Centrale des Cèdres

Centrale des Cèdres
Centrale des Cèdres
Image illustrative de l'article Centrale des Cèdres
Géographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau : Québec Québec
Région administrative Montérégie
Coordonnées 45° 18′ 32″ N 74° 01′ 38″ W / 45.30875, -74.0273345° 18′ 32″ Nord
       74° 01′ 38″ Ouest
/ 45.30875, -74.02733
  
Cours d'eau Fleuve Saint-Laurent
Objectifs et impacts
Vocation production électrique
Propriétaire Hydro-Québec
Date de mise en service 1914
Barrage
Type Au fil de l'eau
Hauteur du barrage (lit de rivière) 10,67 m
Réservoir
Centrale hydroélectrique
Nombre de turbines 14
Puissance installée 135 MW

Géolocalisation sur la carte : Canada

(Voir situation sur carte : Canada)
Centrale des Cèdres

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(Voir situation sur carte : Québec)
Centrale des Cèdres

La Centrale des Cèdres est une centrale hydroélectrique érigée sur le fleuve Saint-Laurent, à Les Cèdres, dans la Montérégie, au Québec. Cette centrale, d'une puissance installée de 135 MW, a été mise en service en 1914. Acquise en 1944 par Hydro-Québec lors de la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power, elle est l'une des quatre premières centrales du parc de production de la société d'État québécoise.

Sommaire

Historique

Alcoa et la Montreal Light, Heat and Power

À la veille de la Première Guerre mondiale, La Pittsburgh Aluminum Company, qui deviendra plus tard le groupe industriel Alcoa, désire agrandir ses installations de Massena, dans le nord de l'État de New York. L'entreprise se cherche des partenaires pour développer le rapide des Cèdres dans la section Soulanges du fleuve Saint-Laurent, qui offre un potentiel hydroélectrique adéquat, et qui est situé à moins de 100 km de Massena. Les deux grandes entrepries électriques privées du Québec, la Montreal Light, Heat and Power (MLH&P) et la Shawinigan Water and Power Company mettent sur pied conjointement la Cedars Rapids Manufacturing and Power Company, pour construire la centrale qui est mise en service le 15 janvier 1915[1],[2].

Cette centrale, qui était équipée au départ de 9 groupes de 9 MW chacun pour une puissance installée de 81 MW[3], a été rendue possible par la signature d'un contrat de vente de 56 MW à l'entreprise américaine à raison de 2,30 dollars le mégawattheure, pour une durée fixe de 85 ans[4]. Une filiale d'Alcoa, la Cedar Rapids Transmission (CRT), construit une ligne de transport à 120 kV de 72 km en territoire canadien — 29,8 km au Québec et 42,2 km en Ontario — et 9,5 km en territoire américain[5]. Le coût de construction de la centrale est estimé à 10 millions de dollars de l'époque[4].

En 1924, elle a été agrandie à 18 groupes pour porter sa puissance à 162 MW. En 1928, la MLH&P faisait valoir qu'elle figurait parmi les plus grands ouvrages hydroélectriques au monde[3].

La centrale des Cèdres commença son exploitation commerciale à 66 2/3 Hz, mais sa fréquence a été rapidement ramenée à 60 Hz pour se conformer avec les standards nord-américains. Le transfert d'une fréquence à l'autre ne nécessitant qu'un ralentissement des groupes générateurs, mais cette conversion causa quelques problèmes à une entreprise textile de la région qui était alimentée par la centrale. Les machines du client tournant moins rapidement à 60 Hz, les tissus teints produits par les machines étaient plus foncés. La centrale dut temporairement reprendre son ancienne fréquence, le temps pour les ingénieurs de trouver une solution au problème de l'usine[3].

Hydro-Québec

Elle a été acquise par Hydro-Québec au moment de la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power, le 15 avril 1944, en compagnie des autres actifs du distributeur montréalais, y compris les centrales de Beauharnois, de Chambly et de la Rivière-des-Prairies.

La société publique québécoise honorera méticuleusement les conditions du contrat initial, y compris le prix de 2,30 dollars. « Nous avons un contrat ridicule, mais il nous faut le respecter », écrit même un responsable d'Hydro-Québec, dans une note de service rédigée en 1964[4].

En 1971, la CRT, toujours propriété d'Alcoa, commence à vendre l'électricité achetée au prix fixé un demi-siècle plus tôt à une filiale du distributeur électrique Niagara Mohawk, qui la revend à Cornwall, en Ontario, permettant à cette municipalité ontarienne de bénéficier de tarifs encore plus bas que ceux pratiqués au Québec. En 1983, Alcoa fait savoir à Hydro-Québec qu'elle songe à se départir de la CRT[4]. L'affaire est conclue en décembre 1985 et Hydro-Québec acquiert la ligne d'électricité et le contrat, 14 ans avant son échéance[1].

Opérant aujourd'hui sous la raison sociale francisée de Société de transmission électrique de Cedar Rapids Limitée, la CRT est aujourd'hui une filiale de TransÉnergie, la division d'Hydro-Québec spécialisée dans le transport d'électricité. L'ancienne ligne de transport a été démantelée en 2004 pour être remplacée par une ligne biterne à 230 kilovolts, qui est présentement exploitée à 120 kilovolts[1].

Tourisme

Les digues qui servent à réguler les apports d'eau à la centrale servent également de ponts qui peuvent être empruntés pour visiter les îles de Saint-Timothée. Un itinéraire cyclable majoritairement asphalté de 7,3 km est ouvert au public depuis les années 2000. Il permet de circuler a travers digues et barrage de l'aménagement, qui figure au second rang d'ancienneté parmi les installations d'Hydro-Québec toujours en service[6]. La centrale ne figure toutefois pas au nombre des installations d'Hydro-Québec ouvertes aux visiteurs[7].

Notes et références

  1. a, b et c Société de transmission électrique de Cedar Rapids limitée, « Son histoire » sur Société de transmission électrique de Cedar Rapids limitée. Consulté le 2010-01-18
  2. Odilon Gagnon, « Témoignage d'une carrière à Hydro-Québec », Hydro-Québec : Des premiers défis à l'aube de l'an 2000, Montréal, Forces / Libre Expression (ISBN 2-89111-191-5), p. 42 
  3. a, b et c Ian McNaughton, Beauharnois, Montréal, Hydro-Québec, 1970 
  4. a, b, c et d André Lachance, « Un contrat, c'est un contrat », dans L'actualité, vol. 22, no 18, 15 novembre 1997, p. 98 
  5. Fleury 1999, p. 17
  6. Simon Diotte, « Évasion à vélo dans le Suroît », dans La Presse, Montréal, 4 septembre 2011 [texte intégral (page consultée le 5 septembre 2011)] 
  7. Hydro=Québec, « Visites guidées gratuites ». Consulté le 5 septembre 2011

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Louis Fleury, Une ligne et des hommes : une histoire de la Cedars Rapids Transmission, Montréal, Libre Expression, 1991 (ISBN 2-89111-530-9) 
  • Jean Louis Fleury, Les coureurs de lignes : L'histoire du transport de l'électricité au Québec, Montréal, Stanké, 1999, 507 p. (ISBN 2-7604-0552-4) 

Articles connexes

Liens externes


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