Cantillac

Cantillac

45° 23′ 48″ N 0° 38′ 31″ E / 45.396667, 0.641944

Cantillac
Cantillac : les hameaux des Bourgougnoux et de Saint-Michel
Cantillac : les hameaux des Bourgougnoux et de Saint-Michel
Administration
Pays France
Région Aquitaine
Département Dordogne
Arrondissement Nontron
Canton Champagnac-de-Belair
Code commune 24079
Code postal 24530
Maire
Mandat en cours
Pierre Niquot
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Champagnac-en-Périgord
Démographie
Population 184 hab. (2008)
Densité 23 hab./km²
Géographie
Coordonnées 45° 23′ 48″ Nord
       0° 38′ 31″ Est
/ 45.396667, 0.641944
Altitudes mini. 124 m — maxi. 233 m
Superficie 8,12 km2

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Cantillac (Cantilhac en occitan[1]) est une commune française située dans le département de la Dordogne et la région Aquitaine.

Sommaire

Géographie

Localisée dans le Périgord, au nord-ouest du département de la Dordogne, la commune de Cantillac est arrosée par le Pré Pinson (également appelé le Belaygue) qui prend sa source sur le territoire communal au Mont Saint-Jean. Le Pré Pinson est un petit affluent du Boulou et un sous-affluent de la Dronne.

À l'ouest et au nord, la commune est limitrophe du parc naturel régional Périgord-Limousin.

L'altitude minimale, 124 mètres, se situe à l'extrême sud-est, là où le Libourny, affluent de la Dronne, quitte la commune pour servir de limite entre celles de Champagnac-de-Belair et Brantôme. Le point culminant avec 233 mètres se trouve au nord de la commune.

Le bourg de Cantillac est situé, en distances orthodromiques, quatre kilomètres au nord de Brantôme et quinze kilomètres au sud de Nontron. S'il est implanté à l'écart des routes importantes, la commune comporte trois importantes voies d'accès : à l'ouest la route départementale 939 (axe La Rochelle - Périgueux) et à l'est les routes départementales 82 et 675 (axe Brantôme - Nontron).

Communes limitrophes

Toponymie

Le nom de Cantillac apparaît au XIIIe siècle sous la forme Qentilhacum puis Cantilhacum au siècle suivant[2]. Son origine remonterait à un personnage gallo-roman Quintilius auquel est apposé le suffixe -acum[3], ce qui correspondrait au « domaine de Quintilius ».

Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Quentillac[4].

Histoire

En 1944, la commune de Cantillac devint le théâtre de scènes sanglantes, qui pendant la période du 26 mars au 2 avril se renouvelèrent un peu partout en Dordogne. Le 27 mars, à six heures du matin, une colonne allemande, la division Brehmer[5], composée de 3 000 soldats et de nombreux engins blindés arrivait à Cantillac. En une demi-heure, la commune était encerclée, toutes les routes barrées et un poste de commandement était installé[5].

Puis ce furent des scènes de pillages et de barbarie, les occupants obligeant les habitants dont ils pillaient les maisons, à leur servir boissons et repas. Le village est entièrement occupé et le Commandant déclare alors qu’il a à sa disposition 3 000 soldats pour faire la chasse aux terroristes.

Vers neuf heures et demie, des nuages de fumée et des rougeoiements d’incendie apprennent que les allemands viennent de mettre le feu aux bois de la partie nord de la commune, dans l’espoir d'en chasser les réfractaires et les maquisards qui, peut-être, s’y cachent et ainsi les obliger à quitter leur refuge[5]. Vers 14 heures, le maire, Telfond, est menacé d’être fusillé. Il sera obligé d’assister à l’incendie du mont Saint-Jean où les nazis viennent de trouver, dans une ferme abandonnée un petit groupe de maquisards, ainsi que la casquette et les papiers ayant appartenu au général allemand tué la veille, sur la route de Brantôme. Cette découverte ne fit qu’aggraver la situation.

Vers 17 heures, le maire fut conduit sur la place de la Mairie pour voir le conseiller municipal Farges, les mains au dos et prêt à être fusillé. Monsieur Telfond fera acte de bravoure en demandant au commandant de le fusiller à la place du conseiller Farges et d’arrêter les atrocités. Les Allemands stoppent alors devant l’église et veulent y entrer. Vingt-deux jeunes gens du maquis, insuffisamment armés pour opposer une résistance à une telle troupe, et qui n’avaient pu quitter la commune avant son encerclement, s’étaient réfugiés dans l'église[5]. Refuge précaire et illusoire, comme l'ont montré les exemples d’Oradour-sur-Glane et de quelques autres communes de France.

Le conseiller Farges chez qui se trouve normalement la clé répond que celle-ci se trouve en possession du curé de La Gonterie-Boulouneix[5]. Les soldats veulent alors enfoncer la porte, malgré les dénégations et les protestations indignées, et les affirmations que l’église est vide. L’officier, apercevant alors une échelle appuyée contre un mur qui mène au clocher, envoie l'un de ses hommes pour vérifier. L’allemand monte à l’échelle, s’aventure, malgré les conseils du maire, sur la voûte fragile de plâtras et, n’ayant rien trouvé (les maquisards sont dans la nef[5] et non pas dans la voûte), redescend en disant à son officier qu’ils se sont trompés.

L’officier rassemble alors ses hommes et la colonne se dispose à quitter Cantillac[5]. Mais, tandis que ces scènes se déroulaient au chef-lieu de la commune, le feu continuait à brûler bois et villages et, partout dans les hameaux, les mêmes scènes de pillage et de mauvais traitements continuaient. À Puyfauchard, la colonne rencontre trois jeunes maquisards qui se sacrifient, résistant les armes à la main[5], pour permettre à leurs frères d’armes de se défiler dans les bois et d'échapper à l’encerclement de l’ennemi. Après une courte lutte, ils sont massacrés, et leurs corps laissés sur place.

Tous les gens du village, parqués dans un pré, à genoux, sont frappés et martyrisés et l’officier qui commande les oblige à crier « camarade », chaque fois qu’il passe devant eux. L’un d’eux, François Lafaye, âgé et marchant trop lentement au gré de ses bourreaux[5], reçoit deux décharges de mitraillette et, bien que blessé et perdant son sang en abondance, est obligé, comme ses malheureux compagnons de rester à genoux et de crier lui aussi « camarade » à chaque passage du commandant allemand. Il ne pourra recevoir les soins que nécessite son état que le surlendemain. Le docteur Perruchot retirera de ses jambes vingt balles ou éclats.

Au village du Boucher, une ferme est incendiée à l’aide de paille que le plus proche voisin est obligé d’apporter, après quoi, il est massacré et son corps jeté dans un bâtiment en flammes. Vers six heures enfin, les allemands quittent Cantillac, laissant derrière eux comme partout où ils ont passés, un sillage de ruines, de sang, de larmes, et de deuils.

Ce n’est que le lendemain, au petit jour, que l’on peut enfin organiser des battues, compter les morts et panser les blessés, et que le maire peut identifier les morts et leur rendre un hommage. Cinq français sont tombés sur le territoire de la commune[5]. Tous n’étaient pas originaires de Cantillac et quelques-uns n’étaient que des hôtes de passage.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mars 2008 Raymond Chanceau - -
mars 2008 en cours Pierre Niquot SE retraité
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Cantillac, cela correspond à 2004, 2009, etc[6]. Les autres dates de « recensements » (2006, 2008, etc.) sont des estimations.

Évolution démographique
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2008
Population 159 164 186 163 151 167 [7] 175[8] 184[9]
Notes, sources, ... De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; à partir de 2004 : population municipale légale.
Source : Insee [10]

Lieux et monuments

  • La modeste église romane de Cantillac, contigüe au cimetière, remonte au XIIe siècle. Son porche a été partiellement modifié au XVIIe siècle. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1970[11].


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Personnalités liées à la commune

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Le nom occitan des communes du Périgord sur le site du Conseil général de la Dordogne, consulté le 17 janvier 2011.
  2. A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 2e édition, p. 143, Librairie Guénégaud, 1re édition en 1963, (ISBN 2-85023-076-6)
  3. Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, p. 81, éditions Fanlac, 2000, (ISBN 2-86577-215-2)
  4. Quentillac sur Géoportail. Consulté le 17 janvier 2011.
  5. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Guy Penaud, Les crimes de la Division "Brehmer", p. 138-141, éditions la Lauze, mars 2004, (ISBN 2-912032-65-2)
  6. Calendrier de recensement sur Insee. Consulté le 18 janvier 2011
  7. Recensements de la population de 2004 à 2007 sur Insee. Consulté le 18 janvier 2011
  8. Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 18 janvier 2011
  9. Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 18 janvier 2011
  10. Évolution et structure de la population - Cantillac sur Insee. Consulté le 18 janvier 2011
  11. Église, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consulté le 17 janvier 2011.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cantillac de Wikipédia en français (auteurs)

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