Abraham Lincoln

Abraham Lincoln
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Abraham Lincoln
Abraham Lincoln head on shoulders photo portrait.jpg
Lincoln par Alexander Gardner

Mandats
16e président des États-Unis
4 mars 186115 avril 1865
&&&&&&&&&&&015034 ans, 1 mois et 11 jours
Élection 6 novembre 1860
Réélection 8 novembre 1864
Vice-président Hannibal Hamlin (1861-1865)
Andrew Johnson (1865)
Prédécesseur James Buchanan
Successeur Andrew Johnson
Biographie
Date de naissance 12 février 1809
Lieu de naissance Comté de Hardin, Kentucky
Date de décès 15 avril 1865 (à 56 ans)
Lieu de décès Washington DC
Parti politique Parti Whig (1832-1854)
Parti républicain
Conjoint Mary Todd
Profession Juriste
Signature Abraham Lincoln Signature.png

Seal Of The President Of The United States Of America.svg
Présidents des États-Unis

Abraham Lincoln (12 février 180915 avril 1865 à Washington) est le seizième président des États-Unis. Il est élu pour deux mandats de quatre ans en 1860 et 1864 sans terminer ce dernier. Il est le premier président républicain de l'histoire du pays. Son nom est associé à la guerre de Sécession et à l’abolition de l'esclavage. Il meurt assassiné à la suite d'un complot émanant de partisans confédérés au début de son second mandat.

Lincoln est un petit avocat de province sans expérience qui devient à la fois un homme politique et un chef militaire efficace au moment où les États-Unis traversent la plus grande crise de leur histoire. L’élection d’un Républicain anti-esclavagiste entraîne immédiatement la création des États confédérés d'Amérique formé de 11 États esclavagistes et, peu après, la Guerre de Sécession. Après des revers initiaux, l’armée des États-Unis sous le commandement du général Ulysses S. Grant prend le dessus. Lincoln rédige la proclamation émancipant les esclaves et signe le 13e amendement abolissant l’esclavage. Dans son discours d’investiture au début de son second mandat, il se montre conciliant envers les États de l’ex-Confédération et lance un programme de reconstruction qui ne vit pas le jour en raison de son assassinat par John Wilkes Booth, un partisan sudiste.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Abraham Lincoln naît sur la « Frontière » le 12 février 1809, dans la cabane en rondins de ses parents Thomas Lincoln et Nancy Hanks, un couple de fermiers illettrés et sans fortune[1]. Leur propriété de 348 acres (140 hectares) se trouve sur les berges de la Nolin Creek dans la partie sud-est du comté de Hardin, près de Hodgenville[1]. Il est prénommé Abraham, sans deuxième prénom, en souvenir de son grand-père, tué par les Indiens en 1786[1]. Le mythe a quelque peu exagéré la pauvreté de ses parents à sa naissance. En 1816, Thomas Lincoln décide d’emmener sa famille dans le sud-ouest de l’Indiana. Il y squatte des terres publiques, dans une ferme à demi construite à laquelle manque une façade. Après avoir construit un habitat plus acceptable, il achète le terrain et entreprend sa culture. Abraham participe au travail des champs et à l’élevage mais répugne à la chasse et à la pêche. En 1818, alors qu’il a 9 ans il voit sa mère mourir à l'âge de 34 ans[2], mais dans l’année qui suit son père épouse Sarah Bush Johnston, une veuve ayant deux filles et un fils[2]. Elle s’occupe du logis et traite Lincoln à égalité avec ses propres enfants. Abraham et Sarah deviennent si proches que plus tard, il se souviendra d’elle comme son « angel mother ».

Abraham développe rapidement un appétit certain pour la lecture, passion encouragée par sa belle-mère Sarah. Ses parents étaient illettrés et lui-même n'était que rarement allé à l’école. Malgré cela, Lincoln n'aurait pu lire effectivement que quelques livres, dont il a toutefois su garder souvenir. Au fil de ses lectures, il découvre la Bible, l’histoire de l’Angleterre et des États-Unis. Parmi les livres qu’il aurait lus, on trouve Robinson Crusoe de Daniel Defoe ou encore les fables d’Ésope. Son voisinage rapportera plus tard qu’il était prêt à parcourir des miles pour aller emprunter un livre.

En mars 1830, alors qu’Abraham a 21 ans, Thomas Lincoln décide de rejoindre les terres fertiles de l’Indiana, sur le bord de la rivière Sangamon. L’année qui suit, Abraham Lincoln, ne désirant pas devenir fermier, décide de mener une existence autonome. Après avoir aidé son père à défricher ses nouvelles terres, il devient matelot et fait un voyage sur le Mississippi jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Sur le retour, il s’installe dans le village de New Salem, sur la rivière Sangamon. Il y devient magasinier, postier, surveillant. En 1832, il s’enrôle dans la milice locale pour combattre les Indiens de Black Hawk et est élu capitaine de sa compagnie. Il déclarera plus tard n’avoir jamais vu de guerriers indiens, mais avoir participé à des disputes virulentes entre miliciens.

Aspirant à avoir une vie publique, il se présente à l’assemblée de l’État comme représentant du parti whig, mais est la première fois défait avant d’être élu puis plusieurs fois réélu. Hésitant, il préfère finalement devenir avocat plutôt que forgeron pour gagner sa vie. Après avoir déjà étudié les mathématiques et la grammaire, il commence donc à étudier le droit. En 1836, il réussit l’examen du barreau.

Un avocat qui s'engage en politique

Abraham Lincoln jeune

En 1837, Lincoln part s'installer à Springfield et commence à exercer.

Il est réélu quatre fois comme représentant à la chambre de l'Illinois. Il aspire ensuite à devenir représentant de l'Illinois à la Chambre des représentants de Washington.

Il est élu en 1846 et siège à partir de la fin 1847. À Washington, il s'oppose à la guerre contre le Mexique, qu'il juge inconstitutionnelle et injuste. Malgré cette opinion, il vote plusieurs fois l’envoi de troupes supplémentaires. Ses opinions sont jugées anti-patriotiques et suscitent le mécontentement parmi les électeurs de l'Illinois, si bien que Lincoln ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Au cours de la guerre, son futur adversaire s'illustre au contraire par une attitude inverse. Jefferson Davis, futur président des États confédérés d'Amérique devient un héros militaire.

De retour à Springfield, il se concentre sur son métier d'avocat et devient célèbre, se constituant une importante clientèle à Chicago. Il défend notamment l’Illinois Central Railroad pour qu’elle obtienne une charte de l’État. Il lutte contre le comté de McLean, qui souhaite instaurer une taxe sur les activités de cette compagnie. Il reçoit 5 000 dollars à cette occasion, mais doit se retourner contre la compagnie pour les obtenir. Parmi les affaires qu’il traite, on trouve aussi des affaires criminelles. Défendant Duff Armstrong, accusé de meurtre, il doit s'opposer à un témoin prétendant avoir vu son client parmi les meurtriers grâce à la lumière de la lune. Sur la base d’un seul almanach, Lincoln soutient que la lune n’a pu permettre au témoin de voir la scène et obtient l’acquittement.

Cette carrière d’homme de loi exemplaire contribue à donner à Lincoln une réputation d’homme brillant, éloquent et honnête.

Vie privée

Lincoln reste dans l'histoire des États-Unis le plus grand des présidents par la taille : (1,93 m), il a les cheveux noirs et épais, un grand nez et de grandes oreilles[3]. Il n'a guère de chance avec les femmes. Ayant perdu le premier amour de sa vie, Ann Rutledge, probablement morte de typhoïde, il courtise Mary Owens, la sœur de son amie Elizabeth Abell. Lincoln fait sa demande en mariage à Owens en mai 1837, mais elle refuse. Dix-huit mois plus tard, il se fiance à Mary Todd. Finalement le 4 novembre 1842, après dix-huit mois de rupture, ils se marient. Ils s'installent ensuite dans une maison sur la Huitième et Jackson à Springfield, qui se trouve à proximité de son étude d'avocat. Mary peine un peu à s'habituer à sa nouvelle existence parce qu'elle a eu l'habitude d'être toujours servie par les nombreux esclaves que possédait sa famille. La relative pauvreté dans laquelle vit le couple est aussi difficile pour elle qui n'a jamais manqué de rien. Des tensions se font jour entre Abraham et Mary lors des premières années de leur mariage, mais elles s'atténuent lorsque naissent leurs premiers fils.

Le couple aura quatre enfants. Robert Todd Lincoln naît le 1er août 1843, à Springfield dans l'Illinois. Il est le seul de leurs enfants qui ait atteint l'âge adulte. Les autres, nés également à Springfield, vont mourir pendant leur enfance ou durant l'adolescence. Edward Baker Lincoln naît le 10 mars 1846 et meurt le 1er février 1850. William Wallace Lincoln vient au monde le 21 décembre 1850 et meurt à Washington D.C. le 20 février 1862, lors du premier mandat présidentiel de son père. Thomas « Tad » Lincoln naît le 4 avril 1853 et meurt le 16 juillet 1871, à Chicago. Le dernier descendant de Lincoln, en ligne directe, était Robert Todd Lincoln Beckwith (en), mort le 24 décembre 1985.

Les portraits les plus connus de Lincoln le montrent barbu alors qu'il n'a porté la barbe que dans les dernières années de sa vie. Il semble qu'il l'ait laissée pousser en 1860 à la demande de Grace Bedell, une petite fille de 11 ans[4].

1854-1861

Abraham Lincoln est élu au Congrès des États-Unis tout en exerçant la profession d’avocat. Dès cette période, ses positions anti-esclavagistes sont apparentes mais il n'est pas en faveur du droit de vote pour la population noire. Il se fait connaître en tant que défenseur des compagnies de chemin de fer, mais aussi par ses discours contre l’admission de nouveaux états esclavagistes dans l’Union en particulier lorsqu’il se présente aux élections sénatoriales de 1858. Le Kansas-Nebraska Act de 1854, qui abroge les limites de la diffusion de l'esclavage (Compromis du Missouri), remet Lincoln sur le devant de la scène politique. Le sénateur démocrate Stephen A. Douglas propose un référendum sur la question de l'esclavage dans les territoires en question. En 1858, Lincoln prononce un discours qui met en évidence le danger de désunion du pays sur le problème de l'esclavage[5]. Son éloquence le fit connaître du grand public.

Lincoln fut choisi par les Républicains pour l'élection présidentielle de 1860. Il fut élu le 6 novembre 1860 et devint le 16e président des États-Unis avec 39,9 % des voix, grâce aux divisions au sein du Parti démocrate. Il bat ainsi les autres candidats qui étaient Stephen A. Douglas (29,5 %), John C. Breckenridge (18,1 %) et John C. Bell (12,5%).

Peu après l’élection, alors que le nouveau président n’est pas encore investi, sept États font sécession : la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l’Alabama, la Géorgie, la Louisiane et le Texas. Les six derniers décideront le 4 février 1861 de former les États confédérés d'Amérique, que Lincoln refusa de reconnaître. Les États du Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Tennessee, Kentucky, Missouri et Arkansas décident de rester dans l'Union mais avertissent Lincoln qu'ils n'accepteront pas le passage des troupes sur leur territoire.

Nonobstant les nombreuses menaces de mort qu'il reçut, un complot d'extrémistes sécessionistes pour assassiner le nouveau président avant son investiture fut déjoué dans la matinée du 23 février 1861 à Baltimore. Dès mars 1861, il affirma que l'Union ne pouvait être brisée.

Présidence

1861

Investiture d'Abraham Lincoln

4 mars : investiture d’Abraham Lincoln en tant que seizième président des États-Unis.

12 avril : début de la Guerre de Sécession avec la bataille de fort Sumter en Caroline du Sud, par les forces confédérées. Trois jours plus tard, Lincoln déclare l’état d’insurrection et prévoit la levée d’une armée de 75 000 volontaires. Les États de Virginie, Caroline du Nord, Tennessee et Arkansas font sécession.

Fin avril : Lincoln ordonne le blocus des ports des États confédérés et interdit le commerce avec eux.

1862

27 janvier : Lincoln signe l’ordre de début des opérations militaires contre les États confédérés.

20 mai : la loi du Homestead Act est signée par Abraham Lincoln. Elle permet à chaque famille pouvant justifier qu'elle occupe un terrain depuis 5 ans d'en revendiquer la propriété privée, et ce dans la limite de 160 acres (soit 65 hectares). Si la famille y vit depuis au moins 6 mois, elle peut aussi sans attendre acheter le terrain à un prix relativement faible de 1,25 dollar par acre (soit 308 dollars pour 1 km²). Cette loi a joué un rôle éminent dans la conquête de l'Ouest américain.

19 juin : il commence à rédiger la proclamation d’émancipation des esclaves.

1er juillet : il institue l’impôt sur le revenu pour financer la Guerre de sécession.

Proclamation d'émancipation des esclaves, 22 juillet 1862

2 juillet : Morrill Land-Grant Colleges Act.

22 septembre : il annonce qu’il publiera sa proclamation d’émancipation des esclaves dans les États en sécession. Elle sera à l’origine de deux amendements à la Constitution, le premier abolissant l’esclavage, le second garantissant les droits civils.

1863

1er janvier : les esclaves sont émancipés.

20 juin : Lincoln incorpore l'Ouest de la Virginie dans l’Union, la Virginie-Occidentale devient donc le 35e État.

3 juillet : victoire nordiste de Gettysburg, en Pennsylvanie.

3 octobre : Lincoln institue la fête nationale de Thanksgiving au dernier jeudi de novembre.

19 novembre : Lincoln fait un discours pour l’inauguration du cimetière national situé sur le champ de bataille de Gettysburg.

8 décembre : Lincoln annonce son programme pour la reconstruction des États du Sud et fait une offre d’amnistie aux déserteurs de l’armée confédérée.

1864

Le 3 octobre 1862, Abraham Lincoln vient rendre visite au général McClellan à son quartier général d'Antietam, après la rude bataille que celui-ci a mené contre les Confédérés le 17 septembre.

12 mars : Lincoln nomme le général Ulysses S. Grant en tant que commandant en chef des armées de l’Union.

7 juin : la convention nationale du parti républicain désigne Lincoln comme son candidat pour les prochaines élections.

18 juillet : Lincoln ordonne le recrutement de 500 000 volontaires dans l’armée.

8 novembre : Lincoln est réélu pour un second mandat avec 56 % du vote populaire.

1865

3 février : Lincoln tente une dernière fois de terminer la Guerre de sécession par la négociation. Il exige la reddition des forces confédérées et le retour des États dans l’Union. Ces derniers veulent leur indépendance et la réunion se termine par un échec.

4 mars : investiture d’Abraham Lincoln pour un deuxième mandat.

9 avril : fin « officielle » de la Guerre de sécession.

L'assassinat

Article détaillé : Assassinat d'Abraham Lincoln.

14 avril 1865 : Abraham Lincoln rencontre souvent le général Grant, qui commande les troupes de l'Union, pour aborder les problèmes de la reconstruction des États sudistes. C’est au cours d’une sortie au théâtre Ford à Washington (la pièce s'appelait Our American cousin), qu’il est assassiné[2] par un sympathisant sudiste. Ce dernier, John Wilkes Booth, s'introduit derrière Lincoln et lui tire une balle à bout portant derrière la tête, au niveau de la nuque. Les médecins accourent et voient tout de suite que la balle a atteint le cerveau. Ils le transportent dans une maison en face du théâtre où il passe la nuit sans reprendre connaissance. Lincoln meurt le lendemain matin, à 7 h 22. Booth cria par la suite « Sic semper tyrannis! » (latin : « Ainsi en est-il toujours des tyrans ! »). Cette citation se trouve dans l'hymne du Maryland, où Booth avait rencontré un certain succès en tant qu'acteur, et sur le Grand Sceau de l'Etat de Virginie dont elle est la devise officielle.

Quatre personnes furent condamnées à mort par un tribunal militaire à la suite de l’assassinat de Lincoln. Parmi elles, une femme qui fut la première à être exécutée par le gouvernement des États-Unis.

Abraham Lincoln est enterré à Springfield, en Illinois, dans une crypte fortifiée bâtie en 1901 à la suite de menaces proférées contre sa dépouille. Auparavant, son cercueil avait été déplacé 17 fois depuis son enterrement initial en 1865 ainsi qu'ouvert à 5 reprises : le 21 décembre 1865, le 19 septembre 1871, le 9 octobre 1874, le 14 avril 1887 et le 26 septembre 1901.

Politique

Politique étrangère

Vu sous l’angle de la politique étrangère le problème de la sécession des États du Sud se résume à la reconnaissance de la Confédération des États d’Amérique par les autres pays et les européens en particulier. En fait ces derniers étaient surtout intéressés par la poursuite des relations commerciales et ont évité de soutenir la Confédération au risque de voir s’établir des relations privilégiées entre l’Union et leurs compétiteurs.

Politique intérieure

Le Mont Rushmore : Lincoln est à droite.

Dès son élection, A. Lincoln est confronté au problème de la sécession des États sudistes. En fait cette sécession ainsi que la création de la Confédération par les États du sud n’est pas reconnue par les États de l’Union d'où le terme « Guerre civile (Civil War) » employé par les Américains (et non « Guerre de sécession » employé dans les ouvrages francophones). L'objectif de la guerre, toujours dans le même esprit, est de préserver l'Union.

La priorité de Lincoln est le maintien de l’Union et la réintégration des États sécessionnistes. Il dirige directement les opérations des forces armées avant de trouver en la personne du général Grant un chef en qui il peut avoir confiance. La conduite de la guerre nécessite des hommes et un financement ; Lincoln introduit le service militaire pour pallier le déficit de volontaires et l’impôt sur le revenu. Sa contribution la plus connue restera la Proclamation d’émancipation libérant les esclaves dans tous les États de l’Union. Du fait de l’état de guerre, A. Lincoln est l’un des présidents qui a accumulé le plus de pouvoirs entre ses mains.

Il s'attacha également à la création d'un système de banques nationales (National Banking Acts entre 1863 et 1865).

Politique concernant les droits civiques, les minorités et l’immigration

Avant d’être élu président, et pendant sa campagne électorale en particulier, Lincoln avait fait plusieurs déclarations indiquant clairement son opposition à l’esclavage au nom de principes moraux. Il restera dans l’histoire comme l’auteur de la Proclamation d’émancipation des esclaves mais certains critiques ont noté que sa priorité était liée à la restauration de l’Union, pas aux droits civiques des esclaves. « Si je pouvais sauver l'Union sans libérer un seul esclave, je le ferais; si je ne pouvais la sauver qu'en les libérant tous, je le ferais aussi… Cela est ma position officielle et n'a rien à voir avec mes convictions personnelles… J'ai dit assez souvent que, selon moi, tous les hommes, partout, devaient être libres…[6] »

Politique partisane

Lincoln est élu à la présidence essentiellement en raison des dissensions au sein du Parti démocrate. Au cours de son mandat, il est critiqué au sein de son propre parti car la guerre est longue et coûteuse et beaucoup d’Américains ne voient pas de raison de se battre pour le droit des Noirs. Il sera malgré tout réélu car l’Union est opportunément victorieuse sur le champ de bataille au moment du vote.

Hommages

Statue du président Lincoln à Chicago.
Pièce de monnaie américaine. Portrait de profil de Lincoln

Lincoln est l’un des présidents les plus admirés de l’histoire des États-Unis[3] : selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Montly, il est l'Américain le plus influent de l'Histoire[7]. Son nom a été donné à la capitale de l’État du Nebraska, un monument (le Lincoln Memorial) est érigé en son honneur au centre de la capitale fédérale et son effigie apparaît sur la pièce de 1¢ comme sur le billet de 5$, elle est aussi apparue sur un billet de 100$ émis le 10 mars 1863 en Louisiane qui est un des premiers billets émis par le gouvernement américain après que le National Banking Act fut accepté en février 1863. Son portrait est sculpté sur le mont Rushmore et les endroits importants de sa vie ont été transformés en musées. Depuis sa mort, environ 16 000 livres lui auraient été consacrés, selon les estimations de la commission du bicentenaire d'Abraham Lincoln[3]. Le musée Abraham Lincoln de Springfield, dans l'Illinois est l'un des principaux musées consacrés au président.

L’anniversaire de sa naissance a été déclaré jour férié (jusqu’à la création du « jour des présidents », jour férié destiné à honorer tous les présidents des États-Unis). Le 12 février 2009, plusieurs cérémonies célébrant le bicentenaire de sa naissance eurent lieu au Lincoln Memorial, dans la capitale fédérale. Le théâtre Ford, lieu de son assassinat, a organisé un gala pour fêter sa réouverture après les travaux de rénovation qui coûtèrent plusieurs millions de dollars[3].

L’assassinat d'Abraham Lincoln, quelques jours après la fin de la guerre de Sécession, a empêché ses contemporains de critiquer son action. Certains historiens relèvent aujourd’hui qu’il était bien plus concerné par le maintien de l’Union que par les droits des esclaves. L'écrivain Jorge Luis Borges porte même à son égard un jugement plus sévère encore (voir article), mais cet avis reste isolé.

La marine américaine a honoré sa mémoire en nommant plusieurs de ses navires USS Abraham Lincoln. Il s'agit d'un sous-marin lance-missiles et d'un porte-avions nucléaire.

Jusqu'à 5 000 Américains, réunis dans la Brigade Abraham Lincoln, ont participé aux brigades internationales pendant la guerre d'Espagne (1936-1939)[8].

L'État de Illinois est surnommé Land of Lincoln (la terre de Lincoln) et cette appellation est reprise sur les plaques d'immatriculations de cet état.

Lincoln Park, le plus vaste parc urbain public de la ville de Chicago (Illinois), et deuxième plus grand du pays après celui de Central Park, fut nommé en son honneur.

Lincoln Center (for the performing arts), est un centre culturel de New York Construit dans les années 1960, il est le siège d'une douzaine de compagnies artistiques.

Au cours de la guerre de Sécession, Lincoln prononce sur le champ de bataille de Gettysburg un discours en hommage aux soldats morts pour « la renaissance de la liberté - un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Le texte, très court, est gravé sur le monument qui lui rend hommage à Washington ; il est considéré par les Américains comme une déclaration d’importance majeure que les élèves du primaire apprennent par cœur.

Notes et références

  1. a, b et c Allen C. Guelzo 2003, Ch. 1 « The Ameriacn Sytem »
  2. a, b et c Bernard Henry & Christian Heeb, USA: Le Nord, Éd. Artis-Historia, Bruxelles, 1995, (ISBN 978-2-87391-026-6), p. 35.
  3. a, b, c et d Michael Ruane, « Tout le monde aime Lincoln » sur 'Courrier international', The Washington Post, 12 février 2009. Consulté le 17 février 2009
  4. Abraham Lincoln's Beard
  5. Discours sur le danger de désunion du pays sur le problème de l'esclavage
  6. Histoire des États-Unis, Robert Lacour-Gayet, Fayard 1976, tome 1, chapitre XVIII
  7. « Abraham Lincoln, l'Américain le plus influent de l'Histoire », dans Le Monde du 22/11/2006, [lire en ligne]
  8. André Kaspi, Franklin Roosevelt, Paris, Fayard, 1988, (ISBN 978-2-213-02203-1), p.376

Voir aussi

Bibliographie

En français

  • Fraysse O., Abraham lincoln : la terre et le travail : 1809-1860, éditions Pub, 1995, ASIN 2859441573
  • Stephen B. Oates, Lincoln, Paris, Fayard, 1984, (ISBN 978-2-213-01414-2)
  • Bernard Vincent, Lincoln, l'homme qui sauva les États-Unis, Paris, L'Archipel, 2009, (ISBN 978-2-8098-0122-4)

En anglais

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

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