Maison Ackerman

Maison Ackerman

La Maison Ackerman est une Maison française de vins de Loire, avec un savoir faire reconnu pour les vins à fines bulles. Fondée en 1811 par Jean-Baptiste Ackerman à Saint-Hilaire-Saint-Florent près de Saumur (Maine-et-Loire), la Maison Ackerman est à l’origine de l’industrie du vin effervescent en Val de Loire et plus particulièrement des « fines bulles » de Saumur. Bicentenaire, la Société est l’une des plus anciennes entreprises angevines encore en activité, après les Ardoisières d’Angers et les Pépinières Levavasseur, anciennes Pépinières André Leroy.

Sommaire

Histoire

Jean-Baptiste Ackerman, le fondateur (1811-1866)

L'ascendance de Jean-Baptiste ACKERMAN remonte à Letterhoutem (arrondissement de Zottegem), en Flandre orientale, en Belgique, au XVIIe siècle. Elle est alors représentée par Pierre ACKERMAN qui s'y marie le 24 novembre 1669, avec Marie de MULDER. Selon l'état des recherches actuelles, leur descendance est représentée, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, par deux branches : Laurent ACKERMAN, auteur de la branche aînée, qui eut au moins quatre filles ; et Gilles ACKERMAN, auteur de la branche cadette et père de Jean-Baptiste ACKERMAN.

Gilles ACKERMAN, "domestique" en 1780 au service du comte de Mercy-Argenteau, gouverneur des Pays-Bas, lui-même au service de l'impératrice Marie-Thérèse, à Bruxelles, meurt à 44 ans alors qu'il n'est vraisemblablement que de passage chez son neveu Charles GEYTER, qui "vit de ses revenus" à Meudon, aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine, en France. Déclaré comme demeurant "habituellement à Bruxelles", Gilles ACKERMAN est inhumé le même jour au cimetière public de ladite commune de Meudon en ce mardi 23 fructidor an 2 (soit le 9 septembre 1794). Dans l'immédiat, aucun document original consulté ne permet d'affirmer qu'il fut "banquier à Bruxelles" comme mentionné dans l'acte de décès de sa veuve et l'acte de mariage de son fils Jean-Baptiste et même "ancien ministre belge" comme ainsi qualifié par Célestin Port (voir réédition, tome IV, 1996, article : "St-Hilaire-St-Florent").

Sa veuve, Marie-Magdelaine de NEEF doit donc désormais élever seule leurs cinq enfants : trois filles et deux garçons soit Philippe, sourd et muet, célibataire en 1812, et le petit dernier âgé de quatre ans à la disparition brutale de son père, qui n'est autre que Jean-Baptiste ACKERMAN, futur fondateur des Caves du même nom.

Négociante (en 1795 et 1812), rentière (en 1799 et 1812), Marie-Magdelaine de NEEF n'apparaît plus dans les recensements successifs de Bruxelles (1816, 1829, 1835 et 1846) ; ni même les siens dont sa fille Françoise ACKERMAN épouse de Jean TIBERGHIEN (dont postérité). Par contre, si la destinée de ses autres enfants reste encore inconnue, c'est en France, à Saumur où son plus jeune fils s'est installé, que Marie-Magdelaine de NEEF décède le 18 mars 1829 en son domicile sis en la paroisse Saint-Nicolas.

Jean-Baptiste ACKERMAN est né à Bruxelles, le 24 juin 1790 et baptisé le même jour en l'église Saint-Géry de Bruxelles, en plein cœur moyenâgeux de la capitale belge.

Venu s'établir dans le négoce à Saumur, il s'y marie le 14 octobre 1829, avec Emelie ou Emilie LAURANCE, la fille d'un riche négociant d'origine tourangelle.

Naturalisé français le 3 juin 1831, président du Tribunal de commerce de Saumur en février 1838, il gagna la rive du Thouet, sur le site actuel d'ACKERMAN par cette acquisition immobilière effectuée devant Maître Joseph LANTHONY et son collègue, notaires à Saumur, le 8 février 1840, pour la somme de 15 000 F., payée comptant.

On ne sait donc presque rien de la jeunesse de Jean-Baptiste Ackerman, sinon que jeune homme, il quitte Bruxelles pour parcourir la France et devenir négociant en vin.

Les Maisons de Champagne le missionnent pour acheter des vins de Touraine et d’Anjou, très proches des vins champenois. Les producteurs de Champagne avaient en effet alors l’habitude de compléter leurs propres récoltes grâce aux vins dit « pour la mer », produits en Val de Loire, et de qualité parfois supérieure. C’est ainsi que Jean-Baptiste Ackerman découvre les cépages ligériens et décide contre toute attente de s’installer à Saumur où il s’associera avec Jean-Pierre Laurance, négociant en vin, en 1811, dite « année de la Comète », reconnue par l’ensemble des œnologues comme le plus grand millésime de tous les temps. Cette même année marque également l’apogée de l’empire napoléonien et la naissance de l’héritier impérial, le Roi de Rome, dit l’Aiglon. Simple négociant en vin, Jean-Baptiste Ackerman est néanmoins réputé pour la qualité de son travail œnologique. À la fin des années 1820, il commercialise sous son nom, les vins des Coteaux de Saumur, un vin blanc légèrement liquoreux qui connaît un grand succès. Mais l’homme ne veut pas en rester là. Il entreprend de percer les secrets de la méthode champenoise. Après plus de vingt ans d’expérimentations, il présente en 1838, à l’occasion de l’Exposition industrielle et commerciale d’Angers, ses premiers échantillons de vins de Loire champagnisés et remporte la médaille d’or. Il connaît à nouveau le succès et les honneurs lors des expositions universelles de Paris de 1844 et de 1855. Il décide de faire l’acquisition d’anciennes carrières de pierres de tuffeau, à Saint-Hilaire-Saint-Florent pour y installer la production de ce vin que l’on ne tarde pas à appeler « le champagne de Saumur ». Ces caves qui bénéficient d’une hygrométrie et d’une température constantes, sont idéales pour la production viticole. À la fin des années 1850, Jean-Baptiste Ackerman lance la marque « Royal », déclinée en Dry et en Brut, et part à la conquête de la Grande-Bretagne et de l’Europe du Nord. Le succès commercial est tel, que la Maison Ackerman-Laurance concurrence même les plus prestigieuses maisons de Champagne. À sa mort, il laisse à son fils, Louis-Ferdinand, une entreprise florissante. Dans les années 1850, d’autres à sa suite, décident de se lancer dans le Saumurois dans l’industrie du vin champagnisé.

Libre-penseur, franc-maçon, Jean-Baptiste est un homme de son temps, qui ne croit qu’aux progrès de la science et des techniques. Il contribue activement à l’ouverture, à partir de 1849, de la ligne de chemin de fer Tours-Saumur-Angers. Passionné d’horticulture, il est également l’un des plus grands spécialistes français des orchidées. Il fait paraître plusieurs articles à ce sujet dans de prestigieuses revues de sciences naturelles. Polyglotte, il parcourt inlassablement l’Europe (plus particulièrement la Belgique, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne) à la recherche de nouveaux débouchés pour ses vins.

De son union naîtront cinq enfants. La trace de leur fils aîné Albert se perd alors qu'il n'est qu'un jeune adolescent âgé de 11 ans. C'est donc leur plus jeune fils, Louis, Ferdinand ACKERMAN, né en 1838, qui développera l'entreprise familiale. De son union avec Marguerite BINEAU, la fille du docteur saumurois Jacques BINEAU, il aura quatre enfants, dont une fille décédée le lendemain de sa naissance. Leurs trois autres filles uniront leurs destinées aux familles de LAULANIE de SAINTE-CROIX en 1884, GAILLARD de DANANCHE en 1887, et NOBLEMAIRE en 1893 mais, sans - semble-t-il - laisser de descendants.

Louis-Ferdinand Ackerman, l’héritier

Louis-Ferdinand succède à son père, en janvier 1866, à la mort de ce dernier. Initié aux subtilités de l’élaboration du vin effervescent, il s’attache tout d’abord à développer les capacités de production. Il est l’un des premiers à installer des machines dans les caves pour accroître la cadence et la productivité. Il fait également l’acquisition de caves supplémentaires qu’il aménage en lieux de stockage. À l’instar de son père, Louis-Ferdinand est un féru de progrès technique. Il est l’un des artisans de l’installation, à Saint-Hilaire-Saint-Florent, d’une ligne télégraphique et à l’origine du tramway de Saumur qui desservait l’ensemble de l’agglomération et qui permettait d’acheminer facilement les marchandises des caves à la gare d’Orléans. Mais, l’héritier s’attache surtout à développer la Maison Ackerman-Laurance sur le marché international. S’appuyant sur de vastes campagnes de publicités dans la presse, la marque Royal s’impose en Grande-Bretagne. À son apogée, l’entreprise contrôle plus de 20% du marché britannique, ce qui lui attire les foudres de la concurrence champenoise. À la fin des années 1890, Ackerman-Laurance est une entreprise qui exporte son vin sur les cinq continents, de New-York à Mexico et Rio de Janeiro, de l’Afrique du Sud à l’Île Maurice jusqu’à Shanghai et Tokyo, en passant par l’Inde, l’Algérie et la Russie. La Maison Ackerman-Laurance bénéficie de contrats exclusifs avec des sociétés transatlantiques, des restaurants prestigieux, des hôtels de luxe, des palaces, et de grandes entreprises, telles que la Royal Bank of Scotland ou le Crédit Lyonnais.

En 1894, la Maison Ackerman-Laurance devient une Société Anonyme au capital de trois millions de Francs. En 1900, elle est rebaptisée Compagnie Générale des Vins Mousseux de Saumur. Quelques années auparavant, en 1890, l’entreprise est à l’avant-garde du combat des négociants Saumurois contre les Champenois qui ambitionnent de restreindre à leur seule province l’utilisation du terme « Champagne ». Si les Saumurois perdent leur procès devant la cour d’appel de Paris, « la guerre du Champagne » aura permis aux Champenois de s’organiser et de se fédérer au sein d’un syndicat professionnel. Ainsi, sans les maisons de vin effervescent de Saumur, au premier rang desquels Ackerman-Laurance, le Champagne comme appellation d’origine contrôlée, n’aurait vu le jour que bien plus tardivement.

En décembre 1914, Louis-Ferdinand Ackerman meurt en laissant le soin à son homme de confiance, Raymond de Luze, le soin de poursuivre son œuvre.

Raymond et Jacques de Luze ou l’impossible héritage (1914-1956)

En 1914 et sans doute un peu avant cette date, Raymond de Luze, directeur commercial, est nommé par le conseil d’administration, directeur général de la Société. L’entreprise connaît alors une période difficile en raison de la Grande-Guerre et du ralentissement de la production et des exportations. Dans les années 1920, Raymond de Luze entreprend de recentrer les activités de la société sur la France, après avoir connu quelques difficultés avec des clients implantés en Amérique du Sud, des pays pour l’heure politiquement et économiquement trop instables. Si l’entreprise conserve ses débouchés commerciaux en Grande-Bretagne, elle n’est plus aussi dynamique et conquérante qu’avant-guerre. Raymond de Luze travaille à l’amélioration de la production et de la qualité du vin. Il modernise les caves et fait construire en façade de vastes bâtiments pour la production et l’administration. Mais, la concurrence est de plus en plus rude et la Maison Ackerman-Laurance ne cesse de perdre des parts de marché.

En 1945, Jacques de Luze succède à son père. Il tente de redonner un nouveau souffle à l’entreprise en multipliant les campagnes publicitaires radiophoniques et dans la presse écrite. Toutefois, l’entrepreneur doit faire face à des mouvements de grève récurrents, à des difficultés de trésorerie et à la pression d’un actionnariat de plus en plus éclaté. Malgré les augmentations régulières de capital, Jacques de Luze réussit de plus en plus difficilement à maintenir l’entreprise à flot, d’autant plus que la concurrence Saumuroise devient alors de plus en plus acérée.

Maurice Rémy ou le nouvel âge d’or (1956-1999)

En 1956, Maurice Rémy, héritier de la maison de vin saumuroise Rémy-Pannier qui a fait sa fortune grâce au vin rosé, prend le contrôle de la Maison Ackerman-Laurance. Maurice Rémy commence par racheter l’ensemble des actions pour refondre le capital de l’entreprise et réorganiser sa gouvernance. Puis, il entreprend de moderniser la production. Une nouvelle chaîne est mise en service en 1968. Surtout, Maurice Rémy, fort de ses précédents succès, développe la publicité à travers la presse, la radio, le cinéma et le sponsoring sportif. Il est à l’origine du Challenge de l’offensif Ackerman, en partenariat avec le journal L’Équipe, qui récompensait l’équipe de football de première division nationale à avoir inscrit le plus de buts durant le championnat de France.

Après quinze ans d’efforts, Ackerman-Laurance, désormais filiale du Groupe Rémy-Pannier redevient la première maison de vins mousseux de France. La Cuvée 1811, en référence à la date de fondation de la maison, devient son produit phare. De plus, le Groupe Rémy-Pannier est l’un des premiers à commercialiser ses vins dans les grandes surfaces, alors que la grande distribution n’est encore que balbutiante. Dans les années 1970, Ackerman-Laurance emploie plus de trois cents salariés et est le principal client des viticulteurs du Val de Loire. En 1975, Maurice Rémy prend la tête du combat des négociants Saumurois contre les Champenois qui ambitionnent d’installer une unité de vinification du Vaudelnay, près de Saumur. Le combat se solde par un accord à l’amiable. Les Saumurois renoncent à l’appellation « méthode champenoise » et les Champenois à l’appellation « crémant ».

En 1979, le Groupe Rémy-Pannier fait l’acquisition de la Maison De Neuville, spécialisé dans le vin effervescent à destination plus particulièrement des hôtels, cafés et restaurants. Dans les années 1980, Maurice Rémy prend une première fois sa retraite, puis il décide de revenir à la tête de l’entreprise en 1989. Il rachète alors une maison de crémant d’Alsace. Mais, l’affaire se révèle désastreuse et le Groupe Rémy-Pannier subit de graves pertes financières. Néanmoins, Maurice Rémy prend deux décisions qui permettront à l’entreprise de sortir de l’ornière. Tout d’abord il rachète l’unité de vinification du Vaudelanay, dans laquelle il avait déjà pris des parts. Et, sur le territoire de la commune de Chacé, il fait construire une vaste unité de production ultramoderne, qui ouvre ses portes en 1995.

En 1999, Maurice Rémy décède et sa veuve, Denise Rémy, prend sa succession. En 2001, un regroupement des plus importantes coopératives viticoles du Val de Loire rachète l’ensemble du Groupe.

Depuis 2001

Sous la direction de son nouveau directeur général, Bernard Jacob, l’entreprise se restructure. La production sur le site d’origine est presque totalement abandonnée et la Société repart à la conquête de nouveaux marchés. Grâce à une équipe renouvelée et rajeunie, l’entreprise a repris sa marche en avant, en s’appuyant sur deux valeurs qui font depuis toujours sa force : la qualité dans la tradition d’élaboration de ses cuvées et l’innovation. Les œnologues Maison suivent les viticulteurs de la taille de la vigne aux vendanges. Le centre de vinification du Vaudelnay a permis d’accroître de façon considérable la qualité des vins produits. De plus, l’entreprise, rebaptisée en 2009, Maison Ackerman, s’est lancée dans la production de nouveaux vins comme le X-noir, à base de Pineau d’Aunis, le plus vieux cépage du Val de Loire, et un crémant de Loire élaboré avec des raisins issus de l’agriculture biologique. ACKERMAN a développé une gamme de vins traités comme de grands crus, tel Grande Réserve déclinée en Saumur brut et Crémant de Loire, et la gamme de vins tranquilles de Loire, Secrets des Vignes. Gouvernance stabilisée, résultats commerciaux et financiers en nette progression, des innovations constantes dans les produits et les services, la Société Ackerman s’apprête à célébrer son bicentenaire dans un contexte apaisé et prometteur.

Les lieux

Le site de Saint-Hilaire-Saint-Florent

À la fin des années 1820, Jean-Baptiste Ackerman fait l’acquisition d’anciennes carrières de tuffeau, situées dans le coteau de Saint-Hilaire-Saint-Florent. L’hygrométrie (85% d’humidité) et la température (12° C) étant constantes, ces caves constituent l’endroit idéal pour la production de vin effervescent. Les caves sont peu à peu aménagées : percement de puits de lumière et d’aération, électrification, installation de machine et de chaînes de production, et même mise en service d’un petit train électrique pour transporter les bouteilles). Ce sont ainsi plus de huit kilomètres de caves qui sont dédiées à la production des fines bulles de Saumur. Dans les années 1850, Jean-Baptiste Ackerman se fait construire une maison de maître, sans fioriture, à l’entrée des caves. De 1914 à 1917, Raymond de Luze entreprend la construction de vastes bâtiments en façade. L’ensemble forme un « L » et chaque corps de bâtiments répond à des besoins spécifiques. Le bâtiment parallèle au coteau est dédié à la production et accueille une vaste salle d’expédition, tandis que le second bâtiment (perpendiculaire) est aménagé pour recevoir les bureaux et les services administratifs. Dans les années 1960, Maurice Rémy adjoint à cette ensemble, sobre mais élégant, des bâtiments annexes, de bien piètres qualités architecturales mais indispensables à la croissance de l’entreprise. Les caves sont parmi les plus belles et les mieux conservées du Saumurois.

À partir des années 1960, l’ancienne salle d’expédition est réaménagée pour recevoir le public. Après le départ de la production pour le site de Chacé, un circuit de visite et un vaste cellier permet au touriste de découvrir la maison et ses vins.

Le site de production de Chacé

En 1995, le Groupe Rémy Pannier, maison-mère d’Ackerman, décide de restructurer sa production. Les vins effervescents puis les vins tranquilles sortent définitivement des antiques caves de Saint-Hilaire-Saint-Florent pour être produits dans une usine flambant neuve, à Chacé, commune située à quelques kilomètres de Saumur, au cœur des vignobles du Val de Loire. Conçu en étroite collaboration avec les salariés, le nouveau centre de production est un concentré de technologies innovantes et est parmi les plus modernes de l’Ouest de la France. Toujours à la pointe du progrès, l’outil industriel, sur l’initiative des œnologues, adopte régulièrement des techniques d’avant-garde, permettant ainsi d’attendre une très grande qualité de production. Annuellement, près de vingt-cinq millions de bouteilles (vins tranquilles et vins effervescents) sortent de la chaîne d’embouteillages, avant d’être expédiés aux clients de la Société Ackerman, à travers le monde.

Le centre de vinification du Vaudelnay

Depuis les années 1990, la Société Ackerman possède son propre centre de vinification, situé au lieu-dit, le Vaudelnay, sur le territoire de la commune de Chacé. Cet outil vinicole permet le suivi et le contrôle strict de la production, ainsi que l’accroissement continu et plus que notable de la qualité des vins. Aujourd’hui, la Maison Ackerman travaille en très étroite collaboration avec plus de cent-cinquante vignerons du Saumurois et du Val-de-Loire.

Ackerman ou l’innovation en héritage

Bicentenaire, la Maison Ackerman cultive patiemment les valeurs qui sont les siennes, et en premier lieu l’esprit d’innovation. Déjà dans la première moitié du XIXe siècle, Jean-Baptiste Ackerman s’était imposé comme un innovateur hors-pair. Il fut l’un des principaux artisans de l’ouverture de la ligne de chemin de fer Tours-Saumur-Angers. Féru de sciences et de techniques, il dépose un modèle de bouchon en liège ciglé Ackerman pour les bouteilles de vins effervescents. Son fils, Louis-Ferdinand lui emboite le pas. Celui-ci est à l’initiative du tramway de Saumur. Surtout, celui-ci comprend mieux que quiconque l’importance que revêt, à la fin du XIXe siècle, la publicité. Ainsi, développe-t-il de vastes campagnes de promotion par voix de presse et d’affichage. Les publicités pour l’Ackerman Royal, la marque phare de la maison, s’étalent alors dans les colonnes des journaux les plus prestigieux, du Times au Daily-Telegraph, et sont diffusées sur les cinq continents, de l’Amérique du sud à l’Extrême-Orient. Au XXe siècle, la Maison poursuit ses actions promotionnelles à caractères innovant. Elle est l’une des premières maisons de vins en France à promouvoir ses produits via la radio, le cinéma et le sponsoring sportif. Dans les années 1960 et jusqu’en 1984, la Société, en partenariat avec le journal l’Équipe, parraine le Challenge de l’offensive qui récompense l’équipe de football de première division ayant marqué le plus de but dans le championnat de France. Mais, pour Ackerman, l’innovation n’est pas seulement dans la communication, mais également dans ses produits. Dernier en date, le X-noir, avec son packaging si caractéristique, est le fruit du savoir-faire de la Société Ackerman en matière d’innovation. Le X-noir est le seul vin à être primé dans la catégorie produit innovant au SIAL de Shanghai, à l’occasion de l’édition 2010. Il a été récemment élu Sélection Saveurs de l’année 2011.

Pionnière et innovante, la Maison Ackerman l’est également dans l’accueil du public. Depuis le milieu des années 1960, les touristes et les amateurs de vins peuvent, en effet, découvrir les produits de la maison dans une boutique installée dans l’ancienne salle des expéditions, un vaste espace située au rez-de-chaussée du siège historique de l’entreprise et également appelé le Cellier. Depuis, la Société Ackerman accueille ou est partenaire de nombreuses manifestations gastronomiques telles que Divin Chocolat (en décembre de chaque année) et Promenade Gourmande (en mars-avril), ou culturelle. Les caves servent également de cadres à des expositions temporaires, œuvres de plasticiens et de sculpteurs : Voyage au centre de la bulle en 2007 et la Face cachée de la bulle en 2010.

Les cuvées incontournables

Chacune des cuvées de la Maison est élaborée avec un assemblage particulier, un style spécifique et une durée d’élevage propres, pour offrir une large palette qualitative, avec toujours la tradition ACKERMAN

Le Royal

Cuvée à fines bulles, de l’Appellation Saumur brut, élaborée selon la méthode traditionnelle, caractérisée par une seconde fermentation en bouteille, avec notamment comme cépage ligérien caractéristique, le chenin. Il s’agit de la cuvée historique de la Maison Ackerman, millésimée, avec un niveau qualitatif très élevé. Vieillissement 18 mois sur lie minimum. Les vins de base sont issus en totalité des vinifications de la Maison Ackerman

Notes de dégustation

  • Robe : Couleur jaune pâle à reflets verts.
  • Bouche : Recherche de fraîcheur d’arômes jeunes, avec un côté agrumes,

La cuvée 1811

La cuvée 1811 : Vin à fines bulles, de l’Appellation Saumur brut .Cette cuvée, créée en 1956 par Maurice Rémy, est l’une des plus connues de la Maison Ackerman. Issue des cépages Chenin en majorité et complétée par du Cabernet Franc et du Chardonnay elle est élaborée selon la méthode traditionnelle et bénéficie d’un vieillissement minimum de 15 mois sur lie.

Notes de dégustation

  • Robe : Couleur jaune pâle à reflets verts.
  • Bouche : Recherche de fraîcheur d’arômes jeunes, avec un côté agrumes,
  • Style : Finesse et longueur en bouche.

Le X-noir

Cuvée rosée de fines bulles, au caractère atypique et excentrique, à base de Pineau d’Aunis, le plus ancien cépage du Val de Loire. Notes de dégustation

  • Robe : couleur rose cerise pâle, presque fuchsia),
  • Nez : très expressif, floral avec des aromes de rose
  • Bouche : vivacité, beaucoup de fraîcheur et de longueur , notes de petits fruits rouges, caractérisé par une finale légèrement épicé
  • Style : Élégance, fraîcheur, jeunesse et puissance aromatique sont les objectifs de cette cuvée.

Cuvée Grande Reserve Blanc Brut

La quintessence de l’excellence de la Maison ACKERMAN pour cette cuvée de Crémant de Loire élaborée selon la méthode traditionnelle, (ce vin est traité comme un grand cru : vendanges manuelles avec une culture en amont de la vigne en lute raisonnée, assemblage méticuleux selon un secret Maison à base de Chenin complété par du cabernet franc et du Chardonnay, vieillissement d’au-moins deux ans sur lies pour magnifier la finesse des bulles).

Notes de dégustation

  • Robe : couleur Or pâle.
  • Caractérisé au débouchage par de très fines bulles très agréables au palais.
  • Style : vin d’assemblage de terroirs ,riche et puissant, avec une proportion de vin boisé
  • Nez : arômes de tilleul et de poire
  • Bouche : Souple, brioché, recherche de complexité du produit.

Les vins tranquilles

Parmi l’ensemble des Vins de Loire de la Maison ACKERMAN citons plus particulièrement la gamme Secret des Vignes, déclinée, de très haute expression, déclinée dans des appellations ligériennes typiques.

La Société Ackerman en chiffres

Année de création 1811
Principales marques Ackerman, Rémy-Pannier, De Neuville
Masse salariale 150 salariés
Répartition de la production 55% de fines bulles (effervescents, Saumur Brut et crémants de Loire) et 45% de vins tranquilles (rouges, rosés, blancs et liquoreux)
Exportations 40% du CA, principalement vers l’Europe, le Japon, les États-Unis et le Canada
Chiffres d’affaires 46,3 millions d’euros en 2009
Distribution en France 60% du CA, dont 71% par la grande distribution, 24% par le secteur traditionnel et 5% par la VPC et la vente directe

Bibliographie et références

  • Thierry Pelloquet, Les Maison de Saumur Brut, architecture et savoir-faire, ADAGP, 1999 .
  • Hubert Landais (dir.), Histoire de Saumur, Toulouse, Privat, 1997 .

Liens externes

  • http://www.geneadic.com : Association pour le Dictionnaire des Familles de l'Anjou ou A.D.F.A.), "Histoire et généalogie de la famille ACKERMAN, fondatrice des vins mousseux en saumurois - de la fin du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle": textes de Michel VANWELKENHUYZEN (pour les recherches en Belgique) et Michèle TAILLANDIER (pour les recherches en France)(éditeur : A.D.F.A., Angers, 2009, 102 pages).
  • www.ackerman.fr : le site officiel de la Société Ackerman
  • www.saumur-jadis.pagesperso-orange.fr : site d’histoire locale qui détaille les débuts de l’industrie du vin effervescent dans la Saumurois
  • www.archives49.fr : le site des Archives départementales de Maine-et-Loire où sont déposés les archives de la Société Ackerman.
  • Portail de la vigne et du vin Portail de la vigne et du vin

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Maison Ackerman de Wikipédia en français (auteurs)

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