Dyslexique

Dyslexique

Dyslexie

La dyslexie est la difficulté d'identification des mots écrits, difficulté qui entraîne des problèmes d'écriture parfois qualifiés indépendamment de dysgraphie et de dysorthographie.

Dans le langage courant comme dans le langage médical, le terme dyslexie est principalement utilisé pour qualifier un trouble spécifique et durable à l'origine de ces difficultés. Repérée par rapport aux troubles de l'apprentissage scolaire, cette acception spécifique tente d'être cernée en excluant les causes identifiées distinctement. Ainsi, cette définition n'inclut pas les éléments sociaux qui expliquent le retard d'acquisition du langage écrit indépendamment, comme elle n'inclut pas les troubles acquis suite à une lésion connue du système nerveux (on parle alors plutôt de dyslexie acquises et/ou d'alexie, et d'agraphie pour l'écriture, en cas d'incapacité totale).

Ce handicap a été répertorié par l'Organisation Mondiale de la Santé en 1991 (classification des troubles du développement des acquisitions scolaires). L'OMS estime que la dyslexie touche de 8 à 12 % de la population mondiale. Pourtant, la notion de dyslexie de l'enfant reste toujours en débat. D'après certains spécialistes, en particulier en France, elle constitue toujours une médicalisation excessive de questions pédagogiques et psycho-sociales. En Amérique du Nord et dans les pays scandinaves, au contraire, elle est considérée comme constitutionnelle, avec une forte composante génétique, les facteurs socio-pédagogiques réalisant seulement des conditions potentiellement aggravantes. Il existe néanmoins un consensus pour affirmer que la dyslexie ne doit pas englober tous les troubles de lecture.

Dyslexie
CIM-10 : F81.0, R48.0

Sommaire

Histoire

La première distinction du trouble est faite en Allemagne par Oswald Berkhan en 1881 [1]. Cet ophtalmologiste désigne alors des difficultés pour de jeunes garçons face à la lecture et l'écriture en l'absence d'altération des autres capacités. Le terme dyslexie n'a été appliqué à cette identification que 6 ans plus tard par Rudolf Berlin[2].

C'est ensuite un physicien Anglais, W. Pringle Morgan, qui publie en 1896 la description d'un trouble spécifique de la lecture dans un rapport du British Medical Journal intitulé "Congenital Word Blindness" (La cécité congénitale du mot). Ce sera aussi le titre d'un ouvrage de l'ophtalmologiste James Hinshelwood sur le même sujet paru en 1917 après la publication de nombreux articles autour des années 1900. [3]

En 1925, Samuel T. Orton, un neurologue qui étudie principalement les victimes d'Accident Vasculaire Cérébral, découvre le cas d'une perte de la capacité de lire. On connaissait déjà depuis une cinquantaine d'années la perte de la capacité de parler présentée par Paul Broca, mais Orton se met à étudier les difficultés liées plus spécifiquement à la lecture, et il découvre un syndrôme qui n'est pas lié à des dommages cérébraux. Il la nomme « strephosymbolia », ce qui signifie « signes tordus », et il l'associe à la difficulté d'associer des signes sous leurs forme visuelle et sous leur forme parlée. Il précise que ce déficit n'est pas strictement lié à un déficit visuel[4]. Il estime que ce trouble est lié à l'asymétrie cérébrale, et causé par l'échec de l'établissement d'une position dominante (d'un hémisphère sur l'autre)[5]. Il a également fait observer qu'il a majoritairement eu affaire à des gaucher ou des ambidextres (bien que cette prédominance soit difficile à généraliser)[6]. Il fut aussi influencé par les travaux de kinesthésie de Helen Keller et Grace Fernald dans sa recherche d'un moyen d'enseigner la lecture en utilisant à la fois les fonctions cérébrales du « cerveau gauche » et du « cerveau droit »[7]. Orton a ensuite travaillé avec la psychologue Anna Gillingham à l'établissement d'un modèle éducatif approprié, ce qui aboutira aux premières méthodes d'éducation multi-sensorielle.[8].

Les références utilisées pour le diagnostic

Diagnostic différentiel

L'identification des enfants dyslexiques repose depuis les années 1970 sur une définition négative. On estime que relève de la dyslexie ce qui ne peut pas être expliqué par les causes suivantes : [réf. souhaitée]

  • une scolarité irrégulière ;
  • une déficience sensorielle ou neurologique ;
  • une déficience dans la lecture (le niveau de lecture attendu est inférieur ou égal au niveau intellectuel) ;
  • un environnement socio-éducatif carencé ;

Dans ces derniers cas, on emploiera préférentiellement l'expression de retard d'acquisition du langage écrit.

La dyslexie est bien distinguée des problèmes proches pouvant gêner l'enfant scolarisé :

  • les erreurs normales d'apprentissage (en France, deux trimestres de primaire sont recommandés par la Haute autorité de santé (HAS) avant d'explorer un trouble de lecture ; en situation normale, la lecture/écriture devient totalement fonctionnelle après deux ans de primaire) ;
  • les troubles du langage oral (dans ce cas, c'est le langage oral qui est affecté plus que sa transposition à l'écrit) ;
  • les syndromes d'hyperactivité / instabilité.
  • la phobie sociale.
  • Un dysfonctionnement auditif.

D'autres affections qui entrainent un rapport anormal à la lecture sont exclues de l'acceptation courante de la notion de dyslexie. On peut par exemple citer parmi d'autres le cas de la dyspraxie.

Diagnostic positif

Des difficultés sont observées lors de l'identification des mots (à ne pas confondre systématiquement avec l'oralisation, ou lecture à voix haute, qui est une activité de l'oral plus que de l'écrit) : [réf. souhaitée]

  • des confusions phonétiques, auditives ou visuelles ;
  • des élisions, adjonctions ou inversions de lettres ;
  • une lenteur dans le traitement des éléments lus.

Deux types d'atteinte sont distingués :

  • la dyslexie dysphonétique (ou dyslexie phonologique, ou dyslexie profonde) est une difficulté/impossibilité à convertir les graphèmes en phonèmes (procédure d'assemblage déficiente) ;
  • la dyslexie dyséidétique (ou dyslexie lexicale, ou dyslexie de surface) est une difficulté à mémoriser la forme globale des mots (procédure d'adressage déficiente).

Pour parler de dyslexie, il faut qu'il y ait un retard d'au moins 18 mois entre l'âge réel et l'âge de lecture. C'est pour cela qu'on ne peut commencer à diagnostiquer une dyslexie qu'à partir du CE2.

Domaines connexes et étiologie

Il existe plusieurs points de vue pour tenter d'expliquer l'apparition des troubles, où différentes causes (ou effets) sont identifiées en fonction des domaines de recherches :

Linguistique

Le rôle de la langue pratiquée est indéniable puisque qu'aucune dyslexie n'existe dans les langues dites transparentes [réf. souhaitée] où les formes écrites et sonores se recoupent exactement comme le croate, l'espagnol, l'espéranto, l'italien, le russe, le slovène ou le tchèque. Les langues par idéogrammes, comme le japonais et le chinois en comptent également bien moins (1% de la population)[9].

À l'inverse, les langues dites opaques où les formes écrites et sonores ne se recoupent pas exactement comme l'anglais, l'allemand ou le français, sont révélatrices de troubles dyslexiques. Ils sont de l'ordre de 10% pour la France, 5% pour l'Allemagne et 20% pour l'Angleterre. [9]

On lie donc la dyslexie à la différence qu'il peut y avoir entre la forme écrite (le graphème) et la forme sonore (le phonème).

D'un point de vue linguistique, le problème se situe dans la nécessité d'associer des signifiants distincts à un même signifié (d'associer des représentations écrites et verbales distinctes à une chose à exprimer unique).

De ce point de vue, la difficulté ne réside pas dans l'identification du signe, mais dans la nécessité d'intégrer une norme contenant des modes d'expressions potentiellement paradoxales.

Pédagogie

Il a été parfois avancé que certaines méthodes pédagogiques pourraient être à l'origine du trouble, ou plutôt aujourd'hui qu'elles le mettraient en évidence. C'est une accusation qui a par exemple souvent été proférée à l'encontre de la « méthode globale » et de la méthode « semi-globale » qui auraient eu pour effet d'amplifier les difficultés d'apprentissage de la lecture et de l'écriture pour les dyslexiques.

Aucune étude n'a mis en évidence un lien de causalité entre la méthode pédagogique utilisée et des troubles liés à la dyslexie (et la méthode véritablement globale n'a en fait jamais été employée qu'à titre expérimental). Cependant certains instituteurs déclarent que la méthode globale provoquerait de "fausses dyslexies" [10]. En France,la méthode globale est explicitement désapprouvée, au profit de la méthode syllabique depuis les programmes de 2002 de l'Education Nationale.

Génétique

Le fait que 70% des dyslexiques ont des antécédents familiaux[11], ainsi que le fait que la dyslexie touche majoritairement des garçons (trois fois plus que de filles)[12], et le fait que la dyslexie se retrouve davantage chez les gauchers, peuvent laisser penser qu'il s'agirait d'une résultante génétique.

Plusieurs équipes scientifiques ont affirmé avoir découvert le gène de la dyslexie. Leurs résultats se contredisent puisqu'il s'agit de gènes différents (quatre en 2006), mais ils convergent puisque ces gènes sont tous impliqués dans un même mécanisme : la migration neuronale[13].

Un projet de recherche a été lancé en septembre 2006 pour trouver des réponses sur ce sujet. Les participants sont l'INSERM le CNRS et l'institut Pasteur. Nommé Genedys, il fait partie du projet à l'échelle européenne Neurodys[14].

Neurologie

Un lien avec la latéralisation cérébrale, a été mis en évidence grâce à l'électroencéphalogramme : Dans une activité de langage, et par rapport à la norme, les dyslexiques ont de façon quasi systématique une activité réduite du lobe pariétal gauche et une activité plus importante du lobe droit[15].

Il existe aussi des dyslexies acquises (suite à un accident cérébral par exemple), appelées aussi alexies, qui ont été utilisées dans les travaux de Carl Wernicke et de Paul Broca au début du XXe siècle dans l'étude du rôle de chaque hémisphère cérébral. Études affinées par Roger Wolcott Sperry, prix Nobel pour ces travaux sur l'asymétrie cérébrale, qui affine le principe et oppose :

  • un hémisphère gauche plutôt logique, analytique, qui accepte « l'absolu », celui du verbal ;
  • un hémisphère droit qui fonctionne plutôt par acquisitions analogiques, plus « relatif », celui qui crée les images mentales (pas uniquement visuelles, mais liées aux sens et au rapport à l'espace et au temps).
Article détaillé : Asymétrie cérébrale.

Sans que cela permette de dire si le trouble est d'origine neurologique, l'effet neuronal de la dyslexie est clairement affirmé par les spécialistes[16],[17].

Une autre étude de scientifiques américains prouve non seulement le lien neuronal, mais que les méthodes de travail comportementales (comme l'orthophonie, la méthode FastForWord et la sémiophonie) ont des effets visibles sur les problèmes de connexion neuronale des enfants[18]. Une étude d'un neurologue marseillais, le Docteur Habib, confirme le lien, en observant une concordance entre neurones surnuméraires et dyslexie. Le dyslexique aurait un excès de neurones qui constitueraient des bosses de matière grise (ectopies corticales) ralentissant la connexion entre les deux hémisphères du cerveau[19].

On peut noter que les chercheurs en sciences cognitives tentent souvent d'associer la dyslexie aux perturbations dans les domaines suivants :

  • la conscience phonologique: capacité à porter attention et à manipuler les sons qui composent les mots.
  • l'analyse séquentielle: méthodologie mathématique et statistique permettant de déterminer l'organisation temporelle de phénomènes ou d'évènements, et d'objectiver des séries constantes d'arrivée de ces phénomènes.
  • la discrimination visuelle ou auditive: aptitude à percevoir une différence entre deux stimuli visuels ou sonores présentés successivement.
  • la latéralisation: processus au cours duquel les hémisphères du cerveau se spécialisent durant la petite enfance. Il détermine une latéralité droite (pour les droitiers) ou gauche (pour les gauchers).
  • la mémorisation ;
  • l'orientation dans le temps ou l'espace.

Psychologie

La psychanalyse (et certaines psychologies cliniques qui s'en inspirent) proposent d'autres voies de compréhension liées à l'affect. Françoise Dolto rapporte un exemple de dyslexie acquise collective lors de l'évacuation des jeunes parisiens, loin de la capitale, avec leurs institutrices. L'explication proposée plus tard par Guy Rosolato ou Gérard Haddad sera une difficulté dans la structuration psychique et en particulier dans les images d'identification parentales. Celle-ci exprimerait un dysfonctionnement entre identité sexuelle, organisation de la personnalité et signifiants symboliques. [20].

Selon cette approche, le symbole demanderait, pour être facilement assimilé, d'avoir une construction psychologique proche de celle qui l'a engendré. Il serait lié à une représentation subjective du monde en général, et donc du schéma familial constitutif en particulier.

Désorientation

C'est une expression subjective de Ronald Dell Davis, auteur d'une méthode de correction de la dyslexie. Il explique la dyslexie par la désorientation que créent les symboles (mots) dépourvus de représentation mentale (voir pensée visuelle). Ces périodes de désorientation sont caractérisées par une impression «d'avoir le mal de mer» (impression de bouger). La personne peut, à la limite, avoir des nausées ce qui va l'inciter à bouger (se lever, taper du pied, etc.) pour «contrer» l'effet désagréable. Cette problématique aurait pour cause une méthode de résolution de problème qui consisterait en : «Essayer de regarder» ce qui cause problème (en l'occurrence le mot) sous tous ses angles. Cette technique fonctionne très bien avec les objets mais s'avère inefficace avec les symboles. Ce qui altère les repères du rapport à soi, à l'autre, au temps et à l'espace. La dyslexie en serait un effet, au même titre que l'hyperactivité et les autres « dys- » (dysgraphie, dyscalculie, etc.)[21].

Pronostic

L'évolution des troubles du langage écrit va dépendre de plusieurs facteurs qui varient en fonction des enfants concernés et selon le type de dyslexie/dysorthographie, l'intensité des troubles, la précocité du dépistage, la régularité et l'intensité de la rééducation qui peut durer plusieurs années, les soutiens visant la motivation et la réparation des vécus d'échec. Dans de bonnes conditions de traitement, d'environnement et de soutien, les troubles dyslexiques et dysorthographiques s'atténuent et peuvent pratiquement disparaître s'ils sont d'intensité légère. Dans les cas sévères, il restera toujours une faiblesse à l'écrit, mais le rendement sera considérablement amélioré et moins handicapant, permettant même l'accès à des études et à des informations intéressantes.

Les solutions

Différentes méthodes et solutions sont proposées pour atténuer les troubles que peut entrainer la dyslexie.

Par rapport à l'enseignement

Coté enseignant, quelques conseils et informations sont nécessaires afin de se familiariser facilement avec ce trouble et aider ces enfants : Face à une pédagogie adaptée à son handicap, l'enfant dyslexique pourra conserver sa motivation et pourra ainsi continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier. Les adaptations pédagogiques vont permettre à l'enfant dyslexique d'être au même niveau que les autres en termes de charge cognitive[réf. souhaitée]. Il s'agit de trouver des moyens de compensation afin qu'il n'accumule pas un retard scolaire dans toutes les matières en plus de son retard en lecture et en orthographe.

En classe :

  • Laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un camarade de lire les consignes à voix haute.
  • S'assurer que toutes consignes écrites sont bien comprises avant la réalisation : reformuler.
  • Favoriser les exercices à trous (grammaire, conjugaison, histoire..) pour limiter le coût orthographique.
  • Faire pratiquer le tutorat par un camarade qui sert de secrétaire et vérifie la prise de notes.
  • Surligner les mots repères d'un texte.
  • Aide-mémoire sur la table.
  • Essayer de redonner au dyslexique une meilleure image de soi, lui redonner confiance en soi, en lui montrant que des progrès sont possibles. Possibilité de mettre en place des "contrats de travail" avec des objectifs à atteindre, laisser l'enfant s'auto-évaluer.

Expression écrite :

  • Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction...).
  • Envisager l'aide de l'ordinateur (correcteur d'orthographe) pour tout travail écrit demandé ou donner la possibilité à l'enfant de dicter à une tierce personne ce qu'il souhaiterait écrire ce qui lui permettra de se consacrer à la réflexion sur le contenu.
  • Mettre à disposition un certain nombre de mots sur le thème de la rédaction pour soulager le coût cognitif relatif à l'orthographe.
  • Privilégier le contrôle des connaissances à l'oral plutôt qu'à l'écrit.

Lecture :

  • Pour l'évaluation des capacités de lecture ne jamais le faire lire à voix haute devant la classe mais le faire lire en individuel, en l'encourageant et le déculpabilisant.

Pour les devoirs :

  • Aider l'élève à organiser son travail.
  • Prévoir de fournir une feuille avec des indications précises pour les devoirs à la maison.
  • A la maison, demander à ce qu'on lui lise les consignes et les leçons pour qu'ils les apprennent.
  • Faire précéder la lecture de l'enfant par une lecture par un tiers.

La notation :

  • Noter le fond plutôt que la forme.
  • Ne pas pénaliser pour l'orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée ( ex, en conjugaison ne prendre en compte que la terminaison des verbes).
  • Lors d'une dictée, calculer le rapport du nombre d'erreurs sur le nombre de mots écrits : ainsi l'enfant constate ses progrès en cours d'année.
  • Prendre en compte ses auto-corrections dans la notation.

Les solutions les plus courantes

La solution habituellement proposée pour faire face directement au problème "lexical" est l'orthophonie. Son but à travers des séances de travail avec un spécialiste consiste à travailler sur les erreurs que peut commettre un dyslexique vis à vis de la lecture et de l'écriture.

La sémiophonie, technique utilisant les sons est également reconnue et utilisée dans certains pays, son usage aidant parfois très nettement des personnes que l'orthophonie ne soulage pas forcément[22].

Une solution complémentaire pratiquée dans certains pays est de proposer aux dyslexiques un délai supplémentaire aux examens avant de rendre les copies (un tiers-temps). En Pologne ou en France, cette solution est utilisée pour les examens diplômants.

Les méthodes indirectes

D'autres solutions reconnues par les milieux scientifiques sont parfois appliquées pour résoudre les problèmes liés à la dyslexie, c'est le cas de la psychomotricité, l'ergothérapie, et la psychologie. Leurs effets, s'ils peuvent aider parfois un enfant dyslexique, n'ont pas jusqu'à présent permis de guérir des enfants de leur dyslexie sans orthophonie ou sémiophonie.

Les autres méthodes existantes

Il existe de nombreuses autres approches pour proposer des solutions à des niveaux divers.

  • L'apprentissage par les sens. Différentes méthodes sont proposées pour tenter un mode d'apprentissage plus efficace en utilisant conjointement plusieurs sens.
  • La réorientation. D'origine anglaise, le principe s'apparente à une méthode de "concentration", quasiment au sens propre, puisqu'il s'agit de recentrer son attention dans l'espace. Bien qu'indirecte elle semble efficace si l'on s'en réfère aux résultats affichés par Ronald Dell Davis.
  • L'analyse des troubles posturaux[23] (rétine, labyrinthe et vestibule, récepteurs, musculaires, articulaires, capteurs plantaires…) qui informent en permanence le système nerveux central, du degré de contraction musculaire, de la position des différents segments corporels et de la position des objets dans l’environnement, permet de proposer des méthodes innovantes avec des résultats encourageants. [24]

Il existe aussi beaucoup de logiciels qui peuvent être utilisés à l'école pour aider l'enfant dyslexique. Un logiciel de dactylographie peut lui être utile pour l'aider, par la suite, à parvenir à prendre des notes et écrire ses cours convenablement.

Divers

Certains mouvements sectaires considèrent les dyslexiques comme des personnes dotées d'une intelligence et d'une maturité spirituelle supérieures voire de pouvoirs paranormaux. Ils utilisent ainsi les difficultés rencontrées par les enfants pour séduire les parents en présentant leur situation sous un angle favorable. Il convient donc d'aborder ces approches de la dyslexie avec circonspection[25].

Ouvertures

Il est clairement établi que la pratique de la lecture, de l'écriture, de la mémorisation, de l'apprentissage des langues, même, change le cerveau de l'enfant comme de l'adulte. Considérant le lien entre dyslexie et neurologie, la plasticité du cerveau humain permet beaucoup d'espoirs pour les dyslexiques. De nombreuses études ont permis d'observer ce phénomène : plus les dyslexiques avancent dans leurs études, plus ils semblent aptes à gérer leurs difficultés. C'est ce qu'on appelle la plasticité du cerveau.

Enfin, une solution, envisagée par les avant-gardes poétiques dans les œuvres de Lautréamont et Mallarmé [26], consiste à imaginer un autre langage, nouveau dans sa graphie des syllabes. Ces symboles graphiques de sons seraient plus cohérents entre l'empreinte, l'impression mentale laissée par le son et un équivalent de forme pris dans le monde, impliquant la création d'une nouvelle graphie de phonèmes en correspondance son-forme du monde. Cette théorie est un sujet de controverses chez les spécialistes.

Voir aussi

  1. BERKHAN O. Neur. Zent 28 1917
  2. (en) Rudolph Wagner, « Rudolf Berlin: Originator of the term dyslexia », dans Annals of Dyslexia, vol. 23, no 1, Janvier 1973, p. 57-63 (ISSN 0736-9387) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 17/05/2009)] 
  3. (en) Hinshelwood, J., Congenital Word-blindness, HK Lewis \& Co., ltd., 1917 
  4. (en) Samuel Orton, « 'Word-blindness' in school children », dans Archives of Neurology and Psychiatry, vol. 14, 1925, p. 285–516 
  5. (en) MK Henry, « Structured, sequential, multisensory teaching: The Perlow legacy », dans Archives of Neurology and Psychiatry, vol. 48, 1998, p. 1 [lien DOI] 
  6. (en) N. Geschwind, « Biological associations of left-handedness », dans Annals of Dyslexia, vol. 33, 1982, p. 29–40 [lien DOI] 
  7. (en) Samuel Orton, « Word Blindness in School Children », dans Archives or Neurology and Psychiatry, vol. 14, 1982, p. 285-516 
  8. (en) Goeke, Kristen et Ritchey, « Orton-Gillingham and Orton-Gillingham-based reading instruction: a review of the literature », dans Journal of Special Education, 2006 [texte intégral (page consultée le 17/05/2009)] 
  9. a  et b http://www.scienceshumaines.com/-0ala-dyslexie-en-francais-2c-en-anglais-en-allemand-0a_fr_1327.html
  10. http://www.lire-ecrire.org/conseils-pratiques/aider-a-apprendre/echec-scolaire/dyslexie-temoignage-dune-institutrice.html
  11. http://www.esculape.com/fmc/dyslexie.html
  12. http://sante-az.aufeminin.com/w/sante/s220/maladies/dyslexie.html
  13. c'est à dire la méthode par laquelle les neurones voyagent de leur lieu de naissance à leur position finale dans le cerveau. Le gène DCDC2 du chromosome 6 découvert en 2005? par Jeffrey Gruen, université Yale. Les gène "DYX1C1" et "Robol" découvert en 2003 et 2005? par une équipe de chercheurs finlandais. [1] (à compléter et à mieux référencer)
  14. Les sites des projets genedys et Neurodys, et des article sur ce lancement ici et
  15. image et site source
  16. Les neurones de la lecture, Stanislas Dehaene - éditions Odile Jacob. Résumé sur [2]
  17. "Prenez le cas de l'autisme. L'examen post mortem du cerveau ne montre pas de lésions. Mais l'imagerie révèle des défaillances fonctionnelles au niveau du cortex frontal. Il y a donc bien une biologie de l'autisme. On peut dire la même chose de la dyslexie. " Pr Richard Frackowiak, de la Fondation Ipsen (cité sur [3] ).
  18. Neural deficits in children with dyslexia ameliorated by behavioral remediation: Evidence from functional MRI 1. Elise Temple, Program in Neuroscience and Center for Molecular and Behavioral Neuroscience, Rutgers University, Newark, NJ 07102; 2. Gayle K. Deutsch, Department of Psychology, Stanford University, Stanford, CA 94305; 3. Russell A. Poldrack, Department of Psychology, University of California, Los Angeles , CA 90210; 4. Steven L. Miller, Scientific Learning Corporation, Oakland, CA 94612; 5. Paula Tallal, Scientific Learning Corporation, Oakland, CA 94612 and Center for Molecular and Behavioral Neuroscience, Rutgers University, Newark, NJ 07102; 6. Michael M. Merzenich, Scientific Learning Corporation, Oakland, CA 94612 and Keck Center Integrative Neuroscience, University of California, San Francisco, CA 94143; 7. John D. E. Gabrieli Program in Neuroscience and Department of Psychology, Stanford University, Stanford, CA 94305;
  19. « Le cerveau des dyslexiques », Dr Habib
  20. G. Rosolato : Éléments de l'interprétation ou G. Haddad : Manger le livre, entre autres peuvent aider à saisir ce lien
  21. Le don d'apprendre, 2004, Ronald Dell Davis ISBN 9782220055084
  22. http://www.apedys.org/dyslexie/article.php?sid=339
  23. http://www.prodys.eu l'analyse des troubles des récepteurs périphériques]
  24. le site du Dr Da Silva sur ce sujet
  25. Revue Marie-France, de mars 2007 (et rapporté sur prévensecte)
  26. Révolution du langage poétique par Julia Kristeva

Bibliographie

  • Rapport d'expertise collective de l'Inserm (2007): http://ist.inserm.fr/basisrapports/dyslexie/dyslexie_synthese.pdf (téléchargeable intégralement en format pdf ou en vidéo : http://www.parisnord.idf.inserm.fr/paris7/fr/recherche_pour_tous/la_dyslexie/)
  • Vive la dyslexie ! (2004), Béatrice Sauvageot et Jean Métellus, poche, collection 'Jai lu' (ISBN 229033118X)
  • Les dyslexies (2002) ouvrage collectif sous la direction de R. Cheminal et V. Brun
  • Le don de dyslexie, Ronald Dell Davis (ISBN 978-2220036564) & Le don d'apprendre (ISBN 978-2220055084) (version actualisé et ouverte du précédent)
  • Révolution du langage poétique, Julia Kristeva (ISBN 978-2020086134)
  • Éléments de l'interprétation, Guy Rosolato (ISBN 978-2070703333)
  • Manger le livre, Gérard Haddad (ISBN 978-2012792494)
  • Prévenir l’illettrisme, apprendre à lire avec un trouble du langage. (Édité par la direction de l’enseignement scolaire en décembre 2003, [4])
  • Dyslexie, dépistage à l'école au quotidien, Geneviève Dansette et Monique Plaza. (Édité par Josette Lyon)
  • Dyslexie : Les mots en désordre, Yves Wendels. (Edité par La Noria)
  • La dyslexie : Handicap ou talent ? Cornelia Jantzen. (ISBN 978-2852482623)
  • Les malheurs d'un enfant dyslexique, Gisèle Plantier. (ISBN 978-2226131522 et ISBN 978-2226010872)
  • Réponses à vos questions sur la dyslexie, Annie Dumont. (ISBN 978-2266142601)
  • Les troubles d'apprentissages : comprendre et intervenir, Denise Destrempes-Marquez et Louise Lafleur. (Édité par Hôpital Ste Justine-Québec)
  • Dyslexique, peut-être? et après..., Pascale Cruizat et Monique Lasserre. (ISBN 978-2707137166 et ISBN 978-2841468454)

Articles connexes

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Voir « dyslexie » sur le Wiktionnaire.

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