Couvent des Jacobins de Saintes

Couvent des Jacobins de Saintes
Ancien couvent des jacobins
(Médiathèque François Mitterrand)
Image illustrative de l'article Couvent des Jacobins de Saintes
Présentation
Culte Anciennement catholique. Désacralisé en 1792.
Type Ancien monastère
Début de la construction XVe
Fin des travaux XIXe
Style(s) dominant(s) Gothique flamboyant
Protection  Inscrit MH (1987, Salle capitulaire et hôtel Martineau)
 Classé MH (2004, 2005, Église des jacobins)
Géographie
Pays France
Région Poitou-charentes
Département Charente-Maritime
Ville Saintes
Coordonnées 45° 44′ 45″ N 0° 38′ 03″ W / 45.7458, -0.634245° 44′ 45″ Nord
       0° 38′ 03″ Ouest
/ 45.7458, -0.6342
  

Le couvent des jacobins est un ancien établissement religieux de la ville de Saintes. Fondé au début du XIIIe siècle, le monastère abrite une communauté de moines dominicains jusqu'à la révolution. Vendu comme bien national, il est converti en maison particulière quelque temps plus tard. À la fin du XIXe siècle, les bâtiments sont la propriété de Maurice Martineau, négociant de Cognac bibliophile et amateur d'art. Ce dernier emploie une partie de son temps à se constituer une impressionnante bibliothèque qu'il lègue à la municipalité à sa mort, en 1928, ainsi que les bâtiments de l'ancien couvent[1].

Devenu bibliothèque municipale dix ans plus tard, le site est partiellement inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 1er octobre 1987. Cela concerne le rez-de-chaussée de l'aile principale fermant la cour à l'ouest, le hall d'entrée de l'aile principale, incluant l'escalier et sa cage ; le bâtiment en retour le long de la rue des Jacobins (extérieurs et décor intérieur)[2]. Réaménagé quelques années plus tard, il est transformé en médiathèque en 2001.

D'autre part, la chapelle attenante à l'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 22 avril 2004. enfin, l'église de l'ancien couvent fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 18 août 2005[2].



Historique

Les dominicains - appelés ici jacobins - fondent un premier monastère dans ce qui est alors le quartier des halles vers 1292. Cet établissement religieux est entièrement reconstruit au XVe siècle, soit que les bâtiments aient eu a souffrir du conflit franco-anglais, soit que ses occupants aient décidé de rénover une structure peut-être devenue obsolète. Ainsi est élevée l'église des jacobins (1446) et la salle capitulaire qui lui est attenante, seuls vestiges toujours visibles de l'ancien monastère.

Ce dernier semble être en fort mauvais état au début du XVIIIe siècle, ainsi qu'en témoigne un état des lieux réalisé à la demande de l'intendant en 1723 qui évoque un « couvent si ancien (qu'il) tombe de tout côtés ». Ce document indique qu'à cette date, dix religieux occupent les bâtiments, parmi lesquels un professeur de théologie et de philosophie, et que les revenus du monastère sont de cent pistoles[3].

Les frères dominicains sont expulsés durant la période révolutionnaire et les bâtiments vendus comme bien national. Passé entre des mains profanes, l'ancien monastère est converti en habitation. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il est la propriété de Maurice Martineau, un négociant de Cognac passionné par les arts et les lettres. Ce dernier fait cependant démolir une partie de l'ancienne église médiévale pour pouvoir édifier un corps de logis moderne connu aujourd'hui sous le nom d'« hôtel Martineau ». Inspiré par l'art nouveau, il se distingue notamment par une série de vitraux réalisés par le maître-verrier parisien Marcel Delon et par des céramiques créées par l'artiste Théodore Deck. Le chevet de l'église des jacobins, épargné, conserve une monumentale fenêtre à remplage flamboyant du XVe siècle et un portail latéral à fronton curviligne du XVIIIe siècle. L'intérieur de l'ancien sanctuaire abrite une inscription en lettres gothiques contemporaine de l'édifice, ainsi que la date de 1446. L'église est la seule partie de l'ancien monastère à être classée monument historique depuis le 18 août 2005[4].

Lorsque Maurice Martineau décède en 1928, il lègue à la ville l'ensemble de sa bibliothèque - riche de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrages - et les bâtiments de l'ancien monastère. Certaines pièces anciennes conservées au fonds ancien datent du XIe siècle, tel l'« Acte de fondation de la basilique Saint-Eutrope ». Autres pièces importantes, les « Heures de la cathédrale de Saintes », un manuscrit daté du XVe siècle, ou un exemplaire de « Recepte véritable », le principal ouvrage de Bernard Palissy, édité au XVIe siècle.

La municipalité aménage le monastère en bibliothèque municipale en 1938, fonction qui est toujours la sienne actuellement. En 2001, la bibliothèque prend le nom de « Médiathèque François Mitterrand ».

Notes et références

  1. L'ancien couvent des jacobins
  2. a et b Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00105257 » sur www.culture.gouv.fr.
  3. État du couvent des jacobins de Saintes, 4 et 25 novembre 1923, in Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, tome 2, 1874, pages 30-31-32
  4. Base Mérimée

Pour approfondir


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Couvent des Jacobins de Saintes de Wikipédia en français (auteurs)

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