Corbières (Alpes-de-Haute-Provence)

Corbières (Alpes-de-Haute-Provence)
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Corbières.

43° 45′ 43″ N 5° 45′ 07″ E / 43.7619444444, 5.75194444444

Corbières
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Manosque-Sud-Est
Code commune 04063
Code postal 04220
Maire
Mandat en cours
Jean-Claude Castel
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Sud 04

Pays de Haute-Provence

Démographie
Population 957 hab. (2008)
Densité 50 hab./km²
Gentilé Corbièrains
Géographie
Coordonnées 43° 45′ 43″ Nord
       5° 45′ 07″ Est
/ 43.7619444444, 5.75194444444
Altitudes mini. 256 m — maxi. 531 m
Superficie 19,06 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Corbières est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Corbièrains.

Sommaire

Géographie

Le village est situé à 300 m d’altitude[1]. La commune est traversée par la Durance et le torrent de Corbières.

Forêt de Corbières

Reconstitution de la forêt

Les grands défrichements commencés au Moyen Âge et relancés lors de l’arrivée des colons piémontais en 1471 ont eu pour effet de modifier profondément les écosystèmes dans le sens d’une dégradation : érosion intense suivie d’inondations dévastatrices, récession ou disparition de certaines espèces végétales et animales. Ce processus de déforestation lié à une pression démographique toujours croissante atteignit son maximum au milieu du XIXe siècle.

De nouvelles sources d’énergies ayant alors fait leur apparition — le charbon, le pétrole — la forêt fut l’objet de moins de convoitises. À cela vint s’ajouter une politique volontariste de reboisement au niveau national pour restaurer les terrains de montagne fortement dégradés. Dans le même temps, le département des Basses-Alpes connaissait un important exode rural qui dura jusqu’au milieu du XXe siècle.

Les gelées de 1956 donnèrent le coup de grâce aux olivettes encore cultivées les plus difficiles d’accès et d’entretien. La forêt renaissante en tira les plus grands bénéfices et couvrit à nouveau les collines ainsi que les anciennes terrasses de culture dédiées à l’olivier.

L’aménagement de la Durance et la construction du barrage de Serre-Ponçon, en réduisant les débordements de la Durance, ouvrirent de nouveaux et riches espaces, tous à l’arrosage, dans la plaine de la Durance. On délaissa alors la colline et ses forêts qui ne présentaient plus guère d’intérêt.

Incendies

Un incendie de grande ampleur a fait d’importants dégâts en 1942. Toutefois, à cette époque-là, le couvert forestier était moins étendu et moins dense. De nombreux petits troupeaux de moutons et de chèvres ainsi qu’une intense utilisation du bois à usage domestique permettaient un entretien régulier de la colline.

L’incendie de 2002 est parti le 24 juillet vers 15 h 45 en bordure du terrain de golf à Pierrevert s’est propagé en moins de deux heures jusqu’aux abords des villages de Sainte-Tulle et Corbières[2]. C’est le mistral atteignant des pointes de 100 km/heure ce jour-là qui a permis une propagation aussi rapide des flammes[2]. En direction du Sud puis de l’Est dans un premier temps et finalement, du Sud. Les moyens engagés comptent 450 hommes, 11 avions, 2 hélicoptères et 125 véhicules[2]. Le feu est déclaré éteint le 27 juillet[2].

La forêt était composée à 80 % de pins d’Alep. La présence d’un important chablis de branches et d’arbres arrachés suite à la forte chute de neige de février 2000 a fourni un combustible particulièrement redoutable. Lors de l’incendie, 620 hectares de forêt ont été détruits, dont 285 à Corbières, 270 à Sainte-Tulle et 65 à Pierrevert[2]. Des maisons ont été incendiées.

Le reboisement a été mené de manière active et la végétation est repartie, vigoureuse : les pins se sont resemés, les chênes et les oliviers ont fait des rejets à partir de leur souche. Des parcours de randonnée ont été aménagés[3].

Géologie

Hydrologie

La commune de Corbières est arrosée par le torrent de l'Aillade[4], long de 9 km, qui sert de limite avec la commune voisine de Beaumont-de-Pertuis. Corbières est également traversée par la Durance[5].

Voies de communication et transports

Voies routières

Corbières est située sur l'ancienne RN 96 (actuelle RD 4096), qui relie Château-Arnoux-Saint-Auban à Aubagne.

Corbières est à 11 kilomètres de la bretelle autoroutière de Manosque (sortie 18) située sur l'autoroute A51 qui assure une communication rapide vers le sud en direction d'Aix-en-Provence et de Marseille et vers le nord en direction de Gap et de Sisteron.

Services autocars

Corbières est desservie par trois lignes express régionales LER Provence-Alpes-Côte d'Azur[6] qui sont les suivantes:

Le village est aussi reliée par une ligne départementale[10].

Transports ferroviaires

La gare SNCF la plus proche est celle de Manosque - Gréoux-les-Bains situé à 8 kilomètres de Corbières, desservie par les TER de la ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble).

La gare TGV la plus proche de Corbières est celle d'Aix-en-Provence TGV.

Économie

Histoire

Corbières apparaît pour la première fois dans les chartes au XIe siècle (Rocca Corberia)[1]. Ce nom peut à la fois évoquer la pierre, le rocher (racine préceltique kor-b), la niche écologique du corbeau (còrb) ou la courbure (corb) : ruisseau sinueux, rochers courbés. Ces différents sens ont pu se télescoper.

Du XIIe au XVe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon possédait l’église paroissiale Saint-Brice, un prieuré, située sur la colline, et l’église Saint-Martin au Picarlet ; elle en percevait les revenus[11].

La Peste noire de 1348 et les guerres durant tout le XIVe siècle vidèrent Corbières de ses habitants[12].

En 1471, les seigneurs durent faire appel à des Piémontais pour repeupler le lieu. Lors des guerres de religion, le village est pillé et incendié[1] par les protestants, ce qui provoque notamment la destruction de l’église[13].

La seigneurie est érigée en baronnie en faveur des Coriolis en 1625.

La peste de 1720 emporta 131 personnes sur les 400 habitants présents. À la fin de l'épidémie, tous les effets et les meubles des défunts furent brûlés au centre du village. Depuis, et sans faillir un feu est allumé du 24 décembre au 1er janvier sur la place du village pour commémorer cette épidémie.

Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[14].

Toponymie

La localité apparaît pour la première fois dans les textes au début du XIe siècle (Rocham Corbiaram). Le nom désigne une forteresse construite à l’endroit où se rassemblent les corbeaux selon Ernest Nègre[15].

Héraldique

Blason Corbieres.svg

Blasonnement :
D’azur à un corbeau au naturel, s’essorant sur un rocher d’or, et derrière le rocher, une rivière d’argent.[16]

Administration

Intercommunalité

Corbières fait partie de la Communauté de communes Sud 04.


Cette intercommunalité est composée des communes suivantes :

Corbières, Pierrevert et Sainte-Tulle.

Municipalité

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
mars 2001 mars 2008 Claude Arnoux[17] PCF[18]  
mars 2008   Jean-Claude Castel[19] UMP  

Enseignement

La commune est dotée d’une école primaire[20].

Démographie

Évolution démographique
Années 1315 1471 1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841
Population 60 feux inhabité 282 434 455 505 571 585 620 635
Années 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
Population 657 704 672 657 593 571 591 533 591 530
Années 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 481 484 482 503 700 435 457 377 397 403
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 - -
Population 441 633 483 660 786 791 920[21] 939[22] - -
Notes, sources, ... Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale depuis 2006
Sources : Baratier, Duby & Hildesheimer pour l’Ancien Régime[12] ; Insee[23], EHESS[24] pour les chiffres issus des recensements légaux
Courbe d'évolution démographique de Corbières depuis 1765

Lieux et monuments

Le patrimoine architectural de Corbières comprend aujourd’hui :

  • l’église Saint-Sébastien, partiellement détruite pendant les guerres de religion, est reconstruite fin XVIe début XVIIe. Elle a conservé sa chapelle latérale sud (XVe siècle)[25]. Le portail, dont les voussures en plein cintre se prolongent par des tores sur les piédroits, et sont surmontées d’un larmier épais, doit être contemporain de la chapelle[13]. La statue-reliquaire du saint, en bois peint, date du XVIIIe siècle et est classée monument historique au titre objet[26] ;
  • du XVe siècle également, une maison de la grand-rue, possède un linteau orné d’une accolade double sculptée[27] ;
  • la mairie, située dans une ancienne demeure bourgeoise ;
  • les chapelles Saint-Brice et Notre-Dame-de-la-Salette ;
  • le lavoir de la Place Haute, alimenté par la source du Tarnaud située à 3,5 kilomètres en amont sur le Riou de Corbières, captée puis conduite en 1876 jusqu’au village.

En bordure de la route, se trouve un ancien relais de poste[28].

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles de Wikipédia

Liens externes

Sources

Bibliographie

  • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
  • Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
  • Christian Blanc, Notes historiques sur le village de Corbières, 2002.

Notes

  1. a, b et c Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  2. a, b, c, d et e Arnaud Vallois, « Important feu de forêt », Pompiers.fr, 3 février 2003, consulté le 26 septembre 2010
  3. Communauté de communes Sud 04, Réalisation de sentiers Vigneron et oléicoles, consulté le 26 septembre 2010
  4. le torrent de l'Aillade sur le site du SANDRE
  5. la Durance sur le site du SANDRE
  6. Info LER PACA
  7. Horaires et tarifs LER Ligne 25
  8. Horaires et tarifs LER Ligne 28
  9. Horaires et tarifs LER Ligne 29
  10. Conseil Général 04 Réseau transport bassin Manosque
  11. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 217
  12. a et b Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 172
  13. a et b Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 185
  14. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  15. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 23709, p 1276
  16. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, 1866. Réédition : Marcel Petit CPM, Raphèle-lès-Arles, 1994
  17. Claude Arnoux est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de Robert Hue à l’élection présidentielle de 2002, cf Parrainages élection présidentielle 2002, consulté le 28 juillet 2010, et Liste des citoyens ayant présenté les candidats à l'élection du Président de la République de 2002
  18. Parti communiste français, liste des maires communistes, publiée le 6 mars 2008 (sic), consultée le 25 septembre 2010
  19. Site de la préfecture des AHP
  20. Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence, Liste des écoles de la circonscription de Manosque, publiée le 27 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010
  21. Insee, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 10 janvier 2009
  22. Insee, Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010
  23. Corbières sur le site de l'Insee
  24. EHESS, notice communale de Corbières sur la base de données Cassini, consultée le 24 juillet 2009
  25. Raymond Collier, op. cit., p 169
  26. Arrêté du 14 novembre 1991, Notice no PM04000629, sur la base Palissy, ministère de la Culture, consultée le 6 novembre 2008
  27. Raymond Collier, op. cit., p 358
  28. Raymond Collier, op. cit., p 424

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Corbières (Alpes-de-Haute-Provence) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”