, ascaris...).

Selon la terminologie écologique, l'ensemble des êtres vivants (la biocénose) et le milieu de vie (le biotope) constituent un écosystème. Cet écosystème actif - l'organisme humain - doit maintenir de nombreuses caractéristiques constantes ou presque constantes (c'est-à-dire dans un écart de valeurs) afin de maintenir la survie des différents cycles biologiques pour les êtres vivants qu'il abrite; on parle d'homéostasie. Par exemple

  • la conservation de la température ;
  • la conservation de l'acidité (pH) dans le tube digestif (utile pour la digestion et pour les organismes y vivant) ;
  • la conservation de la teneur en eau (équilibre des entrées par boisson et aliments, et sorties par sudation, respiration, digestion et excrétion).

Tous ces équilibres sont maintenus sous la contrainte de facteurs environnementaux extérieurs, d'hormones et de conditions produites par l'organisme grâce à des systèmes sensoriels complexes. Comme un écosystème, l'organisme humain est conçu, naît, grandit, atteint son état de maturité et d'équilibre - le climax - et décline (sénescence).

Environnement de l'être humain

L'environnement de l'être humain, c'est à dire l'environnement humain, prend plusieurs sens compte tenu de la compréhension humaine et de l'échelle de la perception globale et locale accordée à l'environnement.

  • Il y a l'environnement humain, un des composants de l'environnement biophysique. L'écologie de l'espèce, la distribution et l'abondance démographique, ainsi que les cultures humaines dans la biosphère correspondent à l'environnement humain.
  • Il y a l'environnement de la vie humaine, associé à la biologie et à la physiologie de l'espèce et de l'individu humain (homo sapiens) dans l'habitat.
  • Il y a l'environnement de l'être humain, constitué des philosophies, des idéologies, des économies et de la civilisation humaine dans l'évolution de l'histoire humaine.

Ces environnements semblent difficiles à caractériser, à hiérarchiser et à décrire objectivement, puisqu'ils sont issus d'observations d'observateurs observant des orientations humaines. Un raisonnement simple et une méthode employer dans d'autres domaines de la culture humaine et qui consiste à isoler les sujets décrits entraîne une confusion et des limites à la perception humaine dans le domaine de son environnement.

Certains auteurs, comme Michel Lamy, ont proposé l'idée d'enveloppes écologiques, certaines naturelles, d'autres artificielles (c'est-à-dire, fabriquées selon les modes et les cultures), les unes individuelles, d'autres sociales, voire civile et mondiale.

Les enveloppes individuelles humaines sont celles constituant l'environnement de la vie d'un individu unique. Ce sont tout simplement :

  • la peau qui assure un échange et une protection contre les agressions microbiennes, une protection mécanique et chimique (par exemple, contre les UV, pour limiter les brûlures d'origine solaire) ;
  • le vêtement, qui différencie et protège également contre l'extérieur (la chaleur, le froid, les conventions sociales) ;
  • l'espace immédiat, personnel et privé (par exemple, l'enfant recherche le contact physique, alors que l'adulte impose davantage de distance avec les autres humains - cette distance est variable selon le développement de l'individu et les cultures. L'individu agrandit ou diminue son espace propre en fonction de son bien-être ou de son niveau de stress, de son besoin et de sa maturité).
  • l'espace virtuel et social.

Dans ce contexte de sémantique, les enveloppes sociales humaines sont celles qui conditionnent, limitent et protègent les groupes humains, plutôt que les individus isolés. Les systèmes socio-politiques et les constructions physiques sont des exemples représentatifs des enveloppes sociales humaines des cultures modernes. S'il s'agit par exemple de constructions bâties telles les maisons, dans certains pays, ces constructions assurent la protection des personnes, mais aussi des animaux domestiques et des récoltes. Dans les pays développés, du simple abri d'origine, la construction est devenu un lieu de repos, de travail et de loisir (ce qui isole l'individu ou le groupe des autres humains). Un bâtiment est un système en lui-même, qui consomme des matériaux et des ressources sous la responsabilité humaine. Il y a des besoins en eau, en énergie et en nourriture et il se produit de l'eau polluée, des déchets et des fumées entre autres.

La ville est une enveloppe construite supplémentaire, elle est devenue le milieu de vie d'environ 50% de la population humaine. La ville (qui peut devenir mégalopole) comparé à une maison est une sorte de macro-écosystème humain organisé par les cultures de l'être humain. Elle est constituée par quatre grand types de structures physiques d'activités: les lieux de circulations, les lieux d'habitation, les lieux de travail, et les lieux de divertissement, plus ou moins imbriquées les unes dans les autres. Les urbanistes sont ceux qui créent ces enveloppes et qui distinguent dans leur organisation des zones d'habitation, des espaces verts, des zones industrielles, des zones commerciales... et des axes de communication (par exemple le réseau routier) permettant de les desservir et de passer des unes aux autres.

Enfin, les humains font partie de la diversité du vivant (la biodiversité), ils sont partie intégrante de la biosphère, qui est elle-même l'enveloppe globale de la vie terrestre. Cette distinction a son importance puisqu'elle représente l'environnement biophysique. L'environnement humain ou de l'être humain est inclus dans l'environnement biophysique. Il est donc à considérer par les humains comme le premier support à l'existence. La biosphère, un écosystème complexe, est localisée dans des enveloppes terrestre (lithosphère, atmosphère et hydrosphère).

Les humains ont essentiellement occupé et colonisé la lithosphère, un environnement propice à leur développement. En ce sens, environ 50% de la population mondiale vit dans les zones de contact entre terre et océans. Ces zones adéquates pour l'espèce sont riches en nourriture et font l'objet d'une exploitation facile tout en offrant des voies de communications naturelles. Les villages, les villes sont souvent construits le long des cours d'eau. L'hydrosphère est exploitée par l'être humain essentiellement pour la pêche, la circulation maritime et les ressources énergétiques. La lithosphère ou pédosphère (zone de sol) sont exploitées pour l'agriculture et les ressources forestières, minières et énergétiques.

L'atmosphère enfin, est une enveloppe essentielle à la vie humaine et à la vie des organismes, en ceci qu'elle constitue un milieu respiratoire.

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