Chute de Ninive

Chute de Ninive

Ninive

36° 21′ 35″ N 43° 09′ 09″ E / 36.359677, 43.15258

Ninive et les principaux sites assyriens.
Gardes d'Assurbanipal, bas-relief de son palais à Ninive, v. 645 av. J.-C., musée du Louvre.

Ninive (en akkadien : Ninu(w)a, en araméen : ܢܝܢܘܐ ou נינוה, Nīnwē, "Celle qui dépasse les grandes villes", comme on l'appelle dans le Livre de Jonas) est une ancienne ville de l'Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive Est (gauche) du Tigre, au confluent du Khosr (ou Khoser, Koussour aujourd'hui), dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Iraq, dont le centre se trouve de l'autre côté du fleuve. Les deux sites principaux de la cité sont les collines de Kuyunjik et Nebī Yūnus, l'espace total de la cité couvrant 750 hectares. Ninive est entourée de remparts de brique sur une longueur de 12 km. L'ensemble de ce vaste espace est aujourd'hui une superposition de ruines recouvertes à certains endroits par les nouvelles banlieues de la ville de Mossoul. C'est l'une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Ninive était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et l'océan Indien, ce qui lui a conféré de nombreuses richesses, de sorte qu'elle est devenue l'une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine aux choix du roi assyrien Sennacherib d'en faire sa capitale au début du VIIe siècle av. J.-C..

Sommaire

Fouilles

Gravure représentant les fouilles de A. H. Layard en Assyrie.

Le site du tell de Kuyunjik, situé juste en face de la ville de Mossoul, est depuis longtemps connu pour être l'emplacement de l'antique Ninive. C'est pour cette raison que lorsque l'explorateur anglais Claudius Rich, lorsqu'il se rendit en Irak à la recherche des ancien sites de la Mésopotamie en 1820, fit une halte en ce lieu, dont il dressa les plans, découvrant au passages quelques sculptures. C'est le premier européen à avoir retrouvé les traces de Ninive.

Kuyunjik fut en 1842 la première destination du consul français à Mossoul, Paul-Émile Botta, lorsqu'il tenta de retrouver Ninive. Mais, alors qu'il se trouvait sur le bon emplacement, ses trouvailles furent maigres, et il se déplaça à Khorsabad (Dur-Sharrukin), où les ruines étaient plus apparentes. Peu de temps après, en 1849, le jeune archéologue anglais A. H. Layard, qui travaillait déjà à Nimrud (Kalkhu), décida de fouiller le site de Kuyunjik après ses résultats concluants sur son premier site, qu'il croyait en fait être Ninive[1]. Il s'occupa donc du site avec son assistant Hormuzd Rassam, et découvrit le palais de Sennacherib et ses centaines de mètres de reliefs sculptés, qu'il fit envoyer en Angleterre, au British Museum, où ils se trouvent actuellement. Il y découvrit par ailleurs la première partie de la « bibliothèque d'Assurbanipal », le reste ayant été retrouvé quelques temps plus tard par Rassam, resté sur le site après le départ de Layard.

D'autres campagnes de fouilles furent entreprises par des Britanniques. D'abord George Smith(1873-1874), financé par le Daily Telegraph pour retrouver une partie manquante du récit du Déluge, qu'il avait lui-même traduit précédemment à partir des premières tablettes ramenées de Ninive, entreprise rapidement couronnée de succès. Mais il fut emporté peu après par une dysenterie contractée dans le nord de l'Iraq. H. Rassam fouilla à nouveau le site (1878-1882) ; puis vinrent E. A. W. Budge (1889-1891) et L. King et R. Campbell-Thompson (1903-1904). Ce dernier revint sur le site pour le fouiller de 1927 à 1932, épaulé par Max Mallowan. On explora alors les palais et le temple de Nabû, et on creusa un sondage profond pour retrouver les différentes époques de la ville, antérieures à la période néo-assyrienne qui les recouvre toutes.

A partir des années 1950, ce fut le département iraqien des Antiquités qui entrepris des fouilles, sous la direction de M. A. Mustafa (1951-1958). D'autres campagnes furent effectuées dans les décennies suivantes par d'autres archéologues iraqiens. L'Université de Californie de Berkeley finança les dernières campagnes de fouilles régulières sur le site de 1987 à 1990, dirigées par D. Stronach, qui s'attachèrent notamment à dégager la porte de Halzi et à réaliser une prospection sur la partie nord de la ville basse[2]. Le début de la Guerre du Golfe interrompit les fouilles.

Histoire

Origines

Le tell de Kuyunjik, vu depuis le Nord de Ninive.

Sur le confluent du grand fleuve le Tigre, et du Khosr, Ninive est un carrefour commercial important, située au sud de l'actuel Kurdistan, dans une vallée fertile, de plus favorable à l'élevage. Grâce à tous ces facteurs, ce village fondée au VIIe millénaire se développa vite et pris en importance. Un sondage réalisé sous la direction de Max Mallowan en 1931-32 alla jusqu'aux débuts de l'occupation du site, sur le tell de Kuyunjik. L'occupation la plus ancienne remonte aux périodes de Hassuna et Halaf (c. 6500-5500). Sous la phase suivante, celle d'el-Obeid (c. 5500-4500), la ville connut ses premières influences sud-mésopotamiennes.

Période d'Uruk

Au IVe millénaire, l'influence du sud mésopotamien est plus forte, surtout dans les poteries (les beveled-rim bowls, écuelles en céramique frustes représentatives de la civilisation d'Uruk), et il est possible que Ninive fut alors un comptoir sumérien, caractéristique de la période d'Uruk, comme Habuba Kabira en Syrie du nord[3]. La cité se trouve sur des routes commerciales importantes, le long du Tigre, reliant la région du Khabur, la basse Mésopotamie, et également les montagnes situées plus au nord et vers l'est. L'extension de l'habitat approche peut-être déjà 40 hectares à Kuyunjik. C'est peut-être de cette période qu'il vaut dater un bâtiment en briques crues comportant des voûtes, dégagé à proximité du temple d'Ishtar.

Ninive V

Les fouilles des années 1930 sur le tell de Kuyunjik ont identifié au cinquième niveau archéologique une période spécifique, qui a été nommée d'après le site et son niveau : on parle de période de Ninive V, ou Ninivite V (c. 3000-2500), qui succède à la période d'Uruk et est contemporaine du Dynastique archaïque I de basse Mésopotamie. A partir notamment de sa poterie, cette période a été par la suite repérée sur plusieurs sites en Haute Mésopotamie. Elle s'avère être une phase déterminante dans le développement urbain des sites de la région, mais est restée mal connue avant des travaux récents qui ont permis d'en savoir plus à son propos[4]. Sur le site de Ninive même, le niveau V a été surtout repéré par des sondages. Un état antérieur du temple d'Ishtar existe peut-être déjà. On a identifié des constructions de cette époque sur Kuyunjik, qui montrent que la cité avait alors une extension importante. Les sondages dans la ville basse au nord du tell ont montré que cette partie là a également connu une occupation durant le Ninivite V.

Dominations d'Akkad et Ur III

A partir du XXIVe siècle, les premiers souverains assyriens sont vassaux de la dynastie d'Akkad fondée par Sargon l'Ancien. Selon les inscriptions laissées plus tard par Samsi-Addu, le roi Manishtushu d'Akkad aurait construit (ou restauré) le temple de la déesse Ishtar de Ninive. A la fin du IIIe millénaire, après la première dynastie assyrienne de Puzur-Assur, qui domine peut-être Ninive, la ville est sous l'influence de l'Empire d'Ur III.

Le IIe millénaire et le début de la période assyrienne

Au début du XVIIIe siècle, Ninive (alors appelée Ninet), se trouve dans un pays peuplé en majorité de Hourrites et fait partie du royaume de la ville de Nurrugûm (non localisée), avant d'être incluse dans le royaume nord-mésoptamien de Samsi-Addu, d'Ekallatum, quand ce dernier prend Nurrugûm[5]. Ce dernier restaure le temple d'Ishtar. Peu après l'effondrement du royaume de Samsi-Addu, c'est Hammurabi de Babylone qui établit à son tour quelques temps sa domination sur Ninive. La domination babylonienne ne dépasse pas la fin du XVIIIe siècle, et la suite de l'histoire de Ninive dans la première moitié du IIe millénaire est inconnue.

Comme toute la haute Mésopotamie, Ninive est durant le XVe-début XIVe siècles sous le contrôle des souverains du Mitanni. Elle apparaît régulièrement dans les sources de cette époque par le biais de sa grande déesse, Ishtar (akkadien)/Shaushga (hourrite) de Ninive[6]. Cette divinité est attestée depuis des listes d'offrandes de la IIIe dynastie d'Ur. Importante durant la première moitié du IIe millénaire, elle dispose d'un rayonnement international dans la seconde moitié de ce même millénaire, puisque le roi mitannien Tushratta envoie sa statue au pharaon Amenhotep III lorsque celui-ci est malade, et qu'elle est même révérée chez les Hittites en Anatolie.

Vers le milieu du XIVe siècle, Ninive est incorporée dans le royaume assyrien par Assur-uballit Ier, qui vient de vaincre le royaume du Mitanni. Progressivement, l'élément hourrite tend à être supplanté par les Assyriens dans la région. Les rois Salmanazar Ier et Teglath-Phalasar Ier aménagent des palais à Ninive, le temple d'Ishtar est rénové plusieurs fois[7]. La ville basse est alors déjà bien développée, et le tell de Nebi Yunus devient sans doute un arsenal à ce moment-là. Mais Ninive reste une ville de second rang dans le royaume.

Située au cœur de l'Assyrie, Ninive reste toujours une possession de ses rois dans les temps difficiles qui suivent le XIIe siècle, même lorsque les Araméens réduisent considérablement leurs possessions au début du Ier millénaire. Au début de la période néo-assyrienne (911-609), la ville profite du prestige du pays pour s'enrichir, et gagner en importance : les souverains assyriens continuent d'y aménager des palais et de restaurer ses temples.

Ninive, capitale de l'Empire assyrien

Sennacherib sur un char, d'après un bas-relief de Ninive.

C'est le roi Sennacherib qui entreprend vers 700 de faire de Ninive la capitale de son puissant empire, qui s'étend de l'Iran occidental à la Méditerranée. Pour cela, il va engager des moyens considérables, dans le but de faire de la ville la plus grande et la plus belle de toutes, en faisant travailler les nombreux prisonniers de guerre qu'il avait pu capturer au cours de ses nombreuses campagnes victorieuses. Cette œuvre de construction est évoquée dans divers textes relatant ce règne, au même niveau que les campagnes militaires, et apparaît également dans de nombreux bas-reliefs de son palais royal[8].

Il commença par faire passer son périmètre de 5 à 12 km, soit une surface d'environ 750 hectares. Les murailles puissantes furent percées de quinze portes. Il réaménagea le réseau de canaux de la campagne voisine, et s'en servit pour alimenter divers jardins construits dans la ville. Dans la ville même, les rues furent élargies, des grandes avenues pavées furent bâties, ainsi que des places, et on restaura tout ce qui tombait en ruine. Sennacherib concentra son œuvre sur le tell de Kuyunjik, où il édifia le grand « Palais sans rival ». Il fut construit sur la partie sud-ouest de la citadelle, sur l'emplacement d'un ancien palais, qui tombait en ruine, à cause de l'érosion provoquée par la rivière Khosr qui coulait en contrebas. Le vieux palais fut d'abord rasé, puis le cours de la rivière fut détourné, pour pouvoir élargir les puissantes fondations du palais. Cela fait, Sennacherib réunit les meilleurs artistes et artisans de son Empire, qui édifièrent son palais. Ce programme put être réalisé grâce à l'exploitation d'une nouvelle carrière de pierre destinées à la réalisation des sculptures (notamment les taureaux androcéphales), à Balaṭai (l'actuelle Bavian ?), sur la rive gauche du Tigre, en remplacement d'une carrière plus ancienne utilisée précédemment. Les autres palais de Kuyunjik furent restaurés, de même que les temples, et le vieil arsenal de Nebi Yunus.

Assurbanipal en train de boire avec son épouse, d'après un bas-relief de son palais à Ninive.

Les successeurs de Sennacherib continuèrent à embellir la ville, et à restaurer et améliorer certains de ses édifices. Sur le tell de Nebi Yunus, Assarhaddon reconstruit l'arsenal. A Kuyunjik, Assurbanipal restaura un ancien palais déjà réaménagé, le bīt-redūti, après avoir occupé dans un premier temps le palais de Sennacherib.

La chute de Ninive

Après la fin du règne d'Assurbanipal, l'Assyrie décline brutalement, et se retrouve menacée en son cœur par les assauts des Babyloniens et des Mèdes[9]. En 614, les Mèdes seuls mènent une campagne en Assyrie, qui voit la chute d'Assur, et un premier assaut vers Ninive, qui échoue. Une seconde campagne est menée en 612, par les deux alliés ensemble, avec pour but la prise de Ninive. Le siège dure seulement trois mois, au cours de l'été, et la ville tombe le 10 août 612 ; le roi assyrien Sîn-shar-ishkun [2] meurt durant ces combats. La ville est pillée, et détruite, événement qui marque la fin de l'Empire assyrien.

La porte d'Adad et un pan des murailles de Ninive, après reconstruction moderne.

Les fouilles des portes de la cité apportent des éléments intéressants sur le déroulement du siège[10]. Trois portes ont été fouillées : celles de Shamash, d'Adad et de Halzi. Elles témoignent de la préparation des Ninivites au siège, puisque leurs entrées sont rétrécies, et des tours de défense sont sans doute ajoutées à la troisième. Seule la porte d'Adad, au nord, et celle de Halzi, au sud, portent des traces d'attaque : dans la deuxième, on a retrouvé les cadavres d'une douzaine d'individus morts au cours de l'assaut final. Celle de Shamash, proche de la porte de Halzi, n'a en revanche livré aucune trace de combat. Selon D. Stronach, les assaillants auraient porté leurs attaques sur quelques points stratégiques de l'enceinte, aux extrémités nord et sud, pour profiter de la taille de la ville et obliger les défenseurs à se disperser. Il suppose également que les zones de la muraille bordant le Khosr ont dû faire l'objet d'assauts. Plusieurs tradition (Diodore de Sicile et le Livre de Nahum) rapportant qu'une inondation se serait alors produite, cela pourrait indiquer que la rivière joue un rôle dans la chute de la ville.

Périodes tardives

Après sa prise et son pillage, Ninive connaît un déclin marqué, mais n'est pas désertée pour autant. Elle connaît une reprise au cours des périodes hellénistique et parthe (IVe s. av. J.-C.-Ier s. ap. J.-C.). Les prospections ont révélé une abondance de matériel archéologique de la période hellénistique dans une zone située sur la rive nord du Khosr, à l'est du Kuyunjik près d'un méandre de la rivière. Mais aucune recherche n'a porté sur les périodes tardives de l'occupation de Ninive, ce qui rend un tableau de ces époques infaisable. Ninive redevient un centre important au cours de ces siècles, profitant de sa position géographique sur plusieurs routes commerciales, et prospère à l'époque du Haut Empire romain. Divers objets retrouvés sur le site attestent de la présence d'une communauté paléo-chrétienne dans la ville. En 627, la ville est le théâtre d'une bataille entre les troupes byzantines et sassanides. Une fois la domination musulmane établie dans le nord de l'Iraq, c'est Mossoul qui devient la capitale de la région de Ninive, la Djézireh. Elle le reste jusqu'à nos jours. Une portion du site de l'antique Ninive revêt néanmoins une certaine importance : la colline de Nebi Yunus, qui passe pour porter le tombeau du prophète Jonas.

Ninive aujourd'hui

De nos jours, l'ancien site de Ninive donne son nom à la région administrative de Mossoul (Ninawa). La croissance de la métropole voisine se fait de plus en plus sur la ville basse. Les deux tells sont un peu mieux préservés face à l'urbanisation. Mais Kuyunjik a fait face à divers dommages, avant tout le palais sud-ouest[11].

Ninive à son apogée

Plan simplifié de la ville de Ninive au VIIe siècle.

Après être devenue capitale de l'Assyrie, Ninive est l'une des principales villes du Moyen-Orient. Ce sont les niveaux archéologiques de cette période qui ont le plus attiré l'attention des différentes équipes de fouilleurs du site, ce qui justifie un développement plus long sur l'état de la ville à ce moment.

Ninive s'organise autour de deux tells séparés par la rivière Khosr : au sud, Nebi Yunus, et au nord, Kujundjik. La première partie a été très peu explorée, et semble avoir de toute manière été d'une moindre importance comparée à Kuyunjik. Hormis quelques temples, on y trouvait un ancien arsenal (ekal mašarti) restauré par Assarhaddon. L'espace urbain postérieur à l'œuvre de Sennacherib occupait une surface de 750 hectares entourés par une muraille de 12 km, ce fait de Ninive la plus vaste cité de la Mésopotamie antique. Elle était alimentée en eau par divers canaux provenant des collines environnantes, et les deux rivières bordant la cité.

Ninive était enfin un important centre cultuel. On y trouvait plusieurs temples. Tout d'abord, celui de la déesse principale de la ville, Ishtar de Ninive, et sa ziggurat, situés à Kuyunjik. La ville renfermait aussi d'importants temples dédiés à Nabû, Sîn, Nergal, Shamash.

L'approvisionnement en eau

Bien que naturellement alimentée par le Khosr et proche du Tigre, Ninive n'est pas suffisamment bien alimentée en eau pour pouvoir devenir la grande capitale que souhaite Sennacherib. Aussi, il entreprend d'importants travaux pour améliorer l'apport d'eau vers la ville, qui vont notamment servir à arroser les jardins qu'il crée. L'eau destinée à la consommation humaine provient plus vraisemblablement de puits.

En amont de Ninive sur le Khosr, deux barrages ont été repérés, issus probablement des aménagements réalisés sous Sennacherib. Le plus proche de la ville est celui de Ajileh ; 13 km au nord de Ninive, se trouve le barrage de Shallalat (à côté de Dur-Sharrukin), qui est encore utilisé de nos jours depuis qu'il a été restauré en 1970. Mais l'aménagement le plus important est le long canal dérivant les eaux du Pulpullia, un cours d'eau coulant à 40 km au nord-est de Ninive, qui est un affluent du Grand Zab (qui se jette dans le Tigre en aval du Khosr). Sur son tracé, on a retrouvé un important aqueduc, à Jerwan, permettant au canal de franchir une vallée[12].

Les remparts et les portes

Les murailles de la ville étaient un ouvrage impressionnant. Elles encerclaient la ville sur une longueur de 12 km. Le tell de Kuyunjik était lui aussi protégé par des remparts. Les murs étaient faits avec de grands blocs calcaires provenant de carrières situées 50 km en amont le long du Tigre, renforcés par des briques crues en argile. Le système défensif était très puissant, et, à certains endroits, son épaisseur approchait les 45 mètres, tandis que, selon les dires de Sennacherib, sa hauteur était de 25 mètres. Son nom antique (en sumérien) était BAD.NIGALBI.KURA.ŠUŠU : « Mur dont l'éclat submerge l'ennemi ».

La porte de Mashki, après reconstruction.

Quinze portes perçaient cette muraille. Au sud, la porte d'Assur accueillait les voyageurs ayant remonté le long du Tigre, depuis la direction de la ville du même nom. A l'ouest, la muraille comptait cinq portes, et à l'est, six. Au nord, il y avait trois portes, dédiées aux dieux Adad, Nergal et Sîn. Chacune de ces portes avait sa particularité, signe que l'on portait grande attention à ces édifices, censés frapper le visiteur à l'instant même où il pénètre dans la cité. Elles étaient de plus flanquées de tours défensives.

Trois portes ont fait l'objet de fouilles : celles de Adad, Shamash et Halzi. Cette dernière, située au sud de la ville, témoigne bien des dimensions imposantes des portes de Ninive[13] : de forme rectangulaire, elle occupe environ 70 mètres dans la muraille orientale ; l'entrée (de 7 mètres de large à l'origine) se trouvait dans un angle, et on y accédait par un pont ; l'édifice s'organise autour d'une cour centrale de 45 x 19 mètres, où ont été dégagés 22 orthostates disposés sur le mur ouest ; 8 tours protégeaient la porte, de qualité différentes, les moins solides ayant probablement été construites devant l'imminence du siège de la ville entre 614 et 612, période qui vit également l'entrée être réduite à 2 mètres de large.

La ville basse

D'abord connue par la description qu'en donne Sennacherib dans les textes relatant les aménagements qu'il fit faire à Ninive, la ville basse est un peu mieux connue suite à des prospections menées dans sa partie nord à la fin des années 1980, limitées par la progression de l'urbanisation sur le site[14]. La ville basse de Ninive est coupée en deux par le cours du Khosr. Ce dernier était franchissable par plusieurs ponts, deux au moins ayant été identifiés. La partie sud du site n'a pu être explorée du fait de la présence de quartiers résidentiels contemporains, les seuls espaces non constructibles étant les tells et la muraille avec ses portes. De fait, seule la partie au nord du Khosr est un peu connue.

Avant que Sennacherib n'étende le périmètre de Ninive, la ville basse s'étendait au moins au nord du tell de Kuyunjik, la « Vieille ville ». Les prospections y ont identifiées pour le VIIe siècle un ensemble de résidences luxueuses organisées autour de cours centrales vastes, avec de larges rues délimitant les îlots d'habitation. Il s'agit donc manifestement d'un quartier d'élites, situé à proximité du centre du pouvoir. Au nord de celui-ci, et jusqu'aux murailles, on a identifié un quartier d'artisanat, à l'habitat plus tassé. Des ateliers de potiers et de métallurgistes ont été repérés. Ces deux quartiers étaient bordés à l'est par une large voie reliant la porte de Nergal à Kuyunjik, probablement la route royale pavée vantée par Sennacherib dans ses récits. La partie nord-est du site est moins bien connue. Elle comprenait elle aussi des ateliers de céramique.

Représentation des jardins royaux de Ninive, d'après un bas-relief du palais de Sennacherib.

La partie est de Ninive, au nord du Khosr, a vu la réalisation d'un aménagement original lors des travaux entrepris par Sennacherib : la « Terrasse orientale »[15]. Probablement ouverte au public (à la différence des citadelles de Kuyunjik et Nebi Yunus), sa fonction reste énigmatique : cérémonielle, commerciale, récréative ?. C'est peut-être un des endroits où l'on trouvait des vergers et jardins évoqués dans les récits sur la construction de Ninive. Ceux-ci avaient été aménagés en divers points de la cité, à l'intérieur des murs, notamment en contrebas de Kuyunjik sur le bord du Khosr. Ils étaient alimentés par des aqueducs, et peut-être des conduites amenant l'eau sur des terrasses surélevées. S. Dalley a proposé de voir dans ces jardins, documentés par les textes et les bas-reliefs de Ninive, l'origine des « Jardins suspendus de Babylone », qui ne se trouveraient en réalité pas dans cette dernière cité (où ils ne sont pas attestés dans les textes ni par l'archéologie), mais plutôt à Ninive[16].

Nebi Yunus

Fouilles sur le tell de Nebi Yunus, 1990 ; la mosquée en arrière-plan.

Sur une surface de 14 ha, situé à environ 1 kilomètre au sud de Kuyunjik, le tell de Nebi Yunus est, comme son nom l'indique, le lieu où la tradition veut que le prophète Jonas ait été enterré. Ce dernier a en effet été envoyé à Ninive par Dieu, ce que relate le Livre de Jonas, qui sert de source sur l'histoire de Ninive et de sa chute, et a beaucoup compté dans la préservation de la mémoire de la cité après sa destruction. Ce tell est donc un lieu saint, qui attire des pèlerins, et est surmonté d'une mosquée. Cela a donc empêché d'y faire des fouilles de grande dimension.

Les textes des rois assyriens, notamment Assarhaddon, nous apprennent qu'ils avaient bâti sur ce tell un arsenal (ekal mašarti). Nebi Yunus avait donc une fonction militaire, comportant des entrepôts, ateliers de fabrications d'armes, et des étables pour chevaux. On y a retrouvé des pièces de butin rapportées par les rois assyriens suite à des campagnes victorieuses, notamment trois statues du pharaon Taharqa. Les fouilleurs iraqiens ont également dégagé l'entrée d'un grand bâtiment (sans doute l'arsenal en tant que tel), dont les portes sont gardées par des taureaux androcéphales comme il est habituel dans les palais assyriens.

Kuyunjik

Le tell de Kuyunjik est le cœur de Ninive, la partie la plus anciennement peuplée, depuis le VIIe millénaire. Il s'étend sur plus de 40 hectares, et surplombe aujourd'hui la plaine environnante de plus de 30 mètres.

Les temples

Tête d'un souverain de l'Empire d'Akkad, retrouvée dans le temple d'Ishtar de Ninive, XXIIIe siècle av. J.-C.

Le centre du tell de Kuyunjik est occupé par un groupe de temples, dont l'établissement doit remonter aux périodes les plus anciennes du site. Le temple d'Ishtar de Ninive, déesse tutélaire de la cité (voir plus haut), est le principal lieu de culte de la cité. Il existait probablement déjà dans un état antérieur à la période de Ninive V, voire à celle d'Uruk. Si l'on se fie à l'inscription laissée par Samsi-Addu lors desa reconstruction au XVIIIe siècle, Manishtusu d'Akkad l'aurait (re)bâti au XXIIIe siècle. Il est en tout cas constamment rénové par les souverains assyriens jusqu'à la chute du site : on y a notamment retrouvé plusieurs preuves d'une restauration par Assurnasirpal II au IXe siècle (clous de fondation, dalles sculptées, briques émaillées). Localisé au centre même du tell, il a des dimensions d'environ 140 mètres de longueur pour 60 de largeur, et à proximité s'élevait une ziggurat dédiée elle aussi à Ishtar. C'est dans cet édifice qu'a été découverte la tête en bronze d'un souverain de la dynastie d'Akkad (peut-être Naram-Sîn), qui est considérée comme l'une des plus belles œuvres d'art de la Mésopotamie antique.

Au nord-ouest de cet édifice, on trouvait un temple de l'époque néo-assyrienne dédié à Nabû, dégagé par Campbell Thompson en 1903-04 et 1927-28[17]. Une inscription laissée par Sargon II, qui l'a restauré, nous apprend qu'il a précédemment été reconstruit par Adad-Nerari III, mais qu'on ignore alors qui est son fondateur. Le temple de Nabû est de forme trapézoïdale, s'organise autour d'une cour centrale de 31 x 25 mètres, et on a repéré quatre portes, une de chaque côté.

Les palais

Article détaillé : Palais assyriens.

Au sud-ouest de Kuyunjik s'élevait le « Palais sans rival » (ekal šānina lā išu) de Sennacherib (le « Palais sud-ouest » de Layard), ouvrage massif érigé au rebord du tell, surplombant le cours du Khosr[18]. Il était bâti sur des fondations d'une profondeur d'une vingtaine de mètres, et mesurant environ 500 x 200 mètres selon les chiffres donnés par Sennacherib, invérifiables puisque tout n'a pas été dégagé par les archéologues (qui ont œuvré sur environ 200 m²). Lorsqu'on pénétrait dans l'édifice, on se retrouvait dans un véritable dédale : c'était un ensemble de probablement plus de 200 salles (71 ont été dégagées). L'organisation interne de ce palais est mal saisie, et il connaît peut-être une innovation par rapport aux palais néo-assyriens traditionnels, organisés autour d'une zone publique et d'une autre qui est privée. On a repéré la salle du trône, ouvrant sur la zone privée (bītānu), vers une suite royale, puis une cour intérieure, disposition classique ; mais le palais comprend une originalité, à savoir une seconde cour intérieure dans cette zone, plus vaste que la précédente, ouvrant sur des salles de réception et d'autres pièces aux fonctions obscures. La salle où résidait la favorite de Sennacherib a été identifiée dans ce secteur, par une inscription.

A l'est du temple d'Ishtar, également sur le rebord du tell, un complexe palatial réaménagé lui aussi sous Sennacherib a été identifié : on parle d'un « Palais oriental ». En réalité, il s'agit probablement de l'extension nord du Palais sud-ouest. Cet édifice semble faire partie d'une porte monumentale ouvrant l'accès à Kuyunjik.

Assurbanipal, le petit-fils de Sennacherib, résida au début de son règne dans le palais de ce dernier, mais il finit par se faire aménager son propre palais au nord-est de Kuyunjik, à l'angle opposé du palais de Sennacherib, en lieu et place d'une ancienne construction, le bīt redutī (« Palais nord » selon la terminologie actuelle), destinée à l'origine au successeur désigné au trône d'Assyrie, et déjà restaurée par le refondateur de Ninive.

De nombreuses salles des deux palais étaient décorées de grandes dalles de pierre sculptées, les orthostates, qui font partie des plus belles jamais réalisées par les Assyriens, et se trouvent de nos jours au British Museum[19]. Selon les calculs de Layard, c'étaient en tout plus de 3 km de frises qui ornaient le seul palais de Sennacherib. Cette ampleur dépasse largement les précédents palais royaux, où seules quelques pièces étaient décorées de la sorte : ici il s'agit de près de 70 pièces ornées de la sorte. Ces bas-reliefs commémoraient des hauts faits des règnes des souverains, surtout des campagnes victorieuses (35 des 38 groupes de reliefs identifiés), mais aussi la construction du palais lui-même. Des inscription les commentent, permettant de suivre l'histoire racontée par les reliefs, comme une sorte de bande dessinée.

Quand il explora le palais de Sennacherib, Layard fit sensation en exhumant dans la salle XXXVI des reliefs relatant le siège de Lakish entrepris par ce roi, événement dont on trouve un écho dans l'Ancien Testament[20]. Dans la cour VI, les bas-reliefs décrivent le processus de réalisation et de transport des fameux taureaux ailés qui gardent le palais : on effectue une première ébauche de la statue aux carrières de Balaṭai, puis on la transporte sur des rondins de bois tirés par des hommes, le tout sous le regard de Sennacherib lui-même, assis sur son trône ; la scène se répète sur plusieurs paysages (des marais, le bord d'une rivière), puis la série se termine par l'arrivée au palais (où des finitions sont sans doute effectuées)[21]. Dans la salle XXXIII de ce même palais, Assurbanipal fit réaliser une série de bas-reliefs racontant sa victoire sur l'Élam et son roi Te-Umman près de la rivière Ulaï, puis l'intronisation d'un nouveau souverain à sa botte dans ce royaume, Ummanigash. Exceptionnellement, des tablettes décrivant le programme qui avait été imposé aux sculpteurs avant la réalisation de ces reliefs nous sont parvenues, montrant ainsi toute l'attention portée à ces réalisations, qui commémoraient la gloire des souverains assyriens, et devaient susciter le respect et la crainte des visiteurs étrangers. Dans son nouveau palais, Assurbanipal fit réaliser d'autres bas-reliefs, notamment ceux le montrant en train de chasser des lions.

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Les tablettes de Ninive

Tablette du Déluge de l’épopée de Gilgamesh, rédigée en akkadien

Les édifices du tell de Kuyunjik ont livré en tout près de 30 000 tablettes et fragments, la plupart exhumés dès les fouilles du XIXe siècle[22]. Certaines de ces découvertes, avant tout celle de la tablette relatant le récit du Déluge de l'Épopée de Gilgamesh, traduite par G. Smith en 1872, sont des faits marquants dépassant le cadre des études assyriologiques par leur retentissement. Seul un cinquième du corpus est de type archivistique, et à trait à l'administration de l'Empire assyrien : il s'agit de lettres[23], de documents juridiques[24], administratifs, quelques traités de paix[25], etc. Ces tablettes couvrent une longue période, dans la mesure où la correspondance de Teglath-phalazar III (745-722) y a été déplacée par ses successeurs bien qu'il ait régné depuis Kalkhu. Les documents les plus récents datent du règne de Sîn-sharru-ishkun (614-612), donc juste avant la prise de la ville.

La majeure partie des textes de Ninive est de type « littéraire ». On qualifie souvent l'ensemble de ces tablettes par le terme de « bibliothèque d'Assurbanipal »[26], ce souverain ayant été très actif dans la constitution de cette collection. Il ne s'agit en fait pas d'une seule et même « bibliothèque ». Bien que l'origine des textes soit mal recensée, on peut distinguer quelques importants groupes de textes, un premier dans le palais sud-ouest, un second dans le palais nord, et éventuellement un troisième dans le temple de Nabû, dont on sait par les textes qu'il disposait d'une bibliothèque. Le but de ces bibliothèques n'était pas d'être des lieux de savoir pour le savoir, mais d'assurer la protection du souverain : la majorité des textes sont des rituels, incantation, prières et séries divinatoires, visant à défendre le roi contre les malheurs qui pourraient le toucher. Les textes littéraires ne sont qu'une maigre portion du tout, marginale. Pour constituer cette défense contre les forces surnaturelles, on n'hésita pas à confisquer des tablettes dans des bibliothèques de Babylonie, ou même d'Assyrie ; d'autres fois, on se contenta d'en recopier. Les « lettrés » responsables de ce corpus sont logiquement des prêtres, devins ou exorcistes.

Notes et références

  1. Pour le récit des aventures de ce voyageur-archéologue : H. A. Layard, Les ruines de Ninive, Paris, 1999
  2. (en) D. Stronach et S. Lumsden, « UC Berkeley's Excavations at Nineveh », dans The Biblical Archaeologist 55/4, 1992, p. 227-233, résume les dernières campagnes de fouilles effectuées à Ninive
  3. (en) G. Algaze, « Habuba on the Tigris: Archaic Nineveh Reconsidered », dans JNES 45/2, 1986, p. 125-137 ; (en) D. Stronach, « Village to Metropolis: Nineveh and the Beginnings of Urbanism in Northern Mesopotamia », dans S. Mazzoni (dir.), Nuove Fondazioni nel Vicino Oriente Antico : Realtà e Ideologia, Pise, 1994, p. 85–114
  4. (en) H. Weiss et E. Rova, The Origins of North Mesopotamian Civilization: Ninevite 5 Chronology, Economy, Society, Turnhout, 2003 extrait
  5. (en) N. Ziegler, « The conquest of the holy city of Nineveh and the kingdom of Nurrugûm by Samsî-Addu », dans M. van de Mieroop (dir.), Nineveh. Papers of the XLIXe Rencontre Assyriologique Internationale: London, 7-11 July 2003, Iraq 66, Londres, 2004, p. 19-26
  6. M. Vieyra, « Ištar de Ninive », dans RA 51, 1957, p. 83-102 et 130-138 ; (en) G. Beckman, « Ištar of Nineveh Reconsidered », dans JCS 50, 1998, p. 1-10 ; (en) W. G. Lambert, « Ištar of Nineveh », dans M. van de Mieroop (dir.), op. cit., p. 35-40
  7. A. Tenu, « Ninive et Aššur à l'époque médio-assyrienne », dans M. van de Mieroop (dir.), op. cit., p. 27-34
  8. S. Lackenbacher, Le palais sans rival, Le récit de construction en Assyrie, Paris, 1990
  9. (en)Chronique de la chute de Ninive, Livius.org
  10. (en) D. Stronach, « Notes on the fall of Nineveh », dans S. Parpola et R. M. Whiting (éds.), Assyria 1995. Proceedings of the 10th Anniversary Symposium of the Neo-Assyrian Text Corpus Project, Helsinki, 1997, p. 307-324
  11. Report on the situation of cultural heritage in Iraq up to 30 May 2003, Unesco, p. 13-14
  12. (en) T. Jacobsen et S. Lloyd, Sennacherib's Aqueduct at Jerwan, Chicago, 1935 En ligne
  13. (en) D. Stronach et S. Lumsden, op. cit., p. 230-232
  14. (en) S. Lumsden, « Urban Nineveh: Investigations Within the Lower Town of the Last Assyrian Capital », dans Mar Šipri 4, 1991
  15. (en) S. Lumsden, « The production of space at Nineveh », dans M. Van de Mieroop (dir.), op. cit., p. 187-198
  16. (en) S. Dalley, « Nineveh, Babylon and the Handing Gardens », dans Iraq LVI, 1994, p. 45-58
  17. (en) R. Campbell Thompson et R. W. Hutchinson, The Excavations on the Temple of Nabû at Nineveh, Oxford, 1929
  18. Fastes des palais assyriens au nouvel empire, Les Dossiers d'archéologie, n°171, mai 1992 ; (en) J. M. Russell, Sennacherib's Palace Without Rival at Nineveh, Chicago, 1991 ; (en) id., The Final Sack of Nineveh: The Discovery, Documentation, and Destruction of King Sennacherib's Throne Room at Nineveh, Iraq, New Haven, 1998
  19. (en) R. D. Barnett, Sculptures from the North Palace of Ashurbanipal at Nineveh, Londres, 1976 ; (en) R. D. Barnett, E. Bleibtreu et G. Turner, Sculptures from the Southwest Palace of Sennacherib at Nineveh, Londres, 1999
  20. (en) D. Ussishkin, The Conquest of Lachish by Sennacherib, Tel Aviv, 1982 ; La prise de Lakish d'après les bas-reliefs, site du British Museum
  21. (en) J. M. Russell, « Bulls for the Palace and Order in the Empire: The Sculptural Program of Sennacherib's Court VI at Nineveh », dans The Art Bulletin 69/4, 1987, p. 520-539
  22. En cours de réédition par l'équipe du Néo-Assyrian Texte Corpus Project d'Helsinki [1]
  23. Par exemple, (en) S. Parpola, Letters from Assyrian Scholars to the Kings Esarhaddon and Assurbanipal, 2 vol., Helsinki, 1993 ; (en) H. Hunger, Astrological Reports to Assyrian Kings, Helsinki, 1992 ; (en) M. Lukko et G. van Buylaere, The Political Correspondance of Esarhaddon, Helsinki, 2002 ; (en) F. Reynolds, The Babylonian correspondence of Esarhaddon, and letters to Assurbanipal and Sin-Sarru-Iskun from Northern and Central Babylonia, Helsinki, 2004
  24. (en) R. Mattila, Legal Transactions of the Royal Court of Nineveh, Part II: Assurbanipal through Sin-sharru-ishkun, Helsinki, 2002
  25. (en) S. Parpola, « Neo-Assyrian Treaties from the Royal Archives of Nineveh », dans Journal of Cuneiform Studies 39/2, 1987, p. 161-189
  26. Sur ce sujet, voir la mise au point de D. Charpin, Lire et écrire à Babylone, Paris, 2008 p. 201-215

Bibliographie

  • F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, 2001 ;
  • (en) D. Collon et A. George (dir.), Nineveh: Papers of the XLIXe Rencontre Assyriologique Internationale: London, 7-11 July 2003, Iraq 66-67, Londres, 2004-2005.

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