Charles cochon de lapparent

Charles cochon de lapparent

Charles Cochon de Lapparent

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Charles Cochon de Lapparent, né à Champdeniers (Deux-Sèvres), le 24 janvier 1750 et mort à Poitiers, le 17 juillet 1825 est un homme politique français.

Né dans une famille bourgeoise autrefois protestante, qui a dû abjurer, Charles Cochon de Lapparent est élu député du tiers état, il occupe des fonctions importantes à la Convention nationale, dans les armées de la République et au comité de salut public. Le 9 Thermidor, ce montagnard participe à la chute de Robespierre. Pendant le Directoire, nommé ministre de la police, mais alors qu’il est un conventionnel régicide, il est accusé d’être royaliste et déporté. Sous le Consulat et l’Empire, il occupe des fonctions importantes, mais après 1815 il doit quitter la France. Toutefois il peut revenir à Poitiers au bout d’un an d’exil.

Sommaire

Sa famille

Blason des Cochon de Lapparent

Charles Cochon de Lapparent est le fils de Charles Cochon, seigneur de Lapparent et autres lieux, avocat au parlement, sénéchal et juge de paix. Les Cochon sont originaire de La Rochelle. C’est une famille de négociants et de médecins, à l’origine convertis au protestantisme, qui possède des terres. Une des branches de cette famille est anoblie en 1753. Les Cochon de Lapparent portent : D'or, au chevron de gueules, surmonté de 3 hures de sanglier de sable[1]. Il se marie le 20 avril 1774 à Fontenay-le-Comte avec Anne Quéré (1753-1823), fille d’un procureur de la ville de Fontenay-le-Comte et a cinq enfants, dont :

Biographie

Sa jeunesse (1750-1792)

Dans sa jeunesse Charles Cochon de Lapparent est appelé Cochon de Verdun, du nom d’une propriété de sa famille. Il est, avant la Révolution, conseiller au présidial de Fontenay-le-Comte. Il est élu député du tiers état suppléant, aux États généraux en 1789, par la sénéchaussée de Poitiers. Mais l'un des députés au tiers état de la sénéchaussée du Poitou s'étant désisté, Cochon le remplace. Il est membre du club des Jacobins et député du 27 mai 1789 au 30 septembre 1791. Il se fait remarquer, dans cette assemblée par ses principes et son attachement aux idées nouvelles. La part qu'il prend à toutes les délibérations importantes lui acquiert à la fois l'estime de ses collègues et une grande popularité.

Rentré dans ses foyers, après la clôture de la session, il y suit, avec la plus vive sollicitude, la marche des évènements et des partis, sous l'Assemblée législative, et se montre le partisan de toutes les mesures qui accélèrent le mouvement de la Révolution[2].

Cochon de Lapparent est nommé président du tribunal criminel des Deux-Sèvres, le 18 novembre 1791[3].

Un conventionnel régicide

Cochon de Lapparent est un conventionnel régicide, même s’il regrettera par la suite sa décision.

Charles Cochon de Lapparent est réélu député à la Convention nationale par le département des Deux-Sèvres. Charles est parlementaire du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795.

Il fait partie de la commission de différents comités de législation et sûreté générale. Il est l’un des vingt-et-un commissaires chargés d'établir l'acte d'accusation du roi. Il vote la mort du roi. Il est donc un conventionnel régicide, même s’il regrettera par la suite sa décision[3].

Cochon dénonce la défection de Dumouriez et est commissaire de la convention à l’armée du Nord. Il évite que les soldats se rendent à l’ennemi et s’enferme avec eux dans Valenciennes. Il est obligé d'en sortir avec la garnison, le 1er août 1793.

Le 9 Thermidor, ce montagnard participe à la chute de Robespierre.

Charles Cochon de Lapparent vient de nouveau prendre place à la Convention nationale. Quand le général Ferrand est accusé d'avoir livré Valenciennes, Cochon le défend. Pour lui la défaite est due à l’attitude des habitants et des troupes de ligne.

Cochon est un des plus ardents républicains de cette époque; aussi, en septembre 1794, il est nommé membre du comité de salut public[4]. Charles Cochon de Lapparent siège au comité de salut public en 1794-1795, puis est secrétaire de la Convention nationale.

Charles Cochon de Lapparent fait nommer pour chefs aux armées des Alpes, de l'Est et de l'Ouest, les généraux Moulins, Dumas et Canclaux. En 1795, il suit l'armée du Nord en Hollande et réussit à signer un traité de paix et à sauver la vie de 90 émigrés[3].

Ministre de la Police générale

Cochon fait arrêter Gracchus Babeuf.

Le département de la Vendée l'envoie en 1796 au Conseil des Anciens. Charles Cochon de Lapparent est nommé au poste difficile de ministre de la Police générale, en 1796-1797. Il rétablit l'ordre et la surveillance sur le même pied que sous le gouvernement royal, et cette mesure lui attire la haine des démagogues, les sarcasmes amers et les injures des journaux[4]. C’est Cochon qui découvre la conjuration des Égaux, emmenée par Gracchus Babeuf et qui fait arrêter les conspirateurs.

Accusé par Tallien d'avoir établi « une police royaliste secrète », et d'employer le baron de Batz et Dossonville[5]. Pourtant Cochon a donné l'ordre de rechercher le baron de Batz. Quant à Dossonville, il fait l'éloge de sa conduite, de la droiture de ses opinions… Et Cochon lui oppose sa conduite dans l'affaire de Babeuf. D'après le système de contrepoids qu'a adopté le Directoire, Cochon est l'homme qui lui convient le mieux pour comprimer et les royalistes et les Jacobins.

Nombre de ces derniers s'étaient mêlés à Babeuf. Les 9-10 septembre 1796 Cochon met en échec une tentative d’insurrection militaire au camp de Grenelle. Une vingtaine de personnes sont tuées, 132 arrêtées, dont 33 fusillées.

Quatre mois après, le 10 janvier 1797, il dénonce Charles Honoré Berthelot La Villeheurnois, l'abbé Charles Brottier et Thomas Laurent Madeleine Duverne de Presle, agents royalistes[6].

Cette efficacité fait qu’il obtient un certain nombre de voix pour la place vacante au Directoire.

Cependant le ministre de la police se voit compromis par une note qu'on trouve sur eux, dans laquelle on annonce qu'on l'aurait maintenu dans son emploi « après le rétablissement de la monarchie ». Les royalistes effectivement l’acceptent volontiers, et souhaitent rappeler purement et simplement Louis XVIII à Paris[7].

Cochon, dans son rapport, qualifie cette préférence de distinction odieuse, et ne manque pas de rappeler « qu'il a voté la mort de Louis XVI ». Les jacobins, qui le craignent, renouvèlent en vain leurs attaques contre Cochon, en l'accusant de favoriser secrètement les émigrés, d'être d'intelligence avec les royalistes et avec le parti qui domine dans les conseils. Le 27 juin, Charles Cochon de Lapparent fait un rapport contre les prêtres déportés et rentrés comme étant corrupteurs de l'esprit public. Malgré toutes ses preuves de républicanisme, le Directoire le soupçonne de seconder les conseils. Il est également accusé d'avoir favorisé Gracchus Babeuf en dissimulant des pièces compromettantes.

Madame de Staël, qui avait acquis une grande influence et qui tient le fil de toutes les intrigues, parvient à le faire écarter du ministère[8]. Le Directoire lui donne, pour successeur au ministère de la police, Lenoir-Laroche.

Après le Coup d'État du 18 fructidor an V, Charles Cochon de Lapparent est porté sur la liste des députés proscrits, il est arrêté et conduit et interné à l'île d'Oléron. Il en sort après le Coup d'État du 18 Brumaire (5 novembre 1799), époque où le Directoire est remplacé par le consulat.

Comblé d’honneurs du temps de l’Empire

À la fin des Cent-Jours, Charles Cochon de Lapparent, préfet de la Seine-Inférieure proclame Napoléon II, empereur des Français.

Napoléon Bonaparte le nomme préfet de la Vienne en 1800, puis des Deux-Nèthes, département d’Anvers en 1805. Il le nomme chevalier de l'Empire, le 10 septembre en 1808 et sénateur, puis comte de l'Empire le 28 mai 1809.

Cochon est officier de la Légion d'honneur en 1811, membre de la commission de la liberté de la presse, membre du Grand conseil d'administration du Sénat conservateur.

Il est l’un des soutiens inconditionnels de Napoléon. Donc, en 1813, il est envoyé comme commissaire impérial à Périgueux pour organiser la défense du pays avec la 20e division militaire[9].

Charles Cochon de Lapparent rédige en 1802 la Description générale du département de la Vienne. Il passe, à partir de 1809, l'été à Vigneux-sur-Seine dans le château qui abritera plus tard le jeune ménage Alphonse Daudet.

Malgré sa fidélité à l’empereur, il soutient comme la plupart de ses collègues le rétablissement des Bourbons et vote l’acte de déchéance. Charles Cochon de Lapparent au retour du roi, se retire dans son château de Vigneux-sur-Seine.

L’empereur le nomme, en 1815, préfet de la Seine-Inférieure. Charles Cochon de Lapparent après les Cent-Jours, proclame dans son département, le 25 juin 1815, Napoléon II, et invite ses administrés à ne pas reconnaître d'autre souverain[6].

La fin de sa vie

Les Bourbons l’excluent de la Pairie de France[10]. La loi du 12 janvier 1816 contre les conventionnels régicides l’oblige de quitter la France. Il fixe son domicile à Louvain, mais est autorisé par Louis XVIII, qui l’apprécie, à rentrer en France et meurt le 17 juillet 1825, 16 rue des Trois Pilliers, dans sa maison de Poitiers, âgé de soixante-quinze ans[11].

Le tribunal de première instance de Poitiers condamne le sieur Calineau, imprimeur du Journal de Poitiers, à trois mois de prison et 3.000 francs d'amende, pour avoir fait un éloge indirect de Charles Cochon de Lapparent, un régicide, en publiant que M. Cochon de Lapparent laissoit à ses enfans l'exemple d'une vie honorable. M. Mangin, procureur général, ayant interjeté appel à minima, la cour royale de Poitiers rend, le 24 août 1825, son jugement, par lequel elle confirme purement et simplement la décision du tribunal de première instance. M. Calineau, qui a aussi interjeté appel, s'est pourvu en cassation[12].

Et pourtant Cochon de Lapparent avait rendu d'éminents services à une foule de personnes compromises par leur attachement à la cause royale; il a la réputation d'homme de talent et d'administrateur habile[13].

Notes et références de l'article

  1. Gustave Chaix-d'Est-Ange, Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Évreux, 1903-1929, tome : 11.
  2. Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux, chargés ..., de Edmé-Théodore Bourg, p.175.
  3. a , b  et c Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, 2e éd., tome : 2c.
  4. a  et b Dictionnaire historique ou, Biographie universelle des hommes qui se sont ..., de François-Xavier Feller, p.297.
  5. Mémoires tirés des archives de la police de Paris pour servir à l'histoire de… p.207.
  6. a  et b Biographie universelle des hommes qui se sont ..., de François-Xavier Feller, p.297.
  7. Histoire du Directoire, de Bernard Adolphe Granier de Cassagnac, de Cassagnac, Adolphe de Granier, p.363.
  8. Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux… p,181.
  9. Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, 2e éd., tome : 2c, et Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux… p 181.
  10. Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux… p,181.
  11. Gustave CHAIX-d’EST-ANGE, Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Evreux, 1903-1929, tome : 11.
  12. L'ami de la religion et du roi, journal ecclésiastique, politique et littéraire, p.94.
  13. Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux…, p.181.

Articles connexes

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