Pauline Nyiramasuhuko

Pauline Nyiramasuhuko
Pauline Nyiramasuhuko
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Mandats
Ministre de la Famille et du Progrès des femmes
19921994
Président Juvénal Habyarimana
Théodore Sindikubwabo
Gouvernement Gouvernement Kambanda
Biographie
Date de naissance 1946
Lieu de naissance Ndora, Rwanda
Nationalité Drapeau du Rwanda Rwanda
Diplômé de Université nationale du Rwanda

Pauline Nyiramasuhuko, née en 1946, est une femme politique rwandaise. Elle fut ministre de la Famille et du Progrès des femmes de 1992 à 1994, notamment dans le gouvernement Kambanda.

Accusée d'avoir incité les troupes militaires aux viols de femmes lors du génocide au Rwanda, en 1994, elle est jugée pour génocide au sein du Tribunal pénal international pour le Rwanda, et condamnée pour les sept chefs d'accusation à la prison à vie. Elle est alors la première femme condamnée pour génocide.

Sommaire

Biographie

Enfance et études

Née en 1946 dans une famille pauvre de Hutus de la petite communauté agricole de Ndora, dans la province de Butare, elle a fréquenté l'école sociale de Karubanda où elle devint amie avec Agathe Kanziga, la future épouse de Juvénal Habyarimana qui deviendra président du Rwanda.

Après son cursus, elle devint assistante sociale. En 1968, elle se maria avec Maurice Ntahobali et ensemble, ils eurent quatre enfants. Elle a travaillé pour le ministère d'État des Affaires sociales et de l'Information des femmes, notamment dans le domaine de la santé et de la garde des enfants. En 1986, elle étudia le droit à l'université nationale du Rwanda. Elle est ministre de la Famille dans le gouvernement de 1992 de Habyarimana.

Ministre de la Famille et génocide

Le génocide rwandais commença le 9 avril 1994 après l'assassinat de Habyarimana. Les Hutus, armés, se déployèrent dans toute la campagne mettant en place des points de contrôle afin d'empêcher les Tutsis de s'enfuir. Les Hutus qui refusaient de participer au génocide furent attaqués[1],[2] Les habitants de Butare virent et entendirent des coups de feu par-delà les collines pendant la nuit et lorsque les Hutus se rassemblèrent aux bords de Butare, les citoyens défendirent leurs frontières[3].

En réponse à la révolte, le gouvernement intermédiaire envoya Pauline Nyiramasuhuko de la capitale, Kigali à Butare, sa ville natale afin qu'elle y intervienne. Elle ordonna au gouverneur de l'époque d'organiser des massacres et lorsqu'il refusa, il fut tué. Nyiramasuhuko appela alors des milices de Kigali[4].

Le 25 avril 1994, alors que des milliers de Tutsis étaient rassemblés dans un stade où la Croix-Rouge leur fournissait un abri et de la nourriture, Nyiramasuhuko y aurait organisé un piège[3].Les Interahamwe, conduit par Arsène Shalom Ntahobali, le fils de Pauline, encerclèrent le stade. Les réfugiés furent violés, torturés, tués et leur corps furent brûlés[5],[6]. Arsène aurait dit aux miliciens : « Before you kill the women, you need to rape them »[5]. Dans un autre incident, elle ordonna à ses hommes de prendre des bidons d'essence de sa voiture et de les utiliser pour brûler un groupe de femmes à mort, en laissant une victime de viol survivre en tant que témoin[3].

Implication dans le génocide et condamnation

Article connexe : Génocide au Rwanda.

En fuite au Zaïre, elle est finalement arrêtée au Kenya, le 18 juillet 1997.

On lui reproche notamment d'avoir violé l’article 3 des Conventions de Genève ainsi que son protocole additionnel (notamment la « violence sur la vie » et l'« outrage à la dignité »)[7].

Le 24 juin 2011, Pauline Nyiramasuhuko est reconnue coupable par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avec six autres accusés (dont son fils Arsène Shalom Ntahobali et Elie Ndayambaje, ancien maire de Muganza, condamné à la prison à vie, Sylvan Nsabimana, ancien préfet de Butare, condamné à 25 années de prison, Alphonse Nteziryayo, alors préfet de Butare, condamné à 30 ans de prison et Joseph Kanyabashi, maire de Ngoma, condamné à 35 ans). Elle est alors la première femme de l'histoire à se voir condamnée pour responsabilité dans un génocide et crimes contre l'humanité, par un tribunal pénal international, notamment pour l'« affaire Butare[7] » : elle purge alors une peine de prison à perpétuité. Elle n'a pas reconnu sa culpabilité[7].

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pauline Nyiramasuhuko de Wikipédia en français (auteurs)

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