Comité local de libération

Comité local de libération

Comité départemental de libération

Le comité départemental de libération (ou CDL) est une structure de la résistance intérieure française.

Dans chaque département, la résistance a été unifiée en 1944 autour de deux structures :

  • une structure de résistance militaire : les Forces françaises de l'intérieur (FFI) ;
  • une structure de résistance civile : le Comité départemental de libération (CDL).

Dès le milieu de l’année 1943 les MUR (Mouvements unis de la Résistance) et les Forces françaises libres (FFL) sous l’autorité du général de Gaulle, souhaitent donner une représentation politique aux forces combattantes en France. Ainsi se développent des CDL.

Le gouvernement d'Alger (CFLN) appuie la constitution des CDL et les légalise par l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France. Ils doivent regrouper toutes les forces politiques et sociales locales. En juin 1944 l’ensemble des départements français (sauf l’Alsace-Lorraine intégrée au IIIe Reich) est pourvu d’un CDL.

Parfois la structure s’est ramifiée, et se sont créés des CCL (Comité cantonaux de libération, le sigle désigne aussi parfois des Comités communaux de libération) et des CLL (Comités locaux de libération). Ces derniers dépendent du CDL de leur département. En juillet 1944, au moment de l’insurrection, il existe 40 CLL à Paris[1] La mise en place des différents comités de libération fut l’occasion de lutte d’influences acharnées. Toutes les composantes de la société devaient être représentées, cependant les minorités agissantes, et notamment le parti communiste tentèrent de noyauter bon nombre de CDL, CCL, et CLL, à commencer par le Comité parisien de libération (CPL)[2].

Durant la Seconde Guerre mondiale les CDL doivent :

  • prendre en charge les tâches de résistance : aide aux réfractaires, aux maquis, aux emprisonnés et à leur famille, la propagande ;
  • préparer la libération : en collaboration avec le noyautage des administrations publiques (NAP), il participera à la désignation des personnes chargées d'assumer l'administration du département libéré.

Cependant, une fois l’insurrection contre l’occupant allemand terminée, le GPRF voulait cantonner les CDL à un rôle consultatif. L’ordonnance du 21 avril précise que les CDL devaient disparaître après les élections cantonales et donc la désignation des Conseils généraux. Mais dans de nombreuses régions et en particulier dans le Sud-Ouest et le centre de la France, les commissaires de la République et les préfets désignés par le GPRF ont parfois du mal à s’imposer face aux CDL. Dans les régions récemment libérées les CDL assument parfois le rôle de Conseil général, et désignent les conseils municipaux. Cet état de fait constaté par le ministère de l’Intérieur de l’époque n’implique pas forcément des exactions ou un manque d’organisation.

Durant le second semestre de 1944, les CDL tentèrent de s’organiser en force politique capable de représenter la Résistance. Divers congrès régionaux aboutirent à la tenue de l’Assemblée nationale des Comités de libération à Paris du 15 au 17 décembre 1944. Dans sa résolution finale (Serment de l’Hôtel de ville) l’Assemblée nationale des Comités de libération demanda le maintien des CDL jusqu’au retour des prisonniers, ce qui ne liait pas l’existence des CDL à des élections, refusa de substituer les CDL au pouvoir préfectoral, et réduisit le rôle des CDL à celui d’assemblée consultative.

Le 21 décembre 1944, à l’Assemblée constituante, Adrien Tixier, ministre de l’intérieur du GPRF demande le maintien des CDL après les élections cantonales, ce qui fut fait. Même si le même Adrien Tixier ne donne aucune suite à l’ordonnance du 21 janvier 1945 sur le statut des CDL.[3]

Les CDL, CCL et CLL possèdent souvent une commission d'épuration, et préparent les dossiers en vue du passage ou pas des collaborateurs présumés devant les cours de justice.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Grégoire Madjarian, Conflits, pouvoirs et société à la Libération, Union générale d’édition (10/18), 1980, 117 p. 
  2. Ibidem, page 118.
  3. Charles-Louis Foulon, La Résistance et le pouvoir de l’État dans la France libérée, dans Le rétablissement de la légalité républicaine, Editions Complexe, 1996, 192 p..
    Actes du colloque de 1994 (Fondation Charles De Gaulle)
     
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