Diomedeinae

Diomedeinae

Diomedeinae

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Diomédéinés
 Albatros à sourcils noirs
Albatros à sourcils noirs
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Procellariiformes
Ordre Ciconiiformes (Sibley)
Famille Diomedeidae
Famille Procellariidae
Sous-famille
Diomedeinae
Gray, 1840
Taxons de rang inférieur
2 ou 4 genres
& 14 espèces (Voir texte)
Statut de conservation IUCN :

VU (13) : Vulnérable
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Répartition géographique
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Les albatros (Diomedeinae ou diomédéinés) forment une sous-famille d'oiseaux de mer grands et lourds (de 71 à 135 cm). Ils ont les ailes très longues (l'envergure de l'albatros hurleur peut atteindre 3,50 m), et leur bec long et épais porte des narines tubulaires.
Pélagiques, ils vivent dans les océans au sud du tropique du Capricorne, ainsi que dans le Pacifique Nord. La plupart des albatros quittent leur lieu de reproduction situé sur l'île de Géorgie du Sud (54°S 37°W), pour atteindre le sud-ouest de l'océan indien. Les albatros sont des voiliers exceptionnels, ils utilisent les vents pour parcourir de grandes distances sans effort.
En 2004, une étude a montré que l'oiseau le plus rapide a parcouru 22 545 kilomètres en seulement 46 jours sans se reposer une seule fois.

Les albatros se nourrissent de poissons, de calamars ou de krill. La nourriture est le plus souvent collectée en surface, mais les albatros sont capables de plonger à faible profondeur. Les albatros nichent en colonies généralement sur des îles isolées, les couples sont généralement fidèles pour la vie, la parade nuptiale donne lieu tous les ans à des danses rituelles durant lesquelles les deux oiseaux se frottent le bec l'un contre l'autre. Seuls des échecs de reproduction répétés ou la mort d'un des oiseaux peut amener les albatros à changer de partenaire. La saison de reproduction est très longue et il peut s'écouler près d'un an entre la ponte de l'unique œuf et l'émancipation du jeune.

Sommaire

Position systématique

Traditionnellement, les albatros étaient classés dans l'ordre des procellariiformes, avec le statut de famille (diomédéidés).
A la suite des travaux d'hybridation de l'ADN, la classification de Sibley et Monroe a intégré l'ensemble de cet ordre dans celui des ciconiiformes, où il constitue la famille des procellariidés (sensu lato) subdivisée en sous-familles correspondant à chacune des 4 anciennes familles des procellariiformes, et où les albatros constituent alors la sous-famille des diomédéinés. Les albatros ont toutefois des caractéristiques morphologiques différentes des autres procellariidés, notamment leurs pattes et le fonctionnement de leurs narines tubulaires.

Au sein de leurs sous-familles les albatros sont divisés en quatre groupes : Phoebastria pour les albatros du Pacifique Nord, Thalassarche pour les espèces de l'hémisphère sud, Diomedea pour les grands albatros et Phoebetria pour les petits albatros fuligineux.

La division des espèces est particulièrement complexe puisque jusqu'à 80 espèces différentes ont été reconnues, la plupart de ces "espèces" étant en fait des oiseaux en plumage juvénile. En 1998, Robertson et Nunn proposèrent 24 espèces en comparaison des 14 reconnues jusque là. Beaucoup de ces nouvelles espèces étaient autrefois considérées comme des sous-espèces comme l'Albatros de Tristan et l'Albatros des Antipodes autrefois considérés comme des sous-espèces de l'Albatros hurleur.

Histoire évolutive

Article détaillé : Histoire évolutive des oiseaux.

Sibley et Ahlquist dans leur étude sur la phylogénie datent l'apparition des Procellariiformes à l'Oligocène (35-30 Ma) bien que des fossiles d'oiseaux de mer datant du Crétacé (70 Ma) soient parfois attribués à ce groupe. Les études d'hybridation de l'ADN montrent que les océanites furent les premiers à se différentier du groupe des procellariiformes, puis les albatros.

Phylogénie des albatros

Les plus anciens fossiles d'albatros proviennent de l'Eocene en Ouzbekistan et de l'Oligocene en Nouvelle-Zélande. En France on rencontre des fossiles de Plotornis datant du milieu du Miocene. La différenciation des différents genres d'albatros peut être datée du Miocène avec deux espèces fossiles retrouvées en Californie, Phoebastria californica et Diomedea milleri . La plupart des fossiles d'albatros proviennent de l'hémisphère Nord notamment de l'Atlantique Nord où aujourd'hui aucune espèce d'albatros n'est présente.

Morphologie

Les albatros sont les plus grands représentants de la famille des procellariidés. Le bec est grand et fort, la mandibule supérieure se terminant en crochet. Le bec est constitué de plusieurs plaques cornées. Sur les bords du bec, se trouvent les fameuses narines tubulaires qui ont donné leur nom à la famille. Cependant, seuls les albatros ont ces narines tubulaires le long du bec, les autres espèces les ont sur le sommet du bec. Ces tubes permettent aux albatros d'avoir un odorat très développé et d'ainsi localiser plus facilement les zones de nourriture dans l'immensité des océans.

Crâne d'albatros. Longueur totale : 268 mm. Longueur du bec : 178 mm. Diamètre orbital : 45 mm

Les pieds sont palmés et les pattes sont fortes, les albatros et les pétrels géants étant les seuls membres de la famille capables de marcher au sol.

Le plumage des albatros varie généralement dans diverses teintes de blanc et de gris, les deux espèces du genre Phoebetria se distinguent par leur plumage très sombre. Les jeunes albatros mettent plusieurs années avant d'acquérir leur plumage d'adulte définitif.

L'envergure des grands albatros du genre Diomedea peut atteindre 3 mètres 40 et est la plus grande de toutes les espèces d'oiseaux actuelles. Les albatros voyagent sur de grandes distances en utilisant les vents pour planer sans effort. Ils se servent du vent pour gagner de l'altitude puis redescendent en planant.
Les albatros ont une finesse comprise entre 22 et 23. C'est-à-dire que pour chaque mètre descendu, ils peuvent parcourir 22 mètres de longueur. L'aile des albatros comprend un tendon au niveau de l'épaule qui bloque l'aile pendant que l'albatros plane, lui permettant de garder l'aile déployée à son maximum sans utiliser de muscles. Les albatros sont tellement bien adaptés à ces voyages sur de longues distances qu'ils dépensent plus d'énergie au décollage et à l'atterrissage que durant le vol lui-même. Cependant, les albatros sont dépendants des vents et des vagues pour se déplacer, leurs longues ailes et leur faible musculature ne leur permettent pas de soutenir un vol battu pendant longtemps. Ainsi, par temps calme, les albatros sont obligés de se poser sur l'eau et d'attendre que le vent se relève à nouveau.

Pour décoller, les albatros sont obligés de courir afin de permettre à suffisamment d'air de se déplacer sur leurs ailes et ainsi créer de la portance.

Albatros à queue courte au décollage.

Répartition

Répartition des albatros.

La plupart des espèces d'albatros se rencontrent dans l'hémisphère Sud, de l'Antarctique à l'Australie, l'Afrique du Sud et la Terre de Feu. Seules les espèces du genre Phoebastria sont présentes dans le Pacifique Nord, avec deux espèces à Hawaii, une au Japon et une aux Galapagos. Le besoin de vents importants pour planer contraint les albatros à rester confinés dans les plus hautes latitudes, il leur est par exemple très difficile de traverser la zone de convergence intertropicale. S'ils y parviennent, ils peuvent rester "prisonniers" dans l'Atlantique Nord durant des décennies. Si l'albatros des Galapagos parvient à vivre en milieu tropical, c'est grâce au courant de Humboldt qui amène des vents sur cette zone.

L'utilisation de satellites a permis de mieux comprendre les mouvements des albatros. Après la reproduction les oiseaux entreprennent un voyage circumpolaire. Afin d'éviter la compétition, les différentes espèces se répartissent selon plusieurs niches, l'albatros hurleur par exemple ne se nourrit que dans des eaux dont la profondeur dépasse 1000 mètres.

Si l'on en croit François Joseph Grille (d'Angers), des albatros survolaient parfois (ou encore) les terres et rivages de Flandre et du nord de la France dans la première moitié du 19ème siècle [1].

Nourriture

Les albatros se nourrissent principalement de céphalopodes, de poissons et de crustacés mais il leur arrive également de se nourrir de krill ou de charognes. Les albatros semblent se nourrir principalement de jour. Pendant longtemps on a pensé que les albatros se nourrissaient exclusivement en surface, pêchant les calmars morts ou portés par le courant. Des études ont cependant prouvé que les plus petites espèces en tout cas étaient capables de plonger jusqu'à 5 mètres de profondeur.

Reproduction

Les albatros se reproduisent en colonies, généralement sur des îles isolées. La densité peut être très importante, 70 nids pour 100 m² chez les espèces du genre Thalassarche , les autres espèces forment des colonies plus lâches. Les albatros se reproduisent généralement sur l'île où ils sont nés, une étude sur l'albatros de Laysan a montré que la distance moyenne entre le lieu d'éclosion d'un oiseau et le lieu choisi pour établir son propre nid n'était que de 22 mètres.

Comme la plupart des oiseaux de mer, les albatros sont une Espèces à stratégie K c’est-à-dire une durée de vie importante, un taux de reproduction faible et beaucoup d'effort déployés pour élever un unique petit. La plupart des espèces d'albatros ont une espérance de vie de 50 ans. Le plus vieil oiseau jamais bagué, un Albatros de Sanford, est âgé de 70 ans aujourd'hui. Les albatros atteignent la maturité sexuelle à 5 ans, mais ne commencent à se reproduire que quelques années plus tard (parfois même à 10 ans). Les jeunes non reproducteurs passent beaucoup de temps à pratiquer les complexes rituels amoureux et notamment les danses. Le répertoire des comportements de parade comprend l'épouillage, les claquements du bec et des cris spécifiques. Quand un jeune oiseau revient à sa colonie, il danse avec de nombreux partenaires mais au fil du temps le nombre de partenaires va diminuer jusqu'à ce qu'un seul soit choisi et le couple formé. Les deux oiseaux vont alors développer leurs propres cris et moyens de reconnaissance qui leur sera unique. La parade amoureuse peut durer un bon quart d'heure, avec une chorégraphie fort complexe. Plus les couples se fréquentent, plus ils harmonisent leurs gestes au fil des années.

On pense que les albatros utilisent ces rituels complexes et élaborés pour être sûrs de choisir le bon partenaire et pouvoir le reconnaître puisque la ponte de l'œuf et l'élevage du poussin sont très longs et difficiles. Le "divorce" d'un couple n'intervient qu'en cas d'échecs de reproduction répétés.

Parade nuptiale d'Albatros hurleurs

Les albatros pondent un seul œuf le plus souvent une fois tous les deux ans. Si l'œuf est détruit ou dévoré par un prédateur, ils n'en pondent pas d'autre. Les espèces de l'hémisphère austral construisent de grands nids d'algues et de boue alors que les espèces du Pacifique nord se contentent d'un nid rudimentaire. Les deux parents couvent l'œuf pour une période allant de 70 à 80 jours (la plus longue période d'incubation chez les oiseaux). Après l'éclosion le poussin est gardé pendant trois semaines jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour conserver sa température. Le poussin est nourri à intervalles réguliers par les deux parents de calamars, de poissons mais aussi d'huile produite par les adultes par leur gésier.

Albatros à pieds noirs avec son poussin.

Selon les espèces, les jeunes albatros mettent entre 140 et 280 jours avant de pouvoir voler. Comme pour beaucoup d'oiseaux de mer, les jeunes albatros au moment de l'envol pèsent plus lourd que leurs parents. Les jeunes albatros s'envolent sans aide de leurs parents, une fois le nid quitté ils errent en mer pendant plusieurs années.

Menaces et conservation

Les albatros sont un groupe d'oiseaux extrêmement menacés. Au XIXe siècle ils étaient chassés pour leurs plumes. Aujourd'hui ce commerce a cessé mais de nouvelles menaces sont apparues. L'introduction de prédateurs, rats, porcs, chats et chiens sur les îles où ils se reproduisent entrave le succès de la reproduction. Plus grave, la sur-pêche et la pêche à la palangre privent les oiseaux de nourriture ou les tuent. On estime à environ 100 000 le nombre d'albatros tués de cette manière tous les ans. Les albatros ayant un taux de reproduction très lent, toute mortalité des adultes est difficilement compensée.

Albatros pris au piège d'une palangre.

Symbolisme

L'albatros est signe de mauvais temps s'il se pose sur l'eau mais annonce du bon vent et du soleil s'il plane.
Les marins croient qu'il brise de son bec la tête des hommes tombés à l'eau.
Il ne faut surtout pas tuer un albatros car celui-ci renferme l'âme d'un marin mort. Si un membre de l'équipage tue un albatros c'est tout le bateau qui est poursuivi par la déveine. Toutefois cette superstition s'est perdue et de nombreux marins ont commencé à attraper ces oiseaux dans le but de se venger et par la suite pour revendre leurs plumes.

Systématique

Liste des genres

Les espèces des genres Thalassarche et Phoebastria sont parfois considérés comme appartenant à Diomedea.

Liste des espèces

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. L'albatros même, avec ses voiles, vient naviguer dans les airs de la Flandre . écrivait dans Description du département du Nord François Joseph Grille (d'Angers) paris, Ed Sazerac & Duval, 1825-1830 (livre commencé en 1824)
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