Cocaïne

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Cocaïne
Kokain - Cocaine.svg
Cocaine-from-xtal-1983-3D-balls.png
Molécule de cocaïne.
Général
Nom IUPAC (1R,2R,3S,5S)-3-(benzoyloxy)-8-méthyl-8-azabicyclo[3.2.1]octane-2-carboxylate de méthyle
No CAS 50-36-2
Code ATC N01BC01, R02AD03, HA01, DA02
DrugBank APRD00080
PubChem 5760
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche floconneuse
Propriétés chimiques
Formule brute C17H21NO4  [Isomères]
Masse molaire[1] 303,3529 ± 0,0165 g·mol-1
C 67,31 %, H 6,98 %, N 4,62 %, O 21,1 %,
Propriétés physiques
T° fusion 195 °C
Solubilité 1,800 g·l-1 (eau)
Précautions
Directive 67/548/EEC[2]
Toxique
T
Phrases R : 23/24/25, 43,
Phrases S : 22, 36/37/39, 45,
Transport[2]
-
   1544   
SGH[2]
SGH06 : Toxique
Danger
H301, H311, H317, H319, H331, P261, P280, P301, P305, P310, P311, P338, P351,
Écotoxicologie
DL50 13 mg·kg-1 (chien, intraveineuse)
31 mg·kg-1 (cochon d'inde, sous-cutanée)
59 mg·kg-1 (souris, intrapéritonéal)
16 mg·kg-1 (souris, oral)
Classe thérapeutique
Anesthésique local
Données pharmacocinétiques
Métabolisme hépatique
Demi-vie d’élim. 1 heure
Excrétion urine
Caractère psychotrope
Catégorie Stimulant
Mode de consommation injectée, inhalée, ou prisé (sniffé) (à l'aide d'une paille sur surface lisse).
Autres dénominations Poudre, Drepou
Coke, Coco, CC, C
Patante
Blanche
Caroline
Charlie
Chems
Beida, Baida, Jbi
Chnouffe
Ghabra Beida
Chamma
Yayo
Dragon Bleu
Neige
White
Risque de dépendance élevé (psychique)
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La cocaïne est un alcaloïde extrait de la coca. Psychotrope, elle est un puissant stimulant du système nerveux central, dont la consommation est addictive. Elle constitue également un vasoconstricteur périphérique. Elle est classifiée comme stupéfiant par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 de l'ONU. Illégale dans tous les pays, elle est cependant dépénalisée dans quelques pays comme la République Tchèque[3] et le Portugal[4].

Sommaire

Historique

La feuille de coca est utilisée, de manière empirique, de très longue date par les Indiens des Andes qui mâchent les feuilles de coca ou les consomment en infusion pour les aider à résister à la fatigue et à l'altitude.

Un spécimen a été rapporté en Europe par Jussieu en 1750.

En 1855, le chimiste allemand Friedrich Gaedcke obtient des cristaux en réduisant des feuilles de coca, il nomme cette substance erythroxyline[5].

En 1859, le voyageur Carl Scherzer rapporte à Vienne des feuilles de coca, à la demande du chimiste allemand Friedrich Wöhler qui en confie l’étude à un de ses élèves autrichiens, Albert Niemann[5]. Dès l’année suivante, Niemann isole le principe actif des feuilles de coca et il en décrit l’action anesthésique[6]. Il meurt peu après et c’est un de ses collègues, Wilhelm Lossen, qui, en 1865, détermine la formule brute de la substance, prouvant qu'il s'agit bien d'un alcaloïde[5]. Mais il faut attendre 1879 pour que le physiologiste Wassili von Anrep en établisse, sur un modèle animal, les propriétés psychotropes[5].

Entre la découverte de Niemann et la mise au point des premiers dérivés de synthèse, la Stovaïne de Fourneau (1904) et la Novocaïne d’Einhorn (1906), la cocaïne, largement employée en ophtalmologie, est pratiquement le seul anesthésique local dont disposent les chirurgiens.

Il faut noter par ailleurs que la cocaïne a été utilisée tout au long du XIXe siècle dans le traitement des maladies respiratoires[6].

Sigmund Freud fait quelques expériences sur ses effets et en conseille l'utilisation notamment comme aphrodisiaque, comme traitement des troubles gastriques, du mal de mer, de la neurasthénie ou comme traitement des addictions à l'opium, à la morphine et à l'alcool[6] dans deux articles en juillet 1884 et mars 1885, avant de la proscrire en 1887 dans l'article « Cocaïnomanie et cocaïnophobie ». Il l'a notamment prescrite pour essayer de soigner l'un de ses amis médecins, Ernst von Fleischl, de sa morphinomanie. Non seulement Fleischl continuera à prendre de la morphine, mais il développera une telle dépendance à la cocaïne qu'il sera contacté par le laboratoire Merck qui « avait remarqué son importante consommation de cocaïne et voulait apprendre ce qu'il savait au sujet de la valeur thérapeutique de ce remède »[7]. Fleischl est mort six ans plus tard morphinomane et cocaïnomane.

L'ophtalmologue Carl Koller, qui a essayé la cocaïne sur le conseil de Freud, et le physiologiste Leopold Königstein mettent en application les observations faites sur le produit. Ils pratiquent avec succès une anesthésie locale en chirurgie humaine. Ils présentent leurs travaux à la Société des médecins de Vienne, le 17 octobre 1884 dans un contexte où l'anesthésie locale est inconnue, la cocaïne est alors présentée comme « miraculeuse »[5].

Dans la fin du XIXe siècle, elle devient populaire et s'incorpore dans les cigares, cigarettes, chewing-gum et dans les boissons[6].
Dès 1870, on voit apparaître la consommation populaire de vin dans lequel sont infusées préalablement des feuilles de coca. En 1871, le marché est dominé par une marque restée célèbre : le vin Mariani, du nom du pharmacien Angelo Mariani qui eut l'idée de commercialiser ce vin associé à un médecin, Charles Fauvel, ce qui lui confère une légitimité médicale (ce qui autorise l'émission d'un brevet). Inventé en Corse en 1863, issu du mélange de vin de Bordeaux et d'extrait de coca, ce vin n’est qu’une des nombreuses productions de Mariani puisqu'en 1890 son officine du boulevard Haussmann à Paris, qui ne désemplit guère, propose des pastilles à la cocaïne, des infusions de cocaïer, du vin, un élixir, des toniques et ce, en vantant la coca et ses applications thérapeutiques. De nombreuses personnalités des arts, de la littérature et de la politique apportent leur appui au vin Mariani. Citons les plus prestigieuses : Thomas Edison, Jules Verne, Émile Zola, le prince de Galles, monseigneur Louis Duchesne et même le pape Léon XIII, qui ne quittait pas sa fiole.
Quant au Coca-Cola, il est créé à l'origine (en 1886) pour satisfaire à la demande du marché américain pour une boisson populaire à base de cocaïne, mais ne donnant pas prise aux critiques des ligues de tempérance qui s'insurgent précisément contre les produits Mariani. En 1906, la proportion de cocaïne fut considérablement réduite (1/400e de grain par once de sirop), mais la cocaïne persista dans la composition de la boisson jusqu'en 1929[8].

Pourtant dès 1885, la multiplication des cas de cocaïnisme commence à être dénoncée par d'autres médecins (le psychiatre Albrecht Erlenmeyer, le toxicologue Louis Lewin) et émeut l'opinion publique allemande[5].

En 1914, les états américains ont réglementé l'usage et la distribution de cocaïne par l'adoption du "Harrison Act", ce afin de réduire la criminalité pour en interdire peu à peu l'usage non-médical[6]. Au milieu du XXe siècle, elle n'est plus considérée comme un problème de santé publique[6].

Dès le début des années 1960, la consommation redevient préoccupante[6] pour exploser à la fin années 1970 faisant la fortune des cartels[5].

Plusieurs conventions se tiennent sous l'égide de l'ONU afin de la combattre. Ces conventions prohibent la production, le commerce, la détention et l'usage des drogues (excepté à des fins médicales) et ont directement influencé les législations des pays signataires. La convention unique sur les stupéfiants de 1961 porte principalement sur la coca, l'opium, le cannabis et leurs dérivés. La cocaïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu'ils adaptent leur législation propre et classée comme stupéfiant.

Dans les pays occidentaux, durant une bonne partie des années 1980 et 1990, la cocaïne est associée aux classes aisées, notamment aux milieux, de la politique, du cinéma et de la chanson qui la consomment dans un but de dopage. Mais l'augmentation exponentielle de sa production – malgré les différentes campagnes mondiales de lutte contre cette drogue – contribue à faire chuter les prix de revente à la dose et la cocaïne est consommée dans tous les milieux depuis le début des années 2000[6].

Chimie

La cocaïne est peu soluble dans l'eau mais son sel l'est.

Stéréochimie

La cocaïne possède quatre atomes de carbone chiraux dont deux (C1 et C5) sont les atomes tête de pont du 8-azabicyclo[3.2.1]octane et se trouvent de ce fait obligatoirement dans la conformation (R,S) pour des raisons de contraintes géométriques. Ils peuvent néanmoins se présenter sous les deux formes (1R,3S) et (1S,3R) dans la cocaïne car ses substituants cassent la symétrie du bicycle. les carbones C2 et C3 quant à eux peuvent donner chacun deux formes également. Il y donc 23=8 formes énantiomères/diastéréoisomères de la cocaïne mais la forme naturelle, extraite des feuilles d'une plante nommée Erythroxylon coca, consiste uniquement en le diastéréoisomère (1R,2R,3S,5S).

Pharmacologie

La cocaïne a des effets nooanaleptiques majeurs similaires à ceux des amphétamines, notamment à ceux de la méthamphétamine. C'est un stimulant.
Elle agit sur le système nerveux central, en bloquant la recapture des monoamines dans l'espace synaptique.
Son effet est attribué au fait qu'elle bloque la recapture de la dopamine et entraîne donc une augmentation de la concentration du neurotransmetteur dans diverses régions du cerveau notamment le nucleus accumbens[5]. Elle bloque aussi le transport de la sérotonine et de la noradrénaline, mais ces mécanismes ne sont pas considérés comme appartenant aux effets psychostimulants[5].

Métabolisme

La cocaïne altère le débit sanguin et le métabolisme cérébral, ces anomalies peuvent être bien mises en évidence en TEP et en TEMP. Le caractère irréversible de ces lésions reste discuté. La cocaïne possède une très grande affinité pour le transporteur présynaptique de recaptage de la dopamine. Des analogues marqués de la cocaïne peuvent servir à évaluer les voies dopaminergiques et surtout la voie nigro-striée qui intervient dans le contrôle des mouvements. Le β-CIT marqué à l'iode 123 permet de mesurer, sur un jour, la densité de transporteurs dopaminergiques du striatum de façon reproductible. Cette approche semble très prometteuse.

La cocaïne est métabolisée dans le foie. Elle est principalement hydrolysée en benzoylecgonine, réaction catalysée par les carboxylesterases.

Usage détourné et récréatif

Cocaïne en poudre

La cocaïne se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse, plus rarement sous forme de cristaux. La cocaïne (ou chlorhydrate de cocaïne de son nom scientifique) qui alimente le trafic clandestin est la plupart du temps coupée - « allongée » - dans le but d'en augmenter le volume, avec des substances diverses telles que le bicarbonate de soude, le sucre, le lactose ou divers autres produits pharmaceutiques et parfois avec du verre pilé. Ces produits de coupe sont susceptibles d'en accroître les dangers par une potentialisation des effets ou par une interaction entre deux produits[9]. La poudre vendue sur le marché clandestin comme étant de la cocaïne n'en contiendrait en fait que 3 à 35 %[5].

Sa saveur est amère et provoque une sensation d'engourdissement sur la langue quand on la goûte.

La cocaïne est considérée comme le premier psychotrope illicite ayant donné lieu à un trafic organisé mettant en place les stéréotypes de ce type de marché soit le fournisseur (futur dealer) et la pratique du coupage[5]. Elle est également utilisée à des fins de dopage.

Habitudes de consommation

Article détaillé : Modalité d'usage.
Homme sniffant de la cocaïne
Usage le plus répandu 
  • prisée (ou « sniffée » en langage courant) : méthode consistant à inhaler la cocaïne sous forme de poudre, en général au moyen d'un petit tube appelé « paille ». La cocaïne est alors disposée en petits tas filiformes, appelés « traits », « barres », « rails », « lignes », « tracks »,« lichettes », « pointes », « poutres » ou « traces ». L'effet se fait sentir au bout de deux minutes et dure environ une heure[6].
Usages courants 
  • freebase : cocaïne base (libérée de son sel) en mélangeant le chlorhydrate (cocaïne poudre) avec de l'ammoniac (ou du bicarbonate de soude), ensuite chauffée jusqu'à apparition des cristaux (il s'agit de cocaïne sous forme de sa base libre) est ensuite lavée à l'eau, ceci pour éliminer toutes les traces d'alcali (ammoniaque, bicarbonate, etc.) ayant servi à sa préparation. Sous forme de sa base libre, elle est volatile, et se fume dans une pipe spécifique (parfois considéré comme analogue au crack). L'effet se fait sentir au bout de deux minutes et dure environ 30 minutes[6].
  • fumée en joint.
  • « chasser le dragon » : méthode consistant à inhaler les vapeurs de cocaïne, chauffée la plupart du temps sur une feuille d'aluminium par le dessous.
  • ingérée en parachutes une dose de cocaïne est enveloppée dans du papier à cigarettes et gobée. L'effet se fait sentir au bout de 20 minutes et dure environ 1 heure[6].
  • injectée en intraveineuse. L'effet se fait sentir au bout de 10 secondes et dure environ 20 minutes. Elle se rencontre généralement chez les polytoxicomanes[6].
Usages anecdotiques 
  • appliquée sur certaines muqueuses (rectale, vaginale ou gland). L'insensibilité obtenue passe pour prolonger l'acte sexuel car ces zones sont anesthésiées[5].
  • par voie orale sous forme d'extrait, de teinture ou de vin. Cet usage était majoritaire au XIXe siècle[5].

Elle est parfois consommée avec de l'héroïne (speed-ball) afin de compenser les effets dépresseurs de l'héroïne par les effets stimulants de la cocaïne[10]. Avec de l'alcool, ceci augmente la toxicité des deux produits.

Effets et conséquences

Chez la femme enceinte, la cocaïne traverse la barrière placentaire et expose le fœtus à des risques de retard de croissance, accidents vasculaires, malformation.

Effets ressentis

L'usage de la cocaïne provoque :

  • la sensation d'avoir la gorge gonflée, anesthésie du nez et des dents ainsi qu'une difficulté a déglutir.
  • une forte euphorie[6] appelée « flash » plus intense que pour l'héroïne mais moins que pour le crack;
  • un sentiment de puissance intellectuelle (illusion de tout comprendre et d'avoir une intelligence inconcevable) et physique (voire sexuelle) qui provoque une désinhibition[6] ;
  • une indifférence à la douleur, à la fatigue et à la faim[6] ;
  • baisse de la fatigue ;
  • dans certains cas : hallucinations, délire.

Ces effets vont laisser place ensuite à ce qu'il est commun d'appeler « descente » ou craving : un état dépressif et à une anxiété que certains apaiseront par une prise d'héroïne ou de médicaments psychoactifs tels que antidépresseurs, anxiolytiques, calmants divers[9].

Effets à court terme

La levée des inhibitions peut provoquer une perte de jugement entraînant parfois des actes inconsidérés, tels que la violence, des comportements très agressifs[6].

Effets à long terme

Consommée de façon régulière, la cocaïne peut provoquer :

  • une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins[6] : les tissus, insuffisamment irrigués, se nécrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lésions perforantes pouvant aller jusqu'à la nécrose des parois nasales chez les usagers prisant régulièrement la cocaïne ;

les molaires subissent également l'action corrosive de la cocaine

  • des troubles du rythme cardiaque pouvant entraîner des accidents cardiaques[6] ;
  • des troubles de l'humeur : irritabilité, paranoïa, attaque de panique, dépression[6] ;
  • troubles du système nerveux : panique, sentiments de persécution, actes violents crises de paranoïa et hallucinations.
  • une augmentation de l'activité psychique[6] : des insomnies, des amnésies, des difficultés de concentration, tics nerveux, etc. ;
  • une dépendance psychique rapide et forte[6]. On estime que 20% des usagers deviennent dépendants[5]. La dépendance à la cocaïne est parfois réversible mais même après un arrêt complet de consommation, il faut attendre de 12 à 18 mois sans rechute pour être considéré comme « guéri »[12].

La tolérance ne concerne que certains des effets notamment l'euphorie et est fortement liée aux sensibilités individuelles[5].

Le syndrome de sevrage n'a été officialisé qu'en 1987 et ses manifestations physiques ne sont pas toujours observables[5].

La consommation abusive de cocaine entraîne des dégâts irréversibles au cerveau, et parfois la démence[réf. souhaitée].

Risques et prévention

Le partage du matériel pour consommation « en rail » favorise les transmissions virales (hépatite B, hépatite C et sida) par le partage de pailles. Le risque est majoré dans le cas de partage de seringues ou d'aiguilles déjà utilisées dans le cas d'une absorption par injection[9].

La consommation de cocaïne en même temps que d'autres substances stimulantes ou psychotropes favorise le risque de coma[13].

La concentration en cocaïne pure dans le produit final trouvé dans le contexte d'une commercialisation illégale varie en fonction des procédés de fabrication. À doses équivalentes, les concentrations peuvent être différentes. Ceci provoque le risque d'une méconnaissance de la quantité réellement absorbée et d'overdose en cas de surconcentration.

La cocaïne peut être « coupée » avec différentes substances, la plupart du temps des substances en poudre blanche (comme par exemple du plâtre ou encore des médicaments effervescents écrasé) qui présentent un risque d'infection ou d'inflammation des muqueuses nasales lors de sniff ou d'intoxications lors d'injection.

La cocaïne une fois « basée » résulte en un liquide et des cristaux. Un mauvais filtrage du liquide injecté augmente le risque d'envoyer un des particules dans la circulation sanguine et d'obstruer les vaisseaux sanguins et de conduire à l'embolie de certains organes[14].

Décès lié à la cocaïne

Les cas de décès imputés à la cocaïne sont dus à :

  • un état de santé incompatible avec la prise de cocaïne (antécédent de problèmes cardiaques, hypertension, insuffisance respiratoire, asthme, épilepsie, problèmes hépatiques ou rénaux, diabète) ;
  • un dosage trop élevé, dit "overdose" ;la dose létale est estimée à 1,2 grammes sauf dans les rares cas d'allergie mais les gros consommateurs peuvent tolérer jusqu'à 5 grammes par jour
  • un mélange avec d'autres substances aggravantes (risque de coma toxique en mélangeant alcool et cocaïne ; troubles cardiaques en mélangeant cocaïne et boissons stimulantes, tabac, Viagra, amphétamines)[réf. nécessaire].

Traitements de la cocaïnomanie

Article détaillé : Addiction.

Laurent Karila et collaborateurs ont récemment publié une revue sur les différents traitements de l'addiction à la cocaïne. Parmi eux, on retrouve la N-AcetylCysteine, le topiramate, le modafinil, l'aripiprazole, le vaccin anticocaïne [15]

Statistique

Évaluation de la consommation

En 2000, il est estimé que 14 millions de personnes consomment de la cocaïne. Selon le rapport de l'OICS du 1er mars 2006, la cocaïne arrive au deuxième rang des drogues dont l'usage est le plus répandu en Amérique du Nord. Il est estimé que les États-Unis comptent à eux seuls 2,3 millions d'usagers. Il est cependant signalé une baisse de 70% de la consommation de cocaïne dans ce dernier pays entre 1985 et 1999[16] et une nouvelle baisse d'un quart au cours des années 2000. À l'opposé, le nombre de consommateurs de cocaïne a augmenté en Europe, passant de 2 millions en 1998, à 4,1 millions en 2008.

Évaluation de la production

De 900 à 1 000 tonnes de cocaïne sont produites chaque année[17].

La Colombie a été longtemps le premier pays producteur de cocaïne, totalisant à elle-seule 776 tonnes par an (données 2005[réf. nécessaire]), mais en 2009, les statistiques de l'ONU indiquent que le Pérou produit 45,4% de toute la cocaïne produite dans le monde suivi par la Colombie avec 39,3% et de la Bolivie avec 15,3% du total[18].

Évaluation du trafic

Fin 2008, le marché européen était estimé représentait 34 milliards de dollars et le marché américain estimé à 37 milliards de dollars[19].

En 2004, plus de 64 000 saisies, soit 74 t de cocaïne, ont été effectuées sur le territoire de l’Union européenne. L’Espagne a effectué la moitié des saisies en nombre et en volume[20].

Selon un rapport de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) du 18 octobre 2006, les saisies en France de cocaïne de 2005 (5 tonnes) sont en progression de 16 % par rapport à 2004, qui constituait déjà un record[17].

Le marché américain reçoit alors 600 des 900 à 1 000 tonnes produites chaque année[17].

En Europe, en 2005, le coût de la cocaïne est d'environ 26 000 à 28 000 euros le kilo (soit 26 à 28 euro le gramme)[17].

Termes dérivés

Cocaïnomanie

Ce terme est composé de cocaïne et de manie, du grec mania pour « folie, passion ». Il désigne une consommation régulière et non-contrôlée de cocaïne, amenant un état de dépendance, soit une toxicomanie.

Cocaïnomane

Ce terme dérivé du précédent désigne les personnes atteintes de cocaïnomanie.

Cocaïnisme

Ce terme désigne une intoxication chronique à la cocaïne.

Extension

France

Restée longtemps la drogue des nantis et du "showbiz", la cocaïne se répand chez les employés et au sein de secteurs professionnels plus traditionnels, comme le BTP, la restauration ou le commerce, à titre de stimulant. La cause de cette extension est la baisse des coûts et l'augmentation des entrées de cocaïne en France. Ainsi, de 1997 à 2007, le coût de la cocaïne pour le consommateur a chuté de moitié. Il est passé de 120 euro (800 francs) à 60 euro par gramme de cocaïne[21].

Le Code du travail interdit les prélèvements urinaire ou sanguin en entreprise pour détecter d'éventuelles traces de drogues, en dehors des postes dits « de sécurité ». Toutefois un contrôle est tout à fait légal sur la route.

La cocaïne et l'économie mondiale

Une étude publiée en août 2009 aux États-Unis démontre que 90% des billets de banque en circulation dans les villes américaines contiennent des traces de cocaïne[22]. Ce n'est pas pour autant que 90% de la population en consomme. Une autre étude a démontré que s'il y avait autant de billets marqués par cette substance, c'était dû au transfert sur d'autres billets, pendant le comptage mécanique, des micro-grains de cocaïne présents sur les billets ayant servi à priser.

Mélanges

L'alcool est souvent consommé avec la cocaine, afin d'atténuer les effets désagréables de la descente. La cocaine réduit l'ivresse. Le mélange d'alcool et de cocaine augmente les risques d'arrêt cardiaque. Le mélange de cannabis et de cocaine est moins nocif.

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a, b et c SIGMA-ALDRICH
  3. http://blocpot.qc.ca/node/962
  4. Drug decriminalization in Portugal, Glenn Greenwald (Cato Institute), 2009, p. 3
  5. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1) 
  6. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x et y Yasmina Salmandjee, Les Drogues, tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », 2003 (ISBN 2-7081-3532-5) 
  7. Han Israëls, Der Fall Freud. Die Geburt der Psychoanalyse aus der Lüge, 1999 
  8. Urban Legends Reference Pages: Cocaine in Coca-Cola
  9. a, b et c Drogues, savoir plus risquer moins, Comité français d'éducation pour la santé et de la mildt, juillet 2000 (ISBN 2-908444-65-8) 
  10. Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les Drogues de synthèse, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6) 
  11. Schwartz BG, Rezkalla S, Kloner RA, Cardiovascular effects of cocaine, Circulation, 2010;122:2558-2569
  12. Reportage TV de Florent Chevolleau et David Geoffrion - Les Nouveaux Cocaïnomanes - Diffusé dans Envoyé spécial le 22/11/07
  13. INPES / Mildt, Drogues & dépendances, le livret d'information, état des connaissances, éditions INPES, mars 2007, relié, 179 p. 
  14. Plateforme réduction des risques du GREA, La réduction des risques, Drogues « servez-vous ! », 20 idées fausses sur la réduction des risques, GREA, Yverdon-les-Bains, 2007, brochure, 19 p. 
  15. Karila L, Gorelick D, Weinstein A, Noble F, Benyamina A, Coscas S, Blecha L,Lowenstein W, Martinot JL, Reynaud M, Lépine JP. New treatments for cocaine dependence: a focused review. Int J Neuropsychopharmacol. 11 mai 2008 (3):425-38. Epub 2007 Oct 10.
  16. (fr) Des signes de progrès, estime l'ONU, Agence France-Presse, 27 janvier 2001
  17. a, b, c et d La cocaïne se démocratise en France et gagne du terrain sur le cannabis, Le Monde, 18 octobre 2006
  18. (en) Peru becomes the world's leading coca producer: UN, AFP, 23 juin 2010
  19. (fr) ONUDC : nouvelles drogues, nouveaux marchés dans le monde, 23 juin 2010, centre d'actualité de l'ONU
  20. (fr) Les drogues illicites en Europe et dans le monde Données (officielles) essentielles
  21. La consommation de cocaïne progresse dans l'entreprise, Le Figaro, 31 juillet 2007
  22. (en) American Chemical Society, « New study: Up to 90 percent of US paper money contains traces of cocaine », dans New Scientist, 17 août 2009 [texte intégral (page consultée le 17 août 2009)] 

Bibliographie

  • Sigmund Freud : Contribution à la connaissance des effets de la coca, (1885) dans Un peu de cocaïne pour me délier la langue, Max Milo Éditions, 2005. (ISBN 2914388764)

Voir aussi

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  • cocaine — [n] illegal drug blow*, coke*, controlled substance, crack*, crystal*, freebase*, happy dust*, ice*, joy powder*, mojo*, narcotic, nose candy*, poison*, snort*, snow*, speedball*, stardust*, stuff*, sugar*, white horse*, white lady*, wings*;… …   New thesaurus

  • cocaine — ► NOUN ▪ an addictive drug derived from coca or prepared synthetically, used as an illegal stimulant and sometimes medicinally as a local anaesthetic. ORIGIN from COCA(Cf. ↑coca) …   English terms dictionary

  • cocaine — [kō kān′, kō′kān΄] n. [ COCA + INE3] a crystalline alkaloid, C17H21NO4, obtained from dried coca leaves: it was once much used in medicine and dentistry to lessen pain, but it is habit forming when used as a stimulant …   English World dictionary

  • Cocaine — For other uses, see Cocaine (disambiguation). Cocaine …   Wikipedia

  • Cocaine — The most potent stimulant of natural origin, a bitter addictive anesthetic (pain blocker) which is extracted from the leaves of the coca scrub (Erythroxylon coca) indigenous to the Andean highlands of South America. From the name of the plant… …   Medical dictionary

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