Catilina

Catilina
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Lucius Sergius Catilina (108 avant J.C. - 62 avant J.C.) est un homme politique romain connu pour deux conjurations visant à renverser le Sénat de la République romaine.

Cesare Maccari, Cicéron dénonce Catilina (61 av. J.-C.), XIXe siècle, villa Madama, Rome

Sommaire

Cursus

Catilina est issu d'une famille noble, la gens Sergia, descendant, selon la légende, de Sergeste, un des compagnons d'Énée[1], mais qui ne fut jamais vraiment riche. Pendant la guerre sociale, Catilina sert avec Pompée et Cicéron sous les ordres de Gnaeus Pompeius Strabo. Puis il soutient Sylla lors de la guerre civile de -84 - -81. À cette occasion, il tue Marius Graditianus, parent de Marius et de Cicéron.

En -73, il est accusé d'« inceste » avec une vestale, Fabia, qui était la demi-sœur de Terentia, la femme de Cicéron. Le crime est passible de la peine de mort, mais Catilina est acquitté.

Il devient préteur en -68 et gouverne la province d'Afrique pendant les deux années qui suivent.

Première conjuration

À son retour, en -66, il est accusé de concussion mais acquitté. Cette accusation l'empêche cependant de déposer sa candidature au consulat dans les délais requis. Il fomente une première conspiration avec Autronius[2] et Publius Cornelius Sulla, consuls désignés mais poursuivis et condamnés pour brigue. Le but des conjurés était d'abord d'assassiner les consuls L. Cotta et L. Torquatus aux Calendes de janvier (1er janvier), donner la dictature à Crassus, dont César serait le maître de cavalerie, et rendre à Sulla et Autronius le consulat qu'on leur avait ôté. Le complot s'ébruita et fut reporté aux nones de février (5 février). À ce moment, ce ne sont plus les seuls consuls qu'ils veulent assassiner, mais la plupart des sénateurs[3]. Crassus ne se montra pas le jour convenu et, pour cette raison, César ne donna pas le signal convenu, qui était, à ce que rapporte Curion, de laisser tomber sa toge de son épaule[4]. Selon Salluste, ami de César et qui ne cite ni César ni Crassus, ce fut Catilina qui donna trop tôt le signal aux conjurés trop peu nombreux et pas assez armés.

Deuxième conjuration

Article détaillé : Conjuration de Catilina.

C'est la plus connue et elle offrit à Cicéron l'heure de gloire qu'il espérait connaître au cours de son consulat, même si certaines des actions qu'il entreprit à cette occasion lui valurent plus tard l'exil. En -64, Catilina est battu par Cicéron aux élections consulaires pour l'année -63. Il décide alors de se présenter comme le défenseur des populares et des vétérans de Sylla et commence à organiser une nouvelle conspiration.

En -63, Cicéron découvre la conspiration grâce à Fulvia, la maîtresse de Curius, l'un des conjurés. Il en révèle les détails au Sénat dans un discours dont l'exorde est resté célèbre : « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? »« Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? »[5] C'est la Première catilinaire, prononcée le 8 novembre (il en prononcera trois autres les 9 novembre, 3 et 5 décembre) qui obligea Catilina à fuir Rome. Il résida alors en Étrurie chez son ami Manlius, laissant à ses partisans le soin de chercher la complicité des Allobroges (tribu gauloise de la province de Narbonnaise). Ceux-ci refusèrent et avertirent même les autorités romaines. Cinq conjurés furent arrêtés. Sur proposition de Caton d'Utique et malgré les réserves formulées par César, ceux-ci furent exécutés sans procès, sur base du senatus consultum ultimum (pleins pouvoirs) accordé au consul le 21 octobre -63, procédé dont la légalité est encore aujourd'hui discutée et qui valut l'exil à Cicéron.

En janvier -62, Catilina et ses compagnons sont interceptés et défaits par des troupes romaines à Pistorium, et Catilina y trouve la mort en combattant. Un sénateur commenta : « Quelle belle mort !... Dommage qu'elle n'ait pas servi la République ».

Notes et références

  1. Virgile, Énéide, 1,510
  2. Publius Autronius Paetus, que Suétone prénomme erronément Lucius.
  3. Salluste, Conjuration de Catilina, 18
  4. Suétone, Vies des douze César, 9,1
  5. Cicéron : 1re Catilinaire, 1

Bibliographie

  • (en) Ronald Syme, Sallust, Londres, Cambridge university press, 1964, 236 p.

Voir aussi

Liens externes


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