Commentaire composé

Commentaire composé

Commentaire composé

L'épreuve du commentaire composé est, selon le programme d'enseignement du français : « le lieu d’expression d’un jugement personnel sur un texte, dans un vocabulaire précis et pertinent qui permet de le caractériser dans sa spécificité : identification du genre, du registre, du mouvement littéraire, du topos, de son enjeu, de sa place dans un réseau inter-textuel. L’acquisition et la maîtrise de ce vocabulaire précis propre à favoriser la « justesse de l’expression » sont des objectifs majeurs de la classe terminale littéraire. La caractérisation exacte d’un texte et la formulation rigoureuse de sa spécificité s’avèrent des compétences indispensables à construire dans un enseignement littéraire. »[1]

Quel que soit le Baccalauréat préparé, l'épreuve du commentaire est au programme.

Avec la dissertation et l'écriture d'invention, il s'agit d'un des sujets proposés pour l'écrit de l'épreuve de français du baccalauréat français.

Le commentaire est une épreuve facultative à l'écrit, mais obligatoire à l'oral, quelle que soit la section.

Sommaire

Objectifs du commentaire composé

L'objectif premier du commentaire est d'évaluer l'apprentissage de tous les outils linguistiques, rhétoriques et d'histoire littéraire vus au collège, appliqués à un texte littéraire, et la capacité à les interpréter selon un contexte précis. De plus, il permet de cerner les axes d'études importants d'un texte. Enfin, il permet de mettre en œuvre les capacités tant écrites que orales (lors de l'épreuve d'oral) de communication faisant partie du « socle de connaissances ».

Il consiste en l'explication d'un texte, pouvant appartenir à 'importe quel genre (théâtre, poésie, roman, article…), à n'importe quel type (argumentatif, polémique, épique, narratif, poétique…), ou période littéraire (romantisme, surréalisme…).

Il évalue la capacité personnelle de l'élève à organiser, structurer et expliquer son analyse du texte, tout en cernant les enjeux que celui-ci pose. Le commentaire composé - nommé aussi commentaire de texte - repose sur deux démarches antagonistes mais à réunir :

  • une démarche analytique : il faut expliquer et expliciter le texte en déterminant les conditions et les caractéristiques de production (procédés)
  • une démarche synthétique : il s'agit alors d'en définir les grands axes de la réflexion autour de problématiques ou de thèmes relevés

Le document d'accompagnement aux programmes évoquant les enjeux du commentaire composé stipule :« L’élève est donc invité à analyser et comprendre un texte puis à le caractériser, à proposer un jugement sur ce texte en fonction des caractéristiques essentielles qu’il en a dégagées, et à justifier ce jugement par une argumentation fondée sur les analyses précises qu’il a menées: formation du jugement critique et analyse respectueuse du texte en sont les deux enjeux essentiels. »[2]

Le commentaire composé se fonde donc sur une méthodologie propre, permettant d'exploiter des procédés littéraires, susceptibles d'en mettre en lumière un style de l'auteur, ainsi que des enjeux propres au texte et à son contexte de production. Enfin, l'élève rédacteur doit faire preuve de neutralité et d'objectivité tant dans son argumentation que dans son écriture.

Origine historique

L'exercice du commentaire composé apparaît avec la réforme éducative de 1880 ; depuis il connaît un développement. Néanmoins les exercices préparatoires rhétoriques (« progymnasmata » et « declamationes ») qui permettaient d'évaluer les élèves sont l'ancêtre de l'épreuve du commentaire composé.

Il est ainsi expressément proposé par le critique littéraire Ferdinand Brunetière en 1899, comme exercice permettant d'acquérir réellement la connaissance de l'histoire et des genres littéraires. Néanmoins il n'est présent au baccalauréat que depuis 1987, sous forme de confrontation de deux textes proposés [3].

En réalité, le commentaire souffre dès le début de la concurrence de l'épreuve de dissertation : « Le commentaire de texte, accompagné d’un libellé qui indique la méthode à suivre, ne sera vraiment proposé qu’à partir de 1902. La dissertation l’emporte sur les descriptions et narrations, les discours et les commentaires. Les sujets proprement littéraires éclipsent peu à peu les sujets historiques et moraux. » [4].

L'exercice du commentaire témoigne donc de l'évolution de l'enseignement du français qui peut se voir comme : « L’évolution d’une pédagogie de l’imitation à une pédagogie du commentaire »

Méthodologie

Travail préparatoire

Un travail préparatoire, avant même la rédaction proprement dite, est incontournable. Celui-ci doit suivre au mieux une méthodologie analytique :

le commentaire est une épreuve écrite mêlant concentration, esprit critique et connaissances littéraires

Lectures

Lecture rapide (ou cursive) puis lecture méthodique du texte doivent se succéder. La première permet à l'élève de se familiariser avec le texte, d'en repérer l'enjeu principal.Il s'agit de s'approprier le texte par le repérage des sous-thèmes constitutifs des parties du développement (avec repérage des grandes idées ou de certains procédés littéraires importants au crayon ou au fluo).

Paratexte

La date, le nom de l'auteur, le titre, le résumé éventuel et les notes constituants le paratexte sont précieux pour la bonne compréhension du texte. Elles renseignent sur sa nature et son époque. Elles permettent également d'éviter des contre-sens, voire des hors sujets rédhibitoires. Si l'élève ne connaît pas, par exemple, les dates d'écriture de l'œuvre étudiée, mais qu'il s'agit d'une lettre (genre épistolaire) comportant la date dans le paratexte, on peut s'en aider afin de déterminer au minimum le siècle et ainsi éviter une grossière erreur d'anachronisme.

Le brouillon

Relever dans le brouillon les différentes questions suivantes permettant de cerner le texte et de ne pas tomber dans le "hors sujet" ; le brouillon est en effet une étape indispensable permettant de tester son plan détaillé et évitant les ratures éventuelles de la rédaction précipitée :

Question à se poser Réponses possibles (exemples)
Quelle est la nature du texte? S'agit-il de prose ou de poésie, d'une forme fixe ou d'une forme libre
Quel est le type de texte ? Récit, argumentation, apologue, poésie, discours, théâtre : le mélange des genres est possible comme dans certaines fables. Le niveau de langage dépend du locuteur et du destinataire
Quel est le genre du texte proposé? S'il s'agit de poésie, est-ce un sonnet (régulier ou non), une ballade? S'il s'agit de prose, avez-vous affaire à une description, un portrait, une narration…?
Quel est la tonalité du texte? lyrique (qui manifeste des émotions, des sentiments intimes), élégiaque (ton mélancolique, sur un sujet tendre et triste), dramatique, bucolique (poème qui évoque la vie pastorale), satirique (ton qui recourt à la raillerie pour s'attaquer à des vices), polémique (qui contient une critique agressive)
Quel est le contexte? L'époque renvoie à des préoccupations précises : guerre, questions philosophiques, sociales, esthétiques, religieuses (ex : jansénisme, Querelle des Anciens et des Modernes, surréalisme…)
Quelle est la structure du texte? Comment l'idée ou l'impression initiale se transforme, évolue ;comparer le début et la fin. Un texte argumentatif peut utiliser des connecteurs logiques. Ne pas négliger l'organisation sur la page (les paragraphes et leurs tailles respectives)
Quels champs lexicaux? Un ou plusieurs champs lexicaux doivent être répertoriés : ils donnent au texte sa continuité et sa tonalité. Il s'agit souvent d'une métaphore filée : observer ses modifications, ses connotations
Quelle syntaxe? Les phrases sont plus ou moins complexes, construites sur des verbes ou des substantifs. Les interrogations, exclamations servent à impliquer le lecteur. Les discours directs, indirects libres ou libres montrent justement le degré d'implication du narrateur et/ou mettent en valeur la situation d'énonciation, les pronoms également : qui parle et à qui ? Le système des temps structure un récit : imparfait duratif et répétitif, passé simple de l'action terminée, plus que parfait définitif, conditionnel évitant l'implication trop forte, passé composé du souvenir revisité, présent de narration, de vérité générale…
Quelles figures de style ? Tout procédé de style (métaphore, métonymie, gradation, hyperbole, chiasme, anaphore…) introduit un écart voulu avec le langage courant, il crée une nouvelle réalité qu'il vous faut découvrir. Il en ressortira toujours un ton particulier (ironie, émotion, tristesse, ….)
Quel rythme? Dans un poème traditionnel, le rythme provient de la régularité du vers, de la rime, des sonorités (allitérations et assonances). Toute irruption irrégulière est porteuse de sens : un rejet souligne volontairement un mot, une idée, une sensation.
Quel est le but de l'auteur? Veut-il peindre, convaincre, émouvoir, suggérer…? À quelle époque, à quel courant littéraire l'auteur appartient-il? Que sais-je de la vie de l'auteur qui soit susceptible d'éclairer la page proposée? Que sais-je de l'ensemble de l'œuvre de l'auteur et de l'ouvrage en particulier (surtout quand il s'agit d'une œuvre très célèbre) Quelle est la "morale" ou l'apologue?

Constitution du plan et rédaction

Après s'être assuré d'avoir cerné au mieux le texte, ses enjeux et son originalité littéraire, il faut suivre une méthode de constitution du plan détaillé. Passer directement à la rédaction est risqué. La méthode idéale, la plus rapide et la plus sûre reste la suivante :

  • à partir des enjeux du texte, formuler le titre de chaque axe ou partie du développement, avec rapidement les deux ou trois sous-parties constitutives
  • rédiger l'introduction
  • au brouillon toujours, détailler le développement en s'attachant à chaque partie cette fois.Pour chaque sous-partie formuler la thèse, le ou les argument(s) et le ou les exemple(s) expliqués. Il s'agit ici de répartir les relevés du tableau préparatoire dans chaque partie
  • contrôler la cohérence argumentative
  • passer à la rédaction proprement dite, au propre de l'introduction et du développement ; ce n'est qu'à ce moment que l'on formule les phrases à partir des notes du brouillon, en s'arrêtant à chaque thèse et argument
  • rédiger directement la conclusion (qui a pu être, en fonction du temps disponible, brièvement couchée au brouillon)
  • relire l'ensemble pour éviter les fautes d'orthographe et autres "coquilles"

La progression du commentaire composé

Le commentaire composé répond à une logique à la fois analytique (il s'agit de décomposer le texte) et synthétique (il faut en découvrir les enjeux). Le schéma de progression que l'on peut proposer peut consister à partir de l'observation d'un phénomène fort apparent, ou encore appartenant au domaine du concret, pour glisser peu à peu vers le moins évident, le plus caché, et donc vers ce qui est généralement du domaine du sens, de l'abstrait.

L'ordre de présentation des différentes parties du développement doit démontrer la capacité de l'élève à former une argumentation convaincante ; le commentaire doit donc se terminer par l'axe le plus important. Le développement se déroule (c'est l'étymologie de "développer" d'ailleurs) selon un ordre de complexité croissante, semblable à une loupe avec laquelle on regarderait le texte : la première partie présente une vue globale, puis on entre dans les détails grossiers, puis enfin on affine au plus subtile[5].

Sans que ce soit aucunement une loi, on peut considérer en effet qu'un texte littéraire s'appuie souvent sur des éléments compréhensibles pour tous pour peu à peu amener le lecteur à percevoir des données plus difficiles, soit parce qu'elles sont plus personnelles à l'auteur, soit parce qu'elles sont plus abstraites ou plus complexes. L'avantage aussi de cette forme de progression dans le devoir, est qu'elle propose une révélation du texte progressive qui entretient peut-être l'intérêt du lecteur.

Quatre erreurs sont à éviter néanmoins :

  • ne jamais composer son plan sur le suivi du cours du texte ; plan qui n'apprend rien et ne permet le repérage d'aucun enjeu
  • éviter le "catalogue" des procédés littéraires, sans les confronter aux enjeux du texte et à l'attention de l'auteur. Une notion littéraire ne peut se justifier qu'en y adjoignant un exemple tiré du texte
  • éviter la paraphrase ou "pensée circulaire", en renouvelant notamment la formulation de l'argumentation
  • éviter les termes trop laudatifs ou trop dépréciatifs. Il faut se garder de faire des généralités ou même d'employer le pronom personnel première personne trop souvent (le "je")

Le relevé de texte

Dans chaque partie composée de plusieurs paragraphes, il faut relever les citations, les analyser, étudier le vocabulaire, le rythme etc, suivant l'explication que vous voulez donner du texte et qui doit vous servir de fil conducteur. On peut s'aider d'un tableau permettant de synthétiser les relevés et composé de trois colonnes :

  • les outils relevés à la lecture et correspondants à la grille de lecture (procédés, thèmes), que l'on nomme également outils d'analyse (voir chapitre Procédés littéraires)
  • les citations les illustrant, avec notation de la page, de la ligne, ou du vers afin d'éviter de revenir

aux textes lors de la rédaction

  • les interprétations liant les exemples trouvés aux enjeux que l'on veut démontrer lors de l'analyse

Ce tableau permet un relevé précis, rapide, et préformé des exemples qui serviront à illustrer les arguments :

Outils d'analyse Citations Interprétations
métaphore ligne 1 comparer la femme à une colline qui dort, typique du Romantisme
lexique ironique ligne 2 à 10 texte de type ironique
marques de l'énonciation ligne 3 à 22 présence de l'auteur: "je" (6 en tout)

Structure canonique d'un commentaire littéraire

Un plan en trois parties

Le commentaire littéraire se divise en trois parties :

  • Introduction
  • Développement (avec 2 à 3 grandes parties et plusieurs sous-parties)
  • Conclusion

Toute l'importance doit être donnée à la dernière partie. C'est dans la première et la deuxième qu'on introduit le correcteur/lecteur dans l'idée dont on est plus fier, le chemin qui mène jusqu'à la confirmation de l'idée que l'on veut défendre.

Codification typographique

Les programmes posent l'observance d'une série de règles qui en codifient la présentation et la rédaction, en vue d'en permettre l'exposé le plus clair et le plus construit possible :

  • les sauts de ligne doivent être respectés afin d' "aérer" le texte (on parle, lorsque le commentaire est comme d'un bloc, de "commentaire monolithique", "d'une seule pierre") : on saute donc une ligne après l’introduction pour la séparer du développement ; de même, les différentes parties du développement sont elles aussi séparées par un saut de ligne marquant l'alternance des idées et arguments. Enfin, pour introduire la conclusion, on saute également une ligne.
  • les paragraphes sont marqués par un alinéa.
  • la rédaction doit être complète; ne doivent figurer: aucune abréviation ou de style télégraphique, de numérotation, ni de titres (de parties et de sous-parties).

Plan détaillé

Chaque partie du commentaire composé obéit à des règles et à une fonction didactique propre.

Introduction

L'introduction est la phase critique du commentaire composé, d'une part parce qu'elle nécessite une certaine approche du texte qui ne soit ni hors sujet ni à contre-sens, d'autre part car c'est la première chose que le lecteur lit du travail. Il est donc important de donner envie au lecteur de continuer à lire avec une certaine attention le reste du commentaire, par l'introduction qui doit capter l'intérêt de celui-là. L'introduction obéit à une méthode qui combine tout à tour :

  • une phrase d'acroche. Idéalement, il faut éviter de commencer l’introduction par des formules clichés du type « ce texte… », « cet extrait… » ou des lieux communs stériles ( « X, ce grand écrivain… », « De tout temps… », etc.). L'introduction doit démontrer l'originalité de l'approche de l'élève, sa capacité à entraîner la lecture du commentaire, c'est pourquoi l'on surnomme cette phase initiale du travail l' amorce. En effet, le correcteur n’est pas censé connaître le texte sur lequel porte le commentaire et l'élève doit toujours avoir en tête un exposé didactique.
  • il faut ensuite présenter et situer le texte : en localisant le passage dans l’œuvre (situer précisément : s'il s'agit de l'incipit ou de l'épilogue, nommer le chapitre ou la scène, le poème dans le cas d'un recueil), en explicitant sa nature (type, genre, époque, auteur, titre) puis en formulant rapidement son contenu (propos, thème principal, teneur). Il faut ensuite, en une phrase, rattacher la présentation du texte à la problématique générale qui est étudiée dans le commentaire, ce qui présuppose un travail préparatoire au brouillon pour en déterminer la problématique (voir ci-dessus). Cette seconde phase requiert une solide culture générale permettant de déterminer le contexte du passage étudié, sans quoi la lancement de l'argumentation qui suit sera pauvre.
  • présenter le projet de lecture en expliquant au lecteur le sujet du commentaire, son enjeu principal en tant qu'extrait de l'œuvre. Implicitement, l'élève doit comprendre en quoi les jurys ont sélectionné ce passage : son originalité et sa contribution à la connaissance de la littérature.
  • ensuite, il faut annoncer habilement le plan : l’annonce du plan doit découler logiquement de l’hypothèse de lecture. Sa formulation doit éviter les clichés annonçant les parties telles : «  nous nous intéresserons à… », « nous verrons que… », « dans un premier temps… dans un second temps… ». La logique du développement doit être explicitée au moyen de quelques phrases en résumant les trois axes.

Développement

Tout comme l'introduction, le développement, considéré comme le cœur de l'argumentation et de l'analyse de texte, doit suivre une méthodologie et des règles précises. Il doit notamment, dans la mesure du possible, obéir à une structure ternaire composée de trois parties (ou "axes"), chacune étant elle-même composée de trois sous-parties. Chaque partie doit être amenée par une phrase de transition permettant une lecture fluide et ayant aussi valeur de conclusion/introduction. Le développement doit également suivre une logique interne au travail, selon le type de texte ou la problématique choisis. Il peut être du plus général au particulier, d'un thème à un autre, d'un procédé littéraire eu courant historique (voir ci-après, chapitre types de plan).

Il faut dans chaque partie analyser de manière approfondie le texte. De même chaque idée (ou thèse) doit être bâtie sur un argument qui doit être lui-même fondé sur des exemples cités et situés (avec pagination ou versification).

Le plan dialectique (thèse/antithèse/synthèse), apte à la philosophie, doit être évité ; de même que le plan construit sur l’opposition fond/forme.

L'argumentation doit éviter de suivre le déroulement du texte (plan dit juxtalinéaire) ou de raconter l’histoire ; il s'agit d'analyser le texte.

Le développement doit prouver, par l'étude des procédés d’écriture, que l'élève maîtrise les objets de langue et les connaissances du programme. La terminologie employée pour nommer les procédés littéraires doit être rigoureuse.

Chaque exemple doit faire l'objet d'une rapide explication ; la citation seule est à proscrire (par "citation" on entend extrait d'un passage du texte, non "citation d'auteur"). Il faut donc bien choisir les exemples afin de ne conserver que celui ou ceux significatif(s).

  • Plan type de développement :
  1. partie 1
    1. sous-partie a
    2. sous-partie b
    3. sous-partie c (facultative)
  2. partie 2
    1. sous-partie d
    2. sous-partie e
    3. sous-partie f (facultative)
  3. partie 3
    1. sous-partie g
    2. sous-partie h
    3. sous-partie i (facultative)

Le développement doit suivre une composition harmonieuse : si l'on choisit de faire deux parties dans la partie 1 il faut conserver les deux sous-parties pour chacune des deux autres parties. Un plan en deux parties est déconseillé, il faut idéalement composer trois parties. De même les parties doivent être sensiblement de même longueur afin de ne pas provoquer une impression, à la lecture, de dissymétrie. Le plan doit donc être équilibré.

Les parties ou axes doivent se construire autour d'une idée directrice, clairement exprimée, en une phrase consistant en l'introduction de la partie. En somme la partie doit pourvoir se résumer en une phrase ou un thème relatif au contenu du texte.

Une partie se compose de deux à trois paragraphes (§). Chaque paragraphe développe un argument qui justifie l'idée directrice de la partie en se fondant sur une analysé détaillée du texte (ou exemple). Un axe idéal développe cette logique, sachant qu'il peut y avoir plusieurs arguments et donc plusieurs exemples :

  1. sous-partie a :thèse (idée)
    1. argument 1
      1. exemple 1'
    2. argument 2
      1. exemple 2'

Les parties doivent être articulées par des liens logiques, via des connecteurs logiques qui assurent la progression du raisonnement ("tout d'abord", "ainsi", "pourtant", "donc", "en conclusion", "cependant", "néanmoins" etc)[6].

Les citations doivent être intégrées correctement à l'analyse. La citation doit être en rapport avec la thèse de la partie et avec l'argument donc elle est une illustration venant du texte. Elles doivent être signalées par des guillemets et peuvent être introduites par "comme", ou par deux points.Elles doivent être commentées de manière à montrer que l'on a compris le sens du texte, et l'importance du passage relevé.

Attention enfin à cette faute récurrente : confondre la citation d'un passage poétique et d'un passage en prose. Dans le premier cas, on cite des vers ou des strophes, dans le second cas on cite plutôt des lignes ou des paragraphes. Une citation d'un passage du texte se présent donc ainsi : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? », ligne 34

Conclusion

l'épreuve du commentaire demande de "coller" au texte, aussi abstrus soit-il…

La conclusion dresse le bilan de l'argumentation développée au moyen des deux ou trois parties précédentes. Il y faut exprimer clairement sa vision du texte, en étant le plus neutre possible (pas de "je" personnel). Sa constitution obéit également à certaines règles de méthode :

  • Synthèse des idées principales en une ou deux phrases (sorte de résumé)
  • Bilan de l'argumentation (qu'avons-nous appris sur le texte?)
  • Réponse à la problématique posée en introduction
  • ouverture naturelle vers un prolongement possible (élargissement vers d’autres textes, vers des thèmes connexes du texte), sinon on donne son point de vue ou on termine par une citation d'auteur, en lien avec l'analyse précédente, censée achever l'analyse.

L'épreuve du commentaire à l'oral

À l'oral des Épreuves Anticipées de Français (EAF) pour les sections autres que Littéraires, et au Baccalauréat de Littérature pour la classe littéraie, le commentaire composé est une épreuve obligatoire axant, en plus de la compréhension et de l'analyse de texte, l'évaluation sur les capacités de communication verbales de l'élève.

À ce titre, la grille de notation se fonde sur la lecture méthodique du texte et sur l'entretien en lui-même [7].

Les procédés littéraires

Les axes du commentaire reposent sur des thèses ou idées déterminées à sa lecture. Ces idées reposent elles-mêmes sur des arguments tenant des procédés littéraires et d'écriture propres au texte à commenter. S'agissant à ce niveau d'une analyse littéraire, il est important d'utiliser à bon escient le vocabulaire et la terminologie adéquate. Le nom des figures de style par exemple est à connaître, toute correction se fondant en partie sur la connaissance et du nom et de la fonction des procédés au programme.

Un commentaire composé met donc en œuvre toute une batterie de procédés littéraires à réinvestir obligatoirement, selon la spécificité du texte à analyser, et selon la section d'enseignement suivie.

Les éléments lexicaux

L'étude d'un texte ne peut se passer de le passer au crible d'une batterie d'outils linguistiques aptes à en faire ressortir le style et l'originalité. Ceux-ci sont constitués de :

Les éléments rhétoriques

Articles détaillés : figure de style et liste des figures de style.

L'auteur met en œuvre un ensemble de procédés formels déterminant son style et permettant de mettre en relief ses idées et ses thèmes.

  • Les figures de style et de rhétorique permettent de déterminer les effets que l'auteur cherche à produire chez le lecteur
  • l'étude des points de vue de la focalisation permet de montrer comment l'auteur (ou le narrateur) s'implique et dynamise son texte
  • l'étude de l'argumentation, objet d'étude stratégique dans les programmes, doit se faire par la mise en lumière des types de textes et du contexte externe de production.

Les éléments rythmiques et prosodiques

Très présents dans l'analyse de poèmes, les procédés rythmiques et prosodiques existent néanmoins dans les textes de prose. Les relever permet d'expliciter la dynamique interne du passage, sa force et son originalité en tant qu'objet littéraire et culturel.

L'étude des rimes et éventuellement des graphismes pour le cas des poèmes avec image (calligrammes par exemple) est également à compléter

Les enjeux du texte

Le commentaire doit faire ressortir la compréhension des problématiques spécifiques au texte étudié. Déterminer les enjeux - ou axes de lecture - détermine le type de plan[8]. Néanmoins suivre le texte ne suffit pas : il faut également mettre en œuvre sa propre culture générale afin d'étoffer l'étude ; d'autre part il faut savoir démontrer la relation aux objets d'étude du programme.

L'argumentation et les types de plan

Plan fondé sur la structure du texte

La structure du texte conditionne le recours à ce genre d'analyse, qui peut néanmoins confiner trop rapidement au commentaire juxtalinéaire. De plus ce type de plan comporte une certaine facilité qui ne permet pas de mettre en œuvre son esprit critique. Il ne faut jamais oublier que le type de plan choisi renseigne (et conditionne) sur l'argumentation suivie.

Plan thématique

Ce type de plan suit en réalité la spécificité du texte, présentant les thèmes du plus évident au plus abstrait ou symbolique. Il faut néanmoins se garder de coller au texte étudié des thèmes préconçus souvent clichés et trop éloignés de la spécificité du passage.

Plan fondé sur les effets du texte

On peut adopter un plan présentant les registres ou types textuels mis en œuvre par l'extrait (comique, ironique, argumentatif…).

Plan progressif

Idéal, le plan progressif permet d'aller de l'évidence (premières impressions sur le texte) vers le sens caché (implicites).

Importance d'avoir une culture générale

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Un commentaire composé ne peut se faire sans l'acquisition d'une culture générale et littéraire minimale ; celui-ci se doit d'être, dans la limite du texte, le prétexte à présenter ses connaissances afin d'enrichir l'étude par la compréhension du contexte de son écriture, de la connaissance de la biographie de l'auteur et par la mise en parallèle avec les événements historiques et sociaux.

En soi, le commentaire composé est, comme la dissertation, un exercice où prime aussi la transversalité des savoirs et la relation avec les autres disciplines, volonté de l' Enseignement pour décloisonner les matières. Le Bulletin no 40 de 2006 stipule en effet :

« Discipline carrefour, le français développe les compétences indispensables dans toutes les disciplines. Des relations plus précises seront établies (et indiquées comme telles aux élèves) avec les disciplines suivantes :
  • les arts, notamment pour l’étude des genres et registres, de l’histoire culturelle et l’analyse de l’image ;
  • les langues anciennes, pour l’étude des genres et registres, de l’histoire littéraire et culturelle, du lexique ;
  • les langues vivantes, en particulier dans l’approche des mouvements culturels européens ;
  • l’histoire, y compris l’histoire des sciences, pour la construction de problématiques d’histoire culturelle ;
  • la philosophie, que les élèves aborderont en terminale, par la réflexion sur les registres, sur l’histoire culturelle et sur la langue, et par la formation au commentaire de texte et à la dissertation. »

Les objets d'étude

Le sujet doit toujours être rattaché à l'objet d'étude au programme. Le commentaire est une évaluation certificative, cest-à-dire qui vise à évaluer la capacité de l'élève à avoir compris et à réutiliser les objets d'étude des programmes, à savoir: les outils de la langue, la clarté de l'expression, la connaissance de l'histoire littéraire, la grammaire et la terminologie de l'analyse littéraire.

La formation d'un esprit critique

Le commentaire ne doit pas être qu'un catalogue de savoirs acquis en classe. L'élève doit aussi argumenter et témoigner d'une sensibilité au texte et, plus, à la littérature et aux Arts. Le Bulletin Officiel du 2 novembre 2006 (no 40) explique l'importance de cette dimension critique :

« la formation d’une pensée critique autonome, au terme de l’enseignement commun obligatoire du français, les lycéens devront être en mesure de lire, comprendre et commenter par eux-mêmes un texte, en repérant les questions de langue, d’histoire, de contexte, d’argumentation et d’esthétique, qui peuvent être pertinentes à son sujet ; ils devront être capables, à partir de leurs lectures, de formuler un jugement personnel argumenté, notamment dans un commentaire ou dans une dissertation[9].  »

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (fr) Anglard, V., Le commentaire composé, Armand Colin, coll. « collection Cursus », 2006 (ISBN 2200346689) 
  • (fr) Fourcault, L., Le commentaire composé, Armand Colin, coll. « Collection 128 », 2005 (ISBN 220034080X) 
  • (fr) Preiss, P., L'explication Littéraire et le commentaire composé, Armand Colin, coll. « Cursus Littérature », 1995 (ISBN 2200261403) 

Liens externes

Règlements officiels

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