Énergie en Suède

Énergie en Suède
Énergie en Suède
Le barrage de Stornorrfors au nord de la Suède
Le barrage de Stornorrfors au nord de la Suède
Bilan énergétique (2008)
Offre d'énergie primaire (TPES) 1 754,3 PJ
(41,9 M tep)
par agent pétrole : 40,1 %
électricité : 27,2 %
bois : 24,7 %
charbon : 5,4 %
gaz naturel : 1,8 %
Énergies renouvelables 38,9 %
Consommation totale (TFC) 1 754,3 PJ
(41,9 M tep)
par habitant 189,1 GJ/hab.
(4,5 tep/hab.)
par secteur ménages : 17,4 %
industrie : 30,5 %
transports : 20,5 %
agriculture : 1,9 %
Électricité (2008)
Production 145,96 TWh
par filière hydro : 47 %
nucléaire : 42 %
biomasse/déchets : 8,9 %
éoliennes : 1,4 %
Commerce extérieur (2008)
Importations pétrole : 20 Mtep
gaz naturel : 866 Mm3
uranium : 2 000 tonnes
Exportations électricité : 1 962 GWh
pétrole : 5,3 Mtep
Sources
[1],[2]

La Suède est un important consommateur d'énergie, consommant en 2008 16 MWh/an/habitant, en partie dû au climat froid et en partie à son industrie très développée et très consommatrice en énergie. Cependant, la Suède n'émet « que » 5,6 tonnes de CO2 par an et par habitant en 2007, ce qui est nettement inférieur à la moyenne des pays développés. Ceci s'explique par une production électrique qui se répartit, en 2009 entre l'énergie hydraulique à 49 %, l'énergie nucléaire à 37 %, l'énergie éolienne à 2% et le reste, principalement la biomasse, à 11%.

Au cours de son histoire, en partie grâce à l'existence d'abondantes ressources hydroélectrique mais aussi grâce à son industrie (en particulier ASEA devenu ensuite ABB), la Suède a été parmi les pionnières dans le domaine de l'électricité. Härnösand fut une des premières villes en Europe à avoir un éclairage publique électrique, la première ligne 380 kV fut installée en Suède, tout comme le premier câble HVDC. Le pays fut aussi parmi les premiers à électrifier son réseau ferroviaire. De nos jours, cette tendance continue, avec le développement par exemple d'écoquartiers mondialement connus (en particulier Hammarby Sjöstad et Västra hamnen).

Sommaire

Ressources énergétiques

Ressources domestiques

Carte du pays. On distingue le relief plus important au nord, entaillé de nombreux fleuves

Hydrologie

Grâce aux Alpes scandinaves, et à l'humidité apportée par le Gulf stream, la Suède est parcourue de nombreux cours d'eau dont plusieurs ayant à leur embouchure un débit moyen supérieur à 200 m3⋅s-1, en particulier dans le nord du pays. Par débit décroissant, on peut citer le Göta älv (570 m3⋅s-1), l'Ångermanälven (495 m3⋅s-1), le Luleälven (490 m3⋅s-1), l'Indalsälven (450 m3⋅s-1), l'Umeälven (440 m3⋅s-1), le Torneälven (390 m3⋅s-1), le Dalälven (353 m3⋅s-1), le Kalixälven (290 m3⋅s-1) et le Ljusnan (227 m3⋅s-1)[3].

Bois

Les forêts suédoises couvrent près de 28 millions d'hectares, ce qui représentent 54 % de la superficie du pays et 19 % des forêts de l'Union européenne[4]. La Suède est le deuxième plus important exportateur mondial de papier, pâte à papier et bois (après le Canada)[5]. L'industrie forestière créé de nombreux déchets, tels que la liqueur noire, la sciure et les granulés de bois dont la combustion peut être exploitée à des fins énergétiques.

Autres énergies renouvelables

Tout comme pour son voisin le Danemark, les côtes suédoises ont un important potentiel éolien. Ainsi, la côte ouest suédoise (Bohuslän, Västergötland et Halland), la Scanie et l'île de Gotland par exemple possède un potentiel énergétique de plus de 300 W⋅m-2[6].

C'est aussi au niveau des côtes au sud du pays que se trouve le plus important potentiel solaire. Ainsi, la Scanie, l'île de Gotland et toute une zone située autour de Stockholm bénéficient d'un ensoleillement annuel allant jusqu'à 1 200 kWh⋅m-2[7] comparable à celui du nord de la France[8] malgré une latitude supérieure.

Ressources importées

Uranium

À partir de 1950, des activités de prospection ont été réalisées en Suède pour trouver des gisements d'uranium[9]. Plusieurs furent trouvés et entre 1965 et 1969, 213 tonnes d'uranium furent extrait de Ranstad, au sud-ouest de Skövde[10]. Cependant, du fait des coûts importants d'extraction, liés à la faible concentration en uranium, l'activité fut arrêtée et les prospections ont été cessées en 1985[9]. Cependant, récemment, les explorations on reprit, motivées par l'augmentation du prix de l'uranium, ainsi que l'amélioration des techniques d'exploitation. La Suède rassemblerait 27 % des ressources en uranium d'Europe[11].

Usine fermée de traitement des produits de la mine d'uranium de Ranstad

Pour l'instant, la Suède importe la totalité de son uranium, principalement de l'Australie, Namibie et Canada, ce qui représente environ 2 000 tonnes par an[SE 1].

Gaz naturel

Le gaz naturel a été introduit en Suède en 1985[EM 1]. Le pays a importé, en 2008, 866 millions de m3, ce qui équivaut à 9,6 TWh soit 1,6 % de la demande énergétique du pays[EM 1] ce qui est faible comparé au reste du monde pour lequel il représente près d'un quart de l'énergie consommée[EM 1]. L'approvisionnement en gaz naturel se fait grâce à un gazoduc sous l'Øresund reliant le réseau suédois au réseau danois[12]. Cependant, plusieurs autres liens sont actuellement en projet, tel que Skanled (reliant la Norvège à la Suède et au Danemark) ou Nord Stream (reliant la Russie à l'Allemagne)[EM 1].

Pétrole

La Suède a grandement diminué sa consommation de pétrole depuis les années 1970[EM 2]. En 2008, le pays a tout de même importé 20 millions de tonnes de pétrole brut[EM 2] mais une partie de ce pétrole n'est en Suède que pour être raffiné avant d'être exporté : le pays a exporté en 2008 5,3 millions de tonnes de pétrole raffiné[EM 2]. Le pétrole importé provient majoritairement des champs de la mer du Nord via la Norvège (27 %) et le Danemark (24 %), le reste provenant essentiellement de Russie (34 %)[EM 2].

Électricité

Production

En 2009, la production électrique totale était de 133,7 TWh, en baisse de 8 % par rapport à 2008[SE 2], principalement dû à des travaux de maintenance de centrales nucléaires qui ont duré plus longtemps que prévu[SE 3].

Hydroélectricité

Histoire
Le barrage de Höljes sur la rivière Klarälven, construit en 1957-61, dans la commune de Torsby au Värmland[13].

Les premières centrales hydroélectriques de Suède furent construites en 1885[14] et permettaient l'éclairage de quelques villes et industries, dont en particulier la ville d'Härnösand qui fut ainsi parmi les premières villes d'Europe à avoir un éclairage des rues électrique[15]. Dans les années qui suivirent, de nouvelles centrales furent produites, dont l'énergie était principalement destinées à l'industrie métallurgique à Bergslagen, ainsi qu'à l'industrie forestière[14]. En 1909, un pas important fut franchi avec la construction de la centrale hydroélectrique d'Olidan, sur le fleuve Göta älv à Trollhättan. En effet, cette centrale fut la première grande centrale électrique, ainsi que la première centrale nationale[16]. Ceci marque aussi la fondation de l'entreprise Kungliga Vattenfallstyrelsen qui deviendra plus tard Vattenfall[16], principal producteur d'électricité du pays[17].

Le développement de l'hydroélectricité s'est alors accéléré pour atteindre son apogée entre les années 1940 et 1960[18]. C'est en particulier à cette période qu'on été construits les plus grandes centrales hydroélectriques du pays, telles que Harsprånget (977 MW) construit en 1951[19] ou Stornorrfors (590 MW) construit en 1959[20], respectivement plus puissante centrale de Suède, et plus grand producteur énergétique de Suède. Par la suite, le développement s'est ralenti, dû aux protestations du public contre l'impact environnemental des barrages, et plusieurs rivières furent protégées, telles que la Kalixälven, Piteälven, Torneälven et Vindelälven, interdisant tout nouveau développement[18].

Production actuelle

En 2009, la production hydroélectrique s'est élevée à 65 TWh, soit 44 % de la production électrique[2]. Environ 1800 centrales hydroélectriques ont été construites en Suède, dont 200 d'une puissance supérieure à 10 MW[21]. La puissance cumulée de toutes ces centrales est de 16 203 MW[SE 4], ce qui est nettement supérieur à la puissance des centrales nucléaires par exemple, mais le taux d'utilisation est moindre (de l'ordre de 45% pour l'hydroélectricité contre environ 75% pour le nucléaire).

Centrale Rivière Mis en service Propriétaire Puissance électrique (MW) Production moyenne (GWh) Taux d'utilisation
Harsprånget Luleälven 1951 Vattenfall 977 2131 24,9 %
Stornorrfors Umeälven 1958 Vattenfall 590 2298 44,5 %
Centrale hydroélectrique de Porjus Luleälven 1915 Vattenfall 465 1233 30,3 %
Letsi Luleälven 1967 Vattenfall 456 1850 46,3 %
Messaure Luleälven 1963 Vattenfall 442 1827 47,2 %
Ligga Luleälven 1954 Vattenfall 324 791 27,9 %
Vietas Luleälven 1971 Vattenfall 320 1123 40,1 %
Centrale hydroélectrique de Ritsem Luleälven 1977 Vattenfall 320 481 17,2 %
Trängslet Österdalälven 1960 Fortum 275 680 28,2 %
Centrale hydroélectrique de Kilforsen Ångermanälven 1953 Vattenfall 288 970 38,5 %
Centrale hydroélectrique de Porsi Luleälven 1961 Vattenfall 280 1145 46,7 %
Principales centrales hydroélectriques suédoises

Nucléaire

La production des différents réacteurs nucléaires suédois entre 1964 et 2009.
Premiers réacteurs

Le programme nucléaire de la Suède commença en 1946 par la création d'une commission atomique[22] et la fondation l'année suivante de AB Atomenergi (qui deviendra Studsvik), ayant pour but de développer l'énergie nucléaire dans le pays[23]. Le premier réacteur nucléaire en Suède, nommé R1, fut construit en 1954, dans une salle souterraine située sous le campus de Kungliga tekniska högskolan (KTH) à Stockholm[24]. Il s'agissait d'un réacteur expérimental construit par AB Atomenergi et opéré par KTH[23]. En 1956, le Riksdag adopte la première loi sur l'énergie nucléaire et créé une autorité de l'énergie nucléaire[25].

Plusieurs autres réacteurs expérimentaux furent construits, nommés R0, FR-0, R2 et R2-0. Le premier réacteur commercial fut la centrale nucléaire d'Ågesta dans la commune d'Huddinge près de Stockholm. Elle fut construite entre 1957 et 1962 par Vattenfall, ASEA et AB Atomenergi et mise en service en 1964[22]. La centrale produisait à la fois de l'électricité et de la chaleur pour le réseau de chaleur[22]. En 1968, la Suède signa le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, abandonnant du même coup les développements que le pays avait effectués pour se munir de l'arme nucléaire[22].

Développements et doutes
Les deux réacteurs de Barsebäck, arrêtés depuis 2005

Durant les années 1970, aidé par le choc pétrolier, le développement du nucléaire atteint son apogée en Suède, avec la construction des principaux réacteurs : Oskarshamn 1 (1972), Oskarshamn 2 (1974), Ringhals 2 (1975), Barsebäck 1 (1975), Ringhals 1 (1976) et Barsebäck 2 (1977)[25]. Cependant, en 1979, l'accident nucléaire de Three Mile Island vint mettre une fin à cette croissance. En 1980, un référendum fut organisé à propos de l'avenir du nucléaire en Suède, mais les trois possibilités soumises au votes prévoyaient tous un arrêt, plus ou moins rapide, du nucléaire[26]. Les deux premières alternatives prévoyaient l'existence maximale de 12 réacteurs[27] avec une extinction progressive des réacteurs avec le développement de nouvelles énergies, tandis que la troisième demandait un arrêt des réacteurs dans les 10 ans[26]. Ce fut finalement la deuxième alternative qui fut choisie, et les deux premières réunies rassemblaient plus de 50 % des votes[26].

Les réacteurs alors en construction furent alors achevés, et de nouveaux furent construits : Forsmark 1 (1980), Ringhals 3 (1981), Forsmark 2 (1982), Ringhals 4 (1983), Oskarshamn 3 (1985) et Forsmark 3 (1985)[25] atteignant ainsi le nombre maximal de 12 réacteurs actifs. La catastrophe de Tchernobyl en 1986 remit la question du nucléaire sur le tapis et le gouvernement social-démocrate décida que deux réacteurs seraient arrêtés au plus tard en 1995 et 1997[25]. Ce fut les deux réacteurs de Barsebäck qui furent choisis, mais ils ne furent arrêtés qu'en 1999 et 2005[28].

Situation actuelle

En 2008, la production nucléaire s'élevait à 61 TWh avec 10 réacteurs nucléaires soit 42% de la production électrique[2]. En 2009, le gouvernement de centre droit décida de lever le moratoire sur l'énergie nucléaire, poussé par une opinion publique plutôt favorable au nucléaire du fait des faibles émissions de gaz à effet de serre[29]. La décision fut adoptée au parlement en 2010 par une courte majorité[30]. Le texte autorise le remplacement des réacteurs actuels par des réacteurs plus modernes lorsque ceux-ci sont en fin de vie[30].

Centrale Réacteur Mis en service Type Puissance électrique Production en 2008 Taux d'utilisation
Centrale nucléaire d'Oskarshamn Oskarshamn 1 1972 réacteur à eau bouillante 467 MW 3,5 TWh 88,3%
Oskarshamn 2 1974 réacteur à eau bouillante 605 MW 4,5 TWh 88,7%
Oskarshamn 3 1985 réacteur à eau bouillante 1100 MW 7,1 TWh 71,4%
Centrale nucléaire de Ringhals Ringhals 1 1976 réacteur à eau bouillante 859 MW 4,5 TWh 62,0%
Ringhals 2 1975 réacteur à eau pressurisée 866 MW 5,7 TWh 79,6%
Ringhals 3 1981 réacteur à eau pressurisée 1045 MW 7,6 TWh 88,5%
Ringhals 4 1983 réacteur à eau pressurisée 950 MW 7,3 TWh 91,0%
Centrale nucléaire de Forsmark Forsmark 1 1980 réacteur à eau bouillante 987 MW 7,0 TWh 81,4%
Forsmark 2 1981 réacteur à eau bouillante 1000 MW 6,9 TWh 79,7%
Forsmark 3 1985 réacteur à eau bouillante 1170 MW 7,1 TWh 69,7%
Puissance installée[31] et énergie produite[SE 5] par les dix réacteurs nucléaires suédois en 2008.

Autres

Combustion

En 2008, les centrales à combustion, principalement des centrales à cogénération, ont produit 14,1 TWh d'électricité soit près de 10% de l'électricité produite dans le pays[2]. La biomasse (et déchets) sont les principaux combustibles avec près de 13 TWh d'électricité produite, tandis que le pétrole et le gaz ne représentaient que 1,2 TWh servant principalement de capacité de réserve[32]. Les produits de l'industrie forestière représentent la majeure partie de la biomasse utilisée pour la production électrique. Ainsi, en 2009, la combustion de plaquettes forestières, granulés de bois et sciure ont produit 6,7 TWh d'électricité, et la combustion de la liqueur noire en a produit 4,6 TWh[2].

Énergie éolienne
Le parc éolien de Lillgrund près de Malmö, plus important parc éolien offshore suédois[33]

L'énergie éolienne a commencé à être évoquée en Suède avec le premier choc pétrolier dans les années 1970, ainsi que lors du débat sur le nucléaire dans les années 1980[34]. Les premières éoliennes expérimentales furent installées à cette période[35], mais la production ne décolla qu'au début des années 1990[34]. En 2009, environ 1 359 éoliennes fournissaient 2 485 GWh[34]. Cette forme d'énergie est celle qui subit la plus forte croissance : en effet la production électrique annuelle est passé de 630 GWh (0,5% de la production électrique) à 2 485 GWh (1,9% de la production électrique) entre 2003 et 2009[34].

Les éoliennes sont majoritairement onshore (95 % des éoliennes et 89 % de l'énergie produite) et sont principalement concentrées en Scanie et dans le Västra Götaland, qui représentent en 2009 près de 46 % de la production électrique éolienne en Suède[34]. Il existe une subvention gouvernementale (miljöbonus) pour favoriser la construction d'éolienne offshore (elle existait aussi jusqu'en 2008 pour les éoliennes onshore)[34].

Réseau électrique

En Suède, la gestion du réseau électrique est assurée par Svenska Kraftnät[36], une entreprise publique séparée de Vattenfall en 1992[37]. Ceci implique à la fois la gestion des principales lignes à haute tension et de l'équilibre production-consommation[36].

Lignes électriques

Une ligne électrique dans le Värmland

Le réseau de transmission électrique du pays est organisé en trois niveaux[EM 3] :

  • le réseau national, constitué de 15 000 km de lignes à haute tension (220 kV et 400 kV[36]), géré par Svenska Kraftnät
  • le réseau régional, constitué de 33 000 km de lignes, principalement contrôlé par Vattenfall, E.ON et Fortum
  • le réseau local, constitué de 479 000 km de lignes, contrôlé par les principales entreprises énergétiques et les autorités locales. 54% de ces lignes sont enterrées.

La première ligne électrique 380 kV fut d'ailleurs installée en Suède[38]. Longue de 1 000 km, elle fut construite en 1952 pour relier la centrale de Harsprånget à Hallsberg, la centrale étant loin des principaux consommateurs d'énergie[39].

Le pays fut aussi le pionnier du développement des câbles HVDC, créant le premier exemplaire commercial pour relier l'île de Gotland au reste du pays[40]. Ce système a permis de créer plusieurs liens sous-marins entre la Suède et les pays environnants (par exemple le Danemark avec le Konti-Skan, l'Allemagne avec le Baltic Cable, la Pologne avec le SwePol et la Finlande avec le Fenno-Skan)[41]. Ces liaisons, ajoutées aux liaisons terrestres avec la Norvège en particulier, permettent une puissance de transmission de 8 760 MW depuis la Suède vers les pays voisins et 9 140 MW dans l'autre sens[EM 4].

Équilibre production-consommation

L'électricité présente sur un réseau ne se stocke pas, ainsi les volumes de production et de consommation doivent se correspondre. Il est donc nécessaire d'adapter la production à la demande de consommation du réseau. Cette consommation varie d'une période à l'autre de l'année et d'un moment à l'autre de la journée.

Régulation au niveau national
La production électrique suédoise entre 1980 et 2006.

La production et la consommation d'électricité en Suède sont très dépendantes du climat. Avec près de la moitié de la production électrique assurée par l'hydroélectricité, la production énergétique du pays dépend fortement de la quantité de précipitation, en particulier au nord du pays, où se concentrent plus de 80 % de la puissance installée[SE 6]. Ces rivières ont un régime nival, c'est-à-dire un débit maximal au printemps (vårfloden : les crues de printemps) et un débit minimal en hiver[SE 7]. Au contraire, du fait des besoins en chauffage, la consommation électrique est maximale en hiver[SE 8]. Ceci est partiellement compensé par le fait que les barrages peuvent stocker une grande quantité d'eau : le barrage se remplit durant le printemps, puis est vidé au cours de l'hiver, reproduisant ainsi la tendance de la consommation[SE 7]. Cette régulation se fait aussi à plus court terme pour faire face instantanément aux variations de la consommation.

L'énergie éolienne en Suède, au contraire, suit globalement les variations saisonnières de la consommation[SE 5]. Le problème de cette source est plutôt ses variations à court terme, la disponibilité pouvant osciller entre 5 et 80 %[SE 2]. Cette forme d'énergie doit donc être couplée à des centrales à démarrage rapide, telles que les centrales à combustion ou les centrales hydroélectriques.

Les centrales nucléaires ont une production constante, et ne peuvent être arrêtées ou démarrées rapidement pour s'adapter à la demande. Cependant, les travaux de rénovation entrainant l'arrêt de la centrale sont principalement effectués en été[SE 8]. Les centrales à combustion, majoritairement à cogénération sont principalement allumées en hiver[SE 8].


Du fait de la déréglementation du marché de l'électricité, les centrales qui n'étaient utilisées que rarement furent abandonnées, diminuant ainsi les possibilités de faire face aux pics de consommation[EM 5]. En 2003, une loi fut votée imposant une capacité de réserve, et Svenska Kraftnät fut chargée des négociations avec les entreprises du secteur énergétique, aboutissant à une capacité de réserve de 2 GW[EM 5].

Importation et Exportation
Carte des liaisons HVDC en Europe. Grâce à ces cables, la Suède est relié à la plupart des pays voisins

Le marché de l'électricité en Suède est fortement intégré au marché nordique, via sa participation à Nord Pool (géré par NASDAQ OMX Commodities Europe). Ainsi, 76 % de l'électricité utilisée dans les pays nordiques a été échangé sur Nord Pool[EM 6]. L'entreprise Nord Pool ASA a été créée en 1996, lorsque la Norvège et la Suède décidèrent d'établir un marché commun de l'électricité[42]. Elle était alors détenue par Statnett et Svenska Kraftnät. Ce marché s'est alors étendu entre autres à la Finlande et au Danemark[42].

Les échanges entre la Suède et les autres pays sont globalement neutres, ayant par exemple exporté 2 TWh en 2008, mais importé 1,3 TWh en 2007[EM 6].

Consommation

En 2009, la consommation totale électrique du pays, incluant les pertes, était de 138,4 TWh, en baisse comparée à la consommation de 144,0 TWh en 2008[SE 9], ce qui est principalement dû à la conjoncture économique. Sur cette consommation totale, en réalité 9,9 TWh correspondent à des pertes en transmission[2].

Industrie

L'usine de pâte et papier d'Ortviken, à Sundsvall

L'industrie est la principale consommatrice d'énergie du pays, représentant, en 2009, 47,9 TWh, soit 37 % de l'utilisation totale d'électricité (c.-à-d. pertes exclues)[SE 10]. L'industrie papetière suédoise, et est de loin la principale consommatrice, avec 21,7 TWh, soit près de la moitié de la consommation électrique industrielle[SE 10]. L'étape consommant le plus d'électricité est le défibrage permettant la production de pâte mécanique[EM 7], qui représente environ 30 % de la pâte à papier totale produite[43]. Cependant, grâce aux développements de nouvelles techniques, en particulier dans la production d'énergie à partir de la liqueur noire, l'industrie papetière espère devenir un terme un producteur net d'électricité[43].

Les principaux autres secteurs industriels fortement consommateur d'électricité en Suède sont l'industrie chimique (7,1 TWh), l'industrie métallurgique (5,5 TWh en 2009, mais plus généralement autour de 8 TWh) et l'ingénierie (3,8 TWh en 2009, mais plus généralement autour de 7 TWh)[SE 10].

Services et ménages

Le secteur des services (bureaux, commerces, écoles et hôpitaux) est le deuxième plus grand consommateur d'électricité avec un peu plus de 40 TWh, dépassant de peu le secteur résidentiel[SE 9]. Ces deux secteurs ont connus une augmentation très prononcée de leur consommation électrique, ayant été multipliée par 4 entre 1970 et 2009[SE 9]. Ceci est en grande partie liée à l'augmentation des standards des bâtiments en termes d'éclairage, de ventilation, équipements électroniques et aussi en grande partie la part croissance de chauffage électrique[SE 9]. Cependant, cette augmentation s'est ralentie quelque peu ces dernières années, en partie grâce au développement d'appareils moins consommateurs en énergie[SE 11]. Dans les bâtiments résidentiels, 25 % de l'électricité est utilisée pour l'éclairage, 20 % pour les réfrigérateurs et congélateurs, et 19 % pour les appareils électroniques[SE 11], tandis que pour les bâtiments non-résidentiels, la proportion varie en fonction du type d'établissement, mais l'éclairage et la ventilation compte en moyenne pour un quart chacun[EM 8]. Des études montrent qu'il existe un important potentiel d'économie d'énergie dans ces bâtiments, de l'ordre de 30 %[EM 8].

Chauffage et climatisation

Général

La Suède est très étiré, et donc son climat est très variable selon la latitude. Ainsi, alors que la température annuelle moyenne au sud du pays est supérieure à 8 °C, elle est négative dans le nord, en particulier près des reliefs autour de la frontière norvégienne[44]. Cependant, même dans ses latitudes les plus méridionales, les hivers sont relativement froids, avec par exemple une température moyenne en février négative dans l'ensemble du pays[45], ce qui implique un important besoin en chauffage. En 2009, le chauffage a représenté une consommation énergétique de 78,2 TWh[EM 9]. De ce total, 41 % correspondent au chauffage des maisons, 32 % au chauffage des immeubles et le reste (27 %) au chauffage des bâtiments non résidentiels[EM 9].

Réseaux de chaleur

Histoire

Le premier réseau de chaleur en Suède fut construit dans la ville de Karlstad en 1948[SF 1]. À cette époque, il devenait clair que la production hydroélectrique approchait son maximum, et que les centrales à cogénération devenaient une bonne alternative[SF 1]. Les réseaux de chaleur commencèrent alors à se développer dans les années 1950 et 1960[EM 10], en grande partie aidé par la construction d'un grand nombre de logements à cette époque, en particulier le programme Million[EM 11]. Initialement, les réseaux couvraient un ou un faible nombre de bâtiments, mais ces réseaux ont été ensuite reliés pour créer des véritables réseaux de chaleurs[EM 11]. Jusqu'en 1970, ces réseaux étaient quasi exclusivement alimentés par du pétrole, mais les chocs pétroliers ont amené un début de diversification des sources[EM 12]. Ceci constitua aussi une raison pour le développement des réseaux de chaleurs, plus flexibles sur la source énergétique que les chauffages individuels[EM 11]. L'arrivée du nucléaire dans les années 1970 et 1980 a changé le type d'installations, la cogénération ne devenant plus nécessaire, et les réseaux de chaleur étaient donc alimentés principalement par des centrales à chaleur seulement[SF 1]. De plus, du fait de l'abondance en électricité, une partie de ces centrales à chaleurs étaient alimentées par l'électricité, et les réseaux de chaleurs ont donc commencé à consommer plus d'électricité qu'ils n'en produisaient[EM 11]. Dans les années 1990 et 2000, dû à l'augmentation des prix de l'électricité[SF 1] et des régimes de taxe favorisant les centrales à cogénération, ces dernières ont repris leur développement[EM 11].

Production

La centrale à cogénération Heleneholmsverket à Malmö, alimentée au gaz naturel

Près de 55 TWh d'énergie calorifique ont été produit pour alimenter les réseaux de chaleur en 2008[EM 13]. Près de 40 % de cette énergie est produite dans des centrales à cogénération, et cette proportion est en augmentation[SF 2]. Ce type de centrale offre un meilleur rendement énergétique, et est donc plus avantageux, en particulier d'un point de vue écologique[46].

Historiquement, le pétrole représentait la principale source d'énergie des réseaux de chaleurs, atteignant encore 90% en 1980[EM 12]. Cependant, la situation a fortement changé par la suite, et maintenant, les biocarburants sont nettement majoritaires, représentant 71 % des carburants utilisés en 2008[EM 12]. Au sein de ces biocarburants, c'est principalement les dérivés de l'industrie du bois qui sont utilisés, atteignant près de 65% de la part des biocarburants dans les réseaux de chaleurs[EM 12]. Les déchets constituent aussi une part importante et en augmentation du fait des lois restreignant la mise en décharge[EM 12]. En dehors des biocarburants, on trouve principalement les pompes à chaleur[SF 2]. La part du pétrole, gaz naturel et charbon est globalement en diminution, et le cumul des trois représente moins de 10% de l'énergie totale[EM 12]. L'électricité a presque totalement disparu de la production de chaleur pour les réseaux de chaleur[SF 2].

Réseau

Historiquement, toutes les centrales de production de chaleur ainsi que le réseau de distribution, étaient la propriété d'entreprises elles-mêmes détenues par les communes de Suède, et agissait donc dans un cadre légal leur interdisant tout profit[SF 3]. Le marché fut dérèglementé en 1996, mais les réseaux de chaleur demandant de nombreuses et onéreuses infrastructures, les entreprises possédant ces réseaux ont un monopole naturel, et sont donc soumise à un certain contrôle, arbitré par un organisme au sein de l'agence suédoise de l'énergie[SF 3]. Une conséquence de la déréglementation a été que beaucoup de réseaux municipaux ont été vendus aux grandes entreprises du marché énergétique suédois, en particulier Vattenfall, Fortum et E.ON[SF 3].

En 2005, la Suède comptait 133 entreprises de réseaux de chaleur, opérant 344 réseaux, correspondant à une longueur totale de 14 700 km[SF 4]. Les principales sont Fortum, avec 15,6 % du marché suédois, ce qui s'explique par le fait qu'il couvre Stockholm, E.ON (10,9 %), possédant plusieurs réseaux importants, dont Malmö et enfin Vattenfall (7,4 %) servant en particulier Uppsala et Göteborg Energi (7,3 %) servant Göteborg[SF 4]. Malgré la déréglementation, la majorité des réseaux restent entre les mains des communes (74 % des réseaux et 66 % du marché)[SF 5].

Consommation

Les réseaux de chaleur représentent plus de 50% du chauffage en Suède[EM 13], un chiffre nettement supérieur à celui de la France (environ 6%) ou des autres pays d'Europe occidentale[47]. Ces réseaux alimentent principalement les bâtiments résidentiels (environ 60 % de l'énergie utilisée), les bâtiments commerciaux et industriels représentant, quant à eux, respectivement 30% et 10% de l'énergie utilisée[EM 13]. Les pertes de chaleur représentent 12% de l'énergie produite, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux 20 % de pertes des années 1980[EM 14].

Du fait des coûts de construction, ainsi que des pertes énergétiques, ce sont principalement les immeubles qui profitent de ce mode de chauffage. Ainsi, 82 % des immeubles sont chauffés grâce à un réseau de chaleur, ainsi que 66 % des bâtiments commerciaux, contre seulement 9% pour les maisons individuelles[EM 13].

Réseau de froid

Historique et principe

Hammarbyverket à Stockholm, qui produit à la fois de la chaleur et du froid

Le premier réseau de froid suédois fut installé en 1992 à Västerås, et 3 ans plus tard, un réseau similaire est installé à Stockholm[48]. Le principe est très similaire à celui du réseau de chaleur. Une centrale, souvent la même que celle utilisée pour produire de la chaleur, produit de l'eau froide, soit en la puisant directement dans un lac, soit grâce à une pompe à chaleur[49]. L'eau froide (autour de 6°C) est ensuite acheminée vers le client grâce à un réseau de canalisation isolées, et traverse ensuite un échangeur de chaleur situé chez le client de façon à alimenter en froid le système de climatisation du bâtiment[50]. Tout comme pour les réseaux de chaleur, le réseau de froid est bien plus efficace énergétiquement, et donc plus écologique, que des systèmes individuels[49].

Situation actuelle et potentiel

Bien que les besoins en climatisation soient bien moins importants en Suède que les besoins en chauffage, selon l'agence suédoise de l'énergie, entre 2 et 4 TWh d'énergie sont utilisés en Suède pour la climatisation[50]. La plupart des installations sont des installations individuelles, mais la part des réseaux de froids augmente. En 2008, la Suède comptait 26 entreprises de réseaux de froid (qui sont les mêmes que celles des réseaux de chaleurs), pour une distribution totale de 811 GWh de froid[EM 15]. Le réseau de Stockholm, géré par Fortum, fait partie des plus importants réseaux en Europe, permettant le refroidissement d'une surface de 7 000 000 m2 de commerces, grâce à un réseau de 76 km de long[51].

Chauffage individuel

Le chauffage individuel sont le principal moyen de chauffage des habitations individuelles. La principale particularité de la Suède à ce niveau est la très forte proportion de pompes à chaleur, qui représentent, en 2006, 32 % du chauffage de ces habitations[SF 6]. Cette forme de chauffage subit une très importante augmentation, avec plus de 100 000 pompes vendues par an, principalement de type air/air et géothermique[SF 7]. La Suède est d'ailleurs parmi les leaders au monde en termes de pompe à chaleur géothermique, devancée en 2004 uniquement par les États-Unis[52]. En dehors des pompes à chaleurs, ce sont les chauffages électriques qui assurent la majeure partie du chauffage des maisons individuelles (31 %)[SF 6], mais les chauffages utilisant les granulés de bois sont en forte augmentation[SF 7].

Transport

Général

Le trafic routier représente la très nette majorité de l'énergie consommée dans les transports en Suède

En 2008, le secteur des transports représenta 129 TWh d'énergie, soit 26 % de l'énergie totale utilisée dans le pays[EM 16]. Dans ce total, les transports domestiquent totalisent 95 TWh, tandis que le reste, qui inclut le ravitaillement des navires et avions étrangers, représente environ 33 TWh[EM 16]. La consommation d'énergie du secteur des transports augmente globalement tous les ans, étant par exemple de 110 TWh en 2001[TE 1]. Cependant, la crise économique de 2008 a provoqué une baisse de 2,5 TWh entre 2007 et 2009[TE 1].

Le secteur des transports en Suède, comme dans la plupart des pays développés, est nettement dominé par le transport routier. Ainsi en 2008, sur les 137 milliards de personne-kilomètres, 87 % ont été effectués par route, tandis que le transport ferroviaire (incluant le tramway) représente 10% et le transport aérien et maritime représentent respectivement 2,6 % et 0,6 %[EM 16]. Le transport de marchandise est plus équilibré : sur les 100 milliards de tonne-kilomètres, 92 milliards étaient des trajets longues distances effectués à 37,8 % sur les routes, 25,2 % par train et 36,9 % par bateaux[EM 17]. Cependant, la plupart de l'énergie consommée correspond à du transport de personnes, le transport de marchandises représentant environ 30 %[TE 2].

Si l'on calcule cette fois-ci en termes d'utilisation d'énergie, le transport routier étant en général moins efficace énergétiquement que le transport ferroviaire par exemple, sa part dans la consommation d'énergie du secteur est encore supérieure, à 93 % en 2009[TE 3].

Transport routier

Transport ferroviaire

Article détaillé : Transport ferroviaire en Suède.

Histoire

La série D de SJ, parmi les premières locomotives électriques suédoises pour le transport de passager

Le chemin de fer est arrivé en Suède relativement tardivement[53]. Il existait depuis la fin du XVIIIe siècle des liaisons sur rails en bois, tirés par des chevaux, tels que celle reliant une mine au port à Höganäs à partir de 1798[54]. Dans les années 1840, des voies de chemin de fer commencèrent à être construites, mais le cheval était toujours utilisé comme moyen de traction. Ainsi, en 1849, fut inaugurée la ligne de Frykstad, dans le Värmland, première ligne de passager du pays[55]. La première locomotive à vapeur de Suède fut construite en 1852[53]. En 1856, la première ligne de chemin de fer d'état fut inaugurée entre Malmö et Lund[55], marquant ainsi le grand début du développement des chemins de fer suédois.

Assez rapidement, grâce à l'abondance de la houille blanche, la Suède commence à électrifier ses lignes. La première ligne électrifiée fut Djursholmsbanan, à Stockholm, en 1895[56], figurant ainsi parmi les premières au monde[57]. Ceci était principalement justifié par la volonté d'éviter les locomotives à vapeur en centre ville de Stockholm[57]. Quelques autres lignes privées prirent alors l'exemple et s'électrifièrent. Cependant, la première électrification d'une ligne majeure fut l'électrification de la ligne Malmbanan, dans l'extrême nord du pays, assurant le transport du minerai de fer des mines de Kiruna vers les port de Luleå du côté suédois et Narvik du côté norvégien, ce dernier ayant l'avantage d'être libre de glace toute l'année[58]. Afin d'approvisionner cette ligne, Vattenfall construisit la centrale hydroélectrique de Porjus à partir de 1911, dans un lieu auparavant désert, à 50 km de la ville la plus proche[59]. La ligne fut ensuite électrifiée entre 1915 et 1922[58]. Ceci permit d'utiliser des locomotives plus puissantes, et a permit d'augmenter considérablement la capacité de la ligne, ainsi que de réduire le temps de trajet[58].

Consommation énergétique

La Suède fait partie des pays d'Europe ayant la plus grande proportion de lignes électrifiées

Le réseau ferré suédois regroupe à la fois les chemins de fer traditionnel, le métro (le seul réseau de métro de Suède est celui de Stockholm) et le tramway. Le réseau est long de 11 633 km dont 7 596 km (65 %) sont électrifiés[60]. Cependant, ce sont en général les lignes les plus fréquentées qui sont électrifiées, et ainsi, la consommation énergétique est très nettement dominée par l'électricité, avec environ 2 800 GWh consommés par an[TE 4]. Sur le reste du réseau, les locomotives sont des locomotives diésel, avec 26 000 m3 en moyenne par an, soit environ 257 GWh[TE 4]. L'électricité est principalement utilisée sous haute tension, la basse tension étant principalement utilisée pour le métro et le tramway[TE 5].

Transport maritime

Les carburants utilisés pour le transport maritime sont le diesel, ou le pétrole de catégorie 1 à 5 selon l'échelle d'ASTM International. Pour la consommation domestique, la proportion de catégorie 1 (le plus cher) diminue progressivement entre 2001 et 2009, passant de 119 000 m3 à 20 000 m3[TE 6]. En revanche, l'utilisation du diesel et des pétroles de catégorie supérieure a augmenté, passant de 17 000 m3 à 35 000 m3 pour le diesel, et de 46 000 m3 à 92 000 m3 pour les pétroles de catégorie 2 à 5[TE 6]. Cependant, la majeure partie du carburant utilisé dans le secteur des transports maritimes est liée au transport international, avec, en 2009, 102 000 m3 de pétrole catégorie 1, et 2 283 000 m3 de pétrole catégorie 2 à 5[TE 7].

Transport aérien

Le premier vol en Suède eut lieu en 1909 (par un aviateur français), et l'année suivante, Carl Cederström devint le premier pilote diplômé suédois[61]. La première base aéronautique militaire s'installa près de Linköping, sur le site de la première école de vol suédoise, fondée en 1912[61]. L'aviation civile, elle, commença en 1924, avec la fondation de AB Aerotransport[61]. De nos jours, le transport aérien représente 8 % des transports passagers de longue distance[EM 17]. La proportion de vols internationaux augmente peu à peu, et en 2010, sur les 27 millions de passagers ayant transité en Suède, près de 21 millions étaient en provenance ou à destination de l'étranger[62]. De plus, les vols internationaux embarquent généralement plus de carburants, et de ce fait, la consommation de carburant pour les vols domestiques n'est que de 20 % de la consommation totale[TE 6]. Les avions sont propulsés à l'aide de carburants spéciaux (carburant aviation) essentiellement basés sur le pétrole[TE 4]. En 2009, au total 1 102 000 m3 de carburants ont été consommés[TE 6].

Politique énergétique

Orientation politique

Recherche

Impact environnemental

Gaz à effet de serre

Déchets nucléaires

La gestion des déchets nucléaires en Suède est assurée par l'entreprise Svensk Kärnbränslehantering (SKB) fondée dans les années 1970[63]. L'entreprise opère plusieurs sites et équipements permettant de prendre en charge les combustibles depuis leur sortie de la centrale jusqu'au site final. Un des sites principaux est Clab à Oskarshamn, qui sert de site de stockage transitoire[64]. Le combustible encore chaud et fortement radioactif y est entreposé à 30 m de profondeur, entouré d'eau, qui protège contre les radiations et refroidit le combustible[64]. La capacité totale du site est de 8 000 tonnes, le site pouvant recevoir 300 tonnes par an[64]. Les déchets, moins radioactifs, pourront alors être acheminés jusqu'au site d'entreposage final, dont la construction est prévue à Forsmark[64] C'est aussi à Forsmark que sont d'ores et déjà entreposés les déchets les déchets nucléaires à faible durée de vie[65]. Ce site est le premier de ce type dans le monde, inauguré en 1988, il permet d'entreposer les vêtements de protection, et les pièces des centrales qui ont été remplacées, ainsi que des matériaux provenant de centre de soins ou de certaines industries[65].

Le transport des déchets entre les centrales et les différents sites de stockage est assuré par un bateau spécialement prévu à cet effet, appartenant aussi à SKB[66].

SKB prévoie de construire à Forsmark le site de stockage final pour les déchets hautement radioactifs, pour l'instant entreposés au Clab. Le site, d'une capacité de 12 000 tonnes, sera situé à 500 m de profondeur dans des roches vieilles de près de 2 milliards d'années[67]. La construction devrait s'étaler entre l'an 2015 et l'an 2070[67].

Impact écologique

Annexes

Notes et références

Energy in Sweden 2009

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