Michel Coignet

Michel Coignet
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Astrolabe persan du XVIIIe siècle semblable à ceux que fabriquait Michel Coignet

Michel Coignet, Quignet ou Cognet (Connette en italien), né à Anvers en 1549 est un ingénieur cosmographe, mathématicien et fabricant d'instruments brabançon, mort à Anvers le 24 décembre 1623.[1] Mathématicien, ingénieur et cartographe des archiduc et duchesse d'Autriche Albert et Isabelle, il occupait à leur cour une position analogue à celle de Simon Stevin auprès de Maurice d'Orange. Les géographes lui doivent un traité de la navigation (1580) et de nombreux ouvrages mathématiques ou militaires. Il fut un des premiers jalons dans la création du compas de proportion[2]. Ayant pour élève Marino Ghetaldi, connu de François Viète, dont il utilise les relations sur les liaisons entre les coefficients et les racines[3], Coignet fut un mathématicien respecté par ceux de son époque, et notamment par Fabrizio Mordente, Ludolph van Ceulen, Godefroy Wendelin, Adrien Romain, le grand Galilée, Johannes Kepler ou Mercator.

Sommaire

Un homme considéré

Des origines modestes

Les maisons des Guildes d'Anvers

Peu de choses sont connues de la vie de Michel Coignet. Sa famille comprend des bijoutiers, des peintres, des médecins. Son père, Gillis ou Gilles Coignet de Oudere (l'ancien), fabricant d'instruments, mourut en 1562 à l'âge de 47 ans[4], ce qui fait probablement de Coignet le frère du peintre Met de Vleck en fait Gillis Aegidius Coignet, né en 1538 ou 1542 à Anvers, mort à Hambourg en 1599[Note 1],[5]. En 1568, ayant appris le français, Michel est quant à lui accepté comme professeur de mathématiques, plus précisément comme maître d'école, dans la guilde (ou « gilde ») de Saint-Ambroise[6],[7]. En 1572, il enseigne cette discipline à des officiers supérieurs de la cour d'Espagne et dans la même année, il est nommé magistrat d'Anvers comme « jaugeur de vin »[8]. Marié à Maria van den Eynde, dont il a dix enfants, il est admis en 1581 comme membre de la guilde de Saint-Luc.

Premières publications

De cette époque datent :

  • des tables astronomiques, Tabulæ astronomicæ ;
  • dès 1573, une déclaration ʃur le fait des changes ainsi qu'un petit Discours de bien & duement disconter, avec la solution sur diverses opinions y proposées, plus la solution des questions mathématiques par la supputation de Sinus, illustrées & amplifiées par les démonstrations géométriques, nécessaires à icelles, imprimé avec l'Arithmétique de Valentin Mennher (ou Menher) à Anvers[9] ;
  • la même année, il publie à Anvers ses commentaires sur l'œuvre récréative de Valentin Menher[10]. Ces cent questions ingénieuses pour délecter et aiguiser l'entendement, dont il donnait les solutions, furent remises en forme par Denis Henrion à Paris, en 1621[11]. Ces jeux récréatifs, ou de semblables, firent au siècle suivant le fonds de commerce des livres de mathématiques de Cyriaque de Mangin, Claude-Gaspard Bachet de Méziriac et Claude Mydorge ;
  • un traité sur la navigation, Nieuwe onderwysinghe op de principaelste puncten der zeevaert en 1580, traduit en français et imprimé à Anvers par Jaques Heinrick l'année suivante, intitulé : Instruction des points les plus excellents et nécessaires touchant l'art de naviguer, (1581), où il donne une méthode pour naviguer d'est en ouest[12] ; Coignet s'y montre lecteur de Pedro Nunes et de Pierre de Medine dans la traduction flamande de Merten Everaert[13] et fin connaisseur de la notion de loxodromique. Cette méthode, qui inspire par la suite bien des navigateurs dont Jean-Baptiste Morin de Villefranche, est néanmoins erronée[14] ; elle est immédiatement plagiée par Thomas Blundiville[15] qui en fait paraître la traduction en marge de ses Exercices en 1594[4].

Enfin, Coignet trouve encore le temps de faire éditer, en Flamand[16], les œuvres de son ami de Maastricht, Willem Raets[17], trop tôt décédé.

De Mordente à Galilé

Gerard Mercator

En 1584, il rencontre Fabrizio Mordente, l'inventeur supposé d'un premier pantomètre, de passage à Anvers pour l'impression de son ouvrage[Note 2]. La même année, il entre en correspondance avec Gérard Mercator. Malheureusement, il ne reste de sa correspondance avec Gerard Kremer que ce qu'en a conservé un des élèves de Coignet, Federico Samminiato de Lucques[6],[Note 3].

Le 31 mars 1588, ayant eu communication des recherches de Galiléo Galilée à propos du barycentre d'un conoïde parabolique tronqué, Coignet lui écrit son admiration. En contact avec Godefroy Wendelin ou Ludolph van Ceulen, et poursuivant ses recherches sur le pantomètre, il est probable qu'il les communique à Galilée et lui donne l'idée de son compas de proportion[8],[18], ce que confirme ultérieurement, non sans une jalousie suspecte, Giovanni Camillo Glorioso[19],[20], qui, dans une lettre adressée à son ami Giovanni Terrenzio, laissa entendre que Michel Coignet en est effectivement le premier inventeur[Note 4] :

« Quo in crimine Galilaeus suspectus est, cum auctorem quoque se faciat instrumenti quod Circinum Militare et Geometricum appellavit, Magnoque Hetruriæ Principi dedicavit ; vetus quippe adinventum, et ab omnibus una voce Michaeli Coigneto Antuerpiensi, ut primo inventori, attributum »

Le mathématicien des archiducs

L'archiduc Albert vers 1600 par Frans Porbus (Fine Arts Museums of San Francisco)

En 1596, Coignet entré à sa demande au service des archiducs Albert et Isabelle, abandonne son office municipal et se consacre aux fortifications le long de la rive de l'Escaut. À cet Archiduc, féru de mathématiques[Note 5], Coignet adresse cette requête :

« A Son Altesse Sérénissime, remonstre très humblement Michael Coignetus, mathematicus, qu'il a esté plus de 23 ans instructeur et précepteur à plusieurs divers seigneurs et princes en la science de la mathématicque, dont il a pris l'occasion de composer quelques livres, que luy et plusieurs doctes personnes trouvent être très nécessaires et singulièrement requis pour redresser l'estude de ceste science en ce pays de par-deça, laquelle pour les troubles passées a esté quasy amortie et annéantie.  »

Coignet développe à la suite de cette adresse un plan des cours qu'il veut donner[21] :

« Le premier sera sur les nouvelles hypothèses des orbites célestes tels que les conçoit Copernic. Le second sera une œuvre de la géométrie pratique, ensemble une réfutation des absurdes problèmes géométriques que Josepbus Sclialigher a fait publié à Leyde ; le troisième sur la réformation et augmentation de son livre de l'art de naviguer par les instrumens et practiques de la mathématique ; tous œuvres fort requis et désirez de tous hommes lettrez et versez en ceste susdicte science. »

Il demande également le soutien financier qui convient à un tel enseignement :

« Mais comme il est impossible au remontrant de venir à chef-d'œuvre de tout ce que dessus, sans l'assistance et subside de quelque grand prince ou seigneur s'entendant et incliné à ladicte science, comme est Vostre Altesse Sérénissime, prie donc très humblement qu'il plaise à icelle de vouloir donner support et aide au suppliant, pour fournir aux despens qui se pourront faire, tant pour faire tailler les figures nécessaires aux œuvres susdites et les faire imprimer, qu'aussy le subside que ledict suppliant aura à faire pour soustenir et lui et sa famille ce pendant qu'il sera besognant et travaillant pour redresser tous les œuvres susdicts à leur perfection. Pour à quoy parvenir Vostre Altesse Sérénissime poura de sa libéralité faire présent audict sup- pliant d'un passeport de cent draps d'Angleterre de couleur, ou de la valeur d'icelluy passeport, selon que Vostre Altèze Sérénissime trouvera le plus convenable et agréable. »

Dans les années qui suivent, Coignet participe au siège de Hulst (1598) et d'Ostende (1602-1604). Il est pensionné par les archiducs sur la fin de sa vie. En 1606, après la mort de sa première femme, il se remarie avec Magdalena Marinus, dont il a, comme en son premier lit, quatre enfants.

Carte du monde selon Ortelius

Ce militaire distingué n'est pas seulement versé dans la connaissance des sciences, il s'occupe également de littérature et fait avec facilité des vers latins[22]. Il publie toutefois pendant cette période un traité géographique de première importance, une édition du théâtre de l'univers ou « Epitome » , en complément d'un ouvrage d'Abraham Ortelius publié et gravé en 1601. Complété par des cartes du Japon, dues aux Jésuites, en 1603, sa traduction anglaise fut dédicacée à Sir Walter Raleigh.

Vers 1600, Coignet a pour élève le lucquois Federico Samminiati et le Ragusain Marino Ghetaldi. Cependant, malgré son mérite, Michel Coignet ne trouve pas le chemin de la fortune et ses autres manuscrits ne sont pas imprimés. Il subsiste néanmoins des traces de plusieurs dons émanant des deux souverains[1] ; 1 000 florins le 13 avril 1604, une rente annuelle de 200 florins en 1609, qu'il ne perçoit jamais, et en compensation 600 livres de Flandre et au mois d'août 1623, une autre somme de 300 livres[23] ; Quetelet affirme (au XIXe siècle) que l'infante Isabelle se montre favorable à sa veuve, Madeleine Marinis, et à ses quatre enfants[24] après que cette dernière lui envoie une quelque supplique :

« A Son Altesse Sérénissime remonstre en toute humilité Magdalaine Marinis, veuve de Michel Coignet, en son vivant malhématicien et ingénieur pour le service de sa Majesté, qu'ayant vu son dit mari exposé et feu son Altesse Sérénissime les bons et signalés services par lui rendus à sa Majesté et sa dite Altesse en la susdite qualité, signament es sièges de Hulst et Ostende, où il s'est trouvé souventes fois à ses propres frais et sans tirer aucun gage, il aurait plu à feu Sa dite Altesse, par lettres patentes du treize mars 1609 lui donner, céder et transporter, ensemble à ses hoirs ou ayants cause, une rente (…) sur certaine maison située en la ville d'Anvers, tombée en confiscation, etc. »

Un mathématicien reconnu

Adrien Romain, qui vient de Wurzbourg le visiter à Anvers le tient en grande estime et le dit[25] :

Le blason du mathématicien François Viète

« Très versé dans toutes les parties des mathématiques, comme le prouvent et le prouveront tant ses ouvrages imprimés en diverses langues que ceux qu'il a en manuscrits sur l'arithmétique, la géométrie, la stéréométrie, la géodésie et l'astronomie, ouvrages remplis d'un savoir singulier et qu'il a bien voulu me montrer quand j'allai le visiter à Anvers. Je passe sous silence ses belles mécaniques qui font l'admiration des connaisseurs. Je ne dis rien non plus de diverses horloges qu'il a construites pour la ville d'Anvers, d'après une théorie exposée dans un traité exprès. J'ajouterai seulement qu'il s'occupe avec ardeur de la recherche des mobiles secondaires et que bientôt il présentera de nouveaux principes sur cette partie de la mécanique. »

En 1593, le docteur de l'université de Wurzbourg le nomme parmi les mathématiciens du monde entier pressentis pour résoudre son équation de degré 45, problème dont François Viète triomphe en 1595 en exhibant 23 solutions.

François Viète semble d'ailleurs avoir partagé ce point de vue, et il publie en tête de son de numerosa potestatum la lettre très élogieuse que Marin Ghetaldi fait du fondateur de l'algèbre et de son maître Coignet[26],[27]. Cette lettre de la main du Ragusain, est datée de Paris, le 15 février 1600 :

« Votre seigneurie sait le désir que j'avais de connaître M. Viète, depuis que j'ai vu quelques-uns de ses ouvrages. Cela a été cause que, me trouvant à Paris pour d'autres affaires personnelles, j'ai voulu, avant de partir pour l'Italie, lui faire visite. Sa connaissance m'a prouvé qu'il était non moins affable que savant. Non seulement il m'a montré beaucoup de ses ouvrages encore inédits, mais il me les a confiés, afin que je les visse dans ma maison et à ma commodité... comme je le priais instamment de le publier, il commença à s'excuser, disant qu'il ne le pouvait faire, et n'avait pas la commodité de pouvoir le revoir et le polir. Et véritablement il est plus empêché la grande partie du temps dans les affaires de S. M. très-chrétienne, étant du conseil d'État et maître des Requêtes. »

Marino Ghetaldi dans le palais du recteur de Raguse

Ghetaldi, rend de nouveau hommage à ce premier maître et ami en 1603 lors de la publication, à Rome, de son Promotus Archimedis seu de variis corporum generibus, écrivant de Coignet[28] :

« Mais aussi avec Michel Coignet, homme excellent dans les choses mathématiques, et mon maître, à qui je dois beaucoup, et de qui je reçus mon premier enseignement.  »

Coignet est également en correspondance avec l'astronome humaniste Godefroy Wendelin[29] ; il est parallèlement très apprécié du voyageur Louis Guichardin[30] ou Guicciardini[31] qui affirme

« Ainsi qu'il a faict voir par sa nouvelle instruction dressée sur l'art de naviger, qu'il a mis sous la presse et en laquelle, oultre plusieurs beaux et utiles instruments par luy inventez, il enseigne aux pilotes et mariniers le moyen de scavoir prendre au vray la distance des lieues es voyages qu'ils font du Levant au Ponent, et au contraire, du Ponent au Levant, chose qui iusqu'à présent a esté estimée, n'y ayant en ce voyage aucun but ferme, tel qu'est le pôle, pour s'adresse en navigantz, non seulement difficile, ains encor impossible, et pour ce en est digne de louange et de bonne récompense. »

Kepler le connaît comme « Michaelis Coigneti », et le tient pour le premier mathématicien de Bruxelles (« Ertzh mathematicum zu Brüssel »). Il le cite à propos de calculs de densité du fer[32] et le mentionne aussi pour un traité sur les éclipses solaires de 1605 ainsi qu'un livre de stéréométrie[33]. Les observations de Coignet troublent d'ailleurs Kepler car elles ne concordent pas avec les siennes et Kepler lui envoie alors une longue lettre afin de s'assurer de leurs mesures[34].

Son tombeau, orné de ses armoiries, se trouvait à l'église Saint-Jacques. En tant que mathématicien ordinaire des archiducs, il est remplacé en 1627 par Jean Palmet[6].

L'œuvre de Coignet

Coignet, créateur d'instruments

Coignet généralise les méthodes de Gemma Frisius, l'auteur d'une méthode pratique et facile en arithmétique ou Arithmeticæ practicæ methodus facilis (au moins 17 éditions sont publiée de 1540 à 1595 ; la première à Anvers chez Bontio ; une traduction française, en 1561 ; italienne, en 1567) touchant aux moyens de naviguer par des horloges (c'est-à-dire de trouver les longitudes en mer par ce moyen et le mouvement de la lune), méthode trop imprécise que reprit vingt ans plus tard l'astronome-astrologue Jean-Baptiste Morin avec le peu de succès qu'on sait [Note 6].

Verso

Coignet semble être surtout le véritable créateur du secteur[35] ou « reigle plate »[2] dont les prémisses sont apparues en 1568 chez Guidobaldo del Monte, Jacopo da Vignola et Giovanni Paolo Gallucci[36]. Le titre d'un de ses traités manuscrits suggère d'ailleurs que les progrès accomplis en algèbre ont joué leur rôle dans l'invention du premier compas de proportion, instrument de mesure universel faussement associé au seul nom de Galilée[Note 7][37] :

« El uso de las doze divisiones geométricas puestas en las dos reglas pantometras por las quales, con aiuda de un compas commun, se pueden con gran facilidad resolver los problemas mathemdticos... (Paris, BN Ms. ESP 351) »

Une nouvelle version de 1604 vante « l'utilité de cet instrument pour construire les angles, les arcs et les solides réguliers, mesurer les hauteurs, les surfaces, pour l'astronomie, la géographie et l'hydrographie, les cadrans solaires, la quadrature du cercle et la duplication du cube, bref : fere omnia que in tota mathesi » (tout ce qu'on peut faire en mathématiques).

Les historiens des sciences hésitent cependant à trancher dans ces questions de préséance et préfèrent noter que l'idée du compas de proportion[Note 8], c'est-à-dire de l'ancêtre des règles à calcul, fit son apparition entre les années 1590 et 1610[38]. Galilée se servait de son propre compas pour diviser une ligne, extraire des racines carrées et cubiques, diminuer ou augmenter un rapport ou trouver une grandeur proportionnelle moyenne. À la même époque, Jost Bürgi de Cassel et Thomas Hood de Londres développent d'ailleurs le même type d'instruments.

Article détaillé : compas de proportion.

Outre sa description, pour la première fois en Europe du nocturlabe (1581)[Note 9], et quelques manuscrits décrivant le pantomètre (conservés à Oxford à la Boldeian, ou à Florence[Note 10]), plusieurs astrolabes de Michel Coignet [Note 11] sont conservés actuellement au Castello Sforzesco de Milan, au Kunstgewerbemuseum (Musée des arts décoratifs de Dresde) de Berlin (datant de 1572), au Musée naval de Madrid (es) (datant de 1598) et au Musée Boerhaave, de Leyde (1601) ; ces musées conservent également un cercle d'arpenteur (1600)[Note 12] et un cadran solaire (1598) [Note 13],[Note 14] ainsi que des copies de cartes européennes[39].

Coignet et l'art de Naviguer

Arbalète ou Bâton de Jacob, illustration de la Navigation Pratique (John Sellers, 1672)

Son Instruction des points plus excellents & nécessaires, touchant l'art de naviger; ensemble un moyen facile et très sûr pour naviguer est et ouest, lequel jusques à présent a été inconnu à tous pilotes , imprimée en Anvers par Jaques Heinrick[40] a eu une grande influence sur les navigateurs[41]. L'instrument modifié par Coignet, et nommé flèche ou arbalète[42], vient d'Alphonse de Saintonge ; il a été abandonné au cours du XVIIe siècle. Néanmoins, il s'en trouve encore en activité en 1647 pour les petites courses[43].

Bien que, dès 1530, Gemma Frisius ait le premier parlé des « trois marteaux de l'arbalète », le livre de Michel Coignet fait date selon Montucla[44]. L'explorateur allemand Alexander von Humboldt le trouve bien écrit et fait partie des manuels qui ont influencé l'astronome et le géographe français Guillaume de Nautonier de Castelfranc.

Dans cet ouvrage, Coignet affirme de façon remarquable que le tracé des courbes loxodromiques sur les cartes maritimes est erroné. Il souligne également les dangers que de telles erreurs peuvent provoquer. Il n'en est pas moins contraint de travailler avec les cartes de son époque et l'admet[45] :

« Et combien que nous pourrions icy mettre en avant un nombre infini de ces et semblables fautes, qu'y causent les rumbs mis aux cartes marines en lignes droites, nous les admettrons toutefois pour le présent, en attendant la commodité du temps pour en trouver quelque règle plus parfaicte et commodieuse.  »

Mercator fait les mêmes remarques de son côté, Pedro Nunes s'y est attaqué également, mais Michel Coignet le constate[45] :

« Le grand mathématicien Pierre Nunnez, en son livre des Observations et règles géometriques, y veult mettre ordre, si est ce que nous voulons parler d'iceluy pour le présent, veu que toutes ses imaginations ne sont, pour la plus grand part, que choses peu praticables, et pour ceste raison, de petite efficace pour les pilotes. »

Coignet et les problèmes récréatifs

Le livre de Coignet des deux cent questions ingénieuses et récréatives extraites et tirées des œuvres de Valentin Mennher, allemand (réédité et corrigé par Denis Henrion) fait partie d'une série de mathématiques récréatives qui voient le jour en Europe entre 1570 et 1660, et qui portent parfois la signature de mathématiciens prestigieux[46] ; Daniel Schwenter, Bachet de Méziriac, Cyriaque de Mangin, le père Jean Leurechon (sous couvert de son neveu Hendrick Van Etten[47]), le père minime Mersenne ont imité Michel Coignet et Valentin Mennher (ou Menher) dans leurs problèmes plaisants et délectables et leurs questions inouïes.

Toutefois, il n'y a pas pour autant de réelle unité entre ces différentes publications : en 1570, les problèmes que posent Valentin Mennher dans son Arithmétique[Note 15]. sont purement d'ordre comptable à quoi Coignet apporte d'élégantes solutions. Mais en 1612, les Problèmes plaisans et delectables, qui se font par les nombres, de Claude-Gaspard Bachet de Méziriac, sont bien différents[48], ouvrant le chemin à Pierre de Fermat. Et en 1660, ceux que reprend Claude Mydorge d'après Jean Leurechon et Cyriaque de Mangin sont de tout autre nature et concernent tant l'optique que les feux d'artifices ou les fusées[49].

Postérité

Une figure difficile à cerner

Le mémorialiste anversois François Sweerts publie son nom en 1613 parmi les docteurs de la ville d'Anvers[50]. Fortunio Liceti le cite pour ses notations sur la flèche en 1623. Mais les premiers historiens à évoquer le souvenir de Michel Coignet sont Valère André[51] et François-Xavier Feller[52],[53].

Valère stipule qu'il fut mathématicien des princes souverains des Pays-Bas, les sérénissimes Albert et Isabelle, cite quelques-unes de ses traductions, d'Ortelius, de Medina, et son livre sur les changes (traduit de Mennher). Il cite quelques-uns des compliments que lui adressait Adrien Romain dans la préface de ses Ideas mathematica pour ses livres de mathématiques, ses horloges, etc. Enfin, il donne pour date de son décès 1623 (ainsi que son lieu d'inhumation). Cette date est confirmée par le Diarium Biographicum d'Henning Witte[54].

Adolphe Quételet

En 1742, Johann Christoph Heilbronner[55] le retient pour son pantographe. À la même époque, le bibliophile et historien du XVIIIe siècle Jean-François Foppens, (1689-1761), confirme sa date de décès et décrit son tombeau.

Connu de Montucla, qui le place avec Albert Girard parmi ceux qui utilisent les relations de Viète, Coignet est traduit par Jean-Jacques Boyssier, et publié par le libraire Charles Hulpeau. Mais bientôt son nom n'est plus évoqué qu'au travers de ses problèmes récréatifs, de ses inventions relatives à la navigation et de sa réédition des travaux géographiques d'Ortelius. D'Alembert ne le cite dans son encyclopédie que par l'appellation de flèche qu'il donne à son compas maritime. Son talent est cependant reconnu à la fin du XIXe siècle. L'historien italien des sciences Antonio Favaro publie en 1909[56] un article de seize pages consacrées entièrement à Coignet, dans lesquelles il l'étudie comme correspondant de Galilée. Sa figure renaît par la suite sous l'impulsion des travaux d'Adolphe Quételet[57] et particulièrement sous la plume du Révérend père Henri Bosmans (1852-1928).

Détails des publications

On compte peu de livres de Coignet, outre ceux qui ont déjà été mentionnés :

  • Le livre d'« arithmétique contenant plusieurs belles questions & demandes, propres & utiles à tous ceux qui hantent le trafic de marchandises » ; d'après Valentin Mennher, publié à Anvers chez Jean Waesberghe, en 1573. (Disponible, la version de 1570 sur Google livres.)
  • (nl) Arithmetica oft Een niew cijfferboeck de Willem Raets publié chez Hendrick Hendricsen en 1580, et disponible sur Google livres.
  • (nl) De Zeevaert oft Conste van ter Zee te varen met Noch een ander nieuwe Onderwijsinghe, publié en 1580, chez Henry Hendrix, d'après Pedro De Medina.
  • Nieuwe Onderwijsinghe, op de principaelste Puncten... ou Instruction nouvelle des poincts plus excellents & nécessaires, touchant l'art de naviguer : contenant plusieurs règles, pratiques, enseignements, & instruments très idoines à tous pilotes, maistres de navire, & autres qui journellement hantent la mer... A Anvers : Chez Henry Hendrix, 1581. Cette « Instruction des points touchant l'art de Naviguer » est disponible sur Gallica.
  • L'epitome du théâtre de l'univers d'Abraham Ortelius nouvellement reconnu, augmenté, et restauré de mesure géographique. à Anvers, chez Jean Baptiste Vrintl, 1609. Cet « épitome du théâtre de l'univers » est disponible sur Gallica et Google.
  • Une Collection (ou recueil) de divers traités de mathématiques par Denis Henrion a été publiée à Paris en 1620-1621.
  • La geometrie, réduite en une facile et brève pratique par deux excellents instruments, dont l'un est le Pantometre ou compas de proportion de Michel Coignet, l'autre est l'usage du compas a huit pointes, inventé par Fabrice Mordente, re-publié en 1626, par Charles Hulpeau.
  • Un traité des sinus, publié (posthume) en 1901 chez Bruxelles, Polleunis et Ceuteric, par Henri Bosmans.

Sources

Notes

  1. D'après Meskens in Enkele biografische gegevens over Gillis I Coignet alias Gillis met de Vleck, ce dernier était également le fils de l'orfèvre et fabricant d'instruments Gillis Coignet, et donc le frère du mathématicien anversois. La plupart de ses toiles se trouvent sur le site de Moatti
  2. (it) Cet ouvrage s'intitule La quadratura del Cerchio, la Scienza de «residui, et il Compasso Rigo, di Fabritio mar. Gasparo et Mordente fratelli. publié chez Philip Galle, Anvers 1591 [lire en ligne (page consultée le 2010)].
  3. Federici Saminiati Patritii Lucencis Tabulae Astronomicae ; Antverpiae, ex Officina typographica Martini Nutii, 1599, pp. 26-27. En tète de cet ouvrage se trouve un épigramme de huit vers dus à Coignet.
  4. C'est en quoi Galilée est soupçonné d'un crime : se faire l'auteur de l'instrument qu'on appelle le compas géométrique et militaire, et le dédicacer au prince de Toscane alors que tous reconnaissent unanimement Michel Coignet d'Anvers comme son premier inventeur.
  5. « La géométrie faisait les douceurs de son esprit. Son architecte Venceslas Couberghen et le célèbre mathématicien Michel Coignet avaient coutume d'admirer les connaissances très entendues de ce prince », affirme une Histoire (anonyme) de l'archiduc Albert. En réponse à son adresse, Coignet obtint, par lettres patentes datées de Bruxelles, le 22 octobre 1596, la somme de 600 livres.
  6. Morin sera débouté de ses prétentions par la commission nommé par Richelieu chargée de statuer sur l'originalité et l'efficacité de sa méthode de navigation au moyen d'horloges. Parmi les membres de cette commission, on trouve Jean de Beaugrand, Pierre Hérigone, etc
  7. Jacques Leblanc, Reddy Philips, Voiliers-pilotes des Bancs de Flandres ; (ISBN 2-914622-31-7) chez Le gerfaut, 2004, p. 16 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)] fournissent des photographies des instruments maritimes des navigateurs hollandais, dont l'astrolabe et le compas de Coignet.
  8. Compas de proportion, sur le site italien furor mechanicus.
  9. Le nocturlabe au Musée des sciences et de la technologie du canada
  10. Le compas de Galilée sur le site brunellexchi page 3 et 5
  11. Ces astrolabes peuvent être aperçus ici ou
  12. Page des collecions Coignet sur le site culture.fr
  13. Nocturnal and Sundial de Michel Coignet au Museum of the History of Science, Oxford
  14. Quelques speculum cosmographicum ou miroirs cosmographiques, astrolabes terrestres portent la marque de son père, notamment un exemplaire conservé au Museum of the History of Science d'Oxford.
  15. Un marchand en Espagne donne son argent en change pour Lyon à 315 Marevadis, pour un écu de Mark, et de Lyon, on le change pour Anvers à 70. À combien porte-t-on on le change d'Espagne pour Anvers ? demande-t-il dans son Arithmetique , Anvers, 1570, p. 25 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].

Références

  1. a et b Alexandre Pinchart, Archives des arts, sciences et lettres: documents inédits, volumes 1 à 2 p. 293 [lire en ligne (page consultée le 2010)].
  2. a et b Gerard L'Estrange Turner, Elizabethan instrument makers : the origins of the London trade in precision (les fabricants d'instruments Elisabéthain, les origines du commerce londonien des instruments de précision) Oxford University Press, 2000 (ISBN 0-19-856566-6), p. 70 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  3. Jean-Étienne Montucla, Histoire des mathématiques, volume 4, chez Henri Agasse, 1802, pp. 539-540. [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  4. a et b Article Michel Coignet sur Highbeam.com, extrait du Complete Dictionary of Scientific Biography
  5. Henri Emmanuel Wauwermans donne pour nom du père de Michel Coignet Jacques Coignet (mort en 1603) dans Histoire de l'école cartographique belge et anversoise du XVIe siècle, Meridian, 1964 p. 279 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]. L'auteur y affirme que le mathématicien est - sans doute- parent du peintre mais ne donne pas de lien de parenté.
  6. a, b et c Article sur Gemma Frisius dans Verhandelingen Mémoires, volume 11, Bruxelles Palais des académies. p. 62 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  7. [PDF] Archives de la ville d'Anvers à propos de l'Arithmétique de Mennher
  8. a et b Robert Halleux, Carmélia Opsomer et Jan Vandersmissen, mathématiques en Belgique des origines à 1815 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  9. François Grudé en trouve trace dans Les bibliothéques françoises de La Croix du Maine et de Du Verdier, chez Saillant et Nyon, 1773, p. 60 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  10. Valentin Mennher né vers 1515 à Kempten, en Souabe bavaroise, émigre à Anvers, professeur d'arithmétique et comptable, il eut pour maître Christoff Rudolff
  11. Henri-Jean Martin, Roger Chartier, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, 1598-1701, volume 1, Librairie Droz, 1999 (ISBN 2-600-00514-5), p. 145 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  12. Adolphe Quételet : Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, chez Hayez, 1864, p. 123 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  13. (en) Roland Baetens, Christian Koninckx, Nautische en hydrografische kennis in Belgie en Zaire, publié par le comité de l'académie des belles lettres de belgique, 1987 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)]. le traducteur Merten Everaert, se dit mathématicien. Il traduit Nunes (1580) en s'aidant de la traduction française de Nicolas Nicolai ; il a d'autre part traduit des livres de médecine.
  14. Maurice de Brossard, La France de la Renaissance et ses Rois Face aux Problèmes Océaniques, université de Coimbre 1985, p. 320 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  15. Thomas Blundiville, originaire de Norfolk, est un écrivain et essayiste anglais. Il publie A Brief Description of Universall Mappes and. Cardes, and of their Use (London, 1589). afin de « permettre d'identifier les lieux et places et les distances entre elles ».
  16. Willem Raets, Michel Coignet, Arithmetica oft Een niew cijfferboeck, van Willem Raets, Maestrichter [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  17. À propos de Willem Raets, dans le Bulletin de L'Institut Archéologique Liégeois, p. 482 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre)].
  18. Ad Meskens, Michiel Coignet's contribution to the development of the sector (la contribution de Michel Coignet au développement du compas de proportion) Annals of Science, volume 54, sortie le 2 mars 1997, pp. 143-160 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  19. (la) lettre de Giovanni Camillo Glorioso à Giovanni Terrenzio, le 29 mai 1610 : extrait disponible sur le laboratoire de Galilée note 18.
  20. Un compas sorti de l'atelier de son père avant 1562, possession de la Société archéologique royale d'Amsterdam et conservé au Muséem Boerhaave, semble d'ailleurs indiquer une origine plus ancienne encore.
  21. En latin, orbiutn cœlestium, quas viilgo theoricus planetarum vocavit, unacimi debitis tabulis resolutis, congruetitibiis cum Copernicis sive Pruteni- cis tabulis, etc. Dans l'article « Coignet » du Messager des sciences, paragraphe 102, p. 176 [lire en ligne].
  22. La Biographie nationale, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique volume 4, publiée chez H. Thiry-van Buggenhoudt, 1873pp. 280-282, cite ces vers, imprimés un des ouvrages de Federico Samminiati, publié en 1599 [lire en ligne (page consultée le 2010)].
  23. Adolphe Quételet, Messager des sciences historiques ; Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, chez Vanderhaguen,1862 : p. 187 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  24. Adolphe Quételet Messager des sciences historiques, des arts et de la bibliographie de Belgique, Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, chez Vanderhaguen,1862 ; p. 331 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  25. Adolphe Quételet, Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges p. 123 [lire en ligne]
  26. Une lette de Ghetaldi (extrait) Sur le site de Jean-Paul Guichard, hébergé par la communauté des communes de Parthenay
  27. (en)Maseres, A specimen of vieta's method of resolving algebraic equations by approximation, Londres, 1800, ex. au Bristish Museum
  28. Marino Ghetaldi, Promotus Archimedis seu de variis corporum generibus, apud A. Zanettum, 1603, p. 18 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)] ; Sed tamen cum Michael Coignetus in rebus Mathematicis excellens vir ac magister meus, cui ego plurimum debere me fateor ab eo enim prima elementa habui...
  29. Article Wendelin du R.P. Henri Bosmans [lire en ligne] en ligne sur le site de la bibliothèque de l'université de Louvain.
  30. François Grude de La Croix Du Maine, Antoine Du Verdier, Jean-Antoine Rigoley de Juvigny, Les bibliothèques françoises de La Croix du Maine du Verdier, volume 2, p. 121 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  31. Adolphe Quételet, Messager des sciences historiques, des arts et de la sciences, Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand,Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, volume 24, p. 187 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  32. Johannes Kepler, Christian Frisch, Opera omnia, volume 5 chez Heyder et Zimmer, 1864, p. 606 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)].
  33. La stéréométrie est la science qui traite des mesures des solides d'après le wikitionnaire.
  34. Johannes Kepler, Ch. Frisch, Joannis Kepleri astronomi opera omnia, volume 3, Heyder et Zimmer, 1860, pp. 734-736 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)].
  35. Tibor Klaniczay, André Stegmann, Époque de la Renaissance (1400-1600) p. 402 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  36. Tibor Klaniczay, André Stegmann, Époque de la Renaissance (1400-1600) p. 407 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  37. L'utilisation des douze divisions mathématiques unies aux deux règles du pantomètre par lesquelles avec l'aide d'un compas commun peuvent se résoudre avec une grande aisance tous les problèmes mathématiques.
  38. Tibor Klaniczay, André Stegmann, Époque de la Renaissance (1400-1600) pp. 404 et 407 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)]
  39. Tracée sur les cartes de Michel Coignet, la route dite « le prince conduitte », permettait aux marchands flamands de rallier l'Italie par les Alpes in Geoffrey Parker, The army of Flanders and the Spanish Road, 1567-1659 (ISBN 0-521-54392-4) Cambridge University Press, 2004, p. 64 [lire en ligne (page consultée le 13 octobre 2010)].
  40. François Grudé, La Croix du Maine, Les bibliothéques françoises de La Croix du Maine et de Du Verdier, p. 60 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  41. Frank Lestringant dans son étude sur André Thevet ; Frank Lestringant, André Thevet (ISBN 2-600-03162-6) à la librairie Droz, 1991, p. 298, donne une reproduction de la première page de son manuel de navigation et note l'influence sur Thevet du manuel de Coignet [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  42. James Cook, Jean Baptiste Antoine Suard, Georg Forster, Voyage dans l'hémisphère austral, et autour du monde, fait sur les vaisseaux de roi, l'Aventure, et la Résolution, en 1772, 1773, 1774 et 1775, volume 4, Hôtel de Thou, 1778 p.  327 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  43. Maurice de Brossard, La France de la Renaissance et ses Rois Face aux Problemes Oceaniques, université de Coimbra 1985, p. 320 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  44. Jean-Étienne Montucla, Histoire des mathématiques, chez Henri Agasse, 1802, p. 540 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)]
  45. a et b Félix-Victor Goethals, Lectures relatives a l'histoire des sciences, Bruxelles, 1838, p. 136 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  46. Henri-Jean Martin, Roger Chartier, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, 1598-1701, volume 1 (ISBN 2-600-00514-5), librairie Droz, 1999, p. 245 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)]
  47. Article d'Albert Heffer, Récréations mathématiques 2004 [lire en ligne]
  48. Claude-Gaspard Bachet de Méziriac Problèmes plaisans et délectables, qui se font par les nombres chez Pierre Rigaud, 1612, [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)]
  49. Claude Mydorge, Examen du livre des récreations mathematiques 1639, chez I. Bovlley ou Charles Osmont.
  50. François Sweerts, Monumenta sepulcralia et inscriptiones publicae privataeque ducatus brabantiae, apud Gasparum Bellerum, 1613, p. 21 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)].
  51. (la) Valerius Andreas, de Belgis vita scriptisq[ue] claris praemissa topographica Belgii totius seu Germaniae inferioris descriptione, typis Iacobi Zegers, 1643, p. 672 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)]
  52. Messager des sciences historiques.
  53. François-Xavier Feller, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom, volume 6, J.B. Pélagaud, 1867, p. 343 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].
  54. Henning Witte, Diarium Biographicum, imprimé pour Martin Halleward chez David Friedrich Rhetius, 1688, p.  150 [lire en ligne (page consultée le 12 octobre 2010)].
  55. Johann Christoph Heilbronner, Historia matheseos universae a mundo condito ad seculum XVI, J. F. Gleditschii, 1742, pp. 540 et 572 [lire en ligne].
  56. Antonio Favaro, Michele Coignet C. Ferrari, 1909
  57. Adolphe Quételet, Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, chez Hayez, 1864, p. 133 [lire en ligne (page consultée le 14 octobre 2010)].

Bibliographie

  • Adolphe Quételet  : Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, Hayez, 1864, [lire en ligne (page consultée le 14 ocotbre 2010)].
  • [PDF](en) Michel Coignet Inventeur du compas de proportion ou secteur sur le [www.mmi.unimaas.nl site de l'European Centre for Digital Culture, Knowledge, Maastricht]
  • [PDF] Le traité des sinus, édité et commenté par le R.P Henri Bosmans sur le site Leo Apostel de l'université de Gent.
  • Ad Meskens, Familia Universalis, een familie tussen weteschap en kunst, Koninklijk Museum van Schopne kunsten, Antwerpen, 1998.
  • A. Meskens, Michiel Coignet's Contribution to the Development of the Sector, Annals of Science 54(1997), 143-160.

Articles connexes

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