Bondage

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Le bondage est une pratique sadomasochiste qui consiste à attacher son partenaire dans le cadre d'une relation érotique ou sexuelle.

Cette définition, en français, est donnée par quelques dictionnaires, dont le Petit Robert 2012[1]. Cependant, L'académie française et le Larousse ne se sont pas prononcés sur la signification du mot bondage en français. La plupart des dictionnaires anglais/français traduisent bondage par esclavage et servitude.

J.P. Briand, le traducteur d'Howard S. Becker, traduit bondage par « captivité[2] ».

Un des chercheurs du CNRS donne sur le Dictionnaire du CNRS dix-sept mots pour la représentation sémantique du mot bondage et propose de choisir le synonyme qui convient. Sont inclus dans cette représentation les mots : esclavage, servage, emprisonnement, captivité, chaînes, servitude, dépendanceetc.[3].[non neutre]

Les traducteurs d'auteurs étrangers utilisent le mot bondage en français pour parler des techniques ancestrales d'asservissement, au Japon, ayant, éventuellement, suscité un fantasme originaire. C'est le cas du livre de Midori[4].

Agnès Giard, auteure française vivant à mi-temps au Japon, utilise également le mot bondage en français pour parler des pratiques ancestrales, répressives au japon, comme de la pratique érotique sadomasochiste d'aujourd'hui[5].


Sommaire

Naissance du fantasme originaire

John Willie Revue Bizzare

Les images, gravées en mémoire, qu'elles soient picturales ou cinématographiques, les lectures, et le vécu de l'Homme durant l'enfance, peuvent être à l'origine d'un fantasme originaire. La représentation des supplices de tout temps a marqué l'humanité, laissant des traces indélébiles dans l'inconscient collectif. Selon Roland Villeneuve, durant l'Inquisition, les procès en sorcellerie, « le recours à d'étonnants procédés de recherche de preuves mêle l'érotisme le plus morbide au sadisme le plus raffiné »[6]. Selon Mo :« Ce n'est pas un hasard si le fantasme de l'Inquisition et du bûcher est si répandu chez les soumises »[7] Mo étant un homme dominateur pratiquant des jeux BDSM, il n'a pas spécifié que les hommes dominés partagaient, aussi, les mêmes fantasmes. C'est bien l'érotisme morbide, sous-jacent et le sadisme le plus raffiné dont parle Roland Villeneuve qui a donné naissance à un fantasme originaire. Dans son livre le « musée des supplices »[8]. Roland Villeneuve publie de nombreuses gravures anciennes. Il démontre comment les artistes ont transcendé les supplices en œuvre d'art. Dans la majorité de ces supplices, les victimes sont immobilisées, attachées, crucifiées, étirées. Certaines sont seulement attachées et meurent d'épuisement, d'autres sont attachées et torturées.

Toujours selon Roland Villeneuve, lors des exécutions, aussi paradoxal que cela puisse paraître, « Certains couraient débordant d'enthousiasme, au-devant de la mort »[9]. Car, parfois la douleur, le châtiment annoncé, la peur, transformaient comme par magie l'horreur en extase. La douleur devenant extatique et sexuelle. Michel Foucault cite le cas de François Billiard 1772, il s'était poudré, frisé, s'était offert une paire d'escarpins neufs. « L'écriteau qu'il portait sur la poitrine s'étant dérangé, on a remarqué qu'il le rectifiait » [10]

D'après Theodor Reik, « l'autopunition pour les premiers moines chrétiens et les acètes, devient un moyen d'excitation sexuelle. L'augmentation de la souffrance produit l'extase. L'Église est amenée à défendre des pratiques expiatoires trop sévères parce qu'elles aboutissent fréquemment à la satisfaction sexuelle. (...) » [11] - [12]

Selon Virginie Despentes : « Les saintes, attachées, brûlées vives, les martyrs ont été les premières images à provoquer chez moi des émotions érotiques »[13].

Plusieurs scénes apercues, vécues ont suscité la sexualité de Sacher-Masoch : « Déjà, enfant, j’avais, pour le genre cruel, une préférence marquée, accompagnée de frissons mystérieux et de volupté (...). Je dévorais les légendes des saints et la lecture des tourments endurés par les martyrs me jetait dans un état fiévreux... » Sacher-Masoch en parle pour la première fois dans la Revue bleue[14]. Les fabricants d'objets érotiques se sont adaptés à la demande des pratiquants du bondage et des sexualités plurielles « ceintures de chasteté » « cage à forme humaine » (vierge de Nuremberg) « menottes de forçats, de galériens » « camisoles de force ». Tous ce que l'humanité a utilisé pour supplicier, contraindre l'Hommes est copié de façon carricaturale. Pour servir, non plus à l'asservissement social de l'individu, mais à des jeux sexuels ayant pour base le consentement des partenaires. Les peintres, les grands maîtres, plus récemment des artistes comme Eric Stanton, John Willie, Le photographe Charles-François Jeandel[15] se sont inspirés de l'Inquisition et représentent des supliciés ludiques, attachés emprisonnés, par des accessoires copiés sur ceux des tortures ancestrales. Ces mêmes artistes ont suscité des fantasmes originaires aux aficionados des sexualité plurielles.

Crucifixion du début de l'ère Meiji, Yokohama, Japan

Le shibari et les pratiques ancestrales au Japon

« Aux origines, le shibari a une connotation religieuse. La corde est considérée comme sacrée. On l’utilise d’ailleurs toujours dans les cérémonies shinto pour délimiter le territoire des dieux. À l’époque Sengoku (1580-1600), le shibari devient guerrier. La corde est rangée parmi les armes dans les « 18 arts militaires ». À l’époque d’Edo (1603-1868), sous le nom de Zainin shibari (« le shibari des coupables »), on pratique le bondage comme une technique de répression policière : le malfaiteur est attaché de façon à ce que tous comprennent, en voyant son ligotage, qui il est, ce qu’il a fait et quand il a été arrêté… »[16] La corde - symbole de la loi – apparaît alors comme le châtiment le plus terrible qui puisse frapper un être humain. Attacher une personne est un acte grave… »[17] « Un des bondages les plus douloureux consiste par exemple à attacher les avant-bras du prisonnier par derrière, en reliant ses chevilles et ses coudes. Le sang est coupé aux articulations, il finit par mourir la peau bleue pâle. Une autre position - Suruga doi - consiste à poser une énorme pierre sur le dos d'un prisonnier suspendu jusqu'à ce qu'il... craque »[18]

Dans un long passage, Midori nous explique que « les contraintes érotiques utilisant la corde » remontent à une époque sombre où l'on torturait, capturait, entravait des prisonniers : le « Hobaku-jutsu ». Le « hojo-jutsu » permettait d'utiliser la corde sur un adversaire déjà capturé[19]. Le Japon crucifia pendant l'Époque Sengoku des guerres civiles (1138--1560), après 350 années sans peine de mort[20]. C’est l’introduction du Christianisme qui influença le Japon.

Article détaillé : Hojōjutsu.
Article détaillé : Bondage Japonais.

Crucifixion au Japon

Vingt-six martyrs du Japon (日本二十六 Nihon Nijūroku Seijin ? ) furent crucifiés, il s'agissait de chrétiens qui furent exécutés le 5 février 1597 à Nagasaki. Leur martyre est particulièrement important dans l'histoire du catholicisme au Japon. Hormis l'art avec lequel les Japonais procédaient à des mises à mort par le ligotage, la crucifixion est le pendant occidental de ce châtiment de mise à mort. Car la mise à mort par crucifixion se fait aussi, essentiellement, par ligotage.

Crucifixion par dévotion à San Fernando, Pampanga, Philippines, Pâques 2006

Crucifixion théâtralisée dans la religion

Des chrétiens, aux Philippines, se font crucifier le Vendredi saint. Ils ne restent pas longtemps ligotés à la croix. Quelquefois ils se font percer les membres. C'est par le ligotage qu'ils tiennent suspendus à la croix. Là, le maître c'est Dieu. Ce masochisme est bel et bien tourné vers la mort. Le regard des spectateurs, ce regard est le même que celui que décrit Michel Foucault[21] dans Surveiller et punir. À l'époque le public ne possédait pas d'appareil-photo. Désormais le public photographie. Qui aurait pu prévoir que cette croix, cette crucifixion, toute cette douleur allaient être érotisées et des dizaines de milliers de fois mises en scène dans des lieux de bondage et de domination pour attiser le plaisir sexuel.

Supplices par immobilisation en Occident

À Rome et en Palestine, on crucifiait les esclaves et les hommes qui n’avaient pas la citoyenneté romaine. Il s'agissait d'une exécution infamante. Elle était aussi utilisée pour ceux qui se révoltaient contre l’occupation romaine du peuple juif.

Tortures ancestrales, contraintes

Vierge de Nuremberg et objets de torture.
Cage, avatar BDSM de la vierge de Nuremberg

Les diverses pratiques répressives et les accessoires punitifs par immobilisation furent  : l'estrapade, les Crucifiements, croix de saint André, croix quadrangulaire, l'écartèlement, le chevalet « Gravure des Hexenprozesse de E. Köning (Berlin 1928) », pendu par un bras encordé avec des poids attachés aux pieds, table d'étirements, supplice de la roue, interrogatoire attaché sur chaise de fer, masques de torture, cagoules des bourreaux, ligotage, perpétrés jusqu'à ce que mort s'en suive. On punissait, exécutait les malfaiteurs en place publique. Plus tard on les a réduits en esclavage au bagne, aux galères. Et, plus tard encore, on les a enfermés dans les hôpitaux psychiatriques. Ce sont des évènements, des lieux, des objets qui sont devenus fantasme originaire chez certains pratiquants du bondage. Petit à petit l'être humain a pris conscience de sa monstruosité de ces scènes innommables en place publique. Selon Michel Foucault[22]. Une partie du peuple a fini par réaliser l'horreur. Et il a été décidé d'atténuer la peur des condamnés en les droguant. Ces images sont gravées dans nos inconscients collectifs. Comment pourrions-nous les oublier ? C'est l'histoire de notre civilisation. La lecture, les peintures, les images religieuses, le cinéma en sont les témoins permanents.

La Vierge de fer encore appelée « vierge de Nuremberg » était un coffre ou une cage de fer ayant la forme d'un corps humain et pourvu de pointes intérieures. On refermait la cage sur le supplicié. La vierge de Nuremberg apparaît dans l'épisode des Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir). Elle apparait en cage à pointes sous le nom de cage sicilienne dans torture garden[23] On trouve une gravure de cette cage dans le livre collector[6] Elle terminera sa course dépourvue des pointes. Elle aura désormais pour fonction de tenir l'Homme prisonnier sur un mode théâtralisé, et pour son plus grand plaisir.

À la guerre

Kafka relate les propos d'un de ses beaux-frères, en permission : « Punitions infligées aux soldats. On les lie à un arbre jusqu'à ce qu'ils deviennent bleus. »[24]

Bondage criminel

Les gangsters et les criminels ont souvent tué de diverses manières. Ils ont aussi utilisé l'emmurement, une partie du corps ou l'engloutissement total du corps dans du béton frais, dans le sable. Scènes reprises au cinéma, comme le fait de tuer en enterrant vivant dans le Casino de Martin Scorsese. Dans la mythologie grecque, Antigone fille d'Œdipe est enterrée vivante.

Transcendance du châtiment, du supplice vers l'érotisme et le bondage festif

Andromède enchaînée aux rochers (1630)

Selon Agnès Giard, « au XXe siècle, les techniques d’immobilisation par corde, qui sont encore de nos jours enseignées aux policiers (sous le nom de taihojutsu), laissent progressivement la place à un art plus “déviant” : on l’appelle shibari (“lié”) ou encore kinbaku (“ligotage”). C’est l’art d’attacher de façon érotique[25]. »


Selon Midori, Seiu Eto fait ses premières photographies de femmes punies en 1919, il est selon elle le précurseur de la forme moderne du ligotage érotique japonais.

Selon Sacha Nacht, Josephus Flavius racontait que le frère d'Hérode, Phérosas, se faisait, lui, enchaîner par ses esclaves[26]. C'est une des premières sources connues affichant le BDSM.

Plus tard les grands maîtres, inspirés par les textes de la mythologie, pour exemple la thématique de la demoiselle en détresse, ladite demoiselle étant très souvent enchaînée ou ligotée, a connu une grande diffusion depuis l'Antiquité classique jusqu'à nos jours. Apparu avec plusieurs personnages féminins de la mythologie antique comme Andromède[27] et Hésione[28], enchaînées et exposées aux monstres marins ou encore la néréide Thétis qui ne se résout à convoler avec Pélée qu'après avoir été capturée et ligotée[29], le thème de la demoiselle liée se retrouve dans de nombreux poèmes et chansons de gestes médiévaux (telles que Le Roman de Tristan, de Béroul[30]) jusqu'aux romans d'aventures, avec force représentations depuis l'iconographie antique et médiévale jusqu'aux gravures et peintures de l'époque moderne.

Pour évoquer des aspects plus directement sexuels, il convient de relater une anecdote de l'Histoire Auguste selon laquelle l'empereur romain Elagabale avait coutume d'atteler des jeunes filles à son char et à se faire tirer dans cet équipage (un camée conservé à la Bibliothèque nationale et datant de cette époque représente ce type de scène) ; cette pratique n'est pas sans rappeler le pony-play, pratique fétichiste.

Scènes originaires

Jo-Jo comics (1948)

Quels qu'en soient leur cruauté, les images, les coutumes, les récits de l'histoire de l'humanité constituent un vivier pour l'esprit et peuvent devenir la scène originaire pour le spectateur sensible.

Les super héros

Les super héros nés sur bande dessinée capturent, ligotent, bâillonnent leurs ennemis, et se font souvent capturer à leur tour.

Wonder Woman, est la force incarnée, dominatrice à souhait. Le père de Wonder Woman, reine des amazones, c'est William Moulton Marston : « Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle[31]. »

En 1954, pour Wertham il y a quelque chose d'obscène dans les comics. Il pense que cela risque d'influencer les adolescents vers une sexualité que la morale réprouve. Il lance sa croisade anti comics : « Pour Wonder Woman, une amazone en corset moulant qui capture les hommes au lasso, le glas a sonné[32]. » Plus tard elle renaîtra de ses cendres sous les pinceaux de George Perez. Wonder Woman c'est aussi une série télévisée avec Linda Carter, « qui fit couler beaucoup d'encre et éveilla nombre d'adolescents à travers le monde aux choses de l'érotisme et du bondage[32]. Wonder Woman, c'est aussi l'héroïne ligotée à son tour[33],[34] ».

Serleena, dans Men in black II, a le pouvoir de faire sortir des serpents du bout de ses doigts. C'est avec les serpents sortis de ses chairs qu'elle ligote et anéantit ses ennemis.

Les dessins animés

Dans La Belle au bois dormant[35], c'est le prince Philippe capturé, ligoté, enlevé et enchaîné et mis aux fers dans le donjon par Maléfique la sorcière aux allures de dominatrice féroce.

Jeux d'enfants

Sur les plages, les enfants creusent des trous dans le sable s'allongent dans le trou et se font recouvrir de sable. Ils jouent aux indiens, aux gendarmes et aux voleurs. « Je les attache comme lorsqu'ils jouaient aux indiens[36]. »

« Enfant, j'aimais attacher mes camarades avec des cordes. Je savais que je pouvais me le permettre sans problème. Car la société accepte que les enfants jouent à ces jeux innocents : la guerre entre cow-boys et indiens. Plus tard, alors que je vivais un désir obsédant de bondage pour moi, et que je recherchais également la maîtrise, la mise en esclavage des femmes, à ce moment sans que personne ne me l'apprenne, j'ai compris que je ne pouvais être accepté par la société. Qu'il était dangereux de continuer. Le plus étrange, c'est que je me trouvais parfaitement normal. J'avais alors quinze ans. Et, j'ai arrêté, d'instinct et sans le conseil de personne. (...) Je trouvais la paix uniquement en écrivant. Personne ne me lisait, mais c'était pour moi une thérapie. J'étais hors norme, et, il fallait assumer[37]. »

Anne Larue nous parle de la littérature enfantine : Fantômette[38]. « Le brigand des brigands s'appelle Le Furet : en face de Fantômette se dresse une autre bête de la nuit, qui passe son temps à la capturer. Délicieusement ligotée, kidnappée, menacée de mort par des méchants d'opérette. Elle triomphe toujours (...) » Il n'y a pas que Fantômette précise Anne Larue, il y a Le Club des cinq - Des filles et des garçons en pension qui se retrouvent pour les vacances et qui vivent des aventures avec souterrains, baillons et ligotages. « Au début était le ligotage d'Indiens en pyjama rouge couronnés de plumes de pigeon trempées dans l'encre et armées de manches de balayettes. C'était le temps du bateau ivre ; on était cloués nus aux poteaux de couleur. (...) On allait au cirque. Ce n'était que cordes attachant de manière compliquée des trapézistes, équilibristes, suspension, liens autour du corps, balançoire la tête en bas. (...) On jouait au ligotage (...) à se déguiser à se masquer. (...) on jouait à la guerre (...) qu'est-ce qu'on peut aimer la guerre quand il n'y a pas de vrais morts[39]. » Là, Anne Larue touche du doigt le Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme C'est comme les jeux d'enfant, c'est se jouer de la guerre, pour ne pas la faire. Caricaturer les pires drames. La dérision qui rend impuissante toute cruauté.

Cordes, ligotage

Démonstration de bondage par Van Darkholme au Folsom Street Fair, 2003.
Un modèle se prépare pour une scène de bondage suspendu.

L'usage de la corde est commun dans le bondage. On nomme l'usage de la corde, le ligotage. Pendant la guerre avec le Japon les soldats américains ont assisté à des scènes de bondage japonais. Ce qui a suscité chez eux, un violent désir de reproduire du ligotage. Lorsqu'ils sont revenus en Occident, ils ont pratiqué un ligotage sauvage, sans les techniques du bondage japonais[40]. C'est seulement depuis quelques années et notamment avec les échanges entre les Japonais et les Occidentaux et aussi grâce aux publications de Yürgen Boedt de Secret Magazine et aujourd'hui avec Internet, que les techniques sérieuses du Shibari ont émergé en Occident.

Il fut un temps où l'on ne connaissait que la corde dans les pratiques festives. La corde provoque l'inconfort et la douleur des chairs. Cette douleur va crescendo en fonction du temps où le sujet est contraint. Pour affiner leurs techniques, les maîtres du bondage cherchent à utiliser des cordes de plus en plus fines. Certains sujets passifs (modèles) sont addicts de cet inconfort, à ces douleurs. Ils les transcendent en plaisir. Ils cherchent un état extatique qu'il leur arrive, parfois, de rencontrer. D'autres, n'arrivent pas à dépasser la douleur que provoque la corde sur les chairs. Ils recherchent une contrainte plus confortable et s'intéressent à une entrave différente de la corde.

Article détaillé : Bondage Japonais.

Contraintes de toutes sortes

Vêtements et accessoires de contrainte

Fig. 12. – Corset en fer (Musée Carnavelet.)
Monogant.
Planche II. Intérieur de la boutique d'un tailleur de corps
John Willie Revue Bizzare Vêtements prison
John Willie, Revue Bizzare
John Willie Revue Bizzare
Les corsets

Les corsets ne furent pas toujours l'accessoire élégant que l'on connait aujourd'hui. Et même aujourd'hui, le corset peut être utilisé comme accessoire de contrainte lorsqu'il est anormalement serré et enveloppant. Les corsets, très ouverts au temps d'Isabeau de Bavière, furent très ajustés à la fin du XVe siècle. Au point que le poète Olivier de la Marche intitula une pièce du Parement des dames d'honneur, « Le corset ou la cotte de chasteté » : « ... lye le corps. Et cotte et pièce entre-tient fermement[41] ». À cette époque les corsets se lacent par derrière et la femme qui porte le corset ne peut pas l'ôter seule. « Pour faire un corps bien espagnolé, quelle géhenne les femmes ne souffrent-elles pas, guindées et sanglées avec de grosses coches sur les côtes jusques à la chaire vive. Oui, quelque fois à en mourir[42]. » On retrouve cette citation de Montaigne dans un livre collector publié à seulement 880 exemplaires en 1933[43]. « On a pas de peine à le croire, non plus qu'au danger que ces cosses de bois - et le busc sur la poitrine faisait courir au fruit de la grossesse », poursuit F. Libron. « J'ai ouy parler, de quelques demoiselles, voirre en ay congnue, qui n'ont point faict difficulté de porter bustes aux despens du fruict qui estoit en leur ventre et pour ne perdre l'honneur d'avoir un corps gent »[44]. Les corsets ont été longtemps fabriqués en fer, ce qui rendait le port du corset contraignant et douloureux. Certains sont exposés au musée de Cluny et au musée Carnavalet[45]. Juliette Gide, femme de caractère autoritaire et puritaine, la mère d'André Gide obligeait son fils à porter un corset de fer[46].

Les grands créateurs de vêtements prison

Les grands créateurs de vêtements prison furent John Willie, Eric Stanton et John Sutcliffe. Le fantasme est vecteur de l'art du bondage de la discipline festive et du SM. Et lorsque les dessinateurs, les photographes couchent leurs fantaisies sur papier. Ils génèrent, à leur tour, d'autres fantasmes, une autre inspiration. Par exemple on peut se demander qui a été inspiré pour créer le monogant et par qui ou par quoi ? Les dessins de John Willie et d'Eric Stanton regorgent de femmes liées dans le dos, et l'on y voit même, déjà, des monogants.

Yürgen Boedt à publié dans Secret Magazine un article sur ce que l'on nomme forniphilie ou encore meuble humain. L'article est écrit par Jeff Gord[47] et les photos représentent des femmes attachées par des cordes ou des liens de cuir. Elles représentent une lampe, ou le dossier d'un fauteuil, la selle d'un tricycle, un parechoc de voiture, divers meubles ainsi que des sculptures artistiques[48].

En 1994, paraissait le premier numéro de la revue Maniac. Déjà Gilles Berquet y relatait ce que l'on nomme aujourd'hui forniphilie. Il nommait cela, « Les commodités de la femme ». Il commente divers dessins et photos. Un semainier, la femme y est enfermée. Le plateau supérieur est, pour la circonstance, transformé en carcan ainsi que les côtés supérieurs du meuble. La tête émerge du plateau supérieur. La tête supporte un lustre et une ampoule, et devient une lampe. Les bras sortent sur les côtés du semainier. L'un d'eux avec dans la main un plateau contenant une montre et des boutons de manchette. Et l'autre bras supporte des cravates au niveau du poignet. Le premier tiroir est ouvert laissant apparaître les seins de la femme, comme s'ils étaient de simples accessoires rangés dans le tiroir. Plus loin une femme parapluie, une autre femme lampe, une femme attachée dans un pot de fleur bondée par une plante grimpante. Enfin des photos de Gilles Berquet, inspirées par son maître John Willie. Photo ou le corps de la femme est enfermé dans une malle, laissant apparaître le visage et le bas des jambes[49]. L'héroïne de John Willie, Gwendoline est considérée comme l'icône du bondage. John Willie a publié la revue « Bizzare » On doit une réédition complète de cette revue au collectionneur et photographe Eric Kroll[50]. Dans Bizarre on retrouve toutes sortes de textes d'images offerts par des lecteurs. C'est un voyage dans l'imaginaire de l'artiste on y retrouve de nombreux dessins de John Willie. Quelques exemples : Une femme empaquetée comme un bonbon. Une ganse ferme le paquet autour du cou, un ruban enserre le sachet au niveau des chevilles « « Fancy Dress Cracker[51] ». John Willie passe en revue les vêtements prison dans la société. Et déjà il affiche l’image du Niqab. Puis, un vêtement de cirque, un clown est entièrement enfermé dans son habit de scène, seul le visage apparaît[52]. Une autre robe qu’il nomme "the Slug" : bras enfermés très contraints cagoule laissant apparaître la bouche et le nez[53]. Tenue militaire contraignante, bras enfermés dans le dos et dans un coffre. Une autre veste celle d’un smoking les bras semblent être contraints dans le dos[54]. Une camisole de cuir, certainement artisanale, vu l’époque[55]. Il affiche des combinaisons de cuir entièrement lacées le long des jambes intérieurement et extérieurement, ainsi que le long de bras. Comme au Japon, tout est question de laçage. En revanche, qu'il s'agisse de John Willie ou d'Eric Stanton, le ligotage n'est pas inspiré de l'art traditionnel japonais. Il n'est pas non plus l'objet principal de la contrainte.

Eric Stanton, outre les superbes reprises des supplices - l'inquisition revue et corrigée sur un mode festif et artistique - Eric Stanton a mis en place des trompe-l'œil avec les vêtements de contrainte[56]. Grâce à Eric Kroll (en) les œuvres d’Eric Stanton furent rééditées. Ces rééditions retracent une vaste partie du travail de l’artiste. Concernant les tenues truquées servant à immobiliser les hommes ou les femmes. On peut noter par exemple les productions Irving Klaw avec les revues « Bondage enthusiasts bound in leather », ou encore « Pleasure bound ». On trouve l’ouvrage édité par Eric Kroll, Eric Stanton (par Eric Kroll aux éditions Taschen), de multiples dessins tels que des robes corsetées qui ne laissent aucune liberté de mouvement aux jambes. Les femmes ont leur bras emprisonnés à l’arrière par un fourreau que l’on appellera plus tard monogant. Toutes les cuissardes sont lacées. « Le masochiste aime les laçages, les nœuds les fixations »[57]. Étonnant dessin d’Eric Stanton[58] Une des femmes porte une combinaison de cuir lacée au niveau des jambes intérieur extérieur. Les bras sont enveloppés à l’intérieur de la combinaison qui fait office de camisole. Les talons des cuissardes sont anormalement hauts. Ce qui rend tout mouvement impossible. Le visage « cagoulé » est devant derrière. La face est du côté des fesses. Et la nuque est du côté des seins. À la taille la femme présumée porte une ceinture d’acier reliée par une barre à une ceinture identique portée par une jeune femme en tenue plus légère et dont les bras sont attachés à la barre de liaison. Toujours dans Pleasure bound, une femme corsetée de la poitrine aux genoux. Elle est retenue par un cercle serré à la taille, relié à une colonne, la même image vue de dos reliée à la même colonne les bras enfermés derrière le dos, dans un monogant.

Sacs d'enfermement : full latex, total enclosure, heavy rubber

En cuir, il s'agit d'une sorte de sac de couchage sanglé. On s'en sert généralement sur une table. Cette table peut être munie d'anses dans lesquelles on peut à nouveau passer des sangles de cuir, serrant plus fermement encore le sujet contraint. Les Anglais nomment ces sacs body-bag ou sleeping-bag. Ces sacs supportent généralement des anneaux qui permettent d'y passer des cordes pour serrer le sujet à volonté.

L'inflatable

Inflatable signifie « gonflable », terme jamais employé en français. C'est un sac de latex qui comporte deux enveloppes du même matériau. Le sac se gonfle entre les deux couches de latex et le sujet est prisonnier. Certains ont une forme de gros poisson, comme celui de Jonas, une grosse mama baleine, qui bien entendu se rapporte au ventre maternel. Le sujet est, cependant, moins contraint que dans le sac de cuir. Contrairement au vacuum bed, l'inflatable doit être pratiqué sous surveillance, mais il n'est pas dangereux.

Le vacuum bed

Deux draps de latex collés entre eux à l'extrémité des quatre côtés. Ils sont ensuite tendus sur un cadre. Le sujet se place entre les deux couches de latex. Un tube sort de sa bouche et transperce le latex. On fait le vide d'air. Le vide d'air peut tout arrêter, circulation du sang, respiration des pores de la peau, étranglement au niveau des artères, car le sujet n'est pas ligoté, mais pétrifié. Il est déconseillé de s'en servir sans expérience et sans une attention très particulière.

Combinaison de latex

« Quand je lui ai offert cette combinaison, je savais qu'il aimerait ce cachot souple où la victime est plus à l'étroit que le fœtus dans l'utérus où il est enfermé. Cette pratique nouvelle me l'attacherait mieux que des liens de chanvre, d'acier, mieux que toutes les chaînes des donjons. (...) Quand je lui mettais la combinaison, il était comme un bébé du Moyen Âge. Vous savez, dans les tableaux où ils sont emmaillotés des pieds à la tête[59].)[note 1]. »

suspension en sleeping bag cuir.

Ciré noir : « La première fois que "Ciré Noir" m’a écrit, je ne lui ai pas répondu. Il a insisté (…) j’ai joué. Il écrivait son programme » : "Lorsque tu m’ouvres tu es dans ton ciré de caoutchouc noir (tu commences à me déshabiller en me disant : 'Je vais t’encaoutchouter', (…) tu attrapes l’imperméable en toile de Chine caoutchouté gris (…) tu me le mets, tu le boutonnes. Elle me met la ceinture dans le même temps tu me mets la capuche qui, tu t’en souviens comporte deux lanières de caoutchouc. Elle les attrape et Elle me les enroule autour du cou, mais Elle les serre fortement. En fait, Elle m’étrangle modérément. Elle fait plusieurs tours ( …) La cape de caoutchouc m’enveloppe comme une couche et celle-ci m’étrangle. ( …) Elle me passe, Elle, la ceinture à chaque poignet en serrant bien les boucles. (…) Elle m’encagoule bien à fond par-dessus la capuche (…) Aussitôt, je la sens me passer une sangle autour du cou, par-dessus le caoutchouc du sac. Immédiatement tu lui dis : - 'S'il tente quoi que ce soit, serre bien le caoutchouc, et étouffe-le. On va bien le ligoter dans le caoutchouc, il ne faut pas qu’il puisse se débattre'" ». Ciré Noir était addict du bondage, et en même temps fétichiste du caoutchouc, des odeurs. Apparemment, seuls les imperméables en toile de chine odorants l'excitaient. Être entièrement contraint dans le caoutchouc, le rubber, le latex on nomme cela aujourd'hui « full latex » « heavy rubber » « total enclosure ». Ciré noir cherchait à être étouffé dans le caoutchouc. À l'époque ou Ciré noir écrivait, il n'existait pas les accessoires de « breath control », ni de sacs d'enfermement. Encore que pour rentrer dans le programme de « Ciré noir » les sacs auraient dû être fabriqués en caoutchouc de Chine[60].

Suspensions
En cage pour en jouir.

Harnais, cage de cuir (liens croisés en cuir, la cage suspendue fait que les liens se resserrent avec le poids du sujet.

Monogant
Soie

Il existe quelques fétichistes de la soie et souvent des foulards de soie qui aiment se sentir impuissants, ligotés dans la soie. À travers cette immobilisation dans la soie, il cherche le cocon et donc le ventre maternel selon Otto Rank. Momie de soie : C’était son pseudonyme sur Minitel, il écrivait : « Maîtresse adorée, merci pour ce long message concernant ma future récompense. Oui, je suis bien avec vous, ligoté, bâillonné dans mes foulards...  »[61].

Bondage et fétichisme du lycra

« L’homme arriva avec une cinquantaine de collants, il enfila environ vingt collants qu’il remonta jusque sous les bras. Il en déchira vingt autres à l’entre-jambe. Il passa la tête dans la déchirure, et les bras dans les jambes des collants. «  Voilà Maîtresse, maintenant je vais vous demander de me bâillonner. »(...) « Les derniers collants lui servirent de cagoule. Puis il enfila un collant de danse »  : « Maîtresse, tirez sur les manches et ficelez les bouts, je vous en prie. » Il réclama une cagoule en cuir. Ainsi vêtu, il fallut l’enrouler de bandes de toile adhésive de huit cm de large et sur tout le corps. Il resta allongé ainsi sur le ventre environ trois heures, puis rentra chez lui pour continuer à rêver. Il ne voulait surtout pas d’orgasme. À la question, comment cela a-t-il débuté ? Il répondit : « Enfant, j'avais treize ans, je suis tombé dans une bouche d’égout. La plaque de fonte avait été déplacée, on y faisait des travaux. Il y avait plein de cordages… Je suis resté suspendu. J’ai bandé comme un fou et j’ai giclé. »[62]

Bondage momification cellophane
Camisoles, minerves
Menottes psychiatriques fermant à clef et servant aussi au transport des prisonniers et dans ce cas devenues jouets de bondage.

La camisole est recherchée par des amateurs de bondage confortable et ferme[63]. Les fétichistes du cuir ou du latex la préféreront dans ces matières. D'autres se rapprochant plus des fantasmes médicaux chercheront la vraie camisole psychiatrique en toile écrue. La camisole qui s'achète sur les sites sous le nom de « Humane restraints ». Ces sites fournissent les hôpitaux psychiatriques et les prisons, pour les transports de prisonniers. Ils fabriquent des menottes doublées de cuirs solides, aussi solides que celles fabriquées en acier. Et qui ferment à clef.

« Les photos pornographiques que j’ai évoquées précédemment étaient décrites à l’intention des acheteurs éventuels, dans un langage stylisé. Des mots ordinaires étaient utilisés selon une technique sténographique destinée à éveiller des goûts spécifiques. Le mot de « bondage », par exemple, était utilisé avec insistance à propos de photos de femmes prisonnières de camisoles de force ou de menottes. On n’acquiert pas le goût pour des photos de type « bondage » sans avoir appris de quoi il s’agit et comment y prendre du plaisir[63]. »

Mozart, c'était son pseudonyme sur minitel : « J’ai huit ans, (…) Je serre ce que j’appelle encore mon zizi entre mes cuisses. Pour serrer encore plus, je m’attache les genoux avec un chiffon trouvé au fond de mon cartable. L’institutrice le remarque. Elle me dit publiquement de m’arrêter de m’attacher. Ce premier plaisir, ce lien secret, cette humiliation publique sont les premiers souvenirs de ce que j’ai appris à appeler le bondage(...) Je joue avec des cordes et des ficelles. Tâtonnent, plaisir honte. Pour que ça marche, il faut que je m'attache serré et que je me débatte. Pourtant il faut aussi que je puisse me libérer. Je simule mon cocon (ventre maternel?) Avec une combinaison de ski ou de voile, avec un K-way, avec des bottes de pêche soudées à une salopette de caoutchouc, avec un sac de couchage. Je découvre les courroies, les harnais de voile, d'alpinisme (...) J'achète des menottes dans une boutique. Déception. Elles me font mal. Ce ne sont pas des jouets pour moi. Je suis fasciné par les camisoles de force, Je m'en bricole une (...) » Libre de ses jambes, il continue : « Cette semi liberté est encore plus frustrante. (..) Ce soir je vais chez X. J'y passerai le week-end. L. viendra de Londres. Je ne sais ce qu'elles me feront. Sanglé sur un lit d'hôpital, "camisolé", suspendu par les chevilles, ou enfermé dans un sac. Le yeux bandés pour ne pas voir leur mains s'activer à stimuler, tourmenter mon corps[64]... »

Et depuis plus de dix ans les sites « Human restraints » fournissent également les aficionados du bondage. Avec la minerve et le plâtre c'est tout l'univers psychiatrique et hospitalier de la souffrance qui est là, érotisé. Il existe des Hommes (hommes et femmes) qui recherchent l'immobilisation dans le plâtre, la leur ou celle de leur dominé. C'est univers du photographe Romain Slocombe[65] relaté dans le livre de Stéphan Lévy-Kuentz[66]

Carcans
Cages, cages humaines
Bondage dans les duvets

Très rare et un bien étrange personnage, le seul connu en France[67]. Duvetnyl de son pseudonyme n'a qu'un seul fournisseur au monde image en ligne[68] La scène originaire pourrait provenir de ce spectacle[69]

Les célébrités de la scène internationale du bondage

Tonton ficelle

Bondage en costume d'époque.

L'encyclopédie du sadomasochisme[70] révèle que « Tonton ficelle » a fréquenté les milieux SM parisiens. Il était expert reconnu dans la pratique du bondage ligotage. On ne spécifie pas si Tonton ficelle s'inspirait du bondage japonais mais, au cours de soirées organisées, de nombreux couples s'offraient pour que Tonton ficelle exerce ses talents. Il est l'auteur de dessins sur le thème du sadomasochisme publiés dans Contraintes[71].

Irving Klaw

Bettie Page modèle bondage découvert par Irwing Klaw.

Irving Klaw, l'Amazone initiée au combat. Les femmes représentées dans la lingerie extrêmement ajustée et la hauteur des talons étaient telles qu’il s’agissait d’immobilisation et donc de bondage. Des combats de femmes-chats (cat-fights), la fessée, et des formations raffinées d'esclaves. Presque toutes ces performances ont été tirées à peu d’exemplaires dans des studios au-dessus de ceux des nouvelles stars de cinéma ou dans un espace voisin, le grenier par exemple. Au moins deux films avec Bettie Page : les bondages sur chaise et les filles dans la jungle attachées aux arbres ont traversé le monde entier. Les photos prises pendant le tournage des films étaient également vendues au magasin et dans les catalogues de vente par correspondance et le défilé bisannuel de modèles[72]. C’est en regardant les photos de bondage d'Irwing Klaw que l’on comprend qu'à leurs débuts, les Américains ne possédaient pas les techniques du bondage japonais. « Vintage » Irving Klaw[73], il photographie Bettie[74] et la filme dans Bettie Page Bondage Queen[75],[76].

Midori

Démonstration de bondage suspendu au Folsom Street Fair, 2005.

Midori, , ou « Fetish Diva Midori », est une dominatrice, auteure. Elle vit à San Francisco. D'origine japonaise, Midori, elle, est célèbre en raison de sa pratique artistique du bondage japonais, de ses performances, de ses écrits. Elle a une connaissance approfondie des sexualités plurielles et en particulier du BDSM. Son principal ouvrage est traduit en français : Les Sortilèges du bondage japonais[77]. D'après Midori « Comme de nombreux aspects du SM, le bondage japonais a une histoire ténébreuse[4]. » Elle nous apprend également « que depuis l'Antiquité à nos jours, les cérémonies religieuse japonaises ont fait un usage abondant de cordes et de liens pour symboliser les connexions entre l'Humain et le Divin et pour délimiter des espaces et des moments sacrés. » Pour Midori au Japon tout est une question de laçage, elle cite le Kimono qui n'a ni bouton ni crochets. Au Japon les présents devaient être emballés avec art et ficelés suivant un dessin très complexe. Midori parle du théâtre Kabuki, considéré aujourd'hui comme une forme d'expression artistique. Elle fait une analogie avec les pièces de Shakespeare, à l'époque du Globe theatre. « Comme celui de Shakespeare, populaire, farci de scènes paillardes incluant des nereba (scènes d'amour et de sexe et des semega (scènes de torture)[78]. » Enfin précise Midori, si les Japonais ont utilisé les cordes, plutôt que le cuir le bois ou le métal pour entraver les prisonniers. C'est parce que il y avait peu de terre cultivable pour élever des animaux et que ces terres étaient plutôt réservées à la culture du riz et que les moyens ne permettaient pas d'élever des bêtes pour utiliser leur peau[79].

Jim Stewart

Jim Stewart est un homme de théâtre. Il façonna d'abord quelques objets de contrainte à usage personnel. Ces objets eurent un tel succès qu’il créa un petit atelier artisanal. Le bouche-à-oreille fut rapide. Les commandes affluèrent du monde entier par ceux qui n’éprouvaient aucun plaisir à être ligotés, et qui recherchaient le confort dans la contrainte. L’important était pour eux de vivre cet enfermement en sachant que leur liberté ne dépendait que de leur dominant. Jim Stewart fut inspiré par toutes sortes d’objets d’enfermement, camisoles psychiatriques, minerves, cagoules. Ses cagoules étaient doublées d’un cuir souple. Jim devait son savoir-faire aux artisans des gants de boxe anglais. Ils lui avaient appris à travailler le cuir. Il fabriqua des fers d'esclave en s’inspirant des galères, les fers que l’on voit dans les vieux films tels que L'Aigle des mers. Il créa des body cages inspirées par la vierge de Nuremberg. Il créa toute sorte de harnais, des cages de cuir à suspendre, etc. Un fou de kidnapping dénommé John industrialisa les créations de Jim, qui resta uniquement le designer : aujourd'hui la marque Fetters est universellement connue.

JG-Leathers

JG Leathers dans une partie de sa créature

« J'ai en moi cette image figée des enfants qui commencent à marcher et qui sont "contrôlés", pour éviter qu'ils fassent des bêtises. Ils sont dans un harnais relié à la main de la mère par une laisse. Cela m'a toujours captivé. Le contrôle pour moi, c'est très important. Qu'il s'agisse de mon propre contrôle ou du contrôle de ma partenaire, je suis hanté par cette image du contrôle à distance. » Ce n'est pas la seule image, dit-il : « avec mes parents nous sommes allés un jour à un show aéronautique de La Royal Canadian Air Force. Les parachutistes portaient des harnais. J'étais littéralement envoûté. Ils portaient des casques, avec des écrans de protection sur le visage. Ces écrans ressemblaient aux protections en grillage des escrimeurs. (...) J'ai compris que je pouvais fabriquer la Créature avec laquelle je pourrais fusionner. Avec du latex ! Lumière ! Tout arrive ! La réalisation fut une révélation incroyable. J'ai appris les techniques du travail du cuir, du fer, de l'aluminium, du cuivre, du bois, du latex, et de l'électricité. (...) Ma première Créature, le premier harnais, je l'ai fait à la ferme de mon oncle dans les écuries. Je me suis servi des harnais existants et je les ai modifiés. Dans l'écurie, il y avait un grand espace et de grandes poutres. J'ai construit un dispositif pour la suspension. Je n'avais pas compris à quel point se suspendre seul était dangereux. Mais c'était plus fort que moi et j'ai survécu. Pourquoi? je ne sais pas. J'avais alors, environ dix-sept ans. J'ai continué à dessiner pour réaliser des situations de plus en plus complexes. (...) J’ai besoin de SAVOIR que je ne peux pas m’échapper seul. Et que je suis à la merci de la dominatrice, aussi cruelle qu’elle décide de l’être. Hélas, ma Créature est si compliquée que je ne peux pas être contrôlé complètement. Je suis obligé d'aider, de "diriger" la dominatrice. (...) Le self bondage est possible. Mais, il est très dangereux[37]. »

Seiu Ito

Midori cite Seiu Ito, maître Semega qui fut influencé par les récits de princesses emprisonnées que lui racontait sa mère alors qu'il avait neuf ou dix ans. C'est ainsi qu'il s'intéressa au SM, toujours d'après Midori et en 1919 il fit ses premières photographies de « femmes punies » Il est selon Midori, le précurseur de la forme moderne du ligotage japonais [vers la moitié des années 1920] et qui influence, encore aujourd'hui, profondément les photographies commerciales du « ligotage sévère ». « Les femmes avaient des expressions de souffrance mélancolique, mêlée de honte et de désir concupiscent[80] ».

John Sutcliffe

John Sutcliffe a servi dans la Royal Air Force. Sutcliffe aurait dessiné et conçu les costumes de Chapeau melon et bottes de cuir : il n'existe cependant aucune source pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, d'autres prétendent que c'est un certain Michel Whittaker qui les a dessinés. Ces costumes auraient donc été fabriqués par John Sutcliffe dans ses ateliers au 10 bis Dryden Street à Londres. Sutcliffe créa et publia la revue AtomAge. John Sutcliffe est un fétichiste du cuir qui décide de fabriquer des vêtements traditionnels pour la pluie mais très vite il se consacre au caoutchouc et devient le pape du « full latex », ce que Régis Jauffret appelle le « cachot souple[59] ». La corde devient un simple accessoire, qu’il décide ou non d’ajouter à ses vêtements-cachot. Si la corde n’apparaît que peu, il faut savoir qu’à l’époque, en Angleterre, toutes publications montrant femmes ou hommes ligotés étaient passibles de graves poursuites. En publiant son magazine AtomAge, Sutcliffe favorisait le côté « vêtement prison », gas mask et fetish/bondage plutôt qu’une image explicite du bondage/ligotage. Malgré cela il fut persécuté. Au milieu des années 1980, AtomAge attira l’attention de la police et Sutcliffe fut poursuivi pour obscénité. Tout le matériel édité sur les lieux fut saisi et détruit. Les imprimeurs dAtomAge furent également saisis et les plaques d'impression pour les magazines dAtomAge[81] disparurent. John Sutcliffe est mort prématurément à son bureau un dimanche après-midi en septembre 1987 alors qu’il travaillait. C’est par la suite que en:Skin Two, le magazine anglais de référence, fut créé par Tim Wooward et Tony Mitchell. Ils décidèrent de s’en tenir aux publications de vêtements mais à nouveau la loi fut subtilement détournée, leur magazine montrant certaines femmes harnachées de corsets de cuir ou de caoutchouc jusqu’aux genoux, perchées sur des talons aiguilles si hauts que tout mouvement du corps est rendu impossible. La femme est « bondée », voire « pétrifiée » comme l’idole de Sacher-Masoch, la Vénus de marbre[82] Et le corset serré au niveau des genoux rend le sexe de la femme inaccessible.

Jaquette du livre - Shibari, l'art du bondage japonais par Master "K"

Master K

Master "K" : pour lui le Shibari est le cas classique du Japonais qui prend un objet ordinaire ou un usage de la vie quotidienne pour le sublimer, comme un service de thé, la fleur improvisée, la façon de plier le papier. Les Japonais se sont servis du lien érotique du Shibari et en ont fait une œuvre d’art. À la différence du bondage occidental qui a, selon lui, souvent, des connotations pornographiques tendant à dégrader les femmes. « Le modèle de Shibari est une représentation vivante de l'urne grecque de Keat, Ode on a Grecian Urn (en) ; intemporel et toujours une expression de beauté. Elle est l'œuvre d'art, le centre de la toile, mystérieuse et puissante, dramatique et érotique. Les photographies de Shibari sont la plus belle œuvre des images S/M jamais créés. Elles sont le fruit de l’ouvrage et d’artistes divers, comme le peintre/photographe Ito, le romancier Dan Oniroku (en), le peintre Miyabi hyper réaliste, et l'actrice Naomi Tani. Ces artistes se sont élevés pour légitimer la proéminence artistique célébrant son mystère et beauté. » Master K a publié plusieurs ouvrages « Shibari »[83] Il a également publié[84] et a écrit de nombreux articles, comme A Brief History of Shibari[85].

Osada Steve

Osada Steve : « d'origine berlinoise, installé au Japon depuis 30 ans et qui a pris le nom de son guide et maître Osada Eikichi Sensei, disparu malheureusement depuis quelques années. La tradition au Japon veut que le disciple "prenne" une partie du nom de son maître pour perpétuer la tradition », Osada Steve est cité et interviewé dans la presse internationale telle que : Vogue, Marie Claire, Issue One, Skin Two, Schlagzeilen, Tokyo Journal, FetishJapan, SM Sniper, Mania Club, Tsukasa Shobo, Burst, et d'autres magazines. Philippe Boxis dit de lui : « Quand j'ai vu son show, ce fut une révélation, pas tant par le résultat, mais plutôt par la manière de pratiquer le Shibari dans sa technique, sa précision et sa fluidité. Tout devenait évident[86] Interview de Philippe Boxis en ligne[87]. »

Denki Akechi

Denki Akechi est mort le 17 juillet 2005. Il était d'après Agnes Giard[5], classé numéro 1 au top cinquante des nawashi (artistes de la corde). Dans son chapitre « Les maîtres de la corde » Agnès Giard écrit : « Denki Akechi est un dandy de 66 ans, courtisé par des dizaines d’adolescentes ne rêvant que d’une seule chose : se faire attacher par lui. La première fois que je le rencontre, en 2000, il officie dans son minuscule studio de bondage, en plein cœur de Shibuya, où sont régulièrement organisées des démonstrations proches de la cérémonie érotique, réservées à quelques admirateurs qui payent plus de 30 000 yens[88] le privilège d’y assister. » La seconde fois qu'Agnès Giard rencontre Denki Akechi, il joue son propre rôle dans le film cyber-porno Iku, réalisé par Shu Lea Cheang. « Denki Akechi réalise pour ce film une incroyable œuvre de bondage - une toile d’araignée en forme de nacelle rose – emprisonnant dans son cœur une jeune femme à la beauté fatale, éphémèrement connue sous le nom de Tokyo Rose… » Caché derrière ses éternelles lunette noires, Denki Akechi précise « parce que j’ai l’air trop gentil, il faut que je cache mon regard pour avoir l’air d’un dominateur[5] ». Selon Denki Akechi, dans les années 1950-1960, on n'avait pas le droit de mettre du SM ou du Shibari sur les affiches, c'était interdit. Mais dans les années 1970 le SM est devenu partie intégrante de la contre-culture. À cette époque dit-il : « J'ai participé à des spectacles de l'Angura, un mouvement d'avant-garde révolutionnaire. Il s'agissait de pièces subversives, érotiques, violentes. Je faisais toute la partie torture des spectacles. Petit à petit on m'a conseillé de créer mes propres shows[89]. » « L’influence de Denki Akechi sur le milieu du shibari est fondamentale. C’est lui qui a fixé la longueur et le diamètre des cordes actuellement utilisées par l’immense majorité des nawashi : 7 mètres, et suffisamment fine pour pouvoir être utilisée en double. Akechi fabriquait les siennes lui-même, qu’il tamponnait avec un petit marteau pour les rendre plus douces qu’une peau de bébé. C’est aussi lui qui sort le shibari de ses ornières élitistes en acceptant de faire des shows dans les clubs SM de Tokyo. Avant lui, il n’y avait que des cercles fermés, véritables cénacles jalousement gardés par des puristes aux airs de cerbères[5]. »

Akechi Denki, interview en ligne, 1997[90].

Go Arisue

Go Arisue est d'après Agnès Giard un des nawashi les plus connus au Japon. C'est lui qui dans le film Hana to ebi (Fleur de Serpent 2, de Takashi Ishi[91]) attache et suspend l'héroïne sous une fausse neige féerique[25]. On le retrouve également avec une interview et un portefolio sur Secret Magazine[92].

Masami Akita

Masami Akita : pour lui, « l'érotisme est un théâtre exacerbé de la cruauté ». Masami Akita est le réalisateur de films de seppuku et créateur du célèbre groupe de musique Noise Merzbow. « Masami Akita ligote les femmes pendant des concerts spectaculaires et hystériques qui s'achèvent sur de fausses décapitations. Il a écrit de nombreux essais sur l'art du SM au Japon. » « À l'apogée de la culture Edo, les descriptions de [tortures] étaient devenues un genre artistique », raconte Masami Akita. « Et l'exécution publique un divertissement de masse incroyablement populaire, avec un nuance d'excitation[93]. » Agnès Giard précise que les magazines SM qui apparaissent après la Seconde Guerre mondiale reflètent parfaitement ce goût voyeur pour les spectacles de torture : Kitan club, Fuko Kitan et Uramado sont remplis d'images de femmes adultères crucifiées[5].

Atsushi Sakaï

Atsushi Sakaï est, d'après Agnès Giard, né près de la grotte sacrée. « Ce qui explique peut-être son goût pour les cavernes. Les anfractuosités et les femmes cachées à l'intérieur. Les femmes y sont elles-mêmes des sanctuaires. Puisqu'en leurs girons se lovent des dieux[5]. » De ces femmes sanctuaires Agnès Giard a publié une photo de Atsushi Sakaï, une femme « enserpentée », un gros serpent l'enserre comme une enveloppe maternelle[94]. Agnès Giard] nous dit que Atsushi Sakaï brode sur le thème du dieu-serpent qui prend possession de ses desservantes. Ce qu'il y a d'intéressant si on se réfère aux pensées d'Asie, par exemple au Tao, c'est que les cavités sont de l'ordre du féminin : cavernes, grottes, vallées, ravins : « L'esprit de la vallée ne peut mourir, c'est l'esprit du vide. », et cela renvoie au ventre maternel »[95]. « L'esprit de la vallée ne meurt pas ; on l'appelle la femelle mystérieuse. »[96] Ou encore « Revenir à sa racine, c'est atteindre le silence. » (note en bas de page du livre  : La quiétude) Pour Lao Tseu revenir à sa racine. C'est-à-dire être englouti dans la Terre Mère. C'est atteindre le silence et donc la quiétude[97].

Art Shibari

Osada Sensei

Osada Sensei (Eikichi Osadal), faisaient partie de l'ancienne génération qui estimait, selon Agnes Giard, impensable qu'une femme soit dominatrice. « Quand j'ai rencontré l'honorable vieillard proclamait : "Les femmes sont trop connes. En plus elles sont passives. Il faut un homme pour faire du shibari" »[5].

Teruo Ischii

Teruo Ischii, réalisateur se servit des châtiments infligés pendant la période Edo, et fit selon Agnes Giard, « son miel de ces tortures dans des films erotico-historiques dépeignant le triste sort des "femmes criminelles" ».

Miyabi Kyudu

Miyabi Kyudu retouche ses photos sur ordinateur et les transforme en « estampes numériques  » « reproduisant avec délice les fantasmes d'humiliation des samouraïs du XVIIe siècle. À en croire Masami Akita, ce seraient les plus anciennes pratiques attestées du bondage érotique. »[98] « Attacher, c'est humilier. Avec cette nuance de sadisme supplémentaire qui consiste à dénuder avant d'attacher »[99]. Une superbe photo de Miyaki Kyudu est publiée dans l'ouvrage d'Agnès Giard, il s'agit d'une femme ligotée par des chaînes, collier de fer et lourds boulets au cou et aux chevilles, son visage exprime une douleur terrifiante, c'est ce qui en fait une œuvre d'art[100]. Et Agnès Giard l'exprime en disant « Ce qui fait un vrai shibari, c'est avant tout le visage »[25]

Les maîtres de la corde en Europe

Il y a plusieurs passionnés en Europe.

Shadow

D'origine eurasienne, Shadow vit en Belgique. Elle a été formée par Philippe Boxis, son style s'inspire fortement du kinbaku japonais, et en particulier du style d'Arisue Go. Elle travaille et prépare ses cordes elle-même. Elle est précise, rapide dynamique. Elle joue de ses cordes aussi bien sur les hommes que sur les femmes. Shadow participe à des événements variés et aux soirées internationales : Nuit Démonia (Paris) Absolute Kink (Amsterdam), Kinfest, Rubber Ball, LAM, Lucha Britannia (Londres). Elle participe également à des performances improvisées avec entre autres le danseur/ chorégraphe Felix Ruckert de Berlin[101].

Dr Phil

Dr Phil a été plusieurs fois à Tokyo avec son épouse et muse Clo. Il parle de ses voyages éducatifs. Il s'est lié avec Steve San qui est devenu son Sensei et puis une ami. Il estime qu'il est « excellent professeur, exigeant avec lui même aussi bien qu'avec les autres, dans le but d'atteindre la perfection dans les gestes et la technique du Kinbaku et autres pratiques dérivées du bondage Japonais. Je continue de prendre des cours de perfectionnement avec Steve San ainsi que d'autres Sensei que nous croisons lors de nos voyages tokyoïtes, tels que Yukimura Haruki qui dispense des cours plus particuliers de bondages plus au sol, plus communément appelé Newasa comme au judo, une certaine analogie aux arts martiaux étant faite quant aux pratiques diverses par les cordes de jute japonaise. » Dr Phil participe à des exhibitions un peu partout, il a animé, au mois de mai 2010, lors du Shibaricon à Chicago des cours de Kinbaku[102].

Philippe Boxis

Il a réalisé un DVD, il transmet son art et son savoir faire. Il exécute des performances en France et aussi en Europe[86].

Sources littéraires, philosophiques et psychanalytiques

  • Selon Howard Becker, dans son chapitre Les carrières déviantes, il écrit : « Le mot "bondage", par exemple, était utilisé avec insistance à propos de photos de femmes prisonnières de camisoles de force ou de menottes. On acquiert pas le goût pour les photos de type bondage sans avoir appris de quoi il s'agit et comment on peut y prendre du plaisir. » En note en bas de page, le traducteur du livre précise : « Le terme anglais « bondage » (captivité) est utilisé dans la littérature spécialisée de langue française pour désigner le genre de scènes sado-masochiste évoqué par Becker[103]. »
  • Selon Theodor Reik, le dominé organise une situation dans laquelle il se trouve obligé d'accepter tout ce que son partenaire veut lui imposer, le sujet échappe, ainsi, à la culpabilité qu'il associe à ce qu'il considère comme une faute. Le sentiment d'impuissance lui permet de surmonter l'interdit. Il s'agit du plaisir sans responsabilité. C'est le dominant qui endosse la faute. Theodor Reik l'explique de façon lumineuse dans son livre sur le masochisme[11]. Selon Theodor Reik la personne ligotée se sent plus désirée qu'à l'ordinaire. Elle se dit que si elle s'est retrouvée dans cette situation, c'est que quelqu'un juge utile de la garder captive. Pour le psychanalyste Theodor Reik, le sentiment de culpabilité masochiste porte un coup au narcissisme du sujet[104],[11], dont les pratiques pourront ensuite témoigner de la recherche d'une mise en valeur personnelle[11].
  • Theodor Reik encore : « Mais en revenant à ces fantaisies elles-mêmes - par exemple le cycle de Moloch ou celui de la reine meurtrière - nous sommes toujours en face d’une énigme. Que disons-nous de la fantaisie d’un prisonnier ligoté et sexuellement manipulé par de belles vierges jusqu'à l’orgasme ? Et des autres fantaisies, si excitantes pour l’un de nos patients, de Laocoom dans l’étreinte mortelle des serpents, ou de Marsyas écorché par Apollon ? Pouvons nous espérer découvrir la nature de ce que le masochiste craint vraiment derrière ces distorsions ? Leur découvrir, malgré leur différences individuelles, un commun dénominateur ? Il y a du reste un moyen de se débrouiller dans toutes ces complications et de pénétrer au cœur de leur conception[105]. »

Immobilisation volontaire, auto-castration

Selon Reik il est important de noter qu'il y a pathologie lorsque le patient qui vient le consulter n'a d'autres modes de sexualité que celle de vivre enfermé ou attaché. « Le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que possibilité et réalisation à tous les êtres humains, et ne devient pathologique qu'en dépassant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque toutes les autres directions de l'instinct. » C'est le cas de cette patiente et, plus loin le cas du patient de Karl Abraham : « J’ai parmi mes patientes une jeune veuve qui se protège contre l’envie de sortir de chez elle, c’est-à-dire de s’exposer inconsciemment aux tentations sexuelles, en verrouillant la porte et en en cachant la clé. Elle est ensuite obligée d’emporter cette clé dans une autre pièce. Le processus du déplacement se traduit dans un second temps par les démarches suivantes : elle attache la clé à quelque chose, par exemple à la porte; puis les nœuds sur la ficelle passée autour de la clé deviennent de plus en plus nombreux et compliqués. Plus tard la clé finit dans une boite qui est à son tour verrouillée et ligotée, et ainsi de suite, si bien que chaque fois que ma patiente doit ouvrir sa porte au facteur ou à un ami en visite elle se trouve dans une situation plutôt difficile. Enfin la clé est confiée à la vieille cuisinière qui reçoit en même temps l’ordre exprès de veiller à ce qu’elle ne tombe pas aux mains de sa maîtresse, laquelle est dévorée par le désir inconscient de sortir et de se faire "draguer" par un homme. On dirait vraiment à lire cette description que la malade purge une peine de prison. Ce type de processus met en lumière non seulement le déplacement qui se produit au niveau de la satisfaction substitutive et des mesures de protection, mais aussi l’intensité du besoin de punition, intensité qui correspond à la violence de la tentation et qui subit comme elle un déplacement. Nous constatons en outre que la gratification d’une pulsion interdite peut, en même temps, satisfaire le besoin de punition[106]. »

  • Le cas relaté par Karl Abraham : « Son intérêt sexuel prit une autre direction. À quatorze ans, il commença à se ligoter; il répétait cet acte chaque fois qu’il se trouvait seul chez lui. Il se complaisait à des lectures traitant de ligotage, en particulier à des histoires d’Indiens ou les prisonniers sont attachés et torturés mais il ne tenta jamais de ligoter quelqu’un d’autre; il n’était pas davantage tenté de subir ce procédé[107]. »
  • Selon Otto Rank, le sujet cherche à retrouver au travers de son immobilisation la situation voluptueuse de l'immobilité intra-utérine ; « c'est ainsi qu'en se faisant ligoter, le masochiste essaie de rétablir, en partie tout au moins, la situation voluptueuse de l'immobilité intra-utérine[95]. » Toujours d'après ce même auteur, le bondage constitue un élément typique du masochisme[95].

C'est aussi de castration dont il s'agit : cas relaté plus haut par Theodor Reik, le cas Sacher-Masoch et la Vénus de marbre[82]. Le cas Hans Bellmer expliqué par Jean-Tristant Richard[108] puis par Pascal Quignard dans Le sexe et l'effroi[109]. Quignard explique la fascination dans le sens attirance/répulsion, parce que « nous transportons avec nous le trouble de notre conception (...) Il n'est point d'image qui nous choque qu'elle ne nous rappelle les gestes qui nous firent (...) Or cette "chose regardée en même temps" nous ne pouvons en aucun cas la voir. Nous sommes venus d'une scène où nous n'étions pas. » pour Pascal Quignard le sexe de la femme représente, dans l'inconscient, le non être, la mort. En bondageant la femme l'homme la rend disponible (attirance) et immobile donc non dangereuse (répulsion).

Culture

Dans toutes les sexualités plurielles on retrouve, presque toujours, la scène originaire. Une scène photographiée, figée et restée en mémoire chez l'individu. Une scène érotisée et souvent revécue sur un mode onirique. Et, quelquefois, cette scène peut-être rejouée, en partie, sur les planches d'un théâtre ludique. Ces images peuvent provenir d'un vécu dans la vie réelle. Elles proviennent très souvent de la grande scène de la vie, de notre culture : cinéma, littérature, religion, arts graphiques. Ces images trouvent quelquefois leur source dans notre inconscient collectif, mémoire du passé de notre civilisation.

Odysseus and the Sirens de John William Waterhouse (1891)

Michel Foucault analyse l'épisode célèbre de l'Odyssée d'Homère lorsque Ulysse et ses compagnons entendent au large le chant des sirènes. Tous les compagnons d'Ulysse sont irrésistiblement attirés fascinés par la voix des sirènes en sachant que les sirènes sont les émanations de la mort. Mais leur voix provoque une telle fascination un tel embrasement pulsionnel que la raison c'est-à-dire la conscience de l'instinct de survie est annihilée par l'attrait sexuel du chant. Attrait absolu, ils se jettent par-dessus bord dans l'océan la mer et la Mère sachant d'avance qu'ils ne survivront pas. L'impossibilité de résister à cette fascination du gouffre et de l'engloutissement dans le gouffre de la Mer et de la Mère. Épisode mystique parce que le gouffre, l'océan devient la métaphore d'un vagin, d'un ré-engloutissement, d'une naissance inversée naître à la mort. Le mourir c'est l'élan même la fascination extatique dans la fusion qui est l'indivisibilité du sexe et de la mort, le mourir devient cette extase dans la mort… Les membres de l'équipage ne résistent pas, Ulysse est le seul, Ulysse, c'est un personnage caractéristique qui représente la ruse de la pensée. Ulysse lui-même sachant qu'on n'échappe pas a l'appel des sirènes et donc à la mort, va s'enchaîner au mat du navire, et donc en même temps, il pourra jouir du chant des sirènes, sans mourir. Dans la pensée du dehors Michel Foucault l'explique ainsi : « Elle ment puisque tous ceux qui se laisseront séduire et pointeront leur navire vers les plages ne rencontreront que la mort. Mais elle dit vrai puisque c'est à travers la mort que le chant pourra s'élever et raconter à l'infini l'aventure des héros. Et pourtant ce chant pur - si pur qu'il ne dit rien que son retrait dévorant - il faut renoncer à l'entendre, boucher ses oreilles, le traverser comme si on était sourd pour continuer à vivre et donc commencer à chanter ; ou plutôt pour que naisse le récit qui ne mourra pas, il faut être à l'écoute, mais demeurer au pied du mât, chevilles et poings liés, vaincre tout désir par la ruse qui se fait violence à elle-même, souffrir toute souffrance en demeurant au seuil de l'abîme attirant et se retrouver finalement au delà du chant, comme si on avait traversé vivant la mort, mais pour la restituer dans un langage second[10]. »

Peinture, arts graphiques

Le petit prisonnier, Francisco Goya
Cavalier attaqué par un serpent géant, vers 1800

Francisco Goya

À l'époque où Francisco Goya dénonçait les désastres de la guerre, les trois gravures du petit prisonnier portaient des légendes qui servent à présent de titres. La première gravure telle que publiée ici : « Tan bàrbara la seguritad como el delito ». « La sûreté est aussi barbare que le crime ». Les deux autres portent les titres de : « La seguritad de un reo no exige tormento ». « La sûreté de l'inculpé n'exige pas la torture ». Et « Si es delinquente, qe muero presto ». « S'il est coupable, qu'il meure vite ». Goya regarde avec une implacable lucidité la violence et la méchanceté des hommes dont il témoigne à froid[110]. Pourtant aussi cruelles que furent ces tortures, aujourd'hui ce type de barre encerclant les chevilles est reproduite à l'identique, souvent doublée de cuir souple, elle sert de jouet au bondage festif.

Brünhild beobachtet Gunther (Brunehilde observant Gunther), peinture de Johann Heinrich Füssli, (1807)[note 2].

Johann Heinrich Füssli

L'œuvre de Johann Heinrich Füssli évoque à plusieurs reprises la situation du ventre maternel dont parle Otto Rank[111]. Par exemple : le Cavalier attaqué par un serpent géant. La bête devient maternelle. Son corps enserre, ligote le cavalier, elle forme une protection quasi fœtale. Dans Le silence, la jeune femme est en position fœtale. Enfin dans Brunehilde observant Gunther, Gunther est pieds et mains ligotés comme un paquet. Il est suspendu au plafond sous le regard dominant et inquisiteur de Brunehilde.

Hans Bellmer

Les dessins et les gravures de Hans Bellmer expriment des univers oniriques dans lesquels la conciliation des contraires est possible conformément au Manifeste du surréalisme de Breton. Bellmer illustrera aussi le Marquis de Sade, Georges Bataille, Lautréamont etc.

Silence (1799-1801)
Martyre de saint André par Rubens.

Selon le psychanalyste Jean-Tristant Richard Hans Bellmer aurait été influencé dans le choix de la forme de son art par la lecture de lettres publiées d'Oskar Kokoschka (Der Fetish, 1925). Toujours selon Jean-Tristant Richard Hans Bellmer aurait été fasciné par la représentation d'un conte d'Offenbach, « L'homme au sable », fasciné par l'histoire de poupée Olympia. Freud lui même fut sensible à ce conte d'Hoffman[112]. En fait Olympia n'est qu'un automate, auquel le professeur Spalanzani, plus alchimiste que physicien, a "donné vie". Bellmer décide alors de se créer une fille soumise à ses fantaisies. Ses poupées font alors scandales. Elles sont d'une beauté convulsive. Hans Bellmer aime à ligoter les poupées. Les corps des poupées sont ligotées, écartelées, violés, vidés. « Pour Bellmer Les corps doivent être soumis aux métamorphoses inavouables de la sexualité humaine la plus animale[108]. » Pour J-T Richard Bellmer semble avoir rencontré d'importantes difficulté à intégrer le complexe d'Œdipe. « On associera encore ces comportements et l'utilisation du ligotage aux pratiques du bondage des adeptes du sado-masochisme[108]. » « Si l'on tient compte que Hans Bellmer a aussi photographié nue et ligotée Unica Zurn sa compagne, on peut avancer que les éléments pervers de sa personnalité ont contribué, pour défier l'irreprésentable de la castration féminine, à faire d'autrui un handicapé rejoignant ainsi les arts érotiques japonais ancestraux, d'essence fétichiste, du "hojojutsu", du "kinbaku" et du "shibari" ». Hans Bellmer a vécu dix huit ans avec Unica Zurn. Étiqueté schizophrène, elle s'est défenestrée.

Isidoro Bianchi di Campione: Alegorie lásky a moudrosti

Le martyr des poupées de Hans Bellmer ressemble à l'utilisation que les Japonais du SM font de leurs poupées. Ils les ligotent, torturent, pénètrent, installent dans des positions obscènes. Ils griment leurs poupées en prostituées. Du reste une photo de Yoshida[113] d'une poupée désarticulée ressemble fort aux dessins de Hans Bellmer. Une autre poupée est immobilisée, il s'agit d'une poupée crée par Hiroko Ishima[114].

Pierre Paul Rubens

Les peintres de l'époque de Rubens furent pour la plupart sponsorisés par l'Église, pourtant la croix de saint André est présente dans tous les lieux de dominations. Parce qu'il ressort quelque chose de troublant et d'extatique dans les peintures de ces grands maîtres. Ces œuvres sont, souvent, un vivier de fantasmes sexuels : sadisme, masochisme, bondage... « Les amours chez Masoch trouvent leur source dans l'œuvre d'art. » Sacher Masoch écrit : « je dévorais les légendes des saints et la lecture des tourments endurés par les martyrs me jetait dans un état fiévreux »[14].

Artistes - photographes - illustrateurs - maîtres du bondage

  • Charles-François Jeandel, France, le premier témoignage de bondage sont les cyanotypes (ancêtre de la photographie, de couleur bleue) de 1859-1942 d'un notable angoumoisin. Ces clichés sont conservés au musée d'Orsay[115]. Ils ont été identifiés grâces aux travaux d'Hélène Pinet dans les années 1990, qui a reconnu des portions d'une toile de Jeandel sur des clichés (Renversements de l'idole Sérapis, 1889, exposée à la mairie d'Angoulême).
  • Romain Slocombe photographie des jeunes filles accidentées et clouées au lit. Elles sont plâtrées. Elles portent des bandages, des corsets médicaux et des minerves. Bien que certaines légendes des photos soient intitulés : fractures, luxations, accident ferroviaire... Les jeunes femmes, toutes japonaises, sont impeccablement maquillées et certaines sourient[116].
  • Bernard Corvaisier est écrivain et photographe, il a publié en avril 1986 un collector. Les femmes sont ligotées avec des draps déchirés. Cela ressemble un peu au travail de Romain Slocombe, car à certains moments les têtes des femmes sont enveloppées dans des bandages de coton blanc qui pourrait ressembler à des pansements. Elles sont souvent couchées sur du coton blanc froissé[117].
  • Gilles Berquet[118]artiste photographe qui développa l'art du bondage avec une certaine dose d'humour, non sans rapport avec le travail de John Willie. Il est le créateur de la revue Maniac[118] qui se veut un hommage (ou une suite!) à la revue Bizarre de John Willie. Le premier numéro de Maniac (1994) est dédié à John Willie.
  • Bridgett Harrington, auteur de Shibari You Can Use : Japonese Rope Bondage and Erotic Macramé Photos, une méthode.
  • David Lawrence - portefolio sur Secret Magazine N°31 - a publié aux éditions Secret Magazine un ouvrage intitulé Bound[119]
  • Philippe Boxis[86]
  • Kogure, Bondage corde et latex[120]
  • Don Sir[120]
  • Hikari Kesko[120]
  • Master K[121], The beauty of Kinbaku Shibari[83],[84]
  • Robert Bishop
  • Yoji Muku illustrateur - dessins en ligne[122]
  • Nawashi Murakawa[123].
  • Peter Czernich, créateur d'évènements, éditeur de Marquis et de Heavy Rubber. Photographe, il est également designer.
  • Yurgen Boed, créteur d'évènements et éditeur de Secret Magazine ainsi que de Shibari[83]. À paraître, l'Anthologie du bondage, fin 2010.
  • Max Drault[124] & Alpha.

Modèles célèbres

Culture

Cinéma

  • Récapitulatif de scènes de bondage au cinéma[125].
  • Bondage Scene, Captives In The Wild[69]
La gorgone Méduse par Le Caravage
  • Men in black 2 : Truffé de clins d'œil à la psychanalyse et de scènes de captures. Les personnages sont tour à tour « enserrés », « encordés », « enpieuvrés », « enserpentés », suspendus, pris dans tous les pièges possibles. Dès le début du film on est dans le bain. Car Serleena n'est autre que Méduse la pétrifiante, la castratrice. Elle est serpent quand elle arrive sur la planète. Durant sa transformation elle est entourée, recouverte de serpents. Au bout de ses doigts elle restera armée de tentacules de pieuvre rétractables. Elle feuillette un catalogue de lingerie sexy, elle se transforme en femme fatale. Elle se fait attaquer. Et elle dévore son assaillant. Certes, il n'a pas cherché ce retour au ventre maternel dont parle Otto Rank, mais il y est bel et bien. Serleena enceinte de l'homme dévoré. Le temps qu'elle digère et il retombera dans le néant. Jeff le ver metrophage serait peut-être la représentation du gros poisson de Jonas - Le livre de Jonas. En tous cas Serleena procède à des interrogatoires musclés. Elle veut retrouver la lumière de Zarka. Elle ligote et « enserpente ». Toute « encuirée », elle suspend d'une main le gérant de la pizza. Elle ligote à la corde Franck le carlin extra terrestre. Le patron de la station c'est Z. Les men in black sont J. et k, l'autre. Serleena est avalée par Jeff le ver metrophage. Prisonnière, elle s'y repose elle y puise à nouveau des forces. Les aquariums où elle emprisonne et plonge des serpents qui enserrent les victimes. La chaise à « déneuroliser » le visage est enserré par des plaques d'acier, les bras emprisonnés sur les bras de la chaise. K. est complètement immobilisé. On retrouve des chaises semblables dans l'univers bdsm. La pieuvre, le serpent qui emprisonnent les corps semblent faire partie d'un imaginaire collectif. On retrouve la pieuvre emprisonnant les corps chez de nombreux artistes. Par exemple Dorian Cleavenger[126]. Au Japon, de multiples illustrations dans le livre d'Agnès Giard au chapitre Monstres et tentacules : Les étreintes de l'horreur[5]
  • King Kong Carl Denham est à la recherche d’une île mystérieuse pour y tourner un film avec Jack Driscoll son scénariste et Ann Darrow, sa star-vedette. Ils débarquent sur île du crâne. Ils découvrent que l’île est peuplée d'indigènes des créatures fœtales dira Virginie Despentes, devenus extatiques et monstrueuses, (la cause : le pétrole.). L’île est également peuplée d’insectes, d’animaux féroces et gigantesques. Les habitants de l’île sont épouvantés par la bête « King Kong », qu’ils considèrent comme un dieu redoutable. Pour tenter, selon leur croyance, d’apaiser ce dieu de terreur les aborigènes enlèvent Ann. Ils la ligotent sur une croix quadrangulaire. Et, ils l’offrent en sacrifice à la bête. Contre toute attente, la bête tombe sous le charme et protège la belle. King Kong pourrait étouffer sa belle, l'écraser. Il la contemple. Il l'adore. Il est dans la fascination. La sacrifiée devient déesse et le dieu de terreur est soumis au charme de sa proie. La bête devient maternelle, sa main forme un nid ou Ann va se lover, une protection quasi fœtale où Ann se sent en sécurité. Virginie Despentes ne s'y trompe pas, elle dira : « Aucune scène ne lui permet de lui attribuer un genre. Il n'est ni mâle ni femelle(...) ils sont sensuellement tendres l'une avec l'autre. Mais de façon non sexuée. » « La belle sait qu'elle est en sécurité auprès de King Kong. Mais elle sait aussi qu'il faudra quitter sa large paume rassurante, (...) Elle n'a servi qu'à capturer l'animal. L'animale. Qu'à trahir son alliée protectrice. »[13]. C'en est fait fait, Virginie Despentes en termine King Kong l'animale qui devient Queen Kong mama protectrice.
    Arachné par Gustave Doré, illustration pour La Divine Comédie de Dante.
  • Le Seigneur des anneaux, Arachné est une princesse de Lydie dans la mythologie gréco-romaine[127]. Dans la traduction française du Seigneur des anneaux, Arachne est la Shelob de Tolkien. Elle poursuit Frodon, le suspend en croix dans ses filets. Frodon parvient à s’évader. Dans l’antre de la vorace on aperçoit des créatures fœtales. Elles sont prisonnières suspendues dans les filets tissés par l’araignée. Comme Brunehilde suspend Gunther, au plafond de la chambre nuptiale, sur la toile de Johann Heinrich Füssli. Selon Anne Larue Shelob est la représentation de la Déesse démonisée[128].
Chaise de torture
  • Attache-moi !, Pedro Almodovar
  • Le Corrupteur (film, 1972), un film de Michael Winner avec Marlon Brando (The Nightcomers, 1972) bondage et fouet : une jeune gouvernante attend chaque nuit la venue du valet de chambre Marlon Brando pour se laisser ligoter, écarteler. Une grande scène d'amour très chaude qui commence par une scène de bondage au moins aussi chaude. La morale est que les enfants de la famille sont voyeurs et corrompus par ce voyeurisme. Ils reproduisent la brutalité amoureuse sans garde-fous et donc ils en viennent au crime. La fin du film sauve la bonne morale et conclut cette sexualité animale, « ce n'est pas bien ».
  • The Chaser : film très violent ; un serial Killer sadique pratique du bondage à mort sur des jeunes prostituées[129].
  • Inju, la bête dans l'ombre de Barbet Schroeder « Or donc une femme, japonaise, et qui plus est, une geiko (ainsi qu'on appelle les geishas à Kyōto), suspendue par chevilles et poignets au-dessus d'une table massive que son ventre plat effleure à peine[130]... »
  • L'enfer des tortures[131]
  • Les amants crucifiés, Cela se passe au XVIIIe siècle à Kyoto. Un mariage de raison et sans amour. La belle tombe amoureuse d’un des ouvriers de son mari. Ils partent avec la caisse. Les deux amants sont poursuivis, condamnés et crucifiés, réalisateur Kenji Mizoguchi[132]
  • The New Adventures of Robin Hood (1997) avec Matthew Porretta, Barbara Griffin, Martyn Ellis, Richard Ashton.

Bandes dessinées bibliographie

  • (en)The Adventures of Sweet Gwendoline by John Willie éditions Bizarre Publishing Company
  • (be)Shibari, Master K - Éditions Secret Bruxelles (ISBN 978-9088770620)
  • (be)Livre Bound, David Lawrence - Éditions Secret Bruxelles
  • (fr)The Best Of Stanton, volume 1, Le Cauchemar de Diana, Les Périls de Diana, L’Extraordinaire Aventure de Marie, traduction, préface R.Mérodack, Éditions Dominique Leroy, Paris 1979
  • (fr)The Best Of Stanton, volume 2, L’École de perfectionnement de Mrs Tyrant, Phyllis en péril, Madame Discipline, traduction, préface R. Mérodack, Éditions Dominique Leroy, Paris 1979
  • (fr)The Best Of Stanton, volume 3, Le Club de la botte de cuir, Obéir ou être battu, Ceux qui souffrent, etc., traduction, préface R.Mérodack, Éditions Dominique Leroy, Paris 1981
  • (fr)The Best Of Stanton, volume 4, Jill, Détective incognito, Priscilla, Reine de l’Évasion, traduction, préface R. Mérodack, Éditions Dominique Leroy, Paris 1982
  • (fr)The Best Of Stanton, volume 5, Un Voyage périlleux, Helga cherche des esclaves, traduction, préface R.Mérodack, Éditions Dominique Leroy, Paris 1983
  • (ja)Nihon KinbakuShashin Shi by Masami Akita, Nocturna Press, Tokyo,1996.
  • (ja)The Tokyo Journal, Japanese S/M parts I (10/98) and III (2/99)
  • (ja) NawaYumio (1964) Studies in Jitte and Torinawa, Tokyo
  • (ja) Nawa Yumio (1985) An Illustrated Encyclopedia for historical studies, Tokyo.
  • (ja) Erotique Du Japon by Theo Lesoualc’h, edition Henri Veyrier, Paris, 1987
  • (en)Japanese Cinema Encyclopedia, The Sex Films by Thomas and Yuko Weisser, Vital Books, Miami, 1998
  • (en)Bishop On Bondage (series of magazines) (House of Milan, 1984)
  • (en)Bishop: The Art of Bondage (series of magazines) (Lyndon Distributors Limited, 1993)

Voir aussi

Articles connexes

Notes

  1. Le roman de Régis Jauffret conte une histoire vraie qui a défrayé la chronique. Il prend lieu et place de l'héroïne principale en écrivant au féminin et à la première personne. Aucun nom n'est cité, seuls les évènements sont narrés.
  2. Ayant découvert que Gunther avait utilisé la ruse pour l'épouser, Brunehilde se venge en le faisant attacher nu au plafond de la chambre nuptiale.

Sources

  1. Petit Robert 2012 : Bondage : « pratique sexuelle sado-masochiste dans laquelle un des partenaires est attaché »
  2. Howard S.Becker - Outsider, traduit par J.P. Briand, p.54, Éditions Métaillé, note en bas de page
  3. Métadictionnaire de l'ISC/CNRS- En cliquant sur view on a la représentation sémantique du mot bondage, ou encore l'ensemble de mots constituant la traduction de bondage
  4. a et b Les sortilèges du bondage japonais en ligne- Midori
  5. a, b, c, d, e, f, g et h Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  6. a et b Roland Villeneuve, Les procès de sorcellerie, éditions Payot, 1979, quatrième de couverture (ISBN 2-228-12570-9)
  7. Hieros et Mo - Ler sexe fort - Éditions Léo Scheer (ISBN 9-782-756 102498)
  8. Roland Villeneuve, Le Musée des Supplices, éditions Azur - Claude Offensttadt, Collector tiré à 100 exemplaires 1968
  9. Roland Villeneuve, Les procès de sorcellerie, éditions Payot, 1979, (ISBN 2-228-12570-9)
  10. a et b Michel Foucault, Surveiller et punir page 55 Gallimard Tel
  11. a, b, c et d Theodor Reik, Le masochisme, Paris, Payot, 1953 (réimpr. 2000), 418 p. (ISBN 2-228-89359-5).
    un essai de psychanalyse sur la psychologie et le psychisme masochiste
     
  12. "Theodor Reik, op. cit., p. 115 éd 1971
  13. a et b Virginie Despentes, King Kong Théorie éd Grasset ISBN (13) 978-2-246-68811-8
  14. a et b Sacher Masoch, Choses vécues, Revue bleue 1888 puis à nouveau cité par Gilles Deleuze dans Présentation de Sacher-Masoch, le froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, éditions de Minuit, collection « arguments », 1967.
  15. Biographie et photos de Charles-François Jeandel[1]
  16. Yumio Nawa, (en) An Illustrated Encyclopédia for Historical Studies  citée par Agnès Giard
  17. Extrait d'un interview Denki Akechi/Agnès Giard,L'imaginaire érotique au Japon éd Albin Michel
  18. Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  19. Midori op. cit. p.24
  20. (en) Charles Alexander Moore, Aldyth V. Morris, The Japanese mind: essentials of Japanese philosophy and culture, University of Hawaii (Honolulu), University of Hawaii Press, 1968, 7e éd., poche (ISBN 978-0-8248-0077-2) (OCLC 10329518) (LCCN 67016704) [lire en ligne (page consultée le 2009-05-04)], p. 145 
  21. Michel Foucault, Surveiller et punir, éd. Gallimard, 1975.
  22. Michel Foucault - Surveiller et punir
  23. Film anglais de Freddie Françis 1967 Torture Garden (en)
  24. Kafka, Journal, traduit et présenté par Marthe Robert, Paris, Grasset, 1954, p. 405, 4 novembre 1914.
  25. a, b et c Agnès Giard - Les objets du désir au Japon, éd. Glénat 2009
  26. S. Nacht, Le Masochisme, éd Denoël -1938
  27. Ovide, Les Métamorphoses livre IV vers 670-740
  28. Ovide, Les Métamorphoses livre XI vers 210-215.
  29. Ovide, Les Métamorphoses livre XI vers 252-264
  30. Tristan et Iseut, p. 60 à 76, Le Livre de Poche, 1989
  31. (en) William Moulton Marston - 1943 de The American Scholar
  32. a et b Blog cité
  33. Wonder Woman, ligotée à son tour, couverture de comics en ligne
  34. Wonder woman ligotée toujours
  35. Walt Disney - La Belle au bois dormant, dessin animé pour enfants
  36. Annick Foucault, Françoise Maîtresse, éd Gallimard, « collection Digraphe », 1994.
  37. a et b Interview de JG-Leathers, Marquis Magazine N° 23
  38. Georges Chaulet, né en 1931, série des Fantômette, publiée à la Bibliothèque rose, Hachette.
  39. Anne Larue, Le Masochisme ou comment ne pas devenir un suicidé de la société, éditions Talus d'approche ISBN 2-87246-091-8, p. 131
  40. Photos en ligne, par Irving Klaw
  41. Olivier de la MarcheLe Parement et le Triomphe des Dames d'Honneur" (1501)
  42. Montaigne Essais I, 40
  43. Le Corset l'art et les mœurs du XIIIe siècle au XXe siècle, F. Libron et H. Clousot - livre collector préfacé par Louis Barthou de l'Académie Française.
  44. Henri Estienne, L'Àpologie pour Hérodote, 1556.
  45. Le Corset à travers les âges:Figures
  46. André Gide, Si le grain ne meurt, 1924.
  47. Jeff Gord, interview en ligne
  48. Secret Magazine N°33
  49. Revue Maniac rédacteur en chef Gilles Berquet, comité de rédaction Jean Pierre Bourgeron Alexandre Dupouy
  50. Bizarre by John Willie Avec le concours d'Eric Kroll, texte d'Eric Kroll ed Taschen
  51. J. Willie, Bizarre, éd.Taschen, op. cit. p.15 N°8
  52. J.Willie, Bizarre, éd. Taschen, op. cit. p.51 N°8
  53. J. Willie, Bizarre, éd. Taschen, op. cit. p.21 N°9
  54. J. Willie, Bizarre, éd. Taschen, op. cit. p.22 N°11
  55. J. Willie, Bizarre, éd. Taschen, op. cit. p.54 N°13
  56. Eric Stanton en ligne
  57. Anne Larue op. cit., p. 155
  58. Eric Stanton Pleasure bound N°2 1953
  59. a et b Régis Jauffret, Sévère, éd. du Seuil, collection « Cadre rouge », ISBN 978-2-02-102248-3.
  60. Annick Foucault Françoise Maîtresse op. cit. p.106
  61. Annick Foucault Françoise Maîtresse op. cit. p.53
  62. Annick Foucaultop. P. 119
  63. a et b Howard S. Becker, Outsider traduit par J.P. Briand et J-M. Chapoulie, p.54 Édition Métaillé
  64. Annick Foucault, Françoise Maîtresse, op. cit. p. 121
  65. Romain Slocombe Article en ligne par Romain Slocombe
  66. Stéphan Lévy-Kuentz, Femmes de plâtre, Essai sur l'art médical de Romain Slocombe.
  67. Duvet bondage addict
  68. Total enclosure en duvet
  69. a et b Bondage Scene: Captives In The Wild
  70. L'encyclopédie du SM - éditions La Musardine
  71. Jean claude Baboulin, Contrainte - dessins Tonton ficelle
  72. Richard Foster
  73. Vintage Irving Klaw
  74. Irving Klaw photographie Bettie Page
  75. Scènes de bondage avec Bettie Page, filmées par Irving Klaw
  76. Scènes de bondage avec Bettie Page, filmées par Irving Klaw
  77. Midori - Les Sortilèges du bondage japonais - Crédit photo Graig Morey, éd. Gremese - Rome - ISBN 88-7301-504-2
  78. Midori, op. cit. p. 25
  79. Midori, op. cit. p. 24
  80. Midori, op. cit. p. 26
  81. Couvertures du magazine AtomAge
  82. a et b Sacher-Masoch, La Vénus à la fourrure
  83. a, b et c Master "K". Shibari: The Art of Japanese Bondage. Secret Publications, éd Yürgen Boedt 2004. ISBN 90-807706-2-0.
  84. a et b (en) Master "K", The Beauty of Kinbaku (Or everything you always wanted to know about Japanese erotic bondage when you suddenly realized you didn't speak Japanese.), éd. King Cat Ink, 2008. ISBN 978-0-615-24876-9.
  85. « A Brief History of Shibari by Master "K" », Secret Magazine, Yürgen Boedt ed., N°20, avril 2002.
  86. a, b et c Philippe Boxis
  87. Osada Steve, interview en ligne Interview de Philippe Boxis
  88. Soit environ 280 euros
  89. Denki Akechi cité par Agnès Giard dans L'imaginaire érotique au Japon, éd Albin Michel
  90. Akechi Denki, interview en ligne, 1997
  91. Takashi Ishi
  92. « Arisue Go », Secret Magazine N°31
  93. Masami Akita cité par Agnès Giard dans L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  94. Atsushi Sakaï, Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel, p.103
  95. a, b et c Otto Rank, Le Traumatisme de la naissance, Paris, Payot, 1924 (réimpr. 2002), 292 p. (ISBN 2-228-89551-2).
    Avec cet ouvrage, l'auteur, que Freud considérait comme son fils adoptif, prend de la distance avec la doctrine freudienne.
     
  96. Tao-Te-King, le livre de la Voie et de ka Vertu Z' éditions - AWoda -1997 - ISBN : 2-87720-189-9
  97. Lao Tseu, TAO TE KING, spiritualités vivantes Éd. Albin Michel
  98. Agnès Giard op. P. 133
  99. Miyabi Kyudu Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon éd Albin Michel
  100. Agnès Giard op. P. 140
  101. Inspiré de [www.loeilderos.fr/.../Performance+bondage+par+Shadow.doc]
  102. Dr Phil à Chicago pour le Shibaricon
  103. Howard Becker, Outsiders traduit par J. P. Brind et J.-M. Chapoulie, éd A.-M Métaillé
  104. Theodor Reik, « Sur la profondeur de la névrose », http://www.megapsy.com. Consulté le 31 mai 2008
  105. Selon Reik
  106. Theodor Reik, article en ligne
  107. Karl Abraham, article en ligne
  108. a, b et c Jean-Tristant Richard, psychanalyse et handicap, éd. l'Harmattan, pp. 222-225
  109. Pascal Quignard Le sexe et l'effroi, éditions Gallimard
  110. Crime et châtiment un projet de Robert Badinter sous la direction de Jean Clair, Musée d'Orsay, Gallimard
  111. Otto Rank, Le traumatisme de la naissance, éd. Payot Petite bibliothèque p. 54 ISBN : 2-228-89551-2 : « C'est ainsi qu'en se faisant ligoter, le masochiste cherche à rétablir, en partie tout au moins, la situation voluptueuse de l'immobilité intra-utérine ».
  112. Freud « L'inquiétante étrangeté » (1919) dans essais de la psychanalyse appliqué, Éd Gallimard, Idées, 1971, pp.163-210
  113. Yoshida photo présentée par Agnès Giard p. 155 chapitre « les poupées », in L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  114. Hiroko Ishima, photo présentée par Agnès Giard p. 153 chapitre « les poupées » in L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  115. Charles-François Jeandel - Musée d'Orsay en ligne en ligne Musée d'Orsay en ligne
  116. Romain Slocombe - Kowasareta Ningyô/Broken dolls, éd Jean Pierre Faure
  117. Bernard Corvaisier, Pulsion, collection particulière N°1 ed Pink Star 1986
  118. a et b Gilles Berquet, Gilles Berquet : autre site
  119. (en) David Lawrence's Shibari Art Photography.
  120. a, b et c Portfolio Secret Magazine N°34
  121. Portfolio Secret Magazine N°33
  122. Yoji Muku illustrateur - dessins en ligne
  123. Nawashi Murakawa
  124. Max Drault
  125. Diverses scène de bondage au cinéma, Diverses scène de bondage au cinéma, deuxième partie.
  126. Dorian Cleavenger sur Secret Magazine N°31
  127. Après sa mort Athena décide d'offrir une seconde vie à Arachné: elle la change en araignée suspendue à son fil.
  128. Anne LarueFiction, féminisme et post-modernité : les voies subversives du roman contemporain à grand succès, Éditions Garnier, 2010 (ISBN 978-2-8124-0122-0) (censuré par l'éditeur pour des raisons idéologiques et retiré de la vente le 26 mai 2010, il a été remis en vente en juillet 2010 : Anne Larue censurée à contretemps par les éditions Garnier sur come 4 news, 29 mai 2010.
  129. The Chaser : un chasseur, un tueur : cantique de la rédemption, article d'Alexandre Martinazzo.
  130. Article en ligne par Blog Bric à Brac
  131. Teruo IshII, L'enfer des tortures
  132. Les amants crucifiés
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