Colonel Lacheroy

Colonel Lacheroy

Charles Lacheroy

Le colonel Charles Lacheroy (22 août 1906, Chalon-sur-Saône - 25 janvier 2005, Aix-en-Provence) était un officier saint-cyrien français.

Sommaire

Biographie

Son père, le sous-lieutenant Charles Bernard Alexandre Lacheroy, mobilisé en 1914 dans le 56e Régiment d'Infanterie, chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre, est tué le 2 août 1916 à Fleury, devant le fort de Douaumont.

Élevé par son grand-père paternel, ancien combattant de 1870, Charles Lacheroy entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1925, après des études au Prytanée national militaire et sort en 1927, parmi les vingt premiers de la promotion Maroc-Syrie.

Il choisit l'infanterie coloniale comme régiment d'attache, où il exerce ses compétences de sous-lieutenant dans la 3e compagnie méhariste du Levant, à Lattaquié « Latakieh » en Syrie jusqu'en 1935.

En 1936, le capitaine Lacheroy est nommé officier instructeur du groupe aérien à Rabat (Maroc), et fait connaissance d'un tout jeune élève sous-lieutenant, polytechnicien, Antoine Argoud qu'il retrouvera, une vingtaine d'années plus tard en Algérie.

En 1937 il épouse une jeune fille docteur en médecine, ils ont trois enfants.

En 1941 il est appelé à l'état-major du général Jean de Lattre de Tassigny en Tunisie.

En 1951 il part pour l'Indochine où sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny il doit protéger la voie ferrée du train qui rallie Saigon, et sécuriser le secteur de Bien Hoâ en Cochinchine à la tête de plus de 5 000 hommes.

En 1953, le lieutenant-colonel Lacheroy est nommé à Paris, directeur du Centre d'études asiatiques et africaines (CEAA).

En 1954 et 1956 il sera tour à tour conseiller de deux ministres de la Défense Maurice Bourgès-Maunoury et André Morice.

En 1958 le colonel Lacheroy est limogé par Jacques Chaban-Delmas, et est muté dans le Nord constantinois (Algérie).

Le 13 mai 1958 il est nommé directeur des services de l'information et de l'action psychologique à Alger (Algérie).

En décembre 1958, il est nommé conférencier de chaire à l'École supérieure de guerre puis affecté à la direction de l'École supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major (ESORSEM).

Charles Lacheroy démissionne et quitte l'Armée, il prépare et organise un coup d'État sur Paris contre le président Charles de Gaulle, ce qui le conduira dans la clandestinité et en exil pendant sept ans auprès d'Antoine Argoud, Pierre Lagaillarde et Jo Ortiz pour un commandement de l'OAS en Algérie et en métropole.

En avril 1961 il est condamné à mort par contumace. En 1968 l'amnistie lui permet de regagner Paris pour purger sa retraite.

Théoricien de la guerre révolutionnaire

Le colonel Charles Lacheroy, se voit confier en 1953 la direction à Paris, du Centre d'études asiatiques et africaines (CEAA), devenu Centre militaire d’information et de spécialisation pour l’outre-mer (CMISOM), où il est le premier à enseigner une théorie sur la responsabilité des armées modernes dans la conceptualisation et l'aggravation de la guerre révolutionnaire. « Conférencier sur l’action psychologique », colloque : « Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie » [1], il ouvre une véritable « École stratégique française de la guerre révolutionnaire »[2].

Cette théorie de la guerre révolutionnaire, apportée par son expérience et par son action auprès des Viêt-Minhs en Indochine, puis appliquée en Algérie, est basée et analysée en quatre phases[3] :

  • d'une période de paix apparente ;
  • d'une phase de terrorisme ;
  • d'une guérilla avec obligatoirement le contrôle et la complicité des populations (quels que soient les moyens..) ;
  • de la mise en place d’une organisation politico-administrative clandestine et si possible de la formation de troupes régulières.

Références

  1. Auditorium du CNRS, 7 et 8 octobre 2002
  2. Charles Lacheroy, De Saint-Cyr à l'action psychologique. Mémoires d'un siècle, Panazol : Lavauzelle, 2003, 203 p. (ISBN 2-7025-0951-7)
  3. Marie-Catherine Villatoux, « Hogard et Némo. Deux théoriciens de la « guerre révolutionnaire » », Revue historique des armées, no 232, 2003 [lire en ligne]

Bibliographie

  • Charles Lacheroy, Action Viet-Minh et communiste en Indochine, ou une leçon de « guerre révolutionnaire », Centre d'études asiatiques et africaines, Paris, 1954

Liens externes

Liens internes

  • Portail de l’histoire militaire Portail de l’histoire militaire
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