Cardinal de Richelieu

Cardinal de Richelieu

Armand Jean du Plessis de Richelieu

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Cardinal
Berretta cardinalizia.png
Armand-Jean du Plessis de Richelieu
de l'Église catholique romaine
Image de Armand-Jean du Plessis de Richelieu
Richelieu, par Philippe de Champaigne
Cardinal de Richelieu
Blason de Armand-Jean du Plessis de Richelieu
Naissance 9 septembre 1585
à Paris (France)
Ordination
sacerdotale
17 avril 1607
Consécration
épiscopale
Évêque Évêque de Luçon
Créé
cardinal
5 septembre 1622
Décès 4 décembre 1642
à Paris
 
Cardinal
Titre cardinalice
Collège cardinalice · Consistoire
Tous les cardinaux
(en) Fiche

Portail du catholicisme · Instructions

Cardinal de Richelieu, par Philippe de Champaigne.

Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de Richelieu et duc de Fronsac, pair de France, ministre de Louis XIII. Né à Paris le 9 septembre 1585, il meurt le 4 décembre 1642 à l'âge de 57 ans.

Initialement destiné au métier des armes, il est contraint de rentrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon. Il devient secrétaire d’État en 1616 puis cardinal en 1622 et principal ministre de Louis XIII en 1624. Il reste en fonction jusqu'à sa mort, en 1642 ; le cardinal Jules Mazarin lui succède.

La fonction exercée par Richelieu auprès de Louis XIII est souvent désignée par le qualificatif de premier ministre, alors que le titre n'existe pas à l'époque. Aussi le cardinal est-il parfois considéré comme le premier des Premiers ministres que le monde ait connus. Son action englobe aussi bien des dimensions politiques, diplomatiques et coloniales que culturelles et religieuses.

Réputé pour son habileté voire son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il fait du concept moderne de raison d'État la clé de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa vision diplomatique et politique. En lutte à l'intérieur contre la noblesse et les protestants, et à l'extérieur contre les Habsbourg, réprimant sévèrement aussi bien les duels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes, il est considéré comme un fondateur essentiel de l'État moderne en France.

Son action est un dur combat pour un renforcement du pouvoir royal, qui s'affirmera d'une manière plus triomphante sous le gouvernement personnel de Louis XIV (1661-1715) et plus apaisée sous celui du cardinal Fleury (1726-1743). Cette nouvelle forme de la monarchie sera plus tard désignée par le terme d'absolutisme.

Sommaire

L'évêque de Luçon

Jeunesse

Richelieu naît à Paris, rue du Bouloi, bien qu'une ancienne polémique situe sa naissance dans le fief familial, au château des Richelieu, en Poitou. Il est le cinquième d'une famille de six enfants: Françoise, née en 1578, Henri, né en 1580, Alphonse, né en 1582, Armand lui-même, né en 1585, et Nicole, née en 1587. L'une de ses sœurs, Isabelle, a été récemment « redécouverte » par l'historien Roland Mousnier dans sa biographie de Richelieu « L'Homme Rouge ». Il est aussi question d'une "Marguerite" dans les registres de naissances de l'église de Braye-sous-Faye, paroisse du château de Richelieu en Poitou, mais, faute d'éléments, on peut penser que cette enfant est morte en bas-âge.

Sa famille, d'ancienne noblesse poitevine mais pauvre, est très honorablement connue : son père, François du Plessis, seigneur de Richelieu, est un soldat et un courtisan qui occupe la charge de Grand prévôt de France ; sa mère, Suzanne de La Porte, est la fille d'un fameux juriste. Alors que le jeune Armand n'est âgé que de cinq ans, son père, capitaine des gardes d'Henri IV, meurt au combat le 10 juin 1590 dans les Guerres de Religion. Il laisse une famille endettée mais la générosité royale lui permet d'éviter les difficultés financières. Pour la récompenser de la participation de François du Plessis aux Guerres de Religion, le roi Henri III donne l'évêché de Luçon à sa famille. Celle-ci en perçoit ainsi pour son usage privé la plus grande partie des revenus, ce qui mécontente les ecclésiastiques qui auraient préféré que ces fonds fussent utilisés pour l'Église.

À l'âge de neuf ans, le jeune Armand est envoyé à Paris, par son oncle Amador de la Porte, en septembre 1594 au Collège de Navarre, pour étudier la philosophie. Il reçoit ensuite une formation à l'école de Monsieur de Pluvinel, qui forme les gentilshommes en vue d'une carrière militaire.

Investiture canonique

Destiné à une carrière militaire, Richelieu se trouve dans l'obligation en 1605 de se tourner vers une carrière religieuse, son frère Alphonse-Louis du Plessis ayant refusé l'évêché de Luçon pour devenir moine en rentrant à la Grande Chartreuse, sa famille refusant de perdre ce qu'elle considérait comme une véritable source de profit. Cette perspective de devenir évêque ne lui déplaît nullement car il est frêle et maladif et des études universitaires l’attirent davantage.

Il commence ses études de théologie en 1605, pour être nommé évêque de Luçon le 18 décembre 1606 par le roi Henri IV. Il reçoit le 14 avril 1607 l'investiture canonique par le pape à Rome, obtenant ainsi la dispense d'âge lui permettant d'être évêque à 22 ans au lieu de 23, avant de rencontrer le chapître de Luçon à Fontenay-le-Comte le 15 décembre 1608. Il ne rejoindra Luçon que l'année suivante.

Peu après son installation dans son diocèse, il montre son caractère de réformateur catholique en étant le premier évêque en France à mettre en œuvre les réformes institutionnelles que le Concile de Trente avait prescrites entre 1545 et 1563.

C’est vers cette époque que Richelieu devient l’ami de François Leclerc du Tremblay (plus connu sous le nom de « Père Joseph »), un moine capucin, devenant son confident le plus proche. Son intimité avec Richelieu (qu’on appelait « Son Éminence ») et la couleur grise de son froc vaut au Père Joseph le surnom d’« éminence grise ». Par la suite, Richelieu l’emploie souvent comme agent à l’occasion de tractations diplomatiques.

En 1614, il se fait élire député du clergé poitevin aux États généraux devant se tenir à Paris. Il se fait alors élire porte-parole de l'assemblée. En présence de la régente Marie de Médicis, il y fait l'éloge du gouvernement dans son discours de clôture le 23 février 1615. Ces États généraux sont les derniers avant ceux plus connus de 1789.

Il est nommé par Marie de Médicis en novembre 1615 Grand Aumônier auprès de la future reine Anne d'Autriche. Ce poste lui permet de siéger au Conseil du Roi en 1616 pendant cinq mois comme secrétaire d'État pour l'Intérieur et la Guerre.

Ascension politique

Richelieu commence par servir le parti adverse de Louis XIII, sous l'autorité de Concino Concini, maréchal d'Ancre et de la reine mère, dont il est d'abord le courtisan et le favori avant d'en devenir l'ennemi irréconciliable.

En 1617, l'assassinat de Concini, dont Louis XIII et le duc de Luynes sont les instigateurs, entraîne la mise à l'écart de celle-ci de l'entourage du roi. Richelieu se trouvant alors du mauvais côté doit suivre la reine mère, alors en disgrâce, à Blois puis il est confiné dans son évêché.

Chargé de négocier un accommodement entre la mère et le fils, il réussit à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis, acquérant une réputation de fin négociateur et fait conclure les traités d'Angoulême (1619) et d'Angers (1620) : le chapeau de cardinal lui est donné en récompense le 5 septembre 1622. Il est intronisé à Lyon le 12 décembre de cette même année.

Le 29 avril 1624, il entre au Conseil du Roi avec la protection de la reine mère, Marie de Médicis, et presque malgré Louis XIII qui se méfie de lui.

La politique du cardinal de Richelieu

À un Louis XIII ombrageux et soucieux d’affirmer l’autorité royale, Richelieu propose le programme suivant :

  • détruire la puissance politique du protestantisme en France,
  • abattre l'orgueil et l'esprit factieux de la noblesse,
  • et abaisser la maison d'Autriche.

D’abord méfiant, Louis XIII accorde sa confiance à Richelieu.

Marie de Médicis, à la tête du parti dévot, finit par s’offenser de la volonté de Richelieu de contrer l’hégémonie de la maison catholique des Habsbourg : il est en plus de cela prêt à s’allier avec des états protestants. Au cours de la journée des dupes (1630), elle exige du roi la destitution du cardinal qu’elle juge trop indépendant. Ce dernier, qui doit tout à la reine mère, se croit perdu ! Son ami le cardinal de La Valette le retient de prendre la fuite. Mais le roi confirme sa confiance à Richelieu. C’est Marie de Médicis qui doit partir.

L’exil de la Reine Mère confirme l'abandon d'une politique qui, pour assurer le triomphe du catholicisme en Europe, était prête à laisser le premier rôle à l’Espagne.

Soumission politique et militaire des protestants

Le Cardinal de Richelieu au siège de la Rochelle par Henri-Paul Motte.

Les protestants de France, suite à l'Édit de Nantes, forment un état dans l’état: ils ont leurs assemblées politiques, une organisation territoriale et leurs places fortes militaires. Leur métropole est la ville de La Rochelle qui s’est de fait affranchie de l’autorité royale depuis un demi siècle. Le pouvoir royal entend mettre un terme à cette exception politique qui remet en cause son autorité.

Par ailleurs, le climat religieux de l'époque est à l’heure d’une contre-offensive du catholicisme : c’est la contre-réforme. Richelieu lui-même inaugure l'église Saint Louis de l'ordre des Jésuites à Paris. Louis XIII est profondément catholique depuis toujours, contrairement à son père Henri IV qui s’est converti pour accéder au trône. Il impose le rétablissement du culte catholique dans la province protestante du Béarn (1620). Il mène plusieurs campagnes militaires contre les protestants mais échoue car mal servi par son favori Charles d'Albert de Luynes.

Quand Richelieu accède au pouvoir, il poursuit la politique du roi avec une volonté inflexible. Dans un contexte de tension entre la France et l'Angleterre, cette dernière encourage la sédition des réformés. La ville de La Rochelle désire préserver ses libertés, notamment celle d’entretenir directement des relations avec des puissances étrangères, en particulier l’Angleterre.Richelieu décide de soumettre définitivement la ville.

Il entreprend le siège et ne recule devant aucun moyen: il fait édifier une digue qui bloque toute communication de la ville avec la mer. Le siège prend une tournure dramatique : La Rochelle résiste pendant plus d’une année au prix de la mort de la plus grande partie de sa population. La reddition de la ville (1628) sonne le glas de l’autonomie politique et militaire des protestants. Louis XIII confirme cependant la liberté de culte par l’édit de grâce d’Alès (1629).

Suprématie du pouvoir royal contre les Grands

Face à la noblesse turbulente et ses prises d'arme régulières, Richelieu répond par la fermeté. Il supprime les hautes charges que les grands seigneurs exercent auprès du roi. Il fait raser plus de 2 000 châteaux forts qui ne sont plus utiles à la défense du royaume. Il généralise l'envoi en province d'intendants chargés de faire appliquer les décisions royales. Les assemblées provinciales, les États, sont supprimées ou surveillées et les gouverneurs, parfois de puissants notables, sont contrôlés.

Richelieu n'hésite pas à sévir avec les plus Grands. Il fait décapiter le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, qui avait commis l’erreur de prendre les armes avec Gaston d'Orléans en 1632 et de défendre les réclamations de la province. Le cardinal finit par assigner à résidence le vieux duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, dans la forteresse de Loches. Ce dernier, fidèle de Marie de Médicis, rapportait les effets négatifs sur la population des prélèvements fiscaux croissants du pouvoir central.

Profondément affecté par la mort, le 8 juillet 1619, de son frère Henri au cours d'un duel, Richelieu réprime avec la plus grande sévérité cette pratique et fait mettre à mort les nobles pris en flagrant délit de se battre. Le 22 juin 1627 sont exécutés François de Montmorency-Bouteville et son cousin François de Rosmadec, comte de Chapelles, qui avaient tué en duel le marquis Bussy d'Amboise.

Par ailleurs, Richelieu doit déjouer les nombreuses intrigues organisées par tous ceux que gêne son action. Parmi ses ennemis figurent la reine mère Marie de Médicis et le frère du roi Gaston, duc d'Orléans. Les comploteurs ne craignent pas d'envisager l'assassinat du cardinal ou de faire appel aux puissances étrangères. Richelieu fait procéder à l'exécution du comte de Chalais en 1626 et du marquis de Cinq-Mars en 1642.

Abaissement de la Maison d'Autriche

C'est après avoir rétabli l’autorité du roi en France que Richelieu entreprend de rabaisser les prétentions de la maison d’Autriche en Europe. Les Habsbourg ont réussi grâce à une heureuse politique patrimoniale à réunir sous leur coupe un grand nombre d’états européens : Autriche, Bohème, Espagne, Milan, Naples, Pays-Bas, Portugal. Au nom d’un catholicisme militant, ils cherchent à établir leur autorité en Allemagne et à y réduire les états protestants. Nous sommes en pleine guerre de Trente Ans (1618-1648).

La France finance déjà la Hollande et la Suède, puissances protestantes en guerre contre les Habsbourg. Dans un premier temps, Richelieu replace sous contrôle français la vallée de la Valteline, un nœud de communications essentiel en Europe, que l'Espagne lui disputait (1626). Il assure au duc de Nevers le duché de Mantoue et le Montferrat en forçant le pas de Suze (1629): c'est l'épisode de la Guerre de Succession de Mantoue.

En 1632, l'armée du roi occupe les États de Charles IV, duc de Lorraine, hostile à la France.

Louis XIII déclare la guerre à l’Espagne en 1635. Les premiers temps de guerre sont difficiles : la chute de Corbie sur la Somme en 1636 laisse craindre une attaque sur Paris. Richelieu est effondré mais Louis XIII organise la défense de la capitale.

L’effort de guerre fait basculer le sort en faveur de la France. Richelieu accroît les prélèvements fiscaux et développe une armée permanente. Il exploite le manque de cohésion au sein de la monarchie espagnole : la Catalogne et le Portugal font sécession en 1640.

Les armées du roi de France font la conquête de l’Alsace, l’Artois (1640) et le Roussillon (1642). Un brillant chef militaire, le futur prince Louis II de Condé, remportera après la mort du cardinal les victoires de Rocroi (1643), Fribourg (1644), Nördlingen (1645) et Lens (1648).

Autres œuvres

Richelieu est aussi célèbre pour le soutien qu’il apporte aux arts ; le fait le plus connu est la fondation de l'Académie française, société responsable des questions concernant la langue française. Il reste fameux aussi pour la couleur rouge de sa cape de cardinal, qu’on disait accordée à son caractère sanguinaire. Tout le monde connaît le vers par lequel se termine Marion Delorme : « Regardez tous ! Voilà l’homme rouge qui passe ».

Il s'occupe de l'administration intérieure aussi bien que de la direction politique, rétablit l'ordre dans les finances, réforme la législation, crée une marine en 1626 en se donnant le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation », donne une grande extension aux établissements coloniaux, fait occuper la Nouvelle-France, les Petites-Antilles, Saint-Domingue, la Guyane, le Sénégal, etc.

Pour soutenir Samuel de Champlain et conserver le poste de Québec, il fonde la Compagnie des Cent-Associés et, par le Traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632, rend le Canada à l’autorité française de Champlain, après que la colonie eut été prise par les frères Kirke en 1629. Ce succès permet à la colonie de se développer par la suite et de devenir le centre de la culture francophone en Amérique du Nord.

En 1631, au faîte de sa puissance, il obtient du roi l'autorisation de construire un château et un bourg en lieu et place du domaine de ses ancêtres ou il vécut sa prime enfance : Richelieu. Celui-ci est considéré aujourd'hui comme l'un des chefs d'œuvre de l'urbanisme occidental du XVIIe siècle.

Ce ministre est l'un des plus importants qui aient gouverné la France ; il a eu de grandes vues et en a poursuivi l'exécution avec une persévérance, une fermeté inébranlables, mais on l'a accusé de s'être montré implacable et d'avoir quelquefois exercé des vengeances personnelles sous le prétexte des intérêts de l'État.

En guise d'anecdote, l'Histoire a retenu l'amour que le Cardinal de Richelieu portait aux animaux et aux chats en particulier. À sa mort, il possédait quatorze félins, dont les noms sont parvenus jusqu'à nous : Félimare, Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Ludoviska, Mimi-Piaillon, Mounard-Le-Fougueux, Perruque, Rubis-sur-l'ongle, Serpolet, Pyrame, Thisbe, Racan, Soumise et Gazette.

Richelieu après Richelieu

Impopularité à sa mort

Les exigences de sa politique l'ont rendu tellement impopulaire qu'à l'annonce de sa mort le 4 décembre 1642, le peuple allume des feux de joie pour fêter l'événement. En mourant, il recommande au roi son successeur Mazarin. Il possède, à son décès, 20 millions de livres (une des fortunes les plus importantes de l'époque et, dit-on, la plus importante de tous les temps en France, après celle de Mazarin), et en lègue un million et demi au roi, qui meurt quelques mois après lui, le 14 mai 1643.

Pensée politique du cardinal

Le cardinal a beaucoup écrit de son vivant et sous les formes les plus diverses pour justifier les objectifs de sa politique et ses actes.

Les citations suivantes sont extraites des Mémoires du Cardinal de Richelieu, et de son Testament politique.

  • « La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire. »
  • « Des petites étincelles naissent les grands embrasements. »
  • « Faire une Loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose que l'on veut défendre. »
  • « Il faut dormir comme un lion, sans fermer les yeux. »
  • « Il ne faut pas se servir des gens de bas-lieu: ils sont trop austères et trop difficiles. »
  • « L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade. »
  • « La méthode ne vaut que par l'exécution. »
  • « Les rois n'ont pas de pieds pour marcher en arrière. »
  • « Nul ne voit jamais si clair aux affaires d'autrui que celui à qui elles touchent le plus. »
  • « Perdre bientôt la mémoire d'un bienfait est le vice des français. »
  • « Pour perdre un rival, l'artifice est permis: on peut tout employer contre ses ennemis. »
  • « Poursuivre lentement un dessein, et le divulguer, est identique à parler d'une chose pour ne pas la faire. »
  • « Qui a la force a souvent la raison, en matière d'État. »
  • « Savoir dissimuler est le savoir des rois. »
  • « Deux lignes de la main d'un homme suffisent à faire condamner le plus innocent. »
  • « Les dépenses les plus nécessaires pour la subsistance de l'État étant assurées, le moins qu'on peut prélever sur le peuple est le meilleur. »
  • « Il en est des États comme des corps humains: la bonne couleur qui apparait au visage de l'homme fait juger au médecin qu'il n'y a rien de gâté au-dedans. »
  • « Il faut écouter beaucoup et parler peu pour bien agir au gouvernement d'un État. »
  • « Il n'y a pas au monde de nation si peu propre à la guerre que la notre. »
  • « En matière d'État, il faut tirer profit de toutes choses, et ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé. »
  • « En matière de crime d'État, il faut fermer la porte à la pitié. »
  • « Si Dieu défendait de boire, aurait-il fait ce vin si bon ? »
  • « Quand une fois j'ai pris ma résolution, je vais droit au but et renverse tout de ma robe rouge. »
  • « Les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. »


Richelieu dans la littérature

Lorsqu' Alexandre Dumas en fait un des personnages principaux des Trois mousquetaires, il le dépeint comme l'homme d'État par excellence, machiavélique et empli de sa mission gouvernementale (D'Artagnan devient lieutenant des mousquetaires grâce à Richelieu). La tradition populaire en a tiré que ce dernier en faisait un personnage presque maléfique (ce qui n'est pas le cas dans la vraie vie). C'est ainsi qu'en France, l'image de Richelieu reste mauvaise. Richelieu fut enterré dans la chapelle de la Sorbonne.

Si le personnage de Richelieu a été popularisé (ou dépopularisé) par l'œuvre d'Alexandre Dumas, l'un des premiers auteurs à poser l'Homme Rouge fut Alfred de Vigny, dans son Cinq-Mars paru en 1826. Le cardinal y est l'ennemi du jeune marquis d'Effiat, qui va tout tenter pour l'éliminer et affranchir l'infortuné Louis XIII de l'influence de son tout-puissant Ministre. Richelieu est dépeint par Vigny comme un être omnipotent, quasi-omniscient, machiavélique, égocentrique et valétudinaire.

Hugo sera influencé par cette perception du Cardinal-duc dans sa pièce Marion de Lorme.

Balzac y fait également référence à la fin de son roman Illusions perdues.

Annexes

Profanation de son sépulcre

Le 5 décembre 1793, les révolutionnaires saccagèrent son tombeau placé dans la chapelle de la Sorbonne et ce, malgré l'intervention physique d'Alexandre Lenoir. Les assaillants exhumèrent le corps du cardinal, puis le décapitèrent. Le corps fut soit jeté à la Seine, soit placé dans un des caveaux de la Sorbonne, faisant office de fosse commune, avec ceux de plusieurs membres de sa famille, dont le Maréchal de Richelieu. La tête du Cardinal fut emportée par un commerçant parisien nommé Cheval, bonnetier ou épicier rue de la Harpe. La Terreur finie, peut-être repentant, il offrit avec insistance la partie antérieure de la tête du Cardinal (son visage) à l'Abbé Boshamp qui, à sa mort en 1805, la légua à son tour à l'Abbé Nicolas Armez, curé de Plourivo. Mise à l'abri à Saint-Brieuc, la relique ne retrouva la Sorbonne que le 15 décembre 1866 lors d'une cérémonie funèbre. En 1896, Gabriel Hanotaux s'empara du crâne pour l'examiner une dernière fois avant de le placer dans un coffret scellé et de le faire recouvrir d'une chape de ciment armé, dans un lieu tenu secret à proximité du tombeau[1].

Notes et références

  • Feuillet de Conches, "Causeries d'un curieux"
  • Journaux : "Le Moniteur"
  • L'Intermédiaire.
  • Mémoires, par le Cardinal de Richelieu.
  • Testament politique, par le Cardinal de Richelieu.


Voir aussi

Articles connexes

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Bibliographie

  • Michel Carmona, "Richelieu, l'ambition et le pouvoir" Fayard 1983.
  • Michel Carmona, "Marie de Médicis" Fayard 1981.
  • Pierre Chevallier "Louis XIII, roi cornélien" Fayard 1979.
  • Michel Carmona, "La France de Richelieu" Fayard 1984.
  • Françoise Hildesheimer, Richelieu. Flammarion, 2004
  • Roland Mousnier, L'Homme rouge ou La vie du Cardinal de Richelieu (1585-1642). Robert Lafont/Bouquins, Paris 1992, ISBN 2-221-06592-1.
  • John H. Elliott, Richelieu and Olivares, éd. Université de Cambridge, 1984 ; éd. française, Presses universitaires de France (PUF), 1991.
  • Europe, attribuée à Jean Desmarets de Saint-Sorlin et Richelieu, édition précédée d’un essai de Sylvie Taussig (Brepols, 2006)
  • 1833 Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie (4 volumes). Texte en ligne : [1], [2] et [3], par le comte de Vaublanc, sur les relations entre Richelieu et les Parlements (tome 1)
  • Philippe Erlanger, Richelieu, éd. Perrin, col. tempus.
  • Tallemant des Reaux, Le cardinal de Richelieu. Sa famille. Son favori Bois Robert, Introduction et notes de Émile Magne. Collection des chefs d'œuvre méconnus, Paris, Éditions Bossard, 1920.
  • L-G Toraude, Les tribulations posthumes du masque de Richelieu. Paris, Imprimerie du Palais, 1925
  • Pierre Blet, Richelieu et l'Église, Via Romana, 2007
  • Gabriel Hanotaux, Histoire du Cardinal de Richelieu, éditions Plon 1932.
  • Louis Auchlincloss, Richelieu, Viking Press, New-York.
  • Joseph Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, éditions Robert Laffont.
  • François Bluche, Richelieu, Éditions Perrin.
  • Louis Battifol, Richelieu et le Roi Louis XIII, suivi de Autour de Richelieu, éditions Calmann-Lévy.
  • Auguste Bailly, Richelieu, éditions Bayard.
  • André Castelot et Alain Decaux, Louis XIII et Richelieu, éditions Liriade.
  • Lt-Colonel Carré, La jeunesse et la marche au Pouvoir de Richelieu.
  • Richelieu et le monde de l'esprit, Imprimerie Nationale, novembre 1985.
  • Les Grands de Tous les Temps, Dargaud éditeurs.
  • Edmond Bonnafé, Recherches sur les collections des Richelieu, éditions Plon, 1883.

Liens externes

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François d'Orléans-Longueville, comte de Saint-Pol
Duc de Fronsac
Jean Armand de Maillé-Brézé
Nicolas III de Neufville de Villeroy
Ministre français des affaires étrangères
1616-1617
Pierre Brûlart, marquis de Sillery
Claude Mangot
Secrétaire d'Etat français à la Guerre (1616-1617)
Nicolas Brûlart de Sillery
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