2e régiment de hussards

2e régiment de hussards
2e Régiment de Hussards
_Insigne du 2e Régiment de Hussards.jpg Motif Hongroise.svg

Insigne régimentaire du 2e Régiment de Hussards.
motif de la hongroise portée sur le béret.

Période 25 Janvier 1735
Pays Drapeau de France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment de Hussards
Rôle Cavalerie Légère
Effectif 850 personnes
Fait partie de Brigade de renseignement
Composée de "Blindé de recherche du renseignement"
Garnison Haguenau
Ancienne dénomination Esterhazy Houzards
(1735-1743)
David Houzards
(1743-1747)
Turpin Houzards
(1747-1761)
Chamborant Houzards
(1761-1791)
Surnom Lions du Désert
Couleurs brun-marron et azur
Devise Noblesse oblige, Chamborant autant
Inscriptions sur l’emblème Valmy 1792
Austerlitz 1805
Friedland 1807
Isly 1844
Solférino 1859
Flandres 1914
L'Avre 1918
Équipement VBL
Guerres Guerre de Sept Ans
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Décorations Médaille d'or de la Ville de Milan
Commandant historique marquis de Chamborant

Le 2e régiment de Hussards (2e Hussards) est un régiment constitué en 1735. Il se distingua pendant les guerres révolutionnaires et napoléoniennes notamment (batailles portées sur l'étendard) à Valmy (1792), Austerlitz (1805), Friedland (1807), l'Isly (1844), Solférino (1859), Flandres (1914) et sur l'Avre (1918). Il est actuellement le régiment blindé de recherche de renseignement de l'Armée de terre.

Sommaire

Création et différentes dénominations

  • 21 décembre 1734 : décision de créer un troisième régiment de Hussards prise à Versailles par le roi Louis XV, après la création des régiments permanents de Rattsky (1716) et de Bercheny (1720)
  • 25 janvier 1735 : mise sur pied à Strasbourg du régiment d' Esterhazy Houzards, au profit du comte Valentin-Joseph Esterhazy.
  • 1er août 1743 : le régiment d'Esterhazy Houzards devient le régiment David Houzards, aux ordres du chevalier Zsigmond David
comte Lancelot Turpin de Crissé
  • janvier 1747 : le régiment prend le nom de son nouveau mestre de camp, le comte Lancelot Turpin de Crissé de Sanzay et se fait connaître sous le nom de Turpin Houzards
  • février 1761 : son nouveau mestre de camp, le marquis André-Claude de Chamborant de la Clavière lui donne son nom
  • 1791 : Renommé 2e Régiment de Hussards

Par tradition, les 5 premiers régiments de hussards sont dénommés avec l'ancien terme "Houzard", en mémoire des premiers escadrons de houzards hongrois. L'appellation de tradition du 2e Hussards est "Chamborant Houzards" ou "hussards de Chamborant" et parfois "les frères bruns".

  • 1814 : Régiment des Hussards de la Reine
  • 1815 : reprend le nom de 2e Régiment de Hussards, licencié en septembre 1815
  • 1816 : Régiment de Hussards de la Meurthe, organisé à Metz, le 21 février 1816
  • 1825 : reprend le nom de 2e Régiment de Hussards
  • 1939 : dissous et transformé en :
    • 16e groupe de reconnaissance de corps d'armée (16e GRCA)
    • 23e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (23e GRDI)
    • 39e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (39e GRDI)
    • 71e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (71e GRDI)
    • 74e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (74e GRDI)
    • 80e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (80e GRDI)
  • 1940 : 2e Régiment de Hussards
  • 1942 : dissous
  • 1944 : 2e Régiment de Hussards
  • 1946 : dissous et immédiatement recréé avec les éléments du 4e Régiment de Hussards

Colonels/chef-de-brigade

  • 1735-1743 : comte Esterhazy, propriétaire du régiment qui porte son nom
  • 1743-1747 : chevalier David, propriétaire du régiment qui porte son nom
  • 1747-1761 : comte de Turpin, propriétaire du régiment qui porte son nom
  • 1761-1791 : marquis de Chamborant de la Clavière, propriétaire du régiment qui porte son nom
    • Mestre de camp commandant de 1767 à 1791
    • 1767-1782 : baron de Lindenbaum
    • 1782-1783 : chevalier de Pistoris
    • 1783-1788 : chevalier de Bozé
    • 1788-1789 : baron de Rozen
    • 1789-1791 : comte de Bozé
2e Hussards, 1812.
  • 1791-1792 : baron de Malzen
  • 1792-1793 : comte Charles Louis Joseph de Gau de Fregeville
  • 1793-1806 : baron Jean-François Thérèse Barbier
  • 1806-1809 : baron François-Joseph Gérard
  • 1809-1813 : baron Gilbert-Julian Vinot
  • 1813-1815 : baron Louis de Séganville
  • 1815-1821 : prince Joseph-Marie de Savoie-Carignan
  • 1821-1830 : Vicomte Gauthier de Rigny
  • 1830-1843 : comte Duroc de Chabannes
  • 1843-1848 : Gagnon
  • 1848-1855 : Dumor
  • 1855-1862 : l'Huillier
  • 1862-1868 : Gadic
  • 1868-1873 : Carrelet
  • 1873-1875 : Aubert
  • 1875-1882 : de Bonne
  • 1882-1887 : Roustain
  • 1887-1894 : de Bellegarde
  • 1894-1898 : de Chalendar
  • 1898-1904 : d'Hombres
  • 1904-1908 : Gouget de Landres
  • 1908-1914 : Carles de Carbonnières
  • 1914-1917 : Gouzil
  • 1919-1920 : Colonel Boullaire
  • 1920-1921 : Huet
  • 1921-1923 : Pichon-Vendeuil
  • 1923-1930 : Potiron de Boisfleury
  • 1930-1932 : Cyr de Lafon
  • 1932-1934 : Testard
  • 1934-1936 : Bridoux
  • 1936-1939 : Dodard des Loges
  • 1939 : Abrial
  • 1940-1941 : du Bois de la Calande
  • 01/09/1941 - 16/11/1942: Ire DB puis de la 3eme RM (France) (****) Futur Inspecteur de l'Armée de Terre, puis conseiller du Gouvernement

    Historique des garnisons, combats et batailles du 2e Hussards

    Campagnes de l' Ancien Régime

    • guerre de succession de Pologne (1735-1738) : Le régiment d'Esterhazy Hussards à peine constitué fournit une compagnie de 50 hussards pour surveiller les armées Impériales le long du Rhin à l'automne 1735, alors qu’une suspension d’armes est déjà attendue. Les Français sous les ordres du maréchal de Coigny se contentent d’une « non guerre », faite d’observation, d’opérations de fourrage et d’escarmouches entre Trèves et Trarbach, sur la Moselle et la Salm. Le régiment d'Esterhazy Hussards reste en garnison à Strasbourg jusqu’à l’été 1737.
    • participation à la campagne de Corse (1739-1740) : En 1739, Esterhazy Hussards fait ses premières armes en Corse pour venir en aide à la République de Gênes confrontée à une révolte de la population : le régiment d'Esterhazy Hussards débarqua à Calvi le 30 avril 1739. Le régiment restera en Corse jusqu'en août 1741 pour assurer l’ordre avant de séjourner en Provence d'août 1741 à mai 1742
    • Guerre de succession d'Autriche (1741-1748) : Le régiment entre en campagne le 12 avril 1743 pour rallier Landau le 1er mai sous les ordres du maréchal de camp Bercheny . Mais après avoir traversé le Rhin et poussé des reconnaissances sur le Main, le comte Valentin-Joseph Esterhazy décède subitement à la tête de son régiment le 17 juin 1743 . Les 2 escadrons d’Esterhazy, passés sous les ordres du lieutenant-colonel chevalier Zsigmond David, commandant en second du régiment, participent à la bataille de Dettingen (27 juin 1743) contre les forces anglo-autrichiennes commandée par le roi Georges II .

    Le régiment prend le nom de David Hussards le 1er août 1743. Après les quartiers d’hiver, Le régiment de David Hussards est affecté à l’armée de Moselle et participe à la prise de Saverne (13 août 1744). Sous les ordres du chevalier de Belle-Isle, le régiment de David Hussards est présent aux opérations autour de Fribourg (septembre) et en Souabe (octobre-décembre 1744) où il prend ses quartiers d’hiver. La mort le 19 janvier 1745 de l’électeur de Bavière, élu à Francfort empereur sous le nom de Charles VII 24 janvier 1742, change l’orientation des opérations militaires dont les actions principales eurent lieu en Flandres. Le régiment de David Hussards combat en Bavière et sur le Neckar pendant toute l’année 1745 avant de prendre ses quartiers d’hiver à Pont à Mousson. En 1746, le régiment de David Hussards se distingue dans les opérations aux Pays Bas Autrichiens et dans les Provinces Unis : à la prise de Louvain (mai), au siège de Namur (septembre) et à la bataille de Raucoux (11 octobre 1746). Le chevalier Zsigmond David prend sa retraite le 27 janvier 1747 et cède son régiment au comte de Turpin de Crissé. Le 15 août 1747, le régiment prend officiellement le nom de Turpin Hussards. Le régiment intègre alors l’armée de Flandre sous les ordres du maréchal de Saxe. Il se distingue, en présence du roi Louis XV, à la bataille de Lawfeld (2 juillet 1747) en culbutant la première ligne anglaise et en ravageant les réserves ennemies.

    Révolution et Empire

    • Campagnes de la Deuxième Coalition (1798-1800)
      • 1799 : Mannheim, Engen et Hirchberg
      • 1800 : Dillerich, Bopfingen, Kelheim et Germersheim
    • Campagnes en Espagne (1808-1813)
      • 1809 : Medellin et Alcabon
      • 1810 : Ronda et Sierra de Cazala
      • 1811 : La Gerboa, Los Santos et Albufera
      • 1812 : Somanis
    • Campagnes des Cent Jours
      • 1815 : défense de Belfort : Pendant les Cent Jours, reprenant son numéro, le 2e Hussards est dirigé aux environs de Belfort. Sous les ordres du général baron de Rambourgt, commandant la 2e Brigade de la 8e division de cavalerie, le colonel de Séganville à la tête de trois escadrons du 2e Hussards donne les derniers coups de sabre de la campagne au combat de Sevenans, le 1er juillet 1815, où une charge brillante contre l’infanterie autrichienne permit de faire 600 prisonniers. Le régiment déplore 1 officier mort de ses blessures et 2 officiers blessés.
      • Colonels tués ou blessés en commandant le régiment pendant cette période :
      • Chef de brigade Barbier : blessé le 2 décembre 1805
      • Colonel Gérard : blessé le 3 novembre 1806
      • Colonel Vinot : blessé en 1808
      • Officiers blessés ou tués en servant au 2e Hussards entre 1808 et 1815 :
      • Officiers tués : 7
      • Officiers morts de leurs blessures : 5
      • Officiers blessés : 59


    (*) bataille portée au drapeau du régiment.

    De 1815 à 1848

    Le 26 octobre 1840, à la création du 8e régiment de hussards, le 2e Hussards concours à sa formation en lui versant depuis sa garnison de Vesoul, 166 hommes et 75 chevaux. En 1844, de nouveaux champs de bataille s’offrirent à lui : le Maréchal Bugeaud, Gouverneur de l’Algérie depuis 1841, ayant demandé des renforts pour entreprendre la guerre contre le Maroc, allié à Abd El Kader, on lui envoya le 2e Hussards et le 9e Chasseurs "armés de fusils de dragons, sans pelisses, ni sabretaches, ni schabraques…". Parti de Port-Vendres le 18 juillet, les 4 escadrons de guerre du 2e Hussards débarquèrent à Oran le 20 juillet 1844 aux ordres du colonel Joseph Gagnon (1843-1848). Les "Chamborant" allaient ajouter bien des pages glorieuses à leur histoire déjà centenaire. Ils vont bientôt se faire surnommer « les Lions du Désert ». Dès qu’il eut organisé sa colonne, au mois d’août 1844, Bugeaud avec sa petite armée de 8000 hommes, se porta à la rencontre de l’armée marocaine, forte de 30000 cavaliers et fantassins à Isly. Ce fut une belle victoire ; la colonne marocaine fusillée, canonnée, sabrée de tous côtés, s’enfuit éperdument en laissant sur le champ de bataille 800 morts, 1500 à 2000 blessés, 19 drapeaux, des canons, le parasol de l’Empereur, ses tentes, et un immense butin. Le 2e Hussards, qui contribua, par ses charges au succès de la journée, voit le nom d’Isly-1844 briller sur son étendard.

    Second Empire

    En 1859, l'Empereur Napoléon III, après les accords de Plombières signés l'année précédente avec le royaume de Piémont Sardaigne, engage 120 000 hommes pour chasser les Autrichiens de l'Italie du Nord et permettre l'Unité Italienne. Le 2e Hussards, en garnison à Vesoul, reçoit l'ordre de former 4 escadrons de guerre à 150 hommes et 120 chevaux. Les 3°, 4°, 5° et 6° escadrons désignés pour marcher quittent Vesoul aux ordres du colonel L'Huillier, en 2 colonnes le 20 et le 27 avril 1859. Le régiment forme avec le 7e Hussards, la Brigade Clérembault, première brigade de la division de cavalerie légère du général Partourneaux, rattachée au 3e corps sous les ordres du maréchal Canrobert.

    Les 4 escadrons sont réunis à Tortone le 21 mai, mais sont rapidement séparées pour assurer des missions d'avant garde pour les différentes divisions du 3e Corps, le 3e escadron assurant la protection du maréchal Canrobert et de son état-major. Finalement les 4°, 5°, et 6° escadrons sont de nouveau réunis le 13 juin et le 2e Hussards participe avec les autres régiments de la division de cavalerie légère Partourneaux et ceux du général Desvaux, à la poursuite de l'armée Autrichienne. Le 24 juin 1859, par une chaleur accablante, les divisions de cavalerie Partourneaux et Desvaux sont mises à la disposition du 4° Corps, commandé par le général Niel. Ce dernier a pour mission de s'emparer du village de Guidizzolo, dans la plaine de Médole, au sud du dispositif français. Le centre des combats va bientôt se situer autour de la ferme de Casa-Nuova que la 2e Division d'Infanterie du 4° Corps, commandée par le général Vinoy attaque avec énergie. Cette ferme est entourée de fossés et de haies derrière lesquels s'abritent les Autrichiens pour entretenir une fusillade terrible. A 14 heures, le général Niel résiste aux efforts des IXe, XIe et XIIIe Corps Autrichiens, et le général Vinoy s'accroche toujours à la ferme de Casa-Nuova. Ce dernier supplie le général Partourneaux de venir au secours de l'infanterie épuisée et à bout de munitions. Après avoir placé le 7e Hussards en soutien, le général Partourneaux lance en avant, à travers les champs de mûriers, le 2e Hussards. Le colonel L'Huillier se place à la tête du 5° escadron, place le 6° escadron en fourrageur à sa gauche et le 4° escadron en soutien derrière lui : la musique du régiment sans ordre chargera à l'initiative de son chef avec le 4° escadron. Conduite avec beaucoup d'entrain cette charge est un plein succès ; bon nombre d'Autrichiens sont sabrés, les autres lâchent pied et l'infanterie française soulagée peut reprendre l'offensive. Lorsque le 2e Hussards bivouaque le soir même sur le champ de bataille, après être resté à cheval pendant 18 heures, 3 officiers et 36 hussards manquent à l'appel, mais le régiment aura l'honneur de porter le nom de Solferino dans les plis de son étendard, et cinquante ans plus tard, en 1909, la ville de Milan, remettra sa médaille d'or au 2e Hussards en souvenir de cette glorieuse campagne.

    la guerre franco-prussienne de 1870

    Article détaillé : Guerre franco-prussienne de 1870.

    En 1870, le 2e Hussards appartient avec le 7e Hussards à la 1re Brigade (général de Montaigu) de la division de cavalerie (général Legrand) du 4e Corps (général de Ladmirault). Bivouaquant à Thionville, le régiment participe dès le 27 juillet 1870 à une forte reconnaissance armée (3 escadrons) en Allemagne : après avoir franchi la frontière à Sierck-les-Bains et occupe le village de Perl, détruisant les installations télégraphiques.
    La division Legrand est engagée aux combats de Boulay le 9 août, de Borny le 14 août, de Gravelotte le 16 août sous les ordres du colonel Carrelet. Dans cette dernière bataille, elle participe à la plus grande charge de cavalerie de toute la guerre devant Mars-La-Tour. Vers 18h, la brigade Montaigu charge le 13e Dragon du Schleswig-Holstein et le traverse avant d’aborder la 11e Brigade prussienne (von Bardy) composée du 13e Uhlans du Hanovre, du 19e Dragons d’Oldenbourg et deux escadrons du 4e Cuirassiers de Westphalie, renforcée du 16e Dragons du Hanovre et du 10e Hussards de Magdebourg. Le général Legrand charge à la tête du 3e Dragons, bientôt renforcé par la brigade du général de France (Lanciers et Dragons de la Garde).
    Le 2e Hussards déplore 23 officiers tués ou blessés sur 32 et 83 hommes hors de combat à l'issue de ce combat de cavalerie qui a vu s’opposer 2900 cavaliers allemands à 2500 français sans véritable résultat. Après les combats de Saint Privat (18 août), enfermé avec l’armée de Metz, le 2e contribua à plusieurs sorties, et se distingua notamment à Sainte-Barbe (30 août), Servigny-les-Sainte-Barbe (31 août) et Sainte Ruffine (28 septembre). Le 2e Hussards qui a sacrifié ses chevaux pour atténuer la disette de la population messine, mérite le titre attribué par le général de Cissey de « 5e régiment d’infanterie de sa division ». Le 27 octobre 1870, le Régiment fut compris dans la reddition de la place, mais de nombreux officiers s'évadèrent pour reprendre le combat.

    Un 2e Régiment de Hussards de marche formé à Poitiers le 1er novembre 1870 avec des éléments provenant des 4e, 5e, 6e et 7e Hussards, fit partie de l’armée de la Loire, puis de l’armée Bourbaki, sous lequel il se battit à Villersexel et Héricourt en janvier 1871, aux ordres du lieutenant-colonel de Pointis. Ce régiment entra dans la composition du nouveau 2e Hussards.

    De 1871 à 1914

    Le 2e Hussards, reconstitué avec le 2e régiment de marche et le dépôt du 2e Hussards, tiendra garnison à St Germain en Laye, à Pont à Mousson (1873), puis à partir de 1878 à Nancy aux ordres du colonel de Bonne (1875-1882), pour former avec le 4e Hussards de Pont-à-Mousson, le 2e Brigade de Hussards de la 5e Division de cavalerie du VIe Corps

    Le 2e régiment de Hussards retourna en Algérie d’octobre 1880 à septembre 1887 aux ordres du colonel Roustain (de 1882 à 1887). Il tint garnison à Orléanville, fut équipé de chevaux arabes, avant d’opérer dans le sud Oranais : le lieutenant Louis Hubert Lyautey, après la suppression de l’Ecole d’État-major rejoignit le 2e Hussards en 1880 et effectua un séjour de deux ans en Algérie. Les 1er et 2e escadrons furent employés en 1881 dans le sud Oranais pendant près de 8 mois, poursuivant les dissidents jusqu’au Djebel Amour : le 3e escadron escadronna dans la province d’Alger.

    De retour à Châlons-sur-Marne en septembre 1887 aux ordres du colonel de Bellegarde (1887-1894), le régiment laisse derrière lui en Algérie, les 3e, 4e et 5e Escadrons qui entrent dans la composition du nouveau 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Le régiment est complété avec l’arrivée d’un escadron du 11e Hussards et d’un escadron du 12e Hussards. Le régiment tint garnison à Melun de 1890 à 1894 : l’état d’insalubrité du quartier Augereau, ci-devant St Ambroise provoqua une épidémie de diphtérie et malheureusement plusieurs décès. Craignant la perte de sa garnison, la ville de Melun se résigna à construire de nouvelles casernes.

    Installé à Senlis de 1894 à 1913 aux ordres des colonels de Chalendar (1894-1898), d’Hombres (1898-1094), Gouget de Landres (1904-1908), Carles de Carbonnière (1908-1914) puis à Verdun, il vivra jusqu’en août 1914 la vie quotidienne et faussement paisible des régiments d’avant-guerre. C’est en fait une période d’intense réflexion sur les missions de la cavalerie légère : le lieutenant de Marolles publie à la demande du colonel de Landres un Programme d’instruction spéciale à donner aux éclaireurs du 2e régiment de hussards qui est édité en 1904 . C’est une période de préparation à une guerre qui semble inéluctable avec l’Allemagne, coupées chaque année par les grandes manœuvres ou certaines démonstrations importantes, comme la revue du camp de Châlons-sur-Marne par le tsar de toutes les Russies Nicolas II, le 9 octobre 1896 et les commémorations du cinquantenaire de la bataille de Solferino en 1909. A cette occasion, la ville de Milan remet sa médaille d’or à l’étendard du 2e Hussards.

    En avril 1910, un lieutenant qui était monté la veille dans un concours hippique vint trouver son chef de corps, le colonel Carles de Carbonnière, commandant le 2e de Hussards, alors en garnison à Senlis. Il dit à son chef qu’il avait été abordé, sur le paddock du Grand Palais, par un monsieur de haute taille qui l’avait interpellé : « Petit, tu diras à ton colonel que si j’avais l’honneur de commander les "Chamborant", je ferais ajouter au calot bleu-ciel de mes hussards, un liséré brun-marron. C’est avec cela que l’on gagne des batailles. J’ai été, comme toi, Lieutenant au 2e Houzards : Je suis le Général Lyautey[1] ! ». Le colonel de Carbonnière suivi ce conseil et fit adopter des bonnets de police brun à soufflet bleu ciel : le 31 juillet 1914, le 2e Hussards entra en campagne avec les couleurs qu’il avait illustrées depuis près de cent cinquante ans : un exemplaire de ce bonnet de tradition est exposé dans les vitrines de la salle d’honneur régimentaire.

    En 1914, la Portion centrale (dépôt, administration, intendance) est à Reims et le reste à Verdun. Il appartient à la 4er brigade de Cavalerie Légère.

    Première Guerre mondiale

    1914

    1915

    1916

    1917

    • Champagne, Ludes (Marne)

    1918

    • La Somme, Argicourt, Moreuil, Bois de l'arriére cour (26 mars au 6 avril). L'ouest de Château-Thierry (28 mai au 10 juin)

    Flandres, Ypres, Menin (de octobre à novembre).


    Après l'armistice le régiment se met en mouvement le 17 novembre vers Eyseringhen traverse Bruxelles (21 novembre), Liège où il a l’honneur de défiler le 2 décembre. L’étendard du régiment avec le 4e escadron est désigné pour participer au défilé organisé à Aix-la-Chapelle, le 7 décembre. En décembre 1918, la 4e D.C est désignée pour occuper la rive gauche du Rhin dans la région de Coblence. Le 2e Hussards traverse le Luxembourg le 18 décembre, entre en Allemagne dès le 19 décembre pour s'installer dans la région de Simmern jusqu'au 11 mars 1919, puis à Ingelheim (entre Bingen et Mayence) sous les ordres du colonel Boullaire (1919-1920) jusqu'en 1920.


    Pour la durée de la guerre 1914-1918, le régiment qui déplore la mort de 8 officiers, 22 sous-officiers, 21 brigadiers, 4 trompettes et 96 hussards, se voit décerner 680 citations dont :

    • 1 citation collective à l’ordre de la 1re Armée (3e et 4e escadrons)
    • 1 citation collective à l’ordre de la 4e Division de Cavalerie (2e escadron)
    • 32 citations individuelles à l’ordre de l’Armée
    • 34 citations individuelles à l’ordre du Corps de Cavalerie
    • 101 citations individuelles à l’ordre de la 4e Division de Cavalerie
    • 36 citations individuelles à l’ordre de la Brigade
    • 475 citations individuelles à l’ordre du Régiment.
    • 1 Military Medal (GB)

    Entre-deux-guerres

    Le 1er août 1921, à Versailles, le 2e Régiment de Hussards est dissout et recréé le même jour à Tarbes avec les éléments du 10e Hussards, sous les ordres du colonel Pichon-Vendreuil (1921-1923). Le général Debeney, Chef d’Etat-major Général de l’Armée fait signer par le Ministre de la Guerre Paul Painlevé, la décision ministérielle n° 4746 I /II du 2 mai 1929, créant des unités de tradition et leur confiant la garde d’unités dissoutes. Cette D.M. modifiée par la circulaire n° 10796 I/II du 27 octobre 1930, complétée par la circulaire n° 2010-4/2 du 25 novembre 1930, désignent les escadrons du 2e Hussards comme unités de tradition du 6e, 10e Hussards et 15e Dragons :

    • 2e escadron : unité de tradition du 6e Hussards (Marseille)
    • 3e escadron : unité de tradition du 10e Hussards (Tarbes)
    • 4e escadron : unité de tradition du 15e Dragons (Libourne)

    En juin 1932, dans la cour d’honneur des Invalides, le 2e Hussards reçoit des mains du général Weygand, Vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, les étendards des unités dissoutes dont il a la garde. De 1932 à 1939, les étendards du 15e Dragons, 6e et 10e Hussards défilent en tête du régiment derrière l’étendard du 2e Hussards à l’occasion des prises d’armes de Tarbes.

    Dans les années 1930, le 2e Hussards est encore composé de 4 escadrons à cheval et d’un escadron hors rang. Chaque escadron de combat était à quatre pelotons et un peloton hors rang. Il y a dans l’escadron hors rang, outre les services particuliers à tous les corps de troupe :

    • un peloton de mitrailleuses hippomobiles à 4 groupes
    • un peloton d’engins hippomobiles (mortier de 81 et canons de 37)
    • un peloton de transmission hippomobile
    • un peloton motocycliste sur side-car René Gillet
    • un peloton de mitrailleuses et d’engins portés sur camionnette
    • un peloton de trois autos blindées (canon de 37 ou mitrailleuses)

    Seconde Guerre mondiale

    de 1939 à 1942

    La nouvelle de la déclaration de guerre surprend le 2e Régiment de Hussards (Quartier Larrey à Tarbes) alors qu’il est en manœuvre dans la région. Une Décision Ministérielle du 16 mai 1923 prévoyait l’éclatement de neuf régiments de cavalerie en cas de conflit, pour organiser des Groupes de Reconnaissance de Corps d'Armée (GRCA) ou de Groupes de Reconnaissance de Division d'Infanterie (GRDI).

    Le 2e Régiment de Hussards est au nombre de ces régiments (comme le 3e Hussards de Strasbourg) : il est dissous dès le 2 septembre 1939 et donne naissance, avec ses noyaux actifs autour desquels se groupent les réservistes, aux 7 corps suivants :

    • Bien qu’il ne soit pas directement à l’origine de sa création, le 2e Hussards contribue aussi à la mise sur pied du 80e GRDI), commandé par le lieutenant-colonel de Lestapis, formé à Saintes et affecté à la 1re Division d’Infanterie Marocaine.


    Le 2e régiment de Hussards est réformé dès le 9 août 1940, sous les ordres du colonel du Bois de la Calande (1940-1941). Le nouveau 2e Hussards est réellement organisé le 1er septembre 1940, dans le cadre de l’Armée d’Armistice sur le type « Régiment de Réserve Générale », pour un total de 31 officiers, 156 sous-officiers, 817 hussards et 1210 chevaux.

    Le 2e Hussards occupe le quartier de Larrey à Tarbes jusqu’à la dissolution de l’armée d’armistice le 25 novembre 1942 après l’invasion par l’armée allemande de la « Zone Libre ». A la suite de cette décision, le colonel Desazars de Montgaillard (1942), chef de corps, successeur depuis le 11 novembre 1942 du colonel Boutaud de Lavilléon (1941-1942), écrira son célèbre ordre du jour :

    Tarbes, le 7 décembre 1942,

    A mes officiers,

    Nous avons obéit aux ordres du Maréchal jusqu’au sacrifice le plus dur. La honte qui nous a été imposée ne saurait demeurer sur notre étendard. L’emprise de l’ennemi se resserre ; les possibilités pour nous de reprendre les armes sur le sol de France s’évanouissent. Demain, peut-être, je ne serais plus libre. Le Colonel du 2e Hussards ne se rend pas, même sur un ordre. Je me porte garant de l’honneur du Régiment et du vôtre. C’est à ce titre seul que je prends aujourd’hui la décision de passer en Afrique pour me battre. J’ai sollicité des ordres. Je n’en ai reçu aucun. Je demeure donc votre Colonel, et je vous donne l’ordre de servir chacun là où vous aurez le sentiment de faire le mieux. Ralliez à moi, là-bas pour les uns, ici pour les autres, le jour de la délivrance. Après les outrages qu’il nous a fait subir, l’Allemand demeure pour le moment l’ennemi qu’il faut vaincre. N’oubliez jamais de demeurer des soldats.

    DESAZARS de MONTGAILLARD

    Cette lettre sera conservée jusqu’à mon retour en France[2]


    Un organe liquidateur du régiment reste en place jusqu’au 15 mai 1943.

    L'Armée de Libération (1944-1945)

    En août 1944, le « commandant » Émile Darizcuren, responsable de « l’Armée Secrète » pour la région de Tarbes et ancien chef de l’équipe de polo du 2e hussards, devient de fait, chef de corps du 2e hussards reconstitué. Par décision n°39 du 19 décembre 1944, le général Collet, commandant la 17e Région, accorde au 1er régiment de cavalerie de Bigorre, en garnison à Tarbes, la faveur de reprendre l’étendard et les traditions du 2e régiment de hussards. Ce régiment est constitué d’éléments très divers :

    • Corps Francs de la Montagne Noire, recruté principalement en Languedoc. Après les durs combats de Prades et de la Galaube, le Corps Franc de la « Montagne Noire » rejoint la 1re Armée française entre Lyon et Dijon. Son 6e escadron est intégré dans le Régiment de Cavalerie de Bigorre à Tarbes ;
    • Maquis de Lorris (Loiret), après ses actions dans la région de Châteauneuf-sur-Loire et Orléans participe aux combats de la libération de Paris, aux ordres du lieutenant-colonel Marc O’Neil. Le maquis de Lorris contribue à la formation d’abord du 95e RI, avant d’être intégré comme 5e escadron du 2e hussards ;
    • Maquis du Charolais, puis Escadron du Charolais formé de deux groupes de volontaires, l’un de la région de Bourbon-Lancy, l’autre dans la région de Marly-sur-Arroux : devenu le 3e escadron du régiment de cavalerie de Bigorre, il forme l’ossature du 1er escadron du 2e hussards ;
    • anciens éléments du 2e hussards.

    C’est à cette époque que s’engage au 2e hussards, un jeune licencié en philosophie, Roger Nimier : il est l’auteur du roman « Le Hussard Bleu » et l’un des têtes de file de cette génération d’écrivain connu sous le nom de « Hussard ». Le régiment sera grossi d’une partie du 3e régiment de hussards et du 9e régiment de dragons pour former le régiment de reconnaissance de la 36e division d’infanterie (D.I.) ; il quitte la ville de Tarbes le 22 février 1945 pour occuper la zone de cantonnement dans la région de Vic-en-Bigorre et de Rabastens-de-Bigorre (près de Tarbes), où il restera jusqu’à la fin mai 1945. Le 8 avril 1945, le lieutenant colonel O'Neill (1945), nouveau chef de corps, présente aux « Chamborant », l’étendard du 2e hussards qu’il a reçu des mains du général de Gaulle à Paris, le 2 avril.

    Après la livraison du matériel américain le 20 avril 1945, notamment en armement léger et en Jeeps, le 2e Hussards s’installe à Cagnes-sur-Mer le 2 juin 1945 comme régiment de reconnaissance de la 36e D.I. pour participer à la surveillance de la frontière italienne. Le 21 septembre suivant, la 36e D.I. est mise à la disposition du Général commandant les troupes d’Occupation en Allemagne.

    Début octobre, le 2e régiment de hussards part pour le pays de Bade : il récupère des éléments du 18e régiment de chasseurs à cheval de la 23e D.I. qui est dissous.

    De 1945 à nos jours

    • dissous le 20 février 1946 dans le pays de Bade
    • recréation du 2e Régiment de Hussards le 1er avril 1946 à Orléans (quartier Sonis), avec les éléments du 4e Régiment de Hussards.
    • Le 2e escadron du 2e Hussards participe à la constitution d'un groupement opérationnel qui est engagé entre août 1955 à mars 1956 au Maroc.
    • 1er juin 1956, le 2e Hussards devient Centre d'Instruction d'Infanterie
    • 1958 : le 2e Hussards devient Centre d'Instruction Arme Blindée et Cavalerie
    • 1er septembre 1962 : incorpore les éléments du 12e Régiment de Dragons et reprend son rôle de régiment de cavalerie
    • 1er juillet 1979 : en garnison à Sourdun (77) en remplacement du 9e régiment de Hussards


    Le 2e Hussards, depuis qu'il a reçu en 1998 sa nouvelle mission de renseignement dans la profondeur, a effectué une transformation profonde et rapide sous l'impulsion du colonel Ballarin puis sous les ordres des colonels Lépinette, de Barmon, de Fontenilles et Renard. Il a acquis très rapidement une compétence reconnue et s'est trouvé engagé :


    En 2009, suite à la réforme de la carte militaire, le 2e régiment de hussards quitte la garnison de Sourdun au mois d'août 2009 et rejoint le quartier Estienne du camp d'Oberhoffen à Haguenau (67).

    Devise du régiment

    « Noblesse oblige, Chamborant autant »
    La devise de la famille de Chamborant est "Oncque ne failli", elle est reprise dans les traditions du Régiment. L'escadron de commandement et de services porte cette devise comme nom de tradition.

    Étendard

    Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis de son étendard, les inscriptions suivantes[3]:

    2e régiment de hussards-drapeau.svg

    Décorations et Armes d'honneur

    • Décorations du régiment

    Le régiment des "hussards bruns" ou "hussards de Chamborant" porte la médaille d'or de la ville de Milan en souvenir de sa participation à la campagne de 1859 (Solférino).

    Le 2e escadron en entier, commandé par le capitaine de Labeau est l'objet d'une citation à l'ordre de la 4e Division de Cavalerie pour "avoir accompli d'une façon remarquable une mission de reconnaissance de six jours dans la région d'Ypres au cours de laquelle il a fait preuve d’une endurance et d’une énergie dignes de tous les éloges et en particulier dans cet escadron, le lieutenant Le Mintier de la Motte-Basse ", (Ordre n° 24 de la 4° Division de Cavalerie du 27 octobre 1914), qui entraîne l'attribution de la croix de guerre 1914-1918, avec étoile d’argent au fanion du 2e escadron.

    La croix de guerre 1914-1918 avec palme pour citation à l'ordre de l'armée est attribuée aux 3e et 4e escadrons formant la compagnie de marche du 2e Hussards sous le commandement du capitaine Douence : « Le 4 avril 1918, sous la conduite du capitaine Douence a fait preuve d'un superbe entrain et le magnifique courage dont il a fait preuve, en exécutant de concert avec d’autres troupes cette brillante contre-attaque qui a repris à l'ennemi une position importante. A fait 25 prisonniers et pris 2 mitrailleuses  ». (Ordre de l'Armée n° 59 de la 1re Armée, du 2 juillet 1918, général Debeney).

    • Titulaires d'armes d'honneur

    FUCH (Jean Baptiste), maréchal des logis au 2e Hussards, fit avec distinction les guerres de la Révolution de 1792 à 1799 et se signala à nouveau pendant la campagne du Rhin en 1800. Il chargea avec intrépidité une batterie de 6 pièces de campagne, tua plusieurs canonniers autrichiens et s’empara de 2 bouches à feu qu’il ramena au général Debelle commandant en chef l’artillerie après le combat de Neuwied le 18 avril 1797. Il est de nouveau cité le 16 octobre 1799 pour l’attaque d’une batterie ennemie. Le 4 pluviôse an XI, le Premier Consul lui décerna un fusil d’honneur. Membre de droit de la légion d’honneur, le 1er vendémiaire an XII. Il reçut en 1805, les galons de maréchal-des-logis-chef.

    MELLINGER (Jean), trompette au 2e Hussards. A Hohenlinden, il s’élança sur l’ennemi, à la tête de son escadron en sonnant le charge, tenant sa trompette d’une main et en sabrant de l’autre. Le 4 pluviôse an XI, une trompette d’honneur. Membre de droit de la légion d’honneur, le 1er vendémiaire an XII. Il fit les campagnes de 1805 à 1807. Mort en 1808.

    MULLER (Nicolas) – ou Miller, maréchal des logis au 2e Hussards, se fit remarquer par sa brillante conduite pendant la campagne de l’armée du Rhin en 1800 et se distingua particulièrement à Hohenlinden le 10 frimaire an IX. Il reçut le 4 pluviôse an XI un sabre d’honneur. Après la paix de Lunéville, Muller quitta le service et se retira dans ses foyers. Membre de droit de la légion d’honneur, le 1er vendémiaire an XII.

    REISSMANN (Joseph) – ou Recommann, maréchal des logis au 2e Hussards. Sa conduite distinguée pendant la campagne de 1800 lui mérita, le 28 fructidor an X, un sabre d’honneur. Au moment d’une attaque de tirailleurs, il se jette au galop sur un pièce de canon, tue 2 servants, met les autres en fuite et s’empare de la bouche à feu qu’il ramène avec lui. Membre de droit de la légion d’honneur, le 1er vendémiaire an XII.

    RICHARD (Claude), maréchal des logis au 2e Hussards, né dans le département du Haut-Rhin, se fit particulièrement remarquer à l’armée du Rhin pendant la campagne de 1800, à la prise de position défendue par un corps d’infanterie autrichienne et par 2 batteries d’artillerie, sur lesquelles il arriva l’un des premiers sous le feu de la mitraille et de la mousqueterie ennemie ; il s’empara d’un obusier au moment où il allait faire feu et le ramena avec lui. Il reçut, le 28 fructidor an X un sabre d’honneur. Membre de droit de la légion d’honneur, le 1er vendémiaire an XII. Retraité en 1807, électeur de l’arrondissement de Belfort.

    Traditions

    Uniforme

    2e régiment de Hussards, 1812.

    L'uniforme de tradition du régiment est constitué d'une pelisse brune, d'un dolman brun et d'une culotte azur.

    Uniformes antérieurs à la réforme du 25 mars 1776

    De 1744 à 1763, tous les régiments de hussards portent un uniforme azur. La distinction des régiments se fait un temps par la couleur des passementeries, puis par celle du bonnet et de sa flamme.

    En 1763, une ordonnance royale établit un uniforme vert foncé pour la pelisse et le dolman, et rouge pour la culotte. La distinction des régiments se fait par la couleur de la flamme du bonnet (vert foncé pour Chamborant).


    Réforme du 25 mars 1776

    Lorsque Louis XVI (ordonnance du 25 mars 1776) décida que les régiments de cavalerie seraient identifiés par une couleur propre, la reine Marie-Antoinette proposa avec malice au marquis de Chamborant que ses hussards (soldats réputés turbulents et fiers) portent la couleur de la bure des moines capucins (brun). Le marquis, piqué au vif, aurait répondu : "le Roi verra mes moines à l'œuvre".

    Plusieurs années ensuite, lorsqu'une seconde couleur devint nécessaire pour distinguer les régiments (ordonnance du 1er octobre 1786), Marie-Antoinette demanda à Chamborant quelle seconde couleur il choisirait. Chamborant répondit "s'il plaît à ma reine, je choisirai la couleur de ses yeux". Ainsi Chamborant Houzards porta désormais le brun et l'azur.

    Le régiment (alors Chamborant Houzards, puis 2e régiment de hussards) portera ces couleurs sans interruption pendant près de 40 années, malgré plusieurs reformes.

    Après 1825

    En 1825, les uniformes des régiments de Hussards sont modifiés, le 2e régiment conserve sa pelisse et son dolman bruns, et porte une culotte rouge. En 1844, lors d'une nouvelle reforme des uniformes, les couleurs précédentes sont restaurées.

    Chant de tradition

    • Le chant de tradition du 2e Régiment de Hussards s'intitule "La Chamborant". Il a été composé par Philippe Constant.

    LA CHAMBORANT

    1. En les voyant passer sans monture,
    On se dit : "où sont leurs destriers ?"
    Car chacun devine à leur allure
    Qu'ils sont cavaliers.
    L'ennemi n'en mènera pas large,
    Car à cheval, en A.M. ou en char,
    Ce seront, quand sonnera la charge,
    Toujours les hussards.

    Refrain
    Chantons tous : "noblesse oblige,
    Chamborant autant."
    Gardons au cœur le prestige
    Des fiers cavaliers d'antan,
    Qui, méprisant la camarde,
    Sabraient plein d'allant,
    Chargeant bravement,
    A la houzarde.

    2. Fils de ceux dont les grands sabres frappent,
    Bousculant les rangs de l'ennemi,
    Des héros d'Austerlitz, de Jemmapes,
    Friedland et Valmy,
    Des houzards qui chargent botte à botte,
    Au Texel au milieu des glaçons,
    La cernant, virent toute une flotte
    Baisser pavillon.

    3. Terres à conquérir, sol à défendre,
    Soleil d'été ou brumes d'hiver,
    En Champagne ou dans la boue des Flandres,
    Aux bords de l'Yser,
    Levant le sabre ou pointant la lance,
    Pour charger à travers les taillis,
    Lorsque le 2e hussards s'élance,
    Oncques ne faillit.

    Le régiment aujourd'hui

    Subordinations

    Le régiment est subordonné à la Brigade de renseignement elle même composante de la force d'action terrestre.

    Le 2e Hussards est un cas atypique dans l'armée française ; il offre un exemple rare de changement radical de spécialité, (comme son prédécesseur, le 13e RDP en 1963). À la demande du Chef d'état-major de l'Armée de Terre, en 1998, qui voulait augmenter la capacité française dans le domaine du renseignement d'anticipation, il a entrepris un changement complet de mission, tout en s'appuyant sur l'esprit d'audace et de liberté de pensée hérité de la tradition des hussards.

    Missions

    Cette unité a pour mission la recherche du renseignement. Ces actions sont menées par des petites équipes (patrouilles) de 6 hommes agissant en complète autonomie sur les arrières de l'ennemi. L'infiltration vers l'objectif peut se faire en VBL, par héliportage ou par tout autre moyen adapté à la zone de conflit ou de crise. En aucun cas les moyens de transport (terrestre ou aérien) ne sont utilisés jusqu'à l'objectif : la phase finale de l'approche ne se fait qu'à pied pour des raisons de discrétion.

    A la différence des unités classiques, les patrouilles ne communiquent pas entre elles et ne constituent pas un dispositif tactique. Chacune reçoit un objectif précis qu'elle approche en s'infiltrant furtivement sur une distance de l'ordre de 80 à 150 km. Elle envoie ensuite le fruit de ses observations, de façon cryptée, à un centre qui analyse le renseignement et le transmet au commandement du théâtre d'opérations, à qui il permet d'orienter son action et d'anticiper.

    Ces patrouilles ont la capacité de guider des aéronefs sur l'objectif observé, par désignation directe ou par guidage radio.

    Le 2e Régiment de Hussards se signale depuis plusieurs années par sa capacité d'innovation et de mise en œuvre "sur-mesure" de nouvelles méthodes de renseignement adaptées au besoin de l'employeur (commandant du théâtre d'opérations). Par son efficacité dans les zones de crise, il a également été remarqué par de hautes autorités de l'OTAN, et a été désigné comme unité de recherche profonde de l'Eurocorps.

    Composition

    Le 2e Hussards est composé, en septembre 2010, de 950 soldats répartis en 11 escadrons:

    • 4 escadrons de recherche du renseignement comportant chacun 11 patrouilles de recherche blindée et 2 à 4 patrouilles spécialisées (patrouilles nautiques, moto, sécurité, renseignement spécialisé)
    • 1 escadron de Traitement et de diffusion du Renseignement
    • 2 escadrons de Recueil de l'Information (intégration des 2 GRI de la BR)
    • 1 escadron de commandement et de logistique
    • 1 escadron d'administration et de soutien
    • 2 escadrons de réserve.

    Noms des escadrons

    Les escadrons du 2e Hussards portent un nom de tradition, le plus souvent en mémoire de leur principal fait d'arme.

    • 1er escadron : Texel

    En mémoire de la charge des hussards contre la flotte hollandaise prise dans les glaces à l'embouchure du Texel.

    Bataille de la campagne d'Algérie où le 8e Bataillon de Chasseurs à Pied et le 2e escadron du 2e Hussards se couvrirent de gloire. "La Sidi-Brahim" est devenue la fête de tradition des chasseurs (à pied et alpins).

    • 3e escadron : Bois de l'Arrière-Cour

    Combat de la guerre 14-18 dans lequel le 3e escadron résista héroïquement dans un petit bois de la Somme. L'escadron fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918 pour cet acte d'héroïsme.

    • 4e escadron : Stockem

    Le 7 août 1914, entre Stockem et Arlon (Belgique), alors que les troupes françaises reculent sous l'offensive allemande, le 4e escadron charge à un contre trois un groupe d'escadrons du 7e régiment allemand de chasseurs à cheval en progression près du village de Stockem, qui perd dans cette rencontre près de 50 morts et de nombreux prisonniers. L'escadron est décoré de la croix de guerre 14-18.

    • 5e escadron (réserve) : Wissembourg-1793

    Commémore les combats victorieux menés le 2e RH pour reprendre la ligne de défense de Wissembourg.

    • 6e escadron : Braunsberg-1807

    Nouvel escadron de traitement et de diffusion du renseignement : porte le nom du combat victorieux 24 février du 1807 contre les "Hussards Noirs" prussiens

    • 7e escadron : Warburg-1762

    Créé par intégration d'un Groupe de Recherche de l'Information de la BR, le 8 septembre 2010 : porte le nom du fameux raid de cavalerie sur les arrières de l'ennemi, mené par le marquis de Chamborant.

    • 8e escadron : Blangy-1940

    Créé par intégration d'un Groupe de Recherche de l'Information de la BR, le 8 septembre 2010 : gardien des traditions des GRCA et GRDI, mis sur pied en 1939 et plus particulièrement les combats autour de Blangy en 1940, où le 23e GRDI gagna une citation à l'ordre de l'armée.

    • Escadron de commandement et de logistique (ECL) : Oncques ne faillis (Ne faillit jamais), devise de la famille Chamborant.

    Équipements

    Il est principalement constitué de Véhicules blindés légers (VBL) amphibies de 3,5t.

    Les patrouilles sont équipées de moyens ultramodernes de prise de vue, d'observation de nuit et de transmission chiffrée à longue distance, par voie hertzienne ou par satellite.

    Les hommes disposent de tenues de camouflage et d'équipements (sacs spéciaux, brelages, doubles dotations, armements spécifiques) adaptés au port de très lourdes charges lors de l'infiltration à pied.

    Personnalités ayant servi au 2e hussards


    Sources et bibliographie

    • ANDISSAC (Maxence), "Le 2e Hussards à la veille de la Seconde Guerre Mondiale", dans Vivat Hussar, Tarbes, 1987, n° 22, p. 99-102.
    • ANDRAS de MARCY (Pierre-Edme), Cinq mois de campagne d’un lieutenant du 2e Hussards, Nevers, Imp. Mazeron, 1917, 174 p.
    • AZAN Paul, Sidi-Brahim, Paris, Lavauzelle, s.d, 810 p.
    • BARJAUD (Yves), "Souvenir d’un demi-siècle : les hussards dans la tourmente" dans Vivat Hussar, Tarbes, 1987, n° 28, p. 75-80.
    • BOULIN (Marcel), André-Claude, Marquis de Chamborant, sa famille, son régiment, 1732-1805. Tarbes, chez l'auteur, 1983.
    • BOISSAU (général R.), "Avant Chamborant, le premier Esterhazy 1735-1743", dans Vivat Hussar, Tarbes, 2001, n° 36, p. 8-26.
    • BUISSON, de RANCOURGNE, de MALASTRIE, REY, Les hussards de Chamborant (2e Hussards). préface du colonel de Chalendar, Paris, Firmin Didot, 1897, 333 p.
    • DUFOURG (Robert) & MAGNEN (René), Chamborant, 2e Hussards, Bordeaux, Ed. Delmas, 1958, 93 p.
    • DUPONT (Marcel), Nos vieux houzards, Paris Berger-Levrault, 1934, 184 p.
    • DUPUY (Raoul), Historique des régiments de hussards (1690-1892), Paris, Lib. Militaire Dubois, 1893, 171 p.
    • Historique du 2e régiment de hussards - 1er août 1914 - 11 novembre 1918, Paris, Berger-Levrault, 1920, 95 p.
    • le 2e de Hussards, par un officier de Chamborant, Paris, Berger-Levrault, 1938, 27 p.
    • MASSONI (Gérard-Antoine), Historique du 2e hussards, Saint Dié, Imp. de l'Ormont, 2002
    • MENGELLE (général André), "Attaque de la ferme Casanova par le 2e Hussards", dans Vivat Hussar, Tarbes, 1992, n° 27, p. 57-67.
    • PALOSSE (Major Patrick), 2e Régiment de Hussards, Paris, Editions LBM, 2007
    • PHILIPPON (Annie), "Attaque de la ferme Casanova par le 2e Hussards, le 24 juin 1859", dans Vivat Hussar, Tarbes, 1985, n° 20, p. 50-51.
    • PLANCKE (R.C),"Chronique des régiments : Le 2e Hussards", dans Vivat Hussar, Tarbes, 1975, n° 10, p.133-148.
    • Revue Historique des Armées, « Chamborant, 2e Hussards », Paris, 1959, n° 2, p. 61 à 64.
    • ROCCA (de), Mémoires de la guerre des Français en Espagne, Paris, Gide, 1814
    • ROLLAND (commandant de), "Le 29e GRDI dans la bataille", dans la Revue Historique de l'Armée, Vincennes, n° 3 et 4, 1947
    • ROMAN-AMAT (Bernard), "La charge, 8 août 1914, par un officier, membre de la Société d'études des Hautes-Alpes". Extrait du Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, années 1915-1916. Gap, L. Jean et Peyrot, 1916, in-8°, 8 p.
    • ROMAN-AMAT (Bernard), Mémoire de guerre, 1914-1918, Sisteron, 1994

    Notes et références

    1. Le 2e de Hussards, par un officier de Chamborant, Paris, Berger-Levrault, 1938, p. 3
    2. collection salle d'honneur 2e Hussards - Haguenau
    3. Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, n°27, 9 novembre 2007

    Voir aussi

    Liens internes

    Liens externes



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