The Cinema Show

The Cinema Show
The Cinema Show
Chanson par Genesis
extrait de l’album Selling England by the Pound
Sortie 12 octobre 1973
Enregistrement août 1973
Durée 10:41
Genre rock progressif
Parolier Tony Banks, Phil Collins, Peter Gabriel, Steve Hackett, Mike Rutherford
Producteur Genesis et John Burns
Label Drapeau : Royaume-Uni Charisma
Drapeau : États-Unis Atlantic/Charisma
Pistes de Selling England by the Pound
After The Ordeal
Aisle Of Plenty

The Cinema Show est un morceau du groupe de rock progressif Genesis. Ce morceau est paru en 1973 dans le cinquième album studio du groupe, aussi un des plus célèbres, Selling England by the Pound.

Les paroles du morceau écrites par Banks et Rutherford sont tout droit inspirées d’un poème écrit par T. S. Eliot paru en 1922, The Waste Land. Les couplets mettent en scène les deux personnages éponymes de la tragédie Roméo et Juliette de William Shakespeare. Ceux-ci se préparent pour une sortie très officielle au cinéma, d’où le nom du morceau. Le refrain, si on peut l’appeler ainsi, fait référence à Tiresias, un personnage androgyne de la mythologie grecque, dont sa passion fut celle de l’amour. Le thème donc porté par les paroles de la chanson est bien la relation amoureuse entre deux êtres.

The Cinema Show est une chanson à caractère épique se divisant en deux grandes parties distinctes d’environ cinq minutes chacune, le morceau durant presque onze minutes. Il ne connaît aucun temps mort, de l’introduction interprétée par les deux guitaristes, au final se dirigeant descresendo vers le morceau suivant de l’album, Aisle Of Plenty. Celui-ci ne fera pas partie de notre étude, bien que The Cinema Show et lui s’enchaînent pour former un long morceau de treize minutes.

La première partie de The Cinema Show démarre avec les guitares à douze cordes de Steve Hackett et Mike Rutherford. Ceux-ci réalisent pendant les trente premières secondes une incroyable descente, pour ainsi entamer la véritable introduction. Le tempo subit dans cette introduction un rallentando et un accelerando successifs, comme dans certaines pièces de musique savante. Les arpèges sont accompagnés par les nappes synthétiques très discrètes de Tony Banks. Puis vient la voix de Peter Gabriel, qui reste très douce et très voluptueuse pour ainsi ne pas perdre l’esprit romantique de la chanson. Il est accompagné en fin de couplet par le batteur Phil Collins, qui joue également des percussions telles que du triangle et des cymbales pendant cette partie du morceau.

Quand vient la fin du deuxième couplet, on peut enfin entendre chaque musicien jouer de son instrument : Tony Banks reste fidèle aux nappes synthétiques jouées pendant les couplets, pendant que Hackett pose sa guitare acoustique pour entamer une belle montée de notes avec une guitare électrique Gibson. Le deuxième guitariste, Rutherford, réalise une double prestation puisqu’il conserve son rôle de deuxième guitariste en interprétant une suite d’arpèges, mais montre également ses indéniables talents de bassiste en interprétant une ligne de basse très simple avec un pedal bass, un instrument uniquement jouable avec les pieds, qui se présente sous forme d’un pédalier d’orgue, produisant le son d’une basse électrique. Mais c’est réellement Phil Collins qui marque l’arrivée de ce refrain grâce à un simple fla, double coup de baguettes, joué sur la caisse claire, et entame ainsi ce refrain en jouant un simple pattern de batterie, mais rudement efficace. Peter Gabriel reste quant à lui derrière son micro, ce jusqu’à la fin du refrain. Le tempo est de vitesse moyenne et cette partie de morceau comporte très peu voire aucune nuance. Le tout, composé d’une structure classique en 4/4, est très régulier et équilibré. Le refrain reste sobre et n’a pas de caractère particulier, bien que cette partie soit censée raconter une histoire d’amour. La fin du refrain s’ouvre sur une partie transitoire entre les deux refrains.

Cette nouvelle partie est caractérisée par le même tempo et la même rythmique que ceux du refrain. L’ambiance a bien changé, puisque la batterie n’a plus la même importance : Collins ne se contente que de quatre noires à la charleston et quelques coups de cymbales. On retombe plus dans le romantisme du début du morceau : les arpèges de Hackett et Rutherford s’entremêlent une nouvelle fois dignement, tandis que l’on peine à entendre les quelques notes jouées par Banks au piano électrique Hohner Pianet. Quant à Gabriel, celui-ci entame un solo de flûte. Il commence timidement par quelques notes dans les aigus pour ensuite s’imposer un peu plus après les trois minutes trente. Les instruments se confondent et le thème de cette transition est très calme. On est apaisé par le son aérien produit par la juxtaposition des instruments. De plus, ce thème transitoire en mineur septième alterne entre seulement deux accords, dont un qui donne la tonalité dominante, le ré. À partir de la quatrième minute, la partie transitoire entame un crescendo. Les voix de Gabriel et de Collins, fredonnant un simple « Na na na », ajoutent une touche de mystère et de suspense : on s’attend à une explosion de note. Cependant, les musiciens jouent avec la patience des auditeurs puisqu’au moment où la transition semble se terminer et que Collins ouvre progressivement la pédale de charleston pour annoncer une suite plus puissante, on assiste à une chute flagrante. En effet, les musiciens décident de rejouer le thème transitoire, afin de faire stagner pendant quelques secondes de plus la chanson. Ensuite, on remarque que la fin de la transition approche, suite à la montée des voix. Mais c’est réellement le jeu de Collins qui va nous annoncer la fin de cette transition : le batteur double les notes jouées au charleston et passe donc de quatre noires à huit croches. Il ouvre ensuite la pédale du charleston progressivement, afin de faire monter la musique en puissance.

La reprise du refrain est confirmée par le simple break à la batterie de Collins et le crescendo interprété par tous les instruments. Tous les musiciens interprètent strictement la même partition que celle du premier refrain, sauf Hackett qui réalise un enchaînement de notes différent du premier. Les paroles chantées par Gabriel ainsi que l’instrumentation sont identiques à celles du premier refrain. Cependant, la fin du refrain change puisqu’au lieu d’enchaîner avec une transition légère et calme comme précédemment, l’instrumentation, la rythmique, le tempo et la tonalité ne changent pas, mais on a accède à une partie entièrement instrumentale inspirée tout droit du refrain. En effet, Gabriel est désormais parti et ce jusqu’à la fin de la chanson. Banks, par contre a pris la place du chanteur puisque c’est maintenant le synthétiseur ARP Pro Soloist du claviériste qui surplombe tout le morceau. Steve Hackett quant à lui va jouer une rythmique à la guitare électrique, ce durant tout le morceau. La première partie se clôt royalement à cinq minutes cinquante du morceau, par douze notes jouées par Banks sur une structure rythmique en 6/8. Cette infime partie transitoire peut aussi être la transition introductive de la seconde grande partie.

La deuxième partie de The Cinema Show démarre sur une structure rythmique 7/8 signée Phil Collins. En effet, le batteur aimait à compliquer son travail et son jeu. Les structures rythmiques complexes sont une des grandes caractéristiques du rock progressif et étaient pour Collins, un moyen de mieux affirmer sa technique musicale et une façon de se démarquer des autres groupes. Ceci étant, d’autres groupes de rock progressif ont repris ces structures composées et notamment la structure complexe la plus courante en 7/8. Cette deuxième partie s’ouvre donc directement par un solo de synthétiseur ARP par Tony Banks. Ce solo a en réalité été composé par Banks, Collins et Rutherford. On le remarque car les trois instruments prédominants sont le synthétiseur, la batterie et la basse électrique. Quant à Hackett, il joue une rythmique d’accord à la guitare et accompagne dignement les trois autres instruments. Le travail de Collins, d’Hackett et de Rutherford est minutieux. En effet, durant l’intégralité du solo de Banks, ils vont rythmiquement copier le claviériste. Leur instrument va être en parfaite synchronisation rythmique avec le ARP de Banks. À la batterie, Phil Collins oscille entre improvisation et symétrie rythmique avec le synthétiseur. On remarque également que le troisième temps est fortement marqué, de par notamment le fort coup de caisse claire de Collins. On entend aussi de l’orgue, joué par Banks et différentes nappes synthétiques tout au long du solo. Banks joue le solo de la main droite, et le reste des accords à la main gauche. Le son est très propre, et on distingue parfaitement chaque instrument. Le tempo est plutôt rapide, et le thème est de caractère épique voire glorieux.

Le morceau reste assez virulent jusqu’à un apaisement vers les six minutes cinquante-trois. Le thème gagne en profondeur et en noblesse, notamment grâce à plusieurs caractéristiques notables : la tonalité majeure, la batterie jouée dans une nuance piano, l’orgue qui est très mis en valeur. Mais la caractéristique principale de cette mise en puissance est la présence de la basse obstinée en la : en effet, tous les accords interprétés par Banks gardent la basse en la, ce qui anoblie le thème. De plus, le la est la tonalité évoquant la joie et l’amour, ce qui correspond bien à l’esprit général de la chanson : une histoire d’amour, saupoudrée de romance et d’innocence. Le morceau suit son cours, lorsqu’il s’intensifie vers les sept minutes trente, lorsque Banks utilise des nappes vocales synthétiques. Mais ce n’est qu’à la huitième minute que le solo subit une coupure. En effet, le synthétiseur se pose pendant un temps et laisse la charge du morceau à la guitare de Hackett et à la batterie très posée de Collins. Ceci ne dure qu’un temps, puisque, sur des caractéristiques structurales identiques, le solo de Tony Banks reprend son cours.

Effectivement, Banks entame sa deuxième partie de solo à huit minutes onze secondes par une descente très rapide sur son ARP. Puis il réalise une montée de quinze notes avant d’enchaîner avec une partie plus soutenue, jouée sur une tonalité en mineur septième. Cette tonalité permet de faire ressortir des sons sérieux et mineurs tout en restant dans un esprit de joie et d’amour. Ce changement de tonalité est mis en valeur par les quatre coups de cymbale de Collins. Celui-ci prédomine dans cette partie du solo. En effet, il joue sur dans une nuance forte, comme au début du solo. Le thème prend ensuite des tournures plus sombres et plus brutales un peu avant les neuf minutes. La tonalité en fa dièse mineur rend le morceau plus obscur et mystérieux, tout en restant dans l’esprit amoureux du début de la chanson. Il faut ajouter que la rythmique et le tempo n’ont pas changé pendant toute la durée du solo.

On arrive à une explosion finale précédée par la superbe montée de Banks au synthétiseur autour de neuf minutes quatorze secondes. Cette avant dernière partie de solo se caractérise par une structuration unique des notes jouées par Banks: celui-ci joue sur presque vingt secondes toujours onze notes par mesures. Ces notes diffèrent selon l’accord joué sur cette mesure. À la quarante-deuxième seconde arrive enfin une des dernières parties du solo, également une des plus nobles et une des plus épiques. En effet, le fond de nappes synthétiques facilement distinguable rend glorieuse cette fin de morceau. La dixième minute et la sixième seconde annoncent le final de The Cinema Show. Celui-ci est caractérisé par neuf simples notes jouées au ARP mais surtout par la virulence du jeu de Collins. En effet, celui-ci oscille entre les différentes cymbales, les toms et adopte un jeu puissant et agressif. Nous sommes bien à la fin du morceau : les musiciens et leur instrument sont au plus haut de leur puissance, comme dans une coda d'un morceau de musique savante.

À la trentième seconde exactement, la structure rythmique se coupe d’un coup et retombe sur une simple forme en 4/4. Cette décision est très simple : les musiciens devaient enchaîner The Cinema Show et Aisle Of Plenty, chanson courte jouée exclusivement sur une structure en 4/4. La chanson The Cinema Show termine donc royalement sur un decrescendo majestueux et sur une tonalité rappelant la nostalgie de la vieille Angleterre, thème prédominant sur le morceau suivant, Aisle Of Plenty.


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article The Cinema Show de Wikipédia en français (auteurs)

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