Contras

Contras

Les Contras (terme espagnol signifiant « contre-révolutionnaires »), appelés aussi Résistance nationale, étaient des groupes de lutte armée opposés au gouvernement sandiniste du Nicaragua qui a succédé à la chute, après une guerre civile, du dictateur Somoza, au pouvoir depuis cinq ans.

Sommaire

Historique

Initialement soutenus par la dictature argentine de Videla (entre autres car les mouvements activistes de gauche argentins participèrent à la guerre civile au Nicaragua de 1979 et à l'assassinat de l'ancien président Somoza[1]) et la CIA, les Contras utilisaient les méthodes de guérilla et opéraient des raids contre l'économie et l'administration, notamment dans le nord du Nicaragua à partir de bases arrières situées au Honduras.

Composés de plusieurs groupes politiques, agriculteurs, tribus indigènes et anciens sandinistes[réf. nécessaire] opposés à la collectivisation de leur terre, au rapprochement avec l'Union soviétique et au service militaire obligatoire, ils se sont unis en juin 1985 avec le soutien actif de la CIA et avaient un effectif compris entre 13 800 et 22 400 combattants en 1990 selon les sources[2] affrontant l'armée populaire sandiniste (EPS) comptant : 70 000 à 77 000 hommes, les 80 000 réservistes et miliciens et les 15 000 membres du ministère de l'Intérieur.

En mai 1987, ces groupements prennent le nom de RN (Résistance nicaraguayenne)[3].

L'accord de cessez-le-feu du 23 mars 1988 prépara le désarmement et la réintégration progressive des Contras dans le jeu politique démocratique, conduisant à l'organisation d'élections. Le bilan direct de cette guerre civile est estimé à 30 000 morts.

Le 1er novembre 1989, le président Daniel Ortega décide la suspension du cessez-le-feu avec la Contra antisandiniste.

Le 25 février 1990, les élections sont gagnées par une coalition de centre-droit dirigée par Violeta Chamorro.

Dans les années 1990, quelques Recontras se formèrent à nouveau mais momentanément de même que les Forces punitives de gauche, des « escadrons de la mort » sandinistes ayant pour chef le Lt-Col Frank Ibarra entre 1992 et 1993[réf. nécessaire].

Soutien de Buenos Aires et de Washington

C'est d'abord la dictature argentine qui, à travers l'Opération Charly, a soutenu et entraîné les Contras. Ainsi, des forces d'unité spéciales, telles que le Bataillon d'Intelligence 601, dirigé en 1979 par le colonel Jorge Alberto Muzzio, ont entraîné les Contras, en particulier dans la base de Lepaterique[4]. L'Opération Charly était dirigée par le général Carlos Alberto Martínez, à la tête du SIDE et l'homme de Videla dans les services secrets, avec les généraux Viola et Valín[5].

Le président démocrate Jimmy Carter autorisa, fin octobre 1980, la création d'un programme secret de la CIA de soutien aux Contras, envoyant un million de dollars. La CIA collabora alors avec le Bataillon d'Intelligence 601 argentin, qui avait une base en Floride[5]. Au milieu des années 1980, l'ex-vice directeur de la CIA Vernon Walters et le leader des Contras Francisco Aguirre ont rencontrés les généraux argentins Viola, Davico et Valin afin de coordonner les actions en Amérique centrale[5].

Le 23 novembre 1981, le président Ronald Reagan autorise la CIA dirigée par William Casey à recruter et à appuyer les Contras, avec un budget de 19 millions de dollars américains.

En 1983, le 26 mars, le village de Rancho Grande est attaqué par la contra, parmi les morts se trouve le docteur Pierre Grosjean, médecin Français, internationaliste, au Nicaragua depuis six mois.

En 1984, le Nicaragua décide de porter plainte contre les États-Unis à la Cour internationale de justice[6], ce qui aboutit en 1986 à un verdict appelant les États-Unis à « cesser » d'employer l'usage illégal de la force contre le gouvernement sandiniste en plaçant des mines sous-marines et en entraînant et appuyant les Contras. Les États-Unis avaient « rompus leur obligation dictée par le droit international de ne pas utiliser la force contre un autre État » et étaient condamnés à payer des réparations. Washington a déclaré que les États-Unis n'étaient pas soumis aux jugements de la Cour[7].

La fin de l'aide officielle, suite à la pression du congrès américain, conduit à un soutien clandestin en particulier par le biais de ventes d'armes à l'Iran, ce qui déclencha un scandale connu sous le nom d'Irangate.

Notes

  1. (fr) Nicolas Albrecht, « Le commandant Zéro revendique la paternité de l’exécution de Somoza en 1980 », L'Humanité, 30 décembre 1998.
  2. (fr) Raphaëlle Bail, « « Contras » et « compas », une même amertume », Le Monde diplomatique, décembre 2001.
  3. (fr) Fiche sur le Nicaragua (Archive, Wikiwix, que faire ?), sur le Quid.
  4. (es) Darío Bermúdez, «Capítulos desconocidos de los mercenarios chilenos en Honduras camino de Iraq », La Nación, 25 septembre 2005
  5. a, b et c (es) María Seoane, Los secretos de la guerra sucia continental de la dictadura », Clarín, 24 mars 2006.
  6. Nom officiel du dossier : Military and Paramilitary Activities in and against Nicaragua (Nicar. v. U.S.), Jurisdiction and Admissibility, 1984 ICJ REP. 392 June 27, 1986
  7. (fr)http://news.google.com/newspapers?nid=1250&dat=19850119&id=_ZEcAAAAIBAJ&sjid=QGIEAAAAIBAJ&pg=5460,2059475

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