Benoît de nursie

Benoît de nursie

Benoît de Nursie

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Saint Benoît de Nursie
Benedikt von Nursia 20020817.jpg

Abbé
Naissance vers 480-490
Nursie (Norcia), en Ombrie
Décès 547 
Vénéré par les catholiques et les orthodoxes
Fête le 11 juillet (21 mars au Moyen Âge occident, 14 mars en Orient)
Saint patron de l'Europe, des moines, ...
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint

Benoît de Nursie, ou saint Benoît pour les catholiques et les orthodoxes (° vers 480 ou 490 - †547) est le fondateur de l'ordre bénédictin et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

Il est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le patriarche des moines d'Occident, à cause de sa Règle qui a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale.

Il est vénéré deux fois dans l'année en Occident, le 11 juillet (fête), date anniversaire de la translation de ses reliques à l'abbaye de Fleury, et le 21 mars (mémoire), anniversaire de sa mort, et le 14 mars en Orient.

Lorsque le calendrier romain fut fortement transformé par le pape Paul VI dans les années 1970, c'est la date du 11 juillet qui a été retenue.

Sommaire

Biographie

Sources

La seule authentique biographie de saint Benoît qui nous soit parvenue est contenue dans le second livre des Dialogues de saint Grégoire. C'est une biographie selon les critères de l'époque, c'est-à-dire qu'elle comporte beaucoup de récits merveilleux, très peu de faits et aucune date. Elle consiste, pour la plus grande part, en de nombreux miracles qui illustrent la vie du saint et donnent une approche chronologique de sa carrière. L'autorité de saint Grégoire pour tout ce qui s’y rapporte est celle de ses propres disciples à savoir Constantin, qui lui a succédé comme abbé de Monte Cassino ; et Honoré, qui était abbé de Subiaco quand saint Grégoire écrivit ces Dialogues.

Jacques de Voragine lui consacre un chapitre dans sa Légende dorée.

Enfance et études

Né vers 480-490 en Nursie (Norcia), en Ombrie, Benoît était le fils d’un noble romain, et la tradition, qu’accepte saint Bède, fait de Scolastique sa sœur jumelle. Son enfance se déroula à Rome, où il vivait avec ses parents et allait à l’école jusqu'à ce qu'il aborde des études plus élevées. Alors « livrant ses livres, et abandonnant la maison de ses parents et la richesse, avec à l’esprit de seulement servir Dieu, il cherchait quelques lieux où il pourrait atteindre son saint désir ; et de ce fait il partit de Rome, instruit avec l’ignorance et meublée avec de la sagesse. » (Dial. St. Greg., II, Introd. dans Migne, P.L. LXVI).

Il y a beaucoup d’opinions différentes sur l’âge de Benoît à ce moment-là. Il était généralement admis qu'il avait quatorze ans, mais une étude attentive démontre qu’il doit avoir moins de dix-neuf ou vingt ans. Il était assez mûr, étant au milieu de ses études littéraires, pour comprendre le véritable sens et la valeur des vies dissolues et licencieuses de ses compagnons, et d’avoir lui même été profondément affecté par l'amour d'une femme (ibid., II, 2). Il était capable de penser toutes ces choses en comparaison avec la vie enseignée dans l'Évangile, et il a choisi ce dernier. Il était encore fort jeune, mais il n’était pas un enfant. Comme saint Grégoire le dit :

« Dès le temps de sa jeunesse, il portait en lui un cœur digne de celui d’un vieillard : dépassant son âge par ses mœurs, il ne livra son âme à aucune jouissance, mais alors qu’il vivait encore sur cette terre et qu’il avait la possibilité d’en user librement pour un temps, il méprisa d’emblée le monde avec sa fleur comme un sol aride. Issu d’une très bonne famille libre de la province de Nursie, on l’envoya à Rome pour s’y livrer à l’étude libérale des lettres. Mais il s’aperçut que c’était l’occasion pour beaucoup de tomber dans l’abîme des vices : aussi – pour ainsi dire – à peine avait-il mis les pieds dans le monde qu’il les retira, de peur que, pour avoir pris quelque contact avec ladite science, il ne soit en contrepartie précipité tout entier dans l’abîme. Méprisant donc l’étude des lettres, il se mit en quête d’un genre de vie sainte. Aussi se retira-t-il, savamment ignorant et sagement inculte. »

— ibid., Introd.

Si nous acceptons la date de 480 pour sa naissance, nous pouvons fixer la date de 500 pour l’abandon de sa maison et la fin de ses études.

Vie religieuse [1]

Saint Benoît se retira donc à Effide[2]. Le livre II des Dialogues de Grégoire le grand (repris entre autres au moyen-âge par la Légende dorée) raconte qu'arrivée là, sa nourrice, qui l'avait accompagné, cassa un crible qu'on lui avait prêté et qui lui servait à tamiser le froment. Chagrinée, elle se mit à pleurer. Benoît alors rassembla les parties brisées et fit une prière, le crible fût miraculeusement reconstitué[3]. Ce serait le premier miracle du saint.

Il fut ensuite initié à la vie monastique dans la région de Subiaco, où il demeura à plusieurs reprises dans une caverne. Sa renommée grandit rapidement, et de nobles familles romaines lui envoient leurs enfants en tant qu'oblats. Mais à cause d'un conflit avec un prêtre local, il part vers 530 sur le Mont Cassin, où il fonde une abbaye à l'emplacement d'un ancien temple dédié à Apollon. C'est là qu'il rédige la règle de saint Benoît, qu'il achève en 540.

Il mourut en 547.

Influence

Article détaillé : Règle de Saint Benoît.

Son influence est considérable sur le monachisme en Occident et dans le monde, ainsi que sur toute la vie intellectuelle du christianisme, surtout grâce à la Règle de saint Benoît. Cette règle est un idéal de vie en collectivité. Elle est même prise comme exemple pour l'organisation dans les entreprises[citation demandée].

La règle fut reprise par Benoît d'Aniane au IXe siècle, avant les invasions normandes : il la commente, et est à l'origine de son expansion dans toute l'Europe carolingienne, à travers notamment les ordres de Cluny et de Cîteaux. Chacun des Ordres qui suivent la Règle de Saint Benoît en a sa propre interprétation: l'Ordre de Cîteaux insistera sur le travail manuel, l'Ordre de Cluny sur la liturgie, les Congrégations de Saint-Vanne et de Saint-Maur sur le travail intellectuel. Aujourd'hui encore, la Règle de Saint Benoît est vécue différemment par les héritiers de Saint Benoît: mais ils sont probablement fidèles en cela à la pensée du fondateur qui dans sa Règle laissait une part prépondérante aux décisions de chaque abbé, en fonction de la situation de chaque communauté.

Après la suppression de l'Ordre en France à la Révolution, Dom Guéranger a fait renaître l'ordre bénédictin à Solesmes en 1833. L'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire a pu à nouveau accueillir une communauté en provenance de l'Abbaye de la Pierre-Qui-Vire, fondée au XIXe siècle dans le Morvan.

Benoît XVI a choisi son nom de règne en s'inspirant de saint Benoît de Nursie et de Benoît XV.

Patronages

Anne d'Autriche et ses fils priant devant saint Benoît et sainte Scolastique (Philippe de Champaigne)

Il est invoqué :

Contre les piqûres d'orties ; le poison ; l'érésipèle ; la fièvre ; les tentations.

Il est le patron :

de l'Europe (co-patron), des ouvriers agricoles ; des ingénieurs civils ; des chaudronniers (cuivre) ; des mourants ; des fermiers ; de la ville de Heerdt près de Düsseldorf, de l'Allemagne ; des maladies inflammatoires ; des architectes italiens ; des maladies des reins ; des moines ; de la ville de Nursie dont il est originaire, de l'Italie ; des gens des ordres religieux ; des domestiques qui ont cassé les affaires de leur maître ; des spéléologues.

Les reliques de saint Benoît sont conservées dans la crypte de l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (anciennement Abbaye de Fleury), près d'Orléans et de Germigny-des-Prés où se trouve une église carolingienne), dans le centre de la France.


Bibliographie et références

  • Adalbert de Vogüé,osb, « Autour de saint Benoît », Editions Abbaye de Bellefontaine, collection Vie Monastique n°4, 1975.
  • Dom Ildefons Herwegen, osb, (abbé de Maria Laach), Saint Benoît / pour le 1500e anniversaire de la naissance saint Benoît, Desclée de Brouwer, 1980.
  • Alain Boureau (sous la dir.), Jacques de Voragine, La Légende dorée, « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 2004.
  1. Nominis : Saint Benoît
  2. « Effide est l'actuel Affile, à 8 km au sud de Subiaco ». Extrait de la note en Dial. II, I, 1 de l'édition critique établie par Adalbert de Vogüé, Dialogues, Tome II (livres I-III), coll. « Sources chrétiennes » n°260, 1979, p. 129. (ISBN 2-204-01451-6)
  3. « Ce fut un tel cri d'admiration que les habitants suspendirent ce tamis au porche de l'église ». Dialogues, II, 1, 2.

Voir aussi

Liens internes

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