Coccinellidae

Coccinellidae
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 Coccinelle (Coccinella septempunctata)
Coccinelle (Coccinella septempunctata)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Ordre Coleoptera
Sous-ordre Polyphaga
Infra-ordre Cucujiformia
Super-famille Cucujoidea
Famille
Coccinellidae
Latreille, 1807

Coccinellidae, en français coccinellidés, est une famille d'insectes de l'ordre des coléoptères, appelés aussi coccinelles, ou bêtes à bon Dieu. Véritables « ogres à pucerons », les coccinelles sont aujourd'hui reconnues comme l'un des meilleurs insecticides naturels.

Sommaire

Étymologie

La couleur des élytres de cet insecte explique l'étymologie de son nom qui vient du latin coccinus : « écarlate ».

La famille des Coccinellidae a été établie par Pierre André Latreille (1762-1833), en 1807.

Dans le langage courant, on appelle aussi la coccinelle « bête à bon Dieu », car elle est la meilleure amie des jardiniers, et surtout, parce que, selon une légende remontant au Moyen Âge, elle porterait bonheur[1]. Les anciens prédisaient du beau temps lorsque la coccinelle s'envolait.

Description

Coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata)

La plupart des coccinelles sont de petite taille, de 0,1 mm à 1,5 cm. De forme arrondie, et aux pattes courtes, elles sont marquées de taches, ou de points noirs. Elles présentent des couleurs diverses, aux motifs variés, et parfois, sont recouvertes d'une couche de petits poils, comme la rhyzobius forestieri. Les espèces sont souvent nommées d’après le nombre de leurs points.

Sous les élytres se trouvent les ailes, d'un noir transparent, presque deux fois plus longues. Le coléoptère ne peut les ramener à lui, que plissées en longueur et pliées en travers, et il lui faut quelques secondes pour les déployer.

L'espèce la plus connue, Coccinella septempunctata, est rouge et possède sept points noirs sur les élytres. On trouve aussi des coccinelles à deux, cinq, sept, dix, quatorze, vingt-deux et même vingt-quatre points. Celle à vingt-deux points est nommée Thea 22-punctata.

Contrairement à une idée répandue, le nombre de points sur les élytres d'une coccinelle ne correspond pas à son âge, ni en nombre d'années, ni en nombre de mois. Ce motif dépend exclusivement de l'espèce, et permet d'ailleurs de la caractériser. Comme chez tous les coléoptères, et pour la plupart des insectes, le nom commun est attribué à l’adulte ou imago, qui est la forme ailée et adulte de l'individu, et dont la taille ne change plus.

On rencontre la coccinelle dès la fin de l'hiver jusqu'à la fin de l'automne, dans les jardins, champs et bois. Ces insectes ont généralement une génération par an, et parfois deux.

Les coccinelles sont très utiles dans la lutte contre les insectes considérés comme nuisibles, tels que les pucerons, et certaines cochenilles, qu'elles dévorent en grandes quantités.

Pendant la saison froide, les coccinelles se mettent en diapause, et trouvent refuge sous les pierres, sous l'écorce des arbres, dans les vieilles souches, dans la mousse, ou encore sous les feuilles de fleurs fanées comme les coquelicots, etc.

Cycle de vie et métamorphose

La métamorphose de la coccinelle comporte quatre stades: d'œuf, de larve, de nymphe et adulte. En une vie, la coccinelle peut donner naissance à des milliers de larves, insectivores. Chaque adulte a une espérance de vie de deux à trois ans.

Reproduction

Au printemps, le mâle et la femelle s'accouplent.

Au moment de la ponte, la femelle choisit une feuille envahie de pucerons. Elle s'y installe et commence à pondre ses œufs, au nombre de cinquante à quatre cents. Les œufs sont de très petite taille, et de couleur jaune.

Au bout de trois à sept jours, les œufs éclosent et des larves en sortent.

Les larves, fuselées, de couleur bleu gris, métallique, ont un appétit extraordinaire, et peuvent dévorer jusqu'à neuf mille pucerons durant les trois semaines de leur développement.

Vient alors la phase de la nymphose : les larves fixent, avec quelques fils de soie, leur queue au verso d’une feuille, et restent ainsi recroquevillées et immobiles, pendant huit jours, pour se transformer en coccinelle adulte.

Puis, la cuticule se fend, et l’adulte, de couleur jaune pâle, émerge. En quarante-huit heures, la coccinelle devient rouge, avec plusieurs points noirs ou jaunes.

Régime alimentaire

Les coccinelles peuvent dévorer jusqu'à cent cinquante pucerons par jour.

Chaque espèce a une alimentation bien spécifique, et les coccinelles peuvent ainsi être regroupées selon leur régime alimentaire :

  • les coccinelles phytophages, comme Subcoccinella vigintiquatuorpunctata, qui se nourrissent de végétaux, et peuvent causer des dégâts à certaines espèces végétales cultivées;
  • les coccinelles mycophages, qui mangent des champignons, comme l'oïdium;
  • les coccinelles aleurodiphages, qui se nourrissent d'aleurodes;
  • les coccinelles acariphages, qui se nourrissent d'acariens, et ont une très petite taille, de moins d'un millimètre;
  • les coccinelles aphidiphages, qui se nourrissent de pucerons, et parmi lesquelles se trouvent les plus connues, et les plus colorées, comme la coccinelle à sept points, Coccinella septempunctata;
  • les coccinelles coccidiphages, qui se nourrissent de cochenilles, et limitent leur prolifération sur diverses espèces végétales cultivées, notamment l'olivier.
Coccinelle mangeant des pucerons

Selon une étude publiée mi-2007[2], le puceron du chou, Brevicoryne brassicae, peut utiliser et mimer le système de défense chimique de sa plante-hôte. La larve de ce puceron absorbe et emmagasine dans son hémolymphe certains métabolites protéiques, les glucosinolates, qui protègent le chou de ses prédateurs, et, comme le chou, le puceron produit une enzyme, la myrosinase, ou la glucohydrolase de β-sulfoglucoside, qui catalyse l'hydrolyse des glucosinolates, synthétisant ainsi des produits biologiquement actifs. L'étude montre que les larves de coccinelles, Adalia bipunctata (espèce dont les larves d'élevage sont souvent vendues dans les jardineries pour les particuliers), nourries avec des larves de pucerons de cette espèce ont un faible taux de survie, alors qu'il est normal, si elles consomment ce puceron, adulte et ailé. La forme ailée n'emmagasine presque plus de glucosinolates, (sinigrine notamment), et en excrête même dans le miellat. Ce sont bien les glucosinolates qui sont en jeu, car des larves de pucerons élevées avec un régime sans glucosinolates, sont consommées, sans effet négatif, par les larves de coccinelles, que les pucerons soient au stade ailé ou non, alors que les formes ailées nourries avec un régime à un pour cent de sinigrine étaient toxiques pour les larves de coccinelles qui les consommaient. Les pucerons ailés sont donc plus vulnérables aux larves de coccinelles, mais leur capacité de voler pourrait compenser cette carence, leur permettant d'échapper aux coccinelles, et de coloniser d'autres milieux.
Il resterait à vérifier si une part de la toxicité que la coccinelle présente envers ses prédateurs ne provient pas également des proies qu’elle ingère; ce phénomène a été constaté chez d’autres groupes d’espèces prédatrices aux couleurs vives, comme les dendrobates. Il pourrait s'agir d'un phénomène de co-évolution et de convergence évolutive. Une autre coccinelle, la Coccinelle de la Bryone, Henosepilachna argus, est apte à se nourrir du suc de la Bryone dioïque, très toxique, et ne semble vivre que sur cette plante.

Coccinelle asiatique

Article détaillé : Coccinelle asiatique.

La coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, est une espèce aphidiphage et se nourrit de pucerons. Elle est originaire de Chine. Dès le début du XXe siècle, et surtout, vers la fin des années 1980, elle a été importée, en grand nombre, en Europe et aux États-Unis, dans le cadre de la lutte biologique. Mais son comportement, sa prolificité et sa voracité en ont fait perdre le contrôle, et elle est désormais considérée comme nuisible pour de nombreuses espèces de coccinelles autochtones, dont elle envahit le territoire et qu'elle tend à éliminer.

Taxinomie

Liste des sous-familles

Selon ITIS:

  • sous-famille Chilocorinae Mulsant, 1846
  • sous-famille Coccidulinae Mulsant, 1846
  • sous-famille Coccinellinae Latreille, 1807
  • sous-famille Epilachninae Mulsant, 1846
  • sous-famille Hyperaspidinae Duverger, 1989
  • sous-famille Scymninae Mulsant, 1846
  • sous-famille Sticholotidinae Weise, 1901

Utilisation

La coccinelle est utilisée, en tant qu'auxiliaire, par les jardiniers, dans un cadre de lutte biologique contre les pucerons et les cochenilles farineuses, en remplacement des produits phytosanitaires. Ils doivent éviter de placer des coccinelles sur des plantes traitées avec des produits[3] : le traitement phytosanitaire tue aussi les coccinelles.

Les fourmis protègent les pucerons: en consommant leur miellat, elles deviennent toxiques pour les coccinelles. Les larves de coccinelle sont d'autant plus vulnérables qu'elles n'ont pas de carapace, et qu'elles ne peuvent pas quitter la plante en s'envolant. On peut cependant empêcher les fourmis d'accéder à la plante en badigeonnant sa tige d'un produit gluant, bande collante, glu...

Les coccinelles sont en vente dans les magasins spécialisés, en jardinerie, ou par correspondance (voir les liens externes). Généralement[citation nécessaire], les coccinelles sont expédiées par voie postale, dans une boîte. Le plus souvent, les coccinelles vendues sont encore au stade larvaire[citation nécessaire], ce qui évite qu'elles ne s'envolent, les adultes ayant des ailes. Les coccinelles sont aussi vendues au stade d'œuf[4], ou au stade d'adulte.

La coccinelle asiatique était très utilisée pour la lutte biologique à la fin des années 1980, mais sa prolificité et sa voracité tendent à éliminer les coccinelles autochtones. Par contre, sa commercialisation semble toujours être autorisée.

Les professionnels[5] recommandent deux ou trois larves par arbuste, et un ou deux adultes par massif, et également, entre vingt et cinquante larves par mètre carré de végétation, ou entre cinq et dix adultes par rosier.

Contrairement aux adultes, les larves de coccinelle ne peuvent pas parcourir de grande distance sans manger, surtout au début de leur stade larvaire. La dépose de ces larves se fait donc très délicatement, le plus près possible des colonies de pucerons, à l'aide d'un pinceau fin, pour ne pas blesser les larves.

Inventaires

Dans le cadre d'observatoires de la biodiversité ou d'observations plus spécifiques, plusieurs pays et régions ont mis en œuvre des atlas des coccinelles, utiles pour le suivi bioindicateur des populations autochtones et invasives, et parce que nombre de coccinelles sont des auxiliaires précieux des agriculteurs, arboriculteurs et jardiniers. Plusieurs de ces atlas sont en développement en Europe, dont en France[6],[7],[8].

Sources

  • Jean-Louis Hemptinne, Alexandra Magro, Michael Majerus, Les Coccinelles, description, mœurs, reproduction, cohabitation, observation..., Paris, Delachaux et Niestlé, 2005, 192 p. (ISBN 978-2-603-01328-1) 
  • Yves le Monnier, Alain Livory, Atlas des coccinelles de la Manche, l'Argiope, association Manche-Nature, 2003, 206 p. 
  • Ph. Huet, La Coccinelle, ou la véritable histoire de la bête à bon Dieu, de Terran 
  • (en) M. Majerus, P. Kearns, Ladybirds, Richmond Publishing Co. 

Références

  1. Un petit livre à découvrir avec la véritable histoire de la bête à bon Dieu sur le site du Musée de zoologie à Lausanne
  2. Berenbaum, M.R. 1995 The chemistry of defence—theory and practice. Proc. Natl Acad. Sci. USA 92, 2–8, (doi:10.1073/pnas.92.1.2). Résumé (anglais)
  3. (fr)Coccinelle anti-puceron : Adalia bipunctata (coccinelle européenne) sur Plantes et jardins. Consulté le 2 mars 2010
  4. (fr)Solution idéale contre les pucerons sur Orange. Consulté le 2 mars 2010
  5. (fr)Achat de coccinelles sur Destination baie de Somme. Consulté le 2 mars 2010
  6. Atlas du Gedeam pour le Pas-de-Calais ou encore l'atlas du GON pour l'ensemble de la région Nord-Pas de Calais
  7. Atlas des coccinelles de la Manche
  8. Observatoire permanent de la coccinelle asiatique


Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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