Cérès (mythologie)

Cérès (mythologie)
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Cérès
Déméter en Grec
Ceres statue.jpg
Déesse des moissons, de l'agriculture et de la fertilité
Nom en latin Ceres
Attribut(s) faucille, épis de blé
Animal le porc, le bélier et la grue
Compagnon(s) Jupiter et Neptune
Résidence L'Olympe
Equivalents Déméter
Lieu d'origine Grec
Famille
Enfant(s) Proserpine et Arion
Temple(s)

Dans la mythologie romaine, Cérès, en latin Ceres, est la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fécondité. Elle est associée à la déesse grecque Déméter.

Sommaire

Ses liens de parenté

Cérès (nom grec : Déméter), fille de Saturne et de Ops, apprit aux hommes l'art de cultiver la terre, de semer, de récolter le blé, et d'en faire du pain, ce qui l'a fait regarder comme la déesse de l'agriculture. Jupiter, son frère, épris de sa beauté, eut d'elle Proserpine (assimilée à la Perséphone de la mythologie grecque). Elle fut aussi aimée par Neptune, et, pour échapper à sa poursuite, elle se changea en jument. Le dieu s'en aperçut et se transforma en cheval. Les amours de Cérès la rendirent mère du cheval Arion.Elle est représentée comme déesse pour les pauvres .

Culte

En Sicile, tous les ans, en commémoration du départ de Cérès pour ses longs voyages, les insulaires, voisins du volcan Etna, couraient la nuit avec des flambeaux allumés et en poussant de grands cris.

En Grèce, les Démétries, Céréales, ou fête de Cérès, étaient nombreuses. Les plus curieuses étaient assurément celles où les adorateurs de la déesse se fustigeaient mutuellement avec des fouets faits d'écorce d'arbres. Athènes avait deux fêtes solennelles en l'honneur de Cérès, l'une nommée Eleusinia, l'autre Thesmophoria. Elles avaient été instituées, disait-on, par Triptolème. On immolait des porcs, à cause des dégâts qu'ils causent aux biens de la terre, et l'on y faisait des libations de vin doux.

Ces fêtes furent introduites plus tard à Rome, sous forme de processions autour des champs, les Ambarvales célébrées par les Frères Arvales[1] : elles étaient célébrées par les dames romaines vêtues de blanc[réf. nécessaire]. Même les hommes, simples spectateurs, s'habillaient d'étoffes blanches. On croyait que ces fêtes, pour être agréables à la déesse, ne devaient pas être célébrées par des gens en deuil. C'est pour cette raison qu'elles furent omises l'année de la bataille de Cannes.

Outre le porc, la truie ou la laie, Cérès agréait aussi le bélier comme victime. Dans ses solennités, les guirlandes dont on faisait usage étaient de myrte ou de narcisse ; mais les fleurs étaient interdites, parce que c'était en cueillant des fleurs que Proserpine avait été enlevée par Pluton. Le pavot seul lui était consacré, non seulement parce qu'il croît au milieu des blés, mais aussi parce que Jupiter lui en fit manger pour lui procurer du sommeil, et par conséquent quelque trêve à sa douleur.

En Crète, en Sicile, à Lacédémone et dans plusieurs autres villes du Péloponnèse, on célébrait périodiquement les Éleusinies, ou mystères de Cérès. Mais ce sont les mystères d'Eleusis qui ont le plus de célébrité. D'Eleusis ils passèrent à Rome, où ils subsistèrent jusqu'au règne de Théodose. Ces mystères étaient divisés en grands et en petits. Les petits mystères étaient une préparation aux grands mystères ; ils se célébraient près d'Athènes, sur les bords de l'Ilissus. Ils conféraient une sorte de noviciat. Après un certain laps de temps plus ou moins long, le novice était initié aux grands mystères, dans le temple d'Eleusis, et pendant la nuit. Quatre ministres présidaient aux cérémonies de l'initiation. Le premier était l'Hiérophante, ou celui qui révèle les choses sacrées ; le second, le Dodonque, ou chef des Lampadophores ; le troisième, l'Hiérocéryce, ou chef des hérauts sacrés ; le quatrième, l'Assistant à l'autel, dont l'habillement allégorique représentait la lune. L'archonte-roi d'Athènes était le surintendant des fêtes d'Eleusis. Les ministres subalternes étaient fort nombreux et distribués en plusieurs classes, suivant l'importance de leurs mystérieuses fonctions. Les fêtes d'Eleusis duraient neuf jours, chaque année, dans le mois de septembre. Pendant ces neuf jours, les tribunaux étaient fermés.

Les Athéniens faisaient initier leurs enfants aux mystères d'Eleusis, dès le berceau. Il était interdit, même aux femmes, de se faire mener au temple en voiture ou en chariot. Les initiés se considéraient comme placés sous la tutelle et la protection de Cérès : on leur faisait espérer une félicité sans bornes.

Dans ces mystères, les cérémonies étaient sans doute emblématiques : on suppose qu'elles avaient trait uniquement aux évolutions des astres, à la succession des saisons et à la marche du soleil. Le silence étant religieusement observé par les initiés, on en est réduit à de pures hypothèses.

Proserpine

Cérès a une fille unique, avec Jupiter, roi des dieux. Son nom est Proserpine, assimilée à la Perséphone des Grecs. Mais sa fille, alors qu'elle cueillait des fleurs avec ses amies, fut enlevée par le dieu du monde souterrain, Pluton. Cérès ne s'en remit pas et arrêta de se préoccuper de l'agriculture. Elle partit s'enquérir du jugement divin de Jupiter, qui ordonna à Proserpine de rester l'hiver aux Enfers, et de passer le reste de l'année avec sa mère.

Représentations

On la représente souvent sous la forme d'une belle femme, blonde et grande.

Statues, emblèmes…

Cérès est habituellement représentée sous l'aspect d’une belle femme, d'une taille majestueuse, d'un teint coloré : elle a les yeux langoureux, et les cheveux blonds retombant en désordre sur ses épaules, évoquant quelque peu le blé, dont elle est la déesse. La base de l'économie grecque reposait principalement sur la culture des céréales (orge et blé) c'est pourquoi elle était particulièrement vénérée en assurant l'abondance et l'épanouissement des cités. Elle resta toujours très proche des Hommes qui construisirent en son honneur un grand nombre de temples à travers toute la Grèce. En tant que déesse de la terre elle avait aussi un caractère chthonien qui fut par la suite dévolu à sa fille Perséphone.


Outre une couronne d'épis de blé, elle porte un diadème très élevé. Parfois elle est couronnée d'une guirlande d'épis ou de pavots, symbole de la fécondité. Elle tient de la main droite un faisceau d'épis et, de la gauche, une torche ardente. Sa robe tombe jusque sur ses pieds et, souvent, elle porte un voile rejeté en arrière.

Parfois, on lui donne une faucille ; deux petits enfants, attachés à son sein et tenant chacun une corne d'abondance, indiquent assez la nourrice du genre humain. Elle porte une draperie de teinte jaune, couleur des blés mûrs.

Elle est représentée dans l'attitude triomphante de la déesse des moissons. Elle est entièrement vêtue, symbole de la Terre qui dérobe aux yeux sa force fécondante et ne laisse voir que ses productions. De la main droite, elle retient son voile sur l'épaule gauche ; de l'autre main, elle serre contre elle un bouquet des champs : sa couronne d'épis est placée sur une chevelure artistement dressée, et elle porte vers le ciel un regard satisfait avec une expression de reconnaissance pour les autres dieux qui l'ont secondée.

Son char est attelé de lions ou de serpents.

Mythe de la Cérès noire

Les Phigaliens, en Arcadie, lui dressèrent une statue de bois dont la tête était celle d'une jument avec sa crinière d'où sortaient des dragons. On l'appelait la Cérès noire. Cette statue ayant été brûlée par accident, les Phigaliens négligèrent le culte de Cérès, et furent punis d'une affreuse disette, qui ne cessa pas avant que, sur le conseil d'un oracle, la statue fut rétablie.

Voir aussi

Articles connexes

Sources

  1. Festus, De la signification des mots, livre I ; Macrobe, Saturnales, livre III, 5

Bibliographie

  • Henri Le Bonniec, Le culte de Cérès à Rome, des origines à la fin de la République, Paris, 1958.
  • Noël Fr., Dictionnaire de la fable (quatrième édition 1823) qui traite le sujet dans son tome I p.312 à 314.
  • Robert Harari et Gilles Lambert, Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Grand livre du mois, 2000.

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