Cathédrale Notre-Dame de Laon

Cathédrale Notre-Dame de Laon
Page d'aide sur l'homonymie Cette cathédrale n’est pas la seule cathédrale Notre-Dame.
Cathédrale
Notre-Dame de Laon
La façade ouest de la cathédrale
La façade ouest de la cathédrale
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
(cathédrale jusqu'en 1790)
Rattaché à Diocèse de Soissons
Début de la construction 1155
Fin des travaux 1235
(quelques travaux par la suite)
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection  Classé MH (1840)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Picardie
Département Aisne
Ville Blason ville fr Laon (Aisne).svg Laon
Coordonnées 49° 33′ 51″ N 3° 37′ 30″ E / 49.5643, 3.62549° 33′ 51″ Nord
       3° 37′ 30″ Est
/ 49.5643, 3.625
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale Notre-Dame de Laon

La cathédrale Notre-Dame de Laon est une église située à Laon, dans le département de l'Aisne et la région Picardie. Elle est l’un des premiers édifices majeurs de style gothique en France. Construite après celle de Saint-Denis et celle de Noyon, elle est chronologiquement antérieure à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Cette cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Sommaire

Historique

Les édifices précédents

La cathédrale actuelle fut construite à l'emplacement d'un sanctuaire précédent édifié sous l'épiscopat de l'évêque Gerfrid, (774- †799). Ce premier monument, la cathédrale carolingienne, dédié en l'honneur du saint Sauveur et de sainte Marie, fut consacré le 6 septembre 800 en présence de Charlemagne[2].

Une nouvelle église est reconstruite sous l'égide d'Élinand, promu évêque de Laon le 14 juin 1052. Le 25 décembre 1071, ce nouvel édifice fut inauguré lors du deuxième couronnement[3] du futur roi Philippe Ier.

Cette cathédrale romane fut incendiée lors de l'insurrection communale survenue le jeudi 25 avril après Pâques de l'année 1112. Elle ne fut pas détruite et la dédicace de l'église réparée eut lieu en 1114 sous l'évêque Barthélemy de Jur.

Les étapes de l'édification de la cathédrale actuelle

La construction de l'édifice actuel fut initiée par l'évêque Gautier (Gauthier) de Mortagne. Elle débuta en 1155 et continua jusqu'en 1235.

La construction débuta par le chœur et le grand transept afin de recevoir les nombreux pèlerins. En 1164 eut lieu la translation des reliques de saint Béat.

Entre 1170 et 1175, une deuxième campagne de construction très courte porte sur le fond du croisillon nord, ses portails et les travées. Mais il reste peu de traces évidentes, car les travaux de la campagne suivante ont repris partiellement les réalisations de cette période. Mais c'est à cette époque qu'apparaît le nouveau type de chapiteau et le profil des piles qui sera utilisé par la suite[4].

Entre 1175 et 1185, une troisième campagne mena à l'édification du transept avec ses deux portails (nord et sud) dont il ne reste actuellement que celui du nord, la tour-lanterne d'inspiration anglo-normande[5] de la croisée du transept, ainsi que les cinq dernières travées de la nef, afin de contrebuter cette tour-lanterne. Durant cette campagne, on construisit également les tours du transept (tour nord, dite Thomas Becket en souvenir de son passage à Laon en 1163, et tour sud, dite de l'horloge). Vers 1180 : pose des vitraux de la rose nord (dite des arts libéraux).

La quatrième campagne se termine vers 1200 par l'achèvement de la nef et de la façade occidentale[6].

Mais une cinquième et dernière campagne s'avéra nécessaire afin de reconstruire le chœur, lequel profond de seulement trois travées s'était rapidement révélé trop petit. Cette cinquième campagne eut lieu de 1205 à 1220 et vit la construction du chœur à chevet plat comprenant 10 travées, tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Enfin vers 1235-1238 se déroula la dédicace de la cathédrale.

En 1250 on édifia une flèche sur la tour sud-ouest ainsi que sur la tour sud. Tout au long du XIVe siècle, 27 chapelles furent construites entre les contreforts.

Au cours du XIVe siècle, la façade du croisillon sud est partiellement modifiée. Deux portes y sont percées à sa base. La rose initiale est remplacée par une grande fenêtre. Avec les chapelles latérales, c'est la principale partie de l'édifice qui, esthétiquement, ne date pas de la première époque de sa construction. Les portails y sont par exemple surmontés de hauts gables. Entre 1555 et 1697 on clôtura progressivement les chapelles par des clôtures de pierre.

Heurs et malheurs de la cathédrale

Le 18 septembre 1692, un tremblement de terre ébranla la flèche.

  • En 1705 eut lieu une grande tempête.
  • En 1772 on altéra le portail central en surélevant son linteau, afin de laisser passer plus facilement le dais des processions.
  • En 1793 la flèche de la tour sud-ouest fut démolie par les révolutionnaires, ainsi que le beffroi entre les deux tours de la façade occidentale et une partie des superbes sculptures des portails.

Si bien qu'au milieu du XIXe siècle, une grande restauration était devenue indispensable, la cathédrale menaçant ruine. La façade occidentale s'était tassée de 80 centimètres. Les travaux de restauration furent confiés à l'architecte Émile Boeswillwald en 1853.

En 1870, l'énorme explosion d'une poudrière fit voler en éclats tous les vitraux, outre quelque 500 morts. Les morceaux des verrières orientales ont été recueillis. Mais la rosace nord a perdu la moitié de ses vitraux dans la catastrophe. Aucun vitrail des chapelles n'a pu être récupéré, tout étant pulvérisé. Les travaux de restauration ne s'achevèrent qu'en 1914.

À l'inverse de la malheureuse cathédrale de Soissons voisine, Notre-Dame de Laon n'eut pas trop à souffrir de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale ne l'affecta pas trop non plus, grâce à l'intervention de l'abbé Robert Lavarte, vicaire à Saint-Léger, dont l'intervention exceptionnelle auprès du Commandement allemand de la garnison de Laon permit l'évacuation des engins explosifs déposés autour de la cathédrale. Le bombardement planifié par la RAF britannique aurait alors occasionné la destruction de l'édifice.

Description générale

Les portails de la façade occidentale

C'est une cathédrale de style gothique primitif. Elle eut une grande influence sur de nombreux édifices gothiques comme les cathédrales de Magdebourg, et de Limbourg[7] mais aussi sur celles de Chartres, de Lausanne, de Reims, de Dijon et de Paris[réf. nécessaire].

La cathédrale Notre-Dame de Laon se dresse majestueusement sur l'« acropole » de Laon, la ville haute, surplombant la plaine de 100 mètres. On ne pouvait rêver meilleur site.
Elle possède cinq tours sur les sept prévues : une tour-lanterne à la croisée, deux tours couronnant le bloc de façade ouest ainsi qu'une au sud de chaque extrémité du transept.
Maître d'œuvre et dessinateur du XIIIe siècle, Villard de Honnecourt a dit qu'elles étaient les « plus belles du monde[8] ». On dit notamment que l'architecte allemand, Hermann Friedrich Waesemann, s'en inspira dans la seconde moitié XIXs siècle pour dresser les plans du beffroi du Rotes Rathaus (l'Hôtel de ville de Berlin)[9].

Elle possède aussi trois grandes façades dotées de tours et de monumentaux portails d'entrée : à l'ouest comme de coutume, mais aussi au sud et au nord.

Les deux tours de la façade occidentale sont ornées de statues de bœufs grandeur nature. Elles font référence à une légende, selon laquelle le bœuf chargé de monter en haut de l'« acropole » de Laon les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale, épuisé de cette montée, aurait été remplacé par un bœuf miraculeusement apparu.

Plan de la cathédrale par Viollet-le-Duc.
La nef en direction du chœur
Tour lanterne du transept
À la croisée du transept

Dimensions

  • Longueur : 110,50 m
  • Largeur : 30,65 m
  • Hauteur sous voûte de la nef : 24 m
  • Hauteur de la tour-lanterne : 42 m
  • Longueur du transept : 56 m (ou 54 selon les sources)
  • Hauteur des tours de la façade occidentale: 56 m
  • Hauteur de la tour de la façade nord du transept : 56 m
  • Hauteur de la tour de la façade sud du transept : 60,5 m
  • Diamètre de la rosace du chevet du chœur : 9 m
  • Largeur du transept : 22 m

L'intérieur de la cathédrale

Le chœur est légèrement désaxé par rapport à la nef.

La nef

Celle-ci comporte 11 travées couvertes par des voûtes sexpartites (sauf dans la première travée) hautes de 26 mètres. L'élévation est à quatre niveaux : grandes arcades, tribunes, triforium et fenêtres hautes. Au premier niveau, les grandes arcades reposent sur des piles alternées, c'est-à-dire en alternance piles fortes-piles faibles. Les piles faibles sont rondes, avec des chapiteaux octogonaux qui reçoivent chacun trois ogives provenant de la voûte de la nef. Les piles fortes sont également rondes mais plus puissantes. Elles supportent cinq ogives sur des chapiteaux carrés.

Les deux dernières piles fortes de la nef qui précèdent la croisée du transept sont composées d'une colonne ronde entourée de cinq colonnettes. Ces dernières servent à renforcer la colonne ronde centrale en question. Le tailloir qui reçoit un faisceau de cinq colonnettes est alors rectangulaire.

Au second niveau de la nef, les tribunes à claire-voie comportent des baies géminées à remplage plein. Au-dessus, le triforium qui forme le troisième niveau est aveugle donc à mur de fond plein. Il est formé de petites baies à trois arcades. Enfin, tout en haut, le quatrième niveau est composé de fenêtres hautes à baies simples.

La nef est bordée de deux collatéraux, l'un au nord, l'autre au sud du vaisseau central. Ils sont eux aussi voûtés d'ogives, mais ici la voûte est quadripartite. Un total de 27 chapelles latérales construites entre les contreforts, s'ouvre sur les collatéraux de la nef et du chœur.

Au revers de la façade, la grande rosace rayonnante de la nef est partiellement cachée par le buffet d'orgue.

Le transept

Lors de la construction de la cathédrale, Laon était avec ses 15 000 habitants l'une des plus grandes villes du royaume de France. Le transept construit de 1170 à 1185 frappe par l'ampleur de son architecture : profond de 54 mètres, large de 22 mètres, entouré de larges bas-côtés, il apparaît comme une deuxième église à l'intérieur de l'édifice.

Au départ, lors de la construction de la cathédrale, le chœur peu profond ne comportait que trois travées. Il fut vite considéré comme bien trop petit, et on décida de l'allonger en le portant à 10 travées. En conséquence, le transept coupe la cathédrale presque en son centre.

À la croisée du transept s'élève la tour-lanterne. La croisée s'élève de ce fait à plus de 30 mètres (48 mètres à l'extérieur). À la base de l'intérieur de la tour se trouve un triforium aveugle, c'est-à-dire dont le mur de fond est plein et ne comporte pas de fenêtres. De structure carrée, comme la croisée sous-jacente, ce triforium est composé de huit grandes arcades, deux par face. Au-dessus du triforium on peut voir huit fenêtres, deux par face également, destinées à éclairer l'intérieur de la cathédrale, ce qui justifie l'appellation de tour-lanterne.

L'élévation du transept est semblable à celle de la nef. Chacun des deux croisillons est formé de quatre travées bordées de collatéraux. Ils se terminent tous deux par des absidioles à deux étages.

Galerie

Visite virtuelle de la cathédrale

Vidéo : visite virtuelle de la cathédrale

Divers

Un timbre français représentant la cathédrale a été émis le 16 janvier 1960.

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00115710 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. Danielle Buschinger et André Crépin Amour, mariage et transgressions au Moyen Age, actes du colloque des 24, 25, 26 et 27 mars 1983 organisé par le Centre d'études médiévales, Université de Picardie, Kümmerle, 1984, p. 10
  3. Élinand, évêque de Laon
  4. W.W. Clark, R. King, Laon Cathedral, architecture 1, volume 1, Londres, Harvey Miller, 1983 - ISBN 0-905203-55-0
  5. Alain Saint-Denis, Martine Plouvier, Cécile Souchon et Claude Sauvageot, Laon, la cathédrale, Éditions Zodiaque, 2002, p. 198 - ISBN 2-7369-0287-4
  6. Thiebaut Jacques, Les cathédrales gothiques en Picardie , C.R.D.P.d'Amiens, 1987 ISBN 2-86615-001-5. p. 46.
  7. Marie Bayet, Les cathédrales françaises, Hachette, 1929, p. 32
  8. Marie Bayet, op. cit., p. 32
  9. Jay Brunhouse, Maverick Guide to Berlin, Pelican Publishing Company, 2007, p. 184

10 http://www.phil-ouest.com/Timbre.php?Nom_timbre=Laon_1960

Voir aussi

Liens externes

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Bibliographie

  • Saint-Denis, A., Plouvier, M. et Souchon, C. Laon. La cathédrale, coll. "Le ciel et la pierre", éd. Zodiaque, 2002.
  • Kasarska Iliana, La Sculpture de la façade de la cathédrale de Laon - Eschatologie et humanisme, éditions Picard, Paris, 2008 (ISBN 978-2-7084-0832-6)
  • Saint-Denis, A., « L’historien et la cathédrale. La datation des premières cathédrales gothiques, l’exemple de Laon. » Ex animo. Mélanges d’histoire Médiévale offerts à Michel Bur, Langres, Guéniot, p. 177-227.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cathédrale Notre-Dame de Laon de Wikipédia en français (auteurs)

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