Marc-René de Montalembert (1714-1800)

Marc-René de Montalembert (1714-1800)
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Marc-René de Montalembert
Gravure de Marc-René, marquis de Montalembert par Augustin de Saint-Aubin d'après Quentin de La Tour (18e siècle)Versailles, Musée national du Château et des Trianons
Gravure de Marc-René, marquis de Montalembert par Augustin de Saint-Aubin d'après Quentin de La Tour (18e siècle)
Versailles, Musée national du Château et des Trianons

Naissance 16 juillet 1714
Angoulême
Décès 29 mars 1800 (à 85 ans)
Paris
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France puis Drapeau de France France
Arme cavalerie (chevau-léger)
Grade maréchal de camp (1761), général de division (1792)
Années de service 1er juin 1733 - 1800
Conflits Guerre de succession de Pologne, Guerres de Silésie, guerre de Sept Ans.
Distinctions chevalier de Saint-Louis (1746), membre de l'Académie des sciences (1747)
Autres fonctions Maître de forge

Marc-René, marquis de Montalembert, né à Angoulême le 16 juillet 1714 et mort à Paris le 29 mars 1800, est un officier militaire, homme de lettres et ingénieur français, spécialisé dans les fortifications défensives.

Sommaire

Biographie

Carrière militaire

Seigneur de Maumont, Juignac, Saint-Amand, Montmoreau, la Vigerie et Forgeneuve, il entra comme cornette, le 1er juin 1733, puis devint capitaine, le 25 mars 1734, au régiment de Conti-Cavalerie et fit les campagnes de 1733, 1734, 1737 et 1741.

Le 10 juillet 1742, il fut nommé capitaine des gardes du prince de Conti, qu'il suivit à l'armée de Bavière en 1743, et en Italie, en 1744, puis il reçut commission de mestre de camp de cavalerie, le 18 octobre 1745, et fit en cette qualité, à l'armée du Bas-Rhin, la campagne de 1745.

Il devint chevalier de Saint-Louis, le 15 avril 1746. Il fit la campagne de Flandre cette même année. Il fut pourvu, le 20 mars 1752, de la charge de lieutenant-général en Saintonge et Angoumois, et le 4 juillet suivant, de celle de troisième cornette des chevau-légers de la garde.

Maréchal de camp le 20 février 1761, il participe aux guerres de succession de Pologne et d’Autriche aux côtés du prince de Conti. Le duc de Choiseul lui donne pour mission de suivre les armées suédoise et russe au cours de la guerre de Sept Ans.

Ingénieur

Il est le créateur d'un nouveau système de fortification, dont le succès fut incontestablement prouvé aux sièges de Hanovre et de Brunswick, et utilisé par le gouvernement. Mais ce système, qui changeait une partie des idées reçues, et qui, en forçant le génie militaire à sortir du terre-à-terre et de la routine, souleva l'opposition et les attaques très vives d'un grand nombre d'adversaires qu'il eut peut-être le tort d'aigrir encore par des réponses imprimées, dans lesquelles il avait trop raison dans le fond pour n'en pas adoucir la forme. Cette polémique et cette opposition causèrent au marquis de Montalembert des dégoûts amers.

Buste de 1805 de Montalembert à Ruelle, « Au grand citoyen »

Il est élu associé libre à l'Académie des sciences en 1747. En 1750, il rachète un moulin à papier sur la Touvre à Ruelle, qu'il convertit en forge à canons. Avec cette forge, celle de Forgeneuve à Javerlhac en Périgord et d'autres forges qu'il prend à ferme, il propose de fournir à la marine les canons de fonte de fer dont elle avait besoin. Sa proposition est acceptée le 17 septembre 1750 et la forge devient fonderie à canons pour la marine du roi en 1753[1].

Suite à des conflits d'ordre technique et financier, le gouvernement du roi Louis XV prend le contrôle de la forge en 1755 sans offrir aucune indemnité au marquis.

A demi ruiné, il reprend alors sa carrière militaire pendant la guerre de Sept Ans. Il présenta alors au duc de Choiseul, alors ministre, son Mémoire sur les fortifications. Ses plans, en avance sur leur temps, furent amèrement critiqués et jugés trop chers (la construction d'un fort dépassant le million de livres), et les canons de trop fort calibre mettraient soi-disant à l'épreuve la solidité de l'édifice.

Alors le marquis fit construire à ses frais le fort de l'île d'Aix, qui ne coûta que 800 000 livres et dont la solidité résista à toutes les expériences. Les Allemands s'inspirèrent de ses plans pour construire le fort de Coblence. Les Forts de l'Esseillon en Haute-Maurienne, construits par le royaume de Piémont-Sardaigne, s'inspirent également de ses principes.

Après de longues procédures judiciaires pour faire reconnaître sa propriété en Angoumois, Montalembert revend en 1774 Ruelle et Forgeneuve au comte d'Artois (le futur Charles X), qui la cède au roi Louis XVI en 1776. Le marquis obtient alors une indemnité de 20 000 livres de rentes qu'il ne touchera jamais[1].

Article détaillé : Fonderie de Ruelle.

Arrivée la Révolution, le marquis l'accepta franchement. Mais, d'abord effrayé par la Loi des suspects, il émigra. Mais il revint rapidement lorsque l'Europe se coalisa contre la France et offrit ses services et son expérience militaire au Comité de salut public[1].

On le voit, le marquis de Montalembert avait joui d'une brillante fortune, en partie aliénée par vingt ans de travaux et de spéculation industrielle. Cependant lorsque les guerres révolutionnaires imposèrent à la France des dépenses colossales, il renonça au bénéfice d'une pension militaire qu'il devait à la perte d'un œil. Nommé général de division en 1792, il mourut à Paris le 29 mars 1800, à l'âge de 88 ans, doyen des généraux et des membres de l'académie des sciences. Quelques mois avant sa mort, il avait lu à l'Institut un Mémoire sur les affûts de la marine. Montalembert est l'auteur d'un important traité sur les fortifications militaires ainsi que de trois comédies. Il a par ailleurs inspiré Raymond Adolphe Séré de Rivières, qui fut surnommé le « Vauban du XIXe siècle ».

Principales publications

Marc-René de Montalembert fut "associé libre de l’Académie royale des sciences, à partir de 1747, et membre de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg[2]"

  • Essai sur l'intérêt des nations en général et de l'homme en particulier (1749)
  • La Fortification perpendiculaire, ou essai sur plusieurs manières de fortifier la ligne droite, le triangle, le quarré et tous les polygones, de quelqu'étendue qu'en soient les côtés, en donnant à leur défense une direction perpendiculaire (5 volumes, 1776-1784)
  • Supplément au tome cinquième de la Fortification perpendiculaire, contenant de nouvelles preuves de la grande supériorité du système angulaire sur le système bastionné. L'on y a joint I ̊ un supplément relatif aux affûts à aiguille propre à monter l'artillerie des vaisseaux ; II ̊ un supplément au chapitre IXe du cinquième volume, qui traite des différentes méthodes à employer pour la défense d'une rade (1786)
  • L'Art défensif supérieur à l'offensif, ou la Fortification perpendiculaire, contenant de nouvelles preuves de la grande supériorité du système angulaire sur le système bastionné, divers mémoires avec une addition à la théorie des embrasures, donnée au chapitre cinquième du deuxième volume (1793)
Correspondance
  • Correspondance de M. le marquis de Montalembert, étant employé par le roi de France à l'armée suédoise, avec M. le marquis d'Havrincour, ambassadeur de France à la cour de Suède, M. le maréchal de Richelieu, les ministres du roi à Versailles, MM. les généraux suédois, et autres, etc., pendant les campagnes de 1757, 58, 59, 60 et 61, pour servir à l'histoire de la dernière guerre (3 volumes, 1777)
Théâtre
  • La Statue, comédie en 2 actes, en prose, mêlée d'ariettes, Paris, Théâtre de l'hôtel de Montalembert, août 1784 Texte en ligne
  • La Bergère de qualité, comédie en 3 actes, mêlée d'ariettes, Paris, Théâtre de l'hôtel de Montalembert, 24 janvier 1786 Texte en ligne
  • La Bohémienne supposée, comédie en 2 actes, mêlée d'ariettes, Paris, Théâtre de l'hôtel de Montalembert, 7 mars 1786 Texte en ligne

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a, b et c Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 306-308 
  2. Jânis Langins, Un discours prérévolutionnaire à l’Académie des sciences : L’exemple de Montalembert», in Annales historiques de la Révolution française, Numéro 320:XVIIIe siècle, Paris, Mis en ligne le : 23 janvier 2006, 2006 .Consulté le 2 mai 2009.

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