Blind carbon copy

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Courrier électronique

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L’arrobase, caractère indispensable dans l’adresse d'un courriel.

Le courrier électronique ou courriel est un service de transfert de messages envoyés par un système de messagerie électronique via un réseau informatique (principalement l'Internet) dans la boîte aux lettres électronique d’un destinataire choisi par l’émetteur. L'expression, qui désigne non seulement le service mais aussi le message, concurrence, dans sa forme abrégée, les anglicismes d'usage courant e-mail, email et mail (contractions de electronic mail). L'emploi de ces anglicismes est officiellement proscrit dans les documents administratifs en France[1] et au Québec.

Il existe plusieurs protocoles de courrier électronique dont certains ont peu de succès comme X400.

Sommaire

Origines

Le courrier électronique existait avant Internet et fut un outil précieux durant la création de celui-ci. Il prit forme en 1965 en tant que moyen de communication entre utilisateurs d’ordinateurs à exploitation partagée. Le Q32 du SDC et le CTSS du MIT furent les premiers systèmes de messagerie électronique. Ils s'étendirent rapidement en réseau, permettant aux utilisateurs de transmettre des messages à travers différents ordinateurs. Le système AUTODIN pourrait avoir été le premier, en 1966, à autoriser l’échange de courriels entre ordinateurs, le système SAGE avait des fonctionnalités similaires quelque temps auparavant.

Le réseau ARPANET fut une contribution majeure à l’évolution du courrier électronique. Un rapport[2] y indique des transferts de messages intersystèmes peu après sa création, en 1969. En 1972, Ray Tomlinson proposa l’utilisation du signe @ pour séparer le nom d’utilisateur de celui de la machine. Ses premiers programmes de courriel SNDMSG et READMAIL jouèrent un rôle important dans le développement du courrier électronique, lequel vit sa popularité fortement augmenter grâce à ARPANET.

Évolution des termes employés par les utilisateurs

Le vocabulaire français sur le courrier électronique reste instable et l’usage hésite encore parmi de nombreux termes. Le mot email (ou e-mail), prononcé /imɛl/ ou (plus rarement) /imel/, est très utilisé en Europe. Il s’agit de l’abréviation de l’expression anglaise electronic mail, soit courrier électronique, l’abréviation en e-mail étant le fait des anglophones. On emploie également le mot mail /mɛl/, voire le néologisme mèl /mɛl/, surtout dans la langue parlée.

Il s’agit d’un « faux ami » si on l’emploie dans ce sens en anglais : mail se traduit en français par courrier, c’est-à-dire un envoi postal. Quoique l’usage du courrier électronique se soit tellement répandu que les anglophones précisent parfois « snail mail » pour dire sans ambiguïté qu’ils parlent d’un courrier postal (snail signifiant escargot). La boîte aux lettres dans laquelle le facteur dépose le courrier est la mailbox. Le mot e-mail, prononcé /ˈiˌmèl/, correspond à un courrier électronique. Ces termes n’ont bien sûr rien à voir avec le mot français « mail » /maj/, qui désigne une allée bordée d’arbres semblable à celles utilisées autrefois dans le « jeu de mail », et encore moins avec l’émail (des dents notamment).

En France, l’appellation « courriel », d’origine québécoise[3], a été rendue obligatoire pour les textes officiels depuis le 20 juin 2003 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour toutes les administrations et services publics français qui ont désormais l’obligation d’utiliser ce terme de préférence à tout autre[4]. L’emploi du terme « courriel » est un équivalent des termes admis « message électronique » et « courrier électronique » lorsqu’il s’agit du document transféré par une messagerie électronique. Ce terme se répand aujourd’hui de plus en plus et a donné lieu au dérivé « pourriel », terme qui s’est imposé pour désigner le spam (courriels non-sollicités).

La fausse abréviation « mél. » (pour « messagerie électronique ») a été proposée en 1997 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour préfixer une adresse électronique sur une carte de visite ou un en-tête de lettre, comme on utilise « tél. » pour indiquer un numéro de téléphone[5]. « Mél. » ne doit en aucun cas être employé comme substantif. Cela dit, ce mot ne s’est pas implanté en France, ni dans aucun autre pays francophone.[réf. souhaitée]

Au Québec, le verbe « courrieller » (conjugué sur le modèle des verbes du 1er groupe) est apparu et attesté par l'Office québécois de la langue française pour désigner l'expédition d'un courriel[6],[7].

Contraintes techniques d’utilisation

Pour recevoir et consulter des courriels, il est indispensable de disposer d’une adresse électronique et d’un client de messagerie, ce dernier pouvant être accessible via un navigateur Web.

Afin d’assurer l’interopérabilité, l’acheminement des courriels est régi par plusieurs normes, que ce soit pour son routage, ou encore son contenu. Toutefois, le destinataire ne reçoit pas pour autant une copie conforme de l’écran de l’expéditeur. Pour cette raison, entre autres, l’usage est de respecter certaines règles implicites lors de l’envoi de courriel, et la connaissance de certains aspects techniques permet d’éviter des incompréhensions ou des erreurs de communication.

Contenu du courriel

Pour l’utilisation de plusieurs langues autres que l’anglais dans les courriels, voir Courriel et Unicode.

À l’origine, le courriel est un document qui contient du texte ASCII. Les caractères qui peuvent être utilisés étaient d’abord ASCII, puis des encodages régionaux. Aujourd’hui, certains logiciels supportent également l’UTF-8, ce qui permet d’augmenter la quantité de caractères utilisables simultanément.

Avec MIME, différents fichiers peuvent être joints au courriel.

Dans un souci d’interopérabilité, on recommande de ne pas utiliser de formats propriétaires, tels que les formats Microsoft Word, mais plutôt des formats ouverts et documentés, pour lesquels un visionneur pourra être rendu disponible sur toute plate-forme, pourvu qu’il soit programmé.

L'utilisation d'HTML pour la structuration ou la mise en forme des courriels est possible, mais souffre d'un manque important d'interopérabilité, souligné en 2007 par le séminaire Mail HTML du W3C[8]. Il en est de même du recours aux feuilles de style en cascade (CSS) pour leur présentation[9].

UTF-8 et les caractères régionaux ne sont pas toujours interopérables, en fonction du logiciel de messagerie utilisé par le destinataire et de sa localisation géographique.

Il existe également, en fonction du logiciel client de messagerie (tous ne supportent pas cette fonction), un système similaire à un accusé de réception qui permet à l’expéditeur d’avoir connaissance du bon acheminement de son message et/ou de sa lecture par le destinataire.

Les règles de bon usage du courrier électronique sont décrites dans un document de référence appelé nétiquette.

Le HTML permet théoriquement d’afficher des images distantes ainsi que d’exécuter du javascript. Cependant, certains utilisateurs préfèrent désactiver de telles fonctionnalités, car elles sont utilisées par des polluposteurs pour vérifier l’efficacité du pourriel.

Acheminement du courriel

Les étapes de l'envoi d'un courriel.

L’acheminement des courriels est régi par plusieurs standards : SMTP est dédié à l’envoi d’un message, POP et IMAP servent à rapatrier des messages pour leur lecture.

  1. Le MUA (Mail User Agent ou client de messagerie) de l’expéditeur envoie par SMTP le message à un serveur de courrier (celui de son fournisseur d’accès en général) ou MTA, Mail Transfer Agent.
  2. Le premier MTA route le message vers le MTA hébergeant le domaine du destinataire (celui de son domaine domaine2.org). Le MTA final délivre au MDA (Message Delivery Agent) qui est en charge de la gestion des boites aux lettres.
  3. Le destinataire, par l’intermédiaire de son MUA, demande à son serveur de courrier (MDA) les nouveaux messages par l'utilisation des protocole IMAP ou POP.
  4. Le destinataire, par l'intermédiaire de son navigateur, demande au serveur web de retrouver les nouveaux messages sur le MDA.
  5. Le serveur envoie le message au MUA du destinataire.

La plupart des fournisseurs d’accès à Internet procurent au moins une adresse électronique à leurs usagers. Plusieurs sites proposent aussi des adresses gratuites ou payantes. Comme pour la plupart des services Internet, aucune qualité de service n'est garantie. Pour s'assurer qu'un message a bien été distribué à son destinataire, il est possible d'utiliser un mécanisme d'accusé de réception.

Système de copie et de copie invisible

Le courriel peut être envoyé à plusieurs destinataires :

  • les destinataires principaux ;
  • les destinataires en copie « Cc » ;
  • les destinataires en copie « Cci » ou « Bcc ».

Le client de messagerie de l'utilisateur n’envoie qu’une seule copie du message à son serveur MTA. C’est le serveur MTA qui s’occupe de le dupliquer en autant de messages qu’il y a de destinataires.

La fonction Cc, qui signifie « copie carbone » ou « copie conforme », permet d’envoyer le même message à plusieurs personnes, en saisissant leurs adresses dans le champ Cc. (Bien que la copie sur papier carbone soit tombée en désuétude et ne concerne pas l’informatique, le nom copie carbone et son abréviation Cc sont restés en usage pour le courrier électronique.)

La fonction Cci, qui signifie Copie conforme invisible ou Copie carbone invisible (Bcc en anglais, soit Blind Carbon Copy), est une fonction similaire au Cc, mais les destinataires apparaissant dans la section Cci ne sont pas visibles aux destinataires du message ni à ceux à qui le message est transféré. Elle est également appelée « copie cachée ».

Un message est délivré à l’ensemble des adresses spécifiées dans les champs Cc et Cci, mais seules les adresses indiquées dans le champ Cc sont visibles dans le message final. Les adresses multiples doivent être séparées par un point-virgule suivi d’une espace.

Pour un envoi vers plusieurs destinataires ne se connaissant pas (et ne souhaitant pas voir leur adresse publiée, ne serait-ce que par le moyen d’une lettre d’information électronique), il est d’usage de se servir du champ Cci conformément à la Netiquette.

De plus, cette pratique limite les effets néfastes des virus et vers informatiques qui exploitent les adresses de courriel trouvées dans les carnets d’adresses des ordinateurs.

Boîte aux lettres

Une boîte aux lettres, ou BAL (abrégé de « boîte aux lettres »), ou inbox en anglais, est un espace dédié à un utilisateur, où sont stockés (dans une pile (stack)) les courriels qui lui parviennent, en attendant qu’il les lise.

Aspects juridiques

Correspondance professionnelle

Le développement du courrier électronique a conduit à poser la question de son statut juridique et de ses conditions d’utilisation, en particulier dans le cas de messages à caractère privé envoyés depuis le lieu de travail.

En France, la Cour de cassation a déclaré dans son arrêt « Nikon » rendu le 2 octobre 2001[10]que l’employeur ne peut lire des messages reçus par l’employé et dont la nature personnelle est claire : « le salarié a droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l’intimité de sa vie privée ; que celle-ci implique en particulier le secret des correspondances ; l’employeur ne peut dès lors sans violation de cette liberté fondamentale prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l’employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l’ordinateur ». En l’occurrence, le salarié avait entreposé ses messages dans un fichier intitulé « personnel ».

De même, selon un rapport publié par la CNIL en 2004, « il doit être généralement considéré qu’un message envoyé ou reçu depuis le poste du travail mis à disposition par l’entreprise ou l’administration revêt un caractère professionnel, sauf indication manifeste dans l’objet du message ou dans le nom du répertoire où il pourrait avoir été archivé par son destinataire qui lui confèrerait alors le caractère et la nature d’une correspondance privée protégée par le secret des correspondances. »[11].

En conséquence, un employeur ne peut se baser sur le contenu d’un message privé pour prendre des sanctions contre un employé, quand bien même il aurait interdit l’utilisation des outils informatiques à des fins personnelles.

Correspondance privée

En France, les courriels adressés à des personnes sont considérés comme faisant partie de la correspondance privée, au même titre qu’un courrier papier.

Leur divulgation non autorisée par les différents intervenants relève de la violation du secret des correspondances, et engage la responsabilité pénale de l’auteur de l’infraction sur le fondement de l’article 226-15 du Code pénal français[12]. Le fait d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer une correspondance privée est donc passible de un à trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende.

Valeur de preuve d’un courriel

Dans le cas d’un particulier, un courriel peut avoir valeur de preuve au même titre que tout autre support. Dans le cas d’un professionnel, il faut que l’auteur et le contenu du message puissent être authentifiés. Le seul nom indiqué par l'expéditeur n'a toutefois pas valeur de preuve en lui-même, car il serait facile à contrefaire.

La loi française de 2000 sur la signature électronique a rendu la preuve d’un fait indépendante de son support : l’écrit sous forme numérique est désormais, sous certaines conditions, une preuve au même titre qu’un document papier.

Problèmes en suspens

  • Lorsque les adresses de courrier électronique sont liées à un fournisseur d'accès Internet, le problème se pose du suivi de la correspondance lorsqu'on quitte ce fournisseur et qu'il n'en permet pas le maintien.
  • La messagerie électronique ne garantit pas l'acheminement du courriel à bon port. Un message peut être perdu, ou retardé.
  • Les notifications de réception et de non-réception sont prévues dans la norme, mais de rares logiciels de courrier ne les proposent pas, ou ne les honorent pas en réception, ou envoient l'accusé de réception sans en prévenir le lecteur[13]. Dans les cas courants, leur usage est toutefois utile pour confirmer l'affichage d'un message.
  • Le problème du courrier indésirable (pourriel), n'est encore qu'imparfaitement résolu.
  • Certaines incompatibilités de logiciels conduisent à renommer des fichiers joints à l'aide du suffixe .dat, dans ce cas, il faut renommer manuellement le fichier pour le rendre utilisable par son logiciel associé.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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