Breitenau

Breitenau

Breitenau

Breitenau
Carte de localisation de Breitenau
Pays France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Canton Villé
Code Insee 67062
Code postal 67220
Maire
Mandat en cours
Serge Janus
2008-2014
Intercommunalité C.C. du canton de Villé
Latitude
Longitude
48° 19′ 39″ Nord
       7° 17′ 34″ Est
/ 48.3275, 7.292778
Altitude 290 m (mini) – 700 m (maxi)
Superficie 4,29 km²
Population sans
doubles comptes
258 hab.
(1999)
Densité 60 hab./km²

Breitenau est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.

Les habitants de Breitenau sont appelés Breitenauviens et Breitenauviennes.


Sommaire

Géographie

Vue sur Breitenau

Breitenau occupe un vaste ban d'une superficie de 429 ha qui s'étend d'une part jusqu'au vallon du Giessen d'Urbeis et d'autre part jusqu'à la vallée dite de la Chapelle. Le village occupe une grande partie de son territoire par des escarpements montagneux dont les altitudes varient entre 280 et 330 mètres.La limite orientale de la commune s'étend entre le massif de l'Altenberg (854 m)[1] et les hauteurs du Rougerain. La partie montagneuse qui couvre les trois quarts de la commune est constituée par les sommets du Rougerain (650 m) et de Froide-Fontaine (685 m) qui fait office de frontière avec la commune de Rombach-le-Franc[2] au Col du Petit Haut dans la vallée de la Liepvrette. La partie supérieure du vallon de Froide Fontaine rejoint la vallée d'Urbeis et le Col de Fouchy situé à 608 mètres d'altitude et la vallée de Sainte Marie-aux-Mines. Le village s'étire sur la rive gauche par le Luttenbach et la rive droite, à 330 mètres d'altitude par Neuve-Église. Le hameau de Froide-Fontaine, avant le hameau de Noirceux (hameau de Fouchy) compte encore quelques fermes isolées et d'anciennes fermes transformées en résidences secondaires.

Hameau

  • Froide Fontaine

Cours d'eau

  • Luttenbach

Histoire

Étymologie

Breitenau (Breitnau en alsacien, Bratenau en dialecte roman) apparaît la première fois dans les archives en 1336 sous le nom de Breitenow. En 1359, l’orthographe change et devient Breytenowe.
Le nom est probablement dérivé d’un toponyme faisant référence à la géographie des lieux : l’endroit était couvert par des prairies. Le nom pourrait donc être traduit par « large pré », « die Au » signifiant « pré (ou prairie) humide ». C’est une appellation courante de part et d’autre du Rhin, notamment en plaine.
D'autres au XIXe siècle ont évoqué des racines celtiques, bien vite abandonnées par les historiens actuels.

Un territoire appartenant au prieuré de Sainte-Foy de Sélestat

Le village est déjà cité dès 1135 comme limite du Comte-Ban dont les propriétaires sont les Comtes de Frankenbourg et les terres du prieuré de Sainte-Foy de Sélestat où est implantée la commune voisin de Fouchy. La limite se trouve entre le ruisseau du Luttenbach qui marque encore aujourd'hui la frontière entre Neuve-Église et Fouchy. Le ruisseau est mentionné dans une dination de Frédéric le Borgne (1105-1147) sous le nom de Saltzbach ou Sulzbach ( à rapprocher du rocher de la Salière ou Sultzbüchsel ?). Il n'est pas rare qu'un cours d'eau soit désigné sous les deux noms distincts (Scheer-Giessen).

Le hameau se développe dans ce vallon proche de Fouchy

Le hameau prend forme dans un endroit quelque peu retiré et sauvage qui fait encore partie du village de Fouchy, et donc de Sainte-Foy de Sélestat. Le village apparaît dans l'histoire en 1336 puis en 1359 lorsque Grube (Fouchy) et Breytenowe sont vendus par les Oettingen à l'évêque.

Blason

Blason Breitenau 67.svg Les armes sont d'argent aux trois fusées accolées de sinople posées en fasce et rangées en pal.

Les losanges de couleur vert rappellent vraisemblablement que Breitenau signifie "prairie large et humide"

Économie

Breitenau compte très peu d'agriculteurs. Il existe cependant une ferme-auberge près du Col de Fouchy. Les employés forestiers exploitent encore activement les collines pentues.
La forêt couvre 282,51 ha, dont 117,87 ha de forêt domaniale, 107,70 ha de forêt communale et 56,94 ha de forêt privée.

Industrie, commerce et artisanat

La seule activité industrielle du village de Breitenau était constituée par une scierie, aujourd'hui arrêtée, qui débitait une partie des grumes récoltées dans le massif de l'Altenberg. Il existe dans le village un artisan-charpentier et un débardeur dont l'activité dépend de la forêt.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 2008 Claudine Grandgeorge
mars 2008 → en cours Serge Janus[3]
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[4])
1801 1836 1851 1871 1900 1926 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999
310 420 395 476 335 277 220 223 205 225 238 214 208 258
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

population provisoire pour 2004 : 270 [5]

Lieux et monuments

L'église Saint-Dié

Eglise Saint-Dié de Breitenau vue au-dessus du village
Vitrail se trouvant dans l'église de Breitenau représentant le décès de Saint-Dié survenu le 19 VI 697

Selon la tradition, Saint Déodat aurait fondé un petit ermitage dans un petit vallon proche de Breitenau en passant par le Chalmont où il aurait rencontré Saint-Arbogaste et un autre moine du nom de Bobolino à qui il aurait demandé de fonder un ermitage dans la région de Lièpvre (Bois l'Abbesse) à l'époque où régnait Sigebert III[6], roi d'Austrasie (634-656) fils aîné de Dagobert Ier. Saint Deodat serait issu d'une famille noble franque qui aurait occupé le siège épiscopal de Nevers vers le milieu du VIIe siècle. Il aurait été d'abord moine irlandais dans la lignée de saint Colomban. Il a été actif dans la région de Remiremont, puis dans la vallée de l'Arentèle, en amont de Rambervillers. Il serait venu en Alsace en 661.

L'église actuelle date de 1868 et est située au centre du village, à proximité immédiate de la mairie et du monument aux morts. Un escalier en grès mène au parvis que domine la tour-clocher haute d'une vingtaine de mètres et qui donne accès au bâtiment, vaste d'environ 25 m x 15 m. La porte d'entrée, ceinturée d'un arc en grès qui porte l'année de construction - 1868 - est entourée de contreforts placés en oblique sur les angles du clocher. Au premier niveau, une niche reçoit la statue du saint patron. L'étage du clocher est entièrement paré de grès, ouvert sur les autres côtés par des fenêtres géminées surmontées par l'horloge. Les chanfreins des quatre arêtes se retrouvent sur le toit en ardoise joliment couvert en losange régulier qui brisent l'uniformité. La pointe est couronnée d'une croix métallique ajourée.

Chapelle dite du "Bonhomme"

Chapelle de Saint-Dié située dans la forêt de Breitenau
Intérieur de la chapelle de Saint-Dié à Breitenau

En continuant de marcher, à environ 1 km après l'église de Breitenau on rentre dans un petit vallon qui permet de se rendre à la Roche des Fées (Haxefelsa) entourée par les pentes de l'Altenberg et du Rougerain. En parcourant le sentier nous trouvons la chapelle dite du "Bonhomme", cette désignation visant en l'occurrence Saint Déodat ou Saint-Dié. Un peu plus loin jaillit une source dite miraculeuse, baptisée du nom du saint,aujourd'hui captée. Ses eaux pures et viviviantes auraient selon la légende, désaltéré le saint ermite pendant son séjour en ces lieux, avant qu'il n'aille vers le Val de Galilée[7] où il fonde une abbaye et la ville qui porte aujourd'hui son nom. Dans ce même vallon, un rocher porte, toujours selon la tradition, la marque de sa crosse et des sabots de son âne. La chronique de Senones, rapporte que Déodatus, moine dont l'origine irlandaise n'est pas prouvée, "enflambé du zèle de ceux qui curieusement recherchent de congnoistre Dieu et le suive (..) s'était retiré dans les Vosges, tenant le chemin droict à la solitude". La tradition veut qu'il s'arrête ainsi à Breitenau, dans un petit ermitage évoqué par la même chronique. La chapelle a été bâtie en 1850 en remplacement d'une ancienne chapelle en ruines qui se trouvait à 600 mètres plus au sud, et où Saint Déodat se serait reposé lorsqu'il traversait cette vallée à dos d'âne pour se rendre du couvent d'Ebersmunster à l'abbaye de Saint-Dié.

Petits monuments

Croix des Morts ou Croix de la Rochire

Cette croix porte le millésime 1731, et est située sur l'ancien chemin reliant Bretenau à Fouchy. Malheureusement, seuls le socle et le piédestal sont d'origine. Avant la construction de l'église en 1868, le cercueil des habitants, qui désiraient se faire inhumer au cimetière de Fouchy, était déposé sur une table en pierre de deux mètres de longueur située au pied de la croix. Là le curé du village venait prendre en charge le défunt. Charbes et Neubois sont les deux seules autres communes à avoir également une croix des morts.

La Croix du Meunier

Située au carrefour de la D 439 et D 97, la croix date de 1860. Elle a été érigée par la commune de Breitenau et reconstruite car elle avait été renversé par un char américain en 1944. Saint-Maurice et Breitenbach bénéficient également de l'érection d'une croix par la commune.

Autres curiosités

Le Rocher du Pas de l'Âne

Ce rocher témoignerait du passage de l'âne de Saint Déodat qui a imprimé ses pas dans la pierre, son maître ayant laissé les traces de ses genoux et de sa crosse.

La Salière (650 m)

Rocher de la Salière
Rocher de la Salière vu depuis sa base

En allemand appelé Salzbechsel est une curiosité naturelle dominant la vallée de la Chapelle, est un gros rocher de poudingue en équilibre sur une base très étroite ainsi nommé à cause de sa forme et qui ressemble au Rocher du Calice situé près du Grand Rommelstein dans la région d'Arbreschwiller en Moselle.

La Roche du Cheval Tombé (689 m)

Située au nord de la Salière est un énorme rocher qui doit son nom à un accident survenu à cet endroit. Un certain Schramm de Lièpvre, probablement débardeur, chargeait du bois sur le plateau. Un de ses chevaux de trait s'emballa, s'enfuit et tomba du rocher au pied duquel il s'écrasa. A cet endroit poussent de nombreux résineux, des pins sylvestres, noirs d'Autriche et de Weymouth, des sapins pectines, des douglas, des épicéas et des mélèzes.

La Roche Jean Ferry

Surnommé ainsi car la roche servait d'abris à l'homme qui avait tué sa femme et qui, pour survivre, fabriquait des bardeaux.

La Roche des Fées

Rocher du Cheval Tombé

La roche des fées [8]. L'endroit était très certainement fréquenté par des prêtresses pour le culte celtique. La roche des fées a fait dire à certains que ce lieu est priviliégié, car l'addition des trois chiffres (777 m) donne le nombre de 21, qui peut être réduit à trois, le nombre de la Trinité. Cet endroit est souvent noyé dans la brume et lorsqu'il fait beau on a une belle vue sur le fond de la vallée de Sainte Marie-aux-Mines, sur Breitenau, Villé, le Taennchel, le col de Fouchy, le Brézouard et le Climont. L'endroit est aussi réputé comme un haut lieu vibratoire. D'après la légende, des couples stériles se rendaient à cette place dans le ferme espoir de guérir de leur stérilité. Un peu plus bas de la roche des fées se trouve la grotte de Heidenkeller qui servait d'abri. Cette grotte était utilisée par les profanes comme lieu de méditation qui devait amener les randonneurs vers la lumière. Dans ces lieux, se déroulaient le culte celtique et plus tard, auraient pu servir aux Alamans qui habitaient alors la région.

La Ronde des Roches (769 m)

Rocher de la Ronde ds Roches (Altitude : 769 m)

La Ronde des Roches appelée également Löjelefelse, Rocs Ronds, Rundfelsen, ou Rocs des Tours est un ensemble de roches qui est reconnue comme un haut lieux d'énergie où règne selon la tradition de puissantes ondes vibratoires et revitalisante. On pense que ces roches ont pu être utiliées pour des cultes païens vers 600 ans avant Jésus Christ.

Bornes frontières

Ancienne borne frontière du Comte-Ban dans la forêt communale de Breitenau
Autre rocher de la Ronde des Roches

Les bornes de Breitenau sont nombreuses et fort intéressantes car d'époque différentes. La forêt de Breitenau appartenait autrefois sur sa partie supérieure au Comte-Ban avant la Révolution au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. On y trouve des abornements réalisés entre 1764 et 1766, mais qui portent toutes l'année 1764. Elles sont armoriées, mais ont été martelées au moment de la Révolution pour effacer toute distinction féodale ou royale. On trouve également entre les limites départementales de Breitenau et de Rombach-le-Franc des bornes marquées "BN" (Breitenau) posées probablement en 1810 car l'un d'elle porte cette date. Deux, parmi les plus anciennes de la vallée (1650) ont été réutilisées; elles sont armoriées du côté de Breitenau par le blason du landgraviat de la Basse Alsace et du côté de Rombach-le-Franc par la croix de Lorraine. On trouve également des bornes installées entre 1771-1773 qui balisent la frontière entre Breitenau et Fouchy.

Personnalités liées à la commune

La Roche des Fées (en allemand Hexenfelsen) - Altitude: 777 mètres
Abri Roche de la Roche des Fées

Source

Cet article est basé totalement ou partiellement de l'ouvrage Le Val de Villé édité par la Société d'Histoire du Val de Villé, qui a pu être remanié depuis.

Notes et références

  1. l'Altenberg (854 m) est un massif montagneux , entre le Rocher du Coucou (856 m) et les hauteurs de Schlingoutte (830 m) qui dominent le Val de Villé et vallée de la Liepvrette
  2. Cette commune était avant la Révolution une enclave lorraine faisant partie du Duché de Lorraine réunie au département du Haut-Rhin
  3. [pdf] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
  4. Breitenau sur le site de l'Insee.
  5. source : INSEE, enquête annuelle.
  6. Sigebert III connu aussi sous le nom de Saint Sigisbert
  7. Ancien nom de la région de Saint-Dié du VIIe au XIe siècle
  8. La Roche des Fées appelée également Hexenfelsen (ou Heidenkeller) la roche des Sorcières en allemand

Bibliographie

  • Société d'Histoire du Val de Villé / Communauté des Communes du Val de Villé : Le Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire, Obernai, 1995, 478 pages
  • Hirschfell Georges: Contes et légendes du Val de Villé : Le pas de l'âne, SHVV (= Société d'Histoire du Val de Villé), 1984, p.77-79
  • La toponymie alsacienne, Jean SCHWEITZER, éditions Jean-Paul GISSEROT, 2001, 123 pages

Voir aussi

Liens externes

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