Valencianisme

Valencianisme
Drapeau traditionnel du nationalisme valencien.

Le valencianisme est un courant de pensée prônant la défense et la promotion de l'identité valencienne, de ses traditions, sa culture et sa langue. Sur un plan politique, les sensibilités valencianistes, régionalistes ou, particulièrement, nationalistes, peuvent être revendicatrices d'un degré variable d'autonomie pour la région au sein de l'État espagnol, de son incorporation au projet politique de Pays catalans, voire de son indépendance.

Le valencianisme a fait son apparition au XIXe siècle, dans le sillage de la Renaixença de la langue catalane et du mouvement romantique, sous l'impulsion de quelques figures emblématiques comme Constantí Llombart.

En raison des oppositions et controverses internes relatives à la définition même de l'identité valencienne, le valencianisme a connu un cheminement complexe et sinueux, et sous cet appellatif peuvent être réunis des mouvements, historiques et actuels, extrêmement hétérogènes et parfois radicalement antagonistes. Malgré le grand engouement pour la question nationale à la mort de Franco et le rôle important joué par les questions identitaires dans la configuration du panorama politique valencien lors de la période de la Transition démocratique en Espagne, les partis se réclamant du valencianisme n'ont, depuis l'instauration de l’autonomie, bénéficié que d'un appui inconstant et limité de l'électorat valencien. Certaines thématiques liées au valencianisme, en particulier les controverses relatives à la langue valencienne et à la relation entre Valence et la Catalogne, restent toutefois au premier plan de la vie médiatique et politique du pays.

Sommaire

Histoire

Origines

Le valencianisme républicain

« Drapeau de lutte » (senyera de lluita) défendu par le valencianisme républicain durant la Seconde république.

Durant la Seconde République espagnole, plusieurs partis de tendance valencianiste font leur apparition. À gauche, souvent issues de scissions du parti blasquiste PURA, on trouve le Partit Valencianista d'Esquerres, Esquerra Valenciana et Esquerra Republicana Valenciana. Tous trois sont défenseurs d'une nation valencienne et de l'unité du catalan et du valencien, et sont en bons termes avec les partis catalans d'idéologie proche ; ainsi Vicent Marco Miranda, d'Esquerra valenciana, intègre le groupe de Esquerra Republicana de Catalunya au Congrès des députés.

La proximité avec le catalanisme est encore davantage visible auprès des groupes de droite, où l'Unió Valencianista Regional, menée par le banquier Ignasi Villalonga i Villalba, maintenait d'excellentes relations avec la Lliga Regionalista de Francesc Cambó. Parmi les autres groupes de droite, on peut citer Acció Nacionalista Valenciana, Acció Valenciana (groupe catholique issu de scissions de la Dreta Regional Valenciana) et l'Agrupació Valencianista de la Dreta.

Les revendications autonomistes des différentes régions d'Espagne, en particulier la Catalogne, donnent lieu à diverses propositions de statuts d'autonomie. Ainsi, un avant-projet de statut pour le Pays valencien fut publié en juillet 1931, principalement à l'initiative des blasquistes. Son rejet par les noyaux républicains d'Alicante et de Castellón rendit impossible sa mise en application. La victoire du Front populaire en 1936 raviva la question de l'autonomie mais l'éclatement de la guerre civile y mit fin.

Mutations durant le franquisme

Une fois instaurée la dictature franquiste, le valencianisme subit, comme tous les mouvements particularistes d'Espagne, une forte répression. Cependant, durant les premières années de la dictature, un petit groupe d'intellectuels valencianistes maintiendra sa vitalité, en particulier le groupe éditorial Torre, mené par Miquel Adlert et Xavier Casp, qui échappe à la répression en raison de sa défense de la foi chrétienne et son positionnement idéologique conservateur, thématiques communes avec le dogme du nouveau régime.

Bénéficiant d'une tolérance variable de la part des autorités, certains intellectuels continuent également leur œuvre au sein de l'association Lo Rat Penat. La conception nationale de ce groupe, qui comptait parmi ses membres des futures personnalités telles qu'Eliseu Climent, Alfons Cucó et Joan Fuster, d'abord limitée au seul cadre valencien, évolua vers la conception culturelle de la « communauté catalanique » (« comunitat catalànica »), un terme forgé par Adlert. La trajectoire intellectuelle du jeune Fuster est fondamentale pour comprendre l'évolution du valencianisme lui-même et son ultérieure rupture en deux camps adverses.

Fuster, qui était né dans une famille de tradition carliste, et avait même adhéré un temps à la phalange, s'inclina peu à peu vers une posture plus progressiste, convergente avec d'autres idées en cours dans les milieux européistes. À la suite de ses contacts avec le nationalisme catalan, il élabore une nouvelle conception pancatalaniste de l'identité valencienne, marquant une rupture dans la constitution du valencianisme, qu'il exposera finalement dans son influent essai Nosaltres, els valencians (1962).

La pensée nationaliste fusterienne octroie à la langue, commune avec les Catalans et les Baléares, un rôle central dans la représentation nationale. De cette conception il tire l'idée de « Pays catalans », notion qui désigne les territoires catalanophones de l'ancienne Couronne d'Aragon. Pour Fuster, le seul destin viable pour les zones catalanophones du Pays valencien consiste en leur intégration dans cette communauté, culturelle tout d'abord, puis politique. Dans une telle hypothèse, il suggère que les zones castillanophones, qu'il considère comme indissolubles et nuisant à la constitution d'une conscience nationale unitaire, soient intégrées à d'autres zones de leur domaine linguistique (en particulier Castille-La Manche et Aragon).

La modernité du discours de Fuster, face au conservatisme des autres leaders valencianistes de cette époque, lui valut un écho important, spécialement auprès des groupes les plus jeunes, qui virent en lui un clair référent anti-franquiste. Ceci ainsi que la rupture interne que supposait sa conception du fait national valencien, dériva en un affrontement avec le valencianisme traditionnel (parfois qualifié de ratpenatisme)

Bien que Nosaltres, els valencians n'ait pas eu de répercussion importante au sein de la société valencienne au moment de sa sortie, la conception nouvelle du valencianisme défini par Fuster devint une référence incontournable pour les nouvelles générations d'étudiants et d'universitaires, qui intégrèrent la question nationale de façon notable dans leur discours antifranquiste. Le succès parmi les détracteurs du régime fut tel que la presque totalité de la gauche valencienne assuma, ne serait-ce que de façon superficielle, le discours valencianiste, comme en témoigne l'addition des lettres « PV » (País valencià) aux sigles des groupes politiques alors clandestins.

La Transition démocratique et la bataille de Valence

Article détaillé : Bataille de Valence.
Drapeau communautaire défendu par les nationalistes valenciens. Il fut le drapeau officiel durant la période préautonomique, avant d'être remplacé par le drapeau couronné de Valence à la suite de la bataille de Valence.

L'intellectualité du discours fustrien, bien qu'inspirant une introspection académique sans précédent en révolutionnant l'approche de nombreux angles d'études (sociologie, économie, philologie, historiographie…), ne rencontra pas l'adhésion des secteurs populaires, en particulier ceux proches de la ville de Valence, qui professaient un valencianisme tempéramental. Ainsi, une bonne part des milieux festifs et culturels (notamment le secteur des Fallas) resta aux mains du régime dans un premier temps, basculant vers l'anticatalanisme avec la fin de ce dernier.

De façon plus précise, certains secteurs du valencianisme traditionnel, menés par Adlert et Casp, abjurèrent leurs positions catalanophiles, adoptèrent une posture linguistique sécessioniste entre catalan et valencien et s'opposèrent avec vigueur aux théories fusteriennes. S'appuyant sur l'héritage anticatalaniste du blasquisme républicain et sur l'opposition frontale entre le régime franquiste et les thèses de Fuster, Cap et Adlert furent les précurseurs du blavérisme, un mouvement populiste de réaction, idéologiquement hétérogène, et assumèrent un discours valencianiste fondamentalement anticatalaniste, généralement proche d'une sensibilité espagnoliste et, en pratique, conservateur. Le mouvement tient son nom de la frange bleue du drapeau de Valence, originaire de la ville de Valence et que le fustérianisme ne reconnaît pas approprié pour l'ensemble de la région à la différence des blavéristes.

Drapeau de la ville de Valence, avec sa frange bleue, d'où les blavéristes tirent leur nom. À la suite de la Bataille de Valence il est adopté comme drapeau officiel de la Communauté.

L'affrontement identitaire entre blavéristes et catalanistes qui eut lieu durant la transition cache en réalité un antagonisme entre droite et gauche espagnoles, particulièrement comme conséquence de l'adoption par l'UCD d'une posture de circonstance lui permettant d'éviter la polarisation électorale classique droite-gauche[1]. Cette période, au cours de laquelle la pensée valencianiste embryonnaire connaît une fracture catégorique, est connue sous le nom de Bataille de Valence.

Drapeau de la Catalogne, qui est également celui de l'ancienne Couronne d'Aragon et est encore arboré dans de nombreuses localités valenciennes, baléares et aragonaises.
Drapeau de l’actuelle Communauté autonome d'Aragon.
Drapeau de l'actuelle Communauté autonome des îles Baléares.

À gauche, les nouvelles générations d'universitaires comme celles qui avaient fondé, encore sous le franquisme, le Front Marxista Valencià ou le Partit Socialista Valencià, créèrent le Partit Socialista del País Valencià, d'abord intégré, puis absorbé dans le PSOE régional pour devenir le PSPV-PSOE. On peut également citer le Partit Socialista d'Alliberament Nacional et le Partit Comunista del País Valencià. De façon générale, une bonne partie de la gauche fit siennes les revendications nationalistes élémentaires, l'idée de démocratie étant étroitement associée à la reconnaissance du fait différentiel valencien et à l'autonomie. En 1982 est fondé Unitat del Poble Valencià, dans l'objectif d'agglutiner le nationalisme valencien de gauche et qui, après l'approbation du statut d'autonomie, finit par devenir le référent du nationalisme fustérien.

La droite valencianiste non anticatalaniste, généralement décriée elle aussi par les blavéristes comme étant catalaniste, rencontra plus de difficultés pour trouver un champ d'expression politique en raison du succès du discours anticatalaniste parmi les secteurs conservateurs, qui étaient les plus favorables à son positionnement idéologique. On peut néanmoins signaler la Unió Democràtica del País Valencià, qui défendait le valencianisme depuis une optique démocrate chrétienne. Certains membres de l'UCD valencienne abandonnèrent le parti après la dérive anticatalaniste et le succès de la stratégie qui l'avait amené à favoriser le blavérisme, comme Francesc de Paula Burguera i Escrivà, qui fonda le Partit Nacionalista del País Valencià dans le but de regrouper l'ensemble des forces nationalistes valencianistes, de droite comme de gauche, mais sans rencontrer le succès escompté.

Avec le temps, Unió Valenciana (UV) finit par devenir l'unique référent significatif du valencianisme blavériste laissé derrière la Unió Regionalista Valenciana, refondée dans l'Esquerra Nacionalista Valenciana sans rencontrer de succès aux urnes. Mené par Vicent González Lizondo, UV obtint une représentation parlementaire aux Corts valenciennes et une importance présence à l'échelle municipale, particulièrement dans la province de Valence. Il récolta ainsi 10.5% des votes aux élections autonomiques de 1991 et le parti populaire forma avec lui un gouvernement de coalition lors de la législature de 1995-1995. Depuis 1994 toutefois, et après avoir connu plusieurs scissions, le parti a perdu une grande partie de son influence électorale, et de fait aucun parti valencianiste ne joue de rôle de premier plan au niveau communautaire.

Tendances actuelles

Le régionalisme valencien

De façon générale on qualifie de régionaliste les partis partisans d'une identité régionale compatible avec une identité nationale plus large, espagnole dans le cas valencien. Ainsi, on qualifie généralement de régionaliste le mouvement hétérogène, dit « blavériste », qui fait son apparition dans la seconde moitié du XXe siècle et durant la Transition démocratique en Espagne, qui rassemble des secteurs majoritairement régionalistes. Conservateur, proche des milieux carlistes et phalangiste, il se définit, avant tout, par son refus de tout élément symbolique ou culturel commun avec la Catalogne, en particulier la langue. Le mouvement connaît sa plus grande, quoique relative, popularité dans la ville de Valence elle-même et dans les comarques adjacentes de l'Horta. Le principal parti de ce courant a été Unión Valenciana.

Manifestation en défense de la « langue valencienne » (entendue comme séparée du catalan) convoquée à l'initiative de Coalición valenciana en 2004.

Le régionalisme valencien se divise lui-même en plusieurs courants. Traditionnellement associé de près aux courants espagnoliste, la défense de la « patrie valencienne » comme une partie de l'Espagne a débouché sur une conception autonomiste. Parmi les partis de ce courant, on peut citer l'actuelle Coalición Valenciana, qui défend selon ses mots « un foralisme constitutionnel pleinement enraciné dans l'histoire et dans le sentiment le plus commun des Valenciens ».

Récemment a émergé de ces mêmes milieux un courant fédéraliste, fruit des secteurs les plus progressistes d'Unió valenciana. Plus proche des postures habituellement qualifiées de nationalistes, il défend la constitution d'un État fédéral qui intégrerait la nation valencienne.

Courants nationalistes

Valencianisme fustérien

L'Esteleda groga, symbole catalaniste et pancatalaniste.

Le valencianisme fusterianiste, qualifié de pancatalaniste par ses détracteurs, intègre le Pays valencien à l'espace catalan, s'appuyant sur l'unité linguistique et culturelle. Il est défendu par des partis minoritaires tels qu'Esquerra Republicana del País Valencià (ERPV) et le Partit Socialista d'Alliberament Nacional dels Països Catalans (PSAN), qui ensemble ont obtenu moins de 0,5 % des suffrages aux élections municipales et régionales de 2007.

Valencianiste sécessioniste

Le valencianisme sécessioniste souhaite l'indépendance de la nation valencienne et refuse l'union politique avec les Catalans, sans rejeter l'unité de la langue. Actuellement, cette tendance ultra-minoritaire est soutenue par Opció Nacionalista Valenciana et Esquerra Nacionalista Valenciana, integrés dans la coalition « UxV » lors des élections de 2007, auxquelles ils ont obtenu 0,11 %.

La « troisième voie » ou valencianisme de conciliation

Valencianisme de construction

Le plus populaire, se présentant comme l'héritier direct du valencianisme républicain, il défend la création d'une constitution souveraine pour le Pays valencien. Le parti le plus représentatif de ce courant est Bloc Nacionalista Valencià (Bloc ou BNV). En 2007, pour les élections des autonomies, il a formé une vaste coalition avec d'autres partis de gauche, appelée Compromís pel País Valencià ; il a ainsi obtenu 7 sièges sur 99 aux Corts. En 2011, une coalition similaire obtient six sièges aux Corts valenciennes.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • (ca) Alfons Cucó, El valencianisme polític : 1874-1936, Valence, Garbí, 1971, 1re éd., 472 p. 
  • (ca) Alfons Cucó, El roig i el blau : la Transició democràtica valenciana, Valence, Tàndem, 2002, 1re éd., 369 p. (ISBN 84-8131-279-7) 
  • (ca) Vicent Flor, Noves glòries a Espanya : Anticatalanisme i identitat valenciana, Catarroja, editorial Afers, 2011, 1re éd., 379 p. (ISBN 978-84-92542-47-5) 
  • (ca) Joan Fuster, Nosaltres, els valencians, Barcelone, Edicions 62, 1962.
  • (ca) Josep-Vicent Marqués, País perplex, Valence, edicions 3i4, 2000, 3e éd. (1re éd. 1974), 292 p. (ISBN 84-7502-002-X) 
  • (ca)Joan Francesc Mira i Casterà, Sobre la nació dels valencians, Valence, Tres i Quatre, 1997.
  • (ca) Eduard Mira, De impura natione: el valencianisme, un joc de poder, Eliseu Climent (ed.), 1986.
  • (es) Andrés Piqueras Infante, La identidad valenciana - la difícil construcción de una identidad colectiva, Madrid, Escuela Libre, 1996 (ISBN 84-88816-19-7)

Audiovisuel

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Liens externes


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