- Châtillon-en-Diois (AOC)
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Châtillon-en-diois (AOC)
Diois {{{légende}}} Désignation(s) Diois Appellation(s) principale(s) Châtillion-en-diois Type d'appellation(s) appellation d'origine contrôlée Reconnue depuis VDQS en 1955
AOC en 1975Pays France
Rhône-AlpesRégion parente Vignoble de la vallée du Rhône Sous-région(s) Diois
(haute vallée de la Drôme)Climat tempéré alpin Sol argilo-calcaire Nombre de domaines viticoles 120 viticulteurs adhérents à la cave coopérative de Die Cépages dominants rouge : gamay noir à jus blanc (75% minimum), syrah et pinot noir (25% maximum)
blanc : aligoté et chardonnayVins produits rouge et blanc Production 4 000 hl dont 1 000 hl en blanc Rendement moyen à l'hectare 50 hl/ha Le châtillion-en-diois[1] est une AOC de la haute vallée de la Drôme dont le vignoble produit des vins rouges et blancs. Les treize communes[2] faisant partie de cette appellation sont : Châtillon-en-Diois, Aix-en-Diois, Barnave, Jansac, Laval-d'Aix, Luc-en-Diois, Menglon, Molières-Glandaz, Montlaur-en-Diois, Montmaur-en-Diois, Poyols, Recoubeau et Saint-Roman.
Sommaire
Histoire
Antiquité
Tout comme celui de Die, ce vignoble remonte à l'Antiquité. Pline l'Ancien qui cite élogieusement le vin des Voconces en distingue deux l’aigleucos, dont on arrêtait la fermentation en plongeant les dolia dans l’eau froide jusqu’à l’hiver, et le vinum dulce[3].
Moyen-Âge
Durant la période médiévale, les vins du haut Diois (donc de Châtillon-en-Diois) sont commercialisés dans le Vercors, le Trièves et le Dévoluy. Les grands centres de consommation étaient Lus-la-Croix-Haute et les communes du Glandage, Boulc et Treschenu.
Période moderne
En 1700, une révision des feux dans l'élection de Montélimar[4], signales qu'à Poyols « la vigne vient bien », que les habitants de Menglon n'ont « d'autres ressources que la vente de leurs vins », qu'à Châtillon « la seule récolte surabondante est en vin », qu'à Barnave « la moitié du prix retiré du vin est annuellement employé à l'achat de grains »[5].
La grande difficulté est alors de vendre cette surproduction. Les vigerons constatent et regrettent que la vente de leurs vins ne puissent « se faire qu' dos de mulets » et au bon gré des muletiers. Du coup, « le vin se débite comme on peut », se plaint un édile et son « prix modique ne peut exciter l'activité et l'émulation du cultivateur ».
La solution existe dans l'ouverture de nouvelles routes en lieu et place des chemins muletiers. Si Châtillon préconise une route vers le Trièves par le col de Menée, Barnave réclame la sienne vers Gap par le col de Cabre.
Et chaque commune viticole d'espérer que « par le concours considérable d'acheteurs » qui ne manqueraient pas de se présenter, les cultivateurs du haut Diois pourraient alors « perfectionner la qualité » de leur production.
Période contemporaine
Au milieu du XXe siècle, les « vins du Maupas » ou du « clos Gouyarde » sont particulièrement recherchés. À tel point, que dans les années 1950, le président du syndicat des vignerons tente d'obtenir l'appellation Côtes du Bez[6]. Son rêve se réalise, en partie, puisqu'un arrêté daté du 18 mai 1955 fait entrer dans la catégorie des VDQS les vins produits uniquement sur la commune de Châtillon-en-Diois.
La consécration arrive pourtant vingt ans plus tard pour ce vignoble de montagne. Le 3 mars 1975, treize communes du haut Diois sont reconnues aptes par la qualité de leur production à accéder à l'appellation d'origine contrôlée.
Géographie
Le vignoble s'étend sur des coteaux argilo-calcaires, situés entre 500 et 600 mètres d'altitude et bien protégés du vent du nord par les falaises du Vercors. Plus de la moitié du vignoble s'étend en un « damier de verts contraste » sur le piémont du Glandasse[7] et sur la commune de Châtillon. À Luc-en-Diois, un gigantesque éboulement, provoqué à la base des calcaires thitoniques[8] par le décollement d'un ban marneux, le Claps a barré la vallée de la Drôme qui le franchit en cascade.
Terroir et vin
Tandis qu'à Châtillon les « terres noires » affleurent dans les collines qui émergent des terrasses du Bez, sa cuvette est dominée par des falaises du thitonique, dont le calcaire s'est faillé sur place ou ployé brusquement. Le vignoble qui tapisse les éboulis qui en sont issus produit des vins rouges bouquetés et légers à boire dans leur prime jeunesse ainsi que des blancs assez corsés caractérisés par un nez d'herbes et de fleurs alpestres.
Notes et références
- ↑ Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
- ↑ Ces treize communes font aussi partie des trente-deux communes de l'AOC Clairette-de-Die.
- ↑ Le naturaliste précise les moyens «naturels » utilisés pour obtenir ce vin liquoreux : torsion du pédoncule de la grappe, fente du sarment, séchage du raisin sur des tuiles plates. Ce passerillage augmentait la teneur en sucre et permettait d’avoir un degré alcoolique élevé, qui empêchait la transformation de la totalité du sucre en alcool. Il cite deux cépages bien adaptés à ce traitement helvennaca et diachytos.
- ↑ Cf. É. Sauve, op. cité.
- ↑ Châtillon-en-Diois produisait alors 2 000 charges ; Poyols, 600 ; Barnave, 800 : Montlaur-en-Dioid, 300. La charge était de deux quintaux.
- ↑ Le Bez est le torrent qui traverse la commune et le village de Châtillon-en-Diois.
- ↑ Le Glandasse, énorme massif urgonien, culmine à 2 025 mètres.
- ↑ Calcaire formé au cours du jurassique supérieur.
Bibliographie
- Étienne Sauvan, Évolution économique du haut Diois, Revue de Géographie alpine, no 9, 1921.
- Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, T. XIV, Éd. J. André, Paris, 1958.
- Henri Desaye, La vigne et le vin à travers l'histoire de Die et du Diois, Bulletin de la Société d'Archéologie et de Statistique de la Drôme, LXXVIII, 1972.
- Denis Chevallier, Des villages et des ronces, le canton de Châtillon-en-Diois face au changement, Éd. Curendera, 1981.
- INAO, Délimitation parcellaire de Châtillon-en-Diois (AOC), rapports des experts, Paris, 1982.
- Ouvrage collectif, Vins, vignes et vignerons du Diois, Cahiers culturels du Parc du Vercors, no 4, Éd. La Manufacture, Die, 1983.
- Charles Pomerol, sous la direction de, Terroirs et vins de France. Itinéraires œnologiques et géologiques, Éd. du BRGM, Orléans, 1990.
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