Tiburtius van Brussel

Tiburtius van Brussel

Tiburtius van Brussel (en néerlandais) ou Bruxellensis (latinisé), Frans van den Berghe (son nom de naissance en néerlandais, sa langue maternelle), ou père François Tiburce, né à Bruxelles vers 1605, décédé à Lierre le 5 février 1669, est un compositeur des Pays-Bas espagnols.

Sommaire

Biographie

Tiburtius était le fils de Frans et de Maria Geest. Frans van den Berghe est son nom de baptême ; on l’a parfois erronément désigné du nom de François Tiburce. Le 20 avril 1625, il fut vêtu de l'ordre des capucins à Bruges. Le 7 avril 1628, à Bruxelles, il reçut les ordres mineurs, et, dans la même ville, il fut successivement ordonné diacre et sous-diacre le 23 septembre 1628 et le 22 septembre 1629. Le 18 décembre 1637, il obtint la juridiction de Gand et le 9 octobre 1660 aussi celle de Malines. En 1660-1661, il devint gardien ou père supérieur du monastère à Hasselt. Tibertius prit en charge la mise en musique des textes spirituels de deux recueils écrits par deux de ses confrères capucins. Il mourut de la peste à Lierre après avoir pris soin, dans cette ville, de victimes de cette maladie.

Œuvre

Den Boeck der gheesteliicke sanghen

Il serait le compositeur anonyme des mélodies de deux recueils de chansons sacrées, dont les textes ont été écrits par deux autres capucins. Le premier de ces recueils, Den boeck der gheesteliicke sanghen, sur des paroles du père Lucas van Mechelen (Lucas de Malines), connut un grand succès et est composé de trois parties :

  • Den bliiden requiem (Le Requiem joyeux, de 1631, réimprimé en 1674 avec Den droeven alleluia)
  • Cloosterken der gheestelijcke verryssenisse (Le cloître modeste de la résurrection spirituelle, de 1639)
  • Den droeven alleluia (L’Alléluia triste, de 1674).

En 1688-1689, ces trois ouvrages furent réimprimés ensemble, en un seul volume, à Amsterdam dans la République des Sept Pays-Bas-Unis.

C’est Aubertus Miraeus qui attribua, dans le second volume de la Bibliotheca Ecclesiastica, publié en 1649, la musique de ces recueils de chansons au père Tiburtius. Le seul de ces recueils à contenir une notation musicale, Den bliiden requiem de 1631, comprend une partie de superius et une partie de basse pour chaque texte ; dans la réédition de 1688, un volume séparé fut réservé à la notation musicale de 1631, pourvue de barres de mesure : Hondert- en-twee- en veertigh musicale sangh-vooisen, in superius en bassus (cent quarante deux chansons composées d’un superius et d’une basse). De ses 142, 106 reçurent aussi une indication d’air, ce qui était d’ailleurs courant à l'époque pour ce genre de recueils. Des 36 autres, la mélodie harmonisée est sans doute de l’invention du compositeur. Chaque texte était pourvu d’indications d’un ou plusieurs airs du répertoire de mélodies populaires de chansons tant profanes que spirituelles, ainsi que de danses, néerlandaises, françaises, italiennes et latines. Ces méthodes ont également été appliquées dans un autre recueil de chansons : De gheestelycke tortel-duyve (La tourterelle spirituelle, 1648) de Gabriël van Antwerpen (Gabriel d’Anvers). En outre, les indications des airs de Het Cloosterken et Den droeven alleluia se réfèrent le plus souvent à la musique de Den bliiden requiem.

Certaines indications se réfèrent au répertoire latin d'église (par exemple au Pange Lingua) ou à celui des chansons italiennes (comme Arridendo, sonando, balando). Parmi les titres de danse : La volte, Brande lorin, Alamande S. Nicolaes et Courante servante. Quelques titres de chansons néerlandaises et françaises : Ick stondt op hooghe berghen (Je me trouvais sur de hautes montagnes), Het viel een hemels dauwe (Il est tombée une rosée céleste), L'autre jour en un verger, En fin celle que i'aimme tant, Berin vous serez malade, Quand pour lesus mon cœur tout plain de flammes. La correspondance des indications d’airs à la musique notée est encore un sujet de recherche. Ainsi, les airs Fortun eylas porquoy et Ick ginck een mael spaceren (Un jour, je suis allé me promener) ne correspondent pas à la musique notée, qui serait donc composée par Tiburtius ; les indications d’airs auraient alors servi à ceux qui ne pouvaient pas lire la musique. La préface de l’édition amstellodamoise de 1688 nous donne quelques éclaircissements à cet égard : les indications d’airs devraient contenter ceux qui ne connaissent pas le solfège, car en publiant l’harmonisation à deux voix dans un ouvrage à part, on voulut créer le moyen de s’acquérir, à un prix moins élevé, uniquement le livre avec les paroles des chansons pourvues d’indications de mélodies choisies par le compositeur parmi les airs contemporains populaires qui sont faciles à apprendre et sur lesquels on peut chanter les paroles. Déjà dans l’édition gantoise de 1674 les indications d’airs furent adaptées aux exigences des temps modernes : si en 1631 chaque chanson n’obtint qu’une seule indication d’un air, dans les tirages de 1674 et 1688 apparaissent des indications pour jusqu’à quatre ou cinq différents airs pour chaque chanson. De tout cela on peut conclure que la collaboration musicale directe de Tibertius se limita à la première édition de 1631, bien qu’il mît très probablement lui-même en musique les 142 chansons. Peut-être choisit-il aussi les indications d’airs appropriés pour les chansons.

De gheestelycke tortel-duyve

Un second recueil de chansons, De gheestelycke tortel-duyve (La tourterelle spirituelle) sur des paroles de Gabriël van Antwerpen (Gabriel d’Anvers), publié à Anvers en 1648, se compose de 54 chansons, dont six chants de Noël. À l’exception de deux seulement, elles sont tous accompagnées d'une notation pour bassus et superius. Dans la table de matières, chaque chanson est pourvue d’une indication d’air qui ne semble pas s’ajuster à la musique donnée. Au demeurant, il n’y a pas plus de dix-huit indications différentes d’airs sur lesquels doivent se chanter ces chansons, notamment : ’s Nachts als ’t altemael was in ruste, Het viel een hemels dauwe, Daer waren twee cellebroerkens, O Iesu lieven bruydegom mijn, Hoe light ghy hier soo kaut, Daer waren twe boerinnen, Edele prince Cardinael, Hoe wel soo moet het lusten, Bedroefde hertekens, Van la Vinole, Fortune helas pourqoy. Adieu donc monde flattense (sic), Elle estoit por trop volage, Voisi Ie grand roy des armes, Se ben vedi o vita mia, Ave Felix salve Felix, EdeI artistken koen servent deux fois alors que l’air Alsoo 't begint est indiqué 36 fois. La musique ajoutée fut sans doute, dans la plupart des cas, composée par Tiburtius même. Le message au lecteur sur la dernière page confirme que les indications d’airs sont destinées à ceux qui ne savent pas lire la musique et qui peuvent apprendre les mélodies de quelqu’un qui connaît le solfège.

Litaniæ seraphicæ B. Mariæ Virginis

Tibertius donna également une collection de litanies polyphoniques, publiée à Anvers, dont le titre figure dans un catalogue de l’église collégiale de Borgloon : Litaniæ seraphicæ B.M.V. 3, 4, 5, 6 et 8 voc. cum basso continuo ad organum. In septem libris, auctore Tiburtio Bruxellensis capucini (sic ; Litanies séraphiques à trois, quatre, cinq, six et huit voix et basse continue pour l’orgue). Cette collection comprenait un Tantum ergo à huit voix qui clôt l’ouvrage.

Œuvre

Cette liste indique la langue employée pour les pages de titre.

  • (nl) Den Boeck der gheesteliicke sanghen bedeelt in twee deelen: Den bliiden requiem & Cloosterken der gheestelijcke verryssenisse (Anvers, 1631 et 1639) [2 vol.]
  • (nl) De gheestelycke tortel-duyve (Anvers, 1648)
  • (nl) Den boeck der gheestelycke sanghen, bedeelt in dry deelen: Den blyden requiem, Den droeven alleluia ende Het cloosterken (Gand, 1674 ; rev. 3/1688-1689, y compris : 142 musicale sangh-vooisen in superius en bassus, op dewelcke konnen gesongen werden alle de liederen, begreepen in de drie deelen van het boeck der geestelycke sangen)
  • (lt) Litaniæ seraphicæ B. Mariæ Virginis … in septem libris, à trois, quatre, cinq, six et huit voix, basse continue (orgue) (Anvers, non daté),

Bibliographie et sources

  • (nl) Helmer, Gert J., Den gheestelijcken nachtegael: een liedboek uit de zeventiende eeuw (Nimègue, 1966)
  • (nl) Hildebrand [Jules Raes], De Kapucijnen in de Nederlanden en het Prinsbisdom Luik (Anvers, 1950), p. 398 ; vii (1952), p. 603 ; viii (1954), p. 663 ; ix (1955), p. 366, 563
  • (nl) Miraeus, Albertus, Bibliotheca Ecclesiastica, ii (Anvers, 1649), p. 262
  • (nl) Porteman, Karel, De mystieke lyriek van Lucas van Mechelen (1595/1596-1652) (Gand, 1977-1978)
  • (nl) Spiessens, Godelieve, Tiburtius van Brussel, Pater, in : Nationaal biografisch woordenboek, éd. Jozef Duverger, ii (Bruxelles, 1966), p. 868-872
  • (en) Spiessens, Godelieve, Tiburtius van Brussel, Pater [Bruxellensis] [Berghe, Frans van den], in : Stanley Sadie et John Tyrrell, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, vol. 25, Grove’s Dictionaries (2001)

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Tiburtius van Brussel de Wikipédia en français (auteurs)

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