Biodiversité

Biodiversité
Diverses espèces épiphytes dans une forêt humide en Amérique centrale. Les écosystèmes de la zone intertropicale hébergent la plus grande partie de la biodiversité mondiale actuelle.
L'une des manières de représenter la position des fonctions écosystémiques actives (dont cycles biogéochimiques) de la biodiversité dans le système Terre-Univers et Eau/air/sol

La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces, des populations et celle des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que l'organisation et la répartition des écosystèmes aux échelles biogéographiques.
Le maintien de la biodiversité est une composante essentielle du développement durable[1].

Le mot « biodiversité » est un néologisme composé à partir des mots bio (du grec βίος / bios, « vie ») et diversité.

Au Sommet de la Terre de Rio (1992), sous l'égide de l'ONU, au travers d'une convention mondiale sur la biodiversité, tous les pays ont décidé de faire une priorité de la protection et restauration de la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales du développement durable.

Puis le sommet européen de Göteborg (2001), dans l'accord sur une Europe durable pour un monde meilleur s'est fixé (pour l'Europe) un objectif plus strict : arrêter le déclin de la biodiversité en Europe d’ici 2010 (année mondiale de la biodiversité pour l'ONU). L'objectif n'a pas été atteint (avec 1/4 des espèces animales menacée d’extinction et 88 % des ressources halieutiques surexploitées), ce qui a poussé l'Europe à produire une nouvelle stratégie en mai 2011[2].

Le Programme des Nations unies pour l'environnement a annoncé le 12 novembre 2008 la création d'un « groupe intergouvernemental d'experts sur la biodiversité », qui sera probablement nommé Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES)[3], sur le modèle du GIEC qui, lui, s'occupe du climat.
2010 a été l'année internationale de la biodiversité, conclue par la Conférence de Nagoya sur la biodiversité (2010) qui a reconnu l'échec de l'objectif international qui était de stopper la régression de la biodiversité avant 2010, et proposé de nouveaux objectifs (Protocole de Nagoya).

Sommaire

Histoire du concept

L'expression biological diversity a été inventée par Thomas Lovejoy en 1980[4] tandis que le terme biodiversity lui-même a été inventé par Walter G. Rosen en 1985 lors de la préparation du National Forum on Biological Diversity organisé par le National Research Council en 1986 ; le mot « biodiversité » apparaît pour la première fois en 1988 dans une publication, lorsque l'entomologiste américain E.O. Wilson en fait le titre du compte rendu[5],[6] de ce forum[7]. Le mot « biodiversity » avait été jugé plus efficace en termes de communication que « biological diversity ».

Depuis 1986, le terme et le concept sont très utilisés parmi les biologistes, les écologues, les écologistes et les dirigeants. L'utilisation du terme coïncide avec la prise de conscience de l'extinction d'espèces au cours des dernières décennies du XXe siècle.

En juin 1992, le sommet planétaire de Rio de Janeiro a marqué l'entrée en force sur la scène internationale de préoccupations et de convoitises vis-à-vis de la diversité du monde vivant. Au cours de la Convention sur la diversité biologique qui s'est tenue le 5 juin 1992, la diversité biologique a été définie comme :

« La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. »

— Article.2 de la Convention sur la diversité biologique, 1992

Définitions précises

Biodiversité, contraction de « diversité biologique » désignant la variété et la diversité du monde vivant. Dans son sens le plus large, ce mot est quasi synonyme de « variété du monde vivant ». On parle de biodiversité fonctionnelle pour décrire les capacités adaptatives des écosystèmes et assemblages d'organismes aux variations des conditions environnementales (abiotiques et biotiques), aux échelles de la population et de la communauté [8]. Cette approche s'intéresse aux raisons et conditions qui font que la biodiversité influence fortement le fonctionnement, la stabilité et la productivité des écosystèmes y compris et notamment dans les écosystèmes marins [9],[10] dont les limites physiques sont parfois moins perceptibles que sur terre. Les anglophones parlent volontiers de patron ou pattern de biodiversité pour décrire la manière dont la diversité des espèces varie et se répartit quantitativement et qualitativement, aux échelles mondiales à locales ; travail bien avancé sur terre, mais qui ne fait que débuter pour la biodiversité marine.

Trois grands niveaux

Biodiversité intraspécifique observée sur ces épis de maïs

La diversité biologique est la diversité de toutes les formes du vivant à ses différents niveaux d'organisation[11]. Elle est traditionnellement subdivisée en trois niveaux (il existe de nombreux niveaux intermédiaires : paysages, communautés, etc.) :

  1. La diversité génétique, elle se définit par la variabilité des gènes au sein d’une même espèce ou d’une population. Elle est donc caractérisée par la différence de deux individus d’une même espèce ou sous-espèce (diversité intraspécifique ou infraspécifique).
  2. La diversité spécifique, correspond à la diversité des espèces (diversité interspécifique). Ainsi, chaque groupe défini peut alors être caractérisé par le nombre des espèces qui le composent, voir taxinomie. Cependant, pour caractériser le nombre de plan d'organisation anatomique, il est préférable d'employer le terme de disparité.
  3. La diversité écosystémique, qui correspond à la diversité des écosystèmes et biomes présents sur Terre, des interactions des populations naturelles et de leurs environnements physiques.

Selon les néo-darwinistes, le gène est l'unité fondamentale de la sélection naturelle, donc de l'évolution, et certains, comme E.O. Wilson, estiment que la seule biodiversité « utile » est la diversité génétique. Cependant, en pratique, quand on étudie la biodiversité sur le terrain, l'espèce est l'unité la plus accessible.

Biodiversité sauvage et biodiversité domestique

La Convention sur la biodiversité écologique du 5 juin 1992 a défini le terme de biodiversité comme étant « la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».

La biodiversité concerne donc tout le vivant et la dynamique des interactions au sein du vivant, qu'il soit naturel (biodiversité sauvage) ou bien géré par l'homme (biodiversité domestique). À ces deux catégories s'ajoute la biodiversité commensale de l'homme, c'est-à-dire les espèces qui, tout en n'étant pas gérées par l'homme s'adaptent aux milieux qu'il crée (le rat et le cafard en ville par exemple).

L'apparition de la vie

Il existe de multiples hypothèses pour expliquer son apparition il y a environ 3,5 milliards d'années, mais la paléontologie, la stratigraphie et la biochimie convergent vers une origine marine de la vie.

Le premier être vivant (appelé éobionte, protobionte, ou biogénote) serait apparu à partir des nombreuses molécules organiques présentes dans le milieu, issues des réactions chimiques de l'océan primordial. Dès ce moment (et peut-être même avant), la sélection naturelle, moteur de l'évolution, va entraîner l'apparition de formes de vies multiples, certainement d'abord hétérotrophes, puis photosynthétiques. Les trois grands domaines du monde vivant (eubactéries, archéobactéries et eucaryotes) sont mis en place, structurant la diversité de la vie telle que nous la connaissons actuellement.

Ces procaryotes, communément appelés « bactéries », bien que d'organisation très simple, représentent la base fondamentale de la biodiversité, tant au point de vue fonctionnel (diversité des métabolismes) que génétique (la séparation des lignées des archéobactéries et des eubactéries pourrait être la plus profonde de l'arbre du vivant).

La sortie des eaux

C'est au silurien que des bactéries, des cyanobactéries, des algues, des lichens (association d'algues et de champignons) et des mousses, ont gagné le milieu terrestre et ont commencé à participer à la formation des premiers sols. Les sols, résultants de l'interaction entre êtres vivants, roches mères et climat, sont d'une très grande diversité; ils ne sont pas uniquement un support physico-chimique, mais un milieu de vie, où la biodiversité est très grande, et différente d'un endroit à un autre.

Par exemple, un sol de région tempérée contiendra en kilogrammes par hectare

  • 1 000 à 7 000 kg de bactéries
  • 100 à 1 000 kg de champignons
  • 10 à 30 kg d'algues
  • 5 à 10 kg de protistes
  • 1 000 kg d'arthropodes
  • 350 à 1 000 kg de vers de terre (lombrics)

En comparaison un sol tropical pourra contenir 10 % de fourmis, 33 % de vers de terre, 6 % de myriapodes, 4 % de coléoptères, 4 % de termites.

Des évolutions majeures se sont produites lors du passage de la vie aquatique à la vie terrestre. Elles concernent en particulier les appareils respiratoire, circulatoire et squelettique.

En effet, il y a 400 millions d'années, les animaux aquatiques ont dû :

  • s'adapter aux gaz atmosphériques (oxygène et dioxyde de carbone). La teneur en oxygène du milieu aérien est plus élevée qu'en milieu aqueux, requérant moins d'énergie.
  • s'adapter à la viscosité et à la densité du milieu, avec les adaptations en termes de squelette et de circulation sanguine. Ces contraintes ont limité le développement des animaux terrestres (le plus gros mammifère terrestre, le mammouth, faisait jusqu'à 20 tonnes alors que la baleine bleue atteint 200 tonnes).
  • et enfin faire face aux problèmes de dissipation d'énergie calorifique et de déshydratation. En effet, l'air constitue un bon isolant thermique : certains des animaux devinrent au Mésozoïque des homéothermes comme les reptiles, alors que les animaux aquatiques demeurèrent poïkilothermes.

Les animaux ont donc dû s'habituer au cours des ères géologiques aux modifications de leur milieu de vie, que les contraintes soient d'ordre climatique (changement climatique) ou biologique (maladies, prédation). Ils ont donc lentement évolué jusqu'au monde vivant actuel.

Évaluer la biodiversité

Comment mesurer la biodiversité ?

Relation entre le nombre d'espèces et la taille des organismes[12]

Selon le point de vue précédemment défini, étant donné son extrême complexité et la technicité de certaines mesures[13], il ne peut y avoir de mesure unique objective de la biodiversité, mais uniquement des mesures relatives à des tendances ou objectifs précis d'utilisation ou d'application . On devrait parler donc plutôt d'« indices » de biodiversité que de véritables indicateurs. Ils commencent à être relevés à l'échelle mondiale, par des observatoires de la biodiversité, dans le cadre notamment de l'Imoseb.

Les conservationnistes cherchent à évaluer quantitativement et qualitativement une valeur, reconnue par ceux pour qui ils font cette estimation, et élément d'aide à la décision pour les espèces ou habitats ayant besoin de protection. D'autres cherchent une mesure plus facilement défendable d'un point de vue économique, permettant de garantir le maintien de l'utilisation (dont pour les générations futures) de la biodiversité et de ses possibilités d'évolution, en assurant la protection de l'environnement dans un monde en constante évolution.

Les biologistes accordent une importance croissante à la diversité génétique et à la circulation des gènes. L'avenir étant inconnu, nul ne peut savoir quels gènes seront les plus importants pour l'évolution. Il y a donc consensus sur le fait que le meilleur choix de conservation de la biodiversité est d'assurer la sauvegarde du plus large pool génétique possible sur des habitats suffisamment représentatifs et interconnectés pour que les échanges de gènes restent possibles.

Certains considèrent cette approche comme parfois inadéquate et trop restrictive, notamment parce qu'elle ne prend pas en compte les fonctions aménitaires et culturelles de la biodiversité.

Une étude récente[14] montre que le déclin des papillons dans une zone donnée est lié à celui de la biodiversité dans cette même zone. La présence ou l'absence de papillons serait donc un bon indice de mesure de la biodiversité.

Les différentes dimensions de la biodiversité

Les Pinsons de Darwin des Galápagos illustrent comment, par une radiation évolutive, d'une espèce originale, quatre types de bec pour treize espèces au total sont apparus.

La biodiversité doit d'une part être considérée en tant que processus dynamique, dans sa dimension temporelle. Elle est un système en évolution constante, du point de vue de l'espèce autant que celui de l'individu. La demi-vie moyenne d'une espèce est d'environ un million d'années et 99% des espèces qui ont vécu sur terre sont aujourd'hui éteintes.

Elle peut aussi être considérée dans sa composante spatiale : la biodiversité n'est pas distribuée de façon régulière sur terre. La flore et la faune diffèrent selon de nombreux critères comme le climat, l'altitude, les sols ou les autres espèces (critères que l'homme modifie de plus en plus fortement et rapidement).

L'inventaire des espèces

La systématique explore la biodiversité dans sa capacité à distinguer un organisme ou un taxon d'un autre. Elle est confrontée aux problèmes de temps et de nombre : 1,75 million d'espèces ont été décrites, alors les estimations vont de 3,6 à plus de 100 millions d'espèces. La systématique n'est qu'un des aspects de la biodiversité, néanmoins utile à la compréhension des écosystèmes, de la biosphère et de leurs fonctions et interactions.

Tableau 1. Quelques études estimant le nombre d'espèces décrites[15]
Groupe Mayr et al. (1953) Barnes (1989) May (1988) May (1990) Brusca & Brusca (1990)
Protozoaires[note 1] 260 000 32 000 35 000
Porifères 4 500 5 00 10 000 9 000
Cnidaires 9 000 9 000 10 000 9 600 9 000
Platyhelminthes 6 000 12 700 20 000
Rotifères 1 500 1 500 1 800
Nématodes 10 000 12 000 1 000 000[16] 12 000
Ectoproctes 3 300 4 000 4 000 4 500
Echinodermatas 4 000 6 000 6 000 6 000 6 000
Urochordata 1 600 1 250 1 600 3 000
Vertébrés 37 790 49 933 43 300 42 900 47 000
Chélicérates 35 000 68 000 63 000 65 000
Crustacés 25 000 42 000 39 000 32 000
Myriapodes[note 2] 13 000 10 500 13 120
Hexapodes 850 000 751 012 1 000 000[16] 790 000 +827 175
Mollusques 80 000 50 000 100 000 45 000 100 000[17]
Annélides 7 000 8 700 15 000 15 000
Graphique 2 : comparaison de l'importance des différents taxons entre ce que nous savons (à gauche) et ce qui existe probablement (à droite) (D'après WCMC, 1992).
Pour plus d'information sur la biodiversité des insectes.

Estimations du nombre d'espèces

La planète abriterait environ 8,7 millions d'espèces (dont 6,5 millions hors des eaux et 2,2 millions dans les eaux), selon l'estimation la plus précise disponible (23 aout 2011). Seules 1,23 million (soit environ 14%) du total de ces espèces ont été découvertes et décrites et nommées[18]. Mais certains groupes (virus, bactéries, lichens, pico et nano-plancton, micro-invertébrés..) sont très mal connus : ils forment ce qu'on appelle la « biodiversité négligée » et représentent 80 % des espèces vivantes à découvrir[19]. Par exemple, il est considéré que la plus grande partie de la biodiversité terrestre vit "cachée" dans le sol et non au dessus [20]. Faire des estimations, même prudentes, reste tout de même très délicat.

Tableau 2. Estimation du nombre d'espèces des principaux groupes taxinomiques[15]
Groupe Espèces
déjà décrites
Espèces à décrire
Estimation
la plus haute[note 3]
Estimation
probable[21]
Virus 5 000 500 000 500 000
Bactéries 4 000 3 000 000 400 000[note 4]
Champignons 70 000 1 500 000 1 000 000
Protozoaires 40 000 100 000 200 000
Végétaux 250 000 500 000 300 000
Vertébrés 45 000 50 000 50 000
Nématodes 15 000 1 000 000 500 000
Mollusques 70 000 200 000 180 000
Crustacés 40 000 150 000 150 000
Arachnides 75 000 1 000 000 750 000
Insectes 950 000 100 000 000 8 000 000

Le rythme des découvertes

Nombre d'espèces restent donc à découvrir, à un rythme qui différera selon les groupes zoologiques. Ainsi, chez les oiseaux (graphique 3, voir ci-dessous), il a fallu 87 ans pour découvrir la moitié des espèces aujourd'hui connues et 125 ans pour l'autre moitié. Ce qui indique que les espèces sont de plus en plus difficiles à découvrir. Dans le cas des arachnides et des crustacés (graphique 4, voir ci-dessous), on a découvert en seulement dix ans (de 1960 à 1970), autant d'espèces que depuis 1758, soit 202 ans. Cela indique qu'il existe encore de nombreuses espèces communes encore inconnues mais aussi qu'en découvrir de nouvelles sera de plus en plus difficile.
Dans les années 2000-2010, les taxinomistes, ajoutent environ 15 000 nouveaux taxons à la liste, chaque année (après actualisation des synonymes)[22]. A ce rythme, il faudrait 480 ans pour terminer l'inventaire, mais il est possible que l'utilisation de parataxonomistes dans les hot-spot, ainsi que les progrès de l'analyse génomique automatique ou l'apparition de méthodes de biologie moléculaire permettant une « taxonomie de type code barres » puisse accélérer les choses, notamment en résolvant les problèmes posés par la synonymie[23].
Il faut aussi tenir compte des rythmes fortement croissant d'extinction, confirmés par MEA (Millenium Ecosystem Assessment)[24].

Graphique 3 : rythme des découvertes d'espèces d'oiseaux (d'après WCMC, 1992, May, 1990, et Simon, 1983)
Graphique 4 : rythme des découvertes d'espèces d'arachnides et de mollusques (d'après WCMC, 1992, May, 1990, et Simon, 1983)

État de la biodiversité dans le monde

L'évaluation du millénaire, après la conférence de Rio a réattiré l'attention du monde sur le rapide déclin de la biodiversité. Ce déclin s'est encore accru de 2005 à 2008 selon le rapport de mi-étape d'une étude consacrée à l’économie des écosystèmes et de la biodiversité[25] qui conclut que sans actions fortes, la perte associée de services écosystémiques s’accélérera. Au rythme du début des années 2000, 11 % seulement des espaces naturels existant en 2000 auront disparu avant 2050 et près de 40 % des sols actuellement exploités extensivement (ce qui permet la survie d'une partie significative de la biodiversité ordinaire) seront converties à l'agriculture intensive. La surpêche, la pollution, les maladies, les espèces invasives et le blanchissement des coraux pourraient causer la disparition de 60 % des récifs coralliens d'ici 2030. Ceci menace le fonctionnement de la planète et les économies et sociétés humaines conclue ce même rapport qui évalue qu'un scenario de statu quo conduira à une « perte annuelle de bien-être due à la disparition de services écosystémiques » pouvant atteindre 6 % du PIB mondial d’ici 2050.

Exemples de pays riches en biodiversité

Article détaillé : mégadiversité biologique.
  • Le Brésil est considéré comme « représentant » d'un cinquième de la biodiversité mondiale, avec 50 000 espèces de plantes, 5 000 vertébrés, 10 à 15 millions d'insectes et des millions de micro-organismes.
  • L'Inde représenterait 8 % des espèces connues, avec 47 000 espèces de plantes et 81 000 d'espèces animales.
  • L'Indonésie, avec Java, une partie de Bornéo et Sumatra, abrite aussi une très grande biodiversité, mais la déforestation s'y poursuit.
  • Les États-Unis eux aussi abritent une grande biodiversité.
  • La France, bien que cela puisse paraître étonnant, abrite elle aussi l'une des plus grandes biodiversités notamment grâce à ses DOM-TOM.

Exemples de zones naturelles riches en biodiversité

Au niveau mondial, la biodiversité est concentrée dans les zones naturelles tropicales et équatoriales où vivent la majorité des espèces. Les forêts tropicales sur les continents et les récifs coralliens dans les océans représentent, de par le monde, des zones naturelles de forte biodiversité. Les récifs coralliens sont l’équivalent marin de la canopée des forêts tropicales. La forêt amazonienne et la grande barrière de corail en sont respectivement des exemples. [26]

L'état de la biodiversité en Europe

La sensibilité du public à l'égard de la valeur de la biodiversité a progressé, grâce notamment au rapport TEEB (The economics of ecosystems and biodiversity) consacré à l’économie des écosystèmes et de la biodiversité. Le réseau Natura 2000 compte en 2010 environ 26.000 sites couvrant 18 % de la superficie de l'UE, et qu'il se développe en mer (Natura 2000 en mer, avec la « Stratégie pour le milieu marin », et des critères communautaires fixés le 1er septembre 2010 pour aider les États-membres à évaluer l'état environnemental de leurs mers). Cependant le maillage écologique du réseau paneuropéen n'a pas suivi et le niveau de protection et de restauration reste insuffisant reconnait la commission (en 2009 puis 2010) [27]... ceci malgré ces progrès et l'existence de financements Life+.
Les efforts et progrès des États-membres n'ont pas suffit pour tenir l'objectif de diviser par deux ou stopper le déclin de biodiversité avant 2010.

Sauf pour quelques espèces protégées, ou banales, la biodiversité continue à régresser au niveau des écosystèmes, des espèces, des populations et des gènes en Europe[28] :

  • Seules 1 à 3 % des forêts européennes sont considérées comme n'ayant pas été modifiées par l'homme.
  • Depuis 1950, l'Europe a perdu plus de 50 % de ses zones humides, et la plupart de ses terres agricoles à haute valeur naturelle.
  • La plupart des grands stocks halieutiques se situent sous les limites biologiques de sécurité et sont donc insuffisant pour assurer un renouvellement des stocks à long terme.
  • 800 espèces végétales sont menacées d'extinction totale.
  • Plus de 40 % des mammifères indigènes, des oiseaux, des reptiles ou encore des papillons sont menacés.

L'analyse d'un premier « bilan de santé » des espèces et des habitats théoriquement protégés au titre de la directive Habitats a montré en 2008 que « l’état de conservation de 50 % des espèces revêtant un intérêt européen est défavorable. Pour les habitats, le chiffre pourrait atteindre 80 % ». En 2008, plus de 40 % des espèces d'oiseaux ont un état de conservation défavorable en Europe. Quelques espèces reconstituent leurs populations (ex. : héron, cormoran). Le déclin des oiseaux des champs semble commencer à se stabiliser, mais le rapport d'évaluation 2008 du plan européen d'action de la biodiversité conclue que des résultats positifs ne « pourront être reproduits à plus grande échelle qu'au prix d'efforts beaucoup plus importants » ; « Il est fort peu probable – sur la base des efforts actuels – que l'objectif global d'enrayer le déclin de la biodiversité dans l'UE d'ici 2010 puisse être “atteint” ni même “approché” sans d'“importants efforts supplémentaires tant au niveau communautaire qu'au niveau des États membres”. »[29]. La directive Oiseaux a aidé à enrayer le déclin de nombreuses espèces d’oiseaux européennes[30]. Le projet SEBI 2010 (Streamlining of European Biodiversity Indicators) piloté par l’Agence européenne pour l'environnement a confirmé une amélioration de la qualité des eaux, mais des problèmes de perturbateurs endocriniens préoccupent toujours les spécialistes, de même que les espèces invasives de plus en plus nombreuses, dont les impacts augmentent[31].
Le dernier bilan, de 2010, confirme que l'UE n'a pas tenu ses objectifs : « Le niveau de référence 2010 de l'UE en matière de biodiversité publié par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) en juin 20107 indique que la biodiversité dans l'UE est exposée à de fortes pressions et à des risques graves »[32].

Pour préparer la Dixième conférence des Parties de la Convention sur la diversité biologique (18 au 29 octobre 2010, Nagoya) qui doit fixer des objectifs mondiaux pour 2020, et notamment parce que « la perte de la biodiversité coûte déjà à l'économie mondiale 50 milliards par année », le Parlement européen a produit une résolution visant la suppression des subventions néfastes à la biodiversité ; l'arrêt de la surpêche, de la déforestation et de la perte et dégradation des habitats naturels ; la protection d’au moins 20 % des terres et des eaux douces et marines et des espèces menacées.

Services fournis par la biodiversité

L'industrie pharmaceutique est l'une des premières bénéficiaires de la biodiversité. De nombreux principes actifs de médicaments ont été mis au point à partir de molécules naturelles.

La biodiversité est la source première des services rendus par les écosystèmes. Elle est aussi le moteur de la résilience écologique car c'est une ressource naturelle auto-entretenue (à certaines conditions). Elle fournit tout l'oxygène, vital, que nous consommons, tout ce que nous mangeons (cultures vivrières, bétail, poissons...) ; elle contribue à l'épuration et au cycle de l'eau, ainsi qu'aux grands cycles biogéochimiques et à la régulation climatique.

Elle fournit des fibres pour l'habillement, du bois-énergie pour le chauffage, la construction d'habitations, la papeterie. Elle produit ou inspire des médicaments.
L'agrobiodiversité désigne les usages de la biodiversité associés à l'agro-alimentaire.

La biodiversité a contribué de nombreuses façons au développement des cultures humaines. Et inversement, l'homme a joué un rôle majeur en termes d'évolution de la diversité aux niveaux génétiques, spécifiques et écosystémiques.

Parmi les exemples de l'utilité de la diversité face à l'homogénéisation génétique des variétés de plantes cultivées, on peut en citer deux[33] :

  • En 1970, 85 % du maïs cultivé aux États-Unis était quasiment homogène. La résistance de cette plante à l'helminthosporiose, maladie cryptogamique, fut surmontée par le champignon et l'épidémie provoqua des dégâts considérables.
  • En 1980, pour la même raison, 90 % de la récolte cubaine de tabac fut détruite par le mildiou.

On voit ainsi que la diversité génétique des populations naturelles d'animaux et de plantes apparaît comme une stratégie promue par la sélection naturelle, en réponse aux pressions continuelles des parasites évoluant rapidement.

Les écosystèmes fournissent également des « supports de production » (fertilité du sol, des sédiments, fonctions des prédateurs, décomposition et recyclage des déchets organiques et de la nécromasse, etc.) et des « services » inestimables tels que la production et purification de l'air, l'épuration de l'eau, la stabilisation et la modération du climat, la diminution des conséquences des sécheresses, inondations et autres désastres environnementaux.

Si les ressources biologiques représentent un intérêt écologique pour la communauté, la valeur économique de la biodiversité est également de plus en plus mise en avant. De nouveaux produits sont développés grâce aux biotechnologies, et de nouveaux marchés créés. Pour la société, la biodiversité est aussi un secteur d'activité et de profit, et demande une gestion appropriée des ressources.

La biodiversité est aussi devenue un « miroir de nos relations avec les autres espèces vivantes », une vue éthique avec des droits, des devoirs, et une nécessité éducative. L'aspect éducatif est souvent assuré par l'école (lors de sorties d'éducation à l'environnement par exemple), par des associations d'éducation à l'environnement (telles que les CPN, les CPIE, les GRAINE, le Réseau École et Nature...) ou par des organisations de protection de la nature, telles que le WWF[34].

La biodiversité, patrimoine naturel vital pour chaque peuple et pays, est fortement liée aux besoins de l’homme et à sa santé, son alimentation… et sa richesse. Car elle a aussi un aspect économique : elle peut être utilisée pour fabriquer des produits agro-alimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques…

Articles détaillés : Service écologique et Écotourisme.

Quel prix accorder à la biodiversité ?

Les écologistes et environnementalistes ont été les premiers à insister sur la valeur économique de la diversité biologique et de sa protection. Ainsi, Edward Wilson écrivait en 1992 que « la biodiversité est l'une des plus grandes richesses de la planète, et pourtant la moins reconnue comme telle ». Elle est de plus en plus considérée comme un réservoir de ressources pour produire des produits agro-alimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques… Cette notion de mise en valeur des ressources est à l'origine des craintes de disparition des ressources liée à la surexploitation de la biodiversité, mais aussi des nouveaux conflits portant sur les règles de partage et d'appropriation de cette richesse.
On ne peut précisément mesurer tous les services rendus par la biodiversité, mais de 1 350 à 3 100 milliards d'euros seraient perdus par an à cause de l'érosion de la biodiversité, selon une étude présentée le 29 mai 2008 à la conférence de l'ONU à Bonn [35]. Le monde économique a longtemps vécu l'environnement comme un frein, mais en 2010, 59 % des cadres français estiment que la biodiversité représente davantage une opportunité qu'un risque pour leur compagnie [36].
Un préalable à toute conclusion sur la répartition des richesses est donc nécessaire : celui de l'évaluation économique de la biodiversité. Cette évaluation permettrait aussi de mieux évaluer et plus équitablement répartir les moyens financiers à consacrer à sa protection.

La biodiversité est-elle menacée ?

Article détaillé : extinction de l'Holocène.

La biodiversité - plus que menacée - est en voie de régression rapide. L'expansion humaine et de ses moyens de production et réseaux de transport dans une grande partie des territoires facilement accessibles a bouleversé les équilibres écologiques existants. Les fluctuations climatiques naturelles ont toujours eu un impact sur la répartition des espèces, mais depuis l'ère industrielle les amplitudes de ces modifications et surtout leur rapidité, alors que la pollution et la fragmentation des écosystèmes augmentaient également rapidement, a conduit à une situation sans équivalent dans le passé.
En 2010, des projections jugées relativement fiables du devenir de la biodiversité ont été produites sur la base de 5 facteurs déterminants : dégradation et la destruction des habitats, changement climatique, biodisponibilité des éléments nutritifs, surexploitation des ressources biologiques et espèces invasives.
La CDB a ainsi en 2010 proposé des scénarios de réponses de la biodiversité face au changement global. Ces outils prospectifs issus de modèles statistiques, d'expérimentations et des tendances observées visent à aider le dialogue avec les élus et aménageurs. À partir des travaux publiés dans des journaux scientifiques évalués par les pairs, la Convention sur la diversité biologique (via DIVERSITAS, le PNUE-WCMC) a produit ces « scénarios de biodiversité » avec la participation d'environ 40 experts, dont huit français [37],[38].
En France, la FRB, dans le cadre des son programme phare "modélisation et scénarios de biodiversité" a traduit en français ce cahier technique[39].

Ces dernières décennies, une érosion de la biodiversité a été observée presque partout, et plus de la moitié de la surface habitable de la planète a été modifiée de façon significative par l'espèce humaine[40]. S'il y a désaccord sur les chiffres et les délais, la plupart des scientifiques pensent que le taux actuel d'extinction est plus élevé et rapide qu'il ne l'a jamais été dans les temps passés. La majorité des experts en écologie estiment même qu'une extinction massive est déjà en cours. Plusieurs études montrent qu'environ une espèce sur huit des plantes connues est menacée d'extinction. L'homogénéisation des paysage, la régulation des crues[41], la disparition de nombreux corridors biologiques est l'une des causes de régression de la flore[42]. Chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète, et un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître en 2030. Il y a consensus sur le fait que l'homme en soit la cause, en particulier par la fragmentation des habitats et/ou la destruction des écosystèmes abritant ces espèces. Sans négliger l'évolution même des espèces ni leur mise en place au cours du temps dans des espaces donnés, on ne peut que constater en termes de bilan que les pertes quantitatives et surtout qualitatives sont énormes, et qu'à l'échelle planétaire ces dernières s'effectuent de manière régulière et pernicieuse.

Mers et océans : une étude statistique publiée en 2006 [43] s'appuyant sur l'analyse durant quatre ans de données couvrant une période de mille ans, pour 48 zones de pêche dans le monde montre que les espèces actuellement pêchées (poissons et crustacés) pourraient quasiment toutes disparaître en 2048 sans mesure supplémentaire de préservation. En 2006, 29 % des espèces pêchées sont déjà sur le point de disparaître, imposant un appel plus important aux piscicultures dont certaines dégradent l'environnement. La perte importante de biodiversité marine fragilise les écosystèmes marins et par voie de conséquence le climat et ceux de la planète entière, car les mers et océans sont essentiels aux cycles bio-géochimiques, dont celui de l'oxygène.

Certains estiment que la conversion d'écosystèmes anciens (ou de substitution, tels que prairies, bocage...) en écosystèmes « standardisés » (e.g. par exemple, déforestation suivie de monoculture intensive) a des effets encore plus négatifs sur la biodiversité que la surexploitation d'espèces ou la dégradation d'écosystèmes primaires. D'autres pensent que c'est l'absence de droits de propriété ou de règles d'accès aux ressources qui ont conduit à l'exploitation anarchique des ressources naturelles.

Parmi ces détracteurs, quelques-uns affirment que des « extrapolations abusives » sont faites et que le rythme actuel de disparition des espèces ou de destruction des forêts tropicales, des récifs coralliens ou des mangroves (trois sortes d'habitat riche en biodiversité) n'est pas suffisant pour parler d'« extinction de masse ». Ainsi, la majorité des extinctions ou les extinctions les plus importantes ont été observées sur des îles.

Néanmoins, outre que les théories de l'écologie du paysage prédisent que c'est effectivement d'abord sur les îles que les espèces doivent disparaître, c'est justement un phénomène d'insularisation écopaysagère que les scientifiques observent sur les continents. De plus, les inventaires montrent pour une grande quantité d'espèces, que si celles-ci n'ont pas tout à fait disparu, elles ont souvent, en quelques décennies, vu fondre ou disparaître leurs populations de l'essentiel de leur ancienne aire de répartition, ce qui a nécessairement réduit leurs diversités génétiques. Enfin, l'accélération de la quasi-disparition de ressources halieutiques autrefois communes est flagrante, avec par exemple la quasi-disparition de plus de 200 espèces de poissons dans le lac Victoria (à comparer à 129 espèces d'eau douce seulement pour toute l'Europe), suite à l'introduction de la perche du Nil en 1954) laisse craindre la possibilité, dans un temps bref, d'une extinction de masse d'origine humaine. Le film documentaire Le Cauchemar de Darwin (2005) illustre également cet aspect.

Outre la surpêche et la surexploitation des forêts, la déforestation et la destruction des forêts anciennes par la sylviculture, des phénomènes sociaux aussi divers que la collection (d'animaux, de plantes, d'invertébrés, de coquilles, etc. ou l'élevage domestique d'espèces rares prélevées dans la nature, ou l'intérêt pour l'or (cf orpaillage destructeur en Amazonie par exemple), ou l'intérêt pour des sous-produits animaux rares (caviar, fourrure)[44], voire l'impact de certaines médecines traditionnelles prélevant leurs ressources dans la nature non-cultivée), du tourisme de nature ou encore de la pêche ou de la chasse de loisir... aggravent la situation.

Enfin, la vitesse et le taux de régression des espèces nocturnes sont mal suivis et peu étudiés, mais le phénomène dit de pollution lumineuse est en forte et récente augmentation[45], et pourrait avoir été sous-estimé dans ses impacts en termes de fragmentation écologique de l'Environnement nocturne; or il est en progression constante et rapide depuis les années 1950[46]. Les 4 derniers rhinocéros blancs de Sumatra ne sont pas menacés par la pollution, mais par la valeur que certains accordent à leurs cornes devenues rarissimes, ce qui montre que donner une valeur commerciale à une espèce ou un animal, ne suffit pas à le protéger.

Actions de gestion, restauration et protection de la biodiversité

La biodiversité est devenue un motif de préoccupation mondiale. Au début du XXIe siècle, il plane un doute sur l'extinction massive des espèces, mais la plupart des observateurs admettent la disparition accélérée de nombreuses espèces, et considèrent essentiel que cette diversité soit préservée, selon le principe de précaution.

La présence de l'homme, mais surtout l'intensivité de ses actions, perturbent les équilibres écologiques avec, notamment dans les plaines, une destruction et fragmentation croissante des habitats, devenus deux des principaux facteurs de la perte d’un haut niveau de richesse biologique, l'autre étant les invastions biologiques. Une grande partie des activités humaines semblent compatibles avec le maintien d’une biodiversité importante à condition que certaines règles de gestion et d’aménagement soient respectées. Certaines demandent de profonds changements, sociaux, politiques et économiques.

Deux types d'options de conservation de la biodiversité émergent : la conservation in situ (dans le milieu naturel), et ex situ (hors du milieu naturel). La conservation in situ est souvent vue comme la stratégie idéale, mais est rarement possible. De nombreux cas de destruction d'habitats d'espèces rares ou d'espèces en voie de disparition requièrent la mise en place de stratégies de conservation ex situ. Certains estiment que les deux types de conservation sont complémentaires.

Un exemple de conservation in situ est la mise en place de zones de protection. La conservation de gènes dans des banques de semence est un exemple de conservation ex situ, laquelle permet la sauvegarde d'un grand nombre d'espèces avec un minimum d'érosion génétique.

De manière générale, la préservation de la biodiversité implique la préservation des grands équilibres écologiques, à quelque échelle que ce soit : habitat, forêt, région, monde... Équilibres qui, s’ils sont rompus, entraînent de graves dysfonctionnements biologiques aux conséquences souvent désastreuses, parfois imprévisibles, sur les sociétés humaines en général et leur fondement économique en particulier.

Dans le monde

L'évolution de la biodiversité était l'un des sujets les plus discutés lors du Sommet pour le développement durable, à Rio de Janeiro, dans l'espoir de la mise en place d'un fond de conservation global pour le maintien des espèces et des collections (conservatoires, banques de graines, etc.). C'est également lors de ce sommet que le 22 mai a été déclaré Journée internationale de la biodiversité. La Convention sur la diversité biologique votée à Rio, avant d'être ratifiée par ses Parties-membres, engage les états signataires et l'Union Européenne à prendre des mesures de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité ainsi qu'au partage équitable des bénéfices découlant de l'utilisation des ressources génétiques. Le partage des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques est régit par des contrats privés. Mais il semble, que pour une application efficace de la Convention sur la diversité biologique, il faut aujourd'hui tenir compte des utilisateurs. La responsabilité de l'utilisateur peut permettre une réactualisation des problématiques ainsi que l'ouverture de nouveaux chantiers d'étude. Cette implication peut s'exercer sur différents domaines tels que: le transfert des technologies, la divulgation de l'origine des ressources génétiques ou l'accès à la justice en cas de différend[47].

La convention de 1972 de l'UNESCO sera utilisée pour aboutir sur un accord juste sur le partage des bénéfices résultants. La bio prospection peut devenir ce qui a été appelé biopiraterie quand ces règles ne sont pas respectées du tout.

La Recherche se développe, avec notamment la création de centres d'analyse et de ressource sur ce thème, NCEAS (National Center for Ecological Analysis and Synthesis) aux États-Unis et du ACEAS (Australian Center for Ecological Analysis and Synthesis), CESAB[48]/FRB en France.

La biodiversité urbaine, et celle de la nature banale sont aussi des préoccupations émergentes, avec quelques expérimentations d'intégration dans la gestion urbaine et l'architecture (Construction à biodiversité positive, quinzième cible HQE, etc.).

Perspectives pour une bonne gouvernance de la Biodiversité

L'ONU a mis en place la FAO pour répondre aux questions d'agriculture et d'élevage et l'OMS pour les questions de santé, mais il n'y a pas d'Agence mondiale pour la Biodiversité. Une démarche consultative de 2006 à 2008 (IMoSEB qui signifie International Mechanism Of Scientific Expertise on Biodiversity[49]) a défini les contours d'un organisme scientifique de type IPCC sur le thème de la biodiversité, en s'appuyant sur une série, d'étude et de consultations comme le recommandations d'un groupe de travail international[50] (Leipzig workshop) sur les interfaces Science-Décideurs pour une bonne gouvernance de la biodiversité (International Science-Policy Interfaces for Biodiversity Governance). En février 2007 à Paris, le président Jacques Chirac a apporté le soutien de la France à l'idée de création d'une Agence mondiale de l'Environnement.

À la suite du processus IMoSEB et de la Stratégie de poursuite de l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, l'intiative IPBES (Intergovernmental Science Policy Platform on Biodiveristy and Ecosystem Services) a été lancée par l'UNEP pour l'établissement d'un tel mécanisme d'interface sur la biodiversité. L'OCDE a de son côté, en 2002, publié un Manuel d'évaluation de la biodiversité, à l'intention des décideurs [51],

En Europe

En 2008, une résolution avait reconnu la nécessité d'un réseau européen d'espaces naturels à « haute-naturalité », dits zones de nature vierge ou de wilderness c'est-à-dire très peu modifiées par les activités humaines [52].

En 2009, l'Europe a proposé huit axes d'actions et orientations communautaires pour l’après-2010, comme suites de son plan d’action européen pour la biodiversité[53] : améliorer la communication sur l’importance de la diversité biologique (afficher des objectifs post 2010 qui soient clairs, ambitieux et mesurables, incluant des sous-objectifs par secteurs), renforcer la recherche et développer le réseau européen de zones protégées (notamment marine), en s’attachant à aussi protéger la biodiversité « ordinaire » hors des zones protégées (intégration de la biodiversité dans les politiques communautaires, élaboration d’un programme pour lutter contre les « espèces envahissantes », préservation de la structure et des fonctions des sols...), protéger la biodiversité mondiale (lutte contre la déforestation), intégrer transversalement la biodiversité dans tous les domaines d’action (notamment via l’étude en cours sur la valeur économique de la biodiversité (TEEB), encourager l'écoéligibilité et des mécanismes financiers tenant compte de la biodiversité), mieux financer la protection et gestion restauratoire de la biodiversité (éventuel instrument spécifique, mobilisation d'argent privés...), développer des synergies entre protection de la biodiversité et du climat.

L'Europe a mis en place une base de donnée (BiodivERsA) sur les grands fonds, acteurs et programmes concernant la recherche en biodiversité.

Pour la conférence d’Athènes, le forum européen des habitats[54] a présenté ses propres pistes et priorités, incluant le choix d’un « objectif mondial et européen pour 2020, fondé sur des indicateurs vérifiables, et le lancement d'une réflexion sur un objectif pour 2050[55].

L'UE veut combler ses lacunes (en améliorant la transmision des informations envoyées par les états-membres, en définissant un niveau de référence et des indicateurs associés pour les espèces, habitats, écosystèmes afin qu'en juin 2010 l'AEE puisse lancer son système d'information européen sur la biodiversité (dit BISE) et produire de nouveaux plans stratégiques, avec un effort pour le milieu marin via notamment le réseau européen d'observation de données du milieu marin (EMODNET[56],[57],[58]).

L'UE a publié un atlas de la biodiversité des sols [59] et soutient la « plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques » (IPBES) prévue pour 2010. et tirant les leçons du fait que le réseau disjoint des sites Natura 2000 n'a pas permis d'enrayer le déclin de la biodiversité, elle se fixe une nouvelle priorité pour l'après-2010: le développement de l'«infrastructure verte» et des investissements y afférents. La Commission veut notamment favoriser les échanges de bonnes pratiques comme base d'une stratégie de l'UE relative aux infrastructures vertes.

En mai 2011, une nouvelle stratégie européenne (publiée en mai 2011), en 6 objectifs, a été produite, mais elle peine en 2011 à trouver un financement [60]

Au niveau du G-8

Le G8, lors du Sommet de Syracuse[61] en 2009, a adopté une charte[62] plaçant la perte de biodiversité au sommet de l'agenda environnemental de ces pays, en insistant sur les liens entre biodiversité et climat, l'urgence de renforcer les instruments économique préservant la biodiversité[63] et soutenant le développement de l'IPBES.

En France

Articles détaillés : Stratégie nationale pour la biodiversité (France) et Stratégies régionales pour la biodiversité.

Un système d'observation de la biodiversité se construit peu à peu, accessible depuis mai 2011 via le site internet Nature France [64] qui rassemble le SINP et l'observatoire national de la biodiversité. La dernière évaluation nationale est celle de mai 2010[65] Une première évaluation de l'état de conservation des habitats et espèces parmi les plus menacés d'Europe a été faite par les états-membres européens pour notamment évaluer l'application de la directive "Habitats, faune, flore" pour la période 2001-2006 [66]. Ce bilan, au delà du réseau Natura 2000, s'est basé sur 962 évaluations est jugé préoccupant par les spécialistes : Les 3/4 des habitats inventoriés étaient dans un état de conservation défavorable ; seuls 17% aux critères de l'état favorable. Les habitats marins et côtiers, dunes, tourbières et bas-marais ainsi que les habitats d'eaux douces sont ceux qui sont les plus dégradés. Les mammifères (sauf les chiroptères) ont été un peu plus épargnés que les autres espèces terrestres, avec un recul préoccupant des amphibiens, de nombreux poissons et de certains invertébrés (crustacés et mollusques en particulier, ou chez les insectes, de nombreux groupes de papillons et libellules [66]. L'objectif 2010 de stabiliser la perte de biodiversité n'a pas été atteint.

Une première « stratégie nationale pour la biodiversité » (SNB) a en 2004 défini 4 priorités :

  • Caractérisation et évaluation (qualitative et quantitative) de la biodiversité ;
  • étude de sa dynamique, modélisation des évolutions possibles ;
  • évaluation des impacts de ses changements ;
  • pratiques de gestion restauratoire et durable y compris dans et par les entreprises (avec par exemple un guide sur la prise en compte de la biodiversité dans les stratégies des entreprises, fait par l'IFB et l'association OREE).

Le Museum est point de contact du GBIF et « Centre national de référence sur la nature et la biodiversité »[67]. En 2010, le portail d’accès à plusieurs bases de données naturalistes françaises a été amélioré et son contenu complété [67].
La FRB est « point de contact national de la biodiversité » et a mis en place en 2010 un CESAB (Centre de synthèse et d'analyse sur la biodiversité), un « centre de recherche où les experts de la biodiversité sont invités à mettre en commun leurs jeux de données et leurs concepts[68] », doté de 650 000 € (en 2010) et ayant lancé 2 AAP (Appels à projets sélectionnant projets de 200 000 € chacun, choisis par un Comité Scientifique) en 2010 et 2011. La FRB a aussi soutenu la recherche régionale[69].
Ces deux organismes et le ministère en charge de l'environnement sont des pivots autour des quels 45 organismes se consacrent pour tout ou partie à la restauration, protection ou gestion de la biodiversité (dont 21 établissements publics administratifs), notamment - début 2011 - dans les territoires de 45 parcs naturels régionaux, 164 réserves naturelles nationales, 160 réserves naturelles régionales, 21 conservatoires régionaux des espaces naturels et 8 conservatoires départementaux et les espaces naturels sensibles des départements[70].

En 2007, le Grenelle de l'environnement a mis la trame verte et bleue nationale parmi les premières priorités, avec l'apparition de mesures contre la pollution lumineuse. Des plans de restauration et réintroductions (environ 130) ont été relancés, et le CNRS - la FRB créée le 5 mars 2008 en associant CNRS, IRD, INRA, CIRAD, IFREMER, CEMAGREF, BRGM et MNHN - en fusionnant le GIS IFB et le GIS BRG autour d'une plate-forme internet sur la biodiversité[71]. Un « plan d’action recherche », dans le cadre de la SNB, a été défini pour 2006-2008, et mis à jour pour 2008-2010. L’ANR (Agence Nationale de la Recherche) a été invitée à s'ouvrir plus largement aux questions de biodiversité sauvage et domestique (programmes Biodiversité, ADD), avec le GIS BRG qui produit aussi des appels à projets. Des nouveaux thèmes de recherche pourraient être développés autour de thèmes tels que la biodiversité des sols, des forêts ou des milieux marins et côtiers[72]. La France contribuera au projet de plateforme d’expertise internationale IPBES et continue à s'inscrire dans le contexte international, avec notamment des appels à projets du MEEDDAT, de l’ANR et de l’ERA Net BiodivERsa. Les lois Grenelle I et Grenelle II contiennent de nombreuses dispositions concernant la biodiversité, essentiellement via la mise en place d'une Trame verte et bleue nationale. Avant fin 2010, un décret doit définir une instance de gouvernance et de pilotage de la biodiversité, devant « contribuer à définir les objectifs à atteindre dans ce domaine et les programmes d’actions[73] ».

En 2010, les Eco-maires invitent les communes à contribuer à restaurer et protéger la biodiversité [74] et le Ministère de l'Ecologie les invite à participer aux Atlas de la biodiversité des communes.

La perception de la biodiversité par les Français fait l'objet d'enquêtes statistiques [75] ; 6 français sur 10 disent connaitre le sens du mot Biodiversité, mais souvent avec du mal à identifier les facteurs d'érosion de la biodiversité (moins d’une personne sur 5 cite les pratiques agricoles intensives ou l'urbanisation, moins d'une sur 10 cite les modes de vie et de consommation des ménages). L'importance de la sauvegarde des espèces végétales et animales tend à augmenter, et de 2007 à 2010, la biodiversité est de plus en plus citée comme actions prioritaires que l’État devrait mener pour protéger l'environnement[75].

Notes et références

Notes

  1. Le terme de protozoaire, bien que paraphylétique, est utilisé ici dans son sens zoologique classique.
  2. Les myriapodes sont ici considérés comme l'ensemblage des chilopodes et des diplopodes
  3. L'estimation la plus haute est disponible pour de nombreux groupes mais reste très spéculative et doit être prise avec beaucoup de précaution.
  4. Estimation très difficile à donner, du fait de la faiblesse de nos connaissances.

Références

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  16. a et b Cette estimation très haute de May (1988) reflète plutôt une estimation des espèces existantes plutôt que celles uniquement décrites.
  17. Ce chiffre très important n'est pas expliqué par les auteurs, Brusca et Brusca (1990).
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  54. groupement d’ONG européennes impliquées dans la protection de la biodiversité
  55. [PDF]www.birdlife.orgBiodiversity Protection - Beyond 2010 High-level Conference on the priorities and options for future EU policy, Athens, 26-28 April 2009 Briefing Paper by the European Habitats Forum, 2009, 4 pages.
  56. ec.europa.eu
  57. Powerpoint de présentation (16 pages, en anglais)
  58. résultats de la consultation publique
  59. European atlas of soil biodiversity (téléchargement)
  60. Actu-Environnement, [Biodiversité : un premier compromis trouvé sur la Stratégie européenne Les ministres de l'Environnement ont adopté 6 objectifs proposés dans la stratégie visant à renforcer la protection de la biodiversité d'ici 2020. Si un accord a été trouvé, la question du financement est renvoyée à la présidence polonaise de l'UE], 23 Juin 2011.
  61. Sommet des pays du G8 a été consacré à l’environnement (22-24 avril 2009 à Syracuse)
  62. [PDF] Charte de Syracuse (“Carta di Siracusa” on Biodiversity, adoptée les 22-24 avril 2009)
  63. Cf. étude TEEB en cours
  64. Site Internet Portail "NatureFrance" d'information générale et d'actualités sur le SINP et l'ONB, mai 2011
  65. Données de synthèse sur la biodiversité, Références ; mai 2010 ; coordonnée par Michèle Pappalardo ; Commissariat général au développement durable ; Service de l'observation et des statistiques
  66. a et b Brève Localtis Biodiversité remarquable : bilan préoccupant pour la France, 3 mai 2010
  67. a et b Présentation de la nouvelle base de données « Inventaires Archéozoologiques et Archéobotaniques de France » (I2AF), à l’occasion du nouveau site Internet de l’INPN, 14 janvier 2010, Dossier de presse, MNHN
  68. FRB, Présentation du CESAB, PDF, 2 pages
  69. Les résumés des 10 projets retenus par la FRB et la Région Nord-Pas-de-Calais sur 3 thèmes : biodiversité des espaces anthropisés, biodiversité et changements globaux (fragmentation, changement climatique, etc.), biodiversité & société (représentations, services, etc.)
  70. Geneviève GAILLARD (rapporteure) ; Rapport d'information par la mission d'information relative aux enjeux et aux outils d'une politique intégrée de conservation et de reconquête de la biodiversité, Assemblée nationale, Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire
  71. Cette plateforme intergouvernementale d’expertise sur la biodiversité et les services écosystémiques a été annoncée par le MESR à la conférence intergouvernementale de Kuala Lumpur (novembre 2008)
  72. source : page 6 du document [Plan d'action recherche 2e période de programmation 2008/2010], Stratégie nationale pour la biodiversité ; Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
  73. Article 123 de la loi Grenelle II
  74. Guide de la biodiversité à l'usage des maires, Avril 2010, Ministère en charge de l'Écologie, coordonné par Maud Lelièvre, avec Noé Conservation Déléguée générale des Eco Maires(PDF, 16 pages)
  75. a et b Commissariat général au développement durable - Service de l'observation et des statistiques ; Les français et la biodiversité, "le point sur" ; n°55 Juin 2010 4 pages

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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  • L. Hannah et I. Bowles (1995). Letters : Global priorities. Bioscience, 45 : 122.
  • Dubois P.J. (2004) Vers l'ultime extinction? La biodiversité en danger. Éditions La Martinière, Paris, 191 p.
  • Simon A. Levin (coordinateur); Encyclopedia of Biodiversity ; Ed:Elsevier, (ISBN 978-0-12-226865-6) (Chapitrage, et extraits )
  • T.E. Lovejoy (1980). Foreword. In : Conservation Biology : An evolutionary-ecological perspective (M.E. SOULÉ et B.A. WILSON, dir.), Sinauer Associates (Sunderland) : v-ix.
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  • Michel Chauvet et Louis Olivier, La Biodiversité enjeu planétaire, Préserver notre patrimoine génétique, Paris, Sang de la Terre, 1993, 416 p. (ISBN 2-86985-056-5).
    Collection Les dossiers de l'écologie
     
  • Bruno Fady et Frédéric Médail, Peut-on préserver la biodiversité ?, Paris, Le Pommier, 2006, 64 p. (ISBN 2-7465-0272-2).
    Collection Les Petites Pommes du savoir (n° 80)
     
  • Christian Lévêque, Sur les traces du vivant, Lyon, Collections du musée des Confluences, 160 p. (ISBN 978-2-84975-114-5).
    Ouvrage en couleur
     
  • Antonio Machado, « Lignes directrices sur les plans d'action en faveur des espèces animales menacées », dans Sauvegarde de la nature, éditions Conseil de l'Europe, no 92, 22 juillet 2005 (ISBN 92-871-3471-5)
    La protection et la gestion appropriées des habitats naturels sont des de la préservation de la diversité des espèces en Europe. Les espèces les plus menacées requièrent souvent des mesures complémentaires urgentes et ciblées pour stopper leur déclin. Ces mesures se présentent généralement sous la forme d'un « plan d'action », outil de conservation des espèces, grandement utilise aux Etats-Unis et en Europe. Ce rapport analyse I'emploi et les limites des plans d'action pour les espèces animales, et propose quelques lignes directrices pour leurs élaboration et leur mise en œuvre (les lignes directrices traitant espèces végétales ont fait I'objet du n° 68 de cette même série
     
  • Michael Busher, « Conserver la diversité biologique européenne dans le contexte climatique », dans Sauvegarde de la nature, éditions Conseil de l'Europe - La Documentation française, no 149, 13 juillet 2007 (ISBN 978-92-871-6262-5)
    Il y a de fortes chances que le changement climatique ait des conséquences environnementales majeures sur les habitats naturels au cours des cinquante années à venir. Il faudra modifier de manière drastique la conservation de la diversité biologique pour éviter les extinctions massives d'espèces et d'habitats menacés. Des recommandations précises sont faites aux gouvernements et aux agences de conservation qui collaborent aux travaux de la Convention de Berne. Ce titre offre un point de départ aux discussions sur les stratégies d'adaptation envisageables en vue de préserver la diversité biologique de l'Europe
     
  • Collectif, atlas de la biodiversité de la francophonie, richesses et vulnérabilités, publié par l'UICN et l'OIF, 2010, version électronique

Wikimedia Foundation. 2010.

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