Gustave Louis Jaulmes

Gustave Louis Jaulmes (1873-1959), né à Lausanne, est un artiste français éclectique qui a réalisé des fresques monumentales, des tableaux, des affiches, illustrations, cartons pour tapis et tapisseries et des décors pour différents objets (émaux, décors d'assiettes, mobilier...). Il a été membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France de 1944 à sa mort en 1959. Il est représentatif de la tendance néo-classique au sein du mouvement Arts décos.

Biographie

Né à Lausanne où son père Sully Jaulmes était pasteur, Gustave Louis Jaulmes provient d'une famille protestante originaire du village de Congénies dans le Gard (près de Sommières dans la plaine de la Vaunage). C'est à Congénies que Sully fit la connaissance de Marie Cook, fille du missionnaire méthodiste britannique Charles Cook. Gustave Louis Jaulmes est leur dixième enfant. La naissance en Suisse de Gustave Louis Jaulmes lui fait parfois attribuer la nationalité suisse ou le rattacher à une école artistique suisse. En réalité, il est bien français comme l'atteste le fait qu'il a fait la guerre de 1914-1918, rappelé sous les drapeaux à 41 ans, dans la territoriale ! Il commence au front en Champagne dès octobre 1914, mais il finira la guerre au Ministère des Beaux-Arts, service de la propagande. Il en va de même de sa formation, entièrement française. De manière atypique, Gustave Louis Jaulmes a d'abord suivi une formation d'architecte à l'Ecole des Beaux-arts de Paris de 1895 à 1902. Il assiste à cette époque son maître Victor Laloux sur son chantier de la Gare d'Orsay. Dès 1902 cependant il se tourne vers la peinture, tout en conservant de sa formation initiale le goût des édifices. Il entend appliquer son art à la décoration des monuments ou des habitations et reste en contact avec un important cercle d'architectes. (ce sera le cas à la célèbre Villa Kérylos de 1903 à 1907 ). Il se forme au sein de l'atelier de Jean-Paul Laurens à l'Académie Julian, dont le style est néo-classique. En 1919, il est chargé avec André Mare et Louis Süe des décorations des Champs-Elysées et de l'Arc de Triomphe pour les fêtes de la Victoire. Ensemble, les trois peintres fondent alors la Compagnie des Arts Français. Par la suite Gustave Louis Jaulmes bénéficie de nombreuses commandes qui correspondent à son goût pour les réalisations monumentales : bâtiments publics, hôtels, villas privées... Il contribue également aux Expositions Internationales de 1921 à Gand, de 1925, 1931 et 1937 à Paris. Au delà des fresques monumentales, il produit une grande diversité d'œuvres : panneaux décoratifs, rideaux de scènes pour théâtres, paravents, décors d'assiettes (avec la Manufacture de Sèvres), tissus imprimés, illustrations de livres, affiches, dessins pour tapis et tapisseries (avec les Gobelins), mobilier... Il exécute aussi des toiles de format classique (natures mortes, paysages ou scènes d'intérieur intimistes) qu'il présente régulièrement au Salon national des Beaux-Arts et au Salon des Indépendants et qu'on trouve régulièrement dans les de ventes. Il connaît la consécration d'une entrée à l'Académie des beaux-arts en 1944, où il occupe d'ailleurs le fauteuil du baron Gérard. En 1903, il avait épousé Mary Suter dont il avait eu une fille, Simone. Il décède à Paris, le 7 janvier 1959.

Quelques œuvres...

Si Gustave Jaulmes est un artiste qui reste relativement méconnu, c'est peut-être à cause de la grande difficulté qu'il y a à voir ses œuvres, intransportables et réparties dans tout le territoire français (voire en Suisse ou en Belgique).

Son œuvre de décorateur

• Villa Kérylos: Au premier plan de ses réalisations, citons le décor de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer (1903-1907) qui se voulait être une reconstitution de villa grecque antique idéale édifiée en bord de mer. Edifiée par l'architecte niçois Emmanuel-Elisée Pontremoli pour l'historien et archéologue Théodore Reinach, qui la lèguera à l'Institut de France, elle contient de nombreuses œuvres inspirées de la mythologie et a représenté plus de quatre ans de travail, en collaboration avec Adrien Karbowsky, élève de Puvis de Chavannes. (On peut visiter).
• Palais de Chaillot: les fresques du Palais de Chaillot (décoration du grand foyer avec Louis Süe).
• Hôtel de Ville d'Arras:le décor de la salle des mariages de l'hôtel de ville d'Arras.
• Musée Rodin: la décoration de la salle du Baiser au Musée Rodin (1918).
• Théâtre de Carcassonne: décoration du théâtre de Carcassonne (1934).
• de la mairie de Cachan (1935),
• de la salle des mariages de la mairie de Neuilly (1939),
• les peintures de la salle des Pas-Perdus du Centre William Rappard (ancien bâtiment du Bureau International du Travail), à Genève (1940),
• la synagogue de Boulogne Billancourt (1911) de nouveau avec l'architecte Pontremoli,
• l'église Saint-Nicaise à Reims,
• les "fresques royales" et émaux de l'Evian Royal Palace (1909),
• le Casino d'Evian,
• les fresques et le rideau de scène de la salle des fêtes de la Mairie du cinquième arrondissement à Paris.
• Le musée A.-G. Poulain de Vernon expose trois des panneaux du décor mural de la salle à manger de Paul Noccard à Neuilly.
• Uccle (Bruxelles): les fresques du château de La Fougeraie, construit par l'architecte Louis Süe pour l'industriel Paul Wittouck.
• Une œuvre qu'on n'aura plus l'occasion d'admirer de si tôt : les fresques du temple protestant de Reims, créées en 1923, qui ont été recouvertes d'une peinture blanche en 1973 !

Peintures de chevalet

• on trouve à Arras les toiles provenant de la salle à manger d'honneur de l'Exposition des Arts décoratifs de 1925,
• au Musée départemental de l'Oise à Beauvais plusieurs toiles dont une réprésentant "Madame Jaulmes et sa fille",
• au Musée des années trente à Boulogne-Billancourt une toile représentant Simone, la fille de l'artiste, sur la terrasse de la villa Kérylos.

L'illustrateur

Dans le domaine de l'illustration, on peut encore trouver chez les bouquinistes ou les sites de vente en ligne:

• des livres de Frédéric Mistral illustrés par G. L. Jaulmes,
• le numéro de Noël 1927 de L’Illustration,
• l'affiche du Salon d'Automne 1921 ou
• l'affiche de 1920 en faveur de l'emprunt national.

Voir aussi

Articles connexes

• Art déco
• Villa Kérylos
• Musée des années trente
• Château de La Fougeraie

Liens externes

• (fr) http://harmonynicolefrance.spaces.live.com/Blog/cns!CEE883249932751!8082.entry
• (fr) http://www.annees30.com/index.php?articleid=1760

Sources

• Généalogie de la famille Jaulmes de Congénies (source privée)
• La Vaunage au XIXe siècle, Ed. Lacour, p.463, in Le destin d'Elisabeth Jaulmes-Fourmaud, par Jean-Marc Roger (pp.457-475)
• Articles et notices citées en lien
• Recherche sur Internet des monuments décorés par G.L. Jaulmes