Château de Versailles

Château de Versailles
Château de Versailles
Image illustrative de l'article Château de Versailles
La Cour de marbre vue de nuit.
Période ou style Baroque, Classicisme
Propriétaire initial Couronne de France
Destination initiale Résidence royale
Propriétaire actuel République française
Destination actuelle Musée de l'Histoire de France
Protection  Classé MH (1862, 1906, 1964)
 Patrimoine mondial (1976)
Site web www.chateauversailles.fr
Coordonnées 48° 48′ 17″ N 2° 07′ 13″ E / 48.8047944, 2.120372248° 48′ 17″ Nord
       2° 07′ 13″ Est
/ 48.8047944, 2.1203722
  
Pays France
Région historique Île-de-France
Subdivision administrative Yvelines
Commune Versailles

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Château de Versailles

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Château de Versailles

Le château de Versailles à Versailles fut la résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l'exception des quelques années de la Régence.

Situés au sud-ouest de Paris, dans la ville de Versailles en France, ce château et son domaine visaient à glorifier la monarchie française.

Le château est constitué d'une succession d'éléments ayant une harmonie architecturale. Il s'étale sur 63 154 m² répartis en 2 300 pièces (dont 1 000 pièces de musée)[1].

Le parc du château de Versailles s'étend sur 715 ha (contre 8 000 avant la Révolution française, soit dix fois plus), dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon, le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie, une orangerie et la pièce d'eau des Suisses.

Sommaire

Localisation

Le château de Versailles est situé au nord-ouest du territoire de la commune de Versailles, à 16 kilomètres au sud-ouest de Paris, en France. On entend, par « château de Versailles », à la fois la construction palatiale et ses proches abords, ainsi que l'ensemble du domaine de Versailles, incluant alors — entre autres — les Trianons, le Grand Canal et le parc du château de Versailles.

Historique

Ancien Régime

Aux origines du lieu

Article détaillé : Histoire de Versailles.

Avant le château, la première mention de Versailles remonte à 1038 dans une charte de l’abbaye Saint-Père de Chartres[2]. En 1561, le domaine de Versailles et sa demeure seigneuriale est vendu à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX[3].

Le 24 août 1572, Loménie est assassiné lors de la nuit de la Saint-Barthélemy. L’Estoile rapporte dans ses Mémoires que la reine Catherine de Médicis « fit étrangler, dans l’intérêt du comte de Retz, pour lui faire avoir le château de Versailles, le secrétaire d’État Loménie, qui en était possesseur[4] ».

L’année suivante, Albert de Gondi, comte de Retz, un des Florentins qui accompagnent Catherine de Médicis en France, devient pour 35 000 livres propriétaire de la seigneurie de Versailles et de son château, consistant alors en une demeure seigneuriale située à l’emplacement de l’actuel Hôtel des Affaires étrangères et de la Marine[5].

En 1589, un mois avant qu’il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles[6]. Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Dès 1607, le futur Louis XIII, alors âgé de 6 ans, fait sa première chasse à Versailles[7].

Au début du XVIIe siècle, les terres environnantes sont donc la propriété d’une part de la famille de Gondi et d’autres part du prieuré Saint-Julien de Versailles dont le prieur est Mathieu Mercerie. De 1622 à 1654, Jean-François de Gondi est archevêque de Paris dont dépend hiérarchiquement le prieuré Saint-Julien. Jean-François de Gondi, seigneur de Versailles, est donc propriétaire du domaine qui est acquis par le roi en 1623[8]. « La terre et seigneurie de Versailles » sont eux vendus au roi le 8 avril 1632 par ce même Jean-François de Gondi[9],[note 1]. Sur le terrain de l’actuel château de Versailles, ne se trouve alors qu’un moulin à vent[10].

Louis XIII : Les origines du château

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Le premier château

En septembre 1623, le roi réunit l’argent nécessaire à la construction d'un pavillon de chasse construit par Nicolas Huaut[11], dont il prend possession le 9 mars 1624. Ce lieu, nommé le Val-de-Galie, est situé au sommet du plateau de Versailles, sur le chemin allant de Versailles à Trianon[11]. S'y dressait un moulin à vent et la maison du meunier[12], rachetés le 23 mars 1624 par le roi afin de les démolir[11].

En 1623, Louis XIII, fait construire à la place de l'ancien moulin et au sommet d’une butte cernée par des marais[13], un modeste pavillon de chasse en brique et pierre. Le bâtiment consiste alors en un simple corps de logis s'élevant sur trois niveaux à sept travées auquel s'ajoutent deux ailes en retour, légèrement plus basses et également en sept travées[14]. L'ensemble est entouré de fossés. L'avant de la cour est fermé par un mur percé d'une porte cochère[15]. Louis XIII participe personnellement à l'élaboration du plan de ce premier édifice[16].

S’il constitue son rendez-vous de chasse favori, il ne forme pourtant qu’une construction rustique et purement utilitaire[13]. La disposition bastionnée de terre et les fossés qui l’entourent, rappellent encore certaines constructions féodales[17].

Louis XIII fit bâtir cette nouvelle habitation sur un terrain qu’il achète à Jean de Soisy, dont la famille en est propriétaire depuis le XIVe siècle[18]. Dans sa petite demeure, Louis XIII reçoit de temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche[13]. Elles ne font qu’y passer sans jamais y coucher, le château de Louis XIII ne comporte pas d'appartement pour les femmes[19].

L’appartement du roi comprend une petite galerie où était accroché un tableau représentant le siège de La Rochelle, puis viennent quatre pièces dont les murs sont couverts de tapisseries[13]. La salon du roi occupe le centre de l’édifice, emplacement qui correspond aujourd'hui avec celui du lit de Louis XIV[20].

Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rend secrètement à Versailles dans le but de regagner la confiance du roi en dépit des pressions exercées sur ce dernier par la reine-mère et le parti dévot[21]. Cet évènement sera connu, plus tard, sous le nom de Journée des dupes. Richelieu resta Premier ministre et la reine-Mère fut exilée.

Ce château est surnommé à cause de sa petite taille « le chétif château », ou « le chestif chasteau » en Ancien français, par le maréchal de Bassompierre[13]. Saint-Simon l'appelle aussi « le château de cartes », à cause de ses couleurs (les briques rouges, le toit d'ardoises noires et la pierre blanche) qui rappellent celles d'un jeu de cartes pour souligner ainsi la modestie de la construction de Louis XIII par rapport à celle de son fils[22].

Le second château

Le 8 avril 1632, Louis XIII rachète le domaine de Versailles à Jean-François de Gondi, archevêque de Paris[note 1].

Le 26 mai 1636 débutèrent des travaux d’agrandissement qui sont dirigés par l’ingénieur-architecte Philibert Le Roy[23]. Le nouveau château reçut sa première décoration florale ; les jardins sont agencés « à la française » par Boyceau et Menours[24], décorés d’arabesques et d’entrelacs.

En 1643, sentant sa mort approcher, Louis XIII déclare : « Si Dieu me rend la santé, disait-il à son conffesseur, le jésuite Jacques Dinet, j'arrêterai le cours du libertinage, j'abolirai les duels, je réprimerai l'ingustice, je communierai tous les huit jours, et sitôt que je verrai mon dauphin en état de monter à cheval et en âge de majorité, je le mettrai en ma place et je me retirerai à Versailles avec quatre de vos Pères, pour m'entretenir avec eux des choses divines et pour ne plus penser de tout qu'aux affaires de mon âme et de mon salut[25] ».

Le 14 mai, il meurt laissant le royaume à son fils Louis XIV, âgé de quatre ans et trop jeune pour gouverner. Sous la régence d’Anne d'Autriche, Versailles cesse alors d'être une résidence royale pendant presque dix-huit ans[note 2].

Louis XIV

Contexte : la régence d'Anne d'Autriche

À la mort de Louis XIII, le 14 mai 1643, son fils, le jeune Louis XIV, n'est âgé que de quatre ans et huit mois. Selon un édit du défunt roi passé en avril, le gouvernement de la France est alors confié à sa veuve, Anne d'Autriche, assistée d'un conseil de régence comprenant le duc d'Orléans, lieutenant-général du royaume, le cardinal Mazarin, le chancelier Séguier, les secrétaires d'État Bouthillier et son fils Chavigny. Mais la reine, qui ne souhaite pas gouverner avec ces créatures placées par Louis XIII et feu le cardinal de Richelieu[26], obtient du Parlement, le 15 mai 1643 l'administration du royaume et l'éducation du jeune roi[27]. Bien vite, cependant, la reine prend conscience de l'extrême difficulté à exercer seule le pouvoir[28]. Elle fait donc appel au cardinal Mazarin en lui donnant, le 18 mai 1643, le poste de premier ministre. Elle fait également de lui le tuteur de son fils. Le lendemain de la mort du roi[26], Louis et son jeune frère, le duc Philippe d’Anjou, ont quitté Saint-Germain-en-Laye pour s’installer à Paris, au Palais-Cardinal, rebaptisé Palais-Royal[29].

Un petit château pour un petit roi : 1641-1660

On sait que le futur Louis XIV était venu une première fois à Versailles en octobre 1641 avec son frère, pour échapper à une épidémie de vérole qui frappait Saint-Germain-en-Laye[30]. Après la mort de Louis XIII, le petit pavillon de chasse de Versailles, avec son architecture de brique et pierre désuète, tombe dans un oubli relatif. Jusque-là supervisé par Claude de Saint-Simon, père du célèbre mémorialiste, le domaine royal est administré, sans grande conviction, à partir de 1645 par le président au parlement de Paris, René de Longueil, qui prend la charge de capitaine des chasses et par Nicolas du Pont de Compiègne qui devient intendant. La terre de Versailles survit chichement avec 4 000 livres annuelles tirées du produit de ses fermes[31].

Le jeune Louis se rend à Versailles le 18 avril 1651, pour une partie de chasse, où il est reçu par le capitaine des chasses de Longueil. Il revient dîner sur les lieux les 15 et 28 juin[32]. Les troubles causés à Paris par la Fronde des princes contraignent le roi et la régente à un séjour forcé de trois mois à Poitiers d'octobre 1651 à janvier 1652. Au terme d'un voyage de retour de plusieurs mois, Anne d'Autriche et son fils font étape à Versailles le 27 avril 1652 pour dîner avant de rejoindre Saint-Germain-en-Laye. Le 14 novembre, le roi accompagné de Monsieur, son frère, et d'une partie de la cour va « prendre le divertissement de la Chasse à Versailles ». Il y retourne pour la même occupation les 8 et 22 janvier 1653. Le 3 avril, le jeune Louis passe la nuit à Versailles et y retourne deux semaines plus tard pour chasser. Le 20 mai, il vient chasser le renard en compagnie du cardinal Mazarin et reste dormir sur place[33].

Du fait de ces visites régulières, on remplace, dans la charge de capitaine des chasses, le président de Longueil, peu impliqué dans la gestion du domaine, par Louis Lenormand, sieur de Beaumont, le 28 juin 1653. Mais l'intérêt du souverain pour Versailles ne se confirme pas. Le jeune monarque de 14 ans préfère aller chasser à Vincennes. En cinq années, il ne vient à Versailles que quatre fois, de la fin 1654 à l'automne 1660[34]. Le domaine traverse alors une période de déshérence et d’irrégularités, marquée par les querelles violentes entre le colérique concierge du château, Henry de Bessay, sieur de Noiron (nommé en 1654) et le jardinier Guillaume Masson (nommé en 1652). En mars 1665 Noiron tire un coup de pistolet sur Masson et le menace de son épée. Le jardinier indélicat, quant à lui, exploite le parc à son profit en détournant du foin ou du bois, et en utilisant les terres comme pâturages pour ses bêtes ou celles de propriétaires des environs[35].

La situation ne s’améliore guère par la suite. Pour des raisons administratives, l’intendant Nicolas du Pont de Compiègne démissionne de sa charge. À sa place on nomme, le 11 mars 1659, Louis Lenormand, sieur de Beaumont, qui cumule donc la charge d’intendant avec celle de capitaine des chasses dont il est titulaire depuis cinq ans[36]. Mais M. de Beaumont se décharge des fonctions d’intendance, qui ne correspondent pas à son rang, sur son propre intendant, Denis Raimond qui se révèle peu efficace. Le laisser-aller règne sur le domaine royal, encore aggravé par l’assassinat, en forêt de Saint-Germain-en-Laye, de M. de Beaumont, le 3 mai 1660[37].

Premiers aménagements : 1660-1664
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En septembre 1660, le roi amorce la reprise en main du domaine. Au lieu de donner un successeur à M. de Beaumont, il donne commission d’intendance à son proche serviteur, Jérôme Blouin, premier valet de chambre du roi, « ayant clefs des coffres de nostre chambre et couchant en icelle[38] ». Ce dernier remet de l'ordre dans la gestion du domaine en congédiant, sur ordre du roi, le jardinier Hilaire II Masson, accusé de déprédations. Louis XIV demande également que l'inventaire du château soit vérifié. Et le concierge Hernry de Bessay, sieur de Noiron doit, sur ordre du roi du 11 octobre 1660, se retirer à Saint-Germain-en-Laye[39] Quatre mois après son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche[40], Louis XIV va « prendre le divertissement de la Chasse[41] » avec son épouse à Versailles, le 25 octobre 1660. C’est à cette époque que l’intérêt du roi pour le domaine de son père se manifeste de façon explicite. Il envisage d’agrandir le jardin et de créer un nouveau parc d’une « étendue considérable[42] ». Dès le mois de novembre, Blouin se met en quête de financements pour ces travaux à venir. À cet effet, il remet en vente le fermage de la seigneurie et parvient non sans difficulté à le faire accepter par le receveur-fermier alors en place, Denis Gourlier, pour la somme de 5 200 livres[43].

Le premier changement effectif à Versailles concerne le verger. Le roi souhaite en faire régulariser la forme et augmenter la surface. Il veut également le clore d’un mur. Il ordonne que les terrains nécessaires à cette opération soient mis à sa disposition au 31 décembre 1660. Entre l’automne 1660 et le début de 1661, les travaux d’arpentages sont menés[44]. Le 9 mars 1661, alors que le cardinal Mazarin vient de mourir, Louis XIV annonce qu’il exercera le pouvoir directement, sans reprendre de Premier ministre[45]. Le lendemain, sa première décision officielle consiste en la nomination de Jean-Baptiste-Amador de Vignerot Du Plessis, marquis de Richelieu, comme capitaine des chasses en remplacement de M.de Beaumont assassiné en 1660. Mais la gestion du domaine de Versailles, non mentionnée dans la capitainerie attribuée à Du Plessis, demeure sous le contrôle de Blouin.

Dans les premiers mois de 1661, le roi charge le peintre Charles Errard de remettre en état les appartements du château. Mais avec la naissance prochaine du dauphin et le mariage à venir de Monsieur, frère du roi, la famille royale va s'agrandir. Il faut donc procéder rapidement à un réaménagement de la distribution des pièces. Le rez-de-chaussée et l'étage sont divisés en appartements royaux ou princiers, desservis par deux nouveaux escaliers dans les ailes latérales. L'escalier de Louis XIII au centre du corps de logis est supprimé[46].

Première campagne : 1664-1668
Le château après le premier agrandissement en 1668.

Sans compter des modifications mineures effectuées à partir de 1661, où le roi n’y consacra qu’une somme modeste d’un million et demi de livres[47], les phases de construction se déclenchèrent en 1664 avec la première campagne de construction. En dépit des résultats de la construction d’un des plus merveilleux palais d’Europe, les poursuites de Louis XIV déclenchèrent des critiques sournoises parmi ses courtisans[48]. Il reste cependant des témoignages de ces secrètes oppositions ; le lieu parut surtout mal choisi ; Saint-Simon le rapportant ainsi : Versailles, lieu ingrat, triste, sans vue, sans bois, sans eaux, sans terre, parce que tout est sable mouvant et marécage, sans air, par conséquent qui n’est pas bon[49].

À cette époque, Versailles n’était qu’une résidence d’agrément, où des fêtes étaient données dans les jardins, le Louvre demeurant officiellement le palais royal. Dans une lettre restée célèbre, Colbert se plaignit d’ailleurs que Louis XIV délaissât le Louvre :

« Pendant le temps qu'elle a dépensé de si grandes sommes en cette maison, elle a négligé le Louvre, qui est assurément le plus superbe palais qu'il y ayt au monde et le plus digne de la grandeur de Nostre Majesté. Et Dieu veuille que tout d'occasions qui la peuvent nécessiter d'entrer dans quelque grande guerre, en luy ostant les moyens d'achever ce superbe bastiment, ne luy donnent pas longtemps le déplaisir d'en avoir perdu le temps et l'occasion ! ...

Ô quelle pitié, que le plus grand roy et le plus vertueux, de la véritable vertu qui fait les plus grands princes, fust mesuré à l'aune de Versailles[50] ! »

Cette phase de construction fut résulta en raison des exigences de logement pour les membres de la cour invités au divertissement nommé fête des Plaisirs de l’Île enchantée[51]. Au cours des fêtes de 1664 et 1668, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château car beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir[52]. Le Roi, désireux d’agrandir celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets[53]. Le premier prévoyait la destruction du château primitif et son remplacement par un palais à l’Italienne. Le deuxième projet proposait d’agrandir le château, côté jardin, par une enveloppe de pierre[53]. Sur les conseils de Colbert, le Roi opta pour la seconde solution[54]. Tenue pendant une semaine en mai 1664, Louis XIV présenta le divertissement – une prélude en allégorie de la Guerre de Dévolution – comme hommage officiel à sa mère, Anne d'Autriche et à sa femme, Marie-Thérèse d'Autriche ; mais, en réalité, le roi offrit la fête à sa favorite, Louise de La Vallière[55].

À partir de1664, Louis XIV fit aménager Versailles de façon à pouvoir y passer plusieurs jours avec son Conseil et membres de la Cour[56]. Il décida de conserver le château initial bâti par Louis XIII, plus pour des raisons financières que sentimentales[53]. Le Vau tripla la superficie du château[53], qui fut décoré avec beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil[57], omniprésent à Versailles. Le jardin de Versailles, particulièrement apprécié par Louis XIV, fut orné de sculptures de Girardon et de Le Hongre[53].

En 1665, les premières statues sont installées dans le jardin et la grotte de Téthys construite[58]. La première orangerie, la ménagerie et la grotte de Téthys caractérisèrent la construction à cette époque. Deux ans plus tard, commença le creusement du Grand Canal[59].

Deuxième campagne : 1669-1672

La deuxième campagne de construction fut inaugurée avec le Traité d’Aix-la-Chapelle, le traité qui a mis fin de la Guerre de Dévolution, et fut célébrée par le fête qui aura lieu le 18 juillet 1668. Connue sous le terme de « Grand Divertissement Royal de Versailles », elle sera marquée par la création de Georges Dandin, de Molière, et des Fêtes de l’Amour et du Hasard, de Lully[60]. Au cours de fête et celle de 1664, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château, car beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir[52]. Le Roi, désireux d’agrandir celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets[53]. Le projet proposé et accepté d’agrandir le château[54], fut caractérisé par une enveloppe de pierre[53].

À cette époque, le château commença à prendre des aspects ce qu’on voit aujourd’hui. La modification plus importante de cette période fut l’enveloppe du château de Louis XIII. L’enveloppe – connu également comme le château neuf afin de se distinguer du vieux château de Louis XIII – environna le vieux château au nord, à l’ouest et au sud. Le château neuf fournit des logements nouveaux pour le roi, la reine et les membres de la famille royale. Le première étage fut réservé complètement pour deux appartements : le Grand Appartement de la Reine (côté sud) et le Grand Appartement du Roi (côté nord). Au rez-de-chaussée du château neuf, deux appartements furent aménagés – l’appartement des bains, côté nord ; l’appartement pour le frère et belle-sœur du roi, le duc et la duchesse d’Orléans. À l’ouest, une terrasse ouvrit sur les jardins ; la terrasse fut supprimée quelques ans plus tard pour faciliter la construction de la galerie des Glaces. Au deuxième étage, des appartements furent aménagés pour des autres membres de la famille royale et membres choisis de la cour[61]. À la mort de Louis Le Vau, le 11 octobre 1670, Colbert désigna les travaux architecturaux à François II d'Orbay[62].

[réf. nécessaire]Précisions de construction

  • Le rez-de-chaussée, constitué par un soubassement souligné par les lignes horizontales des refends, s’éclaire par des fenêtres cintrées sur les parterres.
  • L’étage fut pourvu de colonnes ioniques, de niches et de hautes fenêtres rectangulaires (cintrées par Mansart en 1669). Cet étage reçut un décor sculpté : statues placées dans les niches, et bas-reliefs rectangulaires surmontant les fenêtres (ils disparaîtront en 1679).
  • Le second étage, ou attique, reçut une décoration d’ordre corinthien et fut surmonté d’une balustrade sur laquelle reposaient des trophées et des pots à feu.
Troisième campagne : 1678-1684

Avec le Traité de Nimègue, qui mit fin à la Guerre de Hollande, déclencha la troisième campagne de construction à Versailles. Sous la direction de Jules-Hardouin Mansart, le château prit les aspects ce que nous lui connaissons aujourd’hui. La galerie des Glaces avec ses salons jumeaux – le salon de la Guerre et le salon de la Paix, les ailes au nord et au sud – dits respectivement « aile de Noble » et « aile des Princes » (également « aile du Midi ») et des travaux herculéennes aux jardins furent les caractéristiques de marque de cette ère du règne du Roi Soleil. À cette époque, Le Brun acheva le décor des Grands Appartements[63]

Chronique de construction

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1678 :

  • La façade sur les jardins est remaniée
  • Deux cuves allongées, en marbre blanc enrichi de bronzes dorés furent ajoutées dans le cabinet des bains
  • Début des travaux de la pièce d’eau des Suisses et du bassin de Neptune ainsi que les terrassements nécessaires au doublement du parterre du Midi et à la construction de la nouvelle orangerie

1679 :

  • La galerie des Glaces, le salon de la Guerre et de la Paix remplacent la terrasse et les cabinets du Roi et de la Reine
  • Le bâtiment central, du côté de la Cour de marbre est surmonté d’un étage. Une horloge encadrée de statues de Mars par Marsy et d’Hercule par Girardon ornent la nouvelle façade
  • Orbay commença la construction d’un second escalier destiné à faire pendant à l’escalier des Ambassadeurs : L’escalier de la Reine
  • Dès l’achèvement des ailes des Ministres, on entreprit la construction des Grandes et des Petites Écuries Les travaux se poursuivirent dans les jardins qui s’enrichissaient de statues et de nouveaux bosquets

1681 :

Versailles-FacadeJardin.jpg Midi.jpg
Façade ouest vue du jardin Parterres du Midi, jardins de Versailles
Quatrième campagne : 1699-1710

Peu après la défaite écrasante de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et vraisemblablement sous l’influence pieuse de Madame de Maintenon, Louis XIV se chargea d’entamer sa dernière campagne de construction à Versailles. La quatrième campagne de construction (1699-1710) fut caractérisée par la construction de la dernière chapelle (la chapelle actuelle) du château. La chapelle fut dessinée par Jules-Hardouin Mansart et fut achevée par Robert de Cotte en 1710. Également l’agrandissement de l’appartement du roi fut entrepris à cette époque avec l’achèvement du Salon de l’œil-de-bœuf et la chambre du roi. Avec le parachèvement de la chapelle, virtuellement toutes les constructions du Roi Soleil touchèrent à sa fin. Les constructions versaillaises ne se poursuivraient que pendant le règne de Louis XV[64]

Réception de l'ambassade de Perse : 1715

Louis XIV organise l'année de sa mort sa dernière cérémonie à Versailles lors d'une audience extraordinaire accordée le 19 février 1715 dans la galerie des Glaces au Mehmet Rıza Beğ[65], l'ambassadeur du Chah Huseyin de Perse. Il est accompagné de l'arménien Hagopdjan de Deritchan. C'est aussi la première manifestation d'envergure à laquelle assiste le futur Louis XV[66].

Le 13 août 1715 une seconde audience est accordée à l'ambassade qui débouche cette fois sur la signature du Traité de commerce et d'amitié entre la France et la Perse. Celui-ci prévoit - notamment - l'établissement d'un Consulat de Perse à Marseille, principal port de commerce avec l'Orient dont les arméniens détenaient le monopole. Hagopdjan de Deritchan est ainsi choisi pour le rôle de premier Consul dans le but de faciliter leurs activités et faire reconnaître le protectorat dont ils bénéficient.

Cet évènement révèle le contexte historique dans lequel Montesquieu écrit ses Lettres persanes[65] qu'il fait éditer en 1721 à Amsterdam sous le pseudonyme A Cologne chez Pierre Marteau alors que la ville comptait de nombreux marchands arméniens et perses.

Louis XV

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Louis XV naît à Versailles en 15 février 1710.

En 1715, après la mort de Louis XIV, le nouveau roi n’étant qu'un enfant, son tuteur Philippe d’Orléans (dit le Régent, cousin au 2e degré de Louis XV) quitte Versailles le 9 septembre et s’installe dans sa résidence parisienne du Palais-Royal et la Cour aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles propose de raser le château.

Les 3 et 4 septembre, il accomplit ses premiers actes de roi lors de la messe célébrée pour lui à la chapelle de Versailles.

En 1717, Pierre le Grand, tsar de Russie, visite Versailles et réside au Grand Trianon.

En 1722, âgé de 12 ans, Louis XV il est fiancé à Marie Anne Victoire d'Espagne et la cour se réinstalle à Versailles dans les appartements Louis XIV.

Le nouveau souverain se montre soucieux de faire respecter les traditions de Versailles. L’ère des grandes constructions est révolue et le château ne retrouve plus le lustre des années Louis XIV —  Louis XV n’apprécie pas particulièrement Versailles. Quand il s’y trouvait, il se réfugie souvent dans les Petits Appartements dans les attiques, au-dessus de ses Grands Appartements. Mais la plupart du temps, il séjourne au Trianon, à Marly, à Compiègne ou à Fontainebleau, ou encore dans de petites résidences à proximité de Paris.

Les premières transformations du château consistent en :

  • la démolition de l’appartement des Bains et l’escalier des Ambassadeurs,
  • les constructions du salon d’Hercule (au plafond de F. Lemoyne), de l’Opéra de style rococo dans le manège de la Grande Écurie et du Petit Trianon,
  • la transformation des appartements du Roi, de la Reine et des princes de la famille royale progressivement transformés pour s’adapter aux goûts de l’époque et rendus plus confortables. Ange-Jacques Gabriel prendra en charge ces modifications.

Son règne inclut également de nombreuses constructions éphémères dans le parc.

La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait depuis 1708 le duc d’Antin, entame la décoration de la grande salle (salon d’Hercule) sous la responsabilité de Robert de Cotte qui dirige les travaux suivant les projets élaborés dans les dernières années du règne de Louis XIV. Ce salon achève le Grand Appartement de Le Brun et l’esprit de grandeur rejoint celui du siècle précédent. Les parois sont recouvertes de marbres choisis par Louis XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse. La nouveauté réside dans le plafond compartimenté d’aucun cadre sculpté. François Lemoyne saisit l’occasion de rivaliser avec Véronèse en peignant : « L’Apothéose d’Hercule ». Le salon d’Hercule relie les appartements du Roi au vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisage de remplacer l’escalier des Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle.

En 1729 a lieu le début des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine. Robert de Cotte fournit les dessins des nouvelles boiseries.

L'achèvement des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine par Gabriel père et fils est effectif en 1735.

En 1736, l'inauguration du salon d’Hercule est faite. 1737 Louis XV transforme le premier étage du corps central le long de la cour de Marbre, côté nord, en appartement privé destiné à l'habitation et au travail.

1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV sont constamment remaniées. Les travaux commencent en 1738 par la création de la chambre à coucher privée du Roi, et se stabilisent vers 1760.

1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fait procéder à l’achèvement du Bassin de Neptune ;

1742, Louis XV accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur extraordinaire du Grand Seigneur. Un traité d'alliance militaire contre l'Autriche est conclu avec l'Empire Ottoman[67] dans la guerre de Succession d’Autriche. Il promet un soutien qui devait s'ajouter à ceux de la Prusse et de l'Empire russe[67] mais qui n'aura finalement pas lieu. Louis XV subira de plus un revers d'alliance de la part de la Russie. Versailles n'avait pas reçu d'ambassade depuis 1715.

1745, à la tête de l’Administration des Bâtiments du Roi, Charles François Paul Le Normant de Tournehem succède à Philibert Orry, grâce à l’influence de sa pupille – peut-être même sa fille naturelle – Madame de Pompadour.

25 février 1745, le bal des Ifs[68].

Plan du château de Versailles et des jardins dressé en 1746, par l’abbé Delagrive, géographe de la Ville de Paris.


1750, Louis XV introduit un nouveau type de pièces dans les appartements royaux : la salle à manger des retours de chasse. Il connaît une série d'histoires sentimentales de courte durée dans le parc aux cerfs.

1751, mort de Tournehem qui est remplacé par le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour. Sous ses directives vont se révéler : l’architecte Ange-Jacques Gabriel, et deux sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau. C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit à Gabriel et à Verbeckt l’occasion de travailler ensemble.

1752, destruction de l’escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et du cabinet des Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV sont détruits pour la création d’un appartement destiné à l’aînée des Filles de France : Madame Adélaïde.

1755, la seconde transformation consiste à réunir l’ancien cabinet du Roi (ou du Conseil) avec le cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le grand salon du Conseil. Jules Antoine Rousseau sculpte les boiseries dorées. Gabriel réutilise une partie des anciens panneaux pour décorer les murs. Au second étage se développent les cabinets intérieurs du roi. Dans cette partie du château, aucune dorure ne colore les boiseries. Des couleurs vives et variées égayent les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin, l’inventeur du fameux « vernis Martin ». L’élément essentiel de cet appartement est une petite galerie éclairée sur la cour de Marbre. Des tableaux de Boucher, Carle van Loo, Lancret, Pater et Parrocel sont accrochés sur les boiseries colorées.

  • 1er avril 1756 : un traité d'alliance est signé avec l'Autriche mettant fin à des siècles de conflit avec les Habsbourg.

Pendant toute sa carrière Gabriel fait face à des problèmes de logement. La reine met au monde huit princesses :

Pour loger toutes ces princesses, dans des appartements qui conviennent à leur rang, Gabriel effectue de multiples travaux. Au fil des années « Mesdames » changent d’appartements, passant de l’Aile du Midi à l’Aile du Nord, et au rez-de-chaussée du Corps central (et même au premier étage comme nous l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutissent à la disparition complète de l’appartement des bains, de l’Escalier des Ambassadeurs, et au cloisonnement de la Galerie Basse. Ces appartements sont détruits par Louis Philippe, quelques splendides boiseries ont échappé à ce saccage et nous témoignent du luxe qui régnait chez Mesdames.

Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prennent possession des deux appartements du rez-de-chaussée situés sous l’appartement de la Reine et, en retour d’équerre, sous une partie de la galerie des Glaces. De merveilleuses décorations sont alors créées. Le XIXe siècle ravagea cet ensemble. Seules sont conservées la chambre du Dauphin et la bibliothèque.

1757, le 5 janvier, attentat de Damiens contre le roi.

1761 à 1768 Ange-Jacques construit le Petit Trianon

1769, la princesse Adélaïde déménage et son appartement est réuni à celui de Louis XV. Les deux pièces importantes de l’appartement intérieur sont la nouvelle chambre du roi et son cabinet intérieur (cette dernière formant la plaque tournante entre les anciens salons et les « Salles Neuves » de l’appartement d’Adélaïde.

Dans la seconde partie du règne de Louis XV des projets de reconstruction des façades en regard de la ville vont prendre corps. On reproche aux murs de Le Vau leurs matériaux et leur disposition.

1770, le 16 mai, mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette de Lorraine, archiduchesse d’Autriche, célébré dans la chapelle royale. Dans un même temps a lieu l’inauguration de l’Opéra Royal à l’occasion du festin royal, elle marque le sommet de l’art de Gabriel.

1771 Gabriel présente au roi son « Grand Projet » de reconstruction de toutes les façades côté ville. Seule l’aile droite, qui menaçait ruine, fut édifiée. Avec son pavillon à colonnes, les règles de l’architecture classique furent respectées. Le roi donna son agrément à ce projet. Comme l’argent manquait dans les caisses royales, Madame Du Barry se chargea de réunir les fonds à cette opération.

1772, Les travaux du « Grand Projet » débutent et ne sont jamais achevés mais donnent naissance à l’Aile Louis XV. À l’intérieur de l’aile, les travaux du grand escalier dit Grand Degré débutent, mais ne seront achevés qu’en 1785. À la fin de l’Ancien Régime, le palais sera la résidence royale la plus luxueuse de toute l’Europe.

Pendant que Gabriel poursuit son œuvre la vie de la cour continue, toujours brillante et luxueuse, émaillée de bals et de fêtes. La distraction favorite de ce siècle est le théâtre. On apprécie Voltaire pour ses tragédies et sa prose. Madame de Pompadour donne une grande impulsion à ce mouvement.

Louis XV est responsable de la destruction d’ensembles splendides du temps de Louis XIV, mais il a su créer à l’intérieur du palais de magnifiques décorations. Les jardins et en particulier Trianon se sont enrichis du Pavillon Français et du Petit Trianon.

Le roi apprécie le style incognito et multiplie les bals masqués. Néanmoins la monotonie de ces festivités n'obtient pas le succès de celles qu'organisait Louis XIV, malgré les dépenses qu'elles occasionnent.

1729-1736 : le salon d’Hercule
L'apothéose d'Hercule, plafond du salon d'Hercule par François Lemoyne.
Article détaillé : Salon d'Hercule.

La décoration de ce nouveau salon débute, dès 1712. Il se trouve à l'emplacement de l'ancienne chapelle, détruite en 1710. Le chantier est placé sous la direction de Robert de Cotte, le décorateur de la nouvelle chapelle royale. Cependant la mort du roi Louis XIV, en 1715 interrompt le chantier. Celui-ci ne reprend qu'après le retour de Louis XV au château, en 1729. Le plafond de la pièce est décoré entre 1733 et 1736 par François Lemoyne. Il y représente l'Apothéose d'Hercule. Sur le mur du fond est exposée une immense toile de Véronèse offerte par la République de Venise au roi Louis XIV en 1664, Le Repas chez Simon. L'aménagement de la pièce fut terminé en 1736. Mais l'inauguration n'eut lieu que le 26 janvier 1739, par un « bal paré » donné à l'occasion du mariage de la fille aînée de Louis XV avec l'Infant d'Espagne. Le salon d'Hercule servit de cadre à d'exceptionnels « grands couverts » (en 1769, pour le mariage du duc de Chartres ou en 1782 pour la naissance du Dauphin) ou à des audiences extraordinaires (avec le sultan du Mysore, en 1788).

1758-1770 : l'Opéra royal

Louis XVI

Sous Louis XVI, la vie de cour à Versailles continua à décliner, en devenant une coquille vide de sens[non neutre][réf. nécessaire], et fuie par les courtisans aussi bien que par la famille royale. De plus, le château se révéla un gouffre financier. L’absence de commodités (salle de bains, chauffage) dans les appartements rendit de plus en plus sensible la nécessité d’une rénovation profonde des bâtiments. Mais le manque d’argent fit remettre le projet jusqu’à la Révolution française. Marie-Antoinette imposa d'importantes dépenses pour l'aménagement du Petit Trianon, ce qui contribua grandement à la rendre impopulaire. On ne s'y réunit plus que pour de grandes circonstances, comme le 15 août, fête de l'Assomption, commémorée par une grande procession à laquelle doivent assister tous les courtisans. Celle-ci rappelle la consécration de la France à Marie, décrétée par Louis XIII. C'est au cours de la cérémonie du 15 août 1785 que le roi fait arrêter dans la Galerie des Glaces, pleine de monde, son grand aumônier, le prince-cardinal Louis de Rohan, compromis dans l'affaire dite du Collier de la reine.

La bibliothèque de Louis XVI

À son avènement en 1774, Louis XVI veut faire concevoir pour lui une pièce dédiée à sa détente. Le choix se porte sur une bibliothèque. Elle est commencée dès le début de son règne. Le décor, dessiné par Ange-Jacques Gabriel, est sculpté par Jules Antoine Rousseau. Jean-Claude Quervelle réalise une grande table à plateau monoxyle pour permettre à Louis XVI d'exposer ses biscuits de Sèvres[69]. Deux globes, un terrestre et un céleste, complètent ce décor en 1777. C'est dans cette bibliothèque que Louis XVI décide de l'arrestation de son grand aumônier le 15 août 1785, après avoir été mal conseillé par le baron de Breteuil et son Garde des Sceaux Armand Thomas Hue de Miromesnil.

1783 : le cabinet doré

Cette pièce fut créée pour abriter une partie des collections de Louis XIV. Sous Louis XV, elle prit diverses affectations. Ainsi, elle servit au roi de pièce d'exposition pour son service de vaisselle d'or, d'où l'un de ses noms cabinet de la Vaisselle d'or. Elle fut ensuite rattachée aux appartements de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Cette pièce devient dès lors son cabinet de musique où Adélaïde reçut des leçons de Harpes de Beaumarchais. Mozart y aurait joué pour la famille royale, en 1763. Sous Louis XVI, cette pièce redevient une pièce d'exposition. En 1788, Louis XVI y expose l'un de ses achats personnels, le cabinet des papillons.

De la Révolution à la Monarchie de Juillet (1789 - 1830)

Carte de Versailles en 1789.

Versailles vit l’apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c’est à Versailles que se tinrent les États généraux de 1789.

Le 5 octobre 1789, malgré la pluie, le peuple de Paris, conduit par des femmes, marche sur Versailles où il se heurte aux grilles du château. Une fusillade éclate. Le peuple envahit le château, et ramène la famille royale à Paris. Abandonné après le départ de la famille royale pour Paris 6 octobre 1789, le château ne retrouvera jamais ses fastes. Avant de partir, le roi déclare au gouverneur du château : « Tâchez de me sauver mon Versailles ! »[70]. Avec eux, la famille royale emporte « le mobilier, les pendules, les tentures, le linge et tout le nécessaire »[70] : l'intendance en profite pour faire de grands ménages et des restaurations[70] ; néanmoins, et pour la première fois depuis 1723 (lorsque Louis XV revient à Versailles), « le gouverneur ordonne alors de fermer les contrevents, et le château sombre dans l'obscurité »[70]. Il est néanmoins préservé dans le but de le mettre à la disposition des citoyens pour en faire, comme il est prévu pour tous les châteaux royaux, un lycée, un gymnase, un musée du Génie[71].

Le mobilier du château est transporté dans des gardes meubles. Ainsi, le fameux secrétaire à cylindre de Louis XV par Oeben et Riesener, après avoir subi des modifications de son décor et ornement (suppression de tout ce qui rappelait la royauté) est affecté à l'hôtel de la Marine[réf. nécessaire], place de la Concorde. Le château n'est pas plus pillé que soumis à des dégradations, sinon certains insignes de la royauté (fleurs de lys, couronnes, etc.) qui sont martelés[70].

Au début de 1791, les tableaux, les glaces et tous les emblèmes trop explicites de la royauté sont décrochés des murs et des plafonds. Les œuvres d'art sont envoyées au Louvre, devenu le Musée Central des Arts en 1792.

La Convention, le 10 juin 1793, après la chute de la monarchie, vend à l'encan le mobilier du château (17 000 pièces, qui vont de l'argenterie aux boutons de porte[72]) : 17 182 lots, étalés sur les années 1793-1796. Les plus belles pièces partent pour l'Angleterre, achetées par des mandataires du roi Georges III, et meublent ou décorent le Palais de Buckingham ou le Château de Windsor. Charles-François Delacroix, le père du peintre Eugène Delacroix pense qu'il faudrait le démolir et y passer la charrue[réf. souhaitée] ; la Convention pense par ailleurs, un temps, à raser le château[70]. Les sans-culottes arrachent les fleurs des jardins pour planter des pommes de terre et des oignons[73], le Petit Trianon devient une gargote et des clubs révolutionnaires s'installent dans l'opéra et la chapelle royale[72].

Il est quelque temps dépôt central du département de Seine-et-Oise pour les œuvres d'arts pillées chez les nobles émigrés[70]. En 1795, il devient un « muséum » (confirmé par Bonaparte en 1799)[70]. Alors, « le château n'est plus qu'une carcasse vide, à l'exception notable des deux institutions qu'il abrite : le Muséum national et le dépôt central des objets d'art de Seine-et-Oise. Un fourre-tout où se distingue, entre autres, une partie des anciennes collections royales »[72].

Napoléon songea un temps à en faire son palais impérial[70] (voire en palais pour son fils, le roi de Rome[72]), mais Versailles resta inutilisé jusqu’au retour de la monarchie ; l'Empereur séjourne néanmoins de façon régulière au Grand Trianon[72]. Après la Restauration, Louis XVIII entreprend des travaux en vue de faire du château sa résidence d'été[70] : néanmoins conscient du risque encouru à se réinstaller à Versailles, pour son image de souverain non-absolu, il recule, mais permet aux bâtiments une restauration bienvenue suite aux déconvenues des vingt dernières décennies[70], travaux que poursuit Charles X[70].

Louis-Philippe Ier confie à son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet la tâche de transformer le château en musée : c’est de cette époque que date la dédicace « À toutes les gloires de la France ».

En 1815, Philippe Louis Marc Antoine de Noailles, prince de Poix devient gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. À ce titre, il représente le roi à Versailles et a en plus le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis. Auguste de Rambaud, fils de son amie Agathe de Rambaud, ancien commissaire des guerres, est son secrétaire intime.

Philippe Louis Marc Antoine de Noailles meurt le 15 février 1819 à Paris. Son éloge est prononcé à la Chambre des pairs par Armand Maximilien François Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac (†1858), mari d'une de ses nièces, qui lui succède dans le gouvernement de Versailles.

De 1830 à 1870

Les galeries historiques

En 1833, Louis-Philippe Ier, roi des Français, décide, pour sauver Versailles de la ruine, de le transformer en un musée de l'histoire de France célébrant les conquêtes militaires de l'Ancien Régime, de la Révolution française, de l'Empire et même de la Restauration. Très attaché à ce projet destiné à marquer l'entreprise de réconciliation nationale (entre monarchie et république[74]) menée par la monarchie de Juillet, le roi surveille de très près l'exécution des travaux et les commandes des tableaux.

La restauration du château est dirigée par l'architecte Pierre-François-Léonard Fontaine. Les travaux, payés sur la cassette personnelle du roi, s'élèvent à plus de 23 millions de francs.

Louis-Philippe fait également restaurer le Grand Trianon pour son usage personnel. En octobre 1837, il y célèbre le mariage de sa fille, la princesse Marie avec le duc de Wurtemberg.

Installée dans l'aile du Midi, à la place des appartements des princes (ceux-ci sont littéralement détruits[74]), la galerie des batailles a été conçue personnellement par Louis-Philippe. Elle surprend par ses vastes dimensions (120 mètres de long sur 13 mètres de large). Elle est ornée de trente-deux tableaux de grandes dimensions célébrant les actions militaires glorieuses de l'histoire de France depuis la bataille de Tolbiac en 496 jusqu'à celle de Wagram en 1809. Le peintre le plus sollicité a été Horace Vernet.

Le musée de l'histoire de France du château de Versailles, dédié « à toutes les Gloires de la France », est inauguré officiellement par Louis-Philippe le 10 juin 1837, dans le cadre des festivités qui marquent le mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg. Il comprend notamment la Salles des Croisades dont les frises portent les armes et les noms des chevaliers croisés ouverte au public en 1843.

Le musée rencontre un très grand succès. Victor Hugo commente :

« Ce que le roi Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. Avoir accompli cette œuvre, c'est avoir été grand comme roi et impartial comme philosophe ; c'est avoir fait un monument national d'un monument monarchique ; c'est avoir mis une idée immense dans un immense édifice ; c'est avoir installé le présent dans le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un mot, c'est avoir donné à ce livre magnifique qu'on appelle l'histoire de France cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles[75]. »

Les réceptions officielles de Napoléon III

Sous le Second Empire, on assiste seulement à la « mise en place d'une salle commémorant les victoires de Crimée et d'Italie. Toutefois Napoléon III s'attache à conserver le Château et ses dehors dans les meilleures conditions possibles[76][réf. incomplète]. En 1855, il dîne avec la reine Victoria dans la galerie des Glaces[77].

L'impératrice Eugénie, qui vouait un culte à Marie Antoinette[réf. nécessaire], fut à l'origine d'un regain d'intérêt pour le château de Versailles. C'est sous son influence que lors de l'Exposition universelle de 1867, des meubles prestigieux furent réintégrés dans le Patrimoine du château. Ainsi, le grand serre-bijoux de Schwerdfeger ou le bureau de Roentgen.

De 1870 à nos jours

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Les troubles de 1870-1871

La proclamation du roi de Prusse Guillaume Ier comme empereur d'Allemagne, à Versailles.

La France est vaincue et le château devient le quartier général de l’armée prussienne lors du siège de Paris, pendant la Guerre de 1870 (la Galerie des Glaces sert d'hôpital[78], 400 lits sont installés dans le château et 1 000 pièces d'artillerie sur la place d'Armes[79]). Le roi et sa Cour investissent Versailles le 5 octobre[79] ; ils fêtent Noël et le réveillon dans les appartements royaux, dînant des plats à base de salade de hareng[79]. Le prince héritier du royaume de Prusse décore ses soldats sous la statue équestre de Louis XIV[79]. L’Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871 avec l'union décidée entre la confédération de l'Allemagne du Nord et les états du Sud sous l'égide du chancelier Otto von Bismarck. Le roi de Prusse ne loge alors pas au château, mais à la préfecture[80]. Les troupes ne partent que le 6 mars, alors qu'Adolphe Thiers signe l'armistice.

L'état de délabrement du château fait dire à Émile Zola en 1874 : « Quand l'homme ferme portes et fenêtres et qu'il part, c'est le sang de la maison qui s'en va. Elle se traîne des années au soleil, avec la face ravagée des moribondes ; puis, par une nuit d'hiver, vient un coup de vent qui l'emporte. C'est de cet abandon que meurt le château de Versailles. Il a été bâti trop vaste pour la vie que l'homme peut y mettre »[81].

La République s'installe à Versailles

En 1871, la Commune de Paris amène le gouvernement français (qui loge à la préfecture[82]) et son administration à s'établir à Versailles[80]. On installe l'Assemblée, alors monocamérale , dans l'ancien Opéra royal, puis on regroupe les 23 000 prisonniers de la Commune dans l'Orangerie. Quelques un sont exécutés dans le parc, au mur des Fédérés (à Satory)[80]. En 1875, le Parlement devient bicaméral, et l'Assemblée se couple donc d'une deuxième chambre, une salle de 1 000 places (dans laquelle, de nos jours, le Congrès du Parlement français se réunit exceptionnellement), construite dans l'ancienne grande cour de l'aile du Midi : il s'agit, et jusqu'à aujourd'hui, du plus grand hémicycle d'Europe[83]. Les deux chambres regagnent Paris en 1879 (et officiellement en 2005)[80].

Le Versailles de Nolhac

Pierre de Nolhac arrive au château de Versailles en 1887, en tant qu'attaché de conservation, puis est nommé conservateur du musée le 18 novembre 1892[84]. Entre-deux, le château et les jardins a été déserté pendant vingt ans, si bien qu'on en a même oublié le nom des bassins[80]. Dès son arrivée au château, il envisage de mettre en place de véritables galeries historiques, organisées de façon scientifique, par opposition à Louis-Philippe qui avait créé les premières galeries d'histoire dans une optique de glorification de l'histoire de France. Parallèlement, il entreprend de rendre au château son aspect antérieur à la Révolution. Pour atteindre ces deux buts, Nolhac supprime des salles, décroche des œuvres, remet au jour certains décors historiques, etc. Il raconte par exemple dans ses Mémoires : « la première salle sacrifiée fut celle des rois de France qui alignait sur la cour de Marbre les effigies imaginaires, ou authentiques, de nos rois depuis Clovis »[85]".

La Révolution opérée par Nolhac donne une notoriété nouvelle au château. Des membres de la haute société et de la noblesse se pressent pour découvrir les nouveaux aménagements, tel le duc d'Aumale, l'ancienne impératrice Eugénie ou encore Marcel Proust[80]. Nolhac s'emploie également à faire venir des personnalités étrangères. Le 8 octobre 1896, le tsar Nicolas II et son épouse arrivent à Versailles[86]. Nolhac organise également des événements qui visent à faire connaître le château à des donateurs potentiels. Le propriétaire du journal New York Herald, Gordon Bennett, donne 25 000 francs permettant de restructurer les salles du XVIIIe siècle. Le développement des dons privés amène à la création de la Société des amis de Versailles, en juin 1907.

Les guerres mondiales

À l'approche de la Première Guerre mondiale, Nolhac met en place différents dispositifs visant à protéger le château. Les tapisseries de l'Histoire du Roy sont mises en caisse. Les œuvres et objets les précieux sont stockés sous l'aile Gabriel et l'accès est muré[79]. Ces précautions ont été inutiles parce qu'aucune destruction n'a été à déplorer au cours du conflit.

En souvenir de l'humiliation subie par la France en 1871, le gouvernement français décide de faire signer dans la galerie des Glaces le traité de Versailles. Le 28 juin 1919 est signé ce traité de paix par Lloyd George, Georges Clemenceau, et Woodrow Wilson aux côtés des représentants allemands. Ainsi la France récupère l'Alsace-Lorraine au même endroit où elle l'avait perdue. Le château et ses jardins demeurent néanmoins dans un piteux état[80].

Le 3 juillet 1919, Nolhac quitte ses fonctions, après trente-deux ans consacrés à Versailles.

L'effort de Nolhac pour sortir de l'oubli le château n'a pas permis d'établir un financement pérenne. Ainsi, au sortir du conflit, le château qui n'a pas été entretenu fait face à d'importantes difficultés financières. À la suite de sa visite en France, John Davison Rockefeller décide de financer la réhabilitation du château de Versailles (notamment le gros œuvre et les pièces d'eau, dans le parc[80]). Il effectue un premier versement en 1924, un second en 1927. La générosité de ce ressortissant américain incite le gouvernement français à allouer un budget de restauration annuel au château.

À l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l'inspecteur général des Beaux-Arts Pierre Ladoué prend des dispositions pour protéger les œuvres (les boiseries sont déposées et les pièces majeures sont envoyées en Sarthe ; on mure les accès à la galerie des Glaces[87]). Le drapeau nazi flotte sur le château[80] mais lorsque les Allemands arrivent, il ne reste pour tout personnel que le conservateur en chef, son épouse, et un pompier handicapé[87]. Cette période est marquée par les images de soldats allemands visitant la galerie des Glaces, lieu de naissance de l'Empire allemand. À la fin de la guerre, les œuvres sont raccrochées et des travaux de restauration commencent, notamment dans la chambre de la Reine. Fred Astaire danse pour les soldats américains devant le château (du côté des jardins), lesquels visitent aussi les bâtiments pour observer les toiles[87].

La période Mauricheau-Beaupré

Déjà, en 1951, le conservateur en chef, Charles Mauricheau-Beaupré alerte le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, André Cornu, sur l'état de délabrement de Versailles : il pleut dans la galerie des Glaces, et les peintures sont menacées[88]. Après une visite d'une journée, le ministre chiffre les travaux de rénovation à environ 5 milliards de francs ; en février 1952, il sollicite, par voie radiophonique, l'aide des Français en leur faisant prendre conscience de l'état de l'ancien palais royal : « Vous dire que Versailles menace de ruine, c'est vous dire que la culture occidentale est sur le point de perdre un de ses plus nobles fleurons. Ce n'est pas seulement un chef d'œuvre que l'art de la France doit craindre de voir disparaître, mais en chacun de nous une image de la France qu'aucune autre ne saurait remplacer »[88]. Aussitôt, plusieurs mécènes se font connaître : le gouverneur de la Banque de France (il donne dix millions de Francs), Georges Villiers (président du Conseil national du patronat français) ainsi que de nombreux artistes (les écrivains Roger Nimier et Jean Cocteau, les peintres Henri Matisse et Maurice Utrillo)[88], et surtout la population (enfants, soldats, etc.).

Jusqu'en 1953, c'est le Congrès du Parlement français, réuni à Versailles, qui élit le président de la République française[80].

La période Van der Kemp

Article détaillé : Gérald Van der Kemp.

Versailles a servi de palais national à la disposition de la présidence de la république. Il sert à accueillir des chefs d’État étrangers, comme John Kennedy en 1961[82], Élisabeth II en 1957[83] et 1972, le shah d’Iran en 1974, Mikhaïl Gorbatchev en 1985 ou Boris Eltsine en 1992. Pour cela, en 1959, le général de Gaulle réaménage le Grand Trianon, pour loger les chefs d'État étrangers et leur entourage[83] : une aile est par ailleurs réservée au président de la République française (avec « chambres, salons, cuisines, chapelle »etc.[83]) ; en 1999, ces pièces sont restituées au château. Le pavillon de la Lanterne est, lui, réservé au Premier ministre, jusqu'à 2007, où Nicolas Sarkozy en fait une résidence présidentielle secondaire[83].

Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat dans la nuit du 25 au 26 juin 1978[89]. La bombe à retardement posée par deux nationalistes bretons endommage une dizaine de salles dont la galerie des batailles, faisant pour trois millions de francs de dégâts.

En 1982, du 4 au 6 juin, il abrita le « sommet de Versailles», la 8e réunion du G7 avec les dirigeants des sept pays démocratiques les plus industrialisés.

D’autre part, depuis la IIIe République, Versailles sert de lieu de réunion du Congrès du Parlement. Les Assemblées disposent d’une trentaine d’appartements de fonction représentant une surface de près de 7 000 m² dans l’aile du Midi.

Galerie des batailles, château de Versailles.

La création de l'Établissement public

En 1995, par le décret no 95-463[90], le gouvernement a procédé à la création de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles regroupant dans une structure unique le musée national du château de Versailles et le Domaine national de Versailles. Ce nouveau statut confère à l'établissement public une autonomie de gestion financière et la personnalité juridique.

En 2010, par le décret no 2010-1367[91], le nom de l'établissement public est modifié et devient nommé établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.

Depuis 1875, environ 25 000 m² de locaux, situés principalement dans l’aile du Midi (y compris la galerie des Batailles), sont affectés au Parlement, les deux tiers à l’Assemblée nationale et un tiers au Sénat. Cette affectation a été formalisée par une loi du 22 juillet 1879 relative au siège du pouvoir exécutif et des chambres à Paris, puis par l’ordonnance no 58-1100 du 17 novembre 1958. En mai 2005, une proposition de loi émise par Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale, propose la restitution de ces locaux à l’établissement public du musée et du domaine National de Versailles. Cette réaffectation est cohérente avec le programme en cours de rénovation du château dit « projet du Grand Versailles ». Toutefois le Sénat a refusé par amendement la restitution de la salle des séances du Congrès, considérée comme un « lieu de mémoire de l’histoire parlementaire de notre pays ».

Depuis septembre 2005, l'Établissement public de Versailles a lancé le projet « Grand Versailles numérique » qui consiste à faire de Versailles le laboratoire du numérique culturel. L'objectif de ce programme, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, est d'imaginer, tester et déployer des outils numériques d'enrichissement de la visite réelle ou virtuelle du château et du domaine. Les premières expérimentations numériques ont été lancées en juin 2006.

Le château fait également partie du réseau des résidences royales européennes[92].

Château actuel

Le château de Versailles témoigne de l'art français aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Pour cela, le château ainsi que le domaine font l'objet de plusieurs protections au titre des monuments historiques[93]. Après une première mention sur la liste des monuments historiques de 1862, un arrêté détaillé est pris le 31 octobre 1906. Il concerne le palais et ses dépendances, le petit parc et ses dépendances, les deux Trianon avec leurs parcs respectifs et dépendances (dont la ferme de Gally), ainsi que le grand parc[93]. Un périmètre de protection étendu, en lieu et place des 500 mètres habituellement créés autour des monuments historiques est créé par décret du 15 octobre 1964. Il concerne une zone de cinq kilomètres de rayon autour de la Chambre du Roi[93] et d'un quadrilatère dans le prolongement du grand canal, de six kilomètres de long et de 2 à 3,5 kilomètres de large suivant les endroits[93]. L'ensemble du domaine est inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO[94].

Château

Les cours

Trois cours ouvertes imbriquées, vues depuis la place d'Armes

Le château situé face à la ville, à la convergence du trident formé par l'avenue de Saint-Cloud, l'avenue de Paris et l'avenue de Sceaux. Il est organisé autour de trois cours ouvertes imbriquées qui donnent sur la place d'Armes, où se trouve depuis 2009 la statue équestre de Louis XIV. Chaque cour se distingue des autres par une rupture, coïncidant avec le degré d'approche du château. De la place d'Armes, on franchit la grille d'honneur pour accéder à la plus grande des cours, la cour d'Honneur. Vient ensuite la grille royale, entièrement dorée, fermant l'accès à la cour royale. Tout au fond de la cour royale, surélevée de cinq marches, se trouve la cour de Marbre, pavée de marbre noir et blanc.

Corps central

Aile du Midi

Article détaillé : Aile du Midi.

Aile du Nord

Aile du nord vue depuis le Rond-Point des Philosophes. Le toit à gauche est celui de l'opéra, celui de droite appartenant à la chapelle.
Article détaillé : Aile du Nord.

Dépendances

Jardin

Article détaillé : Jardin de Versailles.

Le jardin comprend des parterres, des bosquets.

Au pied du château se trouvent les parterres d'Eau, du Nord et du Midi sous lequel se trouve l'Orangerie.

Dans l'axe de la grande perspective qui part du parterre d'Eau, se trouvent le parterre de Latone et le Tapis vert qui ouvrent sur le Grand Canal.

Les bosquets principaux[95] sont : le bosquet des Bains d'Apollon, le bosquet de la Colonnade, le bosquet des Dômes et celui des Rocailles.

Parc

Six structures subsidiaires sont situées aux alentours du château de Versailles comptent dans l’histoire et dans l’évolution du château : la Ménagerie, le Trianon de porcelaine, le Grand Trianon – dit également Trianon de Marbre, le Petit Trianon, le Hameau de la Reine et le Pavillon de la Lanterne.

Versailles et les arts

Dans la littérature

Au cinéma

Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Kirsten Dunst (au centre) tient le rôle-titre.

Le domaine est le cadre de nombreux films, et ce dès le début du XXe siècle[96]. Certains films ont marqué le château.

En 1954, Sacha Guitry réalise l'histoire du château de Versailles à sa manière, au travers de quelques épisodes et portraits des personnalités qui y ont vécu. Si Versailles m'était conté... reste célèbre notamment par sa distribution prestigieuse, mais aussi par les qualités de narration propres à son auteur[réf. souhaitée].

En 2006, Sofia Coppola réalise Marie-Antoinette, qui reçoit l'Oscar des meilleurs costumes.

Bande dessinée et manga

Le château fut representé en 1979 dans la série animée Lady Oscar, créée d'après le manga shōjo de Riyoko Ikeda La Rose de Versailles paru en 1972.

Jeux vidéo

Notes et références

Notes

  1. a et b

    « Le 8 avril 1632, fut présent l’illustrissime et révérendissime Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, seigneur de Versailles, reconnoît avoir vendu, cédé et transporté... à Louis XIII, acceptant pour Sa Majesté, messire Charles de L'Aubespine, garde des sceaux et chancelier des ordres du roi, et messire Antoine Rusé, marquis d'Effiat, surintendant des finances, etc., la terre et seigneurie de Versailles, consistant en vieil château en ruine et une ferme de plusieurs édifices ; consistant ladite ferme en terres labourables, en prés, bois, châtaigneraies, étangs et autres dépendances ; haute, moyenne et basse justice... avec l’annexe de la grange Lessart, appartenances et dépendances d’icelle, sans aucune chose excepter, retenir, ni réserver par ledit sieur archevêque, de ce qu’il a possédé audit lieu de Versailles, et pour d’icelle terre et seigneurie de Versailles, et annexe de la grange Lessart, jouir par Sadite Majesté et ses successeurs rois, comme de choses appartenantes. Cette vente, cession et transport faits, aux charges et devoirs féodaux seulement, moyennant la somme de soixante-mille livres tournois, que ledit sieur archevêque reconnoît avoir reçues de Sadite Majesté, par les mains de..., en pièces de seize sous, de laquelle somme il se tient content, en quitte Sadite Majesté et tout autre, etc. »

    — Jacques-François Blondel, Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris., t. 4, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1752-1756, p. 93 .

  2. De la mort de Louis XIII, en 1643, jusqu'à celle de Mazarin, en 1661, aucun travail d'envergure n'est réalisé à Versailles : ce n'est qu'après la fête donnée à Vaux-le-Vicomte par Fouquet en 1661 que Louis XIV relance le chantier de Versailles (Solnon 2003, p. 28-29)

Références

  1. Le Château sur chateauversailles.fr. Consulté le 14 mars 2011
  2. Guérard 1840, p. 125
  3. Blondel 1752-1756, p. 92-93
  4. Petitot 1825, p. 78
  5. Blondel vol 4
  6. Verlet 1985, p. 15
  7. Verlet 1985, p. 16
  8. Da Vinha, Masson, Versailles pour les Nuls, 2011.
  9. Verlet 1985, p. 19
  10. Lemoine 2004, p. 14
  11. a, b et c Garrigues (2001), p. 35
  12. Arizzoli-Clémentel (2007)[précision nécessaire]
  13. a, b, c, d et e Solnon 2003, p. 17
  14. Le Guillou 2011, p. 109
  15. Lemoine 2004, p. 14
  16. Le Guillou 2011, p. 98
  17. Blondel 1752-1756, p. 93
  18. Batiffol (1909), p 841-869
  19. Solnon 2003, p. 18
  20. Batiffol (1913), p. 341–371
  21. Verlet (1985), p. 19
  22. Solnon (2003), p.20
  23. Garrigues (2001), p. 40
  24. Garrigues (2001), p. 36
  25. Chérot (1901), p. 371
  26. a et b Michel de Grèce, Louis XIV - L'envers du soleil, Olivier Orban, 1990, p.18
  27. Jean-Marie Constant, Dictionnaire du Grand Siècle, sous la dir. de François Bluche, Fayard, 1990, p.1313
  28. Michel de Grèce, Louis XIV - L'envers du soleil, Olivier Orban, 1990, p.22
  29. Claude Lelong, Anne d'Autriche, Hachette 1980 et librairie académique Perrin, 2000, p.302
  30. 1- Lettre de Louis XIII à Richelieu le 1er octobre 1641, citée par Pierre de Nolhac, in Versailles et la cour de France ; volume 1 ; La Création de Versailles, Paris, Louis Conard, 1925, p.17
  31. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles' - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.276, ISBN 978-2-262-03065-0
  32. Mathieu Da Vinha, Le Versailles de Louis XIV, Perrin, 2009, ISBN 978-2-262-02521-2
  33. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles' - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.279-281, ISBN 978-2-262-03065-0
  34. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles' - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.287, ISBN 978-2-262-03065-0
  35. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.286-288, ISBN 978-2-262-03065-0
  36. Vincent Maroteaux, ‘’L’administration du domaine de Versailles sous l’Ancien Régime’’, In : Bibliothèque de l’École des chartes, 1985, tome 143, p.275-312
  37. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.290, ISBN 978-2-262-03065-0
  38. AN, 01 10, f° 196 v°. Intendance de Versailles en faveur de Blouin.
  39. Dominique Garrigues, ‘’Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle’’, Éditions Champ Vallon, 200, p.278
  40. Mathieu Da Vinha, Le Versailles de Louis XIV, Perrin, 2009, p.25, ISBN 978-2-262-02521-2
  41. Gazette de France, 1660, p.1090
  42. Vincent Maroteaux-Jacques de Givry ‘’Versailles – Le Grand Parc’’, Château de Versailles /GDG, 2004, p.29
  43. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.297-298, ISBN 978-2-262-03065-0
  44. Jean-Claude Le Guillou, « Le domaine de Versailles, de l’Aube à l’Aurore du Roi Soleil (1643-1663) », in Versalia’’, n°5, p46-68, 2002.
  45. Jérôme Janczukiewicz, « La prise du pouvoir par Louis XIV : la construction du mythe » , ‘’XVIIe siècle’’, n°227, 2005, p.243-264 - ISBN 2130551475
  46. Jean-Claude Leguillou, Versailles avant Versailles - Au temps de Louis XIII, Perrin, 2011, p.302-303, ISBN 978-2-262-03065-0
  47. Bluche (2004), p. 288-289
  48. Dussieux (1881), p.11
  49. Rouvroy, Louis de, duc de Saint-Simon, (1856), Tome 12, chap. XIX, div. 42
  50. Clément, p. 37
  51. Anonyme (1673)
  52. a et b Félibien (1668), p. 4
  53. a, b, c, d, e, f et g Nolhac (1899), p. 161-171
  54. a et b Clément (1868), p. 282-284
  55. Bluche (1986)
  56. Dussieux (1881), p. 41
  57. Félibien (1674), p. 12
  58. Dussieux (1881), p. 21
  59. Nolhac (1913), p. 116-117
  60. Félibien (1668)
  61. Marie (1972), p. ? ; Verlet (1985), p. ?
  62. Clément (1868), p. 226
  63. Verlet (1985)
  64. Nolhac (1911) ; Verlet (1985)
  65. a et b 1715 : Réception de l'ambassade de Perse sur chateauversailles.fr. Consulté le 10 juillet 2011
  66. Louis XV (le Bien Aimé) sur insecula.com. Consulté le 10 juillet 2011
  67. a et b 1742 : Visite de l'ambassade de la Sublime Porte sur chateauversailles.fr. Consulté le 10 juillet 2011
  68. Duc de Luynes, Mémoires
  69. Meyer (2002) p. 132-133
  70. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 46.
  71. Louis XIV et Versailles, revue GéoHistoire, hors-série n°14, janvier 2011 [réf. incomplète]
  72. a, b, c, d et e L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 50.
  73. L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 48.
  74. a et b L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 52.
  75. Hugo (1954), p. 33 cité par Antonetti (2002), p. 784
  76. Caffin-Carcy (1991)
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  80. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 47.
  81. L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 9.
  82. a et b L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 58.
  83. a, b, c, d et e L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 60.
  84. Versailles pour les Nuls, p. 261 
  85. Versailles pour les Nuls, p. 229 
  86. http://www.gala.fr/l_actu/on_ne_parle_que_de_ca/versailles_comme_vous_ne_l_aviez_jamais_vu_195996/reception_pour_le_tsar_nicolas_ii
  87. a, b et c L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 57.
  88. a, b et c L'Express, Grand Format n°2, « Versailles jamais vu », juillet 2011, page 8.
  89. Journal télévisé d'antenne 2, 30 juin 1978, INA
  90. Décret no 95-463 95-463 du 27 avril 1995
  91. Décret 2010-1367 du 11 novembre 2010
  92. Association des Résidences Royales Européennes ARRE - Réseau des Résidences Royales Européennes - Château de Versailles, France
  93. a, b, c et d Domaine national, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  94. Palais et parc de Versailles, UNESCO. Consulté le 25 juillet 2011
  95. Pierre Lemoine, Guide du Musée et domaine national de Versailles et Trianon, p. 223
  96. Liste des films tournés à Versailles entre 1904 et 2011 sur chateauversailles.fr. Consulté le 14 avril 2011

Bibliographie

Ouvrages utilisés pour rédiger cet article

Livres

  • Anonyme, Les Plaisirs de l'Isle enchantée. : Course de bague, collation ornée de machines ; comédie, meslée de danse et de musique ; ballet du Palais d'Alcine ; feu d'artifice ; et autres festes galantes et magnifiques, faites par le Roy à Versailles le VII may M.D.LXIV et continuées plusieurs autres jours., Paris : Imprimérie royale, 1673 
  • Jacques-François Blondel, Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris., t. IV, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1752-1756 [lire en ligne] 
  • Bluche, Louis XIV., Paris, Arthème Fayard, 1986 
  • François Bluche, Louis XIV., Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 2004 
  • Henri Brocher, À la cour de Louis XIV : Le rang et l'étiquette sous l'ancien régime., Évreux, Imprimerie Hériseey, 1934 
  • Odile Caffin-Carcy et Villard Jacques, Versailles - Le château, la ville, ses monuments., Paris, Picard éditeurs, 1991 
  • Louis Dusieux, Le Château de Versailles : Histoire de Description, Versailles, L. Bernard, 1881 
  • Pierre Clément, Lettres, instructions et mémoires de Colbert., vol. V, Paris, Imprimerie impériale, 1868 
  • André Félibien, Relation sur la feste de Versailles du dix-huitième Juillet mil six cens soixant-huit., Paris, P. Le Petit, 1668 
  • André Félibien, Description sommaire du chasteau de Versailles., Paris, 1674 
  • Dominique Garrigues, Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle., Seyssel : Éditions Champ Vallon, 2001 
  • Benjamin Guérard, Cartulaire de l'abbaye Saint-Père de Chartres., vol. 1-2, Paris, Paris : Imprimerie de Crapelet, 1840 
  • Victor Hugo (préf. Henri Guillemin), Journal, 1830-1848., Paris, Librairie Gallimard, 1954 
  • François (Alain Corbin éd.) Lebrun, 1515 et les grandes dates de l'histoire de France, vol. « 1682. Le Palais de Versailles devient la résidence de Louis XIV », Paris, Le Seuil, 2005 
  • Christophe Levanthal, Louis XIV : chronographie d'un règne, Paris, Infolio, coll. « Pluriel », 2009 
  • Alfred et Jeanne Marie, Mansart à Versailles, Paris, Éditions Jacques Freal, 1972 
  • Danile Meyer, Le mobilier de Versailles., Dijon, Faton, 2002 
  • Jean-François Solnon, Histoire de Versailles, Paris, Éditions Tempus, 2003 
  • Pierre Verlet, Le château de Versailles, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1985 

Revues, articles et divers

  • Batiffol, Louis, « Origine du château de Versailles », dans La Revue de Paris, avril 1909, p. 841–869 
  • Chérot, S.J., Henri, « Bulletin d'Histoire », dans Études publiées par des pèresde Compagnie de Jésus, vol. 87, 1901 (avril-mai-juin), p. 371 
  • Établissement public du musée et du domaine national du Château de Versailles, « Un grand projet pour Versailles », dans Grand Versailles numérique, 2003 [texte intégral (page consultée le 06.06.2011)] 
  • Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, « Rapport d'activité - 2009 », 2009. Consulté le 07.06.2011
  • Le Figaro, « La restauration de Versailles et le contresens des dévots culturels », dans Le Figaro, 17 juillet 2007 [texte intégral (page consultée le 07.06.2011)] 
  • Leloup, Michèle, « Versailles en grande toilette », dans L'Express, 7 août 2006 [texte intégral] 
  • Ministère de la culture et de la communication et Groupe Monnoyeur, « Restitution de la grille royale du château de Versailles », dans Mission du mécénat (version électronique), 30 juin 2008 [texte intégral (page consultée le 07.06.2011)] 

Autres ouvrages

Annexes

Articles connexes

Sur le château

Sur les parcs et jardins de Versailles

Sur les Trianons

Sur les communs

Divers

Châteaux et palais contemporains

Ville de Versailles

Architectes

Autres

Liens externes

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