Des hommes et des dieux

Des hommes et des dieux
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Des hommes et des dieux

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Réalisation Xavier Beauvois
Scénario Étienne Comar
Acteurs principaux Lambert Wilson
Michael Lonsdale
Olivier Rabourdin
Philippe Laudenbach
Jacques Herlin
Loïc Pichon
Xavier Maly
Olivier Perrier
Sociétés de production Armada Films
France 3 Cinéma
Why Not Productions
Pays d’origine France
Genre Drame
Sortie 2010
Durée 120 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Des hommes et des dieux est un film dramatique français réalisé par Xavier Beauvois, inspiré librement de l'assassinat des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Le film retrace la vie quotidienne des moines et leurs interrogations face à la montée de la violence durant les mois précédant leur enlèvement lors de la guerre civile algérienne.

Ce film a été présenté le 18 mai 2010, dans le cadre de la compétition officielle du Festival de Cannes 2010 et a reçu le Grand prix du jury. Produit par Why Not Productions, il est sorti en France, le 8 septembre 2010.

Des hommes et des dieux a reçu un bon accueil de la part du public, restant quatre semaines en tête du box office en France. Il a également suscité, dans les médias, un regain d'attention pour l'histoire des moines de Tibhirine, les circonstances de leur assassinat, la guerre civile algérienne des années 1990, et le dialogue interreligieux.

Il a obtenu, le 25 février 2011, le César du meilleur film pour l'année 2010.

Sommaire

Synopsis

Un monastère dans un village isolé au milieu des montagnes algériennes, dans les années 1990. Une petite communauté de moines catholiques y est installée. Les moines ont une vie simple, austère, rythmée par la prière et les tâches quotidiennes. L'ordre cistercien, auquel ils appartiennent, est centré sur la contemplation, soutenue par la prière commune, les chants liturgiques mais aussi des temps de silence. Une place importante est accordée au travail de la terre, à l'aide aux démunis, aux soins apportés aux malades. Le monastère sert en effet de dispensaire médical pour la population locale. Un des moines, frère Luc, est médecin et accueille chaque jour des personnes souffrantes[1],[2],[3],[4].

Les moines ont des relations fraternelles avec les musulmans vivant aux alentours. Mais progressivement, la violence et la terreur, liées à la guerre civile algérienne, gagnent la région. De nombreux civils sont assassinés, victimes du conflit entre les groupes islamistes terroristes et l'armée algérienne. Des ouvriers croates sont égorgés, non loin du monastère. L'armée propose sa protection aux moines, qui la refusent. Un groupe de terroristes pénètre de force dans le monastère, lors de la nuit de Noël[1],[2],[3],[4].

Se pose alors, avec de plus en plus d'acuité, la question du départ. Faut-il rester dans ce monastère, auprès des villageois qui comptent sur la présence des religieux, mais en courant le risque d'être enlevés et tués ? Ou doivent-ils partir s'établir ailleurs ? Les moines sont amenés à se poser cette question difficile, qui éprouve leur foi, leur courage, et leur attachement à cette terre et à ses habitants. La vie quotidienne et la prière de la communauté sont habitées par cette tension dramatique. Sont en jeu les liens profonds qui les unissent à la population, et l’esprit de paix et de charité qu’ils veulent opposer à la violence sévissant dans le pays[1],[2],[3],[4].

Fiche technique

Distribution

  • Lambert Wilson : Christian
  • Michael Lonsdale : Luc
  • Olivier Rabourdin : Christophe
  • Philippe Laudenbach : Célestin
  • Jacques Herlin : Amédée
  • Loïc Pichon : Jean-Pierre
  • Xavier Maly : Michel
  • Jean-Marie Frin : Paul
  • Abdelhafid Metalsi : Nouredine
  • Sabrina Ouazani : Rabbia
  • Abdallah Moundy : Omar
  • Olivier Perrier : Bruno
  • Farid Larbi : Alli Fayattia
  • Adel Bencherif : Le terroriste[5]
  • Benaïssa Ahaouari : Sidi Larbi
  • Idriss Karimi : Hadji
  • Abdellah Chakiri : Le colonel
  • Goran Kostic : Le chef de chantier croate
  • Stanislas Stanic : Ouvrier croate 1
  • Arben Bajraktaraj : Ouvrier croate 2
  • Zhour Laamri : La femme de Sidi Larbi
  • Raouya : La villageoise
  • Farid Bouslam : Ahmed
  • Fadia Assal : La femme de Nouredine
  • Maria Bouslam : Saloua
  • Soukaïna Bouslam : La fille de Saloua
  • Rabii Ben Johail : Terroriste 1
  • Saïd Naciri : Terroriste 2
  • Hamid Aboutaieb : Terroriste 3
  • El Alaoui El Hassan : Le berger

Production

Sujet à l’origine du film

Article détaillé : Assassinat des moines de Tibhirine.
Portraits des sept moines assassinés, (Notre-Dame de l'Atlas, Midelt, Maroc)

Le film s’inspire de la vie des moines de Tibhirine, enlevés et assassinés en 1996. Le monastère de Tibhirine est établi dans les montagnes de l’Atlas, en Algérie. Les moines appartiennent à l'Ordre cistercien de la stricte observance, et suivent la Règle de saint Benoît[5]. Ils sont huit à être présents à Tibhirine en 1996[6]. Leur vie est marquée par un climat de silence, de prière commune mais aussi d’hospitalité et de partage au profit des pauvres et des étrangers[5].

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, en pleine guerre civile algérienne, ils sont neuf au monastère, un frère étant venu du Maroc pour visiter la communauté. Sept d'entre eux sont enlevés par un groupe armé. Le 21 mai 1996, un communiqué, attribué au Groupe islamique armé, revendique l'assassinat des moines. Le 30 mai 1996, le gouvernement algérien annonce avoir retrouvé les têtes des sept moines sur une route près de Médéa. L’identité des assassins et les circonstances exactes de leur mort demeurent à ce jour controversées. Une action judiciaire est en cours, en France, depuis 2003[1],[2],[3],[5].

Les sept moines assassinés sont Christian de Chergé, âgé de 59 ans, moine depuis 1969 et en Algérie depuis 1971, prieur de la communauté depuis 1984 ; frère Luc Dochier, 82 ans, moine depuis 1941, en Algérie depuis 1947 (médecin, il soigne gratuitement ceux qui viennent le voir) ; frère Christophe Lebreton, 45 ans, frère Michel Fleury, 52 ans, frère Bruno Lemarchand, 66 ans, frère Célestin Ringeard, 62 ans et frère Paul Favre-Miville, 57 ans[6],[7]. Les deux moines ayant échappé à l’enlèvement sont frère Jean-Pierre et frère Amédée[6].

Scénario et tournage

Sabrina Ouazani joue une des habitantes de Tibhirine.

En avril 2006, le producteur Étienne Comar voit le documentaire Le Testament de Tibhirine, réalisé par Emmanuel Audrain, sur la disparition des moines[Note 1]. Cela lui donne le désir de consacrer un film aux moines de Tibhirine. En 2007, il propose ce sujet au réalisateur Xavier Beauvois, « parce qu'il a toujours une empathie très forte pour ses personnages, tout en gardant un souci presque documentaire »[8]. Tous deux rédigent ensemble le scénario, dont l'angle d'attaque est la volonté, de la part des moines, de rester en Algérie malgré les risques que ce choix représentait. Ils se sont inspirés des écrits de deux des moines assassinés, Christian de Chergé et Christophe Lebreton[9].

Les acteurs du film ont préparé le tournage en faisant un séjour à l'Abbaye Notre-Dame de Tamié, où quatre des moines de Thibirine étaient passés avant d'aller en Algérie. Ils y ont logé une semaine dans une cellule monastique, et se sont formés au chant grégorien et liturgique auprès de François Polgár, ancien chef de chœur à l'opéra de Paris et chef de chœur des Petits Chanteurs de Sainte-Croix de Neuilly[8],[9],[10].

L'équipe du film a également reçu l'aide d'Henry Quinson, traducteur et auteur d'ouvrages sur les moines de Tibhirine, qui a vérifié la pertinence du scénario, des décors, des costumes et des chants du point de vue de la vie monastique. Il a aussi conseillé les acteurs jouant les rôles des moines. Le scénario a été présenté aux familles des victimes et aux moines de l'abbaye de Tamié. Les conditions de sécurité n'étant pas réunies dans le monastère de Tibhirine, le tournage a eu lieu au Maroc, dans le monastère bénédictin de Toumliline, situé à 1 600 mètres d'altitude[8],[9].

Analyse

Le titre « Des hommes et des dieux » fait allusion au psaume 82, dont ces versets sont placés au tout début du film : « Je l’ai dit : vous êtes des dieux, des fils du Très-Haut, vous tous ! Pourtant, vous mourrez comme des hommes, comme les princes, tous, vous tomberez ! » (Ps 82, 6-7)[11].

Le thème du sacrifice

Le film de Xavier Beauvois ne montre pas l’assassinat des moines. Il ne propose pas d’hypothèse sur les circonstances de leur mort. Le drame que vivent les personnages n’est pas non plus un prétexte pour traiter, de façon détaillée, de la guerre civile algérienne. Il s’agit avant tout, pour le réalisateur et son équipe, de montrer la vie quotidienne des moines dans les années qui précèdent leur enlèvement. Les événements politiques et leurs répercussions locales sont abordés du point de vue des frères cisterciens, selon la vocation de prière et de charité qui est la leur. L’accent est mis sur la liturgie vécue en commun, qui les soutient dans les épreuves, et les relations fraternelles avec les habitants des villages environnants[1],[2],[3],[4].

Michael Lonsdale joue le rôle de frère Luc.

La guerre civile est évoquée par la tension qui monte, dans la région, et le monastère. Le réalisateur met alors l’accent sur le regard fraternel, exempt de parti pris, que les moines veulent poser sur les habitants de la région, que ceux-ci soient partisans des groupes islamiques présents dans la montagne, ou favorables à l’armée algérienne. Le véritable combat des frères cisterciens est intérieur : partir ou non. Le film place les spectateurs au cœur de ce choix éthique, qui va dévoiler un peu plus l’intériorité et les motivations profondes de chacun des personnages[1],[2],[3],[4]. Il propose ainsi une interrogation sur l'exercice de la liberté face à une terrible contrainte[12].

Le thème du sacrifice, voire du martyre, devient peu à peu majeur. La fiction épouse alors l’histoire, avec la lecture, en voix off, d’extraits de la lettre testament du prieur des moines de Tibhirine, Christian de Chergé, qui aborde cette éventualité d’une mort violente qu’il n’aurait pas recherchée [Note 2]. Sans montrer le dénouement de l’histoire, la mort des moines et les conditions dans lesquelles elle s’est produite, Xavier Beauvois se focalise sur l’essentiel : le choix difficile, fait en conscience par ces hommes, de rester au monastère et près des populations locales victimes de la guerre civile dans cette région, quels que soient les risques encourus[1],[2],[3],[4]. Ce thème du sacrifice culmine dans une séquence évoquant la Cène : la caméra, dans une émouvante série de travellings, dépeint le visage des moines dont l'émotion trahit le pressentiment d'une fin proche, lors d'un repas précédant leur enlèvement, qui sonne comme un repas d'adieu. Accompagnée par la musique du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski, cette scène est considérée, par plusieurs observateurs, comme l'une des plus poignantes du film[2],[3].

Le choix du réalisme

Xavier Beauvois, réalisateur du film, en février 2011.

L'authenticité du film sur la vie quotidienne des moines de Tibhirine est assurée par le souci du détail du réalisateur[8]. À propos de son exigence de réalisme, Xavier Beauvois affirme : « Je suis très paranoïaque là-dessus ! J'aime savoir tout sur tout. L'idée de faire la moindre erreur me rend malade. En plus, c'est tellement facile d'être exact : il suffit de demander aux gens de métier. Non seulement ils savent ce qui est juste, mais en général ils sont heureux de le faire partager. (...) Notre conseiller monastique, ne nous a pas quittés d'un pas pendant le tournage. La dimension documentaire est essentielle. »[13]. Ce réalisme est aussi attesté par Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant des frères présents au monastère, qui dit n'avoir pas ressenti de manque par rapport à l'histoire réelle en voyant le film. Il déclare notamment : « J'ai été ému de revoir les choses que nous avons vécues ensemble. Mais j'ai surtout ressenti une sorte de plénitude, aucune tristesse. J'ai trouvé le film très beau parce que son message est tellement vrai, même si la réalisation n'est pas toujours exacte par rapport à ce qui s'est passé. Mais cela n'a pas d'importance. L'essentiel, c'est le message. »[14].

Une mise en scène épurée

Le film est remarqué pour la sobriété de la narration et de la mise en scène. Pour Jean Sévillia et Jean Christophe Buisson il n'y a « aucun trucage, aucune secousse dans un récit qui suit classiquement un cours chronologique, aucune concession à toute spectacularisation du drame : on est chez Alain Cavalier ou Robert Bresson plutôt que chez Martin Scorsese ou Mel Gibson[15].

Ce dépouillement de la mise en scène est une des marques de Xavier Beauvois[15]. Il déclare notamment : « Avec les bons films, tu ne vois rien, tout est très discret, les points de montage, les mouvements de caméra sont invisibles. Lorsque la mise en scène saute aux yeux, c'est qu'il y a un souci. »[16]. Cette sobriété volontaire est suscitée aussi par le sujet traité, la vie simple et ritualisée des moines, que la caméra accompagne sans heurt[15],[12],[17]. Xavier Beauvois : « Très vite, je me suis aperçu, qu'il était idiot de faire des travellings durant les offices. Des cadres fixes suffisaient, en respectant des axes purs de caméra. En revanche, lorsqu'ils sont en extérieur, ils sont plus mobiles, donc la caméra peut bouger. Je n'oublie pas que mon travail consiste à faire la mise en scène d'une mise en scène, en l'occurrence celle de la vie des moines, parfaitement réglée »[16].

L'habit monastique cistercien, limité au noir et blanc, est aussi pour lui une invitation à jouer d'une façon plus spécifique avec la lumière et le cadrage[17]. Les travellings, essentiellement tournés en extérieur, lui sont alors inspirés par les travaux des moines et la beauté des paysages montagneux de l'Atlas[12],[17]. Le dernier repas des moines, dans les murs du monastère, constitue une exception à cette règle. Il fait l'objet d'un long travelling, filmé en plan serré sur leurs visages, et qui contraste volontairement avec la mise en scène dominante jusque là. « Pour que cette séquence fonctionne, j'ai pris le soin d'éviter de faire des gros plans sur les prêtres pendant la première heure et demie de film, afin qu'à ce moment-là, le spectateur soit touché en les voyant si proches. »[16].

Un soin particulier est apporté au cadrage, souvent décidé sur le tournage. Xavier Beauvois utilise fréquemment un objectif de 40 mm, assez proche de la scène, et qui maintient l'attention sur le travail de l'acteur[16]. Le réalisateur et la directrice de la photographie, Caroline Champetier, se sont inspirés, pour plusieurs prises de vues, de tableaux de maîtres[15],[16],[Note 3]. Ainsi, une reproduction du tableau du Caravage, Le Christ à la colonne tient un rôle important lors d'un monologue de frère Luc[18]. Le tableau est d'abord filmé en fond flou, puis frère Luc s'en rapproche, et embrasse l'image du Christ, méditant sur l'outrage que subit Jésus de la part des personnages situés à sa droite. Lorsqu'un terroriste blessé est soigné au monastère, le cadrage évoque, fugitivement, le tableau Lamentation sur le Christ mort de Andrea Mantegna[16]. Pour la dernière séquence du chapitre des moines, c'est Rembrandt, et ses autoportraits, qu'étudie Caroline Champetier « pour comprendre visuellement comment un homme se regarde »[18],[19].

Musique du film

La bande originale épouse de près les émotions des personnages du drame. L'essentiel de la musique qui accompagne le film est en effet chantée par les moines eux-mêmes, lors des offices de la liturgie des heures. L'album éponyme présente quinze extraits sonores du film : trois sont des textes parlés, onze sont des prières chantées, un seul est symphonique reprenant la scène finale du ballet Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski[20].

Le premier texte, L'Amour selon Frère Luc est dit par Michael Lonsdale, le dernier (n° 15 de l'album) Testament spirituel de Frère Christian par Lambert Wilson. Le Notre Père dans sa version œcuménique est récité par les sept moines (n° 7). Les autres prières sont des chants liturgiques psalmodiés ou polyphoniques (à deux voix) propres aux rites de l'Ordre cistercien de la stricte observance, chantés a cappella par les acteurs eux-mêmes, performance qui amplifie l'intensité dramatique et qu'ils ont préparée par de nombreuses répétitions avant le tournage. Pour le réalisateur Xavier Beauvois, cet apprentissage en commun du chant monastique participait déjà du travail des acteurs pour être ensemble et bien en phase avec leurs rôles[17]. Les hymnes, fondés sur le mystère pascal, sont des compositions de Didier Rimaud et de Marcel Godard[18]. Le seul morceau symphonique du film, le n° 14 du CD, est extrait du ballet Le Lac des Cygnes, moment où le prince demande pardon à Odette, la femme/cygne, qui meurt en tombant dans ses bras. Cette musique est jouée au moment du dernier repas des moines, précédant la nuit de leur enlèvement.

La bande annonce utilise la musique du deuxième mouvement de la symphonie nº 7 de Beethoven, elle n'est pas reprise dans le film.

Réception

Festival de Cannes

L'équipe du film au festival de Cannes

Lors de sa présentation au festival de Cannes, le 18 mai 2010, Des hommes et des dieux reçoit un accueil très favorable de la part des spectateurs et de la presse, plaçant le film parmi les favoris pour le palmarès du Festival[1],[2],[3],[4],[21]. Le film est ovationné pendant plus de dix minutes à la fin de la projection officielle[22],[23]. Le 24 mai, il obtient le Grand prix du festival de Cannes 2010.

Sortie en France

Lors de sa sortie en France, le film réalise de bons résultats avec près de 70 000 entrées le premier jour, et 467 950 à la fin de la première semaine[24],[25]. Il est ainsi premier au classement hebdomadaire des films. Ce succès inattendu encourage davantage d'exploitants à le programmer[26]. Il est présent dans un plus grand nombre de salles en deuxième semaine, et il attire plus de spectateurs[25]. Le film passe le cap du million d'entrées au bout de quinze jours[27],[26]. Signe d'un bon bouche-à-oreille chez les spectateurs, le film perd peu d'entrées d'une semaine à l'autre[28],[22]. Il reste quatre semaines en tête du classement hebdomadaire des entrées en France[29] et dépasse les trois millions d'entrées au bout de onze semaines d'exploitation. Il se classe à la 12e place du box office annuel avec 3 202 645 spectateurs[30],[31] et surtout comme le film le plus rentable en salles de l'année avec un taux amortissement de 229%[32].

Le film sort en DVD et Blu-Ray le 23 février 2011, avec un bonus de 20 min : Les sacrifiés de Tibéhirine : complément d'enquête[33]. Il est vendu à plus de 100 000 exemplaires dès la première semaine[34].

Dans le monde

Les droits de diffusion du film ont été achetés par une cinquantaine de pays. La plupart des sorties nationales se sont déroulées entre novembre 2010 et mars 2011[35],[36].

En Italie, le film sort le 22 octobre. Il se classe plusieurs semaines d'affilée entre la 10e et la 15e place du box-office hebdomadaire[37],[36]. Au Royaume-Uni et en Allemagne, le film sort en décembre 2010. Bien qu'il ne soit diffusé que dans un petit nombre de salles, il reste trois semaines dans les 15 meilleurs résultats du box office hebdomadaire de ces deux pays[38],[39],[40]. Il obtient des résultats similaires en Espagne, en Norvège et en Suisse[41]. En nombre d'entrées, cela se traduit par 230 000 spectateurs en Allemagne ainsi qu'en Italie[42].

Aux États-Unis, il ne sort, fin février 2011, que dans 33 salles (les films les plus importants sortent dans un réseau de près de 3000 salles)[43] mais reçoit, de façon générale, un bon accueil des critiques. Ces dernières doivent faire preuve de pédagogie pour expliquer aux lecteurs et spectateurs le contexte historique propre au sujet du film[44]. Il se classe à la 23e place du box office hebdomadaire, et est ainsi en première position du classement des recettes moyennes par salle[45]. Les six semaines suivantes, il se maintient dans les 25 premiers du Box office[46]. Il fait partie des 100 films en langue étrangère ayant obtenu le plus de succès aux États-Unis depuis 1980[47] et des cinquante films français ayant fait, depuis 1979, une recette supérieure à 3 900 000 de dollars dans ce pays[48]. Cela représente près de 500 000 entrées[49].

Prix et distinctions

Récompenses

Nominations

  • Nommé dans la catégorie Meilleur film aux Prix du cinéma européen (European Film Awards), qui ont été attribués le 4 décembre 2010.
  • Nommé dans la catégorie meilleur film en langue étrangère aux Bafta awards, qui ont été décernés le 13 février 2011.
  • Nommé dans la catégorie Meilleur film aux Globes de Cristal qui ont été décernés le 7 février 2011.
  • Onze nominations aux Césars, dans dix catégories dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage, meilleur acteur (Lambert Wilson), meilleur second rôle (Michael Lonsdale et Olivier Rabourdin)[55].

Annexes

Notes

  1. Le documentaire Le Testament de Thibirine est sorti en 2006. Il a été diffusé sur France 3 le 19 avril 2006, à 0h20 du matin. (Famille chrétienne, n°1474, 15 avril 2006 Article en ligne)
  2. Christian de Chergé a voulu laisser une trace sur ses motivations profondes au cas où il serait victime du terrorisme. Il a écrit ce document en deux fois : le 1er décembre 1993 et le 1er janvier 1994. Le texte a été confié au journal la Croix, peu de temps après l'annonce de sa mort, et publié le 29 mai 1996. Il est connu sous le nom de Testament de Christian de Chergé. Testament du P. Christian de Chergé La Croix, 18 mai 2010
  3. Xavier Beauvois : « Caroline Champetier et moi nous nous connaissons par coeur, nous connaissons parfaitement les tableaux, les peintres, les périodes que nous aimons, nous avons en commun des aventures de films, des goûts, de longues discussions. », Interview de Xavier Beauvois, par Nicole Salez, 9 septembre 2010, sur toutpour les femmes.com

Références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h Arnaud Schwatrz, « "Des hommes et des dieux" : l'esprit de Tibhirine emporte le festival » sur la-croix.com, La Croix, 18/05/2010. Consulté le 19/05/2010
  2. a, b, c, d, e, f, g, h et i François-Guillaume Lorrain, « "Des hommes et des dieux" - Des moines et une Palme évidente » sur lepoint.fr, Le Point, 18/05/2010. Consulté le 19/05/2010
  3. a, b, c, d, e, f, g, h et i Jacques Mandelbaum, « "Des hommes et des dieux" : la montée vers le martyre des moines de Tibéhirine » sur lemonde.fr, Le Monde, 20/05/2010 (Web et Edition quotidienne du journal). Consulté le 23/05/2010
  4. a, b, c, d, e, f et g Rébecca Frasquet, « "Des hommes et des dieux"de Xavier Beauvois à Cannes » sur lepoint.fr, Le Point et Afp, 18 mai 2010. Consulté le 23 mai 2010
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  6. a, b et c Bruno Chenu, « Testament spirituel du frère Christian de Chergé » sur spiritualite2000.com, La Croix, 1er juin 1996. Consulté le 26 mai 2010
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  8. a, b, c et d Christophe Carrière, Il était une foi, L'Express n°3087, 1er sept. 2010, p. 104-108 En ligne sur lexpress.fr
  9. a, b et c François-Guillaume Lorrain, « Lambert Wilson, moine prieur » sur lepoint.fr, Le Point n° 1966, p. 75, 27/05/2010. Consulté le 4 juin 2010
  10. Rédaction en ligne, « Il a formé au chant les acteurs moines » sur leparisien.fr, Le Parisien, 22 mai 2010. Consulté le 8 sept. 2010
  11. Que signifie le titre du film « Des hommes et des dieux » ?, analyse du titre sur mavocation.org
  12. a, b et c Isabelle Regnier, « "Des hommes et des dieux" : 'Laissez passer l'homme libre...' », Le Monde, 7 septembre 2010. Consulté le 6 novembre 2010
  13. «Des hommes et des dieux» : le cinéma en état de grâce, Interview de Xavier Beauvois par Marie-Noëlle Tranchant, Le Figaro.fr, 07/09/2010
  14. Le dernier moine de Tibhirine témoigne, interview de Jean-Pierre Schumacher par J.-M. Guénois, Le Figaro magazine, n°20687, 5 février 2011
  15. a, b, c et d Jean Sévillia avec Jean-Christophe Buisson, « Pourquoi ces moines bouleversent la France » sur Lefigaro.fr, Figaro Magazine n°20593, 16 octobre 2010. Consulté le 18 février 2010
  16. a, b, c, d, e et f Thomas Baurez, « Xavier Beauvois: "Réaliser un film comporte une bonne dose d'inconscience" » sur lexpress.fr, L'Express, 7 septembre 2010. Consulté le 18 février 2010
  17. a, b, c et d Nicole Salez, « Des Hommes et des Dieux : entretien avec le réalisateur, Xavier Beauvois » sur toutpourlesfemmes.com, Tout pour les femmes, 9 septembre 2010. Consulté le 18 février 2011
  18. a, b et c Sylvie Bethmont-Gallerand, « Illuminé par la grâce, le film « Des hommes et des dieux ». » sur catholique-paris.com, Diocèse de Paris, octobre 2010. Consulté le 20 octobre 2010
  19. Pèlerin Magazine, Hors Série, L’album souvenir, les moines de Tibhirine, Des hommes et des dieux, p. 21, 2010
  20. Bande originale Des Hommes et des Dieux, éd. Why Not Productions / Armada Films / Because Music, sept. 2010, Site Deezer
  21. Nouvel Observateur, 23 mai 2010
  22. a et b Romain Baro et Michel Guerrin, « Des hommes et des dieux, quel succès ! » sur lemonde.fr, Le Monde, 28/09/2010. Consulté le 11/09/2010
  23. Des Hommes et des dieux : 2 millions de spectateurs ! Les raisons du succès., premiere.fr, 09/10/2010
  24. Des hommes et des dieux démarre fort l'Express.fr, 10 sept. 2010, avec Ciné-chiffres
  25. a et b Fiche Des hommes et des dieux sur JP's Box-Office
  26. a et b AFP et Le Point, « "Des hommes et des dieux": les salles de cinéma touchées par la grâce » sur lepoint.fr, Le Point, 25/09/2010. Consulté le 30/09/2010
  27. Un million de spectateurs déjà pour "Des hommes et des dieux", Suliane Favennec, sur lepoint.fr, 23/09/2010
  28. Des Hommes et des Dieux garde la tête Europe 1, avec AFP, 7 octobre 2010
  29. Les entrées hebdomadaires en France sur JP'S Box Office
  30. Box office 2010 sur JPbox-office
  31. Entrées de Des hommes et des dieux sur cinefeed.com
  32. Seuls trois films français ont été rentables en salles en 2010 dans Les Échos du 18 février 2011.
  33. Des Hommes et des Dieux sur allociné.fr. Consulté le 11/09/2010
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  53. Camille Lamourette avec lefilmfrançais.com, « 18ème Trophées du Film Français : le palmarès! », Allociné.fr, 4 février 2011. Consulté le 25 février 2011
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  55. César 2011 - Les nominations des César sur Première.fr, 21 janvier 2011

Bibliographie

  • John Kiser (trad. Henry Quinson), Passion pour l'Algérie : les moines de Tibhirine, éd. Nouvelle Cité, 2006
  • Henry Quinson, Secret des hommes, secret des dieux, l'aventure humaine et spirituelle du film 'Des hommes et des dieux', préface de Xavier Beauvois, éd. Presses de la Renaissance, Prix Spiritualités d'aujourd'hui 2011

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