Louis-François Petit-Radel

Louis-François Petit-Radel
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Vue d'une salle d'un temple en rotonde, 1766. Paris, Musée du Louvre.
Étude pour une prison.

Louis-François Petit-Radel est un architecte et dessinateur français né à Paris le 22 juillet 1739[1] et mort dans la même ville le 7 novembre 1818[2].

Sommaire

Biographie

Aîné de trois frères dont l'un se signala comme chirurgien et l'autre comme archéologue, Petit-Radel fut inscrit à l'Académie royale d'architecture comme élève de Jacques-Charles Billaudel, mais il est parfois donné comme élève de Charles De Wailly[1],[2]. Il concourut cinq fois pour le Prix de Rome et remporta le troisième prix en 1763 (« un arc de triomphe », projet conservé)[3].

À ses débuts, il illustra le chapitre de l’Encyclopédie consacré à la décoration théâtrale. Le cabinet des dessins du musée Carnavalet conserve de lui une suite de dessins pour une machinerie de théâtre.

« Ses grandes compositions d'architecture imaginaire[4], d'une perspective peu rigoureuse, mais traitées dans la manière de Challe, le classent parmi les Piranésiens français. »[5] Il exposa régulièrement au Salon entre 1793 et 1806[1].

Sous le règne de Louis XVI, Petit-Radel se partagea entre l'enseignement, l'expertise et la construction. « Comme architecte-juré, son arbitrage était recherché des artistes-décorateurs. »[5]

Sous la Terreur, il imagina et fit connaître une méthode sans danger pour « mettre par terre une église gothique en dix minutes »[6]. Il put l'appliquer à la destruction de l'église Saint-Jean-en-Grève[7] à la fin mars 1797[2].

En 1793, lors de la profanation de la chapelle Sainte-Anne de l'église du Val-de-Grâce, qui renfermait les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France, Petit-Radel s'empara de treize urnes reliquaires en vermeil contenant les cœurs de plusieurs souverains ou personnages princiers et les vendit ou les échangea contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux. L'un des ces cœurs entra ainsi en possession du peintre Martin Drolling qui l'aurait utilisé pour peindre son Intérieur d'une cuisine (Paris, Musée du Louvre). Petit-Radel conserva les plaques sur lesquelles étaient gravés les noms, dispersées à sa vente après décès rue Castex et les reliquaires de vermeil et les médailles[8].

Sous le Premier Empire, Petit-Radel devint inspecteur général des bâtiments civils et construisit l'abattoir du Roule.

Principales réalisations

Dessins

  • Vue d'une salle d'un temple en rotonde, 1766, Paris, musée du Louvre (inv. : RF 29499) : Plume et encre noire, lavis gris ; forme ronde ; signé et daté, sur le pilier en bas à droite, à la plume et encre noire : 'Radel 1766' ; ht. 16,9 cm x l. 16,9 cm.
  • Étude pour une prison, sd., passé en vente publique : Paris, Tajan, 19 mai 2009 : plume et encre noire, lavis gris ; forme ronde ; signé ; ht. 15,2 cm x l. 15,2 cm

Notes et références

  1. a, b et c Source : Louis François Petit-Radel, Art Encyclopedia sur http://www.answers.com. Consulté le 9 janvier 2010
  2. a, b et c Source : Louis François Petit-Radel, Base Structurae sur http://fr.structurae.eu. Consulté le 9 janvier 2010
  3. Selon Art Encyclopedia : « il partit pour l'Italie et, à son retour, devint architecte du Trésor royal et du Palais Bourbon, puis fut nommé architecte du Roi » (Louis François Petit-Radel, Art Encyclopedia sur http://www.answers.com. Consulté le 9 janvier 2010). Le même article affirme que, sous le Premier Empire, il fut membre de l'Académie des beaux-arts, ce qui est inexact (confusion probable avec son frère, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres). De même il n'a pas été architecte du roi mais architecte-juré et expert du Roi, ce qui est bien différent.
  4. Angers, Musée des Beaux-Arts ; Paris, Musée des Arts décoratifs ; Londres, Royal Institute of British Architects
  5. a, b et c Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 403
  6. « 1, au même niveau de l'édifice, évider dans chaque pilier la moitié d'un tambour et placer dans le vide ainsi créé des bûches soigneusement ajustées. 2, évider l'autre moitié des tambours, étayer de même. 3, mettre le feu aux pièces de bois. » (cité par Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 403-404)
  7. située derrière l'Hôtel de ville, sur l'emplacement de l'actuelle rue de Lobau
  8. Un rapport établi sous la Restauration rapporte cet épisode : Arch. nat., O3 623. « En 1793, l'architecte Petit-Radel fut chargé par le Comité de Salut public d'aller jeter aux quatre vents les quarante-cinq cœurs des princes et princesses de la Maison de France qui se trouvaient dans la chapelle du Saint-Sacrement, au Val de Grâce, ainsi que les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV qui avaient été placés de part et d'autre de l'autel de l'église Saint-Louis des Jésuites, rue Saint-Antoine. Les membres de la famille des Bourbons étaient, en effet, enterrés à Saint-Denis sans leur cœur, qu'il était d'usage de confier à quelque communauté religieuse. Avant d'accomplir sa mission, Petit-Radel demanda à deux de ses amis peintres, Saint-Martin et Martin Drolling : — Voulez-vous de la mummie ? La mummie, provenant habituellement d'Orient, n'était pas autre chose que des matières organiques ayant macéré dans des aromates et de l'alcool. La guerre empêchait alors les peintres de se procurer cette mummie qui, malaxée avec de l'huile et mélangée à la couleur, donnait, paraît-il, aux toiles un “glacis merveilleux”. Saint-Martin acheta les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV, mais n'utilisa qu'une partie du cœur du Roi-Soleil et put à la Restauration rendre ce qu'il en restait. Il offrit également à Louis XVIII le cœur non entamé de Louis XIII et ne reçut en échange qu'une tabatière en or. Il n'en fut pas de même pour Martin Drolling, qui s'était rendu acquéreur d'une douzaine de cœurs, parmi lesquels ceux des reines Anne et Marie-Thérèse d'Autriche, de la Grande Mademoiselle, de Monsieur, frère de Louis XIV, de Philippe d'Orléans, du duc et de la duchesse de Bourgogne, de Madame Henriette. Quelle oraison funèbre pour un Bossuet ! Dans son atelier du II, rue de Sèvres, il les mit froidement en tubes et, spécialisé dans le clair-obscur, utilisa son emplette jusqu'à la dernière goutte ! Ainsi, ceux qui voudraient aujourd'hui se recueillir devant les cœurs de la mère ou de la femme de Louis XIV, ou encore devant celui du Régent, devront aller contempler la Maîtresse d'école du village, ou mieux, l'Intérieur d'une cuisine, toile de Martin Drolling qui fut accrochée au Louvre jusqu'en 1959 et qui se trouve aujourd'hui au musée de Strasbourg... » (André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, 1982, 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171 ) V. aussi : Georges Cain, « Dans les Caveaux de Saint-Denis », dans Le Figaro, vol. 58, no 42, 11 février 1912 [texte intégral (page consultée le 9 janvier 2010)] 
  9. ainsi dénommée entre 1844 et 1857 et correspondant à la partie du boulevard Haussmann comprise entre la rue de Miromesnil et l'avenue de Plaisance (aujourd'hui rue de Téhéran)

Voir aussi

Sources

Bibliographie

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